Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Didier Deroissart

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James Morrison Catchpole est un chanteur/compositeur/guitariste né à Derby, en Angleterre. Un artiste dont le premier elpee, « Undiscovered », remonte à 2006. Et c’est le single, « You Give Me Something », issu de cet LP, qui va le faire connaître à travers le monde. Son dernier opus, « Higher Than Here » est paru fin 2015. Et il est venu le défendre, au sein d’une salle dont il avait déjà foulé les planches, en 2012 (Sarah Carlier en assurait le supporting act) et en 2009 (là, c’était Selah Sue qui ouvrait son concert).

Bien que le second balcon côté fosse soit condamné, la salle est pleine à craquer. La première partie est réservée à Glenn Claes. Pas un inconnu au Nord de la Belgique, puisqu’il a été finaliste de la version néerlandophone de ‘The Voice’. Un crochet au cours duquel il avait brillamment interprété « The Sound Of Silence» de Simon & Garfunkel. En février 2016 il était venu présenter son premier elpee, « Back Where My World Began », à l’AB Club, dont a été extrait le single « Face In The Light ».

Belle gueule d’ange, Glenn se sert d’une gratte on ne peut plus classique. Il est soutenu par un autre préposé à la sèche, Stijn Bervoets. Chevelu et barbu, il s’installe à gauche de Claes. Qui a manifestement une très belle voix. Capable de se fondre dans un duo vocal atmosphérique tout au long du tendre « Little Lies ». Mais également de la moduler, en la poussant dans les graves ou les aigus ; une voix capable d’emprunter un timbre rocailleux mais également d’exprimer toute sa puissance. A l’instar d’un Milo Meskens. Aux premiers rangs, le public féminin est sous le charme. D’une vingtaine de minutes, le set s’achève par une cover intense du « All Night Long » de Lionel Richie. Le garçon a du talent et est certainement à suivre de très près.

Tout le monde est placé sur une immense estrade sauf James, en avant scène, et un des deux claviéristes. Un podium imposant sur lequel sont plantés l’autre claviériste (au Hammond), un drummer, un bassiste et un guitariste. Imposantes, les deux choristes sont postées à l’extrême gauche. Morrison est armé d’une six cordes semi-acoustique.

 « Under The Influence » (« Undiscovered ») ouvre le show. Le light show est impressionnant et se focalise sur les différents artistes. Il est composé de 6 rangées de gros spots tournants, desquels repartent des petites guirlandes de leds qui s’élancent vers le plafond juste au-dessus des artistes. Au milieu de la chanson, James Morisson s’adresse au public en criant ‘Brussels', à la manière du ‘boss’ et l’incite à frapper dans les mains. Les interventions du Hammond communiquent un feeling sixties au morceau. « Nothing Ever Hurt Like You » (« Songs For You, Truths For Me ») baigne advantage dans la soul ‘motownesque’. Tout au long de « I Won't Let You Go » (« The Awakening »), la troupe est plongée dans un halo de lumière bleue. La voix de James est haut perchée. Les claviers sont omniprésents et les chœurs se libèrent. Lors de « Stay Like This » et « Something Right », le crooner a abandonné sa guitare. Il tient son micro à deux mains pour ces ballades soul bouleversantes. Place ensuite au tube « Wonderful World  » (« Undiscovered »). Le répertoire est varié et alterne vieux standards et nouvelles compos. Au cours desquelles il va notamment faire le pitre, pastichant –mais parfaitement– Mickael Jackson, pour le plus grand bonheur des premiers rangs. Très interactif avec son public, il injecte dans ses compos énormément de feeling et de chaleur humaine. La voix de James excelle dans tous les styles. Elle a mis tout le monde d’accord. Y compris pendant les morceaux funk et r&b. C'est l'un des représentants les plus talentueux de la scène insulaire. Et en guise d’apothéose, « Demons » est interprété devant mille feux et lumières…

On aura quand même droit à un rappel. Qu’il achève par « You Give Me Something », dont le refrain est entonné par l'ensemble de l’auditoire. Chargée d’émotion cette superbe soirée a permis d’oublier les tracas de la vie quotidienne. Ce qui n’est déjà pas si mal…

(Organisation : Live Nation)

 

lundi, 28 mars 2016 01:00

Un genou et peut-être deux, Enter…

C’est en 2006, que la carrière d’Enter Shikari a démarré (NDR : fondé en 2003, il est issu de St Albans, dans le Hertfordshire). Son premier elpee, « Take To The Skies », s’écoule alors à plus de 100 000 exemplaires et décroche un disque d’or. Mais la raison de ce succès foudroyant procède de son style. Un style hybride, ultra efficace, fruit d’un cocktail entre hardcore mélodique, rythmes ‘trance’ et hard rock électronique. Son quatrième elpee, « The Mindsweep », est paru l’an dernier. Percutant, il se distingue par des vocaux davantage brutaux, mais surtout par le concours de cuivres et de cordes susceptibles de propulser la musique dans une autre dimension. Il s’agit déjà de la sixième visite du band insulaire à l’AB.

Premier supporting act, Hacktivist, entame son set à 19h00 précises. La salle commence à se remplir. Il ne restait d’ailleurs plus que quelques places disponibles, avant le show. Le combo n’a guère d’espace pour s'exprimer. Le quintet britannique (NDR : il est originaire de Milton Keynes, en Angleterre) implique deux vocalistes (J Hurley et Ben Marvin), le gratteur Timfy James, le bassiste Josh Gurner et le drummer Rich Hawking. Son style ? Du rap/métal !

La set list va puiser allègrement dans son dernier elpee, « Outside The Box ». Les 2 MC’s s’époumonent. Les riffs de gratte ont la pêche. Le drummer inflige la cadence. Les morceaux sont manifestement hantés par les Beastie Boys, Cypress Hill et Run-D.M.C., même si une fameuse dose de dubstep permet à l’expression sonore de bifurquer régulièrement vers l'univers de Faith No More voire de Limp Bizkit.

Difficile à expliquer, mais au départ, votre serviteur était assis bien confortablement. Mais comme subjugué par le show, il se lève et s’approche du podium. Faut dire que particulière et instinctive, la musique prend aux tripes. D’ailleurs le public réagit spontanément et s’agite de plus en plus, surtout aux premiers rangs. Et en une demi-heure, Hacktivist va régaler autant les jambes que les oreilles. (Pour les photos c’est ici)

Modestep assure le second supportig act. Un combo londonien fondé en 2010. Mélodique, son hard rock électro est teinté de dubstep et de drum&bass. Josh Friend en est le leader. Il est aussi producteur. Mais surtout chanteur. Quand il grimpe sur l’estrade, on remarque ses impressionnants tatouages sur le cou. Il est soutenu par son frère Tony, à la guitare et aux machines, le drummer Pat Lundy, et le gratteur solo, Kyle Deek. Tout au long du set, ce dernier restera planté à gauche du batteur. Coiffé d’une casquette retournée, il est plutôt de grande taille. Mais c’est lui qui balance les riffs meurtriers. La musique semble née d’un croisement entre The Prodigy, The Script et Skrillex. Devant l’estrade, les aficionados sont particulièrement excités. Et se lancent dans un crowdsurfing qui conduit les audacieux jusqu’au fond de la salle. Plutôt satisfait, Josh les félicite. C’est réciproque, car ce soir, Modestep s’est littéralement déchaîné. Si Enter Shikari fait mieux, on va finir six pieds sous terre ! (Pour les photos, c’est )

La fosse est ainsi chauffée à blanc lorsque les musicos d’Enter Shikari débarquent. En l’occurrence le chanteur/multi-intrumentiste Roughton 'Rou' Reynolds (NDR : il est aussi à l’aise derrière les ivoires qu’à la gratte), le second guitariste Liam Clewlow et le batteur Chris Botten. Il est alors 21 heures. Et dès les premières mesures, on est impressionné par le light show.

Quand « Sorry, You'Re Not A Winner » retentit, le public se lâche totalement. Faut dire que Rou semble en très grande forme. C’est d’ailleurs lui qui va dynamiter la soirée. On le voit partout : devant, derrière, accroupi devant ses fans. Il aide même un aficionado à se lancer dans la foule depuis le podium. Il signale que le trio va nous réserver, un titre jamais interprété en ‘live’, « The One True Colour. Une perle ! Rou s'installe derrière les claviers pour attaquer « Juggernauts », un morceau plus paisible. La cover du « Angels » de Robbie Williams est superbe. Plusieurs compos bénéficient de projections vidéos. A l’instar du désopilant « Gandhi Mate, Gandhi ». Mais progressivement la foule s’enflamme à nouveau.  Le mix judicieux entre morceaux récents et plus anciens y contribue. L’énergie libérée est authentique, sauvage, brute de décoffrage. « Mothership » va provoquer une véritable euphorie. C’est le morceau qui termine le show. En parfaite communion avec les artistes, la foule reprend le refrain en chœur.

Lors du rappel, le batteur monte sur sa grosse caisse et brandit le drapeau belge ; une manière de rendre hommage aux victimes des attentats perpétrés dans la capitale. Mais le combat n’est pas terminé. Les Anglais mettent toute la gomme pour affronter l'énorme « The Appeal & The Mindsweep II ». Le public a mis un genou. Enter. Peut-être même les deux. Il n'y a plus qu'à se rendre ; et pour les plus courageux, au Club, afin de vivre une after gratuite. Ravi et conquis par cette soirée magique, votre serviteur préfère s’éclipser… (Pour les photos c’est encore ici )

Setlist : « Enter Shikari », « Solidarity », « Sorry, You'Re Not A Winner », « The One True Colour », « The Last Garrison », « No Sleep Tonight »; « Destabilise », « Radiate  », « Slipshod », « The Jester », « There'S A Price On Your Head », « Juggernauts », « Angels », cover de Robbie Williams, « Arguing with Thermometers », « Gandhi Mate, Gandhi », « Torn Apart » et « Mothership ».

Rappel : « Redshift », « Anaesthetist », « The Appeal & The Mindsweep II ».

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

 

samedi, 19 mars 2016 00:00

Tests réussis pour Nicola Testa !

Il s’agit du premier concert accordé à l’Ancienne Belgique par Nicola Testa, et il le mérite. A force de travail… Comme il l’a annoncé, il va proposer un spectacle inédit, créé spécialement pour cette date ; un show unique en son genre dont les costumes ont été dessinés par Jean-Paul Lespagnard. La salle n'est pas tout à fait sold out. Les deux balcons latéraux sont masqués d'un drap noir. Toutes les places assises sont occupées, mais la fosse est bien compacte.

Le supporting act est assuré Simon LeSaint (SLS). Il va nous proposer un Dj set d’une demi-heure. Il n’établit aucune communication avec le public. Pas vraiment de quoi accrocher…

Tout comme la veille, à La Madeleine, un interlude est exécuté par David Léo, alias David de Froidmont, l’ex-vocaliste de Malibu Stacy. Il vient interpréter son « Down The Hall ». Deux filles déploient des affiches sur lesquelles figurent le titre de ce tube, le nom de l'artiste, son Facebook et son Twitter. Et cette fois-ci, les filles brandissent bien les affiches à l'endroit.

Trois ans déjà que Nicola Testa arpente les planches de différentes salles et festivals en Belgique, soutenu par une fidèle équipe et un solide groupe. Son album, « No More Raibows », est paru en mars 2015. Un disque enregistré sous la houlette d’Antoine Gaillet, pour lequel il a notamment reçu le concours de Julien Doré, Talisco et M83. Et il a été élu ‘Meilleur Artiste de l'Année’, en 2016, par les Octaves de La Musique.

Tous les musicos ont droit à une estrade. Les deux claviéristes plantés à gauche. Le drummer et le bassiste, à droite. Et Nicola au centre, sur laquelle est installé un piano. Sans oublier une section de trois cuivres, qui viendra épauler le line up, à plusieurs reprises, au cours du set. Le light show est coloré et marque chaque artiste de son empreinte.

Nicola va donc nous proposer des versions différentes de compos issues de son elpee. Un véritable test quoi ! Alexandre Leroy (Puggy) est derrière les manettes. Le son devrait donc être nickel.

Caractérisé par son profil électro, « World » ouvre le concert. La section rythmique démontre déjà toute son efficacité. Derrière son micro, Nicola frappe dans les mains et incite la foule à l’accompagner. Elle s’exécute. Faut dire qu’il dégage énormément de sympathie –il n’oublie pas de le saluer et de remercier l’auditoire– et puis il peut compter sur un fan base de plus en plus conséquent. C’est même lui qui fait monter la température, dans la salle. L’adaptation de « Cells » est surprenante. Les titres défilent, toujours différents des versions originales : « Lost And Found », « Land Of Glass », « Home  »… Pourtant percussif, « Mellotron skies » met en exergue la voix atmosphérique de Nicola. Dominé par des claviers réminiscents des 80’s, « The Letter » a été judicieusement rafraîchi, afin de prendre une forme plus contemporaine. Nicola change régulièrement de fringues. Lors de ses brèves absences, les musicos en profitent pour étaler tout leur brio d’instrumentistes. Une fille habillée tout en rouge surgit pour attaquer « Koko ». Elle entame alors une danse endiablée et presque chamanique. Déroutant !  

En rappel, « Rainbow » constitue la véritable apothéose du concert. Les cuivres sont de la partie pour cette compo au cours de laquelle, chargée d’émotion, la voix de Nicola va véritablement faire mouche et faire fondre les cœurs de tous ses aficionados. Quoique responsable d’un seul opus, l’artiste est quand même parvenu à proposer un show de 105 minutes. Tests réussis pour Nicola Testa !

(Organisation : Progress Booking)

En attendant l'ouverture des portes, prévue pour 20 heures, la file s'étend sur plus de 50 mètres. Du jamais vu au Salon. Ce soir, on risque manifestement d’être comprimés comme des sardines. Et dire que le concert ne débute seulement qu’à 21h30. En attendant, une solution, tuer le temps au bar. D’ailleurs les frigos et les bacs se vident rapidement. A l’affiche, ce soir, un groupe de reprises, Mister Cover…

Le set prend un peu de retard. Les musicos sont nombreux sur les planches ; même que le drummer doit se contenter d’un coin de l’estrade, à droite, pour ne pas occuper trop d’espace. Faut dire que l’équipe réunit plusieurs chanteurs et choristes. Sans oublier le gratteur, le bassiste et les cuivres.

Fondé en 2002, le combo puise son répertoire dans les standards du rock, de la pop, de la soul, des variétés et de la chanson française. N’hésitant pas à balayer 5 décennies de musique populaire.

Derrière les manettes, on retrouve Antoine Goudeseune (NDR : le roi des adaptation des compos des Beatles, en fingerpicking) et Moorad, l’ingé son du Botanique.  

Le public est chaud boulette, dès les premières mesures. Et il danse ! Sans huile, mais en perdant énormément de sueur. Votre serviteur observe la fête depuis le bar. Le « Viva La Vida » de Coldplay déclenche une farandole. Après un petit medley consacré aux succès des années 80, place au « Seven Nation Army » du duo mythique White Stripes. Chevelu, le chanteur, malgré ses 40 balais, est un showman. Et les autres musicos sont pros jusqu’au bout des ongles. La suite de la set list épingle des compos signées par les Fab Four, Police, les Stones, Rihanna, U2, les Blues Brothers, Lenny Kravitz, Abba, Daft Punk, Queen, Telephone, Bob Marley, Pink Floyd, Goldman et Madonna. Bref, il y en a pour tous les goûts, les âges et toues les générations. Mais c’est surtout le « Smells Like Teen Spirit » du Nirvana qui va mettre le souk. A cet instant, la température est à son paroxysme dans la fosse. L’ambiance retombe d’un cran pour la reprise de Sardou, « Les Lacs du Connemara ». Pas vraiment le truc de votre serviteur. Mais dès le rappel, au cours duquel le team attaque la « La Salsa Du Démon » du Grand Orchestre du Splendid, c’est la folie furieuse. Manquait plus que « La fête au village » des Musclés. Mister Cover est un ensemble à voir et écouter en ‘live’. Son spectacle vous permet de vous déconnecter de la réalité et de faire la fête. Comme lors d’un mariage, d’une communion ou d’une fancy-fair. Et au sein de ce créneau, Mister Cover est passé maître. D’ailleurs, il est programmé à Forest National en décembre…

(Organisation : Le Salon de Silly et Silly Concerts ASBL)

jeudi, 17 mars 2016 00:00

L’empreinte de Talisco…

Ce jeudi 17 mars 2016, Recorders organise sa release party dans la salle de La Madeleine, à Bruxelles. Il vient y présenter son deuxième opus, « Coast To Coast », qui fait suite à « Above The Tide », paru en 2014. Superbe, l’endroit est situé à deux pas de la gare Centrale et de la Grand Place. En outre, sa capacité est de plus ou moins 1200 places. Un fameux atout dans l’éventail d’auditoires mis à la disposition de la capitale européenne. Et bonne nouvelle, le podium a été rehaussé ; une critique soulevée lors des concerts accordés dans le cadre du BSF. Enfin, les infrastructures permettent une qualité de son optimale. Si ce soir, ce n’est pas sold out, il y a pas mal de monde, pour accueillir le band bruxellois.

Il revient à Konoba d’ouvrir la soirée, un groupe qui s’était produit dans le cadre du festival Propulse, en 2015. Et sur l’estrade, il semble un peu à l’étroit. Le line up réunit le chanteur Raphael Esterhazy, le guitariste Maxime Simon (Solkins, Whylanders), dont la moustache ferait pâlir de jalousie les acteurs des Brigades du Tigre, le préposé à la basse et aux synthés Maxime Honhon (NDR : un autre Solkins) ainsi que d’un drummer barbu et coiffé d’un chapeau. Ces trois musicos ont enfilé une chemise lilas (NDR : la même qui est vendue au stand merchandising). Raphaël a opté, de son côté, pour une autre de couleur blanche, de type officier, enrichie de motifs rouges.

Le set s’ouvre par « Smoke And Mirrors ». Le light show est aveuglant. Les deux claviéristes sont aux commandes. Raphaël tapote sur sa machine. Il se déhanche et se balance. Sorte d’hybride entre Joe Newman (Alt-J), Beck et Gotye, sa voix semble habitée. Il y a des beats électro, mais ils ne sont pas trop envahissants. La mélodie est accrocheuse. L’auditoire commence à remuer. Raphaël prend la place de Maxime derrière les claviers. Ce dernier empoigne la basse et se consacre alors au micro. Big Moustache récupère une gratte dissimulée sous le clavier. Tout au long de « I’m a wolf », les deux musicos de Solkins conjuguent leurs harmonies vocales. Et elles sont atmosphériques. C’est bientôt le printemps et « Love » s’ébroue sur des gazouillis d'oiseaux. Mr Honhon se distingue à la semi-acoustique. La voix de Raphaël monte dans les aigus. Ses mains sont aussi expressives que celles de feu Joe Cocker. Il semble satisfait de sa prestation et s'applaudit. La foule lui emboîte le pas. L’artiste invite les spectateurs à se serrer les mains pour se faire des câlins. Mister Honhon s’écrase sur votre serviteur. Avant que le show n’embraie par « On Your Knees », une chanson empreinte de douceur. Raphaël s’agenouille. Manifestement, il s’agit de la compo la plus radiophonique du nouvel Ep, dont la sortie est imminente. Une compo stimulée par des beats électro et qui incite à se remuer le bas des reins. Et du set, on épinglera encore « L'indifférence », un titre interprété dans la langue de Voltaire. Konoba se produira en concert, au Rideau Rouge de Lasnes, le 15 avril 2016.

En interlude, David Léo, alias David de Froidmont, l’ex-vocaliste de Malibu Stacy, vient nous présenter son « Down The Hall ». Deux filles déploient des affiches sur lesquelles figurent le titre de ce tube, le nom de nom de l'artiste, son Facebook et son Twitter. Cocasse, elles les exhibent à l’envers.  

Première constatation, lorsque les musicos de Recorders montent sur l’estrade, leurs visages ne sont plus peinturlurés, comme à l’époque où ils défendaient leur elpee « Above the tide ». Leur second opus, « Coast To Coast », sort aujourd’hui. Le line up du band a changé. Si le chanteur/guitariste Gordon Delacroix, le bassiste Flo Donnet (NDR : une penne universitaire retournée sur la tête) et le second gratteur Alex Meeus, sont toujours au poste, deux petits nouveaux ont intégré le band. En l’occurrence le drummer Michael-John Joosen et le claviériste –un pianiste de jazz– Ben Broux. Ils s’installent cependant, en arrière-plan. Le décor est peuplé d'énormes ballons de baudruche montés sur des supports métalliques.

« Not All Who Wander Are Lost » ouvre le set. Les harmonies vocales sont à trois voix sur ce morceau de 5 minutes que relayent les claviers. Le light show oscille entre couleur orange, blanche, verte et bleue. Des vocaux toujours aussi atmosphériques envahissent le contagieux « Lost At Sea ». Les claviers et les grattes y font cependant la différence.

Pour « Cutting Clouds », le drummer privilégie les percus, un titre qui adopte un tempo davantage cold wave. La voix de Gordon devient grave pour « Time Is A Flat Circle », une compo stimulée par des beats électro. Extrait du premier opus, le hit « Someone Else's Memory » libère des sonorités davantage sucrées. Tout comme le spasmodique « Geometric Peaks ». Quoique indolent, « Undivided » est davantage synthétique, un morceau au cours duquel la voix se révèle de nouveau éthérée. Au bout de 50 bonnes minutes, le show s’achève par « Shoot Shoot ».

Manifestement, l’empreinte de Talisco est bien présente tout au long des plages du nouvel elpee. Normal, il a participé activement aux sessions d’enregistrement.

Lors du rappel, une estrade est installée derrière le batteur, sur laquelle grimpe une chorale réunissant 6 filles. Elles sont toutes vêtues de noir. Mais les deux morceaux, au cours desquels elles participent allègrement, « A Church Of Dust And Rubble » et « Arctic Skies », lorgnent alors carrément vers l’univers d’Archive. Et le concert de s’achever par le jouissif « On Cove Mountain ».

(Organisation : Progress Booking)

dimanche, 13 mars 2016 00:00

Abandon avant knock out!

Soirée metalcore proclamée mélodique, ce dimanche 13 mars, au Club de l’AB. A l’affiche trois combos : Kids Insane (Israël), Break Even (Australie) et Defeather (USA). Pas mal de monde pour assister aux sets de ces trois bands dont votre serviteur ne connaît pas grand-chose. Pas grave, c’est ainsi qu’on fait souvent de belles découvertes, mais aussi parfois qu’on s’en prend plein la tronche. La preuve par trois, ce soir…

Kids Insane nous vient de Tel Aviv. Fondé en 2010, il pratique un hardcore teinté de punk. Son troisième opus, « Slander slit » est paru l’an dernier. Le quatuor monte sur l’estrade à 19h30. Soit le chanteur Corey, le bassiste Nadav, le gratteur Asimon et le drummer Yoni. Barbus et tatoués, ils ont manifestement la pêche. Tout en hurlant, mais en ayant le soin de conserver une certaine harmonie dans ses intonations, le vocaliste se démène sur les planches et vient au contact du public. Il se penche régulièrement vers les premiers rangs. C’est ce que le peuple demande. Malgré un fil de micro un peu trop court, il tente quelques petites incursions dans un auditoire déjà bien chaud. Faut dire que les riffs de guitare sont incendiaires ; alors que particulièrement efficace, la basse vrombit, le drummer se chargeant de canaliser l’ensemble en imprimant un tempo métronomique. Du set on retiendra surtout « Dears Politics », une compo à la fois engagée et nerveuse et « Frustrated » qui va mettre le souk dans la fosse. Un show bref mais de bonne facture.  

Né en 2005, Break Even est issu de Perth. En 2008, son guitariste, Rowan Willoughby, est décédé. Ce n’est pourtant qu’en 2012, que la formation a splitté ; mais elle s’est reformée deux ans plus tard. Porté par le single « Young And Bright », le groupe a décidé de repartir en tournée. Mais il n’a pas encore prévu de sortir un nouvel album. Le line up du band est classique : basse, guitare, batterie et chant. Pas de changement de drums, mais de cymbales. Le chanteur est chaussé de ballerines au lieu de baskets. Il a enfilé un pantacourt. Ce qui lui permet d’exhiber de superbes tatouages. Qui recouvrent également les épaules et les bras. Mais qui ne seront visibles que lorsqu’il ôtera sa chemise. Car dès les premières mesures, il la mouille. Il veut nous faire croire que ses dessins corporels son animés. Entre chaque morceau, il discute avec le public. Il arpente les planches de long en large, comme un type déterminé. Sa voix est âpre, sauvage même. Quelques audacieux montent sur l’estrade et se jettent au-dessus des bras de courageux pour entamer l’un ou l’autre slam. L’un d’entre eux parviendra même à faire le tour de la salle. Mais le volume sonore me semble de plus en plus élevé. Ne reste plus qu’à battre en retraite et à se protéger les oreilles par des bouchons…

Defeater est un autre quatuor, mais originaire de Boston. Il est venu défendre son dernier et quatrième elepee, « Abandoned ». Responsable d’un post hardcore, il figurait parmi les 10 formations à ne manquer sous aucun prétexte, lors de l’édition 2015 du Groezrock. Faut dire qu’il jouit d’une solide réputation de groupe ‘live’. Et en matière de show, la notoriété n’est pas usurpée. Le chanteur harangue la foule. Il l’incite à jumper et à danser. Ce qui va provoquer moult pogos, tout au long du set. Et même un circle pit au seind des premiers rangs. Bref, le concert suinte de sueur et de testostérone, comme au bon vieux temps. Sauf que la puissance du son est excessive. Malgré les bouchons, la quantité de décibels est devenue insupportable. A tel point que plusieurs spectateurs, mécontents, vident les lieux. Y compris votre serviteur. Il ne tient pas à souffrir d’acouphènes ni de devenir sourd. Il jette donc l’éponge. Dommage, mais là c’est un abandon (« Abandoned » ?) avant le knock out !

(Organisation : Ancienne Belgique)

Les FrancoSillies sont nés d’une collaboration entre le Centre Culturel de Silly, Silly Concerts ASBL, le Salon et le Service Provincial des Arts de la Scène. Il s’agit déjà de la cinquième édition. Le festival privilégie les artistes qui s’expriment dans la langue de Voltaire. En général, au Salon, le son est nickel. Aussi, difficile de comprendre pourquoi le Centre Culturel n’a pas choisi les préposés locaux au mixing. Bref l’auditoire réunit plus ou moins 150 personnes. En tête d’affiche, Saule ! 

Les 5 groupes programmés ce soir, vont se produire, en alternance, sur la petite scène (dans le bistrot) ou sur le grand podium de la salle de concert.

Votre serviteur débarque trop tard pour assister au show de l'Enghiennois Antoine Armédan, qui selon les rumeurs, était de bonne facture.

Céléna et Sophia sont deux sœurs. Nom de famille ? Tornabene. Elles sont issues de Chapelle-lez-Herlaimont. Elles s’étaient produites dans le cadre du BSF, l’an dernier, en la salle de la Madeleine. A l’actif du duo, un Ep 5 titres, « A l’aventure ». Elles ont la jeunesse et la candeur pour elles. Brune, Céléna se charge de la sèche. Blonde, Sofia, de la gratte électrique. Leurs accords de cordes sont empreints de délicatesse. Et les voix, de douceur. Mais elles se servent également d’une belle panoplie d’instruments, du piano au xylophone, en passant par la mandoline, les percus (au pied) et le looper…

Le line up de La Cécité Des Amoureux (LCDA) est imposant. Jeff Bertemes (NDR : il est originaire des Cantons de l’Est) se charge des vocaux (NDR : c’est également le compositeur), Jean Debry de la contrebasse, Noëlle Elisabeth Grégoire des claviers, Julien Hockers de la guitare (NDR : tous des Liégeois !) et le Breton Kevin Mahé (NDR : Nantais, ce barbu a une bouille bien sympathique) aux percus. Et ce soir, la troupe est soutenue par un invité, en l’occurrence le trompettiste Corentin Eubelen.

Leader charismatique, Jeff est un passionné. Il focalise les regards. Sur le dos de sa veste en cuir sont cousues de grandes ailes noires. Elles se déploient quand il étend les bras. Tel un acteur de théâtre, sa présence scénique est impressionnante. Il semble hanté tour à tour par Pierre Lapointe, Barbara, Bashung, Gaëtan Roussel, Aznavour et on en passe. A l’instar d’un rapace, son regard est susceptible de vous transpercer. Son attitude évoque aussi parfois Mathias Malzieu, le chanteur de Dyonisos, sans les frasques acrobatiques.

Une intro précède son entrée sur l’estrade. « Tango » ouvre le set, une compo qu’il interprète dans sa langue natale. Poétiques, ses textes oscillent entre narration et slam. Autre tango, « Le Ballet des Phasmes » est adapté à la sauce contemporaine. Les morceaux oscillent entre pop, électro, classique, valse ou tango, mais à chaque fois, LCDA a le bon goût de réadapter les morceaux (NDR : surtout les plus surannés !) à la sauce contemporaine. Comme un nouveau tango baptisé « Le ballet des Phasmes ». Et la fin de show s’emballe littéralement pour le plus grand plaisir de l’auditoire. Au cours de ce concert, le band nous a proposé de larges extraits de son prochain album, « Les Courtisanes ». Et franchement, malgré quelques petits problèmes de balance, dus aux soundcheck de l’autre podium, la prestation a été totalement convaincante.

Juno est désavantagé, car le son est carrément médiocre. Dommage ! Tant pis, votre serviteur décide d’aller prendre l’air à l’extérieur, en attendant le spectacle de Saule, qui a remplacé Nicolas Michaux au pied levé ; ce dernier ayant eu l’opportunité de décrocher une tournée en Chine…

Après avoir bourlingué pendant plus de 2 ans pour défendre son album et vécu une collaboration avec Charlie Winston, Baptiste Lalieu s’était offert une petite récréation au sein de Gonzo. Il est ensuite retourné en studio pour enregistrer de nouvelles chansons. Qu’il a décidé de présenter dans le cadre de son 'Tour No Tour' ; une manière de les tester, avant la mise en forme finale.

Les musicos ne sont pas sur le podium, mais au milieu de la foule, placée en cercle autour du band et du matos de sonorisation. Un peu comme Zita Swoon, à une certaine époque. Certains spectateurs se sont assis sur l’estrade. Baptiste aime être proche de son public. Mais le fil du micro n’est pas assez long pour faire le tour de ses musicos. Mr Bio a la pêche, ce soir et aussi la bougeotte. Quatre grattes (électriques ou acoustiques) sculptent « Je Reviens ». Mais aussi les nouvelles compos ; percus, synthés et banjo complétant l’instrumentation. Baptiste a manifestement un message à faire passer.

Entre « L'Eclaircie », « Femme Fantôme », « Delove Song », « Et pourtant Je Marche », « Nulle Part Chez Moi », « LC », « O Combien », « Comme » et « Respire », il demande à l’auditoire de voter pour son top 5. Il en tiendra probablement compte, lors du choix final des titres de son nouvel opus. A mon humble avis, il va encore en écrire de nouvelles. Peut-être ira-t-il les défendre dans le cadre d’un second 'Tour No Tour'.  

Lors du premier rappel, il nous réserve des versions acoustiques (NDR : ce banjo !) de ses standards, « Si », « Chanteur Bio» et « Dusty Man » et l’achève par « Tes Adieux ».

Le second rappel baigne à nouveau dans le folk et clôt définitivement le concert par le judicieusement intitulé « On Part ». Bref, Saule est encore parvenu à enflammer la soirée. Que demande le peuple ?

(Organisation : Centre Culturel de Silly + Silly Concerts ASBL + le Salon + le Service Provincial des Arts de la Scène)

Saule + Juno + La Cécité Des Amoureux + Céléna – Sophia + Antoine Armédan

 

vendredi, 26 février 2016 00:00

Des biscuits qui se méritent…

Candy Robbers se produisait au Salon de Silly, ce vendredi 26 février, un groupe belgo/américain établi à Bruxelles. A son actif, un Ep éponyme, publié en en 2014, et un single, « 1000 Miles », dont le clip a été primé au festival 'Clip That Beat’ aux côtés de ceux de Robbing Millions, Great Mountain Fire ou encore Stromae. Et un premier album, dont la sortie officielle est prévue pour cette année. Après avoir remporté la finale de l’Emergenza (NDR : devant Feels !), en 2015, tremplin qui s’est déroulé à l'Orangerie du Botanique, le combo représentera la Belgique cet été, dans le cadre du festival ‘Taubertal’, à Rotenburg, un événement auquel participe 20 pays.

Pas grand monde dans la salle pour accueillir Candy Robbers. Tout au plus une cinquantaine de personnes. Le line up du band implique le drummer Remy Polfliet, le guitariste Axel Olson, le chanteur/gratteur (NDR : ce barbu à la bouille sympathique se sert d’une semi-acoustique) Maxime Rosenberg (NDR : c’est aussi le leader !), la claviériste/choriste Florence Theys et la (nouvelle) bassiste Bo Waterschoot.

Le set s’ouvre par « Oscilliations », un extrait de l'Ep. Maxime joue de la guitare à la manière de Matthew Irons. Ses riffs sont tour à tour doux ou atmosphériques. Puissante, bouleversante, chaude ou veloutée, sa voix est capable de monter très haut dans les aigus ou descendre très bas dans les graves. Pas de cuivres, comme sur disque ; ces sonorités sont reproduites par les synthés. 

Lorsqu’elle emprunte des intonations funkysantes ou jazzyfiantes, la voix de Maxime lorgne davantage vers celle de Mark King (Level 42). En fin de parcours, « Running Away » autorise un duel entre cordes.

La version quasi-acoustique de « 1000 Miles » est un vrai bonheur. La voix de Max est enrobée de chœurs féminins. L’instrumentation est soignée. Les interventions de drums sont légères et précises. Et la mélodie est contagieuse. « Come On » réverbère des sonorités surf, une compo très radiophonique. « Strangers Out Of Time » adopte un profil subrepticement reggae, nonobstant la présence de la slide. « Tango Dancer » baigne au sein d’un même climat. Quoique soul et autoritaire, la voix féminine appuie alors impeccablement celle de Max. Un inédit ? « Holler ». Des clapotis émanent du bord de la six cordes pour « Sorry », avant que les percus ne fassent monter la sauce.

Funkysantes, les grattes secouent « What You Searching For », dans l’esprit de Nile Rodgers. Et au bout d’une heure, « Beast Is Wild », clôt le set. Le nouvel album, « Cookie Jar », est exclusivement en vente lors des concerts. Pas de distribution officielle pour l’instant. Les biscuits se méritent ! Pour vous les procurer, vous devrez vous rendre à l’une des distributions consenties lors des concerts de Candy Robbers…

(Organisation Le Salon de Silly + Silly Concerts)

samedi, 06 février 2016 00:00

Discovery Box III : samedi 6 février 2016

Il s’agit déjà de la troisième édition du Discovery Box, un petit festival qui se déroule dans la salle communale Baudouin IV, à Braine-Le-Comte. Cet événement est organisé par l’association Organic. Ce soir, The Experimental Tropic Blues Band constitue la tête d’affiche. C’est la toute dernière date du combo le plus déjanté de la scène belge, avant qu’il ne rentre en studio pour enregistrer son quatrième elpee. En général, fin de tournée, les artistes n’hésitent pas à se lâcher ; et Jeremy (alias Dirty Wolf ou Dirty Coq) ne va pas s’en priver. Un deuxième podium, de dimension respectable, a été installé, devant la scène principale. Elle est destinée à accueillir les artistes. 

(run) SOFA ouvre donc les hostilités. Un trio carolo réunissant le chanteur Antoine Roméo, le guitariste Julien Tassin et le drummer Wilson Rose. A cet instant, on ne dénombre qu’une cinquantaine de personnes dans la salle. Evidemment, le chanteur invite le public à s’approcher de l’estrade. Pas facile d’entamer un festival, quand il y a si peu de peuple. « Intro » (of course !) ouvre le set, un instrumental atmosphérique qui tient la route. Le bassiste est gaucher, mais ce n’est pas Macca ! Antoine –chapeau vissé sur la tête– débarque ensuite sur les planches pour attaquer « Champignon ». Dès « Let Me Stay », il empoigne une gratte électrique. Si sa voix peut envoûter, elle manque quand même de relief. Peu importe, elle colle à la musique du band. Antoine ne tient pas en place et arpente le podium de long en large. Avant que ne se produire un coup de théâtre. Le drummer abandonne ses fûts et cède ses baguettes au photographe. Un relais, ma foi, judicieux, car le remplaçant se révèle plutôt doué à la batterie, alors que Wilson se prend pour mime Marceau, sans pour autant avoir le visage grimé de blanc. L’expression sonore évolue alors au cœur d’un cocktail de math rock primaire et de psychédélisme. Single, « Papillon » se singularise par son riff de guitare agressif et une voix légèrement vocodée. Un morceau dont la vidéo nous replonge carrément au sein des 70’s (voir ici

Ilydaen embraie. Il vient de publier un album baptisé « Maze ». Ce power trio, qui pratique une forme de post/math/rock aux relents métalliques de nature scandinave, implique le chanteur/bassiste Erick Braun, le guitariste Daniel Schyns et le drummer Anthony Leusch. Les musicos sont issus de La Calamine et rencontrent un franc succès au Grand-duché de Luxembourg, en Allemagne et aux Pays-Bas. Instrumentalement, la précision des instrumentistes est manifestement germanique. Donc irréprochable.

Dès les premiers accords de gratte dispensés par Daniel sur « Lux » –et ils sont incisifs– on est scotché par sa dextérité. Il semble hanté par Steve Vai, Jeff Beck et Joe Satriani à la fois ! Notre regard se focalise le plus souvent sur son manche. Sa technique est sidérante ! Faut dire qu’il peut aussi compter sur une section rythmique particulièrement solide. Tour à tour sauvages, percutantes, atmosphériques, les compos défilent comme de véritables claques. Quoique agressif, « 1/121 » se distingue par son sens mélodique, les vocaux achevant le morceau par une intervention délicatement atmosphérique. Une belle surprise !

La salle se peuple progressivement, mais ne dépassera jamais la barre de la centaine de spectateurs. La dernière fois que Thyself s’était produit en ces lieux, il n’y avait que 4 personnes pour les applaudir. Faut dire que c’était juste après les attentats de Paris. Ce soir, l’auditoire est quand même plus conséquent. Constitué de barbus, ce quatuor namurois réunit les gratteurs Florestan Thiry et Benoit Petit, le drummer Ulysse Wautier et le bassiste Lucas Serruya. Le premier assure le lead vocal. Les deux derniers les chœurs. Les musicos reconnaissent pour influences majeures Radiohead, Portishead, James Blake, Archive, Alice in Chains et Queens of The Stone Age. Un Ep éponyme à l’actif de ce combo, dont la musique oscille entre l’alt et le post rock. Et un album est en préparation. Lauréat du concours Verdur Rock et finaliste du Concours Circuit, il s’est produit dans le cadre de l’édition 2015 du festival ProPulse.

Le set s’ouvre par « Framus » et « Behind Clouds », deux morceaux qui font la part belle aux six cordes. Une des grattes est frémissante, l’autre plus sauvage. Tout au long de « Behind Clouds », la voix est atmosphérique. Caractérisé par son intro post rock, « Wasted All » lorgne carrément vers Archive. Plus accessible, « Come To Pray » est un titre plus pop et sucré, à la rythmique légèrement reggae. Sympa comme prestation !

Pour le concert de The Experimental Tropic Blues Band –qui fête ses 15 ans d'existence– aucune setlist n’a été prévue. Le trio achève sa tournée consacrée au concept ‘The Belgians’. Il s’attend donc à des projections pendant le show. Les trois musicos s’installent dans la fosse et attaquent immédiatement le répertoire. Jeremy a décidé de faire le show. Il annonce que nous sommes tous réunis pour parler d'une sujet difficile : l'amour. Pour lui, c’est important ! Il va d’ailleurs insister à de nombreuses reprises sur cette question. Et invite tout le monde s’exécuter. Son système 3 pièces le démange. Il ne l’exhibera pas, car la tirette semble coincée. Grand amateur de gingembre, il incite à pratiquer le Gang Bang. La pression commence à monter, surtout du côté de quelques meufs qui semblent particulièrement excitées. Sans pour autant passer à l’acte. Devil D'inferno est intrigué par les frasques de ses compères. Qui va lancer le premier riff ? Il doit imprimer le tempo. Dirty Coq continue de tailler une bavette avec les spectateurs, alors que les deux autres se lancent dans une ancienne compo. Place ensuite à une sorte de rockabilly improvisé. Jean-Jacques reprend le contrôle, mais dès le titre suivant, Jeremy entre dans un nouveau délire et sollicite un ticket. Lors d’un blues old school les deux sixcordistes s'affrontent en duel, manche contre manche. J-J souffle dans son harmo, alors que Dirty Wolf complimente les filles. Il empoigne la bouteille d’une d’entre elles et avale d’une bonne rasade de moinette. Il déteste la bière et préfère le Jack Daniel's. Résultat, il recrache le liquide au sol. Il extrait de sa poche arrière ‘un baby bamboo’, c’est-à-dire une sèche au gingembre. Dès qu’il l’a allumée, l’odeur nauséabonde emplit l’espace. Il vocifère dans le micro. Et nous fait croire que n’est Noël. Il invite Boogie Snake à produire un riff sur sa gratte. Ce dernier s'exécute. C’est le moment choisi par le trio de se lancer dans un titre de garage/rock burné, au cours duquel Jeremy glisse quelques mots en français : ‘Hey baby, si tu veux faire l'amour avec moi, tu dois être agile et mobile’. Place ensuite à une version originale d’un titre de Run DMC. Jeremy signale que le band a pas mal voyagé, mais confesse que les plus bizarres, ce sont eux. Ce délire va durer pendant deux bonnes heures, au cours desquelles on aura droit à des titres de leur répertoire, pas mal de reprise de standards de l’histoire du rock’n’roll et même à des jams. Lors de l’une d’entre elles, un spectateur récupère le micro de J-J et s’improvise quatrième membre du band. Un vrai show de rock’n’roll !

(Organisation : Centre Culturel de Braine Le Comte)

The Experimental Tropic Blues Band + Thyself + Ilydaen + (run) SOFA + ex-Zero Tolerance for Silence

 

samedi, 27 février 2016 00:00

En pensant à David Bowie…

Rover est le pseudo de Timothée Régnier. Il a pas mal bourlingué au cours de sa jeunesse. Son paternel bossait au sein d’une compagnie aérienne et se déplaçait en Rover. Ce qui explique le choix de ce nom de scène. Il a vécu aux Philippines, en Suisse, en Allemagne, aux States (NDR : il a fréquenté le même lycée que deux musiciens des Strokes, Nikolai Fraiture et Julian Casablancas) et au Liban (NDR : où il a monté un groupe de rock, en compagnie de son frère), avant de revenir en France, privé de visa. En Bretagne, très exactement. C’est là que sa nouvelle aventure a commencé. Eponyme, son premier elpee est paru en 2012. Et son second, « Let it glow », l’an dernier. C’est cet opus qu’il est venu défendre au Splendid de Lille.

La salle est déjà bien remplie, quand votre serviteur débarque vers 19h30. Initiative sympathique, un responsable de la sécurité, vient installer une dame à mobilité réduite, en front stage. De sa voiturette, elle va vivre petit moment de bonheur…

Et c’est Bel Plaine qui se charge du supporting act. Un duo français réunissant Antoine Blond et Morgan Renault. Les deux compères se consacrent aux vocaux. Mais l’un gratte une guitare semi-acoustique et l’autre, une électrique. Le tandem a terminé l’enregistrement de son album. Il sera éponyme et devrait sortir au cours de cette année.

Le set s’ouvre par « Walter Castillo » et nous raconte l’histoire d’un voyageur qui traverse l'Amérique du Sud. A l’instar de son patronyme, les musicos nous invitent très souvent à sillonner le monde. Ils nous réservent une version  ‘unplugged’ du single « Lifeboat », tout simplement une chanson d'amour. Suivant les morceaux, ils chantent dans la langue de Molière ou de Shakespeare. Les accords de grattes sont précis. Les voix sont harmonieuses. Les mélodies contagieuses. Leur folk lumineux et atmosphérique est manifestement hanté par Simon & Garfunkel…

Une grande et assez haute estrade accueille Sébastien Collinet, qui se consacre aux claviers (piano, synthés) et machines. Régulièrement, il descend de son pied d’estale pour épauler Timothée. Armé d’une gratte électrique, ce dernier s’installe au centre. Bâti comme une armoire à glaces, il est vêtu d’un épais blouson de cuir et chaussé de lunettes fumées. Son backing group implique également Arnaud Gavini aux drums et Edouard Polycarpe à la basse ainsi qu’aux synthés. Faut dire que Rover est aussi bien à l'aise dans le registre pop/rock qu’électro.

Pendant l’intro d’« Along », il s’installe devant le podium destiné aux synthés. La face avant s'illumine de lumières rouges. Des néons sont combinés aux différents micros. Ils oscillent du rouge au bleu, en passant par le blanc, suivant les sensations éprouvées par les artistes. Timothée remercie tout simplement le public d'être présent.

Sa voix de crooner est capable de grands écarts, rauque et ombrageuse quand le morceau s'électrise, atteignant des hauteurs vertigineuses, lorsque l’émotion l’exige. Mais elle peut également redescendre et devenir douce, éthérée ou lancinante. « Odissey » rend un premier hommage à feu David Bowie.

La setlit ne néglige pas « Aqualast », le single qui a fait connaître l'artiste. « Champagne » s’ouvre par un solide solo de batterie, avant que Sébastien, descendu de son nuage, ne vienne embrayer sur sa gratte semi-acoustique. Plus électro, « HCYD » libère quelques envolées atmosphériques. Timothée monte derrière l'estrade et tapote sur le clavier tout en modulant son timbre vocal sur les nappes de synthé. Les accès de basse sont ronflants. Rover évoque ses origines bretonnes avant d’attaquer « Trugar ». Une spectatrice lui rétorque que le concert se déroule dans le Pas de Calais. Tout en plaisantant, il l’invite à continuer de filmer et s’amuse de la plaisanterie. Le public applaudit. Plus rock, « Full Of Grace » s’autorise quelques incursions dans l’ultime œuvre de Bowie, « Blackstar ». C’est le second hommage à cet artiste incontournable de l’histoire du rock…

Lors du premier rappel, Timothée interprète d’abord « Let It Glow », en mode piano/voix. Puis étale toute sa technique à la six cordes. Et du second, il nous réserve une superbe version du « Dancing With Myself » de Billy Idol. Mais lui est encore vivant. Ou presque…

(Organisation : Vérone Productions en accord avec W Spectacle)

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