Mustii avant que la fête ne soit finie…

L'auteur, compositeur et acteur Thomas Mustin aka Mustii représentera la Belgique au Concours Eurovision de la chanson avec son nouveau titre « Before The Party's Over », un hymne à la vie, à la fois fragile et puissant. Le titre –comme la vie elle-même– est…

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Dernier concert - festival

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

vendredi, 15 janvier 2016 00:00

Pas des mots, mais des billets bleus…

Pour accueillir Baaba Maal, l’Ancienne Belgique est en configuration semi-flex. Ce qui permet de laisser un espace dans la fosse pour danser. La diaspora sénégalaise est bien présente. Toutes les jolies dames ont revêtu leurs plus beaux habits lors de cette sortie nocturne. Si un gang de grands méchants devait passer ce soir à l'AB, il y aurait de belles parures en or et diamants à dévaliser. Le spectacle se déroulera devant 4 à 500 personnes.

Issu d'une famille de pêcheurs, Baaba Maal est sénégalais. Agé de 63 ans, il est originaire de Podor, au Nord du pays, sur les rives du fleuve Sénégal. Après avoir transité par divers groupes, il séjourne à Paris, pour y étudier la musique occidentale au Conservatoire. C’est en 1985, qu’il fonde Daande Lenol ('La Voix Du Peuple'), en compagnie de son ami malvoyant, Mansour Seck, un combo qui mêle instrumentation traditionnelle, contemporaine et chants pulars. En 1990, lors d’une tournée européenne, il est découvert par Peter Gabriel, qui l’invite à participer aux sessions de son album « Passion ». Il bosse aussi en compagnie de Hans Zimmer sur la B.O. du film « La Chute du Faucon Noir », et collabore, entre autres, avec Brian Eno, Tony Allen et U2. Grande voix de l'Afrique, son engagement dépasse largement le cadre musical puisqu'il est aujourd'hui représentant du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Baaba vient de publier son onzième opus, « The Traveller », qu'il est venu défendre ce soir. Un disque pour lequel il a reçu le concours du poète insulaire Lemn Sissay ainsi que de membres de Mumford and Sons.

Sur les planches on remarque la présence d’une batterie, en arrière-plan, au centre, et de chaque côté des percussions africaines ainsi que des claviers, sur le flanc gauche.

Le show s’ouvre un quart d’heure plus tôt que prévu. Les costumes sont aussi colorés sur scène que dans l'assemblée. Un brouhaha surprenant et de timides applaudissements couvrent l’entrée en scène de l’artiste. Baaba Maal se sert d’une gratte acoustique aux cordes en nylon. Sa voix est puissante et fascinante ; elle semble même planer au-dessus de l’assemblée. Il chante en wolof. Le premier morceau s’étale sur plus de 12 minutes. Des roadies viennent installer le griot Mansour Seck, musicien qui l’accompagne depuis l’époque de Lasly Fouta, groupe au sein duquel les deux amis ont énormément tourné en Afrique et à travers le monde. Baaba signale que les voyages sont enrichissants. Mais certains sont la conséquence de guerres, et elles doivent cesser. Il évoque également le soutien qu'il a eu lors du décès de son fils. Une belle leçon d'humanité de la part de ce grand voyageur. Lors de cette tournée, il a entraîné deux Américains (un bassiste et un guitariste), deux Britanniques (des percussionnistes, dont le seul blanc –un Londonien– double aux claviers) et un Cubain (le drummer). Baaba essaie de nous faire croire qu’ils sont d’origine sénégalaise… La set list embraie par un blues qui nous entraîne à travers les grandes plaines de sable du Nord-Est de l'Afrique. Les percus sont encore discrètes. Baaba nous parle du fleuve Sénégal qui constitue la source de prospérité essentielle pour son peuple. Et il relate cette description dans la langue de Molière.

Nous entrons ensuite dans le delta du Sénégal au rythme de sonorités afropéennes, dynamisées par les interventions des percus et du drummer. A l’instar du répertoire de Fela Kuti, les morceaux son longs, mais jamais ennuyeux. On s’enfonce ensuite plus profondément au cœur des forêts de l'Afrique de l'Ouest. Baaba quitte son siège et commence à arpenter le podium de long en large. Le concert monte alors en puissance. Quelques spectateurs montent alors sur l’estrade pour y déposer quelques billets bleus à ses pieds (NDR : cette tradition africaine est le signe que le public est satisfait de la prestation de l'artiste).

Au fil du set, les gradins se dépeuplent, car les spectateurs viennent se fondre dans la masse des danseurs…  

Mais, comme signalé en début d’article, la richesse de ce show, c’est l’osmose entre instrumentation traditionnelle et contemporaine. Il y même des synthés atmosphériques et une boîte à rythmes, mais l’ensemble, toujours au service de la mélodie, tient parfaitement la route. Le tempétueux « Fulani Rock » et l’hymne tranchant « War », au cours duquel Lemn Sissay scande son texte engagé et militant, constituent certainement deux des morceaux les plus percutants. A contrario, « One Day » et la divine ballade « Kallajo », s’avèrent les plus paisibles. Mais c’est « Cherie », un titre plus ancien, chanté tour à tour en wolof ou en français, qui va mettre le souk dans l'auditoire…

(Organisation : Ancienne Belgique)

mardi, 12 janvier 2016 00:00

Psyché/folk !

Premier concert pour votre serviteur en 2016. Un set acoustique –enfin presque– que va nous livrer Lylac. C'est-à-dire un des projets d’Amaury Massion (NDR : l’autre, My TV Is Dead, est plus rock et électrique). Il est venu défendre son deuxième opus, « Living By The Rules We’Re Making ». Sur les planches, il est soutenu par deux violoncellistes. Soit Merryl Havard, qui a également participé aux sessions d’enregistrement de l’elpee, ainsi que Thècle Joussaud, qui avait apporté sa contribution au premier LP, « By A Trees », sorti en 2012. Le backing group implique également le sitariste Joachim Lacrosse et le flûtiste Quentin Manfroy.

Au milieu du podium, on remarque la présence d’un siège haut ? Juste devant, sur une petite estrade, est posée une pédale destinée aux percussions électroniques. Et de chaque côté, s’appuient deux grattes. Une folk aux cordes en métal et aux sonorités plus claires ; et une classique aux cordes en nylon, le plus souvent jouées en picking (NDR : propice au flamenco !) Et derrière se dresse un synthé. C’est l’espace réservé à Amaury. Le set de Lylac peut commencer.            

Amaury est seul, collé sur sa chaise, armé de sa guitare classique, pour attaquer le mélancolique « My Bird », le titre qui ouvre le nouveau long playing. La Rotonde n’est pas sold out. Le public est assis, même dans la fosse. Nous sommes un peu à la maison pour « Home Again ». Normal, les titres semblent se succéder dans l’ordre chronologique ? Merryl Havard s’installe à droite et amplifie cette impression de spleen à l’aide son violoncelle. Amaury possède une très belle voix, susceptible de vous déchirer l’âme.

La première partie du spectacle est terminée, et en débarquant avec son sitar, Joachim Lacrosse va nous entraîner dans un périple à travers l’Inde. Pendant que Joachim accorde son instrument, Amaury insiste sur le sexe masculin de cet instrument. Fou rire général. Mais on est alors rapidement plongé au cœur d’un climat largement psychédélique, réminiscent du « Magical Mystery Tour » des Fab Four. A moins que ce ne soit dans celui de Moaning Cities, un autre combo bruxellois qui se sert également de cette forme de luth.

Cap ensuite vers le Nouveau Continent. Pour faire escale à « Mexico », avant de parcourir les grandes plaines de l’Ouest des States. Sensation que reflète « Lilac Wine ». Ecrite en 1950, par James Shelton, cette chanson a été popularisée par des écorchés vifs comme Nina Simone et Jeff Buckley. Thècle Joussaud vient d’apparaître, flanquée de son violoncelle. Amaury interprète l’une ou compo dans la langue de Voltaire, dont « Rome », « Le temps des amants » (NDR : c’est un titre d’un film de Vittorio de Sica) et « La Revanche Du Léger », une ballade signée Zoé, qu’il a chantée au festival d'Astaffort (NDR : c’est dans le Lot et Garonne) devant Francis Cabrel. Amaury nous le signale. Il siège derrière les ivoires pour permettre à Quentin Manfroy de montrer tout son talent à la flûte. Et tout particulièrement sur « Going West », un morceau à l’issue duquel il est d’ailleurs chaleureusement applaudi.  

Tous les musicos sont au poste pour le dernier titre, « I Forget Who I Am », une compo dont les interventions du sitar nous replongent dans le psychédélisme. Mais toujours sur une trame folk !

Lors du rappel, on aura notamment droit à « The Island », le magnifique « Tree », une nouvelle fois « Mexico », sous un line up au grand complet et en hommage à David Bowie, la reprise de son « Space Oddity ».  

(Organisation : Botanique)

Jupiter Bokondji est né en 1965, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo. En compagnie de son groupe, Okwess International, il tourne sur le continent africain, dès le début des nineties. C’est au moment où il se forge une belle popularité, que la guerre civile éclate dans son pays. Pour échapper à la violence, certains membres du combo se réfugient en Europe, mais Jupiter, revient au bercail. Ce qui va accroître sa popularité. Ainsi, en 2006, il figure dans le documentaire ‘Jupiter’s dance’. Il attire alors l’attention des producteurs et musiciens occidentaux. Il est ainsi invité à participer à l’‘African Express tour’, en 2013 et publie son premier elpee “Hotel Univers”, en mai de la même année, aux Iles Britanniques, sous la houlette de Damon Albarn.  

L’édition 2015 du Couleur Café a été marquée par une invasion de musique reggae et urbaine en tous genres. Heureusement, un vent frais est venu souffler sur le festival. Il a été apporté par Jupiter Bokondji et son Okwess International, grâce à un mélange entre tradition congolaise, funk, rock et soul issue des 70’s. Un style qu’il a baptisé ‘Bofenia rock’ et qui lui permet de dispenser des messages sociopolitiques engagés au gouvernement de son pays, mais également d’inciter ses concitoyens à mieux développer leur talent tout en exploitant au mieux leur potentiel. Et c’est en toute décontraction qu’il répond aux questions de Musiczine…

Okwess International, c’est un drôle de nom pour un groupe ?

Okwess est un mot kibunda, un dialecte parlé dans le Bandundu, une province de la République du Congo. Il se traduit en français par nourriture. Et cette bouffe est internationale.

Pour concocter ton album, tu as reçu le concours de Damon Albarn. Ce qui t’as aussi permis d’assurer la première partie de Blur à Paris et à Londres. Comment s'est opérée ta rencontre avec ce grand monsieur de la Britpop ?

C’est suite au documentaire cinématographique, ‘La Danse de Jupiter’ que j’avais réalisé. Les  musiciens de Blur s’y sont intéressés et sont venus me voir au Congo ; et en même temps, ont voulu découvrir ce qui se passait sur la scène musicale. Nous étions alors en 2007 ; et c’est ainsi que tout a commencé…

Tu t’es produit au Roskilde de Danemark récemment. En fait, c’est la troisième fois que tu figures à l’affiche de ce festival. Une raison ?

C'est incroyable là-bas, les organisateurs sont très chauds à l’idée de nous inviter. Ils me contactent régulièrement. Peut-être aussi parce que j’apporte de la chaleur à leur programmation. En fait, j’y ai déjà participé à quatre reprises, dont une fois au sein du collectif  'Africa Express' (NDR : l’Africa Express a été fondé au Royaume-Uni en 2006 par Damon Albarn, le journaliste Ian Birrell et le producteur musical Stephen Budd). J’y ai vécu une formidable expérience. Elle m’a permis de rencontrer de remarquables musiciens et de me nourrir l’esprit...

Comment expliquer le succès de ton album, « Hotel Universe » ?

Sans doute, parce que le public ne s’attendait pas à écouter ce type de musique. Au Congo, il est passionné de rumba. Aussi, il imaginait sans doute que j’allais perpétuer cette tradition. Et j’ai ouvert la porte à un autre univers. Inédit. Qui suscite d’autres vocations. Tout en renouvelant la musique congolaise. 

Dans ton pays, la nouvelle génération te surnomme le ‘Général Rebelle’. Une raison ? Es-tu devenu punk dans l'âme ?

Pas seulement ! On me baptise également 'espoir de la jeunesse' ou 'troubadour'. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que ma vision des événements est différente. Que je me suis rebellé contre les aînés. Il appartient à la nouvelle génération de réécrire l'histoire du Congo et celle de sa culture. Tout ce que nos parents ont raconté, c'est de la foutaise !

Te sens-tu proche de Staf Benda Bilili, Kasai All Stars ou Konono ?

Staf Benda Bilili sont des potes. Ils regardent vers le futur. Je leur ai filé un coup de pouce, parce que leur démarche est proche de la mienne. Qu’elle s’inscrit dans le cheminement que j’ai tracé. Quant à Kasai All Stars et Konono, ils jouissaient déjà d’une certaine notoriété avant moi.

L’évolution du Congo constitue-t-elle une source principale de ton écriture ?   

Encore et toujours. Mais le Congo, c'est un monde nouveau et fertile. Pourtant, il n’est encore nulle part. Il est nécessaire de réécrire son histoire. J’y vis et je dispose de toutes les sources d’inspiration utiles et nécessaires pour y contribuer. La diversité du peuple congolais, c’est sa richesse…

Tu sembles apprécier la soul, donc les cuivres. Une raison ?

Ces instruments sont une valeur ajoutée à ma musique. Ils lui apportent du poids. A Kinshasa, 14 personnes militent dans mon backing group : section de cuivres, percussions et choeurs. Malheureusement, toute cette équipe ne m’accompagne pas en tournée, pour des motifs budgétaires. Je n’y emmène que six musiciens. C’est un problème, je l’avoue… 

Ton père était diplomate en Allemagne. Tu y as donc vécu pas mal de temps. Ce n’est qu’en 1980 que tu es retourné dans ton pays natal. Tu sembles y avoir retrouvé rapidement tes racines...

En rentrant au Congo, je me suis intéressé à la musique traditionnelle. En Allemagne, j'écoutais James Brown, Jackson Five, Boney M et toute la production occidentale. En fait mon parcours est un peu bizarre. Dès ma tendre enfance, mon esprit a été rapidement imprégné de mysticisme ; car guérisseuse, ma grand-mère m’emmenait aux cérémonies. En revenant au pays, j'ai retrouvé, dans ma chambre, un tam-tam qu’elle m’avait laissé. Elle m’a ainsi transmis son pouvoir. J’ai commencé à en jouer, et c’est alors que ma vie a pris un nouveau tournant. Car ensuite, j’ai commencé à me produire lors des obsèques et des mariages. Mon père n’acceptait pas cette situation et a voulu me renvoyer en Europe. Alors, j’ai quitté la maison familiale et j’ai commencé à dormir dans la rue, les maisons abandonnées ou les immeubles en construction. Et même dans les demeures des défunts. C’est à partir de ce moment que j’ai entamé un long périple à travers le Congo, tel un enfant impatient de découvrir la musique traditionnelle. Au Congo, on compte plus de 450 ethnies. Et chaque ethnie est divisée en sous ethnies. Quand je suis revenu du Vieux Continent, j’étais aussi curieux qu’un petit blanc décidé à se documenter sur la culture congolaise. C'est ainsi que j’ai compris qu’elle était immensément riche et inépuisable.

Te sens-tu investi d’une mission ou te considères-tu simplement comme un explorateur de sons ?

J'ai une mission à remplir. Et je l’accomplis en me produisant à travers le monde. Il y a toute une génération qui me soutient. Ce qui me réconforte. Je n’ai pas voulu faire de la musique, c’est la musique qui m’a appelé…

Un artiste comme Peter Gabriel est parvenu à populariser la musique africaine et à lui donner une visibilité internationale. Comme par exemple lorsqu’il a lancé Youssou N'Dour. Que penses-tu de son initiative.

Tous les chemins mènent à Rome…

D’origine angolaise, le kuduro commence à récolter un certain succès en Occident. Est-ce un exemple à suivre ?

Je ne connais pas le kuduro ; néanmoins, un tel engouement me réjouit. Et je ne peux qu’encourager ce type d’initiative. Les racines du monde sont africaines. Je ne suis pas le seul à le penser. S’intéresser à sa musique traditionnelle est donc fondamental. Un acte qui reflète une pensée positive… 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Les Rois Du Bord De mer

Elmer Food Beat est une formation nantaise qui a sévi fin des eighties / début des nineties. Son créneau ? Des textes qui parlent de sexe… avec humour. Parfois même au 4ème degré… EFB a gravé des hits à la pelle : « Le plastique, c’est fantastique », « Daniela », « La caissière de chez Leclercq », « Couroucoucou Roploplo », « Je vais encore dormir tout seul ce soir », « Est-ce que tu la sens », et on en passe. Et puis est responsable de prestations ‘live’ totalement déjantées. Séparé en 1993, le groupe se reforme épisodiquement, pour participer à l’un ou l’autre festival, puis décide de reprendre l’aventure, en 2006. Et a donc gravé un nouvel album en 2013, « Les rois du bord de mer ».

Première constatation, les musiciens ont vieilli et les paroles se sont un peu assagies. Pour concocter cet opus, les musicos ont invité le réalisateur artistique Matthieu Ballet (Miossec, Alain Bashung, Alexis HK.) afin qu’il se penche sur l’état de leur libido.

On y croise « Paméla », un robot à tout faire qui prend en charge l’« Electroménager » et un mec qui a le béguin aussi bien pour les blondes, les brunes que les rousses dans « Mon Coeur Balance »... entre Daniela, Pamela, Linda, Brigitte, Caroline, madame l'infirmière ou la caissière de chez Leclercq. Sur un tempo enlevé, « Le roi du bord de mer » rappelle les années ados, lorsqu’on s’envoyait en l’air sur les plages de sable fin.

Ça a la couleur d'Elmer, le goût d'Elmer et c'est du EFB ! Merci les filles ! 

« Frédéric Dard Dort » rend hommage à l’auteur des romans du commissaire ‘San Antonio’.

Entre rockabilly, pop, punk et garage, EFB s’est à nouveau fait plaisir ; un plaisir qui se savoure cependant davantage en ‘live’. Et, un nouvel LP est en préparation. Baptisé « A Poil Les Filles », il devrait sortir en avril 2016. Stay Tuned !

 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Ras Attack

Groupe de reggae, Atomic Spliff nous vient de la Cité Ardente. Un reggae particulièrement ‘roots’, dont les style oscille entre ragggamuffin et dancehall, en passant par le rub a dub. D’après le magazine hexagonal Reggae.fr, ce combo pourrait bien être la révélation en 2016.

Le line up réunit les MCs Stoneman (NDR : également sculpteur et dessinateur, ses dreadlocks lui tombent jusqu’aux chevilles) et Daddy Cookiz ; mais également le bassiste Boris Valley Colledos, le drummer Renaud Baivier, le claviériste Brieu Di Maria et le guitariste Kevin Maclot.

Des sonorités cosmiques ouvrent cet LP. Cet « Intro » annonce l'arrivée d'Atomic Spliff sur la Planète Terre (NDR : un clin d’œil au fil « Mars Attack » !) Ces extraterrestres débarquent de la planète Ras (NDR : comme Rasta ou rasé, car quatre des musicos ont la boule à zéro). Le titre maître est caractérisé par un refrain contagieux. Place ensuite aux présentations : ‘Venus de loin pour envahir la terre. Une sono et un pistolet laser ! C'est l'invasion des hommes rouge jaune vert. Ras Attak Man dans tout l'univers !’ Les good vibes feront le reste. La musique est urbaine et a été fortement influencée par les sound systems. A travers leurs chansons, ils nous parlent tout simplement de la vie de tous les jours, avec ses joies, ses déboires, mais également ses aspects positifs et négatifs. Ecrits dans la langue de Voltaire, les textes véhiculent des messages de paix, d'amour, de respect et d'union ; mais en se servant de l’humour. Il n’existe pas de barrière entre les humains, alors que Babylon souhaite qu’ils restent chacun dans leur coin.

Plage la plus longue du long playing (6’), « Movin » permet aux musicos d’étaler tout leur talent. Une piste qui bénéficie du concours d’une section de cuivres flamboyante, Asham Band (NDR : des Anversois !) Des cuivres de nouveau bien mis en exergue sur « Personne ». Chargé de feeling, le flow des MC's est constant et nous entraîne jusqu’aux plages de Kingston, pour y partager la scène en compagnie de grosses pointures, comme les Jamaïcains Joseph Cotton et Straika D, les Londoniens Général Levy et Solo Banton (Londres) ainsi que Daddy Nuttea, Dragon Davy et Sista Netna.

Lorsqu’on est coincé dans les bouchons de la circulation, ce n’est pas la peine de courir (« Run away »), il est préférable de vivre au rythme du raggamuffin. Le phénomène jamaïcain P.Nyne vient injecter ses good vibes, tout au long de « Nous c'est rub'a'dub ». 

Plus roots, « Fixé Vers le Ciel » aborde le thème de la mort. « Dessiner Nos Vies » adopte un profil plus électro. Et l’album de s’achever par « We Ah' Digital », une piste qui mène à une console de jeux.

 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Land Of The Blind

Zion Train est un 'sound system' insulaire qui existe déjà depuis plus de 25 ans. C'est un des pionniers de la scène dub anglaise. Fondé en 1990 par les producteurs David Tench (trompette), Neil Perch (basse) et Collin Cod (melodica), son line up est à géométrie variable. Un membre semble est quand même devenu permanent : le chanteur Molara. Ce collectif insulaire propose, depuis quinze ans un dub aux influences variées et surtout propice à la danse. L'originalité de la musique de Zion Train procède de ce mix d’influences, récentes et plus anciennes, le plus souvent hétéroclites, oscillant entre les plus analogiques (donc vintage) et les plus contemporaines (donc technologiques) ; le band enrichissant le tout d’instruments à vent traditionnels. Pour enregistrer cet elpee, le trio a reçu le concours de Don Fe à la flûte, Finn Todd au mélodica, Vedran Meniga à la batterie, Fitta Warri aux percussions africaines (nyabinghi) ainsi que David Fullwood, Lucas Petter et Gianni Denitto aux cuivres. Sans oublier les invités (featurings). Et tout particulièrement les vocalistes : le Jamaïcain Fitta Warri, la chanteuse/poétesse Jazzmin Tutum, le toaster Dadda, la jeune mancunienne délurée Kathika Rabbit, le Français Daman et l’Allemand Longfingah. Dont les lyrics se consacrent à des thèmes soucieux de la planète et de la nature.  

Le périple vous entraîne de Cologne (les sessions s’y sont déroulées, dans le studio Zion Train) à Kingston et s’ouvre par « Land Of The Blind », un morceau traditionnel. Tout comme « Words Of Wisdom », de quoi vous permettre de prendre le vol suivant, si vous avez manqué le premier.

« Dirty Dunza/Go For It » est un remix du « Bloody Dunza » du célèbre Johnny Clarke. Les sonorités de flûtes sont samplées. Le step est ici assuré par le Jamaïcain Fitta Warri et la chanteuse de dub Jazzmin Tutum. Et c’est cette rencontre entre le dub dansant et la voix délicate de Jazzmin qui fait la différence. Un hit potentiel !

Kathika Rabbit pose la voix sur « We Are Water », une compo aquatique aux vagues dub alertes et entraînantes. Puis sur « More and more », une plage aux cuivres somptueux. Des cuivres qui se révèlent à nouveau remarquables, tout au long d’« Inner vision ». Et deviennent inquisiteurs sur le plus roots « No I.D. ». Une forme plus roots davantage explorée en deuxième partie de parcours.

Une rythmique saccadée dynamise « Land Of The Blind », une version ‘extended’ de « Dirty Dunza »). Les MC’s Dub Dadda et Fitta Warri sont aux commandes tout au long de « Roots Man Play/Permanent Pressure », le plus long morceau du long playing. Et aussi le plus épatant, pour les amateurs du style. Le MC Longfingah se distingue sur le plus sauvage « Raise A Dub », une piste encore une fois enrichie de cuivres éblouissants.

Après le plus paisible « Dry Your Tears », « The Great Flood – Gaia’s Tears » achève ce voyage en beauté. Débarquement dans la capitale jamaïcaine reflété par la parfaite osmose entre flûtes et cuivres. 

 

Pour enregistrer son nouvel album, Inna Modja est retournée au Mali. Et le climat qui y règne a inspiré ses chansons. Tant la guerre que le sort des femmes au Nord du pays. Mais aussi les rencontres, des joies et des douleurs que ce conflit provoque. Elle rappe même en bambara tout en creusant au cœur de ses racines (le Rail band de Bamako et les vibrations enivrantes, entraînantes et irrésistibles de l’électro-underground).

Elle se produira à l'Alhambra de Mons ce 15 janvier 2016, à l'Ancienne Belgique de Bruxelles le lendemain et à Seclin le 28 avril prochain. Sur scène, son ‘desert blues’, bien qu’empreint de sensualité, est emporté par un véritable tourbillon d'énergie…

Pour voir le nouveau clip « Bamako », c'est ici 

http://www.innamodja.com/

https://www.facebook.com/innamodjaofficiel

https://twitter.com/innamodja

 

mardi, 29 décembre 2015 00:00

Reason (a)

Auteur/compositeur/interprète, Selah Sue avait publié son premier long playing en 2011. Un disque qui s’est écoulé à 120 000 exemplaires en Belgique et plus d’1 000 000 à travers le monde. Ce qui lui a permis de décrocher 6 disques de platine.

A ses débuts, l’artiste puisait ses sources tant dans la soul, le ragga, le folk, le rock, le rap que le trip hop. Une expression sonore qu’elle mettait au service d’une voix soul aux multiples facettes.

Pour enregistrer « Reason », son second opus, elle a bénéficié du concours de deux producteurs notoires, en l’occurrence le Danois Robin Hannibal (Little Dragon, Kendrick Lamar) et le Suédois Ludwig Göransson, mieux connu pour avoir bossé auprès du trio pop HAIM ou encore du rappeur américain Childish Gambino. Les sessions se sont déroulées au sein de différents studios. D’abord en Belgique, mais également en Angleterre (Londres), en Jamaïque et aux States (Los Angeles). Un disque qu’elle a voulu davantage radiophonique, tout en se tournant vers la pop urbaine…

Subtilement funk, « Alone » rend hommage à feu Whitney Houston. « I Won't Go For More » en revient aux sources. « Reason » s’autorise quelques touches d’électro, alors que « Together » adopte insidieusement un profil drum&bass. Tout comme pour « Feel ». « The Light » et « Falling Out » nous entraînent dans la house. Childish Gambino vient poser sa voix sur « Together », une plage r’n’b aux relents hip-hop. Ivoires, synthés et chœurs alimentent « Alive », une compo au cours de laquelle la voix de Selah semble plus écorchée que jamais. Et pourtant elle demeure constamment accrocheuse, à l’instar de « Fear Nothing ». « Daddy » est dédié à son paternel qui lui a donné le goût à la musique.

Ragga et soul ‘motownesque’ alimentent « Sadness », une plage enregistrée en Jamaïque. « Right Where I Want You » nous parle d'amour. Jolie ballade mélancolique, « Always Home » est enrichie par des arrangements de violons ; un morceau aux accents bossa nova sculpté par les cordes de gratte semi acoustiques et les ivoires et que chante Sue d’une voix chargée de swing et de soul. Plus riche, « Falling Out » est dominé par les percus.

L’œuvre propose en bonus cd, quatre plages, dont le funk « Gotta Make It Last », le trip hop « Stand Back », un « Direction » de toute beauté et une version acoustique d’« Alone ». 

 

mercredi, 30 décembre 2015 00:00

Drones

« Drones » constitue le septième elpee de Muse, un disque qui a été coproduit par le trio et Robert John ‘Mutt’ Lange (NDR : c’est lui qui a mis en forme le dernier opus d’AC/DC). Une empreinte qu’on ressent très fort sur le franchement heavy « Reapers », une piste caractérisée par des accords de guitare bourrés de testostérone. Découpé en 12 pistes, l’LP recèle bien sûr le single « Dead Inside », paru en mars dernier. C’est le morceau qui ouvre l’opus.

La musique de Muse est taillée pour les stades et les grands festivals. Un concept qui agace ses principaux détracteurs. Le combo avait promis un retour aux sources. Un style plus métallique, nerveux, explosif même. Des lyrics sombres et engagés, également. Faut dire que Matthew est convaincu qu’il existe des conspirations, des sociétés secrètes et souscrit à la théorie du complot. Des thèmes qui l’inspirent pour écrire ses chansons.

Caractérisé par ses riffs de gratte sauvages et le vocal de Matt au bord du délire, « Psycho » écrase tout sur son passage. Une voix qui lorgne carrément vers Marilyn Manson sur « Dead Inside », un choix pas nécessairement judicieux et qui peut même s’avérer irritant en fin de parcours. Elle devient opératique sur « Defector » et s’identifie à Freddy Mercury sur « Revolt », se convertissant même au chant grégorien sur « Drones ».

Dominé par le piano, « Mercy » est un titre radiophonique au refrain entêtant. « [JFK] » reproduit un discours prononcé par feu John Kennedy traitant de l'esprit humain, la liberté et l’indépendance.

« Aftermath » oscille entre blues, prog et rock. Plus atmosphérique, « The Globalist » s’étale sur plus de 10 minutes et recèle de longues parties instrumentales, dont certaines nous entraînent au cœur d’un univers cinématographique, proche des westerns d’Ennio Morricone. Et lorsque les ivoires et les vocaux entrent dans la danse, ils sont en parfaite synergie.

Muse se produira au Palais 12  de Bruxelles les 12, 13, 15 et 16 mars 2014 ; mais les 4 concerts sont déjà sold out.

 

C’est Yves Barbieux, mieux connu comme leader d’Urban Trad, qui a lancé le concept des Déménageurs. Une équipe dont les musicos ne manquent certainement pas d’expérience. Sensible à des thèmes comme l’ouverture, la mixité et le multiculturalisme, elle a décidé de donner le goût à la musique (pop, rock, world, folk, chanson française, etc.) à nos petites têtes blondes. En utilisant des mots et des images adaptés à leur âge, afin de les éveiller avec douceur et par paliers. Tout en se servant de l’humour, de la danse et de l’expression corporelle ; le tout au sein d’un climat propice à l’imagination et dans la bonne humeur.

Au sein de cette équipe, Yves est entouré par la pétillante et charismatique danseuse Lili (Marie-Rose Mayele, préposée à la harpe et au violoncelle), le timide George (Jonathan De Neck, Pierre-Yves Behrin ou Didier Laloy), le curieux Nelson (Perry Rose ou Pascal Cahardonne) et le consciencieux Stoul (Thierry Hercod).  

S’adressant au enfants de 3 à 8 ans, mais également aux parents et grands parents, ce concept est développé depuis bientôt 15 ans, et vient donc de bénéficier d’une compile. Intitulée « Bonjour Tout Va Bien - Le Meilleur Des Déménageurs », elle est découpée en 16 titres, des plages extraites de « Lili Et Les Escargots » (2002), « Le Grand Carton » (2005), « Le Patamod » (20096) et « Danse Avec Les Gnous » (2014).

« Bonjour tout va bien », la journée débute en chanson. On vient de se lever, mais on est encore fatigué. Cordes de guitare et de banjo remplissent ce qui est « Caché Dans Mon Bol » ; ce qui provoque une réaction qui reflète déjà un sacré tempérament du gosse. Une flûte égaie le plus folk « Prends Un Oeuf ». « Le Téléphone Mobile » baigne dans la musique celtique ; une compo propice à la danse. Tout comme « Mon Orteil Amoureux », une chanson courtisée par fifres et tambours. Dans le même esprit, « Scottiche De La Brosse A Dents » invite également sonorités de gratte et mélodica. Manger des légumes est bon pour la santé, donc procédons à l’ouverture des portes de l'Orient ; mais l’excès nuit en tout et peut entraîner « La Danse Du Ventre ». Le soleil en a parfois marre d'éclairer la terre, alors il doit se reposer et s’autorise « La Grasse Matinée ».

La voix de Lili est particulièrement douce tout au long du paisible « C'est pas dans la poche ». « Si Ton Escargot Est Lent », booste sa coquille sur un air d’accordéon et dans un climat country. « Petit Lionceau » fait tourner la vielle à roue. « Danse Avec Les Gnous » adopte le rythme de la polka. De nombreuses percus africaines dynamisent « Le Tam-Tam Ou Mon Ventre ». « Autour De Moi » invite à respecter l’environnement.

Bonus track, « Bonjour Tout Va Bien-Live 2013 » a été enregistré en ‘live’. Et pour regarder la vidéo, c’est ici 

 

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