Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

Passenger est né en 2003. Michael ‘Mike’ David Rosenberg et son ami Andrew Philips en sont les fondateurs. Mais le groupe a splitté en 2009, malgré la réalisation d’un premier elpee. Mike décide alors de poursuivre l’aventure en solitaire, en conservant le patronyme. Il choisit l’Australie comme pays d’adoption, et se produit alors régulièrement dans la rue, seul, armé de sa sèche. Ce qui va lui permettre de décrocher régulièrement des premières parties. Il enregistre même trois albums, avant de connaître un méga hit, en 2012, « Let Her Go ». A ce jour, le titre affiche plus d’un milliard de vues sur YouTube. Depuis, Passenger est de nouveau un groupe, puisque Michael a engagé des musiciens pour l’épauler. Un quatuor réunissant un bassiste, un guitariste, un claviériste et un drummer.

Ce soir, le Cirque Royal est sold out. A 18 heures, il y a déjà une file d’attente d’une cinquantaine de mètres, avant de pouvoir pénétrer dans la salle. La tournée se déroule d’ailleurs ‘à guichets fermés’, presque partout où elle passe.

Grégory Alan Isakov assure la première partie. Comme tout au long du périple de Rosenberg. Né à Johannesburg (Afrique du Sud), ce singer-songwriter a cependant émigré à Philadelphie, en Pennsylvanie. Coiffé d’un chapeau de cow-boy, cet artiste se sert d’une gratte semi-acoustique et d’une loop machine comme percus. Et elles sont bien tranchantes. Sa voix me rappelle quelque part celle d’Angus Stone. Quand à la musique, bien que trempée dans l’americana, elle est particulièrement vitaminée…

La set list de Passenger va réserver une large place aux titres de son dernier opus, « Young As The Morning Old As The Sea ». Tous les musicos disposent d’une estrade. Seul Mike, flanqué de sa gratte semi-acoustique s’installe en avant-scène. A l’arrière, on remarque la présence d’un énorme dispositif de jeux de lumières.

« Somebody's Love » ouvre le set. Un extrait du dernier LP. Empreint de douceur et de mélancolie, cette chanson nous entraîne au cœur d’un monde féerique et onirique. Les ivoires et la guitare solo y sont bien mis en exergue. Mais c’est surtout sa voix particulière qui fascine, une sorte d’hybride entre James Blunt, James Bay et Damian Rice. Dès la chanson achevée, il salue le public. Véritable perle, « Life's For the Living » permet à la gratte de Mike de s’envoler. Il introduit humoristiquement « If You Go », un nouveau morceau. Il lui arrive d’ailleurs de plaisanter longuement entre chaque titre. Projetés depuis l’arrière, les lumières sont capables d’inonder tant la scène que les premiers rangs. Impressionnant ! Pendant « 27 » (« Whispers I »), Mike incite la foule à frapper dans les mains. Moralité, on n’entend pratiquement plus les autres musicos, surtout que le son de la six cordes du leader a gagné en puissance. Mike brille autant en solo que soutenu par son groupe. Nonobstant son humilité, il parvient à transcender l’auditoire. Un geste de la main et il réagit au quart de tour. Le reprise de « The Sound Of Silence » de Simon & Garfunkel constitue le premier moment de recueillement. Le light show devient carrément aveuglant et on a l’impression qu’un ange de lumière transparaît au cœur de la nuit.

Des lumières qui passent au rouge pour « I Hate » (« All the Little Lights »). En fin de parcours, le refrain est repris en chœur par la foule, littéralement chauffée à blanc. Il attaque « Young As The Morning Old As The Sea » en solitaire et y vide ses tripes. Il n’oublie pas d’interpréter l’inévitable « Let her go ». Ce sera un autre grand moment du show. L’adaptation du « Graceland » est superbe ! Et c’est « Scare Away the Dark » (« Whispers I ») qui clôt le show. Mike est ses musicos vident les lieux. Mais le public continue de scander le refrain en attendant leur retour. Rappel que le band accordera en l’entamant par « Home », et le terminant par « Holes ».

(Organisation : Live Nation + Botanique)

 

dimanche, 23 octobre 2016 03:00

Le jardin sidéral de Jean-Michel…

Pas mal de monde et de mouvement près de la Plaine du Heysel. Normal, Jean-Michel Jarre s’y produit ce soir. Ce qui provoque de nombreux embouteillages avant d’arriver à destination. Il devient de plus en plus pénible de rejoindre la capitale et même d’y circuler, en voiture, même un dimanche… Avoir recours aux transports en commun ? OK ! Et comment fait-on pour rentrer chez soi, après un spectacle, quand les derniers trains sont programmés bien avant 23 heures ?

Un concert de Jean-Michel constitue toujours une expérience riche en sensations au cours de laquelle les synthés sont associés aux techniques –numériques et visuelles– les plus révolutionnaires. Grâce à ses spectacles hors norme, Jean-Michel Jarre a explosé tous les records. Le 14 juillet 1979, il a ainsi réuni un million de spectateurs sur la place de la Concorde. Et il a fait encore mieux lors des concerts anniversaires à Houston (1,5 million en 1986), Paris (2,5 millions en 1990) et Moscou (3,5 millions en 1997). En 2011, il a accordé un concert dans le cadre du mariage princier, à Monaco, concert qui a été retransmis dans le monde entier. Enfin, Jean-Michel Jarre a déjà écoulé plus de 80 millions d’albums…

Tout comme Pierre Henry, son complice au sein du GRM (Groupe des Recherches Musicales), Pierre Schaeffer, sans oublier, bien sûr, les musiciens de Kraftwerk, de Can et même de Telex, il est considéré comme un pionnier de la musique électronique. Il y a plus de 40 ans qu’il s’y est investi ; tout en tirant parti, en ‘live’, des techniques de light show les plus pointues, que ce soit en se servant des lasers et plus récemment, de la la 3 D.

Agé de 68 ans, l’artiste français est venu défendre ses deux derniers projets, « Electronica Vol 1: The Time Machine » et « Electronica Vol 2: The Heart Of Noise », parus respectivement en 2015 et 2016. Quelques artistes prestigieux ont apporté leur concours à ces œuvres, dont Pet Shop Boys, David Lynch, Moby, Jeff Mills, Rone, Massive Attack, Primal Scream, Peaches, Yello, The Orb, Sebastien Tellier, Gary Numan, Cyndi Lauper, Hans Zimmer ainsi que Laurie Anderson. Pour célébrer le 40ème anniversaire de sa sortie, il publiera bientôt un troisième volume de la saga « Oxygène ».

La tournée a été baptisée ‘Electronica World Tour’. Et elle transite donc par Bruxelles, pour un spectacle unique en salle, qui réunit l’énergie d’un méga show et la profondeur émotionnelle d’une prestation en club.

La première partie est assurée par un DJ. Seul sur scène, derrière sa table et ses machines, il balance de la techno pendant un peu plus de 30 minutes. Il ne cherche pas à créer la moindre interactivité avec le public ; se contentant d’un seul signe de la main, en fin de parcours…

Ce soir, Jarre est flanqué de deux musiciens, en l’occurrence Claud Samaud et Stéphane Gervais. Le premier est préposé aux claviers, le second à la batterie électronique. Le show démarre à 20h50 par « Intro (Waiting For Cousteau) », une entrée en matière plutôt paisible. D’immenses tentures circulant sur un rail dissimulent les trois musicos. En fait, ces rideaux servent d’écrans. Lors de ce prologue, se dessinent des formes géométriques en 3 D. Rayonnant, Jean Michel fait son apparition. A l’issue des deux premiers morceaux, « The Heart Of Noise », ‘Part 1 et 2’, il vient saluer le public et présenter le spectacle. La set list ne néglige bien évidemment les classiques « Oxygène 2 », « Oxygène 4 » et « Glory / Equinoxe 4 ». Il nous présente une composition qui lui tient à coeur, « Souvenir De Chine », écrite à bord d’un avion, lors d’un périple accompli au sein de cette république populaire. On remarque la présence d’une majorité de quinquas dans la salle, mais également de nombreux jeunes. Perspicace, le Lyonnais cherche à se tourner vers l’avenir en proposant également de l’électro plus contemporaine ; à l’instar de « Brick England », opus auquel The Pet Shop Boys avait collaboré. Mais également l’avant-gardiste « The Architect » qui renvoie la techno américaine de Détroit à la cave.

Le public jeune a la bougeotte et se lève pour danser ; soit au niveau de la table de mixage ou devant la scène, entre les rangées de chaises. La sécurité renvoie rapidement tout ce petit monde devant les tables de mixage.

Son engagement politique, Jean-Michel Jarre le rappelle à travers « Exit », une plage co-écrite en compagnie du lanceur d'alerte Edward Snowden. Un combat traduit par des images vidéo du personnage délivrant son message. Ce seront les seules images personnalisées. Lors du final, « The Time Machine », après avoir enfilé des gants –ce qui peut toujours paraître surprenant– il exploite sa fameuse harpe laser. Il ne grattera sa guitare électrique, qu’à une seule reprise. En rappel, il va nous réserver « Oxygène 17 » et « Stardust ». Un set plutôt court, mais impressionnant, surtout pour la perfection de la mise en scène et la qualité des différents instrumentistes.

(Organisation : Greenhouse Talent)

Voir aussi notre section photos ici

 

 

 

vendredi, 21 octobre 2016 03:00

Une chorégraphie bien personnelle…

En septembre 2015, Mustii se produisait en supporting act de Nicola Testa, à l’Alhambra de Mons. Quels chemins parcourus par ces deux artistes depuis ! Ce soir, Thomas Mustin, aka Mustii, est en tête d’affiche au Cirque Royal. Et le concert est presque sold out.

C’est en 2015 que Mustii signe sur le label de Kid Noize, Black Gizah. Il y publie d’abord les singles « The Golden Age » et « Feed Me ». Depuis, il a gravé un Ep, « The Darknest Night », en février dernier ; et son premier elpee devrait paraître début de l’an prochain. Tout en émargeant à l’électro/pop, cet artiste est un véritable showman. Car sur les planches, il exécute une véritable chorégraphie. Et il l’avait démontré, huit mois plus tôt, lors de sa release party, organisée au Botanique. Faut dire qu’il est également comédien, rôle qu’il assume tant au théâtre que pour des séries télévisées…

La première partie est assurée par le trio bruxellois Hydrogen Sea. Comme en novembre de l’an dernier, lors du concert de Selah Sue. Le duo de base réunit la chanteuse Birsen Uçar et le multi-instrumentiste (guitare, claviers) PJ Seaux. A son actif un Ep (« Court The Dark ») et un nouvel album (« In dreams », paru en septembre) ; mais surtout ses deux singles, « Only Oleanders » et « Wear Out ». Régulièrement diffusés sur les ondes radiophoniques, ils ont permis au tandem de se faire connaître. Mais aussi de jouer à New York. Depuis, un drummer a étoffé le line up.

Sur l’estrade la formation est constituée en triangle, sans doute pour manifester sa cohésion. Mais paradoxalement, la figure est inversée, car la pointe, assurée par la vocaliste, est en retrait. Tiens elle a changé la couleur de ses cheveux. Ils ne sont plus blonds mais de couleur jais. Tout comme ses fringues.

Le set s’ouvre par un extrait du dernier elpee, « Another Skin ». Les percus sont sauvages, les beats electro, agressifs. Birsen joint le geste à la parole. Ce qu’on appelle aussi le langage des mains. Sa voix est tour à tour entêtante, susurrée, fragile, mystérieuse, limpide, atmosphérique ou puissante ; et elle colle parfaitement à l’electronica/pop visionnaire et envoûtante dispensée par la formation.

Une expression sonore qui doit autant à Massive Attack, Beach House que Little Dragon. Lorsque le claviériste empoigne sa gratte, c’est pour insérer une boucle dans sa loop machine, afin de pouvoir continuer à balancer ses beats électro. « Murky Waters » est un morceau plus dansant alors que balisé par les ivoires, « Before I Go » est un titre plus pop, sucré, accessible. Quant à « Worry », il est davantage sculpté dans le rock. Une reprise : le « Wandering Star » de Portishead. Le jeu de lumière passe alors au rouge. Bien que très personnelle, la version est superbe. PJ brandit son iPhone. En quelques secondes la foule l’imite ; et une multitude de lueurs brille dans l’auditoire. Et le set de s’achever par l’inévitable hit, « Wear Out ». Manifestement, Hydrogen Sea maîtrise de mieux en mieux son sujet…

Des rumeurs avaient circulées toute la journée, concernant une éventuelle annulation du spectacle. Mustii serait grippé. Des racontars infondés, car il va nous réserver un show de 150 minutes…

L’auditoire est chaud boulette avant la montée sur les planches du Bruxellois. Deux petites estrades sont disposées sur le podium. Une à gauche pour le claviériste/bidouilleur. Une à droite pour le drummer (NDR : c’est lui qui est grippé ; mais il est bien au poste). Thomas fait face à un véritable mur de lumières pour attaquer « Intro-21 Century Boy ». Il dissimule ses yeux sous un masque noir ajouré, créé par le modiste Elvis Pompilio. Et porte un survêtement en toile de lin au-dessus de ses vêtements en cuir. Le tout de couleur noire. Son spectacle est rythmé par sa chorégraphie. Il interpelle les spectateurs par sa gestuelle, du doigt ou du bras ; ou alors leur adresse directement la parole. Il prend régulièrement des bains de foule, serre des mains tout en arborant un large sourire. On le sent heureux c’être là ; et le public féminin semble sous son charme. Mustii aurait pu naître d’un croisement entre David Bowie et Dave Gahan, mais un Gahan qui aurait chopé le grain de folie de Jimmy Somerville. Puissante, chaude, la voix est capable de monter aussi bien dans les graves que les aigus. Il adapte le « Heroes » de Bowie », comme s’il cherchait à ressusciter The Duke, période berlinoise. Outre les 5 perles de son Ep, il nous réserve également quelques jolies ballades ténébreuses. Et il clôt magistralement son show par « Where Do I Belong », de la même manière qu’il l’avait entamé ; soit face au mur de lumières, et affublé du masque ajouré. Un spectacle royal accordé au Cirque… quoi de plus naturel…

Setlist : « Intro-21 Century Boy », « I Would Love To Save The World », « Did You Try », « The Cave », « The Darkest Night », « The Bride », « Witness », « Heroes », « People Are Running  Streets », « The Golden Age », « Aching », « Roadtrip In The Dark », « Safety Zone », « You Own Cathedral », « Feed Me », « Where Do I Belong ».

(Organisation : Botanique + Stlive)

mardi, 18 octobre 2016 03:00

A l’aise dans tous les styles…

La dernière fois que votre serviteur avait assisté à un concert de Ben Harper, c’était en 2014. Au Cirque Royal. L’artiste était accompagné par l’harmoniciste Charlie Musselwhite. Un set qui s’était enfoncé au plus profond du Bayou. Ce soir, le Californien est programmé au Club de Forest National ; la capacité de la salle est donc réduite à plus ou moins 4 000 personnes. Et elle est sold out, car le deuxième balcon a été condamné ; une tenture noire séparant d’ailleurs le poulailler du reste de l’hémicycle.

The Jack Moves assure le supporting act. Comme pour toute la tournée européenne ; un périple baptisé ‘Call It What It Is Tour’. Le premier elpee (NDR: il est éponyme) de ce duo originaire du New Jersey est paru en décembre dernier. Prévu pour 20 heures, le set démarre un quart d’heure plus tôt. Cheveux longs, pantalons à pattes d’éph’ et chaussures à hauts talons, Zee Desmondes s’installe à l’avant du podium. Il se consacre au chant et à la guitare. Il est soutenu par le drummer/producteur Teddy Powell. Mais en ‘live’, le tandem est épaulé par un bassiste (bonnet enfoncé sur le crâne) et un claviériste.

Bien funky/r&b, « Doublin' Down » ouvre le set. La voix de Zee est particulièrement soul. La frappe de Teddy est métronomique. Les interventions des claviers sont discrètes mais efficaces. On se croirait revenu au beau milieu des années 60. Et tout particulièrement au cœur de l’âge d’or de la Motown. Zee se distingue à la gratte tout au long du magistral « All My Love », une compo hantée par Nile Rodgers. Sa voix est alors empreinte d’une grande tendresse. La cover du « A Fool For You » est excellente. Pendant le langoureux « Make Love », des sonorités de clochettes s’élèvent des synthés. De quoi faire tomber en pâmoison le public féminin. Une autre reprise, le « Heavy Love Affair » de Marvin Gaye. Revue et corrigée par la formation, cette version est épatante. Et « We'Re Here Now » clôt cette excellente prestation, un morceau dominé par les synthés, que ce soit à travers les sonorités d’ivoires ou même de cuivres, reproduites par cet instrument. Dommage que le band ne soit pas un peu plus interactif…

Agé aujourd’hui de 47 ans, Ben(jamin Chase) Harper a donc décidé de remonter son premier groupe : The Innocent Criminals. Vingt-cinq ans quand même que le guitariste californien roule sa bosse. Sa musique mêle rock, folk, blues, roots, gospel, funk et reggae. Outre ce combo liminaire, il a également drivé The Blind Boys Of Alabama et Relentless Seven. Ce soir, il a donc décidé d’en revenir aux sources pour défendre son quinzième album, « Call It What It Is ». Son backing group implique le percussionniste Leon Mobley, le claviériste Jason Yates, le bassiste Juan Nelson, le drummer Olivier Charles et enfin le second gratteur Jason Mozersky, qui remplace Michael Ward depuis mai dernier

Les lumières s’éteignent vers 20h50. En arrière-plan, une toile, sur laquelle est représenté le sigle du dernier opus (NDR : une cible de tir au couleurs verte, orange et brune) de Ben Harper & The Innocent Criminals, est tendue. Deux estrades sont érigées sur le podium. L’une est destinée à Leone et l’autre à Olivier. Harper s’installe au centre, face à son micro. Soit debout. Ou assis, quand il y pose sa guitare sur les genoux. Il est coiffé d’un chapeau mou de couleur blanche. « Oppression » (« Fight For Your Mind  ») ouvre le set. La voix est douce, hantée, mais bien maîtrisée. Yates, bandana bleu lui enserrant le front, et le drummer assurent les backing vocals.

Dès « Don't Take That Attitude to Your Grave » (« Welcome to the Cruel World », 1994), Ben passe à la guitare électrique. Le public applaudit chaleureusement. Régulièrement, la main sur le cœur, il remercie la foule. Il signale que c'est un réel plaisir de jouer ce soir devant un tel public. Qui reprend les refrains en chœur. La température grimpe graduellement. Il revient à la semi-acoustique pour « Finding Our Way », un premier extrait du nouvel opus. Si la set list va puiser au sein des 15 long playings de Harper, elle va quand même privilégier le dernier en date. Pendant « In the Colors » (« Lifeline »), des lumières blanches balayent les premiers rangs de la fosse. Et Ben accorde un solo magistral de percus, en fin de parcours. Il cale sa gratte sur les genoux pour attaquer « Shine ». Il transpire de plus en plus. Aussi, il glisse un essuie éponge de couleur noire sous son couvre-chef, avant d’empoigner le micro pour aborder « Morning Yearning » (« Both Sides of the Gun », 2006). La basse compte cinq cordes. Ce n'est pas courant. Tour à tour, Ben caresse ou martyrise les siennes. Les interventions du percussionniste et du bassiste sont impressionnantes. C’est d’ailleurs en compagnie de ce dernier que Ben va opérer un duel de plus de 15 minutes. Son partenaire au banjo. Harper, à la gratte, posée sur les genoux. Une joute endiablée et terriblement excitante, démontrant ainsi que Ben est à l’aise dans tous les styles. Et le concert de s’achever par « How Dark Is Gone ».

« Burn One Down » et « Where Could I Go » sont interprétés lors du premier rappel. Mais également « Under Pressure ». Pour cette cover signée Queen/Bowie, The Jack Moves débarque, au grand complet, sur les planches. Un très grand moment au cours duquel les artistes vont littéralement vider leurs tripes.

Lors du second encore, Ben revient seul. Il s’accompagne à la sèche électrifiée pour nous réserver son « Waiting On An Angel ».

Ce soir, flanqué de ses Innocent Criminals, Ben Harper a accordé un show exceptionnel. De plus de 150 minutes. Aussi, le public a le droit d’être satisfait. Il semble même comblé. Et dans la tête de votre serviteur, résonne l’un ou l’autre refrain, qu’il fredonne secrètement, le cœur empli de joie… et il n’est pas le seul…

(Organisation : Live Nation)

Voir aussi le reportage photos consacré au concert accordé par Ben Harper & The Innocent Criminals, à Lille, ce 20 octobre, ici.

 

 

 

dimanche, 23 octobre 2016 19:50

Katel au temps du cinéma muet…

‘On dit des rêves qu'ils sont faits ainsi, que les longues et intenses histoires que nous y vivons ne durent dans la réalité que quelques fractions de secondes’.

Par son nouveau clip, Katel continue de jouer avec notre perception du temps. Elle plonge dans les archives de films muets des années 20. Les personnages féminins incarnent très souvent les rôles principaux, tout en soufflant un vent de liberté !

Réalisé par Robi, « À l'aphélie », le nouveau clip de Katel nous replonge au sein du cinéma du début du XXème siècle. Et pour le visionner, c’est ici

https://youtu.be/rcJLAhBTO44

http://www.katel.fr/

Ce soir, l’AB accueille Steel Panther, un groupe qui perpétue l’héritage du ‘Sex, drugs and rock’n’roll’. En avril de l’an dernier, il se produisait au même endroit. Et son concert était sold out. Rebelote pour ce mercredi 12 octobre.

Avant le set, votre serviteur assiste à une conférence de presse/interview réalisée par Johnny Jailbait et Pete Da Bomber. Au Huis 123. Le chanteur Michael Starr et le bassiste Lexxi Foxxx ont accepté de répondre aux questions des deux spécialistes du style. Michael porte un t-shirt au nom de son band ; un bandana mauve lui enserre les cheveux. Lexxi se pâme derrière un miroir de couleur lilas. Au cours de cet entretien d’une trentaine de minutes, la paire va se distinguer par son humour décalé. Faut dire que leur heavy rock pullule de clichés cocasses et sexistes inspirés des eighties. Parmi leurs expressions favorites, en ‘live’, figure un certain ‘Hey girl's, put your titten’. Ils adorent la drague et, ne vont pas tarder à le démontrer, en faisant la cour à une jolie dame, assise aux premiers rangs. Incorrigibles ! 

Après avoir retiré son précieux sésame, votre serviteur file au balcon pour se réserver une place de choix.

Inglorious assure le supporting act. Il est 19h30. Cette formation insulaire est née en 2014. Objectif ? Faire revivre un passé glorieux incarné par Whitesnake, Deep Purple, Def Leppard, Led Zep, Bad Compagny, Judast Priest et consorts.

La voix de Nathan James est aussi puissante que celle de Richard Halfort. Outre le chanteur, le line up implique le bassiste Colin Parkinson, le drummer Phil Beaver ainsi que les guitaristes Andreas Eriksson à Wil Taylor. Le premier à la lead, le second à la rythmique. Début août, le combo avait servi d’opening act lors de la journée métal, dans le cadre des Lokerse Feesten. Son nouvel elpee est attendu pour 2017 ; cependant, la set list va essentiellement puiser au sein du premier opus (NDR : il est éponyme).

En intro, les haut-parleurs diffusent le célèbre « Won't get fooled again » du Who (NDR : c’est également le générique de la série télévisée 'Les Experts : Miami'). Les musicos en profitent pour s’installer. Les six cordes sont bien grasses et huileuses. Incisives aussi. Tout en dégoulinant de testostérone. Les percus sont puissantes. On se demande même si le drummer ne va pas finir par trouer les peaux de ses fûts. Tout au long de la cover du « I Surrender » de Rainbow, le spectre de Ritchie Blackmore se met à planer. Faut dire que la voix de Nathan est alors très proche de celle de son maître. Une deuxième reprise, le « Fool For You Loving » de Whitesnake. Et ici, c’est plutôt celle de Coverdale qui commence à rôder. Au bout de 45 minutes, le constat est implacable : du sang ‘deeppurpelien’ coule dans les veines d’Inglorious (pour les photos, c’est ici)

Les roadies évacuent le matos sis à l’avant-scène. Le rideau rouge se ferme. Un fait devenu plutôt rare à l’AB. Le concert de Steel Panther est prévu pour 20h45. Il débute pile à l’heure. La tenture se lève. Et le set s’ouvre par le « I Love It Loud » de Kiss. Le bulldozer américain est en marche. Et il risque bien d’écraser une foule venue en masse. Les musicos affichent des looks bien ‘glam’ : bandanas de couleurs dans les cheveux et pantalons en latex : mauve pour Lexxi, noir et argenté pour Michael, noir et orange pour Satchel. Ce dernier pète la forme. Il se balade de gauche à droite en exhibant sa Gibson de couleur verte et noire. Lexxi a pris soin de déposer sa trousse de maquillage sur sa gauche, afin de pouvoir se refaire une beauté. Ses cheveux ondulent, grâce à un ventilateur placé devant lui. Michael ressemble étrangement à David Lee Roth. Il déménage littéralement sur l’estrade. A travers ses gestes, sa chorégraphie est bien calculée. Il est partout. Constamment en interactivité avec les premiers rangs, il se focalise quand même sur les meufs. Satchel libère des riffs huileux de sa Gibson rutilante tout au long de « Eyes Of A Panther » (« Feel The Steel »). Alors que la voix de Michaël décolle dans les aigus, Satchel et Lexxi assurent des chœurs de luxe. 

Tout au long du mélodieux « Just Like Tiger Woods » (« Balls Out »), Michael invite le public à balancer les bras ; un mouvement qu’il accompagne à l’aide de son pied de micro. Satchel lève régulièrement la jambe pour appuyer son riff. Lors du brûlot « Party Like Tomorrow Is The End Of The World » (« All You Can't Eat »), une communion totale s’établit entre le public et les artistes. Les lumières se rallument. Avant la question existentielle (NDR : ou qui tue, selon) destinée aux nanas : ‘Hey girl's, put your titten’ (Trad : hé les filles montrez vos seins !’). Dans la fosse, quelques unes grimpent sur des épaules de mecs et s'exécutent. Un petit grain de folie qui permet au set de repartir de plus belle sur « Asian Hooker ». Et si dans la salle les spectateurs remuent, ils ne se lancent pas dans des pogos. Faut dire que la musique des Californiens ne s’y prête pas tellement.

Seul sur le podium, Satchel se réfugie derrière les fûts ; et pendant 10 minutes, il va faire son show en interprétant les plus grands standards du rock, à la guitare. Une forme de medley épinglant tour à tour « Smoke On The Water », « The Trooper », « Iron Man », « Sweet Child O' Mine », « Breaking The Law » et « Master Of Puppets ». Satchel a tout compris de la technique des Slash, Steve Vai, Joe Satriani, Eric Clapton et Eddie Van Halen. Et à l’issue de son exercice de style, il sera longuement applaudi. Les 3 autres loustics reviennent sur les planches pour « I won't suck itself ». Digne de Van Halen ! Michael s'époumone sans pourtant altérer sa voix. Il descend dans la fosse et serre de nombreuses mains.

Satchel troque sa Gibson pour une bonne vieille gratte semi acoustique afin d’attaquer « She On The Rag ». Et le résultat est probant. Michael s’installe sur un siège haut. Stix descend de son estrade, empoigne un IPhone et commence à y jouer des claviers. Lexxi en profite pour se refaire une beauté. Avant « Girl From Oklaoma », une jeune fille est invitée à monter sur les planches pour participer au chant. Elle s’appelle Liesbeth. Et quoique intimidée, elle ne s’en sort pas mal du tout derrière le micro. Puis une vingtaine de gonzesses sont conviées à faire la fête, sur l’estrade, pendant « 17 Girls In A Row ». Très rock’n’roll ! Et plutôt hot. Car à l’issue de cet épisode, Satchel noue plusieurs soutiens-gorge laissés sur le sol par quelques unes d’entre elles, autour du manche de sa 6 cordes.

Un set de près de 120 minutes, y compris le rappel de deux titres. Un spectacle impressionnant, particulièrement au point et à l’humour parodique, humoristique et quand même libertin. C’est ce que le public souhaitait (pour les photos, c’est ).

(Organisation : Ancienne Belgique + Live Nation)

lundi, 03 octobre 2016 03:00

Dans les griffes de Major Lazer…

Agée de 27 printemps, MØ, aka Karen Marie Ørsted, est une jeune chanteuse danoise. Dans sa langue natale, son pseudo signifie ‘jeune fille’ ou ‘vierge’. Son style est souvent comparé à celui de Grimes, Purity Ring ou Twin Shadow. Un style sucré qui mêle soul, pop, electronica et hip hop. Mais c’est avant tout une vocaliste. Qui s’est illustrée à travers de nombreux succès et tout particulièrement lors de sa participation au mégatube de Major Lazer et DJ Snake, « Lean On », un titre qui, à ce jour, a dépassé plus d'un milliard sept cent millions de vues sur YouTube. Ce soir, elle est venue défendre les compos de son futur deuxième elpee, un opus qui a de nouveau reçu le concours de Major Lazer.

Le supporting act est assuré par Moonlight Matters, aka Sebastiaan Vandevoorde, un dj gantois résident du Studio 54 à Anvers. Son set est plutôt classique ; mais sans pour autant s’enflammer, le public se montre quand même réceptif…(Pour les photos, c'est ici

Le décor est somptueux. Une toile noire est tendue en arrière-scène sur laquelle sont inscrites en lettres blanches, le patronyme de l'artiste. Au centre, des rampes lumineuses vont dynamiser l’intégralité du spectacle, tout particulièrement grâce à l’aide de leds de couleurs différentes, dont on retiendra surtout celles reproduisant le ‘M’ et le ‘Ø’. Trois estrades sont installées en triangle. A gauche s’y plante le claviériste, au milieu, le guitariste (Ronni Vindahl), et à droite, le drummer.

En guise d’intro, une déferlante de stroboscopes prélude l’arrivée de la vedette, toute vêtue de noir. Elle retire cependant rapidement sa veste pour laisser apparaître un body de couleur chair. Bien coordonnés ses déhanchement focalisent tous les regards. Sa voix est haut perchée, aiguë même.

Le set s’ouvre par deux extraits du premier long playing, « Waste Of Time » et « Slow Love ». Le drummer libère y toute sa puissance. Inévitablement, les beats électro embraient. MØ salue son auditoire (NDR : c’est sold out, ce soir, il faut le préciser) composé, en majeure partie, de midinettes dont l’âge doit osciller entre 15 et 25 ans. Parmi lesquelles figurent de nombreuses et nombreux Vikings. Une gratte adopte une tonalité hawaiienne tout au long de « Slow Love ». Avant que le morceau ne se teinte de funk, un peu à la manière de Bronsky Beat. Le spectre de Jimmy Sommerville plane. Et on a l’impression de replonger au cœur des eighties.

Mais le concert prend son véritable envol à partir du hit « Kamikaze ». La jolie Scandinave est omniprésente sur les planches. Elle touche les mains des spectateurs sis aux premiers rangs, mais son attitude se révèle particulièrement professionnelle. « Riot Gal » et « All I Do » sont de nouvelles compos. Ce qui n’empêche pas la fosse de se transformer en véritable dancefloor. Plutôt pop, « Fire Rides » lorgne davantage vers Aluna George voire Chvrches…

Vitaminé, « Walk This Way », un titre électro/pop particulièrement dansant, incite l’artiste à rejoindre –prudemment quand même– la fosse. Pas sûr que ce soit spontané ! D’autant que certains backing vocaux semblent programmés par les machines. Il y a même un certain décalage entre la voix naturelle et les surnaturelles… Quand elle attaque le tube endiablé « Maiden », on est totalement convaincu du talent de , comme gymnase. Ce morceau est bien sûr, celui qui l’a fait connaître et lui a permis d’enflammer les dancefloors. Un grand moment du show au cours duquel l’interactivité entre la belle et la foule est total.

Lors de « Pilgrim », un titre plus lent et plus pop, MØ décide de reprendre un bain de foule. De retour sur l’estrade, elle aborde « On And On ». Puis s’autorise une première cover, celle du « Cold Water » de Major Lazer. Logique ! (NDR : Justin Bieber qui avait également prêté sa voix à ce morceau n’est évidemment pas de la partie). Très dansant, « True Romance » est une autre nouvelle compo. Le show arrive en fin de parcours. Et pendant « Final song », MØ se lance dans un exercice de crowdsurfing.

Cinq minutes après la fin du concert, elle revient sur le podium et nous réservera encore trois titres, dont une autre reprise de Major Lazer, l’inévitable « Lean On », qui vient clôturer une prestation de haut vol. (Pour les photos, c'est )

(Organisation : Ancienne Belgique + Live Nation)

vendredi, 23 septembre 2016 03:00

Une ‘release party’ réussie…

Affiche psychédélique, ce soir au Botanique. Pas d’herbe ou de substance pharmacologique en vente, ni de minibus ‘power flower’ devant l’entrée de l’édifice. Et encore moins de pantalons à pat’ d’eph, parmi les spectateurs. Simplement deux formations qui proposent une musique qui trempe dans l’acid rock. Et c’est sold out depuis quelque temps déjà…

Combo helvète, Forks (NDR : traduisez fourchettes) assure la première partie. Et Moaning Cities, la tête d’affiche. Il a organisé sa ‘release party’ d’un elpee dont il a rôdé ses compos pendant quelques mois, en se produisant à travers l’Europe, y compris lors des festivals. 

Quand on s’intéresse à la Suisse, on pense d’abord au chocolat, aux montres et au gruyère ; et accessoirement à ses artistes qui brillent sur la scène musicale. Et pourtant des Stephan Eicher, Sophie Hunger, LiA, Patrick Juvet ou Krokus jouissent d’une belle notoriété internationale. Forks est issu de Vevey, près du lac Léman. Fondé en 2012, il a eu l’opportunité de servir de supporting act pour The Dandy Warhols et Black Rebel Motorcycle Club, au sein de sa Confédération…

Ce soir, le line up de Forks est réduit à un trio. Pas de trace de la chanteuse/guitariste. Le combo est donc limité à l’autre gratteur Mehdi Benkler, au drummer Joel Bovy et au bassiste Pacifique Vuillemin. Et il va proposer trois longues compositions expérimentales.   

Tout d’abord « Lake ». D’une durée de 7’ sur disque, le morceau en atteint plus de 10 sous sa version ‘live’. Bien qu’aventureux, il est bien équilibré. Progressivement, on entre dans l’ambiance. Et lorsque les riffs de grattes libèrent toute leur puissance et que les drums impriment un tempo à la fois lourd et percutant, les morceaux lorgnent alors vers le stoner. Mais un stoner particulièrement électrique et vintage. Ensuite « Hannah » et « Last Control », deux extraits du second elpee. Ce dernier bénéficie du concours de Valérian des Moaning Cities aux vocaux. Le spectre des Doors y plane. Une forme de transe s’installe. Elle en devient même hypnotique…

On attend donc Moaning Cities, au sein duquel Melissa Morales se charge des drums depuis l’an dernier. Valérian Meunier au chant et à la guitare, sa sœur Juliette, aux vocaux et à la basse ainsi que Timothée Sinagra, à la gratte et au sitar, sont toujours au poste. C’est donc leur deuxième long playing « D. Klein », que le groupe est venu défendre tout en célébrant sa ‘release party’.

Melissa s’est installée fièrement à droite sur une estrade, derrière ses fûts. Il est 21 heures, et le band bruxellois aborde tout en douceur, le nouveau single « Insomnia ». Mais rapidement, les grattes se révèlent agressives. Très caractéristique, la voix de Valérien baigne au sein d’un registre très 70’s. Sa sœur libère quelques cris ou incantations chamaniques. Les musicos changent régulièrement d’instruments et même de place ; ainsi, la fratrie vient se planter à gauche pour attaquer « Vertigo Rising » et dans la foulée, « Vertigo Rising Bis ».

Timothée empoigne son sitar et s’assied sur les planches, en position tailleur (c'est le moment que votre serviteur attendait). Le périple vers l'Orient transite par le Taj Mahal et le long du Gange, pour « Easter ». La foule agglutinée aux premiers rangs semble onduler comme les flots du fleuve sacré. « Please To Lose » est manifestement hanté par la bande à Jim Morrison. A moins que ce ne soit par le Velvet Underground. Plus lent, « Sex Sells », nouveau titre, adopte bien un profil velvetien. La section rythmique est bien en phase, et tout particulièrement la basse qui se met à vrombir. Juliette focalise toute l’attention de l’auditoire, tout au long de « Daggers », l'épilogue du nouvel opus. Les titres défilent et après « Roots and Roses », ode au festival du même nom, auquel le band a déjà participé, « Drag » achève le set proprement dit, avant que le rappel –prévu de toutes manières– nous réserve « Solitary Hawk ». C’est ce qu’on appelle une ‘release party’ réussie !

Setlist : « Insomnia », « Vertigo », « Vertigo Bis », « Easter », « Please To Lose », « Sex Sells », « Daggers », « Autobhan », « Algiers », « Born Again », « Expected To », « Roots And Roses », « Drag », « Solitary Hawk »

(Organisation : Botanique)

vendredi, 19 août 2016 03:00

150 minutes, sans chichis…

Le Moulin Fantôme se situe près des étangs du Coeurq. Cet endroit transpire le rock'n'roll. Pas pour rien que la signature de Paul McCartney figure dans le livre d’or, un livre d’or que le proprio, Phil, est très fier de vous montrer. Ce soir, une soirée très particulière va s’y dérouler. Elle est proposée par un groupe suisse répondant au nom de The Rambling Wheels. Fondé en 2003, il est issu de Neufchâtel. Le dernier artiste helvète qui y a foulé les planches n’est autre que LiA ; et il avait fait un véritable tabac…  

L’auditoire est constitué de mélomanes avertis. Mais le concert démarre avec 45 minutes de retard sur l’horaire prévu. Faut dire que le public ici n’est guère ponctuel. D’ailleurs, en début de set, il est plutôt clairsemé ; cependant, il finira par bien remplir la salle. Les musicos sont vêtus de Levi’s retenus par des bretelles et ont enfilé des chemises de couleur noire. Seul le drummer est coiffé d’une casquette bien yankee. Il ne leur manque que les chapeaux pour ressembler à des cow-boys. Quoi qu’il en soit, leur attitude est particulièrement cool. Les pseudos choisis par les musiciens sont cocasses. Jugez plutôt : Wheels au chant et à la guitare, Mr Jonfox à la basse, Mister I. aux claviers et Fuzzy O'Bron aux drums. La scène n'est pas très large, mais chacun y trouve sa place. Trois albums à l’actif du quatuor, dont le dernier est paru l’an dernier. Et un single gravé en juin 2016, qui fait l’objet d’un clip vidéo, « Stories Upon Your Lips » (voir ici

La set list va puiser au sein de l’ensemble de la discographie du band, soit « The Thirteen Woman Of Ill Repute » (2014), « The 300'000 Cats Of Bubastis » (2011) et « Furry Tales » (2009).

« Giving All The Gold » ouvre les hostilités. Très old school, le morceau puise ses sources à la fois chez Led Zep et The Killers, alors que la voix évoque Steven Tylor, le chanteur d’Aerosmith.

Le son est léché et précis. Une véritable horlogerie suisse. Le café concert est de mieux en mieux garni. Mais dehors, la température est estivale, et une partie de la foule préfère savourer la musique extra-muros, car le cadre y est magnifique.

Psychédélique, l’intro de « Somewhere To Go » est rogné par les claviers. Le spectre de Ray Manzarek (The Doors) se met à planer ; mais progressivement, le morceau prend de l’épaisseur et se charge d’électricité, les riffs de Wheels se chargeant d’entretenir ce climat électrique. Plus pop, « Runing After Time » est amorcé par les ivoires, un titre dont les sonorités nous replongent dans les eighties. Le chanteur/gratteur invite la foule à se rapprocher de l’estrade. Au fil du concert, ses interventions aux cordes sont de plus en plus présentes. Et tout particulièrement sur « Shadows we've Become ». « Interstellar Riot », est interprété en mode guitare/voix ; et la compo passe bien la rampe, d’autant plus qu’en fin de parcours, percus, piano et gratte s’emballent dans un bel ensemble. Et la prestation de s’achever, après 75 minutes, par « Wake Up ». C'est la fin. Enfin pas tout à fait, car à l’issue de ce spectacle, tout le monde se retrouve dans le jardin.

C’est le moment propice pour se désaltérer, autour d’un brasero ; moment choisi par Wheels pour s’illustrer sur un ukulélé. Mais manifestement, les musicos de The Rambling Wheels n’ont pas envie d’aller roupiller. Aussi, ils décident de revenir dans la salle pour accorder un rappel de plus d’une heure quart. L’horloge indique 2 heures, lorsque ce deuxième concert s’achève. Finalement, le combo aura accordé 150 minutes de prestation. Sans chichis !

Organisation Julien Farinella (Art-I) + Le Moulin Fantôme

vendredi, 09 septembre 2016 03:00

De l’émotion, de l’intensité et du voyage

Il s’agit du concert de la rentrée au Botanique ; et il amorce une longue saison qui s’achèvera peu de temps après les Nuits 2017. Pour accueillir Sam Beam, Jesca Hoop et en supporting act, Erika Wennerstrom, il y a tout au plus 300 âmes dans la salle...

L'association entre Sam Beam et Jesca Hoop n'est pas neuve. Non seulement Jesca a déjà assuré les premières parties d'Iron & Wine, dont Sam est le leader, mais les deux comparses (NDR : ce sont des amis, pas un couple) ont enregistré ensemble « Love Letter For Fire », un elpee paru chez Sub Pop en avril dernier.

Erika Wennerstrom est originaire de Dayton, en Ohio. Outre sa carrière solo, elle milite au sein de Heartless Bastards, un combo qui pratique du rock/garage. Ce soir elle est seule, armée d’une gratte semi-acoustique. Pendant une demi-heure, elle va nous proposer un cocktail de rock, de folk et de country. Et elle donne tout ce qu’elle a dans les tripes. D’ailleurs, elle injecte tellement d’émotion dans ses chansons, que lors d’une d’entre elles, elle ne parvient pas à la terminer. Et elle a beau remettre le couvert, elle a manifestement un blocage. Bien que timide, l’artiste possède un joli timbre de voix. Et une douce mélancolie émane de ses compositions, des compos très susceptibles de nous entraîner à travers grandes plaines de l'Ouest…

Le décor est sobre. Sur l’estrade on remarque la présence de deux grattes semi-acoustiques et de deux électriques. Les premières sont destinées à Sam. Les secondes à Jesca. Pieds nus, cette dernière est vêtue d’une longue robe jaune. Dès les premiers accords, on se rend compte que les deux musicos sont très complices. D’abord attentif et recueilli, le public va finir par se montrer enthousiaste. Faut dire que Sam ne manque pas d’humour. Et entre chaque chanson, il ne s’en prive pas, déclenchant parfois l’hilarité générale.

Dépouillées, les compos puisent bien sûr dans le denier opus du duo, mais également au sein du répertoire d’Iron & Wine et de Jesca. Mais c’est la conjugaison des harmonies vocales qui fait vraiment la différence. Car elles sont tellement empreintes de douceur. Parfois, elles me font même penser à Simon & Garfunkel. Et dans ce registre, « Bright Lights And Goodbyes » constitue un des sommets du concert. Il n’y manque qu’un orchestre philharmonique. Une reprise des Bee Gees : « Islands In The Sream ». Fallait oser, quand même. Les étoiles descendent du plafond et le light show vous illumine de mille feux. Et lorsque le train est sur les rails, on se laisse alors bercer par le roulis des compos folk, country et americana.

En rappel, Sam Beam and Jesca Hoop vont nous réserver une curieuse cover du « Love Is A Stranger » d’Eurythmics. Bref, à l’issue d’un spectacle de 90 minutes, on peut affirmer que le public était conquis. De l’émotion, de l’intensité et du voyage, c’est tout ce qu’il demandait et qu’il a obtenu...   

(Organisation : le Botanique)

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