OK Panda s’intéresse à la psychiatrie…

Après avoir publié un premier Ep intitulé "Perspectives", fin 2022, qui lui avait permis de fouler des salles comme le Cirque Royal, le Bota ou encore le Belvédère, le quintet bruxellois Ok Panda a sorti son second, "Chasing home", ce 20 février 2024. Dès la…

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Dernier concert - festival

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Manu Chao - Bau-huis

Lung (New-Zealand)

3 Heads on a Plate

On ne peut pas dire que ce trio néo-zélandais fasse tout pour plaire. D'abord la pochette, dont l'illustration représente l'extrémité de la trompe préhensible d'un pachyderme, ne mérite certainement pas un prix d'élégance. Ensuite, le titre de l'album ("Trois têtes sur une assiette") suscite un haut le cœur pour le moins compréhensible... Ajoutez-y une entrée en matière ("Paralysis", "Elvis Arsehole") et une conclusion ("Compellor", "Melonoma") engorgées de caractéristiques hardcore, post industrielles et nauséeuses, et vous manifesterez un préjugé nettement défavorable à l'égard de ce CD. Ce qui est une grave erreur. Car le cœur même de "Three heads on a Plate" mérite qu'on s'y attarde. Dix titres pétrifiants, tourmentés, amers, impitoyables, gravitant autour de références, disparates mais intéressantes, qui oscillent de Cosmic Psychos à Clock DVA, en passant par American Music Club, Joy Division et le Fall; la voix laconique de Dave White calquant même parfois ses inflexions sur celle de Mark E Smith. Comme quoi, les apparences sont souvent trompeuses...

 

Steve Lukather

The Candymen

Ex-guitariste du défunt Toto, mais surtout musicien de studio réputé, courtisé –entre autres par Michael Jackson (!), Joe Cocker, Warren Zevon, Graham Nash, Bob Seger, Greg Lake, Eric Clapton, Jeff Beck, Elton John, George Harrison et Paul McCartney– Steve Lukather vient d'embrasser une carrière individuelle. Ce qui ne l'a pas empêché de battre le rappel de ses anciens potes, pour enregistrer son premier album solo. Difficile dans ces conditions d'exorciser son passé; d'autant plus que cet opus est dédié à la mémoire de Jeff Porcaro. "The Candymen" dispense ainsi un même rock blues teinté de funk, de jazz, de métal et parfumé de rythmes latinos. Seuls l'hommage à Joe Walsh ("The Bomber"), la cover de Jimi Hendrix ("Cry Of Love") et "Never Walk Alone", blues languide que ne désavouerait pas Gary Moore, sortent quelque peu de l'ordinaire...

 

Love Spit Love

Love Spit Love

Richard Butler a donc mis un terme à l'existence de Psychedelic Furs. Il vient cependant de remonter un nouveau groupe, Love Spit Love. Initialement flanqué de son frangin, le quatuor a cependant déjà dû, à l'issue de l'enregistrement de son premier opus, repenser son line up, puisque Tim a préféré céder le relais à un autre bassiste plutôt que de repartir en tournée... Vous avez sans doute déjà eu l'occasion d'écouter le single "Am I Wrong". Constaté que le timbre vocal de Richard est toujours aussi rauque, chaleureux, envoûtant. Et apprécié cet épanchement de mélancolie positive qui faisait tout le charme des Furs. Mais n'imaginez surtout pas que Love Spit Love se contente, tout au long de cet album, de ranimer l'intensité lacérante, sombre et chatoyante du mythique Furs. Il la transcende pour modeler de nouveaux profiles sonores. Profil ‘crimsonien’ coloration "Islands" sur "Green". Luxuriant, enchevêtré de cordes tantôt acoustiques, syncopées, tantôt électrifiées, venimeuses, pour "Codeine". Parodique avec "Jigsaw" et surtout sulfureux, incandescent, comme prélevé du volcan Porno For Pyros chez "Seventeen". Epatant !

 

Love Like Blood

Odyssee

Bien qu'apparue au début des eighties, la cold wave gothique compte encore aujourd'hui de nombreux adeptes. Pensez un peu à Sisters Of Mercy dont les dernières prestations en Belgique ont drainé la toute grande foule et dont la discographie a fait l'objet et fait encore l'objet de compilations à répétition. Pensez également aux défunts Fields Of The Nephilim, disciples des Sœurs de la Miséricorde, qui étaient parvenus à donner une vision cinématographique à cet univers spectral, ténébreux. Trio allemand, Love Like Blood appartient au même mouvement. Mais plutôt que de s'en inspirer, il se contente de le vampiriser. Même la voix profonde, meurtrie de Yorck Eysel rappelle celle d'Andrew Eldritch. Une "Odyssee" qui devient même franchement fatale lors de l'interprétation de la cover de King Crimson, "Epitaph"...

 

Love & Rockets

Hot trip to heaven

Nous avions fait la grimace lors de la sortie du single "This heaven". Une composition qui prenait un virage à cent quatre-vingt degrés par rapport au passé glitter-pop-psychédélique du trio insulaire. Rien compris ? Nous non plus ! Plus sérieusement, Love & Rockets était parvenu, en jouant sur l'ambiguïté de son passé gothique, à transformer son expression en rock profond, brutal, précieux et hypnotique. Or, ce nouvel album rompt définitivement avec cette définition. Il plane dans l'ambient trance. Une sorte d'hybride entre la house, l'acid jazz, la techno, le funk et le psychédélisme. Un style bien dans l'air du temps aux Iles Britanniques. Pas étonnant que les DJs lui aient accordé un accueil aussi favorable. Et puis que la chanteuse de Transglobal Underground, Natacha Atlas, ait accepté de participer à ce "Hot trip to heaven" ? Autres temps, autre mœurs. Mais confidentiellement, nous avons eu besoin d'une bonne cure de Bauhaus pour nous remettre de cette overdose de post modernisme…

 

Locust Fudge

Flush

A première écoute, nous pensions sincèrement que cet album était l'œuvre d'un groupe californien. Pourtant, ce duo circonstanciel nous vient d'Allemagne. Constitué de Christopher Uhe (Speed Niggs) et de Schneider (Hip Young Things), il consomme une forme de country/pop/folk/garage à caractère essentiellement acoustique. Parfois on pense à Green On Red épuré de son électricité ou aux Walkabouts pour lesquels nos deux comparses vouent une certaine admiration. "Flush" dispense ainsi onze chansons mélodiques, rafraîchissantes, découpées dans les cordes de guitare sèches, saupoudrées d'un harmonica poussiéreux, fugitif, effleurées de drums satinés et nappées d'harmonies vocales aussi délicates que complémentaires. Onze fragments parmi lesquels figurent deux covers. Une consacrée à Neil Young, "Trasher". Et l'autre à Lou Reed, "I Love You"...

 

Liva

Throwing Copper

Attention à la méprise ! Throwing Copper ne vient pas d'enregistrer un album en public, mais le quartet pennsylvanien Live vient de graver son deuxième CD, intitulé "Throwing Copper". Tout comme "Mental Jewelry", son précédent opus, il a bénéficié de la production du claviériste de Talking Heads, Jerry Harrison. Onze titres qui auraient tout aussi bien pu être enregistrés par REM à ses débuts, tant la similitude est frappante. Même le timbre vocal d'Ed Kowalczyk évoque celui de Michael Stipe. Ce qui ne veut pas dire que cette œuvre manque de consistance. Au contraire ! Simplement, les compositions n'atteignent leur plénitude qu'en se libérant de ce cadre de référence. Et notamment lorsqu'elles parviennent à accumuler une intensité électrique post grunge alimentée tantôt par Stone Temple Pilots, tantôt par Pearl Jam...

 

Litfiba

Re Del Silenzio

Deuxième anthologie en trois années pour cet ensemble florentin dont le crédit a largement dépassé les frontières de la botte d'Italie. L'an dernier Litfiba nous avait gratifiés d'un superbe album, "Terremoto", balayant du même coup le spectre du split consécutif au décès de son drummer Ringo de Palma, et puis exorcisant un morceau de plastique qui tirait un peu trop "El Diablo", par la queue du hard (?). "Re Del Silenzio" réunit seize titres issus du répertoire de la bande à Pietro Pelù. Quatorze compositions prélevées parmi les cinq derniers albums studio du groupe. Un remix qui figure sur la dernière compilation, "Sogno Ribelle". Et puis un inédit, "Elettrica Danza" enregistré au début de cette année. Malgré l'absence de fragments extraits du premier elpee, ce CD constitue pour les novices, une excellente opportunité de découvrir Litfiba...

 

Louie Lista

To Sleep With The Lights On

Acteur et musicien, ce quadragénaire californien a créé le théâtre du blues (Blue Theatre). Une rencontre qu'il célèbre sur l'album "To Sleep With The Lights On". Tantôt narrateur ou lecteur, tantôt musicien, il procure une dimension pédagogique au blues en dissertant longuement sur le rôle indispensable joué par des artistes comme Robert Johnson ou Muddy Waters, ou en épinglant l'une ou l'autre adaptation, en compagnie de quelques collaborateurs. Il est cependant indispensable de bien connaître la langue anglo-saxonne pour profiter pleinement de cette leçon...

 

Chris Knox

Duck Shaped Pain + Gum

Véritable homme-orchestre de cette fin du XXème siècle, ce Néo-zélandais est un parfait champion de la débrouillardise. Pour ce CD, il ne s'est pas seulement contenté d'assumer la composition, le chant, l'instrumentation et le mixing ou d'imaginer le logo de la pochette, mais il s'est également occupé du ménage, des courses et même de l'entretien des locaux... Trêve de plaisanterie, car ce "Duck Shaped Pain" se révèle fort intéressant. Déroutant aussi. Et puis novateur. Pas étonnant dès lors que cet artiste ait été signé chez Flying Nun, label qui a enfanté (nous ne répèterons jamais assez) les Chills, Verlaines, Bats et autres JPS Experience. Tout au long de cet opus, Chris explore l'univers du psychédélisme et du glam. Pas celui de Robyn Hitchcock, de Nikki Sudden, d'Ultra Vivid Scene ou de Dominic Sonic, mais plutôt de Tyranosaurus Rex et de Syd Barrett. Parce qu'il traite ces deux perspectives sous une forme minimaliste. Tantôt électrique ou acoustique. Mais limitées à une râpe, un clavier aux sonorités poussiéreuses et à une boîte à rythmes plus que discrets, ses chansons prennent surtout de l'intensité au contact du vocal aigrelet et languissant. Etonnant!