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Jérémie Malengreaux

Jérémie Malengreaux

mardi, 01 juillet 2008 21:07

In Silico

Originaire d’Australie mais expatrié à Londres depuis 2003, Pendulum nous propose son nouvel opus, “In Silico”, un disque qui fait suite à “Hold Your Colour”. Le groupe de drum n’ bass a cependant décidé de changer d’orientation en ajoutant diverses influences dans sa solution sonore. Rock tout d’abord. Dans l’esprit de Linkin Park, Muse ou encore Tool. Mais également dance et electro. Un cocktail particulièrement explosif mais également unique en son genre.

Titre d’ouverture, “Showdown” s’ébroue sur un rythme dance-floor rehaussé par la présence d’une voix. Mais très rapidement, le chanteur retourne dans l’ombre afin de laisser la place à de la drum n’ bass. Et on en a pour toute soirée. Ou presque ! “Different” risque de faire sourciller les fans de Prodigy. Motif ? Une étrange similarité rythmique avec son “Slap My Bitch On”. Les morceaux sont longs. La plupart durent plus de cinq minutes. Etait-il d’ailleurs nécessaire d’en remettre chaque fois une couche ? En éludant quelque peu la matière première, les plages –plus courtes alors– auraient évité une certaine sensation de lassitude, en fin de parcours. “Propane Nightmares” et “Granite”, les deux singles de l’album sont évidemment beaucoup plus abordables. S’il est clair que les puristes de la d&b risquent fort de ne pas trop apprécier l’orientation dance-floor, il faut reconnaître que l’expérience opérée par Pendulum s’avère très intéressante.

Alors que la première moitié de l’elpee accentue l’aspect drum n’ bass, la seconde se révèle davantage rock. L’instrumentation libère encore ses effets dus aux distorsions électroniques, et le synthé est bien évidemment de la partie, mais le rythme change. Et les mélodies s’adaptent en conséquence. “The Other Side” rappelle même la bande à Matthew Bellamy, alors que “Mutiny” est traversé de soli de guitare sculptés dans le hard rock. On a même droit à de la sèche sur “9,000 Miles”, même si l’ensemble épouse à nouveau un profil plus drum n’ bass que rock n’ roll.

On pardonnera à « In Silico » les quelques bémols comme la longueur des titres et une certaine répétitivité, mais cet opus est finalement d’excellente facture. En outre, il devrait plaire tant aux amateurs de drum n’ bass que de rock. D’ailleurs les remarques procèdent probablement des grandes attentes que les médias projetaient sur le groupe après leur excellent “Hold Your Colour”. A écouter et à voir absolument.

 

mercredi, 25 juin 2008 00:15

A Painting Or A Spill (EP)

Marble Sounds est le dernier projet de Pieter Van Dessel, personnage également impliqué au sein de Plastic Operator. Dans un style totalement différent du duo electro-pop, le groupe sort son premier Ep intitulé “A Painting Or A Spill”. A la fois doux et mélancoliques, les quatre titres de ce disque naviguent dans les eaux paisibles de l’indie rock. Bien qu’il ait été enregistré à Montréal (Pieter y a séjourné quelques années avant de revenir dans le ‘plat pays’), il identifie un son ‘bien de chez nous’. En effet, la musique de Marble Sounds s’inscrit parfaitement dans la lignée des groupes flamands et hollandais contemporains. Pas étonnant, donc qu’on y recèle des similitudes avec des formations comme This Beautiful Mess ou encore Brown Feather Sparrow.

Hormis “Something that we’d never do”, coécrit en compagnie d’Ivy Smets, il est le responsable de l’écriture (lyrics et musique) de tous les morceaux. Cependant, Van Dessel n’est pas seul pour mener ce projet. Il a ainsi reçu la participation de Johan De Coster (Soon) à la batterie ; mais également de collaborateurs circonstanciels : Alexandre Champigny à la guitare (“Redesign”), Ivy Smits aux vocaux (“Something that we’d never do”) ainsi que du chanteur/compositeur canadien Baptiste aux backing vocaux (“Redesign” et “Good occasions”).

Un début plus que prometteur pour Marble Sounds, mais également un  artiste à surveiller de très près.

 

mardi, 17 juin 2008 03:00

2

Les Semifinalists ont tout simplement intitulé leur album, “2”. Eponyme, le premier avait fait un tabac. A cause de style psycho-pop. Depuis, la formation a emprunté une nouvelle direction musicale. La mixture proposée par le trio londonien puise son inspiration au sein de courants issus des années 80, comme la new wave, le funk et le disco, mais aussi dans le shoegazing électronique visionnaire. Rien d’étonnant dès lors de déceler des similitudes avec des groupes de cette époque ; et en particulier Staflyer 59 (NDR : pour le shoegazing) et encore Joy Electric en matière d’électronique. Et pour faire plus original encore, les sessions d’enregistrement se sont déroulées dans des endroits plus insolites les uns que les autres : une cabine sise près d’un lac gelé du Wisconsin, les rues de San Francisco ou encore les faubourgs de Chicago.

L’opus s’ouvre par “Our Body”. Les synthés dominent le sujet et annoncent la couleur quelque peu rétro de l’elpee. Malgré son solo de guitare, “Last Pretending” s’adresse d’abord aux dance-floors. Le sample audio utilisé au début de “Loud Heart” me rappelle ces petits pianos à 20 touches convertibles en calculatrice. Oui, celui qui vous a permis de composer vos premières et peut-être dernières partitions. Les vocaux ne sont pas assurés par Ferry Gouw, mais Adriana Alba ; histoire de varier les plaisirs, mais également d’apporter davantage de dynamisme à la compo. Dans l’ensemble, les chansons sont bien construites. Fluctuantes aussi, sans pour autant tomber dans le patchwork. Malheureusement le groupe semble perdre son ‘mojo’ vers la moitié du disque. En effet, à partir de cet instant, les chansons commencent à se ressembler et à perdre leur originalité et personnalité. Bien sûr, certains groupes font pire, se contentant de nous ressasser la même soupe, en boucle, pendant cinquante minutes. On peut donc considérer que les Semifinalists ont déjà fourni un bel effort en se montrant à la hauteur de leur sujet une bonne moitié de l’elpee ; mais comme le début était de toute bonne facture, il me semble tout à fait normal de manifester une certaine déception. 

En tout cas, si vous êtes fans des années 80, quelques moments chéris de votre passé risquent de vous revenir à la mémoire, même si le combo leur a insufflé une coloration plus moderne.

mardi, 17 juin 2008 03:00

Driving Out Of Focus

Alors que pour l’instant la Suisse nous rappelle à son bon souvenir en tant que coorganisatrice de l’Euro 2008, sachez que cette nation ne se limite pas à accueillir des supporters venus des quatre coins de l’Europe, encourager vingt-deux joueurs courir derrière un ballon. Il existe également une scène pop/rock florissante. Et Genève a ainsi enfanté Commodor.

Un trio constitué d’Adriano Perlini (guitare / chant), de Tim Robert-Charrue (basse / claviers) et de Christophe Henchoz (batterie). Intitulé “Driving Out Of Focus”, leur opus est découpé en huit fragments. Huit titres évoluant au sein d’un (post) rock noisy, rageur et puissant, mais mélodique. La presse spécialisée estime qu’elle emprunte à Young Widows son énergie sèche, et à Unwound son groove malade ; cependant leur solution sonore trahit des similitudes bien plus flagrantes avec des groupes comme Ventura, Trauma ou encore Frodus. Surtout pour les sonorités brutes à la limite dissonantes de la guitare et des vocaux rêches, proches de la vocifération. Le tout dynamisé par des drums épileptiques, particulièrement énergiques et surplombé par une ligne de basse bien présente. Des caractéristiques qui communiquent à cet opus studio, une coloration très ‘live’, pure, naturelle et imparfaite.

Un elpee solide et homogène, alternant moments calmes et endiablés. En outre, Commodor se réserve l’un ou l’autre trip instrumental, utilisant même parfois des patterns répétitifs qui cumulés au timbre discordant conduisent à –sans vouloir être péjoratif– un lavage de cerveau...

“Driving Out Of Focus” constitue donc un très bon début pour des Genevois qui viennent enrichir une nouvelle scène helvète de plus en plus dynamique...

 

jeudi, 29 novembre 2018 11:24

The Peaceful Riot

Créé en 2006, Empyr a déjà fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, ses membres affichent une fameuse carte de visite. Le line up implique ainsi Benoit Poher (Kyo) au chant, Florian Dubos (Kyo) au chant et à la guitare, Frédéric Duquesne (Watcha) à la guitare, Benoît Julliard (Pleymo) à la basse et au chant ainsi que Jocelyn Moze à la batterie. Rien d’étonnant dès lors que les majors se soient précipités pour signer le jeune groupe. Finalement, c’est SonyBmg qui a remporté la palme. Et c’est sous son égide que vient de paraître leur premier elpee, intitulé « The Peaceful Riot ».

Première surprise, Empyr a choisi de s’exprimer dans la langue de Shakespeare, histoire de dépasser le cadre de son territoire hexagonal et de ses quelques satellites perdus à droite et à gauche. En outre, il a pris soin de concocter des textes plus intelligents. L’aventure Kyo a suffisamment souffert de cette carence ; et puis au fil de l’âge, la maturité s’acquiert naturellement.

Musicalement, leur rock est puissant, énergique, très ‘heavy’, flirtant parfois avec le screamo ou le neo metal ; mais elle se limite au flirt ! Car on y retrouve également des climats atmosphériques dignes des Deftones et un sens mélodique emprunté tantôt à Radiohead, tantôt à Smashing Pumkins. Ajoutez-y quand même une bonne dose de piment. Bien sûr, Empyr n’offre rien de neuf ; et vu le nombre de groupes militant au sein de cette catégorie, on aurait plutôt tendance à faire la moue. Cependant, si ce combo ne débarque pas d’outre-Atlantique, c’est bien au pays de l’Oncle Sam et sous la houlette de Ken Andrews (A Perfect Circle, Beck, Jimmy Eat World) que les douze plages –d’une longueur totale de 50 minutes– de The Peaceful Riot ont été enregistrées et produites. Le son est d’ailleurs plus léché et franchement différent de ce qui nous est proposé chez nous. Alors, ouvrez grands vos pavillons !

L’album s’ouvre par “God Is My Lover”. Guitare et voix plantent le décor. La basse entre en scène et augure une suite plus musclée. Il faut une bonne minute avant que le reste du groupe ne rejoigne les éclaireurs. Mais à cet instant, plus rien ne les empêche de lâcher la purée, définissant ainsi une fois pour toutes le style musical d’Empyr. Plus pop, « New Day » constitue le titre radiophonique de l’elpee. “Birth” porte encore les stigmates d’un certain passé. Celui du chanteur. Sans pour autant être calqué sur son ancien projet. L’ambiance est plus calme, mais en même temps triste et sombre. Elle invite l’auditeur à entrer pleinement dans cet univers et à s’y identifier. Malgré la mélancolie qui en émane, “Birth” est probablement un des titres qui boosteront nos rockeurs en avant. “Tonight” et “The Voice of the Lost Souls” déménagent davantage. Au cours de ce dernier morceau, Benoît Poher hurle dans un style neo-metal, alimenté par des guitares décoiffantes. Et la ballade “Forbidden Song” nous réserve un peu de calme (NDR : avant la tempête ?), même si elle monte judicieusement en puissance et en temps opportun.

Dans l’ensemble, “The Peaceful Riot” est un disque de bonne facture. Les parties vocales sont parfaitement équilibrées. Le tracklisting ne souffre pas d’une trop grande linéarité et évite surtout d’enchaîner des plages trop semblables. Enfin, la production est irréprochable. Reste à savoir si ces qualités techniques seront suffisantes pour compenser la carence d’originalité. C’est au public d’en décider. Toujours est-il qu’Empyr a probablement encore de beaux jours devant lui.

 

dimanche, 01 juin 2008 03:00

FestiNeuch 2008 : dimanche 1er juin

Dès onze heures, ce dimanche matin, des familles entières sont arrivées aux Jeunes Rives. Explication : pour la troisième année consécutive, le dimanche du festival est orienté ‘familles’. La musique s’ouvre davantage au grand public (des plus jeunes aux plus âgés). Et l’événement permet ainsi à papa, maman et junior de profiter des spectacles, tous ensembles, plutôt que d’abandonner quelqu’un à la maison pour se charger du baby-sitting. Au programme, une série d’activités spécialement conçues pour les enfants (NDR : du concert aux activités ludiques, en passant par les stands ‘découverte’ ou encore de grimage). Une formule qui semble fonctionner, vu le nombre impressionnant de ‘petits hommes’ gambadant un peu partout sur le site.

Mais le festival ne se limite pas à la tranche 5-12 ans. Heureusement pour nous. C’est au sein d’une ambiance de ‘musique du monde’ que s’achève donc cette huitième édition du FestiNeuch. Pour la circonstance les organisateurs ont programmé des groupes comme Elandir, Florence Chitacumbi, Robe ou encore Julien Revilloud Trio. Après deux journées bien remplies, la fatigue commence à se faire sentir. En outre, votre serviteur a attrapé la crève (NDR : avis aux imprudents, si vous sortez d’une after party à 4 heures du mat et que vous avez bien transpiré, n’oubliez pas d’enfiler un pull). Il se contentera de couvrir les concerts les plus importants, tout en jetant avec plaisir une oreille aux quatre coins du site.

Direction donc le ‘Chapiteau’ pour assister au collectif de ska suisse, I Skarbonari. Suisse sur papier peut-être, mais ses membres viennent d’horizons aussi divers que l’Italie, le Brésil ou encore le Canada. J’avoue avoir émis quelques ‘à priori’ sur ce show. C’est donc sans grand enthousiasme que je m’y suis rendu. Pourtant, Mirko et sa bande auront tôt fait de balayer tous mes doutes. Loin du ska classique, le combo propose une musique festive imprégnée d’influences italiennes et sud-américaines. Et pour l’occasion, le line-up est renforcé par une section cuivres, un batteur et une accordéoniste, afin d’éviter aux cinq membres de base de devoir changer d’instrument en cours de route. Ces permutations peuvent parfois être perturbantes pour un groupe ; mais elles ne semblent pas gêner nos musiciens, surtout pas le chanteur et guitariste Mirko Dallacasagrande, qui n’arrête pas de remuer. Il court d’un côté à l’autre de la scène. Il monte sur sa chaise –bien sûr, c’est pour mieux voir la foule de la haut– et parfois retourne s’y asseoir. Il alterne chansons et histoires traitant de voyages imaginaires autour de la terre ; et il invite les spectateurs à participer à ses aventures. Le groupe parvient à faire danser petits et grands, festivaliers, VIPs, membres du staff et presse dans la joie et la bonne humeur sur un ska tantôt proche d’une bossa nova, tantôt à l’aide d’une solution sonore proche du jazz ou du funk. I Skarbonari a donc transformé ce chapiteau en café-théâtre ; et déjà près de 7.000 personnes s’y sont rassemblées.

Rokia Traoré nous vient du Mali. Sa musique jette un pont entre l’Occident et l’Afrique. La chanteuse est soutenue par un orchestre composé de métis. Sa voix est séduisante, envoûtante. Pourtant, le public rencontre quelques difficultés à entrer dans la danse (c’est bien connu : rares sont les Occidentaux qui ont le rythme dans la peau). Tous souriants, les musiciens prennent leur pied. Ils tentent quelques petites chorégraphies, tout en soignant leur prestation. La bonne humeur qui règne fait vraiment plaisir à voir et donne envie d’en savourer davantage. Et immédiatement après le solo époustouflant du bassiste, la chanteuse et sa choriste enchaînent par une danse typiquement africaine. Un vrai régal ! En fin de parcours, l’artiste diffuse un message de réconciliation. Elle invite chacun à mettre le passé africain entre parenthèses (colonisation, esclavage, ...), afin de repartir ensemble. Du bon pied. En regardant vers le futur.

Wax Tailor a le privilège de clore les débats sur la Lacustre. Un Français considéré aujourd’hui comme une valeur montante. Il est épaulé par une chanteuse, une flûtiste et une violoncelliste. Le décor a été aménagé. Sur le plateau, deux énormes meubles en bois blanc, mais dans un style quelque peu ancien, ont été installés. Le DJ, bidouilleur incontesté, surfe entre le trip hop, le jazz, la soul, le funk et le hip hop. La rencontre entre la musique électronique et l’instrumentation basique est épatante. Le public est ébahi. De nombreux spectateurs demeurent immobiles. Les yeux écarquillés ils semblent envoûtés. Vêtue de son kimono noir et blanc, la chanteuse séduit par son style à la fois classique et glamour. Bien sûr, le combo ne bouge pas beaucoup sur les planches, mais son set d’une heure a tout à fait convaincu.

Malheureusement il faut choisir entre le concert de Wax Tailor et de Goran Bregovic. Enfin, entre la fin du set du premier et le début du second. Cette dernière option sera probablement la meilleure. En effet, alors que la foule, agglutinée au premier rang et les yeux rivés sur l’estrade, guette l’arrivée du compositeur et de son orchestre constitué de quarante personnes, c’est dans notre dos que le départ est donné. Un air de trompette et de cor retentit à l’arrière droit du chapiteau. Tout le monde se retourne. Que se passe-t-il ? Une réponse à gauche. On assiste ensuite à un jeu de questions/réponses musical entre les musiciens de gauche et de droite, qui se rapprochent petit à petit du podium en se frayant un chemin parmi la foule compacte. C’est l’ovation, le public est aux anges ! Pendant que la plupart des yeux (NDR : et des oreilles) sont tourné(e)s vers les acteurs de cette invasion, la chorale et les autres musiciens en profitent pour grimper discrètement sur scène. Quel début de concert ! Goran fait fort ; et pourtant, le spectacle ne fait que commencer. Vu la présence de 40 personnes sur le podium, une petite description s’impose. Tout d’abord en avant-plan, l’homme, sa guitare et son ordinateur. Il est accompagné, à sa droite, par un percussionniste et chanteur dont la joie et l’entrain donnent presque les larmes aux yeux tellement c’est beau à voir. Derrière eux, au centre, s’installe une chorale masculine. Ses membres sont fringués de costards et portent des nœuds papillon. Tout comme l’équipe des instruments à cordes (violons, violoncelles, ...), postés de part et d’autre. Entre la chorale et le maître évoluent les cuivres, vêtus de costumes traditionnels tsiganes. Enfin, sur la gauche et un peu en avant, on distingue deux choristes bulgares habillées également de tuniques folkloriques. Et comme une image vaut mieux qu’un long discours, n’hésitez pas à faire un tour dans la section des photos pour vous forger une idée plus représentative de l’orchestre. Pendant près de 120 minutes, les milliers de festivaliers présents seront bercés ou remués au son de musiques, tantôt solennelles et compositions personnelles signées par le chef de file, tantôt empruntées à la musique populaire, militaire (“Chargeeeeez!”), voire même à des slogans publicitaires (comme la pub consacrée à Haribo, par exemple). Responsable de plusieurs B.O. de musique de films, le boss est accompagné de son orchestre ‘Wedding and Funeral Orchestra’ (en français : orchestre de mariages et d’enterrements). Ils ont lancé l’assaut sur le FestiNeuch et ne s’arrêteront que deux heures plus tard, pour clôturer en beauté cette huitième édition par le traditionnel « Kalashnikov ». C’est une vague monstrueuse d’applaudissements que la foule réservera au collectif. Et le public n’en est toujours pas revenu de ce qu’il a vécu.

Il est environ 22 heures, quand le MC nous annonce la fin officielle du festival. Il invite les festivaliers à s’attarder sur le site jusque minuit pour éviter toute confrontation avec les supporters portugais. Ils sont venus nombreux (par milliers) ce soir à Neuchâtel, pour accueillir leur équipe nationale, en vue de l’Euro 2008.

On retiendra de cette édition l’excellente programmation internationale, la qualité des groupes suisses programmés, la sécurité présente, mais discrète et très aimable, les facilités pour les personnes handicapées, le site paradisiaque au bord de l’eau, l’accueil chaleureux des services bénévoles mais aussi la journée des familles. Une réussite pour le festival open-air de Neuchâtel qui a accueilli plus de 24.000 festivaliers sur trois jours, un nombre en constante augmentation depuis quelques années. Un conseil, si vous passez dans la région début juin, faites un petit crochet par ce festival, vous ne le regretterez pas.

samedi, 31 mai 2008 03:00

FestiNeuch 2008 : samedi 31 mai

Lors de cette deuxième journée de festival, la météo est plus clémente. Il y a bien quelques nuages, mais le soleil est bien plus généreux. D’ailleurs, tout au long de cette journée, le tee-shirt est de rigueur. Résultat des courses, pour la première fois en huit années d’existence, le FestiNeuch affiche complet. Bien sûr, le temps n’est pas la seule explication de cette réussite. La programmation y est sans doute aussi pour quelque chose.

Dès 16h30, Regard du Nord donne le coup d’envoi. Une prestation essentiellement acoustique d’une soixantaine de minutes. Les compositions sont entraînantes et les lyrics plutôt surprenants. Les textes traitent ainsi de la vie des humains et même des animaux. Les musiciens invitent les spectateurs à les accompagner au chant, tandis que le bassiste se charge des bruitages et des onomatopées (‘cocorico’ du coq, aboiements de chien, etc.) Le public apprécie le spectacle. Et les spectateurs qui ne se prélassent pas dans l’herbe fraîche plantée autour de La Rive, manifestent leur enthousiasme.

Alors que Fleuve Congo (NDR : un ensemble suisse de ska festif) entame son set sur la Lacustre, de nombreux festivaliers se dirigent déjà vers le Chapiteau afin de se réserver une place de choix pour la suite du programme. C'est-à-dire Feist. Prévu à 18 heures 15, le spectacle commence avec une demi-heure de retard (NDR : les stars se font toujours attendre). Elle monte sur le podium affublée de lunettes de soleil peu discrètes. C’est le moins qu’on puisse dire. Elle est armée de sa guitare. Le début du concert est un peu mou. Et pour cause, elle interprète d’abord ses compos les plus paisibles. Puis le set va monter en puissance. Flanquée de son groupe, la Canadienne attaque alors son répertoire plus pop et plus dansant. Plus connu aussi. Enchantée, la foule lui réserve un accueil chaleureux. Sur les titres comme « 1 2 3 4 » et « I Feel It All », la communion est totale. Malheureusement, le concert a commencé en retard. Il n’y aura pas de rappel. Nous sommes en Suisse, pays de l’horlogerie ; donc on ne badine pas avec les horaires.

Il est déjà 19h30 et un choix s’impose. Se coltiner le reggae dub ska electro acoustique d’Open Season ou le country blues trash de Watchmaking Metropolis Orchestra, brass band gipsy particulièrement excitant. C’est vers ce dernier que le choix s’est posé. A La Rive. Le chanteur entame son show en solo. Il aligne quelques morceaux relativement calmes, pendant que les sept autres musiciens, bière à la main et clope au bout des doigts, assistent, mêlés à la foule, à sa prestation. Tiens serait-ce une émeute ? Ah non, le reste du combo a décidé de rejoindre son leader par le chemin le plus court, en escaladant la scène. Basse, batterie, saxophone, trombone, cor et j’en passe, l’orchestre est au complet. Et la fête commence réellement. Difficile de décrire leur musique, tant le mélange de styles est ample. Mais pour mettre de l’ambiance, il faut reconnaître que le collectif sait y faire. L’orchestre communique sa bonne humeur. Les vocaux sont interprétés dans un anglais incompréhensible (NDLR : du yaourt ?) ; à moins que ce ne soit de l’espagnol (?!?!?) Après quelques titres, la pluie opère son retour. Mais, ô surprise, au lieu de faire fuir les spectateurs, elle les aimante vers le podium. Pour aussi profiter de l’abri d’une petite aubette destinée à protéger les installations. Mais pas question d’arrêter de danser pour quelques gouttes ! Et The Watchmaking Metropolis Orchestra ira jusqu’au bout de son set pour le plus grand bonheur des spectateurs, conquis par leur combinaison détonante d’instruments à vent, de basse, de guitare et de percussions. Et tant pis si ce n’était pas une tête d’affiche ; l’important c’est que prestation ait plu ; d’ailleurs, c’est ce type de groupe qui tire son épingle du jeu lors des festivals.

Direction Chapiteau pour retrouver un artiste certes local, mais dont la célébrité est reconnue dans le monde entier : Stephan Eicher. En particulier grâce à ses hits “Déjeuner en paix” ou encore “Combien de temps”. L’artiste n’est plus tout jeune. Pour son set, il est uniquement épaulé par un drummer et un pianiste. Invitation au recueillement et aux murmures, son nouvel album, “Eldorado”, baigne au sein d’une quiétude certaine. C’est donc en douceur que l’homme commence son show. Il alterne la langue française, anglaise, mais également allemande. Minimaliste, le line up impressionne et en impose. Certains spectateurs en sont même bouche bée. D’autres reprennent les chansons en chœur. Malgré les rides qui sculptent son visage, Stephan Eicher n’a pas vieilli. Mûri bien sûr, mais vieilli, non. Lors de son spectacle, il retourne sa guitare blanche et chante à l’intérieur. Il se penche aussi sur son vieux modulateur –d’après les échos recueillis, il l’accompagne depuis ses débuts ; c’est-à-dire depuis plus de vingt ans, époque à laquelle il s’en servait dans la cave de ses parents. Le drummer participe également au spectacle. Et change de batterie au beau milieu de la chanson. Il doit même courir d’un bout à l’autre de la grande scène. Inévitablement, Eicher interprétera les deux grands succès de son répertoire. Qui ne laisseront bien sûr, personne indifférent. Même pas les enfants, pourtant alors –et c’est étonnant– nombreux sous le Chapiteau. Un set ponctué par une longue salve d’applaudissements amplement méritée. Et pourtant, malgré sa notoriété, la star est demeurée simple. C’est sans doute aussi ce qui lui permet de thésauriser un tel capital sympathie. Assurément un des meilleurs moments du festival.

Pour le public qui n’apprécie pas trop la variété française, la Lacustre accueille le groupe de hip hop français La Caution. En special guest Mouloud (Canal+) et Cuizinier (TTC). Le public est alors bien plus jeune. A l’aide de leurs beats hip hop bien marqués, mais aussi leurs lyrics intelligents (NDR : de nombreux congénères y accordent beaucoup moins d’importance) les rappeurs atypiques français sont parvenus à mettre le souk. Flanqués de leur DJ, les deux chanteurs entament le spectacle. Ils seront bientôt remplacés par leurs invités avant de revenir pour participer à la grosse fiesta sur scène ; l’équipe au grand complet s’impliquant lors des dernières chansons.

Alors que la foule se dissipe à la Lacustre, elle se densifie sous le Chapiteau. Antonin, un des organisateurs, annonce, la larme à l’œil, le premier sold out de FestiNeuch. Puis il présente l’artiste événement de la soirée : le rappeur britannique Mike Skinner alias The Streets. Il est épaulé par toute une troupe de musiciens. Dès qu’il débarque sur les planches, il déchaîne les passions dans la foule. L’ambassadeur du rap britannique entame son set par quelques chansons bien enlevées. Et le public n’a qu’une seule envie : ‘jumper’. D’ailleurs, l’artiste montre l’exemple. Tout comme son compère, Mike remue, bondit, court, arpente toute la largeur de la scène, exploitant tous ses recoins, même les rehaussements prévus peut-être à cet effet, mais essentiellement utilisés par les cameramen. Ils sont probablement branchés sur des piles Duracell (NDR : Mike et son pote, bien sûr !) Après un départ percutant, le spectacle va perdre en intensité. En cause –enfin, ceci est une question de goût– un recours trop systématique aux clichés claqués sur un style flairant le déjà vu, et surtout entendu. Un hip hop plus racoleur, mélancolique, uniquement destiné aux mecs qui ont envie d’embrasser leur copine. Dommage, toutes les conditions étaient réunies au départ pour vivre un concert unique.

Alors que DJ Luciano et MC Jiggy Jones chauffent le public pour Rahzel à la Lacustre, La Rive accueille Fantazio. Champion de l’endurance, ce contrebassiste français est entouré de ses musiciens. Le frontman stimule un public, avouons-le, un peu moins nombreux, mais tout autant motivé. Son secret ? Un mélange de styles bien dosé, dynamisé par des rythmes jazzyfiants. Il agrège ainsi culture issue des pays de l’Est, rock, punk et garage pour concevoir une musique finalement populaire. Et puis consomme une énergie folle dispensée sans le moindre temps mort. Les membres de la formation dégoulinent de sueur et n’hésitent pas à se décarcasser pour le plaisir de cinq ou six motivés, proche  de la scène, qui –comme hypnotisés– danseront sans relâche, pendant une heure…

Du côté de la Lacustre, DJ Luciano, MC Jiggy Jones et leur compère sont toujours d’attaque.  Rahzel, la star de la soirée programmée sur cette scène, est en retard. Aussi le trio suisse est invité à combler le vide, et surtout à faire patienter la foule. Pari réussi, même si d’humeur festive, le public y mettra aussi du sien.

Le roi du ‘beat box’ monte sur le podium. Il accuse un quart d’heure de retard. Il est accompagné par son dj, DJ JS-1. D’entrée de jeu, l’Américain s’excuse : il a mal à la gorge. Ce qui ne va pas l’empêcher d’étaler toutes les facettes de son talent et surtout d’émerveiller l’audience. Pendant la première partie du concert, son dj et complice diffuse quelques secondes d’un titre connu. Mais Rahzel coupe le souffle à tout le monde. Il reproduit musique et paroles en utilisant uniquement ses cordes vocales. Malgré ce début quelque peu chaotique –l’artiste passe allègrement d’un titre à l’autre–, le public est réceptif. Revisitant et remixant bon nombre de hits dans un style hip hop, le concert va se poursuivre sous cette forme pendant une bonne trentaine de minutes. On pensait avoir tout vu, mais la machine à son humaine décide alors de relancer l’intrigue. Il apporte sur scène un vase rempli de roses rouges. ‘Où sont les filles ?’ lance-t-il ? Il ne faudra pas plus de deux secondes pour que le public se déchaîne. Les filles montent sur le dos de leur copain, d’un ami voire même du premier voisin consentant. Objectif ? Recevoir une de ces roses. Tout au long de cette vague de furie fanatique, le chanteur s’offre une tranche de romantisme en dédiant quelques morceaux aux ‘Misses’ de l’audience. Les premières roses sont rapidement distribuées. Mais Rahzel tient une jolie blonde en haleine pendant près de cinq minutes, feignant lui donner la der des ders, mais se ravisant à chaque fois. Finalement, sa patience sera récompensée, deux titres avant la fin du set. Et pour finir en beauté, l’inventeur du beatbox prendra une photo souvenir du public. A cet instant, la foule est en délire. On pardonnera donc facilement le petit retard de Rahzel ; parce qu’il n’a pas déçu. Au contraire. Il a même impressionné, à la fois par ses capacités vocales, sa présence sur les planches et ses aptitudes à chauffer le public.

Les concerts officiels sont désormais terminés ; mais pour les plus motivés, il reste l’after. Et aujourd’hui place à Etienne de Crécy. Le casino de la Rotonde est entièrement balayé d’effets lumineux. La musique dispensée par le Français –il programme ses propres tubes, mais pas seulement, tout en prenant soin de conserver sa ‘french touch’–  est puissante. Le maître de cette nuit garantira l’homogénéité de son spectacle jusque 4 heures du matin, dans une salle presque comble.

vendredi, 30 mai 2008 03:00

FestiNeuch 2008

Il est 17 heures. Un orage vient de s’abattre sur la petite ville de Neuchâtel, alors que le site du FestiNeuch vient d’ouvrir ses portes. Malgré la pluie, quelques irréductibles Helvètes se présentent à l’entrée, en essayant tant bien que mal de se préserver des intempéries ; mais les dégâts sont irrémédiables : trois concerts de groupes régionaux (Ska Nerfs, The Passengers et The Licks) sont annulés sur la scène ‘La Rive’. Fort heureusement le moral des troupes n’est guère atteint.

C’est dans ces conditions difficiles que s’ouvre la huitième édition du festival ‘open-air’ de Neuchâtel. Heureusement, elles vont changer assez rapidement ; et quoique un peu frais, le temps va, au fil des heures, devenir de plus en plus clément. Une situation idéale pour profiter pleinement du cadre des ‘Jeunes Rives’ et en particulier du lac. Il faut dire que l’événement est idéalement situé, à deux pas du centre ville et carrément au bord du l’eau, bénéficiant ainsi de la proximité des infrastructures citadines et, si le temps le permet, d’assister au spectacle les pieds dans l’eau, à moins que vous ne préfériez, si la visibilité le permet, d’admirer la vue sur les Alpes.

Il est déjà 18 heures, et une petite troupe commence à s’assembler sous le grand chapiteau. Changement de dernière minute, The Young Gods remplace The Hoosiers. Ils se produisent en set acoustique et ouvrent le bal. Ils sont tous assis. Trois sèches (NDR : pas reconnu qui était le quatrième du band! D’après les infos recueillies, il participe régulièrement aux sets acoustiques du band suisse) et un drummer ; même si Franz Treichler souffle de temps à autre dans son harmonica. Leur prestation est très rafraîchissante (NDR : vu le temps !) On ne se bouscule pas encore devant cette grande scène, mais cette situation s’explique : nous sommes vendredi soir et la météo n’incite pas trop à mettre le nez dehors. Pourtant, tout au long du show des Fribourgeois, la foule commence à grossir pour atteindre 7.000 entrées en fin de soirée, le site étant susceptible d’en accueillir 10.000, chaque jour.

Petite pause de 45 minutes entre les concerts ; l’occasion de découvrir les lieux plus en détail. Ils sont découpés en cinq zones.

Le ‘Chapiteau’, scène principale, accueille les têtes d’affiches. Outre son espace VIP surélevé et un bar dédié, il réserve une zone spécifique aux personnes handicapées ; ce qui leur permet d’assister confortablement aux spectacles sans devoir se mêler à la foule.

La scène ‘Lacustre’ ressemble à un demi-tonneau ouvert de part en part. Elle accueille les groupes dits ‘secondaires’. Cette scène dispose également de son propre bar ; très pratique lorsqu’on souhaite se ravitailler sans risquer de manquer la moindre partie du spectacle. ‘La Rive’, une nouveauté de cette édition, tourne le dos au lac. Ce qui permet aux spectateurs de choisir entre le panorama et les shows en live. Elle accueille les artistes régionaux ; bien que ce soir, les trois-quarts de sa programmation soit ‘tombée à l’eau’ ; et l’expression n’a jamais été aussi proche de la réalité. Près de l’entrée, une zone destinée à la relaxation a été aménagée. C’est la plage de galets. Un village d’échoppes ou de stands –prononcez comme ‘sans’ mais avec un ‘t’ sinon les gens vous regardent de travers– a été également été érigé. On y trouve les produits ou objets habituels proposés lors des festivals… Enfin, à l’autre extrémité, le ‘Dôme’ accueille une série de DJs, tout en permettant aux spectateurs de se reposer dans des fauteuils très confortables, installés au bord du lac.

Retour aux concerts en compagnie de Tafta, une formation romande, qui ouvre sur la scène Lacustre. On sent qu’elle joue à la maison. Le public connaît les paroles –normal le groupe chante en français– et accompagne le chanteur tout au long des chansons. Pourtant, leur rock bien puissant, légèrement teinté d’électronique, se révèle de toute bonne facture.

Le set est à peine terminé, que le gros de la foule fonce vers le grand chapiteau afin d’assister à la performance d’Empyr. Le nouveau projet du chanteur de Kyo, Benoît Poher, implique des musiciens français qui ont déjà bien roulé leur bosse : Florian Dubos (ex-Kyo), Frédéric Duquesne (ex-Watcha), Benoît Julliard (ex-Pleymo) et Jocelyn Moze (ex-Vegastar). Changement important, les lyrics sont exprimés dans la langue de Shakespeare, plus de Voltaire. Affichant parfois un look rappelant les membres de Tokio Hotel, la majorité du public est très jeune. Ce qui n’est pas étonnant. Des ados dont certain(e)s sont au bord de l’hystérie. Manifestement, ces fans sont ravis de la présence de leurs idoles et extériorisent leur satisfaction bruyamment. Faut dire que leur gros rock, même s’il trahit des tendances emo screamo et neo metal, leur est personnellement destiné. Leur premier opus, « The Peaceful Riot », est dans les bacs depuis ce 24 mars.

Alors que Zenzile et son dub/rock expérimental mettent de l’ambiance sur la Lacustre, une grande partie de l’affluence se dirige déjà vers la scène principale. Normal, c’est là que se produira The Verve. Mais quelques mots quand même du quintet angevin. Un ensemble qui transforme en dub tout ce qu’il touche : le rock, le rap, la new wave, le punk, post punk, funk blanc, et j’en passe. Un goût de l’expérimentation que la bande à Raggy explore le mieux en ‘live’ ; et surtout grâce à l’excellente osmose entre les différents instruments : guitare, basse, claviers, batterie, saxo et percussions.

Mais place au clou de la soirée, j’ai nommé The Verve. Le groupe s’était séparé. Richard Ashcroft ne s’en était pas tiré trop mal en solo, même si la magie n’opérait plus, comme au sein de sa formation précédente (NDR : parfois pourtant bien en ‘live’). Le guitariste Nick McCabe avait bien tenté de monter l’un ou l’autre projet ; mais sans grand résultat. Le combo de Wigan, s’est donc, de manière plutôt inattendue, reformé. Et est immédiatement reparti en tournée. Un périple qui passait donc par Neuchâtel ce vendredi et qui repassera par Werchter en juillet. Bien sûr, les plus jeunes, venus applaudir Empyr, ne doivent pas trop connaître. Et même pas du tout. Par contre, ceux qui ont vécu leur histoire entre 1992 et 1999 n’ont pas envie de manquer ce come-back. Veste de cuir (au début du set), pas de lunettes fumées, Richard Ashcroft ressemble aujourd’hui davantage à Roger Daltrey (NDR : pas les cheveux !) qu’à Mick Jagger. Il joue de plus en plus souvent de la guitare. Une heure quinze de spectacle (pas de rappel) au cours duquel, le combo britannique va dispenser sa britpop mélodique et tellement savoureuse, nous balançant ses inévitables « The Drugs Don’t Work », « Lucky Man » et bien sûr l’incontournable « Bitter Sweet Symphony ». Mais également deux extraits de « A Northern soul » (« This is music » et « Life's an ocean »), référence discographique incontestable du néo-psychédélisme des nineties. Pas d’extraits de « A storm in heaven ». Deux nouveaux titres quand même, dont « Love is a noize », morceau maître d’un nouvel elpee qui devrait paraître en automne. Sans surprise, The Verve a donc clôturé le festival en beauté.

Mais ce n’est pas la fin pour autant, puisqu’on a encore droit à une petite soirée électro. Tout d’abord un set ‘live’ exécuté par Simian Mobile Disco. Balayé de multiples jeux de lumières LED, son show impressionne. Responsable pour la circonstance d’un excellent (NDR : et surtout original !) cocktail d’électro de fantaisie et d'énergie, le duo anglais parviendra à faire danser le public ; une performance que l’on a d’ailleurs déjà pu découvrir à maintes reprises dans nos contrées. Une excellente manière pour ceux qui n’avaient pas rejoints leur lit, dès la fin des derniers accords de « Bitter Sweet Symphony », de se défouler jusqu’au bout de la nuit. Enfin, plus ou moins jusqu’à 2 heures du matin. Faut dire qu’on n'a pas vu le temps passer...

Et last but not least, pour les plus courageux, une after payante et sold out était organisée au casino de la Rotonde. Animation : le dj local Orange Dub, suivi par les Allemands de Boys Noize. Fin des festivités : 4 heures du mat’!

Aucun doute, cette première journée, malgré le petit incident sur ‘La Rive’, a tenu ses promesses et nous donne déjà envie de vivre la suite !

On vous invite également à aller voir les superbes photos de cet événement…

 

 

mercredi, 28 mai 2008 03:00

Orage sur Lausanne…

Ce mercredi soir, dans les rues de Lausanne, le temps est lourd, orageux. De gros nuages se profilent à l’horizon. Pourtant, c’est du Romandie qu’éclatera le tonnerre. La salle lausannoise accueille en effet le groupe Explosions in the Sky. En supporting act : l’artiste américain Eluvium. Un événement très attendu, vu l’engouement du public pour ce spectacle.  

La foule commence à se presser contre la scène. La chaleur monte et devient bientôt à la limite du supportable. Eluvium monte sur les planches, le show commence. Le multi-instrumentiste parvient à focaliser l’attention de l’auditoire pendant la trentaine de minutes qui lui sont imparties. Il y dispensera un rock expérimental et instrumental, passant allègrement du piano électrique à la guitare, tout en gérant les pédales de répétition de boucles et les pistes préenregistrées, programmées par son ordinateur.

Le set achevé, le ‘changement de scène’ est opéré assez rapidement, afin de laisser la place à l’événement pour lequel 300 personnes se sont agglutinées jusque dans les escaliers de la salle. Et elles ne seront pas déçues par cet orage sonore. Hors pair, le quatuor joue pendant plus d’une heure, faisant déferler tantôt avec puissance, tantôt douceur, mais toujours une grande implication émotionnelle et physique, son rock indie instrumental. C’est clair, les musiciens vivent leur musique. Et ils ne sont pas les seuls. Car de nombreux spectateurs ferment les yeux, essaient tant bien que mal vu le peu d’espace disponible de danser ou se balancent au rythme de la musique. Tout le monde cherche à se connecter au groupe. Le combo texan est l’exemple vivant qu’il n’est pas toujours nécessaire d’avoir recours aux paroles pour communiquer.

Explosions in the Sky est vraiment à voir et à revoir. Le seul regret procède de l’exiguïté des lieux. Lorsqu’ils sont combles, le mercure grimpe rapidement dans les thermomètres. Mais lorsqu’en plus à l’extérieur, la météo s’en mêle, la température devient très vite étouffante. Hormis cette réserve, la soirée est réussie. Bien que puissant, le son la loi suisse oblige les organisateurs à fournir gratuitement des boules-Quiès ; une initiative à souligner est de bonne qualité, et le personnel organisateur ainsi que préposé à la sécurité est accueillant. En outre, il se distingue par sa bonne humeur.

 

 

 

mercredi, 21 mai 2008 14:25

Distance (Ep)

Il y a des groupes qui se contentent de suivre la vague et d’autres qui préfèrent prendre un chemin de traverse, loin des sentiers battus. C’est le cas de Virgin Passages, dont le retour en force s’est opéré à travers un six titres intitulé « Distance ». Tout au long de ses vingt-trois minutes, le disque nous invite à vivre une expérience unique, dans un style à la fois rock, alternatif et expérimental. Le combo y injecte, cependant, une bonne dose de folk psychédélique. Certes, les mots peuvent effrayer un peu, mais n’ayez crainte, il n’y a rien de chinois là-dedans. Mélangeant guitare à la reverb prononcée, cuivres, synthés, percussions et encore d’autres instruments inconnus au bataillon, le sextuor londonien concocte une musique parfaite pour vos soirées d’été, une bière dans une main, une brochette de viande fraîchement cuite dans l’autre.

Planants, parfois exotiques, les morceaux crachés par les haut-parleurs nous rappellent, par leur sensibilité, des groupes comme Mercury Rev, Spacemen 3, Jackie Motherfucker ou encore Sufjan Stevens. Néanmoins, Virgin Passages parvient facilement à s’extraire du lot, en improvisant la plus grande partie de l’album en studio. Et cela se sent. Par exemple, sur “Do You Love Me”, on appréhende aisément la base sur laquelle les musiciens ont échafaudé leur structure. Mais petit à petit, les ouvertures propices aux petits délires personnels se multiplient ; ils sont même parfois suivis par le reste du groupe. Bref, les Anglais signent un nouvel album d’excellente facture. Et il suffit d’écouter les deux titres d’ouverture, “Distance” et “This is not the end of the world again”, pour en être convaincus.

 

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