La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Les accidents utiles… Spécial

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Des néo baba cools qui jouent une musique atmosphérique préparée à base de rock, de jazz, de new age, de reggae, de techno, de world et de psychédélisme. Ils aiment le Floyd, Spacemen 3, Yes, Gong et The Orb et accordent une grande importance à l'improvisation. Ils ont multiplié les concerts depuis 1982 ; si bien qu'aujourd'hui, leurs prestations ‘live’ sont absolument stupéfiantes, comme celle accordée au festival de Dour en juillet dernier.

Rencontre avec Ed Wynne, le guitariste, John Egan, le flûtiste, et Joie Hinton, le claviériste, deux heures avant leur set mémorable...

Combien de concerts avez-vous joué depuis ‘Stonehage’, en 1983? (rires)

Ed : Approximativement, une bonne centaine. Peut-être plus!
Joie : Si notre mémoire est bonne!

Est-ce que jouer ‘live’ est un peu votre vie ?

Joie : J'y consacre un tiers de ma vie. La seconde est réservée au studio. Et la troisième à ne pas jouer de la musique. La vie familiale revêt également une certaine importance pour chacun d'entre nous. Même si une partie de mon habitation a été transformée en studio. Un amour de studio d'enregistrement ! Mais nous ne jouons pas 365 jours par an. Voilà la description de mon emploi du temps.

Le clan Ozric Tentacles vit-il en communauté ? Partagez-vous les idées de la génération hippie des seventies ?

Joie : Non, nous ne vivons pas ensemble et ne souhaitons pas fonder une communauté. Nous avons chacun notre chez soi.
Ed : Nous ne partageons pas les idées des hippies et n'essayons pas davantage de les propager auprès de notre public.

Pensez-vous qu'Ozric Tentacles appartient à un monde où le punk n'était rien d'autre qu'un mauvais voyage à l'acide ?

Joie : Effectivement. Pourtant, notre drummer, Merv, a sévi au sein d'un ensemble punk. Mais il avait les cheveux trop longs pour y végéter. Sans quoi je partage totalement ce point de vue.

Zia est impliqué chez Union, alors que Joie et Merv participent aux expérimentations d'Eat Static. Quel est l'intérêt de cette dispersion?

Joie : Le plaisir, l'amusement. Découvrir de nouvelles perspectives sonores.

Est-il exact qu'en public, lorsqu'un musicien commet une erreur, le groupe la répète quatre fois, de manière à marquer un nouveau point de départ pour la suite des événements? Quelle est la part d'improvisation dans votre musique? Vos compositions arrivent-elles par accident?

Joie : Oui, de nombreuses compositions arrivent par accident. Et nous commettons de nombreuses erreurs (rires). Il est exact que lorsque quelqu'un d'entre nous se fourvoie, nous reproduisons quatre fois son erreur pour indiquer une nouvelle orientation musicale à suivre. Une justification pour multiplier les erreurs (rires). Elles sont très utiles, je les affectionne...
Ed : Près de cinquante pour cent de notre musique est improvisé. Nous structurons une base à nos compositions qui se retrouve sur disque. Mais elle doit être susceptible d'être retravaillée. Ce qui nous permet de nous rendre où bon nous semble... Deux à trois titres interprétés ce soir iront certainement dans ce sens...

Les parties vocales sont pratiquement inexistantes dans la musique d'Ozric Tentacles. Pensez-vous que le chant soit un mauvais instrument ? Et pourquoi ?

Ed : Non, pas du tout. La voix est un merveilleux instrument. Mais nous avons opté pour une musique essentiellement instrumentale, parce qu'elle permet de communiquer davantage de feelings. J'aime la voix humaine. Cependant chez la plupart des groupes, je suis incapable de comprendre ce qu'elle exprime. Evidemment, des paroles permettent de soulever des questions sur la vie politique ou les problèmes rencontrés par notre société. Mais ces questions, je préfère me les poser, voire en discuter. Pas m'en servir comme message idéologique. Jon chante un peu sur l'une ou l'autre chanson.
Jon : Oui, quelques mots. Mais ils restent très vagues. Ils servent à la texture musicale, et l'auditeur est libre d'en faire sa propre interprétation.

Ozric Tentacles prône-t-il les vertus du psychédélisme spatial comme le Floyd, Spacemen 3, Gong et Hawkwind ?

Joie : Nous partageons des perspectives similaires. Notamment l'évasion dans l'infini spatial comme chez Pink Floyd, Spacemen 3 et Yes.

Gong n'a-t-il pas exercé une influence majeure sur le groupe ?

Ed : Oui, mais lorsqu'il était au sommet de son art. C'est-à dire lorsque Daevid Allen et Steve Hillage l'administraient. Nous avons surtout absorbé son feeling. Et puis la sonorité très cosmique des guitares.

Qu'est-ce que le psychédélisme pour Ozric Tentacles ? (long silence)

Joie : Quelle est la question?
Ed : Euh! Euh! Euh ! Qu'est ce que le psychédélisme ? Euh! Euh! Euh !...

Une musique pour l'esprit ?

Ed : Oui, pour l'esprit et le corps !

Source d'inspiration ?

Ed : Susceptible de l'être ! Je n'ai jamais abordé ce sujet en profondeur. Personne ne sait réellement ce que le terme psychédélisme veut dire. Si tu le traduis littéralement, tu obtiens ‘couleur de l'esprit’. Une explication comme une autre. Personne n'est jamais parvenu à m'en donner une signification exacte. Certaines formes de drogues sont psychédéliques... Je ne sais pas vraiment... Une forme de musique destinée à pénétrer dans le labyrinthe du subconscient, sans doute.

Oui, mais n'est-ce pas trop dangereux de s'y aventurer ? La folie ne guette-t-elle pas au bout du périple?

Ed : Dangereux ? Peut-être ! C'est fascinant en tous cas. Mais si tu entraînes l'auditeur dans ce voyage étrange, tu dois être sûr qu’il soit confortable. Et choisir le secteur précis à explorer. Ce que nous proposons de lui faire découvrir n'est pas dangereux. Nous ne voulons pas le conduire à la folie, mais simplement l'inviter à ressentir une bonne vibration, le rendre heureux...
Joie : De très étranges questions!

Kevin Ayers estime que la musique psychédélique est devenue pornographique parce qu'elle s'est prostituée au graphisme. Il cite le cas de The Orb, en exemple. Qu'en pensez-vous?

Ed : J'aime beaucoup The Orb. De la musique porno ? Qu'est-ce qu'il sous-entend ? Ce n'est pas mon avis. Nous ne sommes pas du tout sur la même longueur d'ondes. Sensuelle oui, mais certainement pas porno !

La musique d'Ozric Tentacles, c'est une bonne potion pour élaborer les bandes sonores cinématographiques ?

Joie : A une certaine époque, j'ai composé des ‘soundtracks’ pour la télévision. Mais je n'ai jamais eu l'occasion d'en adapter pour le cinéma. J'aimerais vivre cette aventure. Ce serait formidable!

Bernard Dagnies.

Article paru dans le n° 26 du magazine Mofo de septembre 94

 

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