Un sentiment de révolte envahit Billions Of Comrades…

Billions Of Comrades vient de publier un nouveau single. Intitulé « SCAB AALO PAM », il annonce un nouvel elpee baptisé « Trotop » qui sortira en mars 2024. Ce morceau est un exutoire destiné à combattre une police violente qui intimide, blesse et tue afin de…

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Philippe Blackmarquis

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mercredi, 17 février 2016 11:28

Les nominés pour les Octaves sont connus!

La nouvelle édition des Octaves de la Musique approche: elle aura lieu le lundi 21 mars dans une salle de La Madeleine complètement rénovée.

Hier matin, lors d'une conférence de presse, les organisateurs ont révélé les noms des nominés. Comme à chaque édition depuis 2004, les Octaves et leurs jurys de professionnels font la part belle à tous les styles musicaux: Pop/Rock, chanson française, musiques urbaines (rap/hip-hop), musiques électroniques, jazz, musique classique, musique contemporaine et musiques du monde. 

Pour consulter la liste complète des nominés, cliquer ici

On devra attendre le 21 mars pour découvrir les lauréats. Les vainqueurs 'toutes catégories' sont, eux, déjà connus:

  • Album de l’année : « Mont Royal » de Roscoe
  • Artiste de l’année : Nicola Testa
  • Spectacle / Concert de l’année : Starflam

Un Octave d'honneur sera par ailleurs remis à Jacques Stotzem. Présent lors de la conférence de presse, le guitariste bien connu a gratifié les invités d'une très belle interprétation en 'live', que vous pouvez découvrir ici

La cérémonie des Octaves du 21 mars prochain sera retransmise en direct sur BX1, nouveau partenaire des Octaves ainsi que sur les télévisions locales wallonnes. PlugRTL diffusera de larges extraits en différé. Pour assister à la cérémonie, il suffit d'envoyer un email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..


samedi, 23 janvier 2016 00:00

Le sacre du Roi Wilson

A peine un an après sa dernière visite, Steven Wilson est de retour chez nous ; et pour la circonstance à l'Ancienne Belgique de Bruxelles. Le Britannique revient auréolé du succès de son dernier opus : « Hand. Cannot. Erase », qui a dépassé les ventes de toutes ses autres plaques, y compris celles réalisées par son précédent groupe, le légendaire Porcupine Tree. Dans ses bagages, il nous apporte un tout nouvel Ep : « 4 1/2 ». Ce disque réunit des compositions qui n'avaient pas trouvé grâce sur les deux elpees précédents, ainsi qu’une reprise d'un titre de Porcupine Tree.

Il y a quatre ans, Steven Wilson s’était produit dans une Ancienne Belgique en configuration 'Box', soit sans gradins ni balcons. Ce soir, par contre, la salle est en configuration maximale et le concert est sold out. On mesure le chemin parcouru par le 'King of Prog' ; et on doit reconnaître qu’il a réussi son pari : faire évoluer sa musique, gagner de nouveaux aficionados, sans perdre trop de fans originels de Porcupine Tree, déçus par le côté nettement moins prog/metal des nouvelles productions.

Avant le début du concert, une playlist très orientée 'dark ambient' installe une atmosphère sombre et recueillie. On reconnaît le célèbre instrumental « Warzawa », de David Bowie, dont la mort a profondément affecté Wilson. Le concert commence par la projection du court-métrage qui met en scène le thème de « Hand. Cannot. Erase. » : la solitude dans les grandes cités. Les artistes prennent place sur le podium et attaquent l'interprétation complète de ce brillant concept album. Wilson est accompagné de son fidèle bassiste, Nicky Beggs (ex-Kajagoogoo, Steve Hackett) et du claviériste Adam Holzman (NDR : il a côtoyé Miles Davis). A leurs côtés, deux nouveaux venus : le guitariste Dave Kiliminster (NDR : il a participé à la tournée 'The Wall' de Roger Waters) et le batteur Craig Blundell (NDR : un musicien de sessions).

« First Regret » ouvre le set tout en douceur. Adam Holzman dessine de savantes arabesques sur ses claviers ; de quoi nous transporter au cœur d’un univers onirique. Le riff de guitare de « 3 Years Older », très inspiré par Rush, tranche dans le vif. S'en suit un tour de force de 10 minutes, où alternent moments doux, jazzy, voire même folk, et envolées endiablées de prog/rock. Un véritable patchwork d'influences évoquant King Crimson, Pink Floyd, Camel, Yes, Rush, Todd Rundgren (Utopia) et autre Van der Graaf Generator. Steven Wilson est pieds nus, suivant son habitude. Il a toujours son éternel look d'étudiant de fac. Planté au centre de l’estrade, il joue au chef d’orchestre au sein de son supergroupe. Il passe de la guitare électrique à la sèche, stimule en permanence ses musiciens ; et parfois, sans instrument, souligne les impulsions majeures de l’expression sonore.

Après « 3 Years Older », Wilson salue la foule et précise qu'il apprécie son enthousiasme. ‘Je ne suis pas fâché d'en avoir fini ma tournée allemande’, confie-t-il. ‘Le public y est, disons, très réservé...’ Poursuivant sur un ton très 'tongue in cheek', il explique que la première partie du concert privilégiera son dernier LP ; et que, dans la seconde partie, il y réservera, ... ‘ces autres choses...’ On devine qu'il se réfère aux titres de Porcupine Tree, que ses plus anciens fans réclament avec insistance, à chacun de ses concerts.

Mais place, d'abord, à la plage titulaire de « Hand. Cannot. Erase », qui évoque à nouveau Rush, période « Hold Your Fire ». Changement de style ensuite : la batterie très ‘trip-hop’ sert de toile de fond à la voix féminine (en play-back), qui cite Dead Can Dance et de This Mortal Coil, avant que Wilson ne prenne le relais en interprétant cette mélodie toute simple et émouvante à souhait : ‘We have got, We have got a Perfect Life’. Et les harmonies vocales tissées par Nicky Beggs sont étonnantes.

‘Etes vous prêts à descendre dans les profondeurs de la misère et du désespoir ?’, demande Wilson, un sourire en coin. Avant d’aborder « Routine », sans doute la chanson la plus noire du musicien. Malheureusement, la vocaliste israélienne Ninet Tayeb est absente (shabbat oblige). C'est donc une bande qui répond à Wilson : dommage, car on se réjouissait de vivre leur duo sur scène. Le superbe clip d'animation réalisé par Jess Cope est diffusé sur l’écran vidéo. Et il est superbe. Un grand moment !

« Home Invasion » marque un retour au rock orienté jazz/prog, pour le plus grand bonheur des inconditionnels de la première heure. « Regret #9 » permet à Adam Holzman d’étaler toute sa virtuosité sur son clavier Moog. Pensez à Happy The Man, ce groupe américain injustement sous-estimé, auquel Holzman voue une grande admiration. Dave Kiliminster prend le relais pour un solo plus orienté rock mais tout aussi impressionnant. C'est enfin Wilson lui-même qui clôture la composition tout en douceur sur les cordes de sa Paul Reed Smith.

Après avoir présenté ses musiciens, en manifestant, à nouveau, un humour très espiègle, Wilson introduit « Transience », un titre qui aurait mérité sa place sur un des premiers elpees de Genesis. Tant les arpèges à la guitare acoustique que les mélodies vocales rappellent clairement « Selling England By The Pound ». Pendant l'excellent « Ancestral », le public scande des ‘hey’, pour répondre aux musicos, un peu à la manière des Espagnols, quand ils crient ‘Olé’, lors des corridas. Funny ! Enfin, « Happy Returns / Ascendant Here On… » reprend le thème musical initial du concept album et referme la première partie du spectacle de façon très solennelle. Et c'est Adam Holzman qui clôture en solo, au piano. Superbe !

Après une courte pause, le band est de retour ; et, très bonne surprise, c'est pour exécuter un titre de Storm Corrosion, « Drag Ropes ». Wilson s'acquitte brillamment des parties vocales dévolues sur disque à Mikael Åkerfeldt (Opeth). Et on n’est pas au bout des bonnes surprises. A l’instar d’« Open Car », un des meilleurs titres de Porcupine Tree. Les réactions démontrent à nouveau l'attachement exceptionnel du plublic à cette formation qui a si profondément marqué. En interview, Steven Wilson a d'ailleurs précisé qu'il est toujours possible que le groupe se reforme le temps d’un album ; mais ce ne sera qu'une parenthèse, car c'est à sa carrière solo qu'il accorde désormais sa priorité.

Place ensuite au premier extrait de « 4 1/2 ». Wilson précise, en le présentant, qu'il a estimé utile de sortir ce mini album pour donner une chance à ces compositions 'orphélines' et, également, afin d'ajouter de nouveaux titres au répertoire de la tournée. Il ajoute : ‘Je fais comme les groupes des années '70-'80, qui publiaient un album par an. Aujourd'hui, certains, comme Tool, n’en sortent qu’un tous les 10 ans’. Rires dans la salle. Et ce « My Book of Regrets » tient parfaitement la route dans la discographie, déjà très riche, du musicien anglais.

Un claquement de doigts, imprimé en cadence, amorce « Index », un des titres de Steven préférés de votre serviteur. Tiré de « Grace For Drowning », il illustre une période plus 'dark', hantée par les serial killers et balayant un spectre musical plus obscur, davantage hypnotique. « Lazarus », une autre reprise de Porcupine Tree, procure une excellente occasion à Wilson de rendre hommage à David Bowie : en effet, une plage s’intitule également « Lazarus » sur « Black Star », l'oeuvre testamentaire de Bowie ; et ce qui est étonnant, remarque Wilson, c'est que le personnage de 'sa' chanson « Lazarus » s'appelle... David ! Il y a de ces (L)hasards... (hum...)

Lorsqu’un voile transparent est tendu entre le podium et l’auditoire, c'est pour mettre en scène « Vermillioncore », un nouvel extrait de « 4 1/2 ». Cet instrumental se distingue surtout par les passages plus 'heavy', qui permettent aux 'metal heads' de pratiquer un peu de 'headbanging'. Le dernier morceau du concert est particulièrement bien choisi : « Sleep Together », un autre chef d'oeuvre de Porcupine Tree, issu de « Fear of a Blank Planet », sans doute le meilleur opus du défunt combo. L'intro, très dark électro, lorgne vers Nine Inch Nails et le refrain provoque une véritable explosion : ‘Let's sleep together... Right now’. Difficile de ne pas faire d’analogie entre ce refrain et celui de « Sweet Harmony » de The Beloved... Sans doute une coïncidence. La progression finale de la compo est irrésistible et mène inexorablement vers un orgasme sonore final aux accents 'kashmiresques', le tout ponctué par l'effondrement, très théâtral, du voile transparent. Un final époustouflant...

En rappel, Steven Wilson ne joue pas la reprise de « Space Oddity », à nouveau en raison de l'absence de Ninet Tayeb. Par contre, on a droit à une tout dernière reprise de Porcupine Tree : « The Sound of Muzak » ; et, en point d'orgue idéal, « The Raven that Refused to Sing », probablement la plus belle composition de Steven Wilson. Assis sur un tabouret, il chante cette mélodie déchirante, rehaussée par la superbe vidéo d'animation de Jess Cope. On n’entend pas une mouche voler tout au long de cette chanson qui vous flanque la chair de poule. Le son quadriphonique renvoie des effets provenant des quatre coins de la salle, pour une expérience musicale totale. ‘I'm afraid to wake... I'm afraid to love...’

En conclusion : un superbe concert, parfait à tous points de vue : son, lumières, vidéos, contact et bien sûr... les chansons. Steven Wilson appartient incontestablement à cette catégorie de génies polyvalents, au même titre que les Bowie, Reznor et autre Yorke, qui ont marqué d'une empreinte indélébile la musique 'indie' contemporaine. On est impatient de découvrir ce que le 'Wilson King' nous réserve dans le futur... En tout cas, ce soir, on a bel et bien assisté à son sacre...

Setlist :

Set 1 : album Hand. Cannot. Erase.

First Regret
3 Years Older
Hand Cannot Erase
Perfect Life
Routine
Home Invasion
Regret #9
Transience
Ancestral
Happy Returns
Ascendant Here On...

Set 2

Drag Ropes (Storm Corrosion cover)
Open car (Porcupine Tree cover)
My Book of Regrets
Index
Lazarus (Porcupine Tree cover) (Dedicated to David Bowie)
Don't Hate Me (Porcupine Tree song)
Vermillioncore
Sleep Together (Porcupine Tree cover)

Encore

The Sound of Muzak (Porcupine Tree cover)
The Raven That refused to sing

(Organisation : AB + Live Nation)

 

 

 

 

samedi, 09 janvier 2016 19:38

DFA annonce le nouvel album d'Essaie Pas

DFA Records est surtout connu pour LCD Soundsystem, mais aussi Factory Floor, Hot Chip, Black Dice, Eric Copeland,... Il y a quelques mois, le célèbre label américain a signé avec Essaie Pas, un duo électronique basé à Montréal que Musiczine suit à la trace depuis plusieurs années.

Essaie Pas est constitué de la Canadienne Marie Davidson, qui a également son projet solo, et de son mari, le Français Pierre Guérineau, qui a produit aussi des projets tels que
Dirty Beaches et Femminielli. Essaie Pas est né en 2010 et le duo compte déjà deux cassettes et, surtout, un album à son actif: "Nuit de Noces", paru sur le label franco-belge Teenage Menopause Records. Il a également sorti un excellent simple en 2015: "Danse Sociale".

Pratiquant à l'origine une musique très diversifiée allant de la minimal synth au blues, le duo a maintenant trouvé son identité sous la forme d'une musique électronique post-wave et post-techno rehaussée d'ambiances cinématographiques, le tout sublimé par les voix des deux protagonistes, en mode
'spoken word'.

C'est en faisant la première partie de Factory Floor à Montréal, que le duo est entré en contact avec DFA Records. Nous avions déjà annoncé la collaboration du duo avec DFA (voir ici ) mais aujourd'hui, DFA annonce les pré-commandes du nouvel album, "Demain est une autre Nuit", qui parait le 19 février. Dans la foulée, on découvre également un premier extrait de l'elpee, "
Le port du masque Est de rigueur", qui fait l'objet d'une très belle vidéo , réalisée par Larissa Corriveau.
 
"On est très excités de voir notre album sortir sur DFA", nous avait confié Pierre Guérineau l'année passée. Pour lire l'interview complète d'Essaie Pas / Marie Davidson (20/8/2015), c'est ici.
 
Pour regarder la vidéo de "Le port du masque Est de rigueur", c'est ici.
 
Pour pré-commander l'album "Demain est une autre Nuit", cliquer ici.

Tracklist:
1.
Demain est une autre nuit
2.
Depassée par le fantasme
3.
Retox
4.
Carcajou 3
5.
6.
Facing The Music
7.
Lights Out
8.
La Chute
samedi, 07 novembre 2015 00:00

Un come-back triomphal...

Victime d’une grave dépression, dont il a souffert il y a un an et demi et qui aurait pu l’emporter, Chris Corner, alias IAMX, est de retour. Musicien et producteur anglais, il a débuté sa carrière en gravant trois opus au sein de Sneaker Pimps ; et, ensuite, en a publié six pour son projet solo, IAMX. Le grand public le connaît surtout grâce au hit « Spit It Out ». Aujourd'hui, Chris Corner vient présenter son (excellent) nouvel LP : « Metanoia ». La soirée commence très bien, car le petit prince de l'électro-rock a accordé une interview à Musiczine (lire ici ). Les échos recueillis sur Internet et dans la presse pour sa tournée en cours sont très favorables ; ce qui laisse augurer un concert mémorable...

L'Ancienne Belgique est quasi-remplie quand la formation monte sur les planches. La ferveur des inconditionnel(le)s de Corner est déjà bien palpable ; car de nombreux cris de joie retentissent parmi les premiers rangs. Lors du premier titre, « I Come With Knives », on reconnaît les différents protagonistes : Chris Corner se plante au centre, en prince noir, caché dans un sweat à capuche. A droite, s’est installée l'inséparable Janine Gezang, la claviériste, bassiste et choriste allemande qui le suit déjà depuis plusieurs années. A gauche, l'Américaine Sammi Doll (NDR : elle avait accompagné le combo lors du périple d’IAMX, en 2013). Elle se consacre aux claviers et backing vocals (NDR : cette jolie brunette milite également chez Bullet Height et Losers). Enfin, à la batterie, siège un autre ressortissant de L.A., Jon Siren (NDR : jouissant d’un background heavy metal / industrial, il drive Mankind Is Obsolete et a joué pour une pléiade de formations : Information Society, Early Man, Psyclon Nine, Dismantled, God Module, ...)

Le concert vient à peine de commencer et c'est déjà la folie dans l'AB. Ca bouge énormément sur scène et dans le public. Les compositions prennent en ‘live’ une dimension très électro, et même carrément 'club remix'. Ici, on a ajouté une introduction semi-acoustique, là, adopté des progressions empruntées aux musiques 'dance'. Le résultat est irrésistible et on se rend compte de l'incroyable aptitude dont dispose Chris Corner pour signer des titres que l'on peut chanter à tue-tête, sans que ce ne soit de la pop mainstream.

La setlist est facile à suivre vu qu'IAMX joue la même depuis le début de sa tournée. « Metanoia » en constitue tout naturellement la composante principale et on est très heureux de constater que « Happiness », « No Maker Made Me » et « Surrender » passent très bien la rampe.

Mais c'est bien sûr « Spit It Out » qui constitue le premier point culminant de la prestation. L'introduction, exécutée quasi a capella, est un teaser parfait avant le déferlement des synthés et des drums. Emporté par une vague électronique, la foule chante à l'unisson le refrain : ‘And it breaks my heart...’ Chris Corner excelle également dans l'art de la performance. Il tient littéralement le public dans sa main. Sa prestance naturelle, subtilement androgyne, focalise tous les regards. Le front bordé de paillettes et le visage maquillé de blanc, il ressemble à un Bowie glamoureusement fantomatique. Le chant est précis, juste et puissant ; et une relation de profonde connivence s’établit entre les spectateurs et l’artiste.  ‘Thank, you ! It's good to be back’, confie-t-il, avant de murmurer ‘Let's get dirty !’.

Pendant « Volatile Times », il commence à taper sur les fûts en compagnie de Janine. Soudain, il soulève le t-shirt de son acolyte, révélant une poitrine cachée par de l'adhésif noir : ‘dirty’, en effet ! Après le superbe « Bernadette », IAMX se lance dans ce qui constituera le climax du concert : « After Every Party I Die » et « Aphrodisiac ». La salle est transformée en énorme dance-floor et on entre comme dans une transe tribale, éblouis par les stroboscopes.

Au cours de l'interview réalisée avant le concert, votre serviteur avait demandé à Chris Corner pourquoi il n’invitait plus les fans à monter sur le podium, comme à ses débuts. Me prenant au mot, il avait promis de s'exécuter et de renouer avec cette tradition le soir même, à l'AB. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, en plein milieu du dernier titre, « Your Joy Is My Low », il s'avance au bord de l’estrade et me pointe du doigt en disant : ‘Come on the stage, let's dance !’ Pas question de se faire prier pour se retrouver en compagnie d’une dizaine d’aficionados, afin de danser. Un moment inoubliable, immortalisé dans cette vidéo (voir

Au cours du premier rappel, l'ambiance monte encore d'un cran grâce à un autre hit d'IAMX : « Kiss + Swallow ». A nouveau, la composition est magnifiée par son adaptation 'live' et les fans reprennent tous en choeur : ‘Echo echo, I know it's a sin to kiss and swallow’. IAMX accordera enfin un second rappel, sous la forme du très émouvant « I Am Terrified ».

Bref, on a assisté à ce qui peut être considéré comme un des concerts de l'année, si pas ‘le’ concert de l'année. On a rarement vu une association aussi réussie entre qualité musicale, performance scénique, et surtout, une telle intensité émotionnelle ; un peu comme une communion orgasmique entre les artistes et le public. Le petit prince de l'électro-rock est de retour et c'est un retour... triomphal.

Pour la section photos, c’est ici 

Pour lire l'interview de Chris Corner, réalisée avant le concert, c’est là 

Pour commander « Metanoia », c’est encore ici 

 

 

 

 

Chris Corner, alias IAMX, a failli mourir. A cause d’une grave dépression, dont il a souffert il y a un an et demi et qui aurait pu l’emporter. Le musicien anglais, surtout connu du grand public pour son hit ‘Spit It Out’, a subi le contrecoup de longues années de tournée et d'un style de vie très ‘rock'n roll’. Heureusement, après une thérapie et un suivi médical, il est parvenu à remonter la pente, s'est installé à Los Angeles et s'est remis à composer. Aujourd'hui, il est de retour à l'AB de Bruxelles pour présenter son (excellent) nouvel album, ‘Metanoia’. Votre serviteur le suit à la trace depuis ses débuts, il y a dix ans ; aussi il n’a pas hésité de répondre par l’affirmative, quand on lui a demandé d’interviewer le petit prince de l'électro-rock.

Le premier sujet de l'entretien concerne bien entendu son nouvel opus. Chris nous confie qu'il s'agit sans doute de sa production la plus honnête, la plus spontanée. « J'ai voulu parler de la période difficile que j'ai traversée et des expériences vécues. Ce qui explique pourquoi ‘Metanoia’ est très intime, très proche de ce que je suis au fond de moi. Dans la production également, j'ai recherché l'authenticité, la simplicité. C'est juste un homme avec un ordinateur, dans une pièce. »

Manifestement, il a voulu retourner aux sources de son art, aux racines de son inspiration. Ce qui n’a pas été apparemment facile. Au point qu'il a même envisagé d'arrêter sa carrière. « Durant la période la plus difficile, je vivais comme un reclus. Je ne voyais même plus mes amis. J'avais cessé de créer parce que je croyais que mon art était devenu mon ennemi et qu'il me détruisait aussi bien psychologiquement qu’émotionnellement. C'était une charge trop lourde à porter. Je me suis posé la question de savoir si je voulais continuer à faire de la musique. Il a fallu un certain temps pour retrouver le goût, et pour réaliser qu’elle ne me faisait pas souffrir ; mais au contraire, me nourrissait. »

Dans ce processus de revalidation, le support des aficionados a joué un rôle prépondérant. « En effet ! J'ai commencé à parler de mon évolution sur un blog et je me suis rendu compte de leur support inconditionnel. C'est ce qui m'a rendu confiance pour revenir. » Le passage à vide lui a également permis de se replonger dans les disques qu'il écoutait lorsqu’il était jeune. Et l'artiste qu'il désigne comme son ‘idole’ et sa source d'inspiration majeure, c'est David Sylvian, le leader de feu le mythique Japan, dont l’aventure en solo est aussi discrète qu'attachante. « C'est mon oncle qui m’a fait découvrir Sylvian », poursuit Corner. « Il m'endoctrinait véritablement, dans le bon sens du terme. Il écoutait aussi beaucoup de musique minimaliste, comme Philip Glass et Steve Reich. Je l’avais négligée depuis longtemps, parce que j'étais concentré sur mes productions ; et, d'une certaine manière, celle des autres me faisait peur, sans savoir pourquoi. L'an dernier, j'ai senti le besoin de me replonger dans celle de ma jeunesse. »

L’elpee le plus notoire de David Sylvian est incontestablement ‘Brilliant Trees’ ; mais c'est surtout ‘Secrets of the Beehive’ qui a séduit Corner. Etonnant, mais il aimait également Frankie Goes To Hollywood. Ainsi, sa sœur lui avait offert le simple ‘Relax’, dans les années 80. Il ne peut s'empêcher de s'esclaffer en évoquant ce souvenir. Je lui confie comprendre cette influence, surtout à la lumière de certaines chansons très ‘hot’, qu'il composera plus tard, pour IAMX. 

Mais c'est bien entendu David Sylvian qui a déclenché en lui le souhait de devenir musicien professionnel. « Il m’a aussi incité à ne pas me laisser entraîner au sein du créneau commercial. Il m'a insufflé énormément de confiance pour rester en dehors de la pop. Voir quelqu'un comme lui construire une carrière en se limitant à la musique très alternative, a été un stimulant. Flood est également quelqu’un qui m’a marqué. Regarder sa manière de travailler a eu une grande influence sur ma création et mon développement dans la production. Il a mis en forme de nombreux chefs-d'oeuvre. On a eu l’occasion très tôt de bosser ensemble, sur le premier album Sneaker Pimps. Il était capable de réaliser des tas de choses différentes. Ce qui m'a incité à devenir un producteur et un artiste solo, en essayant d'acquérir toutes les compétences nécessaires pour concevoir un disque. » 

Picasso a dit : ‘Les artistes médiocres copient, mais les vrais artistes volent’. Cette phrase, à laquelle je recours régulièrement pour faire réagir les artistes, trouve un écho positif auprès de Corner. « Voler, nous le faisons tous. En musique, surtout dans le genre que je pratique, tout a déjà été fait. Mais une bonne musique, c'est toujours un reflet de l'unicité de l'individu. Si vous pouvez emprunter quelque chose qui existe et parvenir à le faire sonner comme vous le souhaitez, alors le résultat sera toujours unique. La seule chose unique dont nous disposons, c'est l'individu et sa singularité. Donc, c'est explorer l'individu qui est intéressant. Si vous n'avez rien à dire, on le ressentira dans votre création. Par contre, si vous avez cette personnalité unique, vous pourrez créer le rock'n’roll le plus simple possible, il sonnera bien et aura une âme. »

En effet, quand on écoute IAMX, on identifie de nombreuses références : d’un point de vue musical, Depeche Mode, Placebo, Ladytron, Interpol, Radiohead en sont certainement des majeures ; et en ‘live’ Prince, Bowie, T.-Rex, mais également bien d'autres sont très susceptibles de vous traverser l’esprit ; cependant, toutes ces influences sont transcendées par la personnalité unique du musicien, rendant le tout foncièrement original. 

Pour réaliser ‘Metanoia’, Chris Corner a eu recours au financement participatif, via pledgemusic.com. Depuis le début de sa carrière, il est parvenu à développer un lien particulier, très émotionnel, avec ses fans. Grâce à l'appel aux fonds, ces derniers ont la possibilité de précommander ses œuvres sous différents formats : du simple compact disc au package complet incluant CD et LP signé, mention sur la pochette, meet-and-greet en compagnie de l'artiste. On peut même lui proposer de produire un de ses propres morceaux ou de tourner un clip vidéo. Une approche novatrice mais indispensable si on veut survivre aujourd'hui. « Quand on a la chance d'avoir une longue relation et un grand soutien de ses fans, la transparence est toujours la meilleure approche. Il faut avouer qu’on ne pourrait pas enregistrer un album si on n’était pas financé. Il est devenu impossible de faire de la musique sans soutien. C'est la vérité. Et ils savent qu'on ne le fait pas pour le fric. On n'est pas des accros à la notoriété. On n’est pas intéressé de devenir riche et célèbre ! En plus, la relation avec eux est tellement gratifiante ; c'est une communication très pure et très profonde. Il est difficile de connaître ce type de relations dans la vie normale. Donc, je suis très privilégié de bénéficier d’une telle situation. Maintenant, il faut garder une certaine distance : je ne peux quand même pas inviter tout le monde pour une orgie ! » (rires)

De retour en Belgique, Chris Corner confirme entretenir une relation particulière avec notre pays. C'est un des premiers où IAMX a rencontré un certain succès à ses débuts. « Oui, je vous dois beaucoup, les gars ! Et c'est tellement agréable de revenir. Je suis assis ici, je regarde la bouteille de vin et je pense à tous ces visages que je vais voir ce soir. Au final, cette pause dans ma carrière a été très bénéfique. Je me sens comme ressuscité. Elle m'a permis de voir ce qui est important pour moi et faire de la musique, c'est ma passion. La Belgique m'a beaucoup aidé dans ma carrière : je vous suis reconnaissant pour ce soutien. »

Mais pourquoi ne convie-t-il plus les fans à monter sur le podium en fin de spectacle, comme lors de ses débuts ? S’il lançait à nouveau cette invitation à ses fans ce soir, à l'AB, sûr qu’ils seraient heureux de faire la fête avec lui sur la scène. « Chiche ! », me répond-t-il. Quelques heures plus tard, à l'issue d'un concert mémorable (voir compte-rendu ici), votre serviteur sera invité à grimper sur l’estrade pendant « Your Joy Is My Low », en compagnie d’une vingtaine d'autres admirateurs... Un souvenir inoubliable !

Pour commander « Metanoia », c’est encore ici

 

 

 

 

C'est une double affiche d'enfer que nous propose l’AB pour Halloween. Au programme, deux formations américaines qui explorent un univers très 'dark'. Mais dans les deux cas, il s'agit d'une noirceur propice aux scintillements de lueurs brillantes, aveuglantes même. Les 'anciens' de Low, chantres du 'slowcore', et la ‘petite jeune’ Chelsea Wolfe, étoile montante d'un style qu'on pourrait qualifier de 'doom-folk', vont se succéder sur le même podium. Les deux bands son réunis pour cette seule date ; un évènement unique qui souligne une admiration réciproque. La salle est en configuration ‘box’ (sans les étages) et le programme commence tôt, car deux longs sets sont annoncés.

C'est donc à 19h30 que Chelsea Wolfe monte sur les planches. A ses côtés, on retrouve son comparse Ben Chisholm (basse, synthés), Dylan Fujioka (batterie) et une guitariste. Tout de noir vêtue, à l'exception un patch blanc cousu sur son pantalon, la jeune Californienne focalise tous les regards. Elle porte au cou un superbe collier affublé d'une croix carrée. Etablie à Los Angeles, Chelsea Wolfe est responsable, à ce jour, de cinq albums de très bonne facture. Aujourd'hui, elle vient présenter le 'petit dernier'. Paru récemment sur Sargent Records. « Abyss » constituera donc, tout naturellement, l'épine dorsale de la setlist.

En grande prêtresse de la soirée, Chelsea Wolfe entretient une atmosphère mystérieuse et envoûtante, déroulant les lentes vagues d'un post-metal lancinant... Le son est puissant, et la guitare de Chelsea, très saturée, donne à l'ensemble une tonalité presque noisy. Après le spectacle, Chelsea nous confiera avoir rencontré des problèmes pour régler l'ampli, loué pour l'occasion.

Après trois titres tirés de « Abyss » (« Carrion Flowers », « Dragged Out » et « Iron Moon »), elle opère une incursion dans « Pain Is Beauty », le chef d'oeuvre sorti en 2013, en interprétant « Kings ». Ici, la musique devient plus complexe, s'autorisant des touches de trip-hop et d'électronique, un peu comme si Dead Can Dance faisait un boeuf avec  Portishead. « We Hit A Wall » propose un mur... du son sur lequel nos tympans viennent se fracasser pour notre plus grand bonheur. « After The Fall » (« Abyss ») constitue peut-être le point culminant de la prestation. D’abord fragile, plaintive, la voix de Chelsea devient déchirante, lors du final particulièrement bruitiste, survolant un maelstrom de guitares et de percussions. Un grand moment, à (re-)découvrir ici

Pendant « House of Metal », Chelsea Wolfe abandonne sa guitare, empoigne son micro et vient au devant de l’estrade. Que de chemin parcouru depuis le début de sa carrière où, trop timide, elle se cachait derrière des voiles noirs et restait statique sur scène. A l'origine, « House of Metal » figurait dans le répertoire du projet électronique de Chelsea Wolfe et Ben Chisholm, Wild Eyes, un projet finalement intégré dans 'Chelsea Wolfe', en 2013. Comme la plupart des compositions, ce titre acquiert une toute nouvelle dimension en 'live'. On est comme hypnotisés par le balancement de la rythmique et les mélodies.   

Après le paisible « Simple Death », c'est par « Survive », une longue plage de près de 6 minutes, que la formation achève sa prestation ; et en affichant une belle maîtrise ! Quasi-tribal, ce final atteint un sommet de puissance et d'intensité. Les musiciens se retirent après une heure de concert et, oh surprise, les lumières de la salle se rallument. L’auditoire est étonné, déçu même, de ne pas pouvoir bénéficier d'un rappel. Un problème d'organisation ?

Setlist : Carrion Flowers, Dragged Out, Iron Moon, Kings, We Hit a Wall, After the Fall, Maw, House of Metal, Simple Death, Survive

A 21h, c'est au tour de Low d’investir des lieux. Alan Sparhawk et Mimi Parker, membres fondateurs de la formation américaine, sont accompagnés par Steve Garrington à la basse et au synthé. Formé en 1993, en pleine vague grunge, Low s'est démarqué d'emblée, en pratiquant une musique tout en retenue, à contre-courant, articulée autour d'harmonies vocales et de rythmes lents. Son style est alors taxé de 'slowcore'.

Venu présenter son dernier opus, « Ones and Sixes », publié cette année, le trio va en proposer pas moins de 8 plages. La qualité des compos montre, si besoin en est, que Low n'a rien perdu de son inspiration. Assise derrière ses fûts, qu'elle caresse doucement de ses baguettes, Mimi Parker chante à la perfection. Sa voix est très classique, dotée d'un très beau tremolo, dans la tradition des chanteuses américaines folk/pop, oscillant entre Joan Baez et Jennifer Warnes. Alan Sparhawk évoque plutôt Neil Finn (Split Enz, Crowded House), surtout lors des chansons les plus pop, comme « Plastic Cup » ou « What Part of Me ».

L'atmosphère générale suscite une certaine forme de recueillement. Le public, venu en grande majorité pour Low, écoute religieusement. On entend les mouches voler pendant la plupart des morceaux. Seuls deux titres permettent à Sparhawk d'enclencher l'overdrive sur sa guitare. « On My Own » et « Landslide » lorgnent en effet judicieusement vers le doom et dans ces moments, trop rares à mon goût, on a bien senti la filiation entre les deux combos à l'affiche.

Bref, on a passé une superbe soirée, baignée dans un univers ténébreux, spectral et proche de l’ensorcellement ; mais également d'une terrifiante beauté...

(Organisation : Ancienne Belgique)

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samedi, 31 octobre 2015 00:00

A écouter religieusement, sans plus…

C'est une double affiche d'enfer que nous propose l’AB pour Halloween. Au programme: deux formations américaines qui explorent un univers très 'dark'. Mais dans les deux cas, il s'agit d'une noirceur propice aux scintillements de lueurs brillantes, aveuglantes même. Les 'anciens' de Low, chantres du 'slowcore', et la ‘petite jeune’ Chelsea Wolfe, étoile montante d'un style qu'on pourrait qualifier de 'doom-folk', vont se succéder sur le même podium. Les deux bands son réunis pour cette seule date ; un évènement unique qui souligne l'admiration réciproque. La salle est en configuration ‘box’ (sans les étages) et le programme commence tôt, car deux longs sets sont annoncés.

C'est donc à 19h30 que Chelsea Wolfe monte sur les planches. A ses côtés, on retrouve son comparse Ben Chisholm (basse, synthés), Dylan Fujioka (batterie) et une guitariste. Tout de noir vêtue, à l'exception un patch blanc cousu sur son pantalon, la jeune Californienne focalise tous les regards. Elle porte au cou un superbe collier affublé d'une croix carrée. Etabli à Los Angeles, Chelsea Wolfe est responsable, à ce jour, de cinq albums de très bonne facture. Aujourd'hui, elle vient présenter son tout dernier, « Abyss », paru récemment sur Sargent Records. « Abyss » constituera donc, tout naturellement, l'épine dorsale de la setlist.

En grande prêtresse de la soirée, Chelsea Wolfe entretient une atmosphère mystérieuse et envoûtante, déroulant les lentes vagues d'un post-metal lancinant... Le son est puissant, et la guitare de Chelsea, très saturée, donne à l'ensemble une tonalité presque noisy. Après le spectacle, Chelsea nous confiera avoir rencontré des problèmes pour régler l'ampli, loué pour l'occasion.

Après trois titres tirés de « Abyss » (« Carrion Flowers », « Dragged Out » et « Iron Moon »), elle opère une incursion dans « Pain Is Beauty », son chef d'oeuvre sorti en 2013, en interprétant le sublime « Kings ». Ici, la musique devient plus complexe, s'autorisant des touches de trip-hop et d'électronique, un peu comme si Dead Can Dance faisait un boeuf avec Portishead. « We Hit A Wall » propose un mur... du son sur lequel nos tympans viennent se fracasser pour notre plus grand bonheur. « After The Fall » (« Abyss ») constitue peut-être le point culminant de la prestation. D’abord fragile, plaintive, la voix de Chelsea devient déchirante, lors du final particulièrement bruitiste, survolant un maelstrom de guitares et de percussions.

Pendant « House of Metal », Chelsea Wolfe abandonne sa guitare, empoigne son micro et vient au devant de l’estrade. Que de chemin parcouru depuis le début de sa carrière où, trop timide, elle se cachait derrière des voiles noirs et restait statique sur scène. A l'origine, « House of Metal » figurait dans le répertoire du projet électronique de Chelsea Wolfe et Ben Chisholm, Wild Eyes, un projet finalement intégré dans 'Chelsea Wolfe', en 2013. Comme la plupart des compositions, ce titre acquiert une toute nouvelle dimension en 'live'. On est comme hypnotisés par le balancement de la rythmique et les mélodies.

Après le paisible « Simple Death », c'est par « Survive », une longue plage de près de 6 minutes, que la formation achève sa prestation ; et en affichant une belle maîtrise ! Quasi-tribal, ce final atteint un sommet de puissance et d'intensité. Les musiciens quittent l’estrade après une heure de concert et, oh surprise, les lumières de la salle se rallument. L’auditoire est étonné, déçu même, de ne pas pouvoir bénéficier d'un rappel. Un problème d'organisation ?

A 21h, c'est au tour de Low d’investir des lieux. Alan Sparhawk et Mimi Parker, membres fondateurs de la formation américaine, sont accompagnés par Steve Garrington à la basse et au synthé. Formé en 1993, en pleine vague grunge, Low s'est démarqué d'emblée, en pratiquant une musique tout en retenue, à contre-courant, articulée autour d'harmonies vocales et de rythmes lents. Son style est alors taxé de 'slowcore'.

Venu présenter son dernier opus, « Ones and Sixes », publié cette année, le trio va en proposer pas moins de 8 plages. La qualité des compos montre, si besoin en est, que Low n'a rien perdu de son inspiration. Assise derrière ses fûts, qu'elle caresse doucement de ses baguettes, Mimi Parker chante à la perfection. Sa voix est très classique, dotée d'un très beau tremolo, dans la tradition des chanteuses américaines folk/pop, oscillant entre Joan Baez et Jennifer Warnes. Alan Sparhawk évoque plutôt Neil Finn (Split Enz, Crowded House), surtout lors des chansons les plus pop, comme « Plastic Cup » ou « What Part of Me ».

L'atmosphère générale suscite une certaine forme de recueillement. Le public, venu en grande majorité pour Low, écoute religieusement. On entend les mouches voler pendant la plupart des morceaux. Seuls deux titres permettent à Sparhawk d'enclencher l'overdrive sur sa guitare. « On My Own » et « Landslide » lorgnent en effet judicieusement vers le doom et dans ces moments, trop rares à mon goût, on a bien senti la filiation entre les deux combos à l'affiche.

Setlist Low : Gentle, No Comprende, Monkey, The Innocents, Plastic Cup, On My Own, Holy Ghost, Spanish Translation, Lies, Into You, Pissing, DJ, What Part of Me, Will the Night, Landslide. Encore : Murderer

Bref, on a passé une superbe soirée, baignée dans un univers ténébreux, spectral et proche de l’ensorcellement ; mais également d'une terrifiante beauté...

(Organisation : Ancienne Belgique)

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jeudi, 22 octobre 2015 18:21

The Horrorist au club La Vilaine

Ca va pulser dur(t) dans la boîte La Vilaine à Bruxelles ce vendredi 23 octobre! Elzo Durt, co-fondateur du label franco-belge Teenage Menopause et DJ très connu dans les genres techno/synth/punk, a invité rien moins que The Horrorist comme tête d'affiche pour une nuit qui s'annonce très chaude!

Oliver Chesler, alias The Horrorist, est un des musiciens / producteurs / DJ les plus connus dans le genre techno/EBM. Basé à New-York et actif depuis 1996, il dispose déjà d'une très belle discographie, avec un hit alternatif (quasi-)mondial: "One Night In New-York" et quatre albums salués par la critique spécialisée. En plus, ses shows 'live' sont de véritables tueries!

Pour compléter le lineup, les DJ sets de Acid Mercenaries, DJ Pute-Acier et bien sûr, Elzo & DJ Lovepills.

Entrée: 8€

Pour plus d'infos, voir la page Facebook ou le site web de La Vilaine .
 
Poster by Elzo Durt - www.elzodurt.com
mercredi, 21 octobre 2015 22:44

Nouvel album pour Simi Nah : « Bootleg »

Un an après « Be My Guest », son album de reprises, Simi Nah est de retour pour nous proposer une nouvelle plaque : « Bootleg ». Pour ceux qui ne la connaissent pas, Simi est une artiste d'origine française aujourd'hui installée à Ostende. Elle a travaillé dans la mode et joué de la basse dans différentes formations, entre autres Praga Khan, Coma, The Chicks,.. Elle développe depuis quelques années un projet solo très intéressant avec son 'partner in crime', l'excellent musicien et producteur belge KGB aka Kenny Germain B.

« Bootleg » propose des nouvelles versions de 8 titres qui étaient déjà parus sur le tout premier opus solo de la Française: « Cherchez La Femme », qui date de 2004. La plage titulaire instrumentale, remastérisée, ouvre l'album de façon dépouillée et émouvante. « Je Joue le Jeu inGénu » bénéficie d'une nouvelle rythmique et d'un son remixé et déroule sa French Pop ingénue, réminiscente d'Elli & Jacno. Ensuite, « Sans se voiler la face » nous rappelle que Simi est capable de produire de véritables hits de dancefloor, orientés electro-EBM.

Petit détour par Kraftwerk avec cet hommage non déguisé à l'électronique allemande des années 70 : « Le Passé, le Présent, le Futur », suivi d'une excellente reprise du classique « Cherchez le Garçon » de Taxi Girl, ici également remixée et remastérisée. Quant à « L'Ange Je », il a été retravaillé au niveau des guitares et des effets ; sa beauté sombre et symphonique fait irrémédiablement penser à Mylène Farmer : superbe ! Après le mélancolique « Je cherche encore », « Bootleg » se clôture dans les accents gothiques d'« Alice - 2183  », la reprise du classique des Sisters of Mercy.

Un must pour les fans de Simi Nah mais aussi pour les accros à la new-wave / darkwave / EBM !

Pour acheter l'album, c'est ici

Date de parution : 22 octobre 2015
Production : Simi Nah & KGB

Enregistrement et mastering : AtOMiC studio Belgium
Artwork : Why2k Graphics

 

Le Beursschouwburg propose une belle double affiche dans le genre 'dark wave', en ce samedi automnal : Dernière Volonté et Luminance. Dernière Volonté, c’est le projet de Geoffroy Delacroix, dit ‘ Geoffroy D’. Créé en 1998, il était à l’origine ‘dark ambient’, très bruitiste et caractérisé par son côté martial. En octobre 2012, l’artiste français nous avait accordé une interview traitant notamment de l’évolution de sa musique (voir ici)

Il revenait à Luminance d’ouvrir les hostilités dès 22h, dans une salle déjà bien remplie. Luminance, c'est DA, un musicien multi-instrumentiste, également issu d’outre-Quiévrain. Installé dans notre capitale, il est responsable d’une musique orientée synth-pop d’excellente facture. Pensez à Depeche Mode, John Foxx ou OMD. Caractérisée par ses touches très noires, elle est hantée par un chant mystérieux et parfois mystique… Luminance est venu présenter son tout nouvel elpee : « Sans Visage » (NDR : pour le commander, c’est ), paru il y a peu sur Die Blinde Records. Seul sur l’estrade, armé de ses synthés et sa guitare, le jeune artiste a offert une prestation en tous points convaincante, alternant nouvelles compositions et titres plus anciens. Enthousiaste, le public a même réclamé et obtenu un rappel, événement assez rare pour un 'supporting act'. (Les photos sont ici)

Après une courte pause, Dernière Volonté prend possession de la scène. Sur le podium, Geoffroy est accompagné par le percussionniste Andy Julia (le chanteur de Soror Dolorosa). L’expression sonore est sombre, martiale et hypnotique. Elle prend d'assaut un public déjà conquis d'avance. On est frappé par la puissance et la pureté du son. Geoffroy est, comme d’habitude, très discret, vêtu sobrement d'une veste militaire. Mais sa stature et son élégance constituent un point de focalisation naturel.

La setlist réunit, en majorité, les morceaux les plus connus, comme par exemple le superbe « L'Eau Froide » ou « Douce Hirondelle », mais recèle également quelques chansons inédites, issues du prochain opus, dont la sortie est prévue dans les prochaines semaines, sur le label autrichien Hau Ruck. La chanson « Prie Pour Moi » (titre à confirmer) se profile d'ores et déjà comme un hit ‘dark’ en puissance ! A noter également, la fantastique version ‘live’ du classique « Mon Mercenaire », qui emporte le public dans une farandole macabre. « L'Ombre des Réverbères », tiré de « Devant Le Miroir », est partagé en deux parties, comme c'est le cas pour les meilleurs morceaux du band. Après une accalmie prodiguée en milieu de parcours, une mélodie languissante et des paroles répétitives envoûtent nos sens et enflent jusqu'à l'orgasme auditif.

Geoffroy saisit ensuite le micro et imprime à son corps un mouvement de déhanchement : c'est « Mon Meilleur Ennemi », la plage titulaire du dernier LP en date du groupe. On monte d’un cran dans la puissance et l'intensité. Andy Julia frappe furieusement sur ses fûts, et l’auditoire ondoie de plaisir... Nos yeux se ferment pour mieux ressentir toute la force libérée par cette musique, qui prend toute sa dimension sur les planches. La voix, frêle et émouvante de Geoffroy nous fait frémir ; et lorsqu’il ponctue sa prestation d'un ‘Merci, bonsoir’, on sort d'un rêve éveillé, mais bien trop court.

Votre serviteur a déjà eu l’occasion d’assister à un set de Dernière Volonté, de nombreuses fois. Notamment à Waregem, Utrecht, Leipzig... Celui-ci a été de loin le meilleur auquel j’ai pu assister, sauf peut-être celui accordé en 2012 au Magasin 4. Il était encore meilleur. En sortant d'un concert de Dernière Volonté, on est toujours un peu bouleversé, comme si on avait participé à une messe noire, une cérémonie rituelle. Comme un éloge funèbre aux soldats morts au combat. (Pour les photos c’est encore ici)

(Organisation : Beursschouwburg, MAM & Elektrocution)

Photos : Emmanuelle Golenvaux

 

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