La révolte de Bagdad Rodeo...

Le premier single extrait de « Quatre - L'album sans Fin - Part 1 », le nouvel album de Bagdad Rodéo, « Révolution Vendetta », nous plonge dans les racines du groupe, de son combat, celui de la liberté à tout prix et de l'esprit critique qui font de Bagdad…

logo_musiczine

Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

mass_hysteria_ab_03
Enter Shikari - Ancienne ...
Béber

Béber

mercredi, 19 septembre 2012 17:29

Zulus

Issus de la baie de San Francisco, Daniel Martens et Aleksander Prechtl militaient au sein de deux formations différentes. Afin de dépasser les limites du genre, ils décident de s’associer, mais également de s’installer à Brooklyn. Aleksander accepte de siéger derrière les fûts, bien conscient de ses compétences de drummer clairement limitées. Les deux musiciens sont rapidement rejoints par deux autres compagnons. Zulus vient de naître.

Après avoir écouté l’album éponyme de ces Etasuniens, un constat s’impose, leur musique sort des sentiers battus. Elle s’appuie sur des rythmiques rudimentaires et lourdes. Les sonorités de guitare sont perçantes. Les accès de basse cotonneux. En 23 minutes, les Zulus libèrent toute leur toute leur rage et leur hargne. Brutaux, les riffs peuvent adopter un profil hypnotique. A l’instar de l’excellent « Vibrations ».

Défoulement garanti !

 

mercredi, 19 septembre 2012 17:23

Killing time

Une demi-heure ; c’est le temps que dure cet opus. En quatorze morceaux Terry Malts nous balance un punk instinctif qui, à défaut d’être original, a le mérite de déborder d’énergie. Un punk que les Californiens (NDR : ils sont originaires de San Francis) sont clairement allés puiser du côté des Ramones. Rythmique primaire, production approximative, voix nasillarde et guitares saturées, sans oublier les mélodies entêtantes, telle est la recette adoptée par Terry Malts. Rien de plus, rien de moins. Et ça marche !

Décomplexé et efficace, « Killing Times » ne sera clairement pas l’album de l’année. On l’aura d’ailleurs certainement oublié d’ici quelques mois ; mais peu importe après tout, il a au moins le mérite de permettre aux aficionados du style de se défouler.

 

mardi, 11 septembre 2012 03:00

Un parfum encore trop volatil…

Pour la rentrée, l’Ancienne Belgique avait frappé un grand coup, en invitant Perfume Genius, le projet de Mike Hadreas, un étasunien issu de Seattle. Quelques mois seulement après avoir fait salle comble, dans le cadre des Nuits Botanique, et après avoir été logiquement invité au festival de Werchter, l’Américain revenait en Belgique. Pour ce spectacle, la salle est disposée en configuration semi-assise, mais n’affiche pas complet.

Il revenait à Indians, le projet de Søren Løkke Juul, un Danois natif de Copenhague, d’ouvrir la soirée. Signé chez 4AD, il a publié, à ce jour, deux singles. Il pratique une musique hybride, fruit de la rencontre entre analogique et numérique. Son style est atmosphérique et expérimentale. Vu ce que les vidéos postés sur la toile avaient montrés de cet artiste, j’ai donc préféré m’abstenir….

A 21h00 pile, Mike Hadreas monte sur l’estrade. Malgré ses 27 balais, il paraît très jeune. On lui en donnerait vingt, à tout casser. Il est accompagné d’un drummer et d’un préposé aux nappes sonores. Le leader s’installe derrière ses claviers. Et ne décollera plus de son tabouret qu’à de rares exceptions. Quant à ses acolytes, ils sont tout aussi statiques. Dès qu’il prononce les premiers mots, on est subjugué par son timbre androgyne, qu’il maîtrise à la perfection. Sa voix me fait même clairement penser à Antony des Johnsons voire à Boy George. Il en est même particulièrement proche tout au long de « No Tear », un morceau totalement bouleversant. Les titres de son dernier opus, « Put Your Back N 2 It », se succèdent. Le répertoire oscille entre chansons langoureuses et compos plus entraînantes. Une toile de fond : ses ivoires. Et une même trame : des textes mélancoliques. Parmi les moments forts du concert, on épinglera « Take Me Home », « Hood » ou encore la reprise du « Helpless » de Neil Young, qu’il interprète en solo, uniquement au piano.

L’alternance entre morceaux plus remuants et paisibles est a priori un bon choix pour le répertoire d’un concert. Malheureusement, cette sélection m’a semblé, ce soir, peu judicieuse. Et pour cause, elle n’a jamais permis au public d’entrer véritablement dans l’univers de Perfume Genius. D’autant plus que le set n’a duré qu’une heure ; et puis que Mike a la fâcheuse tendance à achever ses morceaux d’une manière impromptue, laissant ainsi le mélomane sur sa faim. En outre, on ne peut pas dire que le trio soit composé de bêtes de scène. Et sans le moindre visuel, difficile d’adhérer à un projet aussi spartiate. Finalement, entre l’écoute de l’album et le concert, il n’y avait pas grande différence. A mon avis, ce type de spectacle aurait bien plus d’impact au sein d’une salle de plus petite taille.

Une certitude, l’Américain de manque pas de talent. Mais ce soir, on avait l’impression qu’il avait le trac. Une assurance qu’il ne pourra acquérir qu’au fil du temps et des concerts. C’est ce qu’on appelle de l’expérience. 

(Organisation AB)

 

mercredi, 12 septembre 2012 18:49

Melt Cry Sleep

Quoiqu’actif depuis 2006, Buildings vient seulement de graver son second opus. « Melt Cry Sleep » fait suite à l’autoproduit « Braille Animal » (récemment réédité chez Doubleplusgood). Pour la circonstance, le trio de Minneapolis (Minnesota) a décidé de passer à la vitesse supérieure en s’offrant les services de Bob Weston, bassiste de Shellac. Rien que ça !

Les trois compères nous balancent directement une musique noisy influencée par la quintessence du style pratiquée au cours des 90’s. Parmi les influences, on épinglera Shellac, Fugazi ou encore Jesus Lizard. Vu le mélange explosif et énergique de références, rien ne devrait résister à cet édifice. Mais pour donner davantage de relief à la solution sonore, la formation américaine nous réserve quelques interludes lancinants qui flirtent avec le post punk. Juste pour souffler quelques instants ; et avant de repartir de plus belle. Tout au long des 10 morceaux, Travis Kuhlman se déchaîne derrière ses fûts tandis que Sayer Payne fouette ses cordes de basse. Pendant ce temps, Brian Lake libère toute sa hargne aux vocaux, mais également à la guitare, dont il extrait des sonorités aussi stridulantes que dissonantes.

Sous haute tension, cet elpee permet à Buildings de libérer toute sa fureur, toute sa puissance. Mais pas sans nuances. Et c’est ce qui fait la spécificité de l’expression sonore du trio yankee. Et dans le style, cette formation est certainement une des plus intéressantes, rencontrées depuis de longues années…

 

mercredi, 05 septembre 2012 13:39

Spectral dusk

Le vent souffle et l’eau ruisselle. Ces bruissements ouvrent le deuxième album d’Evening Hymns le projet de Jonas Bonnetta. Une intro qui correspond parfaitement à l’état d’esprit du Canadien à la barbe hirsute. Pas étonnant d’ailleurs qu’il ait enregistré cet opus, au fond des bois, dans l’Ontario. Il a quand même invité quelques potes à le rejoindre. Et notamment des musiciens de The Wooden Sky ainsi que Taylor Kirk (NDR : Timber Timbre en personne). Pas uniquement pour partager un barbecue, mais surtout pour participer aux sessions. 

Cet elpee paraît donc trois années après « Spirit Guide ». « Spectral dusk » baigne au cœur d’un folk atmosphérique. Chargé de sensibilité, introspectif, il peut aussi se révéler bouleversant. Faut dire que lorsqu’on puise son inspiration dans l’émotion suscitée par la mort de son père, on n’a pas envie de faire la fête.

Cette œuvre ne nage pas dans le bonheur, c'est une certitude. Le spectre de feu son paternel plane constamment. Pourtant, l’ambiance peut s’avérer champêtre, en parfait accord avec la nature. Mais souvent brumeuse. Les compos sont lentes. Bonnetta prend le temps de poser sa voix sur les morceaux, même s’il lui arrive de hausser le ton ; à l’instar du vibrant « Cabin in the Burrow » ou encore de « Song to Sleep to », une plage enrobée de chœurs. Les arrangements sont superbes et l’instrumentation paradoxalement riche (lapsteel, piano, guitare, …), une approche susceptible de rappeler Black Heart Procession. Encore que les titres entièrement instrumentaux lorgnent plutôt vers Sigur Rós voire Album Leaf.

Bref, si l’émotion est très palpable tout au long de « Spectral Dusk », les subtilités sonores permettent de s’y engouffrer, sans sombrer dans le spleen. Jonas est un artiste qui jouit d’un énorme potentiel et son Evening Hymns un projet qu’on espère redécouvrir au plus vite, peut-être dans d’autres circonstances…

 

mercredi, 05 septembre 2012 13:37

Major

Originaire de Providence (Rhode Island), mais établi aujourd’hui à Brooklyn, Fang Island est né en 2005, suite à la rencontre des trois futurs membres du groupe qui partageaient alors les mêmes bancs d’une école de design new-yorkaise. Depuis lors, Jason Bartell (guitare), Chris Georges (guitare) et Marc St Sauveur (batterie) ont publié quelques Eps ainsi qu’un album (éponyme), il y a deux ans. Un premier elpee qui n’est malheureusement pas sorti sur le Vieux Continent. Pourtant, cet opus était de bonne facture. La formation y révélait des morceaux punk-pop entraînants, excitants, dus à un sens mélodique particulièrement aiguisé, mais qui avaient le bon goût de ne pas sombrer dans la facilité. 

Pour concocter ce deuxième elpee, le band étasunien a décidé de repartir sur les mêmes bases, mais en prenant le soin de débroussailler davantage leurs compositions. Les approximations ont ainsi été gommées pour laisser place à des pistes particulièrement efficaces. D’ailleurs après avoir écouté les onze brûlots de ce long playing, les mélodies continuent de trotter dans votre boîte crânienne, et pour un bon moment. Pourtant, à première écoute, les sonorités criardes des grattes et les rythmes caoutchouteux semblent issus d’une autre époque. Tout comme les chœurs. Mais la mayonnaise prend tellement bien qu’on en oublie qu’elle est peut-être périmée. Le groupe décrit sa musique comme suit : ‘everyone high-fiving everyone’. Et ma foi, cette formule traduit parfaitement le style ensoleillé, coloré du groupe… De quoi mettre de bonne humeur pour toute la journée…

 

mercredi, 29 août 2012 18:37

Mörse (Ep)

Trois morceaux en à peine 8 minutes et trente secondes. Dans ces conditions, difficile de se forger un avis bien tranché sur la musique de ce groupe lillois. Dès le premier larsen qui ouvre la première plage, « Sous Terre », le ton est donné : le son sera brutal. Derrière les fûts, le drummer s’agite. Les guitares alimentent l’intensité des compos. Les accords sont lourds et violents, quoique prévisibles. Les vocaux sont hurlés, mais les chœurs allègres. Les lyrics sont exprimés dans la langue de Molière et sont excellents ; cependant, pour comprendre ce que le chanteur raconte, une seule solution, consulter le booklet. Troisième morceau, « Pour qui préside l'effroi » reprend quelque peu son souffle. Bref, un Ep court mais percutant. Quelque part entre punk, stoner et hardcore, l’expression sonore de Mörse vise rapidement et en plein dans le mille. Faudra maintenant attendre la sortie de leur album pour se faire une idée plus précise de leur potentiel. Mais vu (entendu ?) ce que ce condensé nous propose, la suite est chargée de promesses…

 

mercredi, 29 août 2012 18:34

Big Easy Express (Dvd)

Bienvenue dans ce périple opéré à bord du ‘Big Easy Express’, train qui traverse les Etats-Unis, en partant d’Oakland pour rejoindre la Nouvelle-Orléans, en passant par le Colorado et le Texas, en compagnie de trois groupes : Mumford & Sons, Edward Sharpe & Magnetic Zeros et Old Crow Medicine Show. Trois formations qui partagent un même goût pour le folk et la country, mais également une même philosophie de vie. Emmet Malloy a suivi et filmé, pendant une semaine et demie ce ‘Road Trip’ néo-hippie (NDR : sorte de « Sur la route » musical). Il s’agit cependant davantage qu’un simple documentaire musical, puisque si les arrêts concerts ont bien été immortalisés, ce « Tour of Dream » relate les événements de la vie quotidienne des musicos, l’ambiance qui règne et les idées qui circulent entre eux tout au long de ce périple. Un périple qui traverse des paysages somptueux.

Old Crow Medicine Show est la formation la moins connue ; et pourtant elle rivalise facilement avec les deux autres ensembles. Lors des extraits de concerts, deux titres accrochent immédiatement l’esprit. Tout d’abord le « Home » d’Edward Sharpe & Magnetic Zeros et « Little Lion Man » de Mumford and Sons. Logique ce sont leurs hit-singles. Mais ce sont surtout les bœufs improvisés qui se révèlent les plus intéressants. On retiendra ainsi la collaboration entre Mumford and Sons et l’orchestre d’un collège texan, des sets impromptus accordés au sein du bus ou dans le désert, ainsi que le morceau final, composé au cours de la tournée, et interprété par tous les musiciens. Le tout est bien sûr, émaillé d’interviews…

Ode à la liberté, ce type de documentaire est une invitation à voyager à travers le territoire américain, mais une incitation à jouer d’un instrument, à se lancer dans la musique. Dommage que le dvd n’ait pas été doublé d’un cd audio. On l’aurait bien écouté plein pot dans sa voiture !

 

samedi, 18 août 2012 03:00

Pukkelpop 2012 : samedi 18 août

Seule journée affichant complet, ce samedi était clairement celle qu’il ne fallait manquer à aucun prix, si vous ne disposiez pas de combiticket. C’est aussi celle qui, pour de nombreux festivaliers, voire artistes, rappelait un douloureux souvenir. Et pour cause, le 18 août 2011, soit exactement un an plus tôt une tornade s’abattait sur le site du Pukkelpop, faisant de nombreux blessés, mais surtout cinq victimes.

Aujourd’hui, tout comme la vieille, le soleil tape très fort. Il atteindra même les 35 degrés centigrades. La déshydratation guette ! Une bonne excuse pour se désaltérer auprès des nombreux bars installés aux quatre coins de la plaine. 

La journée débute par le groupe californien Ceremony. Rien de tel que du noise-punk pour réveiller les esprits encore à moitié endormis des festivaliers. Certains ne semblent d’ailleurs pas gênés par l’heure précoce (il est 11h30-12h) et affichent une forme étincelante, en  pogotant devant le Shelter.

Le concert à peine terminé, on est déjà face à un choix cornélien. Soit on opte pour le set de la formation belge Oscar and the Wolf ou le quintet londonien Dry the River. Finalement on décide d’assister à celui du trio gantois. Faut dire qu’il est actuellement un des groupes noir/jaune/rouge les plus intéressants du moment. D’ailleurs, il enchaîne les dates depuis plusieurs mois. Il dispose d’une demi-heure pour défendre son Ep, « Summer Skin ». Et il s’en sort parfaitement. Les formations nationales vont même plutôt s’en tirer plus qu’honorablement toute la journée…

A l’instar de Kiss the Anus of the Black Cat, mais également Flying Horseman, malgré une musique pas toujours facile d’accès. K.T.A.O.T.B.C. est drivé par le troubadour barbu Stef Heeren. Le groupe pratique une sorte d’acid folk qui baigne au sein d’une atmosphère moyenâgeuse. Intitulé « Weltuntergangsstimmung », son dernier elpee, est paru en 2012. Leur set est ténébreux, shamanique, dans l’esprit de 16 Horsepower….

Flying Horseman se produit dans le Wablief. A sa tête, le guitariste Bert Dockx. Ici le climat est aussi sombre, mais il est le fruit d’un mélange de post rock et de blues. « Twist », leur dernier opus est également paru cette année. Le groupe anversois reconnaît pour influences majeures Joy Division, Bill Callahan, Talk Talk et le Velvet Underground. Balisées par les cordes de guitares, les compos sont construites suivant un mode crescendo. Elles débutent dans la quiétude, puis s’élèvent progressivement, poussées par le tempo tribal, avant d’atteindre un climat de tempête, caractérisé par des explosions de fuzz, de distorsion et de drums…

A partir de 16h, place aux grosses pointures. Tout d’abord, Stephen Malkmus and the Jicks. Sous le Marquee. Flanqué de son nouveau backing group, Malkmus déçoit. Son aventure vécue chez Silver Jews n’était déjà pas exceptionnelle. Depuis qu’il a délaissé Pavement, il faut avouer qu’il est sur la pente descendante. Manifestement, son passé le poursuit. Même ses derniers albums ne parviennent pas à sauver la mise…

Quant aux Shins de James Mercer, alternant morceaux majestueux (« Saint Simon », « So Says I », « Kissing the Lipless ») et titres sans grande consistance, leur set est trop inégal pour convaincre…

Vers 18 heures, tant les festivaliers que les artistes vont observer une minute de silence, en hommage aux victimes du drame de l’an dernier.

Ce sont ensuite les Hives qui vont enflammer la Main Stage en faisant la part belle aux guitares. Dix ans que la formation suédoise nous sert la même recette. Mais elle est préparée avec tant de passion qu’on ne peut y résister. Les musicos sont vêtus de leurs rituels costards noir et blanc. Pelle Amsqvist saute, hurle, fait virevolter son micro. Le soleil tape dur, mais la formation venue du froid n’en a cure. D’ailleurs tous les musicos termineront le concert complètement trempés.

On jette un œil et une oreille à la prestation de The Antlers au Club. Après le spectacle que nous venons de vivre, difficile d’accrocher à leur noisy/pop qui baigne au sein d’une atmosphère chargée de spleen. Pourtant, le combo nous réserve l’un ou l’autre morceau bien senti. A l’instar d’« I Don’t Want Love », au cours duquel un frisson nous parcourt l’échine…

Place aux Black Keys. Depuis leur dernière tournée, le duo est soutenu par deux musicos supplémentaires. Ce qui nuit quelque peu au feeling sauvage de leur musique. Néanmoins, les compos dispensées sont impeccables. Le public massé devant la Main Stage est ravi et en redemande. La setlist privilégie les compos les plus récentes, et notamment celles du dernier opus, « El Camino ». Les puristes reprocheront sans doute un manque de spontanéité dans le chef de Dan Auerbach et Patrick Carney, mais manifestement The Black Keys est devenu un ‘grand groupe’…  

Jeff Tweedy et sa bande se produisent sous le Marquee. Juste avant que les Foo Fighters ne montent sur la scène principale. Afin de disposer d’une place idéale, la majorité du public décide de se planter devant la Main Stage. Conclusion, lorsque Wilco monte sur l’estrade, le chapiteau est presque vide. Tant pis et tant mieux, puisque cette situation va nous permettre de savourer une excellente prestation, démontrant en outre, que la notoriété grandissante du band chicagolais n’est pas usurpée

Vu les circonstances, Foo Fighters n’avait donc pu accorder son set l’an dernier. Dave Grohl et son team avaient promis de revenir, cette année. Promesse tenue. Et pour un ‘gig’ particulièrement réussi. La puissance est de rigueur. La setlist épingle des titres devenus maintenant cultes, tels « My Hero », « Pretender » ou encore « Dear Rosemary », un superbe ‘best of’, au cours duquel l’ex-Hüsker Dü, Bob Mould (NDR : il avait joué plus tôt dans l’après-midi) vient les rejoindre sur l’estrade. Dave n’en oublie pas pour autant de dédier une chanson aux victimes.

Ce Pukkelpop s’achève pour nous au Shelter, afin de célébrer un autre grand retour, celui de Refused. Il ne date pourtant que depuis janvier 2012. Et autant en profiter, car le groupe a annoncé que leur reformation ne serait que temporaire. Le punk-hardcore de ce combo suédois est puissant, frénétique, sauvage et rapide. David Sandström frappe ses drums comme s’il avait un ennemi à tuer. Kristofer Steen et Jon Brännström arrachent littéralement les sonorités de leurs de leurs grattes. Et Magnus Flagge arrose le tout de ses interventions sulfureuses à la basse. L’attitude du leader, Dennis Lyxzén, évoque parfois un certain Scott Weiland (Stone Temple Pilots). Ses lyrics véhiculent d’inévitables pamphlets révolutionnaires quand ils ne traduisent par leur combat en faveur des droits des animaux. Il exhorte la foule au changement, en s’adressant tout particulièrement, à la nouvelle génération…  

C’est sur ces notes brutales que cette 27ème édition du festival s’achève. Un excellent cru ! Que ce soit chez les découvertes ou les artistes consacrés, tous ont participé à la réussite de cette édition 2012. Il a fait beau, il a fait chaud, l’affiche était superbe et l’ambiance au rendez-vous. Bref, tout était parfait. Le Pukkelpop est relancé pour de nombreuses années…

 

vendredi, 17 août 2012 03:00

Pukkelpop 2012 : vendredi 17 août

Ce vendredi 17 août, le Pukelpop se réveille sous un soleil de plomb. Vu le temps pourri que nous avons connu, au cours des semaines précédentes, on ne s’en plaindra pas. Quoique ! Ce changement radical de conditions météorologiques est de nature à perturber pas mal de festivaliers. D’ailleurs, la recherche de parcelles ombragées va finir par devenir une leurs préoccupations favorites. Heureusement, les organisateurs ont prévu de distribuer des cannettes d’eau tout au long du festival. Et c’est une excellente initiative à souligner. Enfin, l’affiche de ce vendredi est caractérisée par la présence d’une flopée d’artistes ou de groupes qui se sont déjà produits au Pukkelpop ; parmi lesquels certains se sont forgés, depuis, une certaine notoriété…

Grandaddy s’est donc reformé. L’aventure en solitaire du leader, Jason Lytle, a tourné court. La formation californienne n’a rien perdu de son homogénéité. Coiffé de sa casquette fétiche, éternellement barbu, Jason n’a peut-être plus une voix aussi douce ; mais elle colle parfaitement aux compos. Parmi lesquelles on retrouve avec beaucoup de plaisir, « El caminos in the west », « The crystal lake », « AM 180 », « Summer here kids » ou « Stray dog & chocolate cake » Des compos qui peuvent virer dans le psychédélisme, à l’instar du ‘floydien’ « He’s simple, he’s dumb, he’s the pilot ». Et puis, la magie opère toujours. Comme avant la séparation du combo, en 2006. Et lorsque le band issu de Modesto balance « Now It’s On » sur la plaine de Kiewit, un frisson nous parcourt l’échine…

Autre retour attendu : les Stone Roses. De nombreux fans insulaires ont d’ailleurs fait le déplacement. Leurs deux albums remontent quand même à 1989 et 1994. Ce qui explique sans doute pourquoi les plus jeunes n’accordent que peu de crédit à la formation mancunienne. Pourtant, le band parvient à attirer une foule plus que conséquente devant la Main Stage. Et le groupe assure. Les riffs de guitare sont bourrés d’effets. La ligne de basse est profonde. Les drums conquérants. Et puis Brown est dans un bon jour. Le band va aligner la plupart de ses classiques, tels que « I Wanna Be Adored », « Waterfall/Don’t Stop », « Sally cinnamon », « Ten storey love song », une version remarquable de « Fools gold », « Waterfall », « Love spreads », « This is the one » et « I am the resurrection » ou encore « Made of Stone ». Un symbole du mouvement Madchester qui se produit au Pukkelpop ! Qui l’aurait cru ?

Dernier comeback du jour : Afghan Whigs. Le combo s’est reformé en 2001. Il est programmé au Marquee. Sa musique est toujours aussi ténébreuse et puissante. Et la voix de Greg Dulli, malgré ses nombreux détracteurs, plus que jamais bouleversante, comme si elle émanait du plus profond de son âme. En outre, la setlist épingle les classiques du band, dont « Crime scene », « Uptown again », « What jail is like », « Gentlemen », « 66 », « Going to town », « Debonair », « Miles iz ded » et « See & don’t see » ; mais aussi plusieurs compos écrites depuis que la formation s’est reformée, dont « See and don’t See » et la cover de Frank Ocean (NDR : qui a curieusement annulé cette année, tout comme Baroness), « Love Crimes ». Rien que du bonheur !

Autre résurrection, mais belge, Reiziger. Convulsif, leur rock a illuminé les plus belles heures de la scène indépendante noir/jaune/rouge. Leur set a tenu la route, enthousiasmant tant les mélomanes nostalgiques que les plus jeunes. Et pour cause, leur musique n’a pas pris une ride…

Après avoir évoqué les prestations de ces légendes vivantes du rock, place aux artistes contemporains. Tout d’abord la formation londonienne Breton. Et bien sûr Two Door Cinema Club. Le trio irlandais est venu défendre son dernier opus ; mais ce sont ses singles qui recueillent le plus de succès. Et en particulier « Do you want it all », « This is the life », «  Something good can work », « Eat that up, it’s good for you » et « You’re not stubborn ». Une réaction facile de la part de l’auditoire ? Vu la chaleur étouffante qui baigne alors le site, ce réflexe est compréhensible. D’autant que la pop sucrée et naïve dispensée par le combo met de bonne humeur pour le reste de la journée.

Sous le Marquee, vers 15h (NDR : on était d’ailleurs étonné de les voir programmés si tôt en journée !), les New-Yorkais de The Walkmen montent sur les planches. Le Marquee est plein à craquer. A l’instar de leur prestation accordée dans le cadre des dernières Nuits Botanique, l’aspect visuel de leur show est plutôt rudimentaire. En fait, leur musique se concentre essentiellement sur les performances vocales du chanteur, Hamilton Leithauser. Sa voix est puissante, précise, classieuse, impressionnante. Et la setlist épingle la plupart de leurs hits…

Eagles of Death Metal se produisait au Pukkelpop, pour la quatrième fois. Le dégaine très ‘yankee’ (NDR : cette moustache !), Jesse Hughes et sa troupe vont nous délivrer un excellent concert de rock’n’roll énergique, malsain et bigrement efficace. Un spectacle qui restera certainement dans les annales de cette 27ème  édition.

Contraste saisissant, lorsqu’apparaissent les musicos de Keane. Polis, propres sur eux, les Britons ont un look de futurs gendres. Mais leur pop/rock est tannant. Le quatuor va nous réserver un ‘best of’, parmi lesquels on épinglera « Somewhere Only We Know », « Crystal ball », « Bend & break », « Spiralling », « This is the last time », « Everybody’s  changing », « Somewhere only we know », « Is it any wonder » et encore « This is the Last Time ». Si le groupe s’était produit plus tard dans la soirée, il y a fort à parier que les briquets auraient éclairé la plaine.

Lykke Li était très attendue. Rien que sa voix de soprano est de nature à faire vibrer la foule. Mais le mélomane lambda a certainement dû se rendre compte que le style de la Suédoise n’est pas toujours très accessible. Lorgnant parfois vers The Knife, sa pop puise d’ailleurs à de multiples sources (NDR : depuis le trip hop à l’électronica, en passant par le folktronica, l’indie, le wonky, et j’en passe). Finalement, elle ne parviendra à secouer l’auditoire qu’en fin de parcours ; et tout particulièrement lorsqu’elle interprétera son succès planétaire, « I follow the River »...

Jens Kristian Matsson est également issu du même Royaume scandinave. Il est 22 heures, lorsqu’il débarque sur les planches du club. Mieux connu sous le patronyme de The Tallest Man on  Earth, le songwriter est seul. Armé de sa seule guitare, il ne craint pas d’affronter la foule. Cette dernière est rapidement bluffée par ses compos particulièrement efficaces : « King of Spain », « I Won’t Be Found », « The Gardener » ou encore « Love is All ». Un set époustouflant, digne de Bruce Cockburn voire de Luka Bloom! Qui sera ponctué d’un rappel.

Autant dire que cette deuxième journée s’est encore une fois merveilleusement bien passée. Il reste à retourner au camping pour se ressourcer ; car demain l’affiche est très riche. Et pour cause, y attend notamment  Wilco, Refused, Foo Fighters ou encore The Black Keys. Que demande le peuple ?

 

Page 71 sur 98