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Une petite souris dans le Corridor…

Corridor sortira son nouvel elpee, « Mimi », le 26 avril 2024. Réunissant 8 plages, il recèlera des pièces maîtresses telles que "Jump Cut", "Mon Argent" et "Mourir Demain". Il a été masterisé par Heba Kadry Mastering, à Brooklyn. Toutes les chansons de «…

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Manu Chao - Bau-huis

Hellfest 2023 : samedi 17 juin

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Le Hellfest a fait peau neuve cette année avec l'introduction de nouvelles attractions et de changements de disposition qui ont suscité à la fois l'enthousiasme des festivaliers. Parmi les nouveautés les plus remarquables se trouve le Sanctuary, une imposante structure remplaçant la Valley à côté de la cathédrale. Il s’agit d’un temple grec qui s'étend sur 1 500 m² abritant les produits officiels du Hellfest. Cet ajout, même s’il n’a pas éliminé les files, a tout du moins rendu la circulation dans toute la partie centrale du site beaucoup plus aisée.

Un autre changement majeur a été opéré avec la relocalisation de la Valley en face de la Warzone. Les amateurs de la scène bénéficient désormais d'un espace plein air plus grand avec deux écrans de chaque côté. Cela a aussi permis d’ajouter un bon nombre de stands de nourriture assez variés dans ce nouvel espace.

Non loin de la Valley, les festivaliers ont pu découvrir et jouer avec la roue Charon, créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le Burning Man en 2011 entourée de nouveaux points d’ombre, toujours dans un style « war zone ».

Ce samedi 17 juin, les Main stages du Hellfest étaient une fois de plus au centre de notre attention, malgré la solidité de la programmation de la ‘Warzone’. Les enchaînements entre groupes de rock progressif, de death mélodique et de power promettent une journée pleine de surprises.

Originaire d’Inde, Bloodywood est le premier groupe à se produire. Très engagé, il est responsable d’un metal folk-fusion. Malgré l'heure matinale de sa programmation, il a complètement retourné le public. Impressionnant !

Cap vers la ‘Warzone’ pour assister au concert de Zulu, un groupe afro-américain de hardcore. Bien que sa prestation ne soit guère transcendante, le moment s’avère agréable pour profiter des mosh pits. Heureusement, Zulu a terminé son set dix minutes plus tôt que prévu. Ce qui a permis de ne pas devoir courir pour assister au concert tant attendu de Fever 333, le groupe à ne pas manquer de la journée. Grâce à une performance à la fois tonique et originale, la formation qui milite contre le racisme est parvenu à communiquer efficacement ses messages : en rassemblant tout le monde devant sa musique enivrante.

Trois combos de rock progressif sont à l’affiche, aujourd’hui : Riverside, Puscifer et Porcupine Tree. La prestation de Riverside a été appréciée par la foule. Face à la Main stage, elle semblait avoir passé un bon moment ; mais il n'est pas certain que la setlist du groupe polonais ait été la plus adaptée pour le Hellfest. En revanche, Puscifer a fait l'unanimité en proposant un spectacle dynamique et une superbe scénographie.

Porcupine Tree a débarqué juste après le show explosif d'Arch Enemy, dont les mélodies irrésistibles et la virtuosité de ses solos ont littéralement transporté le public. La formation de Steven Wilson avait pourtant concocté une setlist à la hauteur de l'événement en commençant par "Blackest Eyes". Malheureusement, l'enchaînement des trois morceaux de son nouvel opus a quelque peu endormi le public du fond, qui en a profité pour s’accorder une sieste royale. Pour les fans présents au milieu de la fosse, mêlés aux ceux d'Iron Maiden qui attendaient là depuis le matin, le concert était à la hauteur des attentes et a atteint son apogée lors des 17 minutes de pure émotion libérées par l'incroyable "Anesthetize…

Quelle chance d'assister aux concerts d'Iron Maiden et Carpenter Brut, deux univers très différents qui se sont enchaînés plutôt harmonieusement. Le légendaire Iron Maiden a, comme d'habitude, offert un spectacle sensationnel en mêlant des morceaux de son dernier long playing "Senjutsu" et du sixième, "Somewhere in Time", tout en délaissant certains de ses plus grands hits comme "The Number of the Beast". Un set audacieux qui a apporté un peu de fraicheur au festival, malgré plusieurs passages au Hellfest, au cours des dernières années. Enfin, l’électro-metal de Carpenter Brut a parfaitement conclu la soirée en transformant la fosse en une gigantesque boîte de nuit…

(Pour les photos, c’est ici)

 

Hellfest 2023 : dimanche 18 juin

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Le Hellfest a fait peau neuve cette année avec l'introduction de nouvelles attractions et de changements de disposition qui ont suscité à la fois l'enthousiasme des festivaliers. Parmi les nouveautés les plus remarquables se trouve le Sanctuary, une imposante structure remplaçant la Valley à côté de la cathédrale. Il s’agit d’un temple grec qui s'étend sur 1 500 m² abritant les produits officiels du Hellfest. Cet ajout, même s’il n’a pas éliminé les files, a tout du moins rendu la circulation dans toute la partie centrale du site beaucoup plus aisée.

Un autre changement majeur a été opéré avec la relocalisation de la Valley en face de la Warzone. Les amateurs de la scène bénéficient désormais d'un espace plein air plus grand avec deux écrans de chaque côté. Cela a aussi permis d’ajouter un bon nombre de stands de nourriture assez variés dans ce nouvel espace.

Non loin de la Valley, les festivaliers ont pu découvrir et jouer avec la roue Charon, créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le Burning Man en 2011 entourée de nouveaux points d’ombre, toujours dans un style ‘war zone’.

Le dernier jour du Hellfest 2023 a débuté sous un ciel gris. Beyond The Styx profite du calme avant la tempête pour réveiller la ‘Warzone’. Et pour cause, son hardcore est percutant. C'est pendant le set du combo lyonnais Resolve que l'orage a éclaté. Malgré les intempéries, les festivaliers ont retourné cette ‘Warzone’, créant un chaos de k-ways et de ponchos dans les mosh pits. Resolve est parvenu à transformer ce moment désagréable en une véritable fête ; et il est fort probable qu’il sera à nouveau programmé au Hellfest, dans le futur. Pour nous, cette journée de dimanche est un peu plus calme. Après s’être séchés et changés, on revient juste à temps pour le concert d'Electric Callboy. On ne souhaitait absolument pas manquer la grande fête promise par ce ‘gruppe’ allemand responsable d’un électro-metalcore aux thèmes déjantés. Le public a répondu présent et a profité de l'occasion pour faire la fiesta et se réchauffer. Rarement une telle ambiance avait été observée pour un combo se produisant en milieu d'après-midi, au Hellfest. Malédiction ! Incubus a annulé quelques heures avant l'heure fatidique. On s’est donc rendus à la ‘Warzone’ pour nous reposer un peu en écoutant The Amity Affliction. Un concert sympathique même si le chant ne nous a pas vraiment emballés...

Survivre à cette journée va devenir de plus en plus difficile. Après quatre jours de festival à se déplacer entre les scènes et à faire la fête pendant les concerts, on commence à être sur les rotules. On puise cependant dans nos réserves pour voir et écouter l'excellent concert du ‘gruppe’ allemand Lord Of The Lost, sous le ‘Temple’. A notre grande surprise, les valeureux grands perdants allemands de la dernière édition de l'Eurovision prouvent qu’ils ont bien leur place au Hellfest. Un set haut en couleurs qui va nous redonner suffisamment d'énergie pour se placer devant la Main stage 2, afin d’accueillir Pantera. Il aurait été vraiment dommage de manquer le passage des pionniers du groove metal. Le line up réunit le leader et chanteur Phil Anselmo, Rex Brown à la basse, Zakk Wylde à la guitare et Charlie Benante à la batterie. Quel concert impressionnant ! Un son puissant, une sélection de morceaux classiques et historiques, des images de Dimebag Darrell et Vinnie Paul diffusées en début de concert, ainsi que pendant l'intro de "Cemetery Gates". On a même un petit pincement au cœur lorsque le morceau s’arrête à la fin de l'arpège d'introduction.

C'était donc la meilleure façon de patienter avant le show de Slipknot, dernier concert du week-end sur les ‘main stages’. Corey Taylor et déchaîné. Le son est ultra lourd, les mosh pits éclatent partout, même face à la Main stage 2 où on s’est installés. Une partie du public retrouve la vitalité de son adolescence et évacue toute la fougue qui lui reste pour retourner la Main stage et clôturer cette superbe édition du Elfes 2023 qui s’achève par un feu d'artifice annonçant l'édition 2024, prévue une semaine plus tard que d'habitude. Un événement particulier est-il prévu pour l’occasion ? Affaire à suivre…

(Pour les photos, c’est ici)

 

 

 

Hellfest 2023 : jeudi 15 juin

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Le Hellfest fait peau neuve cette année. Le festival a introduit de nouvelles attractions et des changements de disposition qui ont suscité l'enthousiasme des festivaliers. Parmi les nouveautés les plus remarquables figure le ‘Sanctuary’, une imposante structure remplaçant la ‘Valley’ à côté de la cathédrale. Il s’agit d’un temple grec qui s'étend sur 1 500 m² abritant les produits officiels du Hellfest. Cette innovation, même si elle n’a pas éliminé les files, a, au moins, rendu la circulation dans toute la partie centrale du site beaucoup plus fluide.

Un autre changement majeur a été opéré en relocalisant la ‘Valley’ en face de la ‘Warzone’. Les amateurs de cette scène bénéficient désormais d'un espace plein air plus large bordé de deux écrans de chaque côté. Ce qui a aussi permis d’ajouter un bon nombre de stands de nourriture assez variés dans ce nouvel environnement.

Non loin de la ‘Valley’, les festivaliers ont pu découvrir et jouer avec la roue Charon, créée par l'artiste américain Peter Hudson pour le Burning Man en 2011, entourée de nouveaux points d’ombre, toujours dans un style ‘war zone’...

Cette édition 2023 du Hellfest débute en fanfare, ce jeudi 15 juin, par une première journée chargée en performances mémorables. C'est le groupe français Hypno5e qui ouvre le bal en proposant, dans son style unique, du metal cinématographique. Atmosphérique et puissante, sa musique captive immédiatement le public, créant une ambiance envoûtante pour bien commencer le week-end.

Vainqueur du tremplin Hellfest, Kamizol-K, prend ensuite le relais. Son énergie est contagieuse et sa musique percutante. On comprend mieux pourquoi, il mérite de figurer sur cette prestigieuse affiche.

Le metalcore est à l'honneur grâce à la performance explosive de I Prevail, premier groupe de ce genre à fouler les planches du festival cette année. Le son puissant et lourd secoue la foule. La formation a même offert quelques reprises bien placées comme le « Chop Suey » de System of a Down.

Le grand écart musical s'est ensuite produit lors du set de Generation Sex, le projet de Billy Idol, sur la ‘main stage’. Les fans de punk de l'époque sont ravis de (re)voir cette icône qui apporte une dose d'énergie et un brin de nostalgie. Enchaînant sur cette lancée, In Flames propose une prestation sans fioritures, oscillant entre death mélodique et metalcore. Sa performance aurait peut-être pu être plus intense au sein d’une ambiance nocturne ; ce qui n'a pas empêché le groupe de délivrer un superbe spectacle.

Architects a ensuite ouvert pour les géants du Hard Rock, Kiss. Sa setlist recèle de nombreux morceaux issus de son dernier elpee. Conçue pour les festivals estivaux et clairement taillée pour le live, elle fait mouche, suscitant une réaction très enthousiaste du public. Ce moment constitue indéniablement l'un des points forts de cette première journée du Hellfest 2023.

Enfin, il est temps pour Kiss de grimper sur les planches pour dire adieu à son public. Le spectacle à l'américaine, théâtral et spectaculaire, est un sans-faute. Il conclut ainsi sa carrière historique de manière grandiose, laissant le public émerveillé par cette performance à son image.

Pour clore cette première journée en beauté, Parkway Drive va mettre le feu sur scène. Vêtu de son gilet pare-balles à l'effigie de son dernier opus, "Darker Still", Winston McCall est infatigable. L'énergie débordante du groupe parvient à embraser le public, alors qu’il est 1h du mat’, prouvant une fois de plus pourquoi le Hellfest est une expérience unique. Les morceaux puissants, comme « Dedicated » et mélodiques tel que « Vice Grip » retentissent dans les vignes de Clisson, mais le band a également permis de vivre des moments d'émotion, lorsque trois violonistes ont débarqué pour les accompagner sur des ballades.

Cette première journée du Hellfest 2023 a été un véritable succès, réservant des performances exceptionnelles qui ont captivé le public. Les différents styles musicaux se sont succédé pour offrir une expérience inoubliable. Le festival promet encore de belles surprises pour les jours à venir, et les fans sont impatients de découvrir ce que la suite leur réserve.

(Pour les photos, c’est ici)

 

 

 

 

 

Puscifer + Night Club, 013, Tilburg le 1er juillet 2023 - Photos

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Quand il n'est pas à la tête de Tool et A Perfect Circle, Maynard James Keenan exorcise ses démons personnels avec un troisième projet : Puscifer. Un exutoire pour les réflexions plus sombres et plus personnelles qui n'entrent pas tout à fait dans les moules de Tool et d'APC.

Puscifer mêle réflexion profonde et humour cru d'une manière qui est typiquement Keenan, comme en témoignent des titres comme "V Is for Vagina", "Donkey Punch the Night" et "Money $hot".

Puscifer est plus un collectif qu’un groupe proprement dit. Maynard James en est le cerveau. Il y est soutenu habituellement par l'auteur-compositeur-interprète britannique Carina Round et Mat Mitchell (Nine Inch Nails, A Perfect Circle). Et il invite des collaborateurs qui partagent les mêmes idées que lui. A l’instar Tim Alexander de Primus, Tim Commerford et Brad Wilk d'Audioslave et de Rage Against the Machine, ainsi que l'actrice et chanteuse Milla Jovovich.

Connu pour leurs prestations scéniques convaincantes, Puscifer propose de (très rares) spectacles qui brouillent les frontières entre concert et théâtre.

La première partie était assurée par le duo électronique sombre Nightclub

(Source : 013, Tilburg)

Photos Romain Ballez

Puscifer ici

Night Club

 

 

Flogging Molly

Comme si on célébrait la Saint Patrick…

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Originaire de Los Angeles, Flogging Molly est un groupe de punk celtique. Il a été fondé en 1997 par Dave King, un Irlandais qui a émigré aux States, en 1980.

C'est en 1997, au pub Molly Malone's de Los Angeles qu'il rencontre quelques autres musiciens avec qui il forme Flogging Molly. D'après Dave King, le patronyme de la formation procéderait de la fusion entre le nom du pub où le band se produisait chaque lundi, le Molly Malone's, et l'expression anglaise ‘Flogging A Dead Horse’ (Trad. littérale : fouetter un cheval mort).

Le collectif compte 10 elpees à son actif, dont le dernier, « Anthem », est paru en 2022.

Le supporting act est assuré par Pet Needs, un quatuor issu de Colchester (NDR : c’est dans le Sussex, en Angleterre) qui nous nous replonge aux origines du punk, soit entre 75 et 78.

Fondé en 2017, il compte un Ep et deux elpees à son actif, dont le dernier, « Primetime Entertainment », est paru en septembre 2022.

Il ne reste plus beaucoup d’espace sur les planches, vu la présence du matos de Flogging Molly ; donc hormis le drummer, planté légèrement en arrière, les autres musiciens s’installent en ligne. Johnny Marriott, le chanteur, bondit comme un kangourou, arpente le podium sur toute sa longueur, joue avec son pied de micro ou lance ce dernier en l’air, avant de le rattraper. Particulièrement interactif, il ne tient pas en place et discute avec la foule, entre les titres. Conséquence, elle réagit dès les premiers morceaux. Elle sautille ou frappe dans les mains et finira par entrer complètement en communion avec le combo. George Marriott, le frangin, joue de la guitare à une vitesse impressionnante, déplaçant le haut et le bas de son corps au rythme de la musique. A la basse, Rich sert de lien fédérateur à l’expression sonore. Enfin, le drumming de Jack, qui porte un tee-shirt noir mentionnant le slogan ‘Punk is’nt dead’, est sauvage et même tribal. Le band va dispenser dix titres emballants, à une allure vertigineuse.

Le set s’ouvre par la plage d’ouverture du second long playing, « Lost Again », et embraie par son premier succès, « Punk Isn't Dead ; It's Just Up for Sale ». Tout est dit dans le titre. Il livre « Pavlovian », « Ibiza in Winter » et « Kayak » avec une énergie digne des Sex Pistols, des Ramones ou du Clash. La fin de la prestation est littéralement à couper le souffle. « Toothpaste » et « Tracey Emin's Bed » sont interprétés à une vitesse fulgurante avant que le groupe n'achève sa prestation énergique par un « Get On The Roof » magistral. D’ailleurs, lorsque le band vide les lieux, l’auditoire est en ébullition

Selon l’humble avis de votre serviteur, Pet Needs devrait rapidement devenir une tête d’affiche. Franchement, il le mérite. Il a, en tous cas, joué son rôle de parfait entertainer pour Flogging Molly…

 Setlist : « Lost Again », « Punk Isn't Dead ; It's Just Up for Sale », « Ibiza in Winter », « Kayak », « Spin Cycle », « Fear For The Wohl Damn World », « Yeah ! », « Tracey Emin's Bed », « Toothpaste », « Get on the Roof ».

Place ensuite à Flogging Molly. Une toile est tendue en arrière-plan, sur laquelle est reproduit l’artwork de la pochette du dernier opus, « Anthem ; soit une harpe sertie de deux couronnes de lauriers, dont émergent, à gauche et à droite, deux taureaux prêts à en découdre.

Préenregistré, « There's Nothing Left Pt. 1 » précède l’entrée des artistes. Les lumières de la salle s’éteignent. Quelques spots éclairent encore la scène et la fosse ; mais surtout une multitude d’iPhones s’allument. Dans la pénombre, on discerne l’entrée des musicos sur les planches. Dès les premières notes, le public s’emballe. Et l’arrivée de Dave ne fait qu’accentuer la clameur.

Outre le chanteur/guitariste, le line up implique le bassiste Jeff Peters, l’accordéoniste Matt Hensley, le second sixcordiste Dennis Casey ainsi que les multi-instrumentistes Bridget Regan (violon, flûte, cornemuse irlandaise) et Bob Schmidt (banjo, mandoline, bouzouki), sans oublier le drummer George Schwindt. Hormis le préposé aux fûts, dont on remarque la présence du sigle du band sur la grosse caisse (NDR : un trèfle à 4 feuilles serti de 2 serpents entrelacés dont l’un tient un poignard par la queue), perché sur une estrade, en retrait, et King, qui ne tient pas en place, tous les autres musicos sont en ligne.

On plonge directement dans le quartier de ‘Temple Bar’ à Dublin pour célébrer la Saint-Patrick. Le violon mène la danse tout au long de « Drunken Lullabies ». C’est la fête aussi bien dans la fosse que sur le podium. Les pogos sont légion. Le crowdsurfing vers l’avant-scène est continu et ne cessera qu’à la fin du spectacle. (NDR : les agents de sécurité n’ont pas chômé pendant 95 bonnes minutes). Petit moment de répit pendant « The Likes Of You Again », une ballade typiquement irlandaise bercée par le banjo, le violon et le bouzouki. Mais le concert reprend rapidement son rythme infernal. On assiste également à une farandole générale. Malgré le peu de temps laissé entre les morceaux, Dave parvient encore à plaisanter avec l’auditoire. D’ailleurs, les morceaux s’enchaînent rondement

Les hits défilent : « The Hand of John L. Sullivan », « Tobacco Island », « The Croppy Boy '98 », « Float », « Life Begins and Ends (but Never Fails) » et « Devil's Dance Floor ». Dave abandonne sa guitare pendant deux titres pour la troquer cotre un tambourin irlandais. Il en lance même un à un PMR, placé au balcon. Et c’est à nouveau des pogos qui éclatent et des farandoles qui s’improvisent tout au long de « Devil's Dance Floor » et « Crushed (Hostile Nations) », compos enfiévrées par le violon ou la flûte irlandaise de Bridget.

Le set se termine par « What's Left Of The Flag », une ballade irlandaise que chante Dave d’une voix rappelant celle de Shane MacGowan, la plume des Pogues, mais les dents en plus et la consommation d’alcool en moins…

En rappel, « Black Friday Rule » et « Salty Dog » rallument instantanément la flamme de la frénésie. Une outro pré-enregistrée nous signale que la soirée est terminée. C’était la dernière date de la tournée de Flooging Mollly qui a tout donné, ce soir. Il est temps de reprendre ses esprits et de retourner dans ses pénates. Mais quel concert !

Setlist : « There's Nothing Left Pt. 1 » (intro pré-enregistrée), « Drunken Lullabies », « The Likes Of You Again », « Swagger », « A Song Of Liberty », « The Kilburn High Road », « Whistles the Wind », « The Hand of John L. Sullivan », « Tobacco Island », « The Croppy Boy '98 », « Float », « Life Begins and Ends (but Never Fails) », « Devil's Dance Floor », « Crushed (Hostile Nations) », « Seven Deadly Sins », « These Times Have Got Me Drinking, Tripping Up the Stairs », « If I Ever Leave This World Alive », « What's Left Of The Flag ».

Rappel : « Black Friday Rule », « Salty Dog », (Outro pré-enregistrée) « Always Look On The Bright Side Of Life » (Monty Python song).

(Organisation : Ancienne Belgique)

Voir aussi notre section photos ici

 

 

Tove Lo

Un show à la fois dansant et affriolant…

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Ce lundi 19 juin 2023, l’Ancienne Belgique accueille la star scandinave, Tove Lo. De son véritable nom Tove Ebba Elsa Nilsson, elle a publié son dernier et cinquième elpee, « Dirt femmes », en octobre dernier, sur lequel figure le hit single, « No One Dies From Love ». Elle devait aussi se produire en novembre 2022, à l’Ancienne Belgique, mais le concert a été reporté.

Cette Suédoise a multiplié les collaborations prestigieuses (Katy Perry, Ellie Goulding, Muse, Martin Garrix, Nick Jonas, Zara Larsson) et trusté les nominations et récompenses grâce à des tubes comme « Talking Body », « Don’t Say Goodbye » et « Cool Girl ».

Si son répertoire, reflet sans filtre de ses états d’âme, est essentiellement destiné aux dancefloors, elle incarne une féminité exacerbée et engagée. Elle met son art au service de ses valeurs avec conviction, force et une bonne dose d’excentricité et de provocation notamment dans ses tenues de scène.

Multigénérationnel, le public est quand même majoritairement féminin. Et la salle est comble.

Le supporting act est assuré par la Alma, aka Alma-Sofia Miettinen, une Finnoise qui a notamment apporté sa collaboration au chant à Martin Solveig pour le tube « All Stars ». C’est la troisième fois que votre serviteur assiste à un de ses shows. Elle a été adoubée par Elton John, a réalisé un featuring pour French Montana sur « Phases » et est comparée par la presse musicale à d’autres stars de la pop nordique telles que MØ, Tove Styrke ou encore… Tove Lo. Ses premiers singles « Karma » et « Dye My Hair » sont arrivés comme des bombes dans le monde de la pop, sans oublier sa mixtape « Heavy Rules », sortie en 2018, qui s’est imposée dans les charts. Trois Eps et deux albums à son actif, dont le dernier, « Time machine », est paru en avril dernier.        

Même si elle est moins excentrique que To Lo, en général, Alma est reconnaissable grâce à sa chevelure couleur néon et à son style vestimentaire juvénile. Elle a pourtant changé la teinte de ses cheveux en optant pour une bicolore : noir geai sur le haut et roux cuivre pour le bas.

Sur les planches, elle est soutenue par un guitariste et une d’jette qui se sert d’un ordinateur portable pour dispenser des samples. En outre, cette dernière met l’ambiance, en levant les bras en l’air, sautillant ou applaudissant, tout en incitant l’auditoire à l’imiter.  

Alma entame le set par le très dansant « Everything Beautiful ». Elle et son sixcordiste semblent très complices. Sa voix est à la fois posée et entraînante. Elle s’assied au bord de la scène pour interpréter « Natalia » une chanson d’amour douce, indolente et empreinte d’émotion dédiée à sa ‘girlfriend’. Les iPphones s’allument alors et la salle brille de 1 000 feux. Elle n’en oublie pas le titre qui l’a rendue célèbre, le fameux « All Stars » de Martin Solveig. Et la prestation s’achève par deux nouvelles compos, « Bonfire » et « Chasing Highs »

Setlist : « Everything Beautiful », « Run Run Run », « Bad News Baby », « Summer Really Hurt Us », « Natalia », « Dye My Hair », « All Stars » (Martin Solveig cover), « Bonfire », « Chasing Highs »

Pendant l’intro préenregistrée, les musicos s’installent, chacun sur une estrade. A gauche, un guitariste/claviériste, au centre, un drummer, derrière un kit de batterie électronique, et à droite, un claviériste/percussionniste. Une dizaine de rampes de leds verticaux sur une hauteur de plus ou moins deux mètres cinquante bornent les trois musicos. Et une petite plate-forme a été dressée au centre. Elle est réservée à la star féminine.

C’est sous un tonnerre d’applaudissements et à travers un brouillard de fumigènes, transformant la salle en espace onirique où l’on pouvait rêver, que Tove Lo débarque sur les planches. Telle une guerrière conquérante, elle est vêtue d’une sorte d’armure de légionnaire romain constituée de plaques de métal dorées horizontales. Plutôt sexy et provocatrice, elle porte un string ultra serrant de même couleur, de hautes bottes blanches, mais ses tétons sont bien visibles, même de loin. Et sous un light show puissant, elle se dandine sensuellement dès le morceau d’entrée, « Pineapple Slice », une compo issue de son dernier opus, dont une majorité de plages constitueront la setlist de ce soir. « Attention Whore » libère des sonorités percutantes. La voix du rappeur américain Chanel Très est samplée. Tove Vo déambule sur le podium en se déhanchant, exhibe son postérieur dont les fesses bien cintrées sont séparées par la ficelle du string tout en balançant des ‘Fuck You’ à tout-va. Vu que la température corporelle des spectateurs ne cesse de grimper, l’atmosphère devient torride. Ils sautent et dansent un peu partout, même ceux qui ont opté pour des places assises. Le public féminin tout particulièrement. Aux gesticulations rythmées, il adresse des ’I love You’ à Tove. Plus paisible mais inondé de sonorités de claviers, « Cool Girl » permet de reprendre son souffle. « Are U Gonna Tell Her ? » incarne parfaitement la personnalité de Tove. Et pourtant, elle aborde souvent ses chansons de manière très ludique. Elle enchaîne les très dansants « 2 Die 4 », « Talking Body », « Really Don't Like U » et « Disco Tits ». Elle interprète l’indolent « Moments » en mode piano/voix. « True Romance » est encore plus nonchalant. Il pourrait servir de slow langoureux. « Grapefruit » évoque son mal-être alimentaire.

Au cours de son show, elle va s’éclipser pour se changer en coulisses. A deux reprises ! Des moments plutôt brefs, au cours desquels les musiciens vont assurer la transition en meublant l’espace sonore. Elle revient d’abord vêtue d’une combinaison noire mais transparente, tout en cachant ses parties intimes à l’aide de bouts de tissu de même couleur. Le délire électro imposé à « Suburbia » évoque Robyn. Et le set de s’achever par « True Disaster » …

Lors du rappel Tove Lo revient affublée d’un body métallique de couleur noire.   Mais Alma est également venue se joindre au band pour chanter deux strophes pendant « Bad As The Boys » et le nouveau single très dansant « I Like U ».

Les artistes quittent alors la scène alors qu’un sample préenregistré sonne la fin d’un très beau show à la fois dansant et affriolant. On en a pris plein les mirettes, encore pleine de petites étoiles, quand on est sorti de l’AB.  

Setlist : « Pineapple Slice », « Attention Whore », « Cool Girl », « Are U Gonna Tell Her ? », « 2 Die 4 », « Talking Body », « Really Don't Like U », « Disco Tits », « Moments (acoustique), « True Romance, « Grapefruit », « Glad He's Gone », « Suburbia », « Flashes », « Borderline », « How Long », « True Disaster ».

Rappel : « Bad As The Boys » (with Alma), « I Like U », « Habits (Stay High) », « No One Dies From Love », « Outro » - « (Habits (Stay High) (Hippie Sabotage Remix)).

(Organisation : Live Nation)

Arno

Concert hommage à Arno

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Un hommage exceptionnel était rendu à Arno ces 17 et 18 juin 2023 à l’Ancienne Belgique. Un événement souhaité et entièrement validé par l’artiste disparu il y a bientôt un an, des suites d’un cancer du pancréas. Arno voulait qu’une sélection de guests et amis soient présents sur les planches de l’institution. Les recettes des deux concerts seront intégralement reversés à ‘Kom Op Tegen Kanker’, une organisation à laquelle Arno tenait beaucoup.

Début 2022, Arno faisait une intervention poignante sur les ondes de Radio 1. À cette occasion, il annonçait le titre ‘Les yeux de ma mère’ par une phrase sans équivoque et (tristement) prophétique : ‘Bientôt, j’irai rejoindre ma mère là-haut’. Ce moment aura un impact considérable. À peine quelques mois plus tard, cette chanson caracolera en tête des listes ‘Belpop 100’ et ‘Radio 1 Classics 1000’. De toute évidence, la nation vient de propulser Arno –déjà sacré Officier de l’Ordre de la Couronne– au rang de Héros national. Le dandy rock ostendais s’envolait à l’âge de 72 ans.

Mais l’intervention d’Arno en ce début 2022 marquera l’histoire pour une autre raison. Ce soir-là, en coulisse, Arno demande de lui rendre, après sa mort, un hommage dans sa salle bien-aimée : l’AB, qu’il surnomme son ‘deuxième salon’. Le line-up devra recenser des artistes ayant reçu sa totale bénédiction : des musicien·nes avec qui il est entré dans l’histoire de la musique, a noué de lumineuses collaborations ou auxquel·les il vouait une profonde admiration. La sélection, établie en étroite concertation avec l’organisation, voit rapidement le jour. Car Arno a toujours su ce qu’il voulait. Et à l’AB, les organisateurs ont cherché à rester le plus fidèle possible à cette liste validée par le chanteur, en consultant son bras droit et bassiste Mirko Banovic, son ami et photographe Danny Willems et son manager Cyril Prieur. Les concerts se sont donc déroulés à l’AB, mais aussi à Ostende, son lieu de naissance, le jeudi 22 juin. Et en novembre, une prolongation se déroulera dans la prestigieuse Salle Pleyel parisienne. Les guests sont : Adamo, Ad Cominotto, Bj Scott, Jan Paternoster (Black Box Revelation), Jean-Marie Aerts, Marie-Laure Béraud, Melanie De Biasio, Patricia Kaas, Pieter-Jan De Smet (PJDS), Roland, Serge Feys, Stef Kamil Carlens (Zita Swoon), Stijn Meuris, Tom Barman (dEUS), Wim Opbrouck, Wim Vandekeybus et enfin Zwangere Guy.

Après avoir bouclé « Opex », son dernier opus paru le 30 septembre, manifestement on ne savait pas ce que la soirée allait nous réserver.

Ouverture des hostilités à 20h30. Le rideau se lève. Un écran apparaît sur lequel est projeté un petit film intitulé ‘Dub In Oostende’ où l’on voit défiler la plage, Arno pieds nus dans le sable et le Casino, soit tous les symboles importants de sa ville fétiche d’origine. Un second embraie sous le titre ‘Vive les moules’. L’écran se lève alors pour laisser place à la scène. Les musicos d’Arno sont présents, soit son fidèle bassiste Mirko Banovic, son drummer et son claviériste. Plus loin, sur la gauche, on devine la présence d’un ou de plusieurs guitaristes. Votre serviteur est plaqué contre le mur du fond des places assises (NDR : la salle est bourrée comme un œuf !), la vue bloquée par l’avancée du premier balcon lui masquant partiellement la vue. Il fait d’ailleurs une chaleur tropicale dans la salle et surtout à cet endroit. A côté de Mirko un second claviériste vient parfois renforcer le line up.

Pieter-Jan De Smet, le bras droit d'Arno, a lancé les hostilités de la soirée en attaquant « Le Java » de TC Matic, un morceau qui rappelle de bons souvenirs… Marie-Laure Béraud, l'une des ex-épouses d’Arno, interprète l’étrange, vu les circonstances, « Mourir à plusieurs ». Rayonnant, Wim Opbrouck débarque ensuite, armé de son accordéon pour délivrer trois chansons : le poignant « Je Veux Nager », ensuite « Tango De La Peau », qui décide les premiers rangs à remuer, ce qui fait encore grimper la température de quelques degrés, et enfin « Vive Ma Liberté ».

Patricia Kaas calme quelque peu l’ambiance et permet à l’auditoire de reprendre son souffle, en chantant le sensuel et gracieux « Dans Mon Lit ». Steve Kamil Carlens, le leader et tête pensante de Zita Swoon, débarque alors à son tour, pour nous livrer une énergique et entraînante version de « Living On My Instinct », une autre plage du répertoire de TC Matic. Il s’installe un peu en retrait sur la gauche pendant « Lomesome Zorro », afin de laisser l’espace à deux danseuses et autant de danseurs, pour donner du mouvement au set. Elles fouleront les planches à 4 ou 5 reprises.

Roland Van Compenhout et Ad Cominotto (outre Arno, il a participé, notamment, aux arrangements des albums d’Alain Bashung, d’Alan Stivell et de David Byrne) embraient. Le premier a emporté une sèche et le second, multi-instrumentiste, a empoigné le piano à bretelles qui traîne derrière lui. Ils adaptent « Drink Till I Sink », un extrait de l’elpee « Charles et les Lulus ». Un blues/americana qui réinjecte du ‘peps’ à la soirée. Et il faut avouer que les sonorités extraites par Roland (pour rappel, à une certaine époque, il a hébergé Ry Cooder) de sa guitare acoustique ont de quoi impressionner. D’une voix sableuse, B.J. Scott pose un rayon de soleil sur « Dancing Inside My Head », poursuivie par les alligators, dans le bayou. Un moment émouvant. Pieter-Jan De Smet est de retour pour « Marie tu m’as », en référence à l’entreprise belge qui produisait des légumes en conserve, Marie Thumas. Une mise en boîte un peu exotique qui correspond parfaitement à l’esprit éclectique et déjanté d’Arno. BJ Scott le rejoint pour interpréter « The Jean Genie » de Bowie. Alors qu’une lampe industrielle descend du plafond, Mélanie De Biasio nous réserve un très touchante version de « Elle Adore Le Noir ». Muni de sa gratte électrique, le sautillant Tom Barman revisite « Die Lie » à la sauce dEUS. Patricia Kaas regagne le podium pour une version assez rock’n’roll de « Take Me Back », même si sa voix concède parfois de la douceur. Serge Feys la rejoint et s’installe derrière le piano. En duo, ils nous réservent un déchirant « Les Yeux De Ma Mère ».

Ce qui déclenche une belle ovation dans la foule. Stijn Meuris et Jean-Marie Aerts affrontent le « The Parrot Brigade », alors que la basse caustique de Mirko claque littéralement.  Et Serge Feys accompagne le tandem d’enfer pour un trépidant « Ha ha » dont le refrain est scandé par une foule de plus en plus enflammée. Marie-Laure Béraud chante « Il Est Tombé Du Ciel ». L’écran redescend et on découvre une vidéo d’Arno amaigri et rongé par la maladie qui interprète « Solo gigolo ». Un moment de recueillement. La paire sulfureuse Jean-Marie Aerts et Serge Feys, flanqués de Zwangere Guy, met radicalement le feu dans une mouture euphorisante de « Putain Putain ». Le même duo est cette fois soutenu par Stef Kamil Carlens, pour un « Oh La La La » décapant. Et puis c’est au tour d’un homme à l’âge plus que respectable, soit Salvatore Adamo, de se joindre au tandem diabolique pour se frotter à « Je ne veux pas être grand ». On ressent énormément d’émotion dans la voix d’Adamo.  

Ad Cominotto vient compléter le trio, pour le morceau final, « Les Filles Du Bord De Mer » d’Adamo. Quel superbe hommage rendu à Arno ! Petite anecdote, parmi les nombreux invités, peu étaient chaussés… et au vu du nombre d’artistes présents ce soir, Arno a vraiment marqué la scène musicale.

Fin du set, tous les guests se présentent, en tournant le dos au public. Arno Hintjens, bête de scène et enfant terrible, est projeté pour la dernière fois sur le grand écran. Le public va alors applaudir pendant 5 minutes. Une soirée que votre serviteur n’est pas près d’oublier.  Vive Ostende et vive les moules !

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

Sparks

Du grand art (bis) !

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Les Sparks comptent aujourd’hui 55 ans d’existence ! Et viennent de publier un nouvel elpee, « The Girl Is Crying In Her Latte ». Il y a à peu près un an, le duo se produisait à l’Ancienne Belgique pour un concert mémorable. Il est de retour ce mardi 20 juin, mais au Cirque Royal ; mais paradoxalement, la salle n’est pas comble. Et pourtant, des chaises ont été installées dans la fosse.  

Ron et Russel Mael (78 balais, quand même !) s’efforcent toujours de renouveler leur musique. Tout au long des vingt-quatre albums que les frangins ont gravés –y compris l'album avec Franz Ferdinand et sans la bande originale d'Annette– tant de styles différents ont été explorés, qu’il est difficile de tous les décrire.   

Le supporting act est assuré par Jim Burke, un hurluberlu bien sympathique qui répond au pseudo de M. B. Le Gentleman Rhymer. Un original en smoking queue de pie de couleur noire armé d’un mini banjo et d’une tablette. Et qui rape ou slamme, quand même ! Ce parodiste britannique bcbg s'habille avec style et dignité, fume la pipe et joue au cricket. Il a grandi à Cheam et fréquenté la Sutton Grammar School pour garçons. Il se produit régulièrement dans des pubs du Kent anglais. Son ‘chap hop’ est une sorte de hip hop dispensé avec un accent prononcé. Il vient de sortir son dixième album, « Quid Pro Flow », début juin 2023.

A la surprise générale, il entame son set par une reprise du « Here Comes Bob » des Sparks. La version est étrangement entraînante, cool et enfantine. Il faut le temps de pénétrer au sein de cet univers très second degré. Compo personnelle, « Hail The Chap » s’autorise un country rap. Hormis celles du banjo, les sonorités sont samplées via la tablette. Il enchaîne alors un long morceau composé de 11 extraits de chansons de Sparks. Un brin électro-swing, « Looking Forward To Leaving » est une autre compo issue de son répertoire. Et il achève son récital par le « Suburban Homeboy », des Sparks. Une première partie intéressante et surtout insolite. Faut dire que les frères Mael ont toujours eu le nez creux pour choisir des supporting acts décalés.

Setlist : « Here Comes Bob » (Sparks cover), « Hail The Chap », « Amateur Hour, Get In The Swing, Big Boy, Moustache, What Are All These Bands So Angry About ?, Strange Animal, Mickey Mouse, I Predict, When I'm With You, Missionary Position, All You Ever Think About Is Sex » (Sparks cover), « Looking Forward To Leaving », « Suburban Homeboy » (Sparks cover)

Après un petit changement de matos et une balance qui a duré un quart d’heure, les lumières de la salle s’éteignent. Les haut-parleurs diffusent « So May We Start », intro de la B.O. du film ‘Annette’. Le logo du band s’affiche en arrière-plan, lettre après lettre, guidé par un chenillard.  

Le light show est constitué de 12 rectangles de leds placées sur des rampes verticales. Mais également d’une vingtaine de projecteurs placés au plafond destinés à mettre en exergue les artistes de teintes tour à tour bleue, jaune, rouge ou orange. Une estrade a été posée à l’arrière de la scène sur toute sa la longueur. Quatre musiciens s’y installent : deux guitaristes, un drummer et un bassiste.

Le look de Ron est toujours aussi atypique : une longue gabardine noire, un pantalon à pattes d’eph’ trop court de couleur grise, mais à large liséré noir, des chaussures trop grandes pour lui, des lunettes rondes chaussées sur le nez souligné d’une fine moustache, sans oublier son air sérieux et le regard fuyant. Il part immédiatement d’asseoir derrière ses claviers plantés à l’avant du podium et ne quittera son siège qu’à deux reprises : venir chanter trois mots et pour exécuter sa danse de l’automate désarticulé. Son look ne change pas depuis des années. Le sourire aux lèvres, Russel salue spontanément la foule en criant ‘Bonjour Bruxelles’, dans un français impeccable. Il a enfilé un costard aux couleurs de la Belgique. Un veston noir en haut, rouge en bas, un froc de couleur noire et des pompes de teinte jaune vif !

Issu du dernier opus, « The Girl Is Crying In Her Latte » ouvre le set. Un rock teinté d’électro, dont les paroles s’affichent sur la tenture arrière. Ce qui entraîne l’auditoire à exécuter un magnifique karaoké. « Angst In My Pants » (Trad. : de l’angoisse dans mon pantalon) oscille de la power pop à la synthpop néo-romantique, sous l’œil avisé de Ron, bien entendu.

Russel est un communicateur né, il a le don de rallier le public à sa cause et l’art de chauffer le public dans une salle. « Beaver O'Lindy » est un extrait de « A Woofer in Tweeter’s Clothing », le long playing le plus délirant et le plus caustique de la fratrie. Russel possède un timbre haut-perché légèrement nasillard qu’il pousse parfois en falsetto très aigu, inimitable. Sparks balance son premier skud, « When I'm With You », rappelant qu’en 1979 il avait bénéficié du concours du producteur Giorgio Moroder pour mettre en forme « No. 1 in Heaven », opérant alors un virage à 180 degrés en passant du glam rock à la pure musique électronique. Bien équilibrée, la setlist alterne anciens morceaux, parfois peu connus, hits et extraits du dernier LP, à l’instar de « Nothing Is As Good as They Say It Is ». Brandissant l’humour comme un étendard révélateur des maux et des troubles de nos sociétés, les portraits laissent ici une grande place aux femmes, adulées ou invisibles. S’ouvrant sous une forme semi-acoustique plutôt paisible, « It Doesn't Have To Be That Way » monte progressivement en puissance et vire au rock. Dansant, « Balls » navigue aux confins des univers sonores de Gary Numan (pour l’électro) et des Pet Shop Boys (pour la sophistication). « We Go Dancing » invite, bien évidemment, à la danse. Ce qui décide d’ailleurs les plus audacieux à faire le pas. Mais dès la fin du morceau, ils reprennent leur place sur leurs chaises.

Ron est toujours aussi impassible. Parfois il esquisse un demi-sourire pendant quelques secondes. Il se lève quand même pour rejoindre son frère afin de poser une voix de slammer sur « Shopping Mall of Love », avant de retourner derrière ses claviers. Mais c’est l’euphorie dans l’auditoire lorsqu’il se redresse une nouvelle fois, jette son manteau noir sur ses claviers et exécute une danse d’automate désarticulé pendant « The Number One Song In Heaven », avant de revenir, derechef, tranquillement derrière ses ivoires. « All That » est une compo qui vous flanque des frissons partout. En 20 titres, Sparks a puisé au sein de 14 de ses albums. Ce qui a démontré son extrême polyvalence, passant du glam rock à la dance pop en transitant par la musique électronique et l‘électro/pop contemporaine, tout en y ajoutant une attitude théâtrale. Un groupe intemporel ! Parfois, le backing group s’efface afin de laisser la fratrie donner toute la mesure de son talent… Russel remercie alors Bruxelles, là où les frères Mael ont enregistré deux elpees. Un vrai régal ! Impérial ! Du grand art !

Setlist :  « So May We Start », « The Girl Is Crying In Her Latte », « Angst In My Pants », « Beaver O'Lindy », « When I'm With You », « Nothing Is As Good as They Say It Is », « It Doesn't Have To Be That Way », « Balls », « Shopping Mall of Love », « The Toughest Girl in Town », « Escalator », « We Go Dancing », « Bon Voyage », « Music That You Can Dance To », « When Do I Get To Sing My Way », « The Number One Song In Heaven », « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », « Gee, That Was Fun ».

Rappel : « My Baby's Taking Me Home », « All That ».

(Organisation : Gracia Live)

No Joy

Motherhood

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No Joy a été formé en 2009 à Montréal par la Californienne Jasamine White-Gluz et la locale Laura Loyd, qui a depuis quitté le groupe. « Motherhood » constitue le 4ème elpee du groupe et le premier chez Joyful Noise, alors que les 3 premiers étaient parus sur Mexican Summer.

La formation drivée par White-Gluz a décidé de mâtiner son shoegaze de trip-hop (« Four »), d’un certain esprit 90’s et même d’une pointe de nu-metal ! Le genre avait-il vraiment besoin d’un lifting ? A vous de juger à l’écoute de cette œuvre foisonnante et déstabilisante… qui se révèle tour à tour convaincante, surprenante mais aussi fatigante au fil des morceaux, sans perdre toutefois une certaine accessibilité. On ne parle ici pas de ‘nugaze’ (pour néo-shoegaze) pour rien…

Prins Obi

Prins Obi & The Dream Warriors

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Prins Obi & The Dream Warriors

Pharmacien à ses heures perdues, Prins Obi, aka George Diakinesis, est le leader du groupe grec Baby Guru. Il a publié le 3ème chapitre de son aventure parallèle en 2018. Pour la circonstance, il est revenu flanqué des Dreams Warriors afin de composer des morceaux naviguant entre hard rock, volutes psychés (« Astral Lady Blues ») et pop-rock garage circa 70’s (« Concentration »). Une sorte de rencontre hypthétique entre les Oh Sees (« Flower Child ») et les Kinks (« Fingers ») qui auraient retrouvé la foi aux divinité rock helléniques !

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