OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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Zara Larsson 25-02-2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

lundi, 22 août 2016 13:39

The Awakening

Issu de Frameries, Xcess pratique un rock alternatif, fruit de la rencontre entre grunge musclé et stoner mélodique. Encore que la musique de ce band recèle également des traces de punk, de pop et de punk.

Le line up de ce quatuor réunit le bassiste Sylvain Signore, le gratteur Alex Delcroix, le drummer Arno Pavot et le chanteur Ben, dont la voix rocailleuse mais harmonieuse est quand même singulière.

« Intro » s’ouvre dans un climat dubstep.

Riffs de guitare gras et huileux ainsi que percus mordantes alimentent le fulgurant « Like A Stone ».

Torturé, « Time Said » est hanté par Pearl Jam et Nirvana, un titre au cours duquel la voix de Ben est bien mise en exergue. Elle hurle son désespoir sur « Radio song », un morceau au cours duquel la gratte s’affole.

Plus paisible et mélodieux, « Excess » est une plage particulièrement radiophonique. Tout comme le tendre « Utopia », une piste caressée par les accords de cordes. Idéal à écouter en dégustant un Jack Daniel's bien serré, au sein de votre salon. Sans doute pour y savourer l’élégant et plus classique « Television ». Indolent, « Every You » est idéal pour entraîner votre partenaire sur le dancefloor.

Une « Obsession » ? Les States. Caractérisé par sa ligne de basse vrombissante, « Animals » lorgne vers un Limp Bizkit au sommet de son art.

Et décidément, le petit écran inspire Xcess, puisque l’opus s’achève par « TV Unplugged ».

Pour un premier essai, il est manifestement prometteur !

 

dimanche, 14 août 2016 03:00

Lokerse Feesten 2016 : dimanche 14 août

La 42ème édition des Lokerse Feesten s’achève aujourd’hui. L’affiche de ce dimanche 14 août a de quoi mettre l’eau à la bouche. Et pour cause, y sont programmés G. Eazy, responsable d’un hip hop ravageur, Lost Frequencies, c’est-à-dire le Skrilex belge, dont le dj set devrait s’avérer de haut vol ainsi que Faithless, notoire pour son electronic dance music. Sans oublier le feu d’artifice, un spectacle digne de celui proposé devant le Palais Royal, un 21 juillet. Côté statistiques, le festival a pulvérisé tous les records de fréquentation, en accueillant 140 000 spectateurs, sur un total de 10 jours.

Aka Emma Balemans, Emma Bale s’était illustrée, dès l’âge de 14 ans, dans l'émission diffusée par VTM, 'The Voice Kids'. 3 ‘Mia's’, un disque d’or, des tas de vues sur YouTube et de streams plus tard, elle est invitée par Milow à assurer le supporting act de sa tournée. Nous sommes alors en 2015. Et certains n’hésitent pas à la comparer à Birdy, Gabriel Aplin voire même Adèle. Faut dire que le succès est au rendez-vous…

Elle grimpe sur l’estrade à 19h00. Sexy, rayonnante, toute de blanc vêtue, elle s’installe derrière un pied de micro garni de fleurs blanches. Elle se sert circonstanciellement d’une gratte semi-acoustique et est rejointe rapidement par deux claviéristes/guitaristes (sèche ou électrique). Pas de bassiste ni de drummer, cette instrumentation est reproduite par un des synthés. Elle attaque son set par une version folk du « All I Want » de Kodaline. Plus dépouillé encore, une adaptation du « Strange Entity » d'Oscar And The Wolf. Et elle est encore meilleure que l’originale. Limpide, délicieuse, la voix d’Emma brille de mille feux et me fait de plus en plus penser à celle de Gabriel Aplin. Encore que parfois elle la pousse dans le aigus, comme sur le tendre « World untouched »

Elle est uniquement soutenue aux ivoires sur « Greatest Lover » et la cover du « Magic » de Coldplay. Superbe ! Lors des moments les plus électro, à l’instar de « Strangers », elle ne tient plus en place. Et la foule réagit au quart de tour en remuant le popotin ou commençant à jumper.

Parmi les reprises, on épinglera encore le « Stolen Dance » de Milky Chance, moment particulièrement électrique. Et Emma n’en oublie pas pour autant « Who's Sorry Now », cosigné par Jasper Stevelinck. Elle se produira dans le cadre du festival Scène sur Sambre ce 27 août…

Gerald Earl Gillum a choisi pour pseudo G Easy. Son style. Le hip hop. Sur les planches, ce jeune prodige est flanqué d’un drummer et d'un préposé aux machines. Et il faut reconnaître qu’en ‘live’, il mouille sa chemise ; les deux autres musicos se concentrant sur leurs instruments. D’une durée de 45 minutes, le set s’achèvera par « Me, myself and I », son tube qu’il avait partagé avec la chanteuse Beba Rexha. Plus étonnant, « Fuck Donald Trump » s’attaque à l’un des candidats à la Maison Blanche ; en l’occurrence le promoteur immobilier new-yorkais. Les paroles défilent sur les deux écrans, placés de chaque côté du podium. La foule les reprend en chœur ; et pourtant, elles tirent à boulets rouges sur ce politicard populiste, extrémiste, protectionniste et islamophobe, qui fait peur à l'Amérique et à l'Europe.

Après une longue attente, le traditionnel et magnifique feu d'artifice clôture les Lokerse Feesten. Enfin, pas tout a fait, car il reste encore un dj set et un concert…

Une immense table trône sur la scène. Elle est surplombée par une dizaine d'écrans LCD sur lesquels seront diffusés des vidéos, lumières et effets spéciaux. Félix De Laet, aka Lost Frequencies, s’installe, bien entendu, derrière. Le prodige francophone du mixing entame son set par un classique du Grand Jacques : « Ne Me Quitte Pas ». Brel squatte tous les écrans. On y voir ses bras, ses jambes et même ses grandes dents blanches. Il ajoute alors : ‘Je suis belge, j'aime la Belgique’. Il ne manque plus que la présence du Roi Albert II sur les planches. Il salue l’auditoire en néerlandais. Il passe toute la musique contemporaine à la moulinette : de Britney Spears à Coldplay, en passant par Daft Punk et Bob Marley dont le titre se fond parfaitement dans le « I Feel Good » de James Brown. C’est un véritable showman. Pas pour rien qu’il a déjà mixé devant 100 000 personnes à Sao Paulo. A l’instar de Martin Solveig, il monte sur sa table, chante et incite la foule à remuer. Et elle réagit au quart de tour.

Des tas de fumigènes, des colonnes de feu et autres artifices jaillissent de boîtes placées à l’avant de l’estrade. Emma Bale, Lea Rue et Janieck Devy le rejoignent pour chanter sur les compos de Félix le Magnifique. Il a mis le feu et le public est ‘’chaud boulette’ avant d’accueillir Faithless.

Formation de musique électronique, Faithless réunit un trio de choc : Maxi jazz au chant, Sister Bliss aux claviers et machines ainsi que Rollo Amstrong aux choeurs (NDR : c'est le frère de la chanteuse Dido). Cependant, l’essentiel des parties vocales est assuré par Pauline Taylor, souvent impliquée auprès de Rollo au sein de projets parallèles. Des rampes de spots sont placées en arrière-plan. Mais le podium est également peuplé de nombreux stroboscopes, de lasers et d’énormes projecteurs led. A gauche un drummer et une percussionniste sont installés sur des estrades distinctes. Sister Bliss a également la sienne, sur laquelle sont installés ses claviers et ses machines. Le line up est complété par un gratteur et un bassiste. La voix de Maxi Jazz est vraiment particulière ; et surtout bien timbrée. Mais surtout, il déménage sur les planches. Il est partout : devant, derrière, à gauche et à droite. Les hits défilent : « Salva Mea », « Insomnia », « God Is a DJ » ou encore « We Come 1 »…

Mais la maîtresse des lieux est incontestablement Sister Bliss. Lorsque les ivoires prennent leur envol, une nuée de rayons laser balaie l’auditoire. Parfois, le sixcordiste injecte une bonne dose de métal aux compos. Il va même donner une leçon de guitare en s’autorisant une reprise d'AC/DC, « Back In Black ».

En rappel, le groupe va nous réserver une belle leçon d’humilité. Histoire de faire la nique aux aux attentats et au terrorisme, Maxi Jazz pointant un doigt pour un « We Come 1 » d'anthologie. A l'année prochaine !

(Organisation : Lokerse Feesten)

Faithless + Lost Frequenties + G Eazy + Emma Bale

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lundi, 08 août 2016 03:00

Lokerse Feesten 2016 : lundi 8 août

Les Lokerse Feesten s’étalent sur 10 jours ; et pour cette édition, ce sera du 4 au 14 août. Il y a dix ans que votre serviteur s'y rend. La programmation est différente chaque jour et réserve, tour à tour, des icônes issues des années 80 des groupes belges confirmés ou des pointures internationales. Hier, elle était consacrée au métal et ce lundi 8, se concentre sur le rock alternatif. L’affiche propose la formation flamande Zornik, dont c’est le grand retour après un hiatus de 8 longues années, Neil Finn, la tête pensante de Split Enz et Crowded House, Garbage, dont le nouvel elpee revient aux sources et enfin Trixie Whitley, une vocaliste d’exception.  

Finaliste du Concours Humo Rock Rally en 1999, Zornik avait alors signé chez Parlophone pour lequel il avait publié 4 albums. De retour en 2015, mais sous un nouveau line up, il a gravé un cinquième opus baptisé « Blinded By The Diamonds ». Koen Buysse est toujours au poste. C’est le chanteur, guitariste et leader du band. Un véritable showman qui saute, danse et tente de stimuler un public qui commence à débarquer sur la Grote Kaai. Hormis le batteur –son drumming me fait penser à celui de Mario Goossens (Triggerfinger)– qui déménage en s’acharnant sur ses fûts, les autres musicos sont plutôt statiques. La voix de Koen est claire. Ses accords de gratte son incisifs. Le son est excellent. Et la set list n’oublie pas le single « My Friend, My Stranger », extrait du dernier LP. Une bonne mise en bouche…

Neil Finn était la pensante de Split Enz et Crowded House. Il a entamé une carrière solo en 1998. Ce qui ne l’empêche pas de s’entourer d’un backing group, en tournée. Après une très sympathique ouverture assurée par le drummer et le claviériste/guitariste, le reste de la troupe monte sur les planches. Neil est resplendissant dans son costume mauve qui scintille sous les rayons d'un astre, masqué par quelques nuages. Neil signale d’entrée que le soleil brille et que c'est l'hiver dans son pays d'origine. De quoi déclencher un fou rire général. Parmi ses musicos figurent son épouse Sharon. Elle se consacre à la basse et s’installe discrètement en arrière-plan, près de la choriste/percussionniste. Puis son fiston Liam, à la guitare. Une histoire de famille… même si c’est Elroy qui se charge des drums. La set list puise essentiellement dans le back catalogue de Crowded House et notamment en final, le hit planétaire, « Weather With You ») ; mais également de Split Enz. Un joli plongeon dans les eighties. Nostalgie, nostalgie… Reconnaissable entre mille, la voix de Neil est intacte. Entre les musicos, l’osmose est parfaite. La foule reprend les refrains en chœur. Un véritable juke-box qui a aligné ses tubes pendant 60 bonnes minutes.

Trixie Whitley, c’est la plus new-yorkaise des Gantoises. Sa mère est belge et son père, Chris, américain. Adolescente, elle était partie rejoindre son paternel aux States, pour se consacrer à la musique. Mais c’est lorsque Daniel Lanois la découvre que sa carrière va véritablement démarrer.

Bien que la scène soit immense, les musicos se concentrent au milieu ; un peu en carré, le claviériste et le drummer se faisant face. Un bassiste côtoie Trixie, au centre du (petit) jeu de quilles. Grande, blonde, elle est vêtue d'une longue robe noire. De couleur blanche, le light show se focalise sur les artistes. Trixie maîtrise parfaitement sa six cordes. Elle s’y révèle même impressionnante. Sa voix est tour à tour, fragile, puissante, chaude, rocailleuse… mais surtout, sculptée pour le blues, un peu comme celle de Beth Hart. Un blues qui baigne dans le Bayou. Malgré un petit problème technique (NDR : un ampli défaillant…), la prestation est chaleureusement applaudie par l’auditoire. Et à plusieurs reprises, l’artiste va le remercier pour son écoute attentive et presque religieuse. Elle se produira au Cirque Royal ce 20 décembre.

Garbage constitue la tête d’affiche de ce lundi 8 août. Il a publié un nouvel opus en juin, un disque intitulé « Strange Little Bird ». Il existe toujours une grande complicité entre ce groupe –qui compte quand même 22 ans de carrière– et la Belgique. Car le band y a acquis très rapidement une notoriété certaine. C’est le tout premier pays visité par Garbage lors de sa première tournée européenne ; et la frontwoman, Shirley Manson, va le rappeler à plusieurs reprises, tout au long du show. Pas de Butch Vig (NDR : un petit problème de santé l’a forcé à rester aux States) derrière les fûts ; mais un jeune musicien particulièrement talentueux le remplace. Et il bénéficie également du fameux plexiglas destiné à se protéger des sonorités émises par les autres instruments. En arrière-plan, une toile a été tendue. On y voit des tas de léopards, comme sur l’illustration de la pochette du dernier long playing. Un disque (NDR : c’est le sixième) qui a retrouvé toute sa félinité et sa saine agressivité.

« Subhuman » ouvre le bal. Les interventions des deux gratteurs sont frénétiques. La basse vrombit déjà. Mais l’ensemble supplante la voix de Shirley qui, a plusieurs reprises, adressera (discrètement) un signe à l’ingé-son, pour monter le volume de son micro. Les titres se succèdent, dont l’irrésistible « I Think I'm Paranoid » (« Version 2.0 »), et bien sûr les inévitables « Stupid Girl » (« Garbage »), « Automatic Systematic Habit » et « Blood For Poppies » (« Not Your Kind of People »), « # 1 Crush » (« Absolute Garbage») et « Supervixen » (« Garbage»). Une petite pause s’impose et Shirley en profite pour saluer la foule. Toujours aussi jolie, elle est particulièrement volubile. Pendant le pétillant « Sex Is Not My Enemy » (« Bleed Like Me »), elle en profite pour nouer ses cheveux en chignon. Elle prend alors dans un bain de foule. De quoi ravir l’auditoire. Conquis d’avance, il faut quand même le souligner. Bref, si votre serviteur a apprécié, il espère que ce 11 novembre, Garbage accordera un concert mémorable, au Cirque Royal. Assister à un show lors d’un festival c’est bien, mais en salle, c’est mieux. Néanmoins, en quittant la Grote Kaai, le refrain de « Cherry Lips (Go Baby Go!) » trottait encore dans les têtes.

(Organisation : Lokerse Feesten)

Garbage + Trixie Whitley + Neil Finn + Zornik

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mardi, 02 août 2016 16:39

Une nouvelle aventure qui continue…

Debout Sur Le Zinc est un septuor issu de la ‘nouvelle scène’ française, mouvement qui a émergé au milieu des nineties, et dont la musique –ma foi originale– puise ses sources à la fois dans le folklore tzigane, yiddish et oriental, mais également dans le rock. A son actif une dizaine d’elpees, dont le dernier, « Eldorado », est paru en 2015. La formation se produisait dans le cadre du dernier festival LaSemo. En toute décontraction, Simon Mimoun et Romain Sassigneux ont accepté d’accorder un entretien à Musiczine, fort intéressant… 

Quand vous avez choisi Debout sur le Zinc comme patronyme, c’était en référence aux troquets ou suite à une soirée bien arrosée ?

S : Pas vraiment. Enfin, un peu quand même. Au début, on fréquentait des zincs parisiens. Cette scène est considérée comme celle du pauvre. On s’y produisait quand il n’y avait pas d’autres endroits où jouer. Et puis, un peu plus tard, on s’est rendu compte qu’il s’agissait d’un poème de Prévert intitulé ‘Debout devant le zinc’. Ce qui nous a confortés dans ce choix.

La musique balkanique et le jazz manouche, c’est votre fond de commerce ?

S : Au début, c’était le cas. Ce sont nos influences fondamentales. C’est la raison pour laquelle on y reste attachées. Mais il est vrai qu’on s’en est éloigné depuis. Ou plus exactement, on les a intégrées, digérées.
R : Oui mais le jazz manouche est quasiment passé à la trappe. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne l’aime pas. Un morceau figurait dans notre répertoire, à l’époque. On écoute encore ce type de musique ; mais il n’entre plus en ligne de compte dans notre création. Faut dire qu’aujourd’hui, on dispose d’une palette tellement large de sources. Et on continue à mêler les genres pour obtenir quelque chose de nouveau. C’est devenu du mélange de mélange de mélange… D’ailleurs les références balkaniques sont également reléguées au second plan…
S : Evidemment quand tu te sers d’un violon, d’une clarinette, d’une contrebasse, d’un accordéon et d’autres instruments du style, on ne peut qu’avoir une propension à pratiquer ce style musical. Mais c’était surtout vrai à l’origine, quand on se produisait dans la rue. Cette époque date quand même d’une vingtaine d’années.

Quel est le processus d’écriture des lyrics et de la musique ?

R : Nous sommes deux à écrire les textes. Et la musique est composée en groupe. Afin d’être tous impliqués dans le processus, il est important que chacun se réapproprie les morceaux.

S : C’est ce qui diffère entre un véritable collectif et des musiciens qui sont au service d’un leader. Tout le monde y met un peu du sien, se reconnaît dans le propos, dans la musique et s’approprie vraiment les choses en ayant le droit de dire ‘C’est ma chanson’.

Et qu’est-ce qui vous inspire pour l’écriture de vos chansons ?

S : En deux décennies, il y a vachement eu du changement. On ne traite plus des mêmes sujets à vingt ans ou à quarante ans. A travers les textes, on reflète des émotions…
R : On a longtemps privilégié les chansons d’amour. Aujourd’hui, on s’intéresse davantage à des questions existentielles sur lesquelles on bute. Un obstacle qu’on n’arrive pas à franchir se traduit souvent en chanson. Et lorsqu’on est sur notre lancée, on s’ouvre alors à des thèmes plus larges. Sur le dernier album, par exemple, on en traite des tas de différents.
S : Le prochain disque sera moins introspectif que le précédent. Un peu plus ouvert sur le monde, également. Ces premières chansons d’amour étaient, pour ma part, de fausses chansons d’amour. On en a conservé quelques-unes, mais on exprime maintenant surtout ce qu’on ressent par rapport à des questions difficiles à expliquer...
R : Elles traitent surtout des relations humaines.
S : On les relate en se servant de nos mots. Mais on cherche à leur donner une forme un peu poétique. Et ce qui devient magique, c’est que les gens comprennent des messages différents de ceux qu’on a voulu faire passer. En quelque sorte, ils s’approprient à leur tour les chansons. Et ça c’est absolument génial. On donne une chanson. On la livre en pâture. Et eux se disent : ‘C’est pour moi qu’il l’a écrite. C’est ma vie qu’il décrit.’ Elle pénètre dans leur existence ; et c’est ça qui est fort. Elle se transforme en odeur ou un souvenir vraiment précis d’une époque.

En deux mots, à quoi ressemblera le nouvel opus ?

S : Il en faudrait bien plus pour le décrire. Si avait pu le définir en deux mots, on l’aurait limité à autant de termes. Certains titres sont plutôt rock et les autres sont plutôt moulés sous un format ‘chanson’. L’équilibre recherché est différent. Il s’intitulera « Eldorado ». Il parle de nous et du monde. C’est le premier album enregistré depuis vingt ans auquel participent deux nouveaux membres.
R : C’est un tournant, mais il poursuit une même route. Et comme je le soulignais tout à l’heure, les deux nouveaux apportent leur coloration à l’ensemble. Et on ressent ces nuances. D’autant plus qu’il s’agit de la basse et de la guitare, des éléments qui constituent le fondement de la structure musicale. Le son est un peu différent, mais il appartient toujours à notre univers. Cinq musicos figurent toujours dans le line up, quand même. C’est tout simplement une nouvelle aventure qui continue…

Sur votre elpee « La fuite en avant », paru en 2011, figurait un titre qui s’intitulait « Sur le fil, l’équilibriste ». Reflétait-t-il une certaine forme d’état d’esprit entretenu par le groupe, à l’époque ?

R : On écrit chacun de notre côté, en équilibre. Nous sommes des indécis. C’est notre mode de fonctionnement.
S : Le plus drôle, c’est que lorsqu’on a pondu ces chansons on a utilisé des mots sans se concerter. Ces assonances forment un groupe. Finalement, on s’est retrouvé sur le même champ lexical.
R : Il existe plein de paramètres. C’est une question d’âge aussi. On traverse des événements similaires à un certain moment de la vie. Et ils peuvent se retrouver dans des titres de chansons, dans des thèmes. En l’occurrence, quand on creuse un peu, elles ne racontent pas du tout la même chose. Mais il est vrai que de telles similitudes sont étonnantes. Je n’avais pas fait le rapprochement.

Existe-t-il une grande différence entre le live et le studio pour le groupe ?

S : Oui. Au début, il n’y en avait pas tellement. Notre ex-guitariste était très ‘à cheval’ là-dessus. Il disait : ‘Un disque et un concert, c’est totalement différent’. Faut dire qu’on a commencé par jouer en public. Ensuite, on a eu l’opportunité d’enregistrer. En mettant en exergue les arrangements musicaux. Sur les planches, en fait, on n’a pas le temps de tout voir. De tout entendre. De comprendre la signification des textes. De discerner tous les arrangements. On est surtout sensible à l’ensemble, à une énergie, des émotions qui sont un peu brutales. Donc, c’est forcément différent d’un disque qu’on peut réécouter à loisir en se concentrant sur le son ou un instrument particulier, en relevant une parole marquante ou une intonation particulière. Donc oui, c’est différent.
R : Souvent, on réarrange un peu les morceaux pour la scène ou on accélère leur tempo. Mais c’est quand même la même matière au départ.

Quelle importance accordez-vous aux harmonies vocales ?

S : C’est un fantasme !
R : Nous ne sommes pas les Beach Boys, mais on essaie de soigner les harmonies et la mélodie. Surtout la mélodie. Elle est importante pour nous. Elle doit pouvoir nous bercer, nous transporter. Mais aussi le climat musical au sein duquel baigne la chanson. Ce que cette musique peut communiquer comme couleur et émotion. Son message. Le texte est également primordial.
S : Nous souhaitons que les chansons restent gravées dans la tête. Tant la musique, les paroles que la mélodie. J’ai aussi constaté qu’un disque s’écoute rarement en groupe. A contrario du concert. Les chansons appartiennent à une certaine forme d’intimité. C’est la petite madeleine de Proust que chacun écoute à un moment de sa vie, à un moment où il est tranquille.
S : Perso, la voix est un moyen d’expression. Nous aimons le chant, mais nous ne sommes pas des chanteurs à voix. On raconte simplement les événements qui nous arrivent ou qui arrivent aux autres.

C’est une fille qui se consacre aujourd’hui à la guitare. Qu’apporte-t-elle en plus dans le groupe ?

R : Rien du tout (rires).
S : Ce n’est pas important que ce soit une fille.
R : Parce que c’est une femme ? Elle a sa propre personnalité et son toucher de guitare est très personnel, gracieux. Féminin, bien évidemment. Ce qui ne l’empêche pas de pouvoir rentrer dedans.

Nos interlocuteurs avouent apprécier Léonard Cohen, Neil Young et les Beatles. Ou plus exactement un hybride entre les trois. Jacques plutôt que Thomas Dutronc, car il n’est pas de leur génération. Trust également. Romain estime que Renaud est un grand poète. Ils considèrent Gainsbourg comme le plus anglo-saxon des compositeurs français. En fait, ils aiment davantage le rock anglais qu’américain. Où, à leur avis, les artistes y sont plus créatifs. Quoique Calexico impressionne particulièrement tous les musicos de la troupe. Enfin, parmi les Belges, ils connaissent Balthazar, Stromae (bien sûr) et apprécient Puggy, qu’ils ont justement découvert au LaSemo…

En concert, dans le cadre de la fête de la Wallonie, ce samedi 17 septembre 2016, à Namur.

 

vendredi, 22 juillet 2016 03:00

Boomtown 2016 : vendredi 22 juillet

Lors de cette édition 2016 du Boomtown, de nombreux concerts se déroulent à l’Opéra de Gand, une salle somptueuse au sein de laquelle le son est vraiment nickel. Et puis particulièrement confortable. Votre serviteur ne s’en plaindra pas. Ce vendredi 22 juillet, le festival accueille Gabriel Rios. Pas de supporting act.

Gantois d’adoption, Gabriel Rios est considéré comme le plus belge des Portoricains. Il est particulièrement populaire au Nord du pays. Son dernier elpee, « This Marauder's Midnight », remonte à 2014. En fait, il avait compilé tous les singles, gravés depuis l’automne 2013, à raison d’un exemplaire chaque troisième lundi du mois.

Depuis quelques années, il tourne au sein d’un trio acoustique. Il est ainsi soutenu par la contrebassiste Ruben Samama et la violoncelliste Amber Docters Van Leeuwen. Mais pas seulement, puisque le line up est régulièrement renforcé par un trio de cuivres (bugle, cor de chasse, trombone à coulisse) et un percussionniste. Ce dernier est même particulièrement sémillant. Musiczine avait déjà pu le constater lors de l’avant-dernière édition du Cactus et puis l’an dernier, au sein d’un Cirque Royal plein à craquer. Chaque musico apporte sa contribution à une musique classieuse et empreinte d’émotion. Gabriel Rios communique beaucoup avec l’auditoire et semble transcendé par la configuration des lieux.

Evidemment, le public féminin craque face à la gueule d’ange de Rios. Tiens, le set ne s’ouvre pas par la reprise du « Voodoo Chile » de Jimi Hendrix. En fait Gabriel débarque seul, sur l’estrade, pour interpréter une nouvelle compo. D’ailleurs, la set list va mêler ancien et nouveau répertoire. Ruben fait son apparition avant « Straight Song » (« The Dangerous Return »). Il empoigne et relève dignement sa contrebasse. Il a constamment le sourire aux lèvres. Rios et Samana tapotent subtilement sur la caisse de leur instru en guise de percus. Ce duo à deux voix et quatre mains ravit un public déjà conquis. Amber les rejoint pour la troisième chanson. Toujours aussi jolie et souriante, elle a coiffé ses cheveux en chignon. Elle s’installe sur son siège haut, derrière son violoncelle. Des spots blancs illuminent les artistes tout au long de « Skip The Intro », un morceau dont le feeling mélancolique est entretenu par  le violoncelle, avant qu’elle ne s’autorise un bel envol, en fin de parcours.  

Les nouvelles compos sont douces. Lorsque le percussionniste débarque, c’est pour frapper sur une calebasse retournée en bois. Et dans cet exercice, il est vraiment brillant. Les interventions du trio de cuivres sont remarquables. Au cours des 90 minutes de concert, on aura bien sûr droit aux inévitables « Gold » et « Police Sounds ».

En rappel, la troupe va notamment nous réserver « El Raton » et « El Carretero », deux titres particulièrement latino. Un final qui m’a fait penser, à un certain moment, à Buena Vista Social Club. Quelle belle soirée !

(Organisation : Boomtown Festival)

Gabriel Rios

 

samedi, 30 avril 2016 03:00

De quoi laisser sans voix…

Pour accueillir The Heymoonshaker, l’Alhambra est sold out. Faut dire que depuis plus ou moins 3 ans, il ratisse large. Un duo réunissant le guitariste/chanteur Andy Balcon –un barbu sympathique, par ailleurs– et Dave Crowe, le Human Beat Box. Vous savez un type qui joue de tous les instruments à l’aide de sa bouche. Ce soir, la paire va nous servir du blues, du rock’n’roll et du rock alternatif.

Il revient à Solkins de chauffer la salle. Solkins ou Konoba, c'est le même combat. La formation réunit Maxime Honhon (Electric Chateau, Konoba) à la guitare et au chant, Grégory Bourguignon aux drums, Maxime Simon (Whylanders, Konoba) aux synthés et aux machines (NDR : c’est celui qui arbore une moustache qui ferait pâlir de jalousie les Brigades du Tigre) ainsi que Thomas Maisin à la basse. A son actif trois Eps : « The Descent » (2012) « The Ascension » (2013) et bien sûr « Gold », un disque découpé en 5 pistes que le band qualifie de ‘gold pop’.

Le set s’ouvre par « It Never Comes », dernière plage de l’Ep. Les deux Max conjuguent leur voix. Ce qui est intéressant chez ce quatuor, c’est que de concert en concert, il parvient à proposer différentes versions de ses compositions. « People Want Gold » est un titre sculpté pour la bande FM. Ce morceau est né d’une collaboration avec un vidéaste allemand qui réalise des vidéos 'timelapse' (NDR : un effet spécial né de l’accélération du flux des images, réalisé lors de la prise de vues ou en postproduction, spécifique au cinéma). Nous fermons les yeux. On imagine des étoiles, un coucher de soleil et des nuages qui  défilent. On quitte la planète pour la stratosphère. La voix est aérienne et le touché de guitare précis. Installé en fond de scène, le drummer focalise tous les regards, à cause de ses mimiques si caractéristiques qui accompagnent ses mouvements de frappe. Une forme de mise en scène  naturelle. Bien souligné par les claviers, « Small Things » est un morceau plus dansant. Deux nouveaux titres : « Myself » et « Flowers ». Et avant de clore la prestation par « Old tree », le groupe ne va pas oublier d’interpréter son single, « Someone To Blame »…

L'aventure Heymoonshaker a débuté en 2005. A cette époque Andrew Balcon choisit déjà ce patronyme comme nom de scène. En 2008, il part en Nouvelle-Zélande. Il y rencontre alors le Human beat boxer Dave Crowe. Paradoxe, ils sont tous les deux britanniques. Et partagent une même passion pour le blues et l’‘electronic drum bass’. D’abord artistes de rue, ils écument ensuite les bars. Mais le duo se sépare et chacun décide de suivre son propre chemin. Ils se retrouvent cependant en Suède, où ils décident de reprendre l’aventure ensemble. Et s’installent même en France. Un premier elpee, intitulé « Beatbox Blues », paraît en 2012. Il est suivi d’un Ep (« Shakerism ») et d’un deuxième opus, baptisé « Noir », publié en 2015, un disque sombre, presque tribal, qui plonge au sein des racines du blues et du rock.

En ‘live’, Heymoonshaker impressionne par ses gros riffs, ses rythmes lourds, couplés à la voix sableuse, rocailleuse même, d’Andy. Le spectre de Led Zeppelin et Muddy Waters plane constamment.

Les cheveux noués en chignon, Balcon a le regard incendiaire. Très électriques, ses riffs sont viscéraux et nerveux. Dave approche le micro de ses lèvres et entame son multivocalisme. « Street of England » est bombardé de beats frénétiques. Dave impressionne déjà par ses percus vocales. Et il le démontre à nouveau tout au long de « Best of my love ». Tout comme lors du plus rock « Wheels In Motion », au cours duquel il s’inspire carrément du drumming de John Bonham. De quoi laisser sans voix !

La scène est plongée dans une semi pénombre, mais le light show, de couleur blanche, se focalise sur les artistes.   

Les sonorités de gratte sont bien primitives, basiques voir animales sur « Take The Reins ». Dave se charge, bien entendu, des bruitages. Andy empoigne son dobro et attaque le blues lent « Amandine », un morceau aux sonorités métalliques, qui nous entraîne à l’orée du Bayou, là où il n’y pas encore d’alligators.

La suite du spectacle va se révéler bien plus humoristique. Dave (NDR : il s'exprime très bien en français), fait le pitre lors des présentations. Andy reste en retrait et se concentre pour la chanson suivante « Lazy Eye », compo au cours de laquelle, seul, il se prend pour Mike Rosenberg (Passenger). Peu à peu on pénètre de plus en plus profondément dans le marais du bayou. Le climat est plus sombre. Ces marécages sont infestés d’alligators…

Dave va nous faire de nouveau son ‘one man show’ en mode Beat Box. Entraînant, « Fell Love » est bien cuivré par sa voix. Avant que le set ne s’achève par « Devil In Mind », histoire de rappeler sans doute, le pacte signé entre Robert Johnson et le diable ; enfin c’est ce que la légende raconte…

(Organisation : Alhambra)

 

mercredi, 20 juillet 2016 20:06

Elégie

Katel a déjà pas mal bourlingué. Jusqu'en 2002, elle était une des deux chanteuses du groupe Dune Leia. Puis elle a décidé d’embrasser une carrière solo. Après avoir gravé un premier Ep 8 titres intitulé « Raides à la ville », en 2006, elle aligne les albums. En 2013, elle rejoint Marc Huyghens (ex-Venus) au sein de Joy et participe aux sessions du long playing « All The Battles ». Elle a depuis collaboré à différents projets et monté son propre label ‘A L'Aphélie’ (NDR : signé sous licence chez At(h)ome). Et le résumé est succinct…

Karen Lohier, aka Katel, a enregistré « Elégie », toute seule chez elle. C’est l’aboutissement de 4 longues années de travail.

Elle y exploite sa voix tel un instrument. Une voix fascinante, envoûtante, éthérée et d’une rare richesse. D’ailleurs, elle assure également les chœurs.

Le thème principal de son 3ème LP s’inspire d’une rupture amoureuse, mais aussi et surtout du décès de sa maman.

Les vocaux de « Voûtes » ont été enregistrés au sein d’une église. Sur cette plage, Katel a bénéficié de la participation de Nathalie Réaux, Diane Sorel, Skye et Claire Joseph (Sirius Plan), aux chœurs. Et leur concours est précieux. La structure mélodique et instrumentale est également sophistiquée.

« Cyclones » est déjà paru en single. Il a également fait l’objet d’un clip réunissant des images d'archives familiales montées par Robi. Jouée sur deux accords, il s’agit de la première chanson écrite par l’artiste, après la mort de sa mère. Entretenu par un clavecin et parsemé de bruitages, le climat est baroque. ‘Devant le futur impérial des armées de journées debout, ne me dites pas que je suis seule!’. Le destin est parfois tragique.

« A L'Aphélie » (nom du label, on vous le rappelle), reflète le cri désespéré d'un enfant qui revient vers l'adulte quand il se sent abandonné. Katel reste focalisée sur ses disparus (« Saisons »). Elle est hantée par leur absence (« Au Large »). Tempétueux ou paisible, le chant est versatile. Une quête intérieure perpétuelle d'où surgit soudainement la voix de Marguerite Yourcenar pour le mystérieux et magnifique « Danse Sur le Lac De Contance ». Empreint d'une grande mélancolie, c'est la narration d'un chevalier allemand qui traverse le lac gelé de nuit. Arrivé de l'autre côté, il tombe de cheval. Il a failli mourir.

Des chœurs atmosphériques envahissent « Hors-Foule »… « Ralentis » permet de reprendre son souffle. L'oiseau associé rappelle les chansons de Robert Wyatt qui ont bercé la jeunesse de Katel. Amorcé par des accords d’ivoire, « Echos » met en exergue sa voix claire et limpide, qui lorgne ici vers Björk voire Kate Bush. Le voyage se poursuit dans les stratosphères de l'âme torturée et pleine de passion. « De l’ombre » s’écoute religieusement.

Au sein du studio de John Parrish, le piano droit sur lequel PJ Harvey avait joué, inspire Katel. Elle a conservé l'enregistrement et a complété le reste par la suite. Et le résultat est « Elégie », le titre maître qui achève l’opus. Un hommage à sa mère qui était fan de PJ Harvey.

Vu les textes à la fois torturés et authentiques, on ne peut s’empêcher de penser au dernier album de Bowie, une œuvre à la fois morbide, glaciale, mais géniale. « Elégie » épanche une semblable mélancolie susceptible d’entraîner la transe introspective. Mais cette œuvre est traversée de brillants rayons de soleil tourné vers un furieux désir de vivre. Plusieurs écoutes sont cependant nécessaires, pour apprécier ce disque à sa juste valeur…

 

mercredi, 20 juillet 2016 20:05

Angora

Karpatt roule sa bosse depuis plus de 20 ans. De bars en salles, à travers l'Hexagone, le trio a fini par parcourir le monde. Son dernier opus, « Sur Le Quai », remonte déjà à 2011. « Angora », c’est un estaminet sis à Paris, où les 13 chansons de cet album sont nées.

Le line up du band est inchangé depuis le départ. Il réunit le compositeur Fred Rollat (chant, guitare, accordéon), Hervé Jegousso (basse, contrebasse, porte-voix) et Gaétan Lerat (guitare, banjo, percussions). 

A son actif, 6 elpees studio, dont le deuxième, « Dans Le Caillou », publié en 2004, avait bénéficié du concours de Richard Lorca et Manu Solo ; un disque qui correspondait à leur période manouche.

« Salvador » s’inspire de voyages accomplis en Amérique latine et Centrale. « J'suis mort » nous entraîne plutôt au cœur de l’Extrême-Orient. Et « Ecarteleur » nous transporte en Afrique, un morceau sucré qui raconte l’histoire d'une famille de bourreaux de père en fils. Irrésistible tant dans les mots que le rythme.

Les histoires racontées sont tantôt tristes, nostalgiques ou joyeuses, à l’instar de « Un jeu » ou d’« Amours d’été ». Plus paisibles, « Péniche » et « Encombrants » traitent de la vie et de tout ce qui l’entoure. « Pupuseria » est illuminé par son envol de cordes… et elles finissent par vous emporter dans leur élan.

Cordes et clochettes alimentent un « Partage » entre les musicos et ses aficionados, dans un climat à la fois tendre, léger et dépouillé.

« Chez Toi » en revient au jazz manouche, une compo qui aurait pu figurer au répertoire de Thomas Dutronc.

« Pétales » ou dites le avec des fleurs. Elles piquent. Elles sont offertes aussi, quand on aime  un peu, passionnément ou à la folie. Tant qu'elles sentent bon, il faut en profiter.

Rock et électro sont passés à la « Moulinette » et « Cordes » s’inscrit davantage dans l’esprit de Brassens, voire de Moustaki, avant qu’« Un jeu » de mots à la Toni Melvil n’achève la plaque…

 

mercredi, 20 juillet 2016 20:02

Happy Machine

« Happy Machine » constitue déjà le 7ème elpee de Dubioza Kolektiv, un groupe bosniaque qui pratique une musique festive, délirante, déjantée, dans l’esprit de Shaka Ponk voire de Sla P. Un melting pot au sein duquel entre en lice rock balkanique, ska, reggae, electro swing, dub, metal, hip hop, ragga et punk. En ‘live’, ces joyeux lurons comblent les spectateurs qui ne demandent qu’à danser et s'éclater. Et leur bonne humeur y est communicative. Ils jouissent de cette flatteuse notoriété dans leur patrie, mais également au sein des pays limitrophes. Leur prochain objectif : se forger un nom sur la scène internationale.

Pour enregistrer ce nouvel elpee, le collectif a reçu le concours de quelques invités de marque. Et tout particulièrement Manu Chao, Benji Webbe (Skindred), Roy Paci (NDR : cet Italien se consacre au chant et à la trompette), Punjabi Bee2 (NDR : ce vocaliste milite au sein du groupe catalan de ska/rumba, La Pagatina) ainsi que Dzambo Agusev (NDR : cet autre trompettiste est macédonien).

Accrocheur, « All Equal » s’ouvre dans une world music de type arabisante avant d’embrayer dans le rock balkanique. « No Escape (From Balkan) » est paru en single. Et il déchire. Alliant simplicité et efficacité, cette plage est vraiment idéale pour la scène. Tout comme les très cuivrés « One More Time » et le ska nerveux « Red Carpet », une compo à laquelle participe Manu Chao. Plus paisible « Alarm Song » agrège ska/punk, drum’n’bass et dubstep.

« Free MP3, The Pirate Bay Song » compte plus de trois millions de vue sur la toile. Elle relate 'histoire du site 'Thepiratebay.org’, condamné pour ses ‘crimes digitaux'. Les artistes remettent toute la toile en question, aussi bien les droits d'auteurs, la vie privée que la liberté d'information.

Si « Boom! » lorgne vers Shaka Ponk, l’ombre de Sean Paul y plane.

Skindred (Benji Webbe) se consacre à la gratte sur le métallique « Riot Fire ». La Pegatina apporte sa coloration catalane à « Hay Liberdad », un peu dans l’esprit de La Mano Negra.

Le long playing s’achève par l’excellent « 24 000 Baci », que chante dans la langue de Dante, Roy Paci.

En espérant bientôt voir ce collectif sur les planches.

mercredi, 20 juillet 2016 19:58

Outatime

David Madi, c’est le vainqueur du télé-crochet ‘The Voice’ (Belgique-Saison 2), en 2013. Excellent guitariste, il possède une voix singulière qui colle bien au style rock. Après s’être illustré en adaptant le « Come As You Are » de Nirvana, il grave son premier elpee solo, « Amour Nuit », en 2014.  Mais l’année suivante, il décide de revenir à ses premiers amours, le groupe Aberdeen. Au sein duquel figure également le drummer Fabrice Vanderest qui participe à l’écriture des compos, ainsi que le bassiste Santo La Marca. Un power trio dont le temps semble s’être arrêté en 1990 (« Outatime »)

Aberdeen, c’est la ville natale de Kurt Cobain. Ce qui explique le patronyme du band. Madi est tombé dans la marmite à grunge, dès la naissance de ce style musical. Celui de Pearl Jam et surtout de Nirvana. Pas étonnant que l’elpee transpire le genre de bout en bout.

De cet opus, on épinglera « Dirty Face », une véritable perle qui évolue sur un tempo lancinant. Et puis « While You Sleep », le morceau de clôture, qui s’étale sur 21 minutes. Une nuit blanche en perspective. C'est du véritable live sur album.

 

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