Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Dernier concert - festival

Zara Larsson 25-02-2024
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Didier Deroissart

Didier Deroissart

C’est la deuxième fois que votre serviteur se rend au Zik Zak, au cours de la même semaine. A l’affiche ce soir, Va à La Plage. Fondé en 2013, ce quatuor bruxellois est drivé par l’auteur/chanteur Julien Coene. Si les textes poétiques et imagés sont exprimés dans la langue de Molière, la musique lorgne plutôt vers la pop, une pop décomplexée qui se singularise par ses cordes de guitares épiques et ses chœurs languissants. Deux vidéos du groupe cartonnent, pour l’instant, sur Youtube : « Louise » et « La Nuit ». Une bonne raison pour aller vérifier ce que le combo a dans le ventre…

Le supporting act est assuré par Le Prisonnier. Une référence à la célèbre série, mettant en scène Patrick McGoohan, qui a marqué les sixties ? A vérifier ! Toujours est-il que le combo réunit le guitariste/chanteur Joey Carl, le bassiste Mathieu Volont et le drummer Arnaud Luyckfasseel. Les morceaux proposés sont courts, rapides et rageurs. Le band puise plus que probablement ses influences chez Téléphone, Noir Désir, Deportivo, Nirvana et White Stripes. Tout un programme ! Mais les compos servent surtout à véhiculer des messages engagés. Et dans la langue de Voltaire. La thématique ? Au cours de notre existence, nous sommes tous quelque part prisonnier de l’argent ou du boulot, au détriment de nos passions, de nos désirs personnels. Dès qu’on accepté ce choix, la porte se referme sur notre liberté. A méditer !   

« Si Tu Me Veux » ouvre le set. La gratte est mordante et les percus sont incendiaires. Inévitablement on ne peut s’empêcher de penser à Bertrand Cantat. « Tout Le Reste » traduit le désir d’un homme pour une femme. Il retourne sa veste, pour une simple étincelle (‘Pour un soir avec elle, on brûlera tout le reste’). Le chanteur vocifère ses mots, pour exprimer les « Instincts Primaires »…

Setlist : « Si Tu Me Veux », « La Race Humaine », « N'Hesite Pas », « Bang Bang », « Plus Rien », « Pour Que Tu Comprennes », « Potentialité », « Vietnam », « Te voilà », « Des Gens étranges », « Trop », « Monde  Merveilleux », « Faisons Comme Si », « Tout Le Reste », « Mon Innocence », « Instincts Primaires »

Le line up de Va à La Plage réunit le gratteur François Willemaers, le bassiste Benoît Vrelust et le drummer Gilles Arbeau. Sans oublier, bien sûr, Julien Coene, préposé au chant et à la guitare. 

« Question De Chance » ouvre le bal. L’instrumentation est riche, le rythme subtilement funky. Et la compo prend littéralement son envol, lorsque les claviers entrent dans la danse…

Spasmodique, « Marion » lorgne vers un BB Brunes devenu adulte. Un morceau taillé pour le dancefloor. « Le Chemin », c’est celui d’une vie tracée par une petite promenade en forêt. « Adieu Mademoiselle », nonobstant l’absence du violon, et « Alaska » sont deux titres mélancoliques.

Pour amorcer « Place des Corps Saints », la voix emprunte un ton déclamatoire, aux accents ‘gainsbourgeois’. La setlist n’oublie bien évidemment pas les inévitables « Louise » et « La nuit ». Plutôt funkysant, le premier est manifestement sculpté pour les dancefloors. Le deuxième, devenu depuis un tube, est plus pop, nonobstant ses nuances légèrement psychédéliques. Et le set de s’achever par le dansant « 2012 ».

Du set épinglera aussi une cover surprenante et accrocheuse d’Arno Hintjens : « Les yeux De Ma Mère ». Et pour cause, elle a été mijotée à la sauce électro/pop. Une invitation à se rendre au littoral ? Oui, mais alors à Ostende…

Setlist : « Question De Chance », « Marion  », « Le Chemin », « Adieu Mademoiselle », « Alaska », « Place des Corps Saints », « Le grand Voyageur », « Les yeux De Ma Mère », « Louise », « SOS », « Heureux Présage », « Le Vide », « Enfance », « La Nuit  », « La Belle Etoile », « 2012 »

(Organisation : Zik Zak)

dimanche, 06 novembre 2016 02:00

Comme à la piste des étoiles…

Le premier concert du Red Hot Chili Peppers, auquel votre serviteur a assisté, c’était le 17 février 1988. A l'Ancienne Belgique de Bruxelles. Malgré la température extérieure, le set était particulièrement torride, les musicos achevant leur prestation en tenue d’Adam, leur sexe emballé dans une chaussette de laine. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et les derniers albums de la formation californienne ont souvent fait plus que pâle figure ; à l’instar du dernier, « The Getway », paru en juin dernier. Ce qui n’empêche pas le Sportpaleis d’être sold out, pour accueillir le quatuor, 28 ans plus tard. De quoi vérifier si l’énergie libérée en live, à ses débuts, est toujours aussi intense…

Deerhoof assure le supporting act. Issu de San Francisco, il réunit la chanteuse/bassiste Satomi Matsuzaki, le drummer Greg Aunier ainsi que les guitaristes John Dieterich et Ed Rodriguez. Dans le cadre de l’édition 2014 des Nuits Botanique, il s’était investi dans le Congotronics Vs Rockers, en compagnie de musiciens congolais, américains et européens. « The magic », son seizième opus, est également paru en juin dernier. Et inévitablement, le quartet va y puiser allègrement. Avant-gardiste, sa musique oscille entre noise, pop, punk, rock, jazz et prog. Si la voix de Satomi est aussi cristalline que particulière, ce soir, elle n’est pas très distincte. Problème de mixing ? Probable ! Pourtant, quoique de petite taille, inlassablement, elle s’éclate en gigotant sur le podium. Pendant tout ce temps les deux gratteurs multiplient les impros ; et ils pourraient déraper dans le n’importe quoi, s’il n’y avait la section rythmique, et tout particulièrement le drumming de Greg, à la fois impressionnant et fédérateur. A revoir dans de meilleurs conditions…

A 21h30, les lumières s’éteignent. Flea monte d’abord sur le podium. Ses fringues sont plutôt bigarrées. On lui apporte sa basse. Il est suivi par le drummer, coiffé d’une casquette à l’envers. Il se dirige immédiatement derrière ses fûts, installés sur une estrade. Josh Klinghoffer, le gratteur, porte un ‘baggy trouser’ large voire bouffant. Et le trio ouvre le show par une jam de plus ou moins 5 minutes. Flea et Josh entrent en duel, à l’aide de leurs instruments. Flea frappe vigoureusement ses cordes à l’aide de ses doigts, via sa célèbre technique du tapping. Le chanteur, Anthony Kiedis, débarque enfin. Il ressemble à un jeune premier : bermuda, tee-shirt et casquette de couleur noire, il a enfilé un caleçon long qui laisse apparaître des tatouages qui doivent remonter jusqu’en haut de ses jambes. Il sautille ou bondit sur les planches. Il me fait penser à un bonobo. Le combo est soutenu par deux musiciens de tournée, un percussionniste et un claviériste.

Le light show est impressionnant. Celui placé en arrière-plan est plutôt agressif. Constitué de 2 à 300 tubes led, un autre surplombe un bon tiers de la fosse et il va onduler en vagues successives, au-dessus des spectateurs, suivant les morceaux. Des images, des vidéos, mais également les prises de vue du concert –parfois en gros plan– sont projetés sur quatre immenses panneaux.

Anthony remercie régulièrement la foule. Il s’exprime dans un excellent français, alors que nous sommes… à Anvers. Outre celles du dernier elpee, Red Hot Chili Peppers va privilégier les plages de « Stadium Arcadium » et « Californication ». Mais également les tubes. Dont « Under The Bridge », l’inévitable « Californication » et l'explosif «  By The Way », morceau qui achève le concert. Sans oublier la cover du « Cosmic Dancer » de T. Rex. Et c’est Josh qui amorce ce  morceau à l’aide de sa six cordes. En live, Josh remplace dignement John Frusciante. Ses interventions sont précises mais généreuses. Des intros en jam amorcent pratiquement chaque hit. Lors de ses solos, Chad en profite –en fin de parcours– pour balancer ses baguettes dans la foule. Klinghoffer va également se réserver le micro à quelques reprises. Et limpide, sa voix passe bien la rampe. Chaque musicien aura droit à son solo. Une autre cover : « If It Be Your Will ». La compo est signée Léonard Cohen. Et elle est particulièrement léchée. Tout en adoptant une démarche mi-canard, mi-primate, Antony crache, d’un air vengeur, littéralement ses mots. Bluffant !

Lors du rappel, Josh va s’attaquer à « My Death ». Au chant et à la gratte. Il s’agit d’une adaptation de « La Mort » de Jacques Brel.

Flea revient sur le podium. Et son retour, il le célèbre en faisant le poirier. Ce type est incroyable. On se croirait à la piste des étoiles. Quant au final il sera tout bonnement monstrueux. Et comment aurait-il pu être autrement, puisqu’il s’agit de l’incontournable « Give It Away ».

Setlist : « Intro Jam », « Around The World », « Dani California », « Scar Tissue », « Dark Necessities », « Cosmic Dancer », « Did I Let You Know », « Go Robot », « Cosmic Dancer, Right On Time », « Feasting On The Flowers », « Aeroplane », « Detroit », « Californication », « Goodbye Angels », « If It Be Your Will », « Under The Bridge », « By The Way ».

Rappel : « My Death », « Dreams Of A Samurai », « Give It Away ».

(Organisation : Live Nation)

mercredi, 02 novembre 2016 02:00

Suivant la volonté du Roi Pourpre…

Fondé en 1969, dans la cave du Fulham Palace Café, à Londres, King Crimson en est déjà à sa huitième réincarnation. Aujourd’hui, le line up réunit les drummers Gavin Harrison, Jeremy Stacey et Pat Mastelotto, le chanteur/bassiste Tony Levin, le saxophoniste, flûtiste Mel Collins le guitariste/chanteur Jakko Jakszyk et bien évidemment le sixcordiste Robert Fripp. La formation mythique compte treize albums studio à son palmarès, dont le dernier, « The Power to Believe », est paru en 2013. Les prestations ‘live’ de ce groupe emblématique anglais sont suffisamment rares pour ne pas en profiter. Le Magazine ‘Rolling Stone’ n’a d’ailleurs pas hésiter à qualifier le band de ‘One Of The Best Band On The Road Right Now’.

En général, le mélomane lambda ne comprend rien à la musique du Roi Pourpre. Et pas seulement parce que son personnel change constamment. Toute logique commerciale est étrangère à Fripp, même s’il a participé aux enregistrements des albums de David Bowie, « Heroes » et « Scary Monsters ». L'un de ses batteurs a un jour déclaré qu’il était né d’un croisement entre Staline, Gandhi et le Marquis de Sade. Il serait même insupportable. Son plus fidèle complice, Tony Levin, n’est pas aussi sévère et le disculpe : ‘Robert est très créatif et c'est sa vision qui guide le groupe. Il est respectueux des autres musiciens, leur fait confiance et trace les orientations. A nous de savoir quoi jouer.’ Fripp a créé un canevas pour broder une trame où se mêlent rock psychédélique, jazz fusion et musique contemporaine (NDR : l'influence de Béla Bartók est majeure). Il est à la base du rock progressif. Ainsi, il a tracé une voie royale pour Yes, Genesis et bien d'autres. Fripp est un monument de la musique rock. Un des derniers dieux vivant de la guitare. Une icône qui ne devrait jamais disparaître.

Avant d’atteindre le Stadsschouwburg, il faut s’armer de patience et surtout se farcir pas mal d’embouteillages. Enfin, en entrant dans la salle, on peut lire un écriteau, sur le podium, mentionnant qu’il est interdit de filmer ou de photographier, même à l’aide de son smartphone ou GSM, sous peine d’exclusion de la salle. Et il faut avouer que les vigiles veillent au grain, pour que les directives soient bien respectées.

Un immense rideau bleu masque le fond de la scène. Sur une estrade immense, à l'extrême gauche, le saxophoniste/flûtiste Mel Collins est protégé par un paravent. Fripp est assis sur un siège haut. Il va se consacrer à la guitare (NDR : c’est une évidence), mais également aux claviers. Les 3 préposés aux fûts sont installés en avant-scène. A droite, Gavin Harrison siège derrière une batterie Sonor. Au centre, Jeremy Stacey, coiffé d’un chapeau melon, une Tama (NDR : il dispose également d’un clavier). Et à gauche, Pat Mastelotto, une DW Drums. Ce sera également le plus actif aux baguettes. Et le line up est complété par le bassiste/contrebassiste Tony Levin ainsi que le second gratteur Jakko Jakszyk. Ce sont ces deux musicos qui assurent les parties vocales.

De tout le show, Fripp ne prononcera aucune parole. Le regard glacial, il est concentré sur son instrument. Le show est partagé en deux actes, séparés par un entracte de 20 minutes. Pas de supporting act. Faut dire que le concert, rappel compris, va durer près de trois heures. Un fait plutôt rare à notre époque. Le concert est sold out. Tout comme celui du lendemain. Une fameuse prouesse.

Avant que le combo n’entame son set, les haut-parleurs diffusent un nouveau communiqué relatif à l’interdiction des mobiles, caméras et autres appareils photographiques. Pour enfoncer le clou, c’est réussi…

Passé une brève intro radiophonique (NDR : souvenir des 60’s ?), les musicos entrent dans le vif du sujet. Et on est parti pour 65 minutes de prestation. Les 3 batteurs conjuguent leur puissance pour entamer « Hell Hounds Of Kim ». Et dans la foulée les autres membres de la troupe les rejoignent pour atteindre une intensité maximale. Les interventions de Tony Levin à la contrebasse moderne sont ronflantes et magistrales. La flûte à bec succède au saxophone ténor, alto et soprano. Le light show est minimaliste. Ni projection et encore moins d'effets pyrotechniques. Nous sommes à des années lumières des décors grandiloquents des formations de prog rock qui ont marqué les seventies. Pensez à Emerson, Lake & Palmer, par exemple.

Les musicos étalent toute leur virtuosité. Concentrés sur leur sujet, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mais c’est surtout Pat Matelotto qui se révèle le plus efficace aux fûts.

Les orchestrations sont léchées et d’une précision prodigieuse. Le voyage musical transite par le nouveau et l’ancien répertoire ; mais ce sont bien sûr les titres incontournables qui suscitent la plus grande attention auprès du public…

Il est vrai qu’averti, il ne vient pas voir King Crimson comme un simple spectacle, mais pour assister à une véritable performance. Sans pouvoir y être associé. Simplement l’apprécier et accepter la distance établie entre le groupe et l’auditoire. Suivant la volonté du Roi Pourpre…

Setlist :

Première partie : (20.00 – 21.05) 

« Hell Hounds Of Kim », « Pictures Of A City », « The Letters », « Circus », « Sailor's Tale », « Red », « Lizard (Dawn Song) », « In The Court Of The Crimson King », « Radical Action (To Unseat The Hold Of Monkey Mind) », « Meltdown », « Easy Money », « Epitaph », « The Talking Drum », « Larks' Tongues In Aspic, Part Two »

Seconde partie : (21h25 – 22h38)

« Banshee Legs Bell Hassle », « Radical Action II », « Level Five », « Hoodoo », « The ConstruKction Of Light », « Indiscipline », « Starless »

Rappel

« Heroes » (cover Bowie) / « 21 St Century Schizoid Man ».

(Organisation : Live Nation)

mardi, 11 octobre 2016 03:00

Parfum d’Auvergne au Botanique…

Le Botanique (Bruxelles) et la Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand) s’étaient donc associés pour nous proposer une soirée 100% auvergnate. A l’affiche Youth Disorder, Matt Low et The Delano Orchestra. Fait plutôt rare, l’Orangerie est en configuration assise ; mais c’est souvent sous cette forme que votre serviteur y a assisté aux meilleurs spectacles…

Il n’y a pas plus de 50 personnes pour accueillir Youth Disorder. Les musicos sont à peine âgés de 20 printemps. Un quatuor qui va nous réserver set rafraîchissant et plutôt dynamique, dans un style qu’on pourrait décrire à la croisée des chemins d'Artic Monkeys, de Queens Of The Stone Age et de Joy Division. Vraiment sympa !

Place ensuite à Matt Low. Lui affiche déjà 34 balais. Il milite chez Garciaphone et The Delano Orchestra, mais respectivement comme guitariste et bassiste. Il vient de publier un clip en noir et blanc sur la toile. Intitulé « Blow », il est issu d’un deuxième Ep, baptisé « Hangar Nuit » (NDR : il fait suite à un premier, « Banzai », publié en octobre 2015), dont les textes ont été écrits par Jean-Louis Murat. Un disque qui sortira ce 13 novembre. Pas étonnant que les paroles soient exprimées dans la langue de Voltaire. Dans un registre qu’on pourrait situer quelque part entre Benjamin Biolay et Vincent Delerm, même si on peut définir sa musique comme pop/rock. Alexandre Delano vient lui filer un coup de main, pendant le concert, au violoncelle. Pas de setlist. Matt se consacre aux vocaux, bien sûr, et à la guitare. L’artiste va nous réserver des extraits des deux Eps, dont le fameux « Blow » ainsi que le superbe morceau atmosphérique, « L'Aventure ».

Le line up de The Delano Orchestra réunit six musiciens. La formation rencontre un succès certain en Grande-Bretagne, dans l’univers du rock alternatif. A ce jour, elle a gravé six elpees ; en outre, elle a apporté son concours à Jean-Louis Murat pour enregistrer son LP, « Babel ». Le line up implique donc le chanteur/guitariste Alexandre Delano (NDR : c’est le leader !), le bassiste Matthieu Lopez (aka Matt Low), le trompettiste/claviériste Julien Quinet (il se charge également des machines) et le drummer Christophe Pie. Le sextuor a sorti son dernier long playing, « Nibtu », au cours de ce mois d’octobre.

La set list va d’ailleurs réserver une place prépondérante aux titres de cet opus. La trompette et le violoncelle apportent une jolie touche d’originalité à la musique du band français. Et en alimentant un climat romantique et atmosphérique, ces interventions vous transpercent l’âme…

Le set s’ouvre par le tendre instrumental « Amman ». Les ivoires s’immiscent discrètement. Les percus sont classieuses. Un peu dans l’esprit d'Archive. Caractérisé par ses guitares rageuses, « Everything » (« Eitsoyam ») est sculpté dans une forme de post-rock onirique. Il y a des vocaux, mais ils sont contenus, afin de mettre en exergue une instrumentation parfaitement exécutée. « Seawater » (« Now That You Are Free My Beloved Love ») traite d’une rupture amoureuse. L’orchestration est de plus en plus riche. Il en émane une langueur, un spleen, susceptibles de torturer l’esprit ; alors que volcaniques, à l’instar des collines qui traversent l’Auvergne, l’expression sonore devient tumultueuse, comme si on assistait à une rencontre improbable entre les Pixies et Girls In Hawaii. Et « Trouble » lorgne carrément vers la bande à Antoine Wielemans. « Paloma » est une superbe composition. La voix est vaporeuse. Et le violoncelle accentue encore davantage cette impression de mélancolie.

Alexandre signale que dans 'leur pays', ils sont peu sollicités pour se produire en concert. Ce qui les pousse à jouer dans des maisons de retraites. Il ajoute que les vieux ont besoin de se toucher. Il invite donc le public à venir s'enlacer et occuper le dancefloor. Un slow langoureux défile donc devant nos yeux.

« November », c’est le mois des couleurs chatoyantes peintes par l'automne. Mais également de la chute des feuilles. C'est l'été indien qui précède les premiers assauts de l’hiver, là-bas, vigoureux. Et après avoir interprété « Olga », le voyage s’achève par « Outro ». En rappel, The Delano Orchestra va nous réserver « The Escape », un titre qui parle de lui-même, avant le retour de la troupe au cœur du Massif Central…

(Organisation Le Botanique et la Coopérative de Mai)

samedi, 29 octobre 2016 03:00

Le miroir aux seventies…

Le Brabant Wallon manque singulièrement de salles de concerts. Il y a bien le Moulin Fantôme à Tubize, mais pour le reste, c’est un peu le désert. Aussi, votre serviteur ne pouvait manquer l’inauguration d’un nouveau site destiné à accueillir ce type d’événement. Le Zik Zak a donc élu domicile à Tubize. Bien vu, car la région regorge de talents nouveaux. Surtout dans l’univers du pop/rock. Et puis d’une capacité de 300 personnes, l’endroit est suffisamment isolé pour éviter les problèmes de voisinage. Enfin, il bénéficie du concours d’un ingé-son pro, Olivier Delescaille (NDR : c’est le guitariste chez Beautiful Badness). Bref après le vernissage –au cours duquel on a croisé pas mal de connaissances issues du milieu– place à la musique…

Z ouvre les hostilités. A son actif, un Ep six titres. Mister Woody (alias Matthieu Van Dyck), content d'être présent, va prendre plusieurs bains de fosse pour mieux imprégner le public de son énergie toute communicative. Un petit hic, le son, un rien trop fort, empêche votre serviteur de comprendre les paroles des chansons. Heureusement, derrière les manettes, Oli veille au grain et règle très vite ce léger problème. Le drumming de Jay (Jerry Delmote) est tribal, instinctif, mais distinct, la ligne de basse tracée par Mich’ (Michel Vrydag) est fluide. Une section rythmique qui se révèle, en outre, implacable et parfaitement en phase. Et les riffs de gratte dispensés par Dweez (Morgan Tuiziz) sont saignants. Du rock pur et dur, chargé de testostérone, mis au service de mélodies entêtantes, obsédantes ; des mélodies pilotées par la voix de Woody. De son répertoire, Z va puiser 4 plages de son Ep et proposer quelques nouvelles compos. A suivre de très près…

Setlist : « Got A Mission », « Diamonds », « YYY », « Into The Wilde », « Sweet Fruit », « El Fush »,  « Right There » ,« War Machine », « No Loose Behavior », « Voice / Fist », « Mozarella ».

The Banging Souls, c’est le nouveau side project de Gaëlle Mievis (BJ Scoot, Sirius Plan). Un trio namurois au sein duquel Gaëlle se consacre au chant et à la gratte semi-acoustique, Ludwig Pinchart à l’électrique et Pitt Abras aux drums. Ils se connaissent depuis plus de 15 ans et ont accompli leur propre parcours musical avant de lancer ce nouveau challenge. A leur actif un Ep 4 titres disponible sur les plateformes de téléchargement légaux. Il y a de la technique, du métier et de la sueur, bref un fameux bagage, chez ces 3 artistes.

Le rock délivré par la bande à Gaëlle est musclé, décape et décoiffe en même temps. Bref, il est brut de décoffrage. Et tout particulièrement en ‘live’. Pourtant, il semble que le combo cherche encore son créneau, hésitant entre un stoner burné et un métal dévastateur. Quoiqu’il en soit, la voix de Gaëlle est hargneuse, vindicative, même si les racines de cette artiste sont surtout blues. En fait, elle utilise sa voix comme un instrument. Certaines compos nous replongent carrément dans les 70’s. Les solos de gratte dispensés par Ludwig sont limpides et caustiques. Le drumming est métronomique.

« A Change » ouvre le set. Féline, Gaëlle vous incite à vous bouger le popotin. Trois brûlots vont nous entraîner dans le Sud profond, quelque part entre le delta du Bayou et le Texas. Ce southern rock est même réminiscent de ZZ Top. Si les nouvelles compos sont particulièrement jouissives, on épinglera la cover imparable du « Black Betty » de Lead Belly, un titre popularisé par Ram Jam, en 1977, et le blues solide, huileux, graisseux même, « Race », morceau qui a achevé la prestation…

Setlist : « A Change », « Back To Roots », « Whisper », « The Call », « Seeds », « I Love RNR », « Queen », « Be », « Black Betty », « I Got A Woman », « Race ».

Le Zik Zak ressemble maintenant à une véritable fournaise. A point pour entamer le concert de Black Mirrors. Telle une squaw –mais sans les plumes– dont le visage a revêtu ses peintures de guerre, Marcella Di Troia grimpe sur les planches. Elle est constamment prête à déterrer la hache de guerre. Et vous fusille du regard. Puissante, sa voix peut rappeler celle de  Janis Joplin. Sur le podium, elle occupe tout l'espace. Et ose même affronter l’auditoire, dans la fosse.

Elle est bien entourée par son fidèle guitariste Pierre Lateur, le bassiste Ludwig Pinchart (un polyvalent du manche) et un nouveau drummer, Nicolas Scalliet, que Marcella décrit comme un solide bûcheron, capable de dévaster ses fûts, sans tronçonneuse, ni merlin. Mais en se servant de ses baguettes. Pierre semble hanté par Jimi Hendrix. Ses solos sortent des sentiers battus. Et le nouveau single, « Funky Queen », un morceau qui ne manque ni de peps, ni de musicalité, confirme la recherche d’originalité de la formation. Bref, si le stoner très seventies de The Black Mirrors est toujours aussi susceptible de déraper dans le blues, le rock, le garage ou le métal, il est aussi capable de s’ouvrir de nouveaux horizons. Une belle preuve de maturité nouvellement acquise. On attend d’ailleurs impatiemment la sortie du premier album…

Setlist : « Shoes For Booze », « Funky Queen », « The Mess », « Control », « Mind Shape », « Drop D », « Canard », « Make The Same », « Till The Land », « Burning Warriors», « Things Go Up ».

(Organisation : Zik Zak)

Passenger est né en 2003. Michael ‘Mike’ David Rosenberg et son ami Andrew Philips en sont les fondateurs. Mais le groupe a splitté en 2009, malgré la réalisation d’un premier elpee. Mike décide alors de poursuivre l’aventure en solitaire, en conservant le patronyme. Il choisit l’Australie comme pays d’adoption, et se produit alors régulièrement dans la rue, seul, armé de sa sèche. Ce qui va lui permettre de décrocher régulièrement des premières parties. Il enregistre même trois albums, avant de connaître un méga hit, en 2012, « Let Her Go ». A ce jour, le titre affiche plus d’un milliard de vues sur YouTube. Depuis, Passenger est de nouveau un groupe, puisque Michael a engagé des musiciens pour l’épauler. Un quatuor réunissant un bassiste, un guitariste, un claviériste et un drummer.

Ce soir, le Cirque Royal est sold out. A 18 heures, il y a déjà une file d’attente d’une cinquantaine de mètres, avant de pouvoir pénétrer dans la salle. La tournée se déroule d’ailleurs ‘à guichets fermés’, presque partout où elle passe.

Grégory Alan Isakov assure la première partie. Comme tout au long du périple de Rosenberg. Né à Johannesburg (Afrique du Sud), ce singer-songwriter a cependant émigré à Philadelphie, en Pennsylvanie. Coiffé d’un chapeau de cow-boy, cet artiste se sert d’une gratte semi-acoustique et d’une loop machine comme percus. Et elles sont bien tranchantes. Sa voix me rappelle quelque part celle d’Angus Stone. Quand à la musique, bien que trempée dans l’americana, elle est particulièrement vitaminée…

La set list de Passenger va réserver une large place aux titres de son dernier opus, « Young As The Morning Old As The Sea ». Tous les musicos disposent d’une estrade. Seul Mike, flanqué de sa gratte semi-acoustique s’installe en avant-scène. A l’arrière, on remarque la présence d’un énorme dispositif de jeux de lumières.

« Somebody's Love » ouvre le set. Un extrait du dernier LP. Empreint de douceur et de mélancolie, cette chanson nous entraîne au cœur d’un monde féerique et onirique. Les ivoires et la guitare solo y sont bien mis en exergue. Mais c’est surtout sa voix particulière qui fascine, une sorte d’hybride entre James Blunt, James Bay et Damian Rice. Dès la chanson achevée, il salue le public. Véritable perle, « Life's For the Living » permet à la gratte de Mike de s’envoler. Il introduit humoristiquement « If You Go », un nouveau morceau. Il lui arrive d’ailleurs de plaisanter longuement entre chaque titre. Projetés depuis l’arrière, les lumières sont capables d’inonder tant la scène que les premiers rangs. Impressionnant ! Pendant « 27 » (« Whispers I »), Mike incite la foule à frapper dans les mains. Moralité, on n’entend pratiquement plus les autres musicos, surtout que le son de la six cordes du leader a gagné en puissance. Mike brille autant en solo que soutenu par son groupe. Nonobstant son humilité, il parvient à transcender l’auditoire. Un geste de la main et il réagit au quart de tour. Le reprise de « The Sound Of Silence » de Simon & Garfunkel constitue le premier moment de recueillement. Le light show devient carrément aveuglant et on a l’impression qu’un ange de lumière transparaît au cœur de la nuit.

Des lumières qui passent au rouge pour « I Hate » (« All the Little Lights »). En fin de parcours, le refrain est repris en chœur par la foule, littéralement chauffée à blanc. Il attaque « Young As The Morning Old As The Sea » en solitaire et y vide ses tripes. Il n’oublie pas d’interpréter l’inévitable « Let her go ». Ce sera un autre grand moment du show. L’adaptation du « Graceland » est superbe ! Et c’est « Scare Away the Dark » (« Whispers I ») qui clôt le show. Mike est ses musicos vident les lieux. Mais le public continue de scander le refrain en attendant leur retour. Rappel que le band accordera en l’entamant par « Home », et le terminant par « Holes ».

(Organisation : Live Nation + Botanique)

 

dimanche, 23 octobre 2016 03:00

Le jardin sidéral de Jean-Michel…

Pas mal de monde et de mouvement près de la Plaine du Heysel. Normal, Jean-Michel Jarre s’y produit ce soir. Ce qui provoque de nombreux embouteillages avant d’arriver à destination. Il devient de plus en plus pénible de rejoindre la capitale et même d’y circuler, en voiture, même un dimanche… Avoir recours aux transports en commun ? OK ! Et comment fait-on pour rentrer chez soi, après un spectacle, quand les derniers trains sont programmés bien avant 23 heures ?

Un concert de Jean-Michel constitue toujours une expérience riche en sensations au cours de laquelle les synthés sont associés aux techniques –numériques et visuelles– les plus révolutionnaires. Grâce à ses spectacles hors norme, Jean-Michel Jarre a explosé tous les records. Le 14 juillet 1979, il a ainsi réuni un million de spectateurs sur la place de la Concorde. Et il a fait encore mieux lors des concerts anniversaires à Houston (1,5 million en 1986), Paris (2,5 millions en 1990) et Moscou (3,5 millions en 1997). En 2011, il a accordé un concert dans le cadre du mariage princier, à Monaco, concert qui a été retransmis dans le monde entier. Enfin, Jean-Michel Jarre a déjà écoulé plus de 80 millions d’albums…

Tout comme Pierre Henry, son complice au sein du GRM (Groupe des Recherches Musicales), Pierre Schaeffer, sans oublier, bien sûr, les musiciens de Kraftwerk, de Can et même de Telex, il est considéré comme un pionnier de la musique électronique. Il y a plus de 40 ans qu’il s’y est investi ; tout en tirant parti, en ‘live’, des techniques de light show les plus pointues, que ce soit en se servant des lasers et plus récemment, de la la 3 D.

Agé de 68 ans, l’artiste français est venu défendre ses deux derniers projets, « Electronica Vol 1: The Time Machine » et « Electronica Vol 2: The Heart Of Noise », parus respectivement en 2015 et 2016. Quelques artistes prestigieux ont apporté leur concours à ces œuvres, dont Pet Shop Boys, David Lynch, Moby, Jeff Mills, Rone, Massive Attack, Primal Scream, Peaches, Yello, The Orb, Sebastien Tellier, Gary Numan, Cyndi Lauper, Hans Zimmer ainsi que Laurie Anderson. Pour célébrer le 40ème anniversaire de sa sortie, il publiera bientôt un troisième volume de la saga « Oxygène ».

La tournée a été baptisée ‘Electronica World Tour’. Et elle transite donc par Bruxelles, pour un spectacle unique en salle, qui réunit l’énergie d’un méga show et la profondeur émotionnelle d’une prestation en club.

La première partie est assurée par un DJ. Seul sur scène, derrière sa table et ses machines, il balance de la techno pendant un peu plus de 30 minutes. Il ne cherche pas à créer la moindre interactivité avec le public ; se contentant d’un seul signe de la main, en fin de parcours…

Ce soir, Jarre est flanqué de deux musiciens, en l’occurrence Claud Samaud et Stéphane Gervais. Le premier est préposé aux claviers, le second à la batterie électronique. Le show démarre à 20h50 par « Intro (Waiting For Cousteau) », une entrée en matière plutôt paisible. D’immenses tentures circulant sur un rail dissimulent les trois musicos. En fait, ces rideaux servent d’écrans. Lors de ce prologue, se dessinent des formes géométriques en 3 D. Rayonnant, Jean Michel fait son apparition. A l’issue des deux premiers morceaux, « The Heart Of Noise », ‘Part 1 et 2’, il vient saluer le public et présenter le spectacle. La set list ne néglige bien évidemment les classiques « Oxygène 2 », « Oxygène 4 » et « Glory / Equinoxe 4 ». Il nous présente une composition qui lui tient à coeur, « Souvenir De Chine », écrite à bord d’un avion, lors d’un périple accompli au sein de cette république populaire. On remarque la présence d’une majorité de quinquas dans la salle, mais également de nombreux jeunes. Perspicace, le Lyonnais cherche à se tourner vers l’avenir en proposant également de l’électro plus contemporaine ; à l’instar de « Brick England », opus auquel The Pet Shop Boys avait collaboré. Mais également l’avant-gardiste « The Architect » qui renvoie la techno américaine de Détroit à la cave.

Le public jeune a la bougeotte et se lève pour danser ; soit au niveau de la table de mixage ou devant la scène, entre les rangées de chaises. La sécurité renvoie rapidement tout ce petit monde devant les tables de mixage.

Son engagement politique, Jean-Michel Jarre le rappelle à travers « Exit », une plage co-écrite en compagnie du lanceur d'alerte Edward Snowden. Un combat traduit par des images vidéo du personnage délivrant son message. Ce seront les seules images personnalisées. Lors du final, « The Time Machine », après avoir enfilé des gants –ce qui peut toujours paraître surprenant– il exploite sa fameuse harpe laser. Il ne grattera sa guitare électrique, qu’à une seule reprise. En rappel, il va nous réserver « Oxygène 17 » et « Stardust ». Un set plutôt court, mais impressionnant, surtout pour la perfection de la mise en scène et la qualité des différents instrumentistes.

(Organisation : Greenhouse Talent)

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vendredi, 21 octobre 2016 03:00

Une chorégraphie bien personnelle…

En septembre 2015, Mustii se produisait en supporting act de Nicola Testa, à l’Alhambra de Mons. Quels chemins parcourus par ces deux artistes depuis ! Ce soir, Thomas Mustin, aka Mustii, est en tête d’affiche au Cirque Royal. Et le concert est presque sold out.

C’est en 2015 que Mustii signe sur le label de Kid Noize, Black Gizah. Il y publie d’abord les singles « The Golden Age » et « Feed Me ». Depuis, il a gravé un Ep, « The Darknest Night », en février dernier ; et son premier elpee devrait paraître début de l’an prochain. Tout en émargeant à l’électro/pop, cet artiste est un véritable showman. Car sur les planches, il exécute une véritable chorégraphie. Et il l’avait démontré, huit mois plus tôt, lors de sa release party, organisée au Botanique. Faut dire qu’il est également comédien, rôle qu’il assume tant au théâtre que pour des séries télévisées…

La première partie est assurée par le trio bruxellois Hydrogen Sea. Comme en novembre de l’an dernier, lors du concert de Selah Sue. Le duo de base réunit la chanteuse Birsen Uçar et le multi-instrumentiste (guitare, claviers) PJ Seaux. A son actif un Ep (« Court The Dark ») et un nouvel album (« In dreams », paru en septembre) ; mais surtout ses deux singles, « Only Oleanders » et « Wear Out ». Régulièrement diffusés sur les ondes radiophoniques, ils ont permis au tandem de se faire connaître. Mais aussi de jouer à New York. Depuis, un drummer a étoffé le line up.

Sur l’estrade la formation est constituée en triangle, sans doute pour manifester sa cohésion. Mais paradoxalement, la figure est inversée, car la pointe, assurée par la vocaliste, est en retrait. Tiens elle a changé la couleur de ses cheveux. Ils ne sont plus blonds mais de couleur jais. Tout comme ses fringues.

Le set s’ouvre par un extrait du dernier elpee, « Another Skin ». Les percus sont sauvages, les beats electro, agressifs. Birsen joint le geste à la parole. Ce qu’on appelle aussi le langage des mains. Sa voix est tour à tour entêtante, susurrée, fragile, mystérieuse, limpide, atmosphérique ou puissante ; et elle colle parfaitement à l’electronica/pop visionnaire et envoûtante dispensée par la formation.

Une expression sonore qui doit autant à Massive Attack, Beach House que Little Dragon. Lorsque le claviériste empoigne sa gratte, c’est pour insérer une boucle dans sa loop machine, afin de pouvoir continuer à balancer ses beats électro. « Murky Waters » est un morceau plus dansant alors que balisé par les ivoires, « Before I Go » est un titre plus pop, sucré, accessible. Quant à « Worry », il est davantage sculpté dans le rock. Une reprise : le « Wandering Star » de Portishead. Le jeu de lumière passe alors au rouge. Bien que très personnelle, la version est superbe. PJ brandit son iPhone. En quelques secondes la foule l’imite ; et une multitude de lueurs brille dans l’auditoire. Et le set de s’achever par l’inévitable hit, « Wear Out ». Manifestement, Hydrogen Sea maîtrise de mieux en mieux son sujet…

Des rumeurs avaient circulées toute la journée, concernant une éventuelle annulation du spectacle. Mustii serait grippé. Des racontars infondés, car il va nous réserver un show de 150 minutes…

L’auditoire est chaud boulette avant la montée sur les planches du Bruxellois. Deux petites estrades sont disposées sur le podium. Une à gauche pour le claviériste/bidouilleur. Une à droite pour le drummer (NDR : c’est lui qui est grippé ; mais il est bien au poste). Thomas fait face à un véritable mur de lumières pour attaquer « Intro-21 Century Boy ». Il dissimule ses yeux sous un masque noir ajouré, créé par le modiste Elvis Pompilio. Et porte un survêtement en toile de lin au-dessus de ses vêtements en cuir. Le tout de couleur noire. Son spectacle est rythmé par sa chorégraphie. Il interpelle les spectateurs par sa gestuelle, du doigt ou du bras ; ou alors leur adresse directement la parole. Il prend régulièrement des bains de foule, serre des mains tout en arborant un large sourire. On le sent heureux c’être là ; et le public féminin semble sous son charme. Mustii aurait pu naître d’un croisement entre David Bowie et Dave Gahan, mais un Gahan qui aurait chopé le grain de folie de Jimmy Somerville. Puissante, chaude, la voix est capable de monter aussi bien dans les graves que les aigus. Il adapte le « Heroes » de Bowie », comme s’il cherchait à ressusciter The Duke, période berlinoise. Outre les 5 perles de son Ep, il nous réserve également quelques jolies ballades ténébreuses. Et il clôt magistralement son show par « Where Do I Belong », de la même manière qu’il l’avait entamé ; soit face au mur de lumières, et affublé du masque ajouré. Un spectacle royal accordé au Cirque… quoi de plus naturel…

Setlist : « Intro-21 Century Boy », « I Would Love To Save The World », « Did You Try », « The Cave », « The Darkest Night », « The Bride », « Witness », « Heroes », « People Are Running  Streets », « The Golden Age », « Aching », « Roadtrip In The Dark », « Safety Zone », « You Own Cathedral », « Feed Me », « Where Do I Belong ».

(Organisation : Botanique + Stlive)

mardi, 18 octobre 2016 03:00

A l’aise dans tous les styles…

La dernière fois que votre serviteur avait assisté à un concert de Ben Harper, c’était en 2014. Au Cirque Royal. L’artiste était accompagné par l’harmoniciste Charlie Musselwhite. Un set qui s’était enfoncé au plus profond du Bayou. Ce soir, le Californien est programmé au Club de Forest National ; la capacité de la salle est donc réduite à plus ou moins 4 000 personnes. Et elle est sold out, car le deuxième balcon a été condamné ; une tenture noire séparant d’ailleurs le poulailler du reste de l’hémicycle.

The Jack Moves assure le supporting act. Comme pour toute la tournée européenne ; un périple baptisé ‘Call It What It Is Tour’. Le premier elpee (NDR: il est éponyme) de ce duo originaire du New Jersey est paru en décembre dernier. Prévu pour 20 heures, le set démarre un quart d’heure plus tôt. Cheveux longs, pantalons à pattes d’éph’ et chaussures à hauts talons, Zee Desmondes s’installe à l’avant du podium. Il se consacre au chant et à la guitare. Il est soutenu par le drummer/producteur Teddy Powell. Mais en ‘live’, le tandem est épaulé par un bassiste (bonnet enfoncé sur le crâne) et un claviériste.

Bien funky/r&b, « Doublin' Down » ouvre le set. La voix de Zee est particulièrement soul. La frappe de Teddy est métronomique. Les interventions des claviers sont discrètes mais efficaces. On se croirait revenu au beau milieu des années 60. Et tout particulièrement au cœur de l’âge d’or de la Motown. Zee se distingue à la gratte tout au long du magistral « All My Love », une compo hantée par Nile Rodgers. Sa voix est alors empreinte d’une grande tendresse. La cover du « A Fool For You » est excellente. Pendant le langoureux « Make Love », des sonorités de clochettes s’élèvent des synthés. De quoi faire tomber en pâmoison le public féminin. Une autre reprise, le « Heavy Love Affair » de Marvin Gaye. Revue et corrigée par la formation, cette version est épatante. Et « We'Re Here Now » clôt cette excellente prestation, un morceau dominé par les synthés, que ce soit à travers les sonorités d’ivoires ou même de cuivres, reproduites par cet instrument. Dommage que le band ne soit pas un peu plus interactif…

Agé aujourd’hui de 47 ans, Ben(jamin Chase) Harper a donc décidé de remonter son premier groupe : The Innocent Criminals. Vingt-cinq ans quand même que le guitariste californien roule sa bosse. Sa musique mêle rock, folk, blues, roots, gospel, funk et reggae. Outre ce combo liminaire, il a également drivé The Blind Boys Of Alabama et Relentless Seven. Ce soir, il a donc décidé d’en revenir aux sources pour défendre son quinzième album, « Call It What It Is ». Son backing group implique le percussionniste Leon Mobley, le claviériste Jason Yates, le bassiste Juan Nelson, le drummer Olivier Charles et enfin le second gratteur Jason Mozersky, qui remplace Michael Ward depuis mai dernier

Les lumières s’éteignent vers 20h50. En arrière-plan, une toile, sur laquelle est représenté le sigle du dernier opus (NDR : une cible de tir au couleurs verte, orange et brune) de Ben Harper & The Innocent Criminals, est tendue. Deux estrades sont érigées sur le podium. L’une est destinée à Leone et l’autre à Olivier. Harper s’installe au centre, face à son micro. Soit debout. Ou assis, quand il y pose sa guitare sur les genoux. Il est coiffé d’un chapeau mou de couleur blanche. « Oppression » (« Fight For Your Mind  ») ouvre le set. La voix est douce, hantée, mais bien maîtrisée. Yates, bandana bleu lui enserrant le front, et le drummer assurent les backing vocals.

Dès « Don't Take That Attitude to Your Grave » (« Welcome to the Cruel World », 1994), Ben passe à la guitare électrique. Le public applaudit chaleureusement. Régulièrement, la main sur le cœur, il remercie la foule. Il signale que c'est un réel plaisir de jouer ce soir devant un tel public. Qui reprend les refrains en chœur. La température grimpe graduellement. Il revient à la semi-acoustique pour « Finding Our Way », un premier extrait du nouvel opus. Si la set list va puiser au sein des 15 long playings de Harper, elle va quand même privilégier le dernier en date. Pendant « In the Colors » (« Lifeline »), des lumières blanches balayent les premiers rangs de la fosse. Et Ben accorde un solo magistral de percus, en fin de parcours. Il cale sa gratte sur les genoux pour attaquer « Shine ». Il transpire de plus en plus. Aussi, il glisse un essuie éponge de couleur noire sous son couvre-chef, avant d’empoigner le micro pour aborder « Morning Yearning » (« Both Sides of the Gun », 2006). La basse compte cinq cordes. Ce n'est pas courant. Tour à tour, Ben caresse ou martyrise les siennes. Les interventions du percussionniste et du bassiste sont impressionnantes. C’est d’ailleurs en compagnie de ce dernier que Ben va opérer un duel de plus de 15 minutes. Son partenaire au banjo. Harper, à la gratte, posée sur les genoux. Une joute endiablée et terriblement excitante, démontrant ainsi que Ben est à l’aise dans tous les styles. Et le concert de s’achever par « How Dark Is Gone ».

« Burn One Down » et « Where Could I Go » sont interprétés lors du premier rappel. Mais également « Under Pressure ». Pour cette cover signée Queen/Bowie, The Jack Moves débarque, au grand complet, sur les planches. Un très grand moment au cours duquel les artistes vont littéralement vider leurs tripes.

Lors du second encore, Ben revient seul. Il s’accompagne à la sèche électrifiée pour nous réserver son « Waiting On An Angel ».

Ce soir, flanqué de ses Innocent Criminals, Ben Harper a accordé un show exceptionnel. De plus de 150 minutes. Aussi, le public a le droit d’être satisfait. Il semble même comblé. Et dans la tête de votre serviteur, résonne l’un ou l’autre refrain, qu’il fredonne secrètement, le cœur empli de joie… et il n’est pas le seul…

(Organisation : Live Nation)

Voir aussi le reportage photos consacré au concert accordé par Ben Harper & The Innocent Criminals, à Lille, ce 20 octobre, ici.

 

 

 

dimanche, 23 octobre 2016 19:50

Katel au temps du cinéma muet…

‘On dit des rêves qu'ils sont faits ainsi, que les longues et intenses histoires que nous y vivons ne durent dans la réalité que quelques fractions de secondes’.

Par son nouveau clip, Katel continue de jouer avec notre perception du temps. Elle plonge dans les archives de films muets des années 20. Les personnages féminins incarnent très souvent les rôles principaux, tout en soufflant un vent de liberté !

Réalisé par Robi, « À l'aphélie », le nouveau clip de Katel nous replonge au sein du cinéma du début du XXème siècle. Et pour le visionner, c’est ici

https://youtu.be/rcJLAhBTO44

http://www.katel.fr/

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