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Le musicien, compositeur, réalisateur et producteur de musique électronique Yuksek revisite « Cocktail chez mademoiselle », le titre de Laurent Voulzy paru en 1979 sur son album « Le cœur grenadine ». Il en propose une relecture retro futuriste, groovy et…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Shaka Ponk - 14/03/2024
Philippe Blackmarquis

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En concert à Bruxelles le 22 février, Stephan Eicher a annoncé que Grauzone, le groupe légendaire emmené par son frère, Martin Eicher, et dont il a fait partie au début de sa carrière, va sortir un deuxième album, 42 ans après le premier. Grauzone est considéré comme un groupe 'culte' par toute une catégorie de fans de new-wave. Leur hit, “Eisbaer”, est encore dans toutes les mémoires.

Comme il l'avait confié dans l'interview accordée à Musiczine en 2022, Stephan Eicher donne une valeur toute particulière au groupe de son frère. “Grauzone a une véritable valeur historique. J'ai un respect énorme pour mon frère. C'est un artiste hors pair ! Dans “Eisbaer”, je me limitais juste aux 'pilip-pip pilip-pip'…”

A plusieurs reprises, au cours des décennies écoulées, Martin Eicher a composé et enregistré des chansons pour ce fameux 2e album de Grauzone. “Martin venait me jouer des nouveaux morceaux. Il me les faisait écouter et j'en pleurais... parce que c'était d'une beauté inouïe... Je lui proposais de sortir un disque mais il détruisait tout pour recommencer à zéro.”

Cette fois, apparemment, c'est la bonne! Pour Stephan, ce nouvel album de Grauzone est très important. “La reconnaissance a toujours été tournée vers moi en raison de mon succès postérieur mais c'est injuste vu que Grauzone, c'est surtout Martin. J'étais juste musicien, accompagnateur, un peu co-producteur mais la voix et l'âme de ce groupe, c'est mon frère...”

On attend avec impatience ce nouvel album, qui devrait marquer un regain d'intérêt pour ce groupe légendaire, qui a marqué plusieurs générations de fans de musique 'wave'.

Pour regarder le moment où Stephan Eicher joue “Eisbaer” et fait l'annonce pendant son concert: voir ici.

Pour écouter l'interview de Stephan Eicher, diffusé dans l'émission WAVES en 2022, c'est ici.

Pour lire l'article avec l'interview, c'est .

Pour écouter le dernier EP de Stephan Eicher : “Autour de Ton Cou”, c'est ici

Pour commander les albums et la 'box' de Grauzone, c’est

 

Récents vainqueurs du Concours Circuit, les 4 Liégeois du groupe Eosine sortent ce vendredi 17 février un nouveau single intitulé 'Plant Healing', nouvelle démonstration de leur univers dreampop/shoegaze tantôt pulsé, tantôt aérien.

Ce morceau est issu d'un EP 4 titres intitulé "Coralline", mixé et masterisé par Mark Gardener (Ride), qui sortira en avril et qui sera le successeur de leur premier EP “Obsidian”.

Le groupe a connu une trajectoire fulgurante ces derniers mois et 'Plant Healing' est en quelque sorte le symbole de cette évolution. Plus énergique et noisy tout en conservant un peu de l'atmosphère éthérée qui était très présente sur le premier EP.

Pour écouter le single 'Plant Healing, c'est ici.

Pour mémoire: Eosine, c’est le projet d’Elena Lacroix (guitares, chants, claviers), entourée de Julia (guitare, chant), Brieuc (basse, chant) et Benjamin (batterie) pour donner vie à ses compositions.

Envoyé en éclaireur de cet EP, le titre “Ciarán” (à prononcer "Kirann") est sorti en novembre, accompagné d'un splendide clip. Ce clip, réalisé par Elena Lacroix et par le réalisateur liégeois Simon Médard, peut être visionnée ici.

Le groupe s'apprête à tourner pendant tout le printemps et l'été pour présenter ses nouveaux morceaux au public.

Prochaines dates à venir :

19/3 Kultura (Liège) avec Psychotic Monks
31/3 Belvédère (Namur)
7/4 Vecteur (Charleroi)
30/4 Nuits Botanique avec BRNS (Complet)
5/5 Aralunaires (Arlon)

Pour lire l'interview d'Eosine réalisée en décembre dernier au Botanique, c'est ici.

Pour écouter le podcast de cette interview, réalisé par l'émission de radio WAVES, c'est ici.

‘Eosine’ : retenez bien ce nom ! Basé à Liège, ce jeune quatuor emmené par la très talentueuse Elena Lacroix, est sur le point d'exploser ! Sa shoegaze mélancolique aux accents celtiques a séduit le jury du ‘Concours Circuit’, un tremplin qu’il a remporté il y a quelques jours au Botanique, à Bruxelles. Même si en écoutant sa musique, on pense parfois à Beach House, Ride, Low, All About Eve, Cocteau Twins ou aux Cranberries, le son proposé est unique et incomparable. 

Après avoir gravé un premier Ep très convaincant, "Obsidian", Eosine a publié, il y a peu, un single. Intitulé "Ciarán", il annonce un nouvel Ep mixé et mastérisé par Mark Gardener (Ride). Excusez du peu !

Musiczine a rencontré la formation au Botanique, avant sa prestation en ‘live’,  dans le cadre du ‘Concours Circuit’.

La première question, vous vous en doutez, concerne le nom du groupe. Que signifie ‘Eosine’ ?

Benjamin : L’éosine (‘eosin’ en anglais) est un colorant qui permet de mieux discerner les coupes histologiques. Donc, par exemple, pour des tissus cellulaires observés au microscope, il permet de faire ressortir les nuances. Il en résulte des expressions abstraites très colorées.

Apparemment, vous êtes des mordus de science ?

Benjamin : Oui ! Mes trois acolytes sont tous étudiants en sciences : Julia en bio, Brieuc en géo et Elena en médecine. On essaie de combiner l'art et les sciences.

Elena, tu es à l'origine du groupe. Comment pourrais-tu décrire la musique et le concept qui la caractérise ?

Elena : Au départ, Eosine était un projet qui s’inspirait de la shoegaze et de la dream-pop, des styles apparus dans les années '90 et pour lesquels on avait pas mal d'affinités. On évoluait à l'intérieur des codes de ce style musical. Maintenant, on essaie d'enrichir le son en exploitant les singularités et les influences de tous les membres du groupe.

Au départ c'était un projet solo et maintenant, c'est une formation à part entière ?

Elena : Exact ! Et ce que tu avances à propos du concept est très juste parce qu'on essaie, en effet, de lier la musique, les paroles et les clips au sein d'un même concept. On projette les vidéos en concert, ce qui permet de créer un ensemble conceptuel cohérent.

En outre, les images apportent une coloration 'psyché' ?

Elena : Complètement !

On perçoit en effet bien les références à la dream-pop, que ce soit Beach House, Ride ou Slowdive ; mais on peut aussi remonter un peu plus dans le temps pour identifier des influences de la cold-wave, et tout particulièrement Cocteau Twins, les précurseurs de la shoegaze.

Elena : Tout à fait ! Cocteau Twins est une influence importante. Ce qu'on aime beaucoup chez eux, c'est la mise en avant du chant d'Elizabeth Frazer. Et nous, on aime combiner des moments éthérés dans le style de Cocteau Twins avec des passages plus terre à terre, plus bruts.

On ressent aussi l'influence de Dead Can Dance. Brieuc, dans une des vidéos, tu portes d’ailleurs un t-shirt de cette formation…

Brieuc : Oui, j'ai beaucoup écouté Dead Can Dance lorsque j’étais enfant car mes parents aimaient beaucoup ce groupe.

Merci, je prends un bon coup de vieux, là... (rires)
Pour décrire votre musique, j'ai inventé un nouveau style : la ‘shoewave’, une combinaison entre shoegaze et wave...

Elena : Ah oui, très sympa ! Ça me parle bien ça (rires) !

On y rencontre aussi ce côté 'dark', mélancolique, qui est inhérent à la new-wave. Et puis, il y a un aspect celtique, que j'aime beaucoup. Je suppose que ça vous parle ?

Elena : Oui !

"Ciarán", le nouveau single, c’est un prénom d'origine gaélique ou je me trompe ?

Elena : Oui et c'est la première fois que j'entends quelqu'un qui prononce le mot correctement (rires) !

C'est normal : j'ai été irlandais dans une de mes vies précédentes... (rires)

Brieuc : Moi aussi...
Elena : En fait, je suis également sensible aux influences de la musique médiévale, comme Dead Can Dance justement. C’est perceptible dans le premier morceau que l'on va présenter ce soir, "Incantations".

Précisément, allez-vous interpréter de nouveaux morceaux, ce soir ?

Elena : En fait, on ne jouera que des compos qui ne sont pas encore sorties.

Même pas "Ciarán" ?

Elena : Non.
Julia : Ce sont, pour la plupart des titres, qui figureront sur notre prochain Ep dont la sortie est prévue pour le début de l'année prochaine.

Comment êtes-vous entrés en contact avec Mark Gardener, de Ride ?

Elena : C'est une longue histoire. Benjamin s'est cassé le poignet juste avant l'enregistrement de notre premier Ep, "Obsidian". Et il a été remplacé par Jérôme Danthinne, un batteur belge qui a joué en compagnie de Mark Gardener, quand il était en Belgique. Jérôme lui a envoyé notre maquette et Mark a tout de suite accroché.

Et donc, vous avez enregistré à Oxford, dans le studio de Mark ?

Elena : Non, Mark a juste mixé et mastérisé l'Ep, ainsi que le single, "Ciarán". 

Et Maxime Wathieu, de Turquoise, il a également participé ?

Elena : Oui, c'est important de mentionner le super boulot de Maxime. C'est lui qui a enregistré l'Ep, ici en Belgique. C'est un génie de la production. Quant à Mark Gardener, dans son mix, il a cette capacité de retranscrire l'énergie 'live' dans un enregistrement studio. La combinaison entre les deux 'ingés-son' a bien fonctionné.

Par rapport à "Obsidian", le single "Ciarán" sonne beaucoup plus propre. A la limite, il sonne plus pop que shoegaze.

Elena : "Ciarán" est un morceau pop ; on l'a voulu comme ça. D'ailleurs il passe bien en radio.

Les autres nouveaux morceaux sont, on suppose, plus 'edgy ' ?

Elena : Oui, ils sont plus longs et un peu plus 'crasseux' (rires).

On sent bien une évolution très forte, au niveau du son, au niveau harmonique, dans les compositions. C'est plus sophistiqué.

Elena : Oui, on a beaucoup évolué.

Les harmonies sont plus fouillées, alors qu'auparavant, certains morceaux étaient construits sur deux accords, comme mi mineur et la majeur, répétés à l'envi... (rires)

Elena : Oui, tu as raison. Mais en fait, ça dépend. Dans le processus créatif d'Eosine, je dispose d'un vaste répertoire dans lequel on va puiser en fonction de notre état d’esprit et de ce qu'on cherche à un moment précis. Et donc, il est possible qu'on choisisse un morceau qui date de l'époque où je composais des chansons assez simples ou alors ce sera la maquette d'un titre plus récent et plus complexe. Résultat, le nouvel Ep est très diversifié et présente une large palette d'ambiances différentes.

A propos de labels, vous collaborez avec JauneOrange ?

Elena : Oui. JauneOrange s'occupe de l'édition, du 'publishing', pour les 'synchros' dans l'audio-visuel.

Pour le placement des morceaux dans les films, les pubs, etc. ?

Elena : Tout à fait ! En ce qui concerne la mise en forme, on a sorti "Ciarán" en autoproduction. Nous avons avancé les fonds pour l'enregistrement, le mixage, le mastering et la vidéo. Pour l'Ep et le booking, on négocie.

A mon avis, vous avez un très bon potentiel, y compris à l'international.

Elena : Merci !

Et le nom de Mark Gardener va ouvrir des portes.

Julia : On l'espère !
Elena : Si on pouvait faire la première partie de Ride, ce serait un rêve !

Et Low, vous aimez aussi ?

Elena : Oui, on adore. On a été très attristés par la mort de Mimi Parker. On aime beaucoup Low parce que ces musiciens ne s’appuient pas sur leur technique individuelle mais bien la puissance de leur collectif. Vu que nous ne sommes pas de très grands techniciens, nous essayons également de produire en groupe quelque chose de plus fort que la somme des parties. Créer une symbiose, atteindre une synergie...

On le ressent en effet très fort dans votre musique. Il y a même un aspect chamanique. Il vient probablement aussi du côté celtique, qui convoque un esprit tribal. On sent une âme très puissante dans la musique, plus que dans la shoegaze traditionnelle.

Julia : Oui, c'est exact ! Parfois, en concert, on entre presque en transe.
Elena : C'est comme un mantra.
Julia : Oui. C'est l'énergie de la musique qui monte, monte. Les voix qui se croisent, se recroisent, vont dans la même direction ou se séparent. On atteint véritablement un état de transe. Et quand on descend de la scène, on est autre part, comme sur un nuage (rires) …
Elena : C'est comme une alchimie entre nous. Notre musique repose sur la shoegaze comme socle et chaque membre du groupe apporte sa personnalité et ses influences, ce qui enrichit notre son.  

Oui, c'est comme un kaléidoscope de différentes couleurs et c'est le côté celtique, tribal qui sert de ciment de l'ensemble et communique à votre musique un caractère unique.

Elena : Merci ! Ton analyse nous touche vraiment…
Benjamin : Je voudrais ajouter que, précisément, dans le nouveau morceau "Above", qui ne sera pas sur le prochain Ep, on est précisément dans cet état d'esprit. Chacun apporte sa pierre à l'édifice et moi qui suis plutôt un batteur funk ou jazz, j'oublie totalement qui je suis et je me coule dans le collectif pour devenir Eosine en compagnie des autres. Perso, c'est notre morceau-phare. C'est mon préféré (rires) !
Elena : C'est un morceau où on s'assume vraiment, sans essayer de sonner comme quelqu'un d'autre. C'est d'ailleurs le tout dernier que j'ai composé. Ce qui démontre que, plus on avance, plus on parvient à affirmer notre personnalité. On a évidemment encore beaucoup de domaines à explorer et à découvrir, surtout en nous-mêmes, mais on est sur la bonne voie !

Merci beaucoup pour cette interview !

En cliquant sur le nom du groupe dans ‘Informations complémentaires’ vous retrouverez ses réseaux sociaux dont Bandcamp, Soundcloud et Spotify qui vous permettront d’écouter sa musique…

 

Eosine :

  • Elena Lacroix : chant, guitares, synthés, composition
  • Brieuc Verstraete : basse, chant
  • Julia Billen : guitare, chant
  • Benjamin Franssen : batterie.

 

samedi, 10 décembre 2022 15:37

Eosine remporte le Concours Circuit!

Le “Concours Circuit”, c'est un tremplin dédié aux groupes et artistes émergents de Wallonie et de Bruxelles. Les quatre projets finalistes se sont affrontés vendredi, au Botanique.

Le couperet est tombé: les grands vainqueurs du concours sont les musiciens du groupe Eosine. Basé à Liège, ce quatuor est emmené par la très talentueuse Elena Lacroix et pratique une shoegaze mélancolique aux accents celtiques. On pense à The Beach House, Ride, Low, All About Eve mais aussi à Cocteau Twins et aux Craneberries. Après un premier EP très convaincant, "Obsidian", Eosine a sorti il y a peu un simple, "Ciarán", qui annonce un nouvel EP mixé et mastérisé par Mark Gardener, de Ride.

Musiczine a rencontré Eosine au Botanique. L'interview sera publié dans nos colonnes d'ici peu. Stay tuned!

Les autres finalistes du concours Circuit étaient:
- Alex Lesage: un claviériste et producteur de musique électronique indépendant également basé à Liège. Sa musique est une combinaison ludique entre électro, IDM, hip-hop expérimental et jazz. Alex se concentre principalement sur l'expérimentation de claviers et le travail de conception sonore, notamment en utilisant des synthés analogiques. La majorité de son travail est influencée par l'improvisation.
- Bart Kobain: Originaire du Burundi, Bart Kobain est un artiste bruxellois présentant une touche de Denzel Curry dans l'ADN. Ses textes mentionnent souvent l'importance des accomplissements personnels. Diffusant ce message par le biais d'un flow ardent de passion, il cherche à prouver que l'essentiel est de travailler dur pour atteindre ses objectifs tout en profitant des moments précieux de la vie.
- Jazmyn: Artiste bruxelloise, elle propose un combiné de jazz, soul, funk et RnB. Cette chanteuse à la voix suave et juste assez cassée respire la nostalgie et l'authenticité, le tout parsemé d’une bonne dose de groove. Jazmyn clame ses joies, ses peines et ses doutes de façon franche et honnête, sans filtre ni artifice.

Pour écouter Eosine:
Bandcamp: c'est ici.
Spotify: ici.

Eosine:
Elena Lacroix: chant, guitares, synthés, composition
Brieuc Verstraete: basse, chant
Julia Billen: guitare, chant
Benjamin Franssen: batterie.
Contact: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Qui ne connaît pas Clara Luciani ? Son hit incontournable, “La Grenade”, l'a rendue célèbre en 2019. On sait moins que cette chanteuse française, originaire de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, a obtenu son premier succès radiophonique, en Belgique, bien avant de percer en France. Elle a tenu à rappeler ce lien spécial avec notre pays lors de la conférence de presse, qui s'est tenue à Spa le 23 juillet dernier.

Tête d’affiche de la dernière journée des Francofolies, Clara Luciani a clôturé en beauté le festival en offrant un concert aux accents disco. Une consécration pour l’artiste, qui avait foulé les planches de la petite scène Proximus lors de la dernière édition des 'Francos', il y a 3 ans. ‘Je suis très heureuse d'être de retour ici et c'est symbolique pour moi de pouvoir jouer sur la grande scène ! Pour marquer le coup, je propose une version solaire, dansante et festive de mon répertoire’, explique-t-elle lors de la conférence de presse.

Surfant sur la vague d'un succès phénoménal, la chanteuse garde pourtant la tête froide. ‘Je suis d'une nature très anxieuse. Donc, je regarde ce succès avec lucidité en me disant que c'est vertigineux. J'essaie d'en profiter un maximum mais en gardant à l'esprit que tout peut s'arrêter à tout moment. Là, par exemple, on vient de m'apprendre que j’allais accorder un 3ème concert à Forest-National. C'est hallucinant, ce qui m'arrive. J'ai fêté mes 30 ans il y a 10 jours et je voudrais pouvoir retourner dans le passé pour aller rassurer la petite fille timide que j'étais à l'époque et lui dire : 'Regarde les belles choses que tu vas faire avant même d'avoir 30 ans'. Et surtout, j'ai l'impression de ne pas avoir dû faire de sacrifices pour arriver là où je suis. J'ai eu la chance de tomber sur des gens qui ont parié sur moi à des moments où ma musique ne semblait pas promise à un très grand succès. Par exemple, mon premier Ep (NDR : 'Monstre d'Amour', sorti en 2017) était vraiment très sombre. C'était ma période gothique ! Et bien, il y a quand même des gens qui ont parié sur ça. Ensuite, mon univers a évolué mais personne n'a jamais essayé de m'influencer dans un sens ou dans l'autre. Et heureusement, le public m'a suivie dans mon évolution’…

Très éclectique, Clara Luciani possède des goûts musicaux très larges. ‘Je suis très fidèle en musique. Il n'y a pas une semaine sans que j'écoute les Beatles. Sinon, parmi les sorties récentes, j'aime beaucoup November Ultra (NDR : une chanteuse parisienne à la voix très douce) et surtout Feu ! Chatterton (NDR : Feu ! Chatterton, qui a d'ailleurs mis... le feu aux Francos le vendredi soir).

En évoquant son prochain opus, le troisième, Clara Luciani avoue qu'elle ne sait pas encore quelle direction elle empruntera. ‘Je ne me suis pas encore posé la question. En tout cas, je vais m'éloigner un peu des sonorités 'disco'. Quand j'ai abordé ce style musical, il y avait quelque chose d'aventureux à faire ça, c'était un peu à contre-courant. Aujourd'hui, c'est un peu devenu une mode et moi, la mode, ça m'agace un peu. Donc, j'irai peut-être vers quelque chose de plus intemporel, de plus essentiel. Mon 2ème album avait été écrit dans le mouvement, au fil des voyages, mais là, j'ai besoin de solitude. Je pense que je vais m'isoler dans le sud de la France, dans un endroit qui me reconnecte à mon enfance. Ce sera peut-être un retour à une tonalité plus gothique. Je vais ressortir mon sombrero noir et ma canne ! Tout est possible...’

Au moment de la clôture, les Francofolies affichent un bilan plus mitigé que les autres années. Quelque 130 000 festivaliers ont répondu présents, ce qui représente une baisse de 10% par rapport à 2019. Les raisons de ce léger recul sont multiples : l’affiche très belge, la concurrence entre les festivals, le contexte post-covid et l'explosion du coût de la vie. Les 'Francos' restent néanmoins un festival unique de par l'atmosphère de convivialité qui y règne. Parmi les grands moments, les concerts les plus cités sont ceux de Typh Barrow, Juicy, Peet, Glauque, Charles et Feu ! Chatterton. Nous ajouterons une mention spéciale pour Mélanie Isaac, qui a séduit les spectateurs de la petite scène Bonsai grâce à sa chanson française élégante et racée.

Clara Luciani se produira dans le cadre du festival des Solidarités, à Namur, le 27 août, à Forest National le 25 novembre et en janvier 2023.

Pour plus d'infos sur les Francofolies de Spa, c'est ici

 

 

jeudi, 29 septembre 2022 17:17

La New-Wave ? Je l'aimerai éternellement…

De son véritable nom Flora Fischbach, cette chanteuse française est née en Normandie mais a surtout vécu à Charleville-Mézières. Sa musique est fascinante et mêle des influences qui oscillent de Rita Mitsuko à Niagara, en passant par Patti Smith, Daniel Balavoine et Mylène Farmer. En dépit de ces touches rétro-futuristes, l'artiste est parfaitement ancrée dans la modernité et navigue au sein d’un mouvement musical hautement rafraîchissant qui épingle La Femme, Clara Luciani, Juliette Armanet et Christine. Le deuxième elpee de l'artiste, « Avec Les Yeux », publié par le petit label Entreprise et distribué par Sony Music, révèle à nouveau une flopée de titres jouissifs, très orientés années 80 et traversés par deux obsessions : l'amour et la mort.

Musiczine a rencontré Fishbach au Botanique, à Bruxelles, avant le concert organisé dans le cadre des Nuits. Vu que nous avions déjà abordé les sujets 'classiques' lors de la première interview, en 2017, nous avons proposé à Flora un exercice hors du commun, sous la forme d'un ‘blind test’. Elle devra reconnaître les extraits musicaux joués à la guitare par votre serviteur.

Extrait n° 1

Fishbach :  C'est Blondie ?

Non.

Ah, oui ! C'est “Cambodia”, de Kim Wilde !

Bravo !

C'est un morceau qui figure dans la série “Vernon Subutex”, à laquelle j'ai participé.

Tu connais bien la musique de Kim Wilde ?

Oui, mais je ne connais pas toute sa discographie. Et c'est mieux ainsi. Aussi, découvrir un morceau que je ne connais pas me permet de retomber amoureuse, ce qui est génial.

Et la new wave en général, tu l'aimes toujours autant ?

Oui ! Je crois que je l'aimerai éternellement. J'en joue énormément lors de mes dj sets.

Il paraît que tu passes aussi du Jean-Pierre Madère et du Nana Mouskouri lors de ces soirées ? (rires)

Oui ! Nana Mouskouri, c'est pour casser l'ambiance en fin de soirée et pour dire : 'Il est 5 heures du matin, il faut aller se coucher'. En général, je compose des playlists très éclectiques. J'aime bien diffuser des morceaux de Charlotte Adigéry, une artiste belge justement, qui se consacre à l'électro. Une de ses compos s’intitule “HaHa”. Elle n'est cependant pas new-wave, mais très chouette pour danser.

Extrait n° 2

Hervé Christiani : “Il Est Libre, Max” !

Bien vu !

Mon premier émoi musical, au cours de mon enfance. C’est la première fois que je me suis approprié une chanson que j'entendais à la radio, en regardant le ciel à travers le velux, chez ma grand-mère. Je me rappelle exactement des tapisseries bleues et des petites fleurs jaunes.

Et le premier morceau que tu as enregistré sur cassette ?

C'est sans doute une chanson de Yannick Noah... Eh oui, désolée... mais j'assume... (rires)

Extrait n° 3

Ce titre, je l’ai enregistré sur cassette...

C'est pas David Bowie ? Un des plus grands mélodistes de tous les temps !

Oui ! Il s’agit de “Life On Mars”. Tu connais l'histoire de cette chanson ?

Non.

Dans les années 60, Bowie travaillait comme auteur-compositeur professionnel, attaché à un éditeur. Et Claude François cherchait quelqu'un pour traduire “Comme d'Habitude” en anglais. Bowie a proposé une version, “Even Fools Fall in Love”, qui n'a pas été retenue. C'est celle de Paul Anka qui a été choisie et elle est devenue “My Way”. Piqué au vif, Bowie a alors décidé de composer une chanson sur la base des mêmes accords que “Comme d'Habitude” et le résultat a débouché sur “Life On Mars”...

Pauvre Claude... Il avait un côté dont on gardera des mauvais souvenirs et l'autre qui restera éternel. Claude François traîne des énormes casseroles derrière lui, même si c'est difficile de juger une période où ces comportements étaient monnaie-courante. Tu avais les Mazneff et autre Cohn-Bendit qui affichaient leur pédophilie sur les plateaux de télévision et personne ne réagissait. Au final, je ne peux plus encadrer les chansons de Claude François, alors qu'auparavant, elles étaient représentatives d'une certaine chanson française populaire, un peu ringarde, celle qu'on écoutait au cours de ma jeunesse, dans les bals populaires.

La même chose pour Michel Sardou, non ?

Sardou, c'est pareil. Il essaie de se justifier en disant qu'il chantait des personnages, que ce n'était pas son opinion mais il ne peut pas se cacher. On voit bien que c'est un vieux réac'.

Extrait n° 4

Ah, c'est Prince ?

Oui. “Kiss”.

Eh bien, tu sais, je n'ai jamais été fan de Prince. Autant je suis capable d'apprécier l'artiste, autant son œuvre ne me touche pas. J’éprouve le même sentiment pour Madonna. Et puis, il paraît qu'il était un peu 'nazi' à l'égard de ses musiciens, à la limite du harcèlement moral. Il a composé de très belles chansons mais elles ne parlent pas à mon cœur.

Mais le côté 'funk' de Prince, on le retrouve dans tes chansons. La preuve dans l'extrait suivant...

Extrait n° 5

Oui, ça c'est un riff qui figure dans “Masque d'Or” !

Le riff évoque Prince ou même James Brown.

Oui, mais je dirais que cette influence vient plutôt du funk blanc, un funk de blanc-bec, plutôt germanique. Un groove froid.

Extrait n° 6

Ecoute, il aurait pu relever du répertoire de Simple Minds mais c'est un de mes morceaux : “La Foudre” (rires).

Pourquoi Simple Minds ?

Par rapport au “Hey hey hey hey” (rires).

Ah oui, comme au début de “Don't You Forget About Me” ?

Exactement. Et il y a aussi un côté U2 dans “La Foudre”. Je sais que beaucoup de gens les détestent mais perso, j'ai une tendresse particulière pour eux car un des premiers CD que l'on m'a offert, c'était “The Joshua Tree”, qui est, à mon avis, leur meilleur album. C'est ce genre de musique qui m'a incitée à composer “La Foudre”.

Il est dingue, ce morceau. Et sa voix est hallucinante. Tu as changé le 'pitch' ?

Je ne fais jamais ça !

Je m'en doutais. C'était une question rhétorique... (rires)

Une chose que j'accepte, c'est quand des chanteurs doublent leurs voix une octave plus bas. Mais l'auto-tune et tous ces effets, je suis contre.

Ou alors doubler sur le même ton, à la manière de John Lennon ?

Deux fois la même chose ? Ah oui, c'est une pratique à laquelle j’ai eu pas mal recours au début, sur mes maquettes, mais maintenant, beaucoup moins.

Mais le riff que j'ai choisi, c'était aussi dans le but de susciter une réaction par rapport aux guitares. Il y en a énormément sur ton dernier opus, électriques, un peu 'metalleuses', et elles sont complètement typiques des années 70 et 80, à la limite du kitsch. Inutile de dire que j'adore !

Oui, elles sont carrément exag'.

C’est une parfaite transition pour l'extrait suivant...

Extrait n° 7

Oui ! C'est les Scorpions !

Fishbach chante le début de “Still Loving You”...

Sur ton album, les guitares 'à la Scorpions' réalisent des (superbes) mélodies doublées à la tierce, pratique que plus personne n’ose depuis 30 ans...

Si, tu serais étonné. Il y a encore beaucoup de musiciens qui font ça, mais ils ne sont pas en France...

Ou alors, ils sont dans le 'metal' ?

Soit dans le metal, soit dans l'hyperpop.

Extrait n° 8

Wow, c'est magnifique ! Qu'est-ce que c'est ? Je sèche...

C'est “Love of My Life”, de Queen, paru sur l'album “A Night At The Opera”.

Oh ! Comment ai-je pu louper ça ! C'est la honte ! Freddie était un des plus grands chanteurs du monde. Il y a des 'a capella' sur Internet dans lesquels on entend juste les voix du duo entre Freddie Mercury et David Bowie, “Under Pressure” (*). Tu écoutes l'a capella de Bowie et les poils se hérissent et puis tu entends Freddie et là, tu te dis...

Y'a pas photo...

Ouais : Bowie est touchant mais Freddie, c'est un truc de fou furieux. Ils jouaient un peu à qui a les plus grosses et c'est clairement Freddie qui a gagné. Il est au-dessus du lot (rires).

En concert, Queen était incroyable.

Freddie Mercury est mort un mois avant ma naissance, donc je ne les ai jamais vus.

Je les ai vus 3 fois, du vivant de Freddie Mercury.

Oh, quelle chance !

J'ai même une photo de Freddie qui porte mon écharpe, car j'étais au premier rang et je la lui ai lancée.

Wow, c'est dingue. Et que penses-tu du biopic sur Queen ?

Je n'ai pas aimé du tout.

Moi non plus.

L'acteur ne parvient pas à reproduire toute la puissance de Freddie. J'aurais préféré que ce soit Sacha Baron Cohen, qui avait été sélectionné au départ, car il possède le côté extravagant de Freddie.

En effet, il aurait pu faire le job. En même temps, ce n'est pas Rami Malek qui est à blâmer, c'est la direction artistique du film, beaucoup trop romancée. Il est où, le rock, là-dedans ?

Exact. Et l'homosexualité de Freddie, qui est édulcorée, voire gommée.

Complètement !

Extrait n° 9 : “Jesus died for somebody's sins but not mine...”

Merde, je ne vois pas.

Attends, je vais jouer le début du morceau...

Ah, mais c'est Patti Smith ! “Gloria”.

Fishbach chante le début de “Gloria”.

Ah oui, et en plus tu imites très bien sa voix !

Ben oui, Patti Smith, c'est la mascotte, la marraine de tout le monde, l'amoureuse de Rimbaud, qui, forcément, a rendu de multiples visites à mes chères Ardennes, là où l'écrivain a vécu. J'ai eu l'occasion de la rencontrer : grande dame, grande émotion. Elle a une aura incroyable, physique et vocale. Les gens de tous les âges, y compris les mômes, sont impressionnés.

Elle a une aura et toi, tu as une Flora... (rires)

Tada !

Extrait n° 10

Mylène Farmer, “Pourvu qu'elles soient douces” ! En écoutant le son de ta guitare, j'imagine ce que la chanson apporterait si elle était jouée à la mandoline.

Extrait n° 11

Je ne trouve pas. C'est sans doute parce que je suis à la cigarette électronique. J'ai besoin d'une vraie cigarette pour réfléchir. (rires)

Attends, le refrain arrive...

Ah mais c'est encore Mylène !

Oui, accompagnée de Jean-Louis Murat dans “Regrets”.

C'est beau.

Extrait n° 12 : “Ne faut-il pas commencer par se haïr lorsque l'on doit s'aimer ?”

C'est une grande question, pour laquelle je n'ai pas encore trouvé de réponse.

Sais-tu qui est l’auteur de cette citation ?

Non.

C'est Nietzsche.

Ah, tu es au courant. J'ai lu du Nietzsche et du Schopenhauer pendant le confinement. Ils vont tellement mal que quand tu les lis, tu vas mieux (rires).

Extrait n° 13

Ah ça, c'est les Sparks ! Enormes. Ils ont encore beaucoup de succès en France !

Et en Belgique aussi !

C'est quoi encore, le titre ? “This Town is not…” ?

“This Town Ain't Big Enough For Both of Us”

Extrait n° 14

Ah, je connais ça, c'est très beau. Mais je ne trouve pas.

C'est Twin Peaks.

Ah oui, Angelo Badalamenti ! C'est magnifique. C'est le thème de ‘Laura’.

Tu as vu la vidéo où il explique comment il a composé ce morceau, aux côtés de David Lynch ?

Oui, elle est sur Internet. C'est super !

C'est Lynch qui décrit la situation : ‘She is in the woods and she is coming closer... Yes, it's good, Angelo, continue like this...’ Frissons garantis.

Oui, c'est génial. 

Extrait n° 15

Je crois que c'est une chanson d'une chanteuse française un peu ringarde... C'est “Mortel”...

Ma chanson préférée de Fishbach... Jouée à la guitare de cette manière, on constate que la mélodie, bien que toute simple, constitue d'ores et déjà un classique.

Merci pour ce compliment !

Extrait n° 16 : “Invisible désintégration de l'univers” !

Encore du Fishbach !

Oui et tu sais pourquoi j'ai choisi cette mélodie chromatique, qui descend note par note ? C'est parce que je l'ai composée dans la sainte chapelle du Château de Vincennes, quand j'y bossais. J'aimais y effectuer des vocalises et la réverbération, figure-toi, durait 13 secondes !

Non !

Si, je t'assure. Du coup, les notes se bouffaient les unes les autres. J'étais donc obligée de dénicher des notes qui puissent se combiner harmonieusement.

Et quand tu réalisais la descente chromatique, c'était comme un canon...

Exactement. 

Les arrangements de synthés de la version studio me font penser à Suicide mais surtout Klaus Schulze.

Ah, j'adore ! Klaus Schulze, un des pionniers de la musique électronique. C'est bien lui qui jouait de dos, tout en blanc, assis en tailleur ?

Oui. Malheureusement, il vient de nous quitter.

C'est pas vrai. Il est mort quand ?

Il y a quelques jours.

Oh, c'est triste ! Sans lui, la musique n'aurait pas été la même. Il y a énormément de gens qui ont commencé à en faire grâce à lui tout en puisant leurs influences dans son œuvre.

Oui, il a participé au premier album de Tangerine Dream et, dans sa carrière solo, mon album préféré, c'est “X”, sorti en 1978.

Extrait n° 17

Oh mais oui, c'est La Femme !

“Le Sang de Mon Prochain”. C'est ça qu'on appelle l'hyperpop ?

Non, l'hyperpop, c'est un style fourre-tout qui contient tous les styles ringards des 30 dernières années, comme le dubstep, la tektonic, etc.

Ah bon ? Je croyais que cette expression désignait le style vintage un peu années 80 auquel vous émargez, toi, La Femme, Clara Luciani, etc.

Non, nous on fait de la ‘pop morte... De la ‘death pop’ (rires).

De la ‘wave pop’ ?

Nous sommes des enfants qui concevons de la musique qu'on entendait au cours de notre enfance, mais notre son est plus moderne. Alors que l'hyperpop, c'est un truc de kids de moins de 20 ans.

J'avais pas du tout capté la nuance.

Extrait n° 18

Qui compose ça ? Je trouve pas. C'est complètement discordant.

Pourtant c'est un morceau que tu m'as fait découvrir. Les paroles sont : ‘Je suis l'Oiseau de Feu...’

Le Groupe Obscur ! Il y des années que je n’ai plus de leurs nouvelles.  

Ils ont arrêté.

Oh ! C'est bien dommage parce qu'ils étaient vachement bons ! Un groupe breton de psyché. Je croyais beaucoup en eux. J'aurais voulu qu'ils signent sur la maison de disques dont je relève.

Les Disques Entreprise ?

Oui. J'étais 'en crush' pour eux et je suis un peu triste qu'ils aient arrêté. Dommage qu’il n'y ait pas plus de groupes comme eux. Mais bon, ils feront peut-être autre chose.

Ils étaient bien barges. Ils avaient inventé une langue, comme Magma.

Ils avaient créé toute une mythologie, intrigante, très 'Lovecraftienne'.

Voilà, c'est la fin du blind test. Merci, Flora.

Merci à toi, c'était génial, mais je n'ai pas été très forte au blind test.  

Mais si !

J'ai même loupé Queen!

Ne t'en fais pas. Je fais souvent ce genre de blind tests et l’exercice est très difficile. Les morceaux sont joués à la guitare et sans les références de l'original ; donc il est normal qu'on sèche un peu. Mais dans l'ensemble, tu t'en es très bien sortie !

Merci !

Merci au Botanique, à Pascale Bertolini, Louise Mailleux et Lætitia Van Hove (Five Oh). Merci aussi à Les Disques Enterprise et Sony Music.

Pour écouter l'interview en version audio, c'est ici

Pour écouter la première interview de Fishbach, qui date de 2017, c'est ici 

(*) Pour écouter les a capella de Bowie et F. Mercury, c'est

 

 

 

 

Mélanie Isaac est la nouvelle artiste "Coup de cœur" des Médias Francophones Publics avec sa nouvelle chanson “Paradis Nord”, extraite de son nouvel album à paraître le 22 avril prochain. Les médias partenaires sont: Radio France, Radio Canada, Option Musique pour la RTS et La Première pour la RTBF.

Un coup de pouce bienvenu pour cette chanteuse originaire des Ardennes belges et basée aujourd'hui à Bruxelles. Après avoir gagné plusieurs concours, dont la Biennale de la Chanson Française (Le parcours Francofaune de l’époque) et dans la foulée d'un EP « L’Inachevée » remarqué, elle s'apprête à sortir son premier album long format, publié en auto-production.

Musiczine a pu, en avant-première, obtenir le nouvel opus, intitulé “Surface” et c'est un véritable ravissement pour l'oreille. La voix voluptueuse de la chanteuse est comme une invitation dans un rêve sensuel. On oscille avec plaisir entre Barbara, Dominique A, Fishbach, Françoise Hardy, Mélanie de Biaso et Dominique A. Le son est ample et d'une impressionnante clarté. Il évoque un univers rétro-futuriste, délicieusement 'vintage'.

Suite d’une escale à Astaffort et d’une rencontre parisienne avec Antoine Graugnard, ce disque produit et arrangé avec Julien Lebart dans un studio de Rivesaltes, mixé et masterisé à Bruxelles par Erwin Autrique, nous fond dans un décor aux sonorités tant organiques qu’atmosphériques, avec comme point de mire cet horizon intemporel.

"Paradis Nord" ouvre le disque comme un rêve doux et ensorcelant. Un parfum de Bob Dylan (“Girl From The North Country”) et de Michel Berger (“Paradis Blanc”) sur lequel la voix cristalline de Mélanie glisse avec douceur. La plage titulaire évoque avec pudeur la crise sanitaire et l'impact psychologique des dérives autoritaires. “La Révélation” ondule sur un rythme tango et évoque subtilement Véronique Sanson. A l'instar de nombreuses compositions de cet album, elle sonne dès la première écoute comme un classique de la chanson française.

“Surface” trace les contours d'une « indie-pop » racée et envoutante. La maîtrise vocale dans "La Révélation" est frappante et la chanson brille par ses arrangements discrets mais terriblement efficaces, dans lesquels se love le chant murmuré de Mélanie.

Poursuivant l'itinéraire, on part en quête des abysses, on se révèle au coeur d’une ville morte, on s’envole vers la Floride. L’amour s’y explore sous toutes ses facettes. Comme autant de chances de refléter la lumière, de défier nos insouciances, d’atteindre le rivage. Avec une main dans celle du vent et sur l’autre, cet oiseau qui s’attend au retour des absents. A l’arrivée, c’est évident.

En un mot comme en cent, cet album est une réussite totale, comme une parenthèse sincère traversée par la marque d'une élégance rare. Une confirmation de l'immense talent de Mélanie Isaac! Avec un tel album dans son escarcelle, sûr que l'artiste sera courtisée par les compagnies de disque...

Pour regarder la vidéo de “Paradis Nord”, c'est ici

Pour commander le CD de “Surface”, c'est ici.

Photo: Maël G. Lagadec

mardi, 29 mars 2022 17:16

Dour Festival: un retour en mode XXL

Le lundi 11 juillet prochain, le Dour Festival ouvrira ses portes pour une édition 2022 qui, pour marquer le retour à la “normale”, s'étendra sur une semaine complète. En lever de rideau, le Dour CampFest proposera en effet un “warm-up” en mode “rave”, articulé autour de “soundsystems”. “Il y avait une forte demande émanant de festivaliers pour que l’on ouvre les portes du camping plus tôt. C’est ainsi que le CampFest est né”, a précisé Damien Dufrasne, l'organisateur du festival, lors de la conférence de presse tenue aujourd'hui.

“Pendant le confinement, nous avions constaté l’organisation de nombreuses mini-raves, dont nous nous sommes inspirés pour augmenter la proximité entre le public et les artistes.”

Proposant plus de 220 groupes et artistes, le Festival reste fidèle à ses mots d'ordre: éclectisme, hybridation et découverte. Le site comportera 8 scènes dont une nouvelle: la Chaufferie. “Ce sera un chapiteau où il fera très sombre, comme dans une boîte de nuit, illuminée par des lasers et des jeux de lumière”, explique Alex Stevens, co-programmateur. Une discothèque géante qui fera la part belle aux ambiances rave obscures, gabber, hardtech, dubstep, techno à 150 BPM et drum and bass et donnera carte blanche à Nyege Nyege, un festival avant-gardiste d’Afrique de l’Est. La Balzaal, plus grand dancefloor open air du festival, accueillera cette année encore les plus grands noms de l’électronique pour 5 jours de fête immersive au son des kicks techno et house de l’immense Carl Cox, qui en sera le curateur.

Le Festival a bien entendu prévu quelques 'locomotives' en haut de l'affiche comme Flume, Booba et surtout Angèle. Comme le souligne Damien Dufrasne, “Angèle n'a pas oublié que Dour lui avait donné sa chance au début de sa carrière. Elle sera la première artiste féminine belge à occuper le haut de l'affiche: un moment historique pour Dour!”.

A côté du phénomène Angèle, plus de 20% de l'affiche sera noire-jaune-rouge. Citons, entre autres, Amélie Lens qui, elle aussi, se souvient du soutien reçu lors de ses débuts, Roméo Elvis, Apashe, Azo, Bothlane, Clara!, Commander Spoon, etc.

Signalons enfin que, pour la programmation de la nouvelle scène “Rockamadour”, Dour fera équipe avec la radio communautaire Kiosk Radio, emmenée par Michael alias Mickey.

Lorsqu'on lui demande pour conclure comment le Festival a encaissé la crise sanitaire, Damien Dufrasne va droit au but. “On a perdu 1,5 million d'EUR en deux ans”, confie-t-il à Musiczine en exclusivité. “Heureusement, nous avions constitué un trésor de guerre d'environ 2 millions d'EUR, en prévision de coups durs éventuels. Grâce à ce 'matelas', nous n'avons dû procéder à aucun licenciement. Et nous sommes fin prêts pour célébrer le retour de Dour!”

Pour découvrir le lineup complet, c'est ici.

Pour les tickets, c'est ici.

 

Célèbre dans la francophonie grâce à ses hits, “Déjeuner en Paix”, “Combien de Temps”, “Pas d'Ami (Comme Toi)“ etc., Stephan Eicher a connu un début de carrière moins marquant ; mais depuis, il est considéré comme 'culte' par toute une catégorie de fans de new-wave, dont votre serviteur. C'était en 1981, au sein du groupe Grauzone, dont le hit, “Eisbaer”, est encore dans toutes les mémoires. Présent à Mons pour présenter sa tournée baptisée ‘Dans le Ventre de la Baleine’ et son nouvel Ep digital “Autour de Ton Cou”, le chanteur suisse s'est prêté de bonne grâce à un exercice de nostalgie musicale.

En quelle année as-tu commencé ta carrière ?

En 1979, au sein de Noise Boys et ensuite, Grauzone.

Comment es-tu entré en contact avec la musique électronique ?

Il y a deux processus qui m'ont amené à la musique électronique. Le premier, via mon père. Il était électricien et aimait construire des instruments électroniques en manipulant des oscillateurs. Il a construit mon premier ampli de guitare à partir d'une vieille radio. Il assemblait aussi des boîtes à rythmes. Tous ces bricolages traînaient dans notre cave et Martin, mon frère, et moi, on adorait y descendre pour expérimenter. On avait aussi deux enregistreurs à cassettes, qu'on utilisait pour copier les pistes les unes après les autres. Ce côté ‘nerd’ reste un des liens les plus profonds qui nous unit. Plus tard, quand j'habitais au Spex Club, à Berne, des musiciens ont laissé traîner des synthés dans la cave suite à une descente de police. Je me souviens qu'il y avait un Promars de Roland, une boîte à rythmes CR-78 et un MS-20 de Korg. Mais également une pédale Big Muff, que j'ai branchée sur la boîte à rythmes, parce que je voulais que ça sonne comme du Suicide...

Ah oui, avec un son saturé ?

Oui. J'ai donc bricolé des trucs et enregistré des cassettes.

C'est à ce moment-là que tu as sorti “Noise Boys Song” et “Miniminiminiminijupe” ?

Oui. Et le morceau intitulé “Noise Boys” est en fait une reprise de “Sweet Jane”, de Lou Reed.

Et puis, vous avez formé Grauzone ?

Grauzone, c'était plus conceptuel. Au départ, le groupe impliquait Marco Repetto à la batterie, mon frère Martin au chant et à la guitare et GT à la basse, un grand fan des Ramones. GT qui, d'ailleurs, te ressemble pas mal…

Ah bon ? (rires)

Oui. Et au moment d’entrer en studio, mon frère m'a demandé de les accompagner pour bricoler des trucs à l’aide des synthés et des boîtes à rythmes.

Mais tu chantes aussi sur certains morceaux ?

Pas au début. Mais en effet, sur l'album, je chante sur “Der Weg Zu Zweit”, “Hinter Den Bergen” et “Wütendes Glas”.

Et que faisais-tu sur “Eisbaer” ?

Je jouais des synthés. Entre autres, je reproduisais le son du vent, au début...

Ah oui ! (rires) Et la batterie, je crois qu’il s’agissait d’un enregistrement acoustique joué en boucle ?

Oui. En studio, on bossait en compagnie d’Etienne Conod, l'ingénieur du son, et on s'est rendu compte que Marco ne parvenait pas à tenir le rythme, qu'on voulait très stable, sans 'crashes', sans 'fills'. Etienne a proposé de s’inspirer des morceaux disco et d'enregistrer une boucle.

Un peu à la manière de Giorgio Moroder ?

Oui. Ce qui a débouché sur le son caractéristique d’“Eisbaer”, hypnotique et terriblement dansant. Et quand on a entendu le résultat, on a tout enregistré en boucles, bien avant l'invention du sampler !

Pourtant, on a l'impression que c'est un sampler qui est utilisé, par exemple, à la fin de “In Der Nacht”. C'était donc une bande qui était ralentie, je suppose ?

Oui, c'était une bande de 7 mètres de long ! “In Der Nacht” est vraiment un titre spectaculaire, avec des détails très précis, un peu comme une musique de film. C'est une bouteille de bière cassée qui produit le son de l'explosion finale. On dirait celui d'une maison qui s'écroule.

Ces effets sont vraiment précurseurs de ce que les samplers vont permettre plus tard. C'est d'ailleurs une caractéristique étonnante de cet album de Grauzone : les morceaux sont très différents les uns des autres et ils sont avant-coureurs de plusieurs courants musicaux 'wave' apparus ultérieurement. Tout le monde parle de “Eisbaer”, mais chaque titre de cet album est précurseur de quelque chose...

Je partage ton avis...

Par exemple, “Wütendes Glas”. C'est incroyable, le nombre de groupes qui ont créé des morceaux dans ce style, par la suite.

Oui...

Puis, “In Der Nacht” est carrément précurseur de tout ce qu’on a appelé 'dark gothic ambient'.

Wow...

“Schlachtet!” me fait penser à l'EBM de groupes comme Front 242, Liaisons Dangereuses ou The Klinik.

Intéressant...

Et alors, il y a évidemment la 'Neue Deutsche Welle', comme dans “Ich Lieb Sie”. Personne n'avait chanté de cette façon en allemand auparavant...

Oui c'était abordé avec une approche ironique, presque parodique. Il y a aussi “Kunstgewerbe” tramé sur le riff au synthé, un ARP 2600.

Et je suis sûr que j'en ai oublié un... (NDR : c'est “Ein Tanz Mit Dem Tot”, qui préfigure la darkwave goth hardcore des années '90)

Parlons maintenant du projet de 2e album de Grauzone, qui pourrait sortir, plus de 40 ans après le premier. Un disque que l'on attend impatiemment !

Oui, il a fallu patienter 15 ans avant que Martin ne me joue des nouveaux morceaux. Il me les a fait écouter et j'en ai pleuré... parce que c'était d'une beauté inouïe... Je lui ai proposé de sortir un disque mais il a tout détruit pour recommencer à zéro.

Il faudra, à un certain moment, lui dire 'stop' car, il est un peu irrationnel. Il est atteint d’une sorte de folie, c’est un génie un peu fou...

Oui c'est ça... Quelque chose me dit qu'il va bientôt me proposer de sortir le disque. Perso, c'est très important de sortir ce nouvel album. Car la reconnaissance a toujours été tournée vers moi et c'est injuste vu que Grauzone, c'est surtout Martin Eicher. J'étais principalement musicien, accompagnateur, un peu coproducteur mais la voix, c'est mon frère...

L'âme noire, c'est lui...

Absolument. J'ai un respect énorme pour mon frère. C'est un artiste hors pair ! Dans “Eisbaer”, je me limitais juste aux 'pilip-pip pilip-pip'… (rires)

Martin est en effet un artiste sous-estimé !

Son statut est occupé de changer. L'année dernière, on a ressorti la 'Anniversary Box' via le label genevois 'We Release Whatever The Fuck We Want Records' et on s'est rendu compte qu’une nouvelle génération de musiciens est informée que c'est lui, le cœur de Grauzone. Et je défends les droits de Grauzone maintenant, pour lui et pour les autres membres de la formation. J'ai ainsi réussi à récupérer les 'masters' des enregistrements, qui étaient, figure-toi, à vendre sur eBay ! J'ai aussi racheté les droits pour pouvoir maintenir Grauzone en vie. En fait, je suis même davantage motivé de garder le groupe en vie que ma propre carrière solo ! Grauzone possède une véritable valeur historique, que je veux mettre en exergue. Quelque chose d'énorme va d’ailleurs être annoncé bientôt concernant Grauzone mais je ne peux pas en dire plus... Quand l’info va sortir, il y aura encore une nouvelle génération qui va s'intéresser au groupe.

Impatient de découvrir tout cela ! Merci pour cette interview, Stephan !

Merci à toi...

Pour écouter le nouvel EP de Stephan Eicher : “Autour de Ton Cou”, c'est ici

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Pour écouter l'interview audio dans l'émission Waves, c'est ici

 

On ne va pas y aller par quatre chemins : Whispering Sons est tout simplement le groupe le plus important apparu sur la scène alternative belge depuis fort longtemps. Les 5 jeunes musiciens sont originaires du Limbourg, de Houthalen-Helchteren pour être précis, et c'est à la fin de 2015 qu'ils ont été remarqués par Dimitri Cauveren (du label Wool-e-Tapes), Dirk Ivens (Minimal Maximal) et Michael Thiel (Weyrd Son Records) ; et ce, grâce à un premier Ep époustouflant, “Endless Party”. Ce qui a frappé dès le début, c'est la voix atypique, envoûtante de Fenne Kuppens et la présence, autour d'elle, de musiciens particulièrement doués : Kobe Lijnen, Sander Hermans, Sander Pelsmaekers et plus tard, Tuur Vandeborne.

Autre jalon important : l’édition 2016 du ‘Rock rally’ organisé par le magazine Humo, qu'ils ont remportée. C'était la première fois depuis belle lurette qu'un groupe post-punk associé à la 'wave' gagnait ce concours assez orienté 'mainstream'. Puis, tout est allé très vite : deux singles, une multitude de concerts en Belgique et à l'étranger et en apothéose, la signature d'un contrat chez [PIAS], le label belge légendaire, qui renouait ainsi avec ses premières amours obscures. Le premier elpee, “Image”, sorti en 2018, est venu apporter la confirmation d'un talent de niveau international.

Le 18 juin dernier, le groupe a sorti son deuxième opus, “Several Others“. Il négocie ainsi avec succès le virage dangereux de l'album sophomore. Musiczine a rencontré Fenne Kuppens et Kobe Lijnen, il y a quelques semaines, dans les locaux de [PIAS], à Bruxelles.

Comment décririez-vous l'évolution entre “Image“ et ce nouvel album ?

Kobe Lijnen (KL) : Nous souhaitions sonner moins 'grotesque', moins 'grandiloquent'. Nous voulions un son plus direct, plus brut, moins réverbéré et moins basé sur les riffs de guitare. On a opté pour des arrangements plus dépouillés et on a mis la voix de Fenne plus en avant.

Dans un descriptif, j’avais noté dépouillé, 'in your face', sans réverbération, sauf pour les guitares et la voix très proche de l'oreille...

KL : Oui, on voulait un son plus 'live' car sur scène, quand on utilise trop d'effets, on perd en intensité, en présence. Et pour la voix, ça provoque du larsen, du feedback.
Fenne Kuppens (FK) : Heureusement, nous avons un très bon 'ingé-son' pour les concerts, capable de faire des miracles.

Il existe une autre évolution marquante : votre musique a perdu son côté 'gothique'. Les références à Sisters of Mercy semblent avoir disparu. Est-ce une bonne nouvelle ?

KL : Oh que oui ! (rires) On y est arrivé ! Bien sûr, on ne regrette pas notre première période mais on a en quelque sorte acquis une certaine maturité. On a évolué en tant que groupe, à la recherche d'une certaine excellence. “Several Others” représente une nouvelle version de Whispering Sons, la version actuelle. Il est possible que le prochain album soit complètement différent.

Vous continuez également à progresser dans votre maîtrise musicale. Les harmonies et les arrangements sont plus riches. Vous utilisez même des mesures ('time signatures') plus complexes.

KL : Oui, “Dead End”, par exemple, débute en 5/4 ; “Satantango” est en 7/4 et 4/4, et il y a du 5/4 dans le refrain de “Surface”. “Flood” est en 6/8 mais c'est normal vu qu’il s’agit d’un rythme de valse.

“Flood” est précisément mon morceau préféré du disque. De par sa rythmique quasi-tribale et la superbe séquence ('arpeggio') au synthé. Quel est le thème des paroles ?

FK : La chanson parle de la saturation sensorielle que l'on peut ressentir en écoutant ce flux musical qui vous submerge. Elle symbolise ces moments où on est entouré(e) de tellement d'impulsions qu'on ne peut plus fonctionner et qu'on doit se replier sur soi.

“Screens” révèle une touche de Portishead dans la rythmique et un côté Nine Inch Nails dans la mélodie au piano. Une analyse correcte ?

KL : C'est marrant parce que le précédent journaliste, il y a une demi-heure, a également fait référence à NIN pour “Screen” (rires).

Et le thème de la chanson ?

FK : Ce sont les premières paroles que j'ai écrites pour le nouvel album. Je ressentais le besoin urgent de parler du succès obtenu grâce au premier opus et le côté un peu excessif de tout cela. Ça parle du fait d'être sur scène et de la manière dont les gens te regardent, avec leurs attentes et leurs projections.

Quant à “Aftermath”, c'est un peu le correspondant de “No Image”?

KL : Oui, c'est grâce à des titres comme “No Image” que je me suis senti suffisamment sûr de moi pour articuler une chanson autour d'un motif au piano. En fait, “Aftermath” était une 'démo' datant de 2017 et on ne savait pas quoi en faire. On se considérait comme un 'guitar band', donc on n'aurait jamais osé sortir une chanson limitée au piano et à la voix. C'est Fenne qui, plus tard, a proposé d'alléger la chanson en la dépouillant de ses caractéristiques inutiles.

Dans les paroles, on décèle, caché, le titre de l'album, “Several Others”. Il est à supposer qu’on y traite de l’identité ?

FK : Lorsqu’on on essaie de devenir quelqu'un qu'on n'est pas, quelqu'un de meilleur ; c’est le sujet. La chanson décrit le processus qui se développe quand on essaie de devenir cette personne.

Lors de notre première interview, en 2016, Kobe avait défini Whispering Sons comme étant ‘une jeune femme qui exorcise ses démons sur de la musique post-punk’. Lors de notre deuxième entrevue, Fenne, tu m'as confié que ‘ça devenait de pire en pire’. Qu'en est-il aujourd'hui ?

FK : Aujourd'hui, je me suis calmée ! (rires) Tout ça est beaucoup plus intériorisé.
KL : Oui, mais dès qu'elle retournera sur scène, je suis sûr que Fenne libérera à nouveau ‘la bête’ ! (rires)

Quelles images retenez-vous de votre carrière jusqu'à présent ? Pour ma part, c’est le final de “Waste” à l'AB Club, en 2018. Un moment magique ! 

KL : Oui, chaque fois que nous avons interprété “Waste”, nous avons recueilli des réactions très fortes du public, une émotion très puissante. Même tout au début, quand le public ne connaissait pas encore la compo.
FK : Je retiens pour ma part le moment où, il y a quelques jours, nous avons découvert notre nouvel disque, le vinyle et sa pochette. C'était important car nous avions investi beaucoup de temps et d'énergie dans le design du disque.

Avant de clôturer, pourriez-vous sélectionner deux coups de cœur ? Pour rappel, en 2016, vous aviez cité “Second Skin” des Chameleons et “Insides” par The Soft Moon et, en 2018, “Brean Down” de Beak> et “Superior State” de Rendez-vous.

KL : Je vais choisir un track de FACS, la formation de Chicago emmenée par l'ancien chanteur de Dissapears. Elle vient de sortir un nouvel album, “Present Tense” et j'aime beaucoup le titre “Strawberry Cough”.
FK : Quant à moi, mon choix se pose sur “The Holding Hand” d’Iceage, le premier single de leur dernier album “Seek Shelter”.

Merci!

Pour écouter le podcast de l'interview, rendez-vous sur la page Mixcloud de l'émission de radio WAVES (radio Vibration à Bruxelles), c’est

Pour commander le nouvel album, “Several Others”, c'est ici 

Les prochains concerts de Whispering Sons :

24/07 | Werchter Parklife, Werchter

02/09 | OLT Rivierenhof, Anvers | SOLD OUT

01/10 | C-Mine, Genk | SOLD OUT

09/11 | Democrazy, Gand

16/12 | Ancienne Belgique, Bruxelles

 

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