Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

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The 1975 - Vorst Nationaa...
Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 

Le festival des Nuits Botanique touche bientôt à sa fin et se clôture en feu d'artifice. Avant la soirée des adieux, prévue au Cirque Royal, ce dimanche, la veille propose également un programme des plus alléchants : All We Are, Mountain Bike (release concert) et Warhaus au Cirque ; puis, ensuite, la nuit électro au Bota.

Quand votre serviteur débarque au Cirque Royal, All We Are termine son show. C’est même le dernier titre interprété par ce trio établi à Liverpool. Mais ce « Dreams » laisse une impression plutôt étrange. La musique est assez décousue, à la limite de la justesse, surtout dans le chef de la chanteuse. Il faut espérer que le début de set était de meilleure facture…

Enfin, après ce premier coup de pédale, place à Mountain Bike... Hum... Les jeux de mots sont faciles quand on évoque ce quatuor bruxellois. Depuis 2012, Etienne (chant, guitare), Charles-Antoine (guitare), Aurélien (batteur) et Stefano (bassiste) ont déjà publié un album éponyme sur Humpty Dumpty et aujourd'hui, c'est la soirée 'release' de la nouvelle plaque : « Too Sorry For Any Sorrow », qui sort sur le label bruxellois Humpty Dumpty et le franco-belge Teenage Penopause Records de nos amis Elzo Durt et François Abdel.

Dès les premiers titres, « Future Son » et « Absolutely », le ton est donné. Cette pop frontale, très 'british', énergique, psyché vire parfois carrément au 'post punk'. Post punk, à cause de ces sonorités de grattes légèrement désaccordées, mais bien cinglantes. On pense tour à tour aux Kinks, à Oasis, à Ty Segall, aux Stranglers ou encore aux Buzzcocks.

Déplorant que le parterre ait été disposé en mode places assises, Etienne s'empresse d'inciter l’auditoire à se lever : ‘On n'est pas là pour ramasser des champignons !’, exhorte-t-il, non sans une pointe d’humour. Le public s'exécute et l'ambiance monte tout de suite d'un cran.

La setlist privilégie les morceaux du nouvel elpee. « You'd Better Let Go » a de délicieux relents psychédéliques et « Escape Plan » est enrichi de superbes harmonies vocales. Issu du premier album, « I lost my hopes (in paradise) » n'a rien perdu de sa fougue et fait mouche comme à chaque concert du combo. Entre deux chansons, Etienne rend un hommage discret à Christophe Van Impe, le journaliste décédé il y a peu. Le set se termine en beauté dans la foulée de « Mean With You », « Torture » et « B+ B- ». Une prestation explosive et de très belle facture !

Votre serviteur n’a pas encore eu l’opportunité d’assister à un concert de Warhaus. Il est donc impatient de découvrir la suite du programme. Il faut dire que Maarten Devoldere, le 2ème chanteur de Balthazar, a fait très, très fort, en publiant « We fucked a flame into being », son premier LP solo. Pour la petite histoire, ce titre s’inspire de ‘Lady Chatterley's Lover’, le roman-brûlot de D.H. Lawrence.

Quand les musiciens montent sur le podium, on reconnaît Michiel Balcaen, qui milite également derrière les fûts, chez Balthazar, et Jasper Maekelberg, le leader de Faces On TV, à la guitare. Le couple glamour par excellence débarque enfin : Maarten Devoldere est habillé de noir, et sa longue veste lui confère un look très classieux ; et, à ses côtés, Sylvie Kreush, sa compagne à la ville comme à la scène, est particulièrement sexy dans sa tenue sombre bordée de voiles. La rythmique chaloupée de « Control » s’élève. Le chanteur se saisit de sa guitare/basse hybride et égrène les quelques notes qui sont ensuite répétées à l'infini par sa pédale 'looper'. Après quelques accords de mélodica, il commence à chanter... et… on est tout simplement subjugué. Sa voix est désinvolte et lancinante, comme celle de Nick Cave. Ou alors proche d’un Leonard Cohen, plongé au sein d’une atmosphère lynchéenne. Derrière lui, la silhouette de Sylvie Kreush ondule et fascine. La guitare essaime quelques cinglantes notes tiraillées en mode 'bend'. Un climat moite de cabaret érotique, chargé d'une sensualité à fleur de peau, baigne alors le Cirque.

Pour attaquer « Beaches », le poulain de l'écurie PiaS passe à la trompette et sample une ligne légèrement dissonante reproduisant une sirène de paquebot. Pas étonnant quand on sait qu’il a enregistré les bases de son album, sur un bateau, près de Gand. Une embarcation qui a d'ailleurs donné son nom au projet Warhaus. S’ensuit le riff quasi-funky de guitare, qui provoque une réaction enthousiaste du public. « Against The Rich » enfonce encore le clou grâce à son rythme rétro irrésistible.

Après un titre interprété par Sylvie Kreush, Devoldere nous réserve une version en solo de « Memory ». Quand on observe le manche sa gratte, manifestement elle a été trafiquée. La corde supérieure est prévue pour une basse et les trois supérieures, pour des cordes de guitare électrique. Ce qui permet au musicien de jouer les deux parties sur un seul instrument via deux micros/pick-ups séparés. Ingénieux !

Retour à la formation au complet pour aborder l'envoûtant « Machinery » et, surtout, le voluptueux « I'm Not Him », un slow qui évoque –et c’est à s'y méprendre– « Elle et Lui » de Max Berlin. Tout y est, même la 'cow bell', le son de clochette. Rassurez-vous, ce mimétisme est délibéré : l'artiste reconnaît vouloir adresser un clin d'oeil à ce titre légendaire.

Le concert arrive tout doucement à son terme et après la chanson 'locale', « Bruxelles », interprétée en solo, Warhaus choisit de terminer le show par une nouvelle compo, « Mad World ». La partie finale a capella est reprise en choeur par un public conquis, qui continuera à chanter, même après le départ des musiciens…

En un mot comme en cent, Warhaus est une véritable révélation. Outre les références citées, on y décèle encore d’autres influences, puisées chez Serge Gainsbourg et Lou Reed. Mais surtout une ambiance et un son qui rappelle le chef d'oeuvre « Pop Crimes », signé par le regretté Rowland S. Howard, l'ancien guitariste de Birthday Party... Seule petite déception ce soir : la stature de Devoldere. Elle est respectable en ‘live’, mais n'impose pas comme celle d'un Nick Cave. Mais peut-on vraiment lui reprocher cela? En résumé, ce soir, si Mountain Bike a confirmé tout son potentiel, on a assisté à l'éclosion, si pas d'une star, à tout le moins d'un talent avec lequel il va falloir compter... 

Philippe Blackmarquis

Warhaus + Mountain Bike + All We Are

After Party – Nuit Electro

Après l'enchantement maléfique dispensé par Warhaus, au Cirque Royal, cap vers le Botanique pour la désormais traditionnelle Nuit Electro, qui est programmée lors du dernier samedi du festival.
 

Pour débuter, dès minuit, dans la Rotonde, on va prendre une véritable claque dans la figure. Ou plutôt, on a encaissé une boule de neige lancée par Ross Tones, alias Throwing Snow. Le producteur londonien a gravé son premier album, "Embers", cette année ; et le résultat sur scène est bluffant. Sa musique électronique est puissante, pulsée et son côté 'trance', hautement hypnotique. Elle recèle aussi des touches krautrock dans les séquences à la Tangerine Dream. Les ambiances sont sombres et mélancoliques, à cause du recours aux accords mineurs. La salle n’est pas encore comble, mais les têtes dodelinent, comme emportées par l'invitation au voyage. Jolie entrée en matière !

Gay Pride oblige, l'artiste suivant est 'queer' : Zebra Katz (Ojay Morgan). A la fois rappeur, danseur et performer, cette icône du mouvement ‘Hip Hop Queer’ crée d'emblée une atmosphère toxique et moite, au sein d’une Rotonde à présent pleine. Vêtu d’une combinaison ignifugée et d’un masque noir, il intrigue. Sa musique lorgne vers un hip-hop à la limite du trip-hop, rappelant par moments Tricky. Impressionnant !

Mais il et temps de quitter la Rotonde pour rejoindre l'Orangerie, où nous attend Factory Floor. Dès 2005, date de sa naissance, la formation londonienne brouille les pistes. Techno primitive ou post-punk aux relents industriels ? La question mérite d’être posée. D’autant plus qu’un titre comme « Bipolar » lorgne vers Joy Division et The Fall. Aujourd'hui, F.F. réunit Gabriel Gurnsey (synthés, programmation, batterie) et la jolie Nik Colk (synthés, voix, effets). Un duo ! Sur le podium de l'Orangerie, Gurnsey se consacre à la batterie et Colk s’est installé en vis-à-vis, derrière une table, sur laquelle on imagine concentrés des synthés, des contrôleurs et des boîtes à rythme. En 'live', le son de F.F. est très 'techno modulaire'. Il s’agit de séquences de basses synthétiques et de beats électroniques sur lesquels Nik Colk applique des effets sonores, élabore des progressions et parfois, injecte quelques voix trafiquées. La musicienne ressemble d'ailleurs un peu à Nico, mais qui aurait teint ses cheveux en roux. Elle a enfilé un t-shirt de sport vert parfaitement kitsch. Gurnsey intervient pour soutenir les beats à l’aide de ses drums. Le public est enthousiaste mais malheureusement le set est écourté après 40 minutes, à cause des retards accumulés au fil de la soirée.

On profite de l'interruption pour se désaltérer, zappant au passage le set de l'Anglais Babyfather ; puis hop, retour à l'Orangerie pour la tête d'affiche de la Nuit : Paula Temple. La carrière de cette productrice/DJ, établie à Berlin, couvre plus de 20 ans ! Puissante et hybride, sa techno est construite à l'aide de logiciels comme Ableton et de contrôleurs qui manipulent les tracks et les samples. Elle se plante debout derrière ses machines. Et il émane d'elle une forme de mystère. Sans soute à cause de ses cheveux couleur anthracite et puis de son regard sombre. Quant au public, il est venu pour danser et Paula Temple lui fournit la bande-son idéale pour son délire nocturne. Une prestation pas très originale, certes, mais oh combien efficace.

Throwing Snow + Zebra Katz + Factory Floor + Babyfather + Paula Temple

Philippe Blackmarquis

(Organisation : Botanique)

On l'a appris hier: c'est Whispering Sons, la formation limbourgeoise de postpunk, qui complétera le lineup du Weyrd Son Records Festival, qui aura lieu les 26 et 27 mai prochains au Beursschouwburg, à Bruxelles.

Rappelons que le jeune label créé par Michael Thiel, le fils de feu Mickey Mike (alias Snowy Red, une des figures de proue de la new-wave dans notre pays), fêtera déjà son 4e anniversaire. Contrairement au lineup du 1er festival du label, plus électronique, cette édition sera résolument potspunk, avec des touches de shoegaze et de cold-wave.

Au programme:

Day #1 – Vendredi 26 mai

DRAB MAJESTY (US)
Basé à L.A. C'est la plus grande révélation 'wave' des deux dernières années. Un mélange fascinant de Cocteau Twins et de Clan of Xymox dans un look androgyne inspiré de Genesis P. Orridge.
https://drabmajesty.bandcamp.com

SOFT KILL (US)
Basé à Portland, le groupe propose un postpunk mélodique inspiré de The Cure, Killing Joke et Magazine.
https://weyrdsonrecords.bandcamp.com/album/soft-kill-heresy

WHISPERING SONS (Be)
Originaires de Houthalen-Helchteren, dans le Limbourg. Gagnants du Humo's Rock Rally 2016, ils proposent une musique 'darkwave' qui évoque aussi bien The Soft Moon que Sisters of Mercy.
https://www.facebook.com/WhisperingSons/

Day #2 – Samedi 27 mai

SOVIET SOVIET (It)
Ce trio basé à Pesaro propose un postpunk teinté de shoegaze et chargé d'énergie.
https://sovietsoviet.bandcamp.com/album/endless

CHARNIER (Be)
Ce quattuor bruxellois pratique un postpunk frontal, parfois violent réminiscent de Joy Division, The Cure et The Wolfgang Press.
https://weyrdsonrecords.bandcamp.com/album/charnier

ANIMAL YOUTH (Be)
Révélation de l'année en Belgique, Animal Youth est basé à Bruxelles et a surpris tout le monde en proposant un postpunk/shoegaze très festif et très mélodique, apparenté à The Chameleons, Jesus & The Marychain et à White Lies. Il fêteront le release de leur premier album, qui sort chez Weyrd Son Records.
https://weyrdsonrecords.bandcamp.com/album/animal

Pour commander vos tickets, rendez-vous sur la page Facebook de l'événement ou sur le site du Beursschouwburg.

dimanche, 07 mai 2017 10:51

Cluster

Attention : chef d'oeuvre ! Musiczine a eu le privilège de découvrir, en avant-première, le nouvel album d'An Pierlé, « Cluster », qui sortira officiellement le 12 mai. Découpé en 8 plages, cet opus constitue le prolongement – le ‘sequel’, dans le jargon du 7ème art– du superbe « Arches », paru l'an dernier. Le nom du diptyque, « Arches Cluster », n'a pas été choisi par hasard. Il désigne en effet un amas d'étoiles situé à environ 25 000 années-lumière dans la constellation du Sagittaire, au sein de la Voie Lactée. La métaphore est parfaite car l'artiste gantoise est allée puiser dans la profondeur et les ténèbres pour concevoir une musique éclatante de lumière.

La palette de « Cluster » recèle des couleurs en accord avec « Arches ». Les grandes orgues de l'église St Jacob à Gand sont, à nouveau, omniprésentes, pour notre plus grand bonheur. On retrouve également les séquences lentes et minimalistes des boîtes à rythmes qui pulsent comme un coeur. Les harmonies vocales de Loesje Maieu en Kaat Hellings élèvent une fois de plus l'émotion vers les sommets. Et c’est une constante, outre l'excellente production, Koen Gisen –le 'partner in crime' de la belle An – dessine avec subtilité ses lignes de guitare et de percussions organiques. Pour la circonstance, il ajoute des interventions au saxophone qui communiquent une touche expérimentale, presque no-wave (Tuxedo Moon), à certaines plages. Et évidemment, il y a An. Sa voix est plus belle, bouleversante et sensuelle que jamais. 

« Golden Dawn », single publié il y a quelques jours, place d'emblée la barre très haut. Sublime, le refrain vous saute au cou et vous enlace sans jamais plus vous lâcher : ‘The Golden Dawn is on its way. We dream... Keep dreamin' on...’ C'est lent, voluptueux, déchirant de beauté. On pense à « Gold » de SX, à Hooverphonic ou à « Myth » de Beach House pour le côté dream-pop hypnotique. Une pure merveille, comme un hymne à l'éveil d'une nouvelle spiritualité dans ce monde pré-apocalyptique.

L'émotion reste palpable tout au long de « Huntifix », un titre qu'An avait dévoilé lors de la conférence de presse des Nuits Botaniques. Empreinte de douceur, cette chanson d'amour est construite autour de quelques notes d'orgue et de piano, soutenues par le va-et-vient d’une maraca. Le saxophone et les notes de piano apportent ça et là des couleurs plus 'free jazz'. La composition virevolte lentement, telle une danse sensuelle : ‘Do you want to undress me, Do you really want to see, Would you like to caress me, Do you want me entirely…’

Le son d'une cloche et les grandes orgues de Karel De Wilde nous entraînent au cœur d’une atmosphère plus solennelle, carrément gothique. « Bedroom Dust » (déjà découvert en concert) se lance dans une valse sombre et captivante. On pense au superbe « Stay » des Shakespeare Sisters, une perle enterrée à jamais, depuis les années 80.

Les claquements de doigts d’« I Feel For The Child » (sur « Arches ») sont reproduits sur « It's Like », mais l'ambiance est ici davantage enjouée. Le morceau swingue délicatement alors que l’instrumentation évoque la légèreté d'un jardin d'enfant. Une parenthèse pleine de fraîcheur.

« We Gravitate » nous invite à quitter la gravité terrestre... On se sent emporté dans l'espace, en orbite autour des étoiles, guidé par des voix cristallines qui dérivent au beau milieu d’une immensité psychédélique.

« Road To Nowhere », dont on a pu apprécier les contours plusieurs fois en ‘live’, révèle ici toute sa grandeur. Le titre s’ouvre par une incantation sombre, menaçante, et met en scène les voix et les orgues. Après un accord majeur, les instruments construisent progressivement une cathédrale sonique d'une puissance ahurissante, un 'climax' que la voix a capella d'An Pierlé vient briser soudainement.

Egalement connu, « Sovereign » débute comme un blues mystique et débouche sur des parties plus expérimentales, presque dissonantes. An Pierlé nous avait prévenus que « Cluster » serait par moments plus difficile d'accès. Sans doute le titre le plus aventureux.

L'elpee se referme par « Monkey », une piste au rythme lancinant et répétitif, sur lequel An Pierlé se livre à un véritable tour de force vocal. Une démonstration de maîtrise du souffle et de la justesse. Un point d'orgue impressionnant !

On ressort complètement bouleversé de ce voyage musical en tous points époustouflant. Je me plais à le répéter, la musique d'An Pierlé est aujourd'hui comme issue de la rencontre inespérée entre Kate Bush, Talk Talk et Dead Can Dance. Mais ces références, assumées, sont transcendées pour donner naissance à une indie-pop mystique et envoûtante, foncièrement originale et de classe internationale.

Merci à An Pierlé, Koen Gisen et PiaS.

Pour écouter « Golden Dawn » : c'est ici.

Pour commander le nouvel album:
- CD: par ici
- vinyl: par ici .

A ne pas manquer : les deux concerts de lancement du nouvel album. Le premier se déroulera en la cathédrale de Laeken, près de Bruxelles, le 23 mai prochain, dans le cadre des Nuits Botanique. Le deuxième, à l'Abbaye de La Cambre, le 30 juin, dans le cadre du Festival Musiq' 3. 

Tracklist

1. The Golden Dawn
2. Huntifix
3. Bedroom Dust
4. It's Like
5. We Gravitate
6. Road To Nowhere
7. Sovereign
8. Monkey

 

vendredi, 05 mai 2017 19:03

Preview du nouvel album de Roger Waters

Aujourd'hui, votre website musical favori était invité chez Sony Music Belgium pour une pré-écoute presse du nouvel album de Roger Waters, le fondateur et co-leader du légendaire Pink Floyd, actif en solo depuis 1985. Intitulé « Is This The Life We Really Want ? », il s'agit de son premier album studio depuis « Amused To Death », paru il y a 25 ans.
 
Produit et mixé par Nigel Godrich (Radiohead, Beck,...), il comprend 12 nouvelles compositions qui marquent un retour à un certain « classicisme floydien ». Exit les extravagances et les featurings de stars qui caractérisaient son précédent opus, et place à des chansons plus calmes et davantage dépouillées. Le premier titre dévoilé, « Smell The Roses » fait irrémédiablement penser à « Have A Cigar ».
 
L'album sort officiellement le 2 juin : rendez-vous quelques jours avant pour une chronique détaillée d'un album qui, après une première écoute rapide, a toutes les allures d'un futur classique.

Pour pré-commander l'album : voir ici

Pour écouter « Smell The Roses » : voir ici.

Tracklist :
1. When We Were Young
2. Déjà Vu
3. The Last Refugee
4. Picture That
5. Broken Bones
6. Is This the Life We Really Want?
7. Bird in a Gale
8. The Most Beautiful Girl
9. Smell the Roses
10. Wait for Her
11. Oceans Apart
12. Part of Me Died

Depuis 2004, l'asbl Les Octaves de la Musique décerne des prix aux musiciens de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui se sont illustrés par leur créativité. C'est un jury d'un millier de professionnels (agents, journalistes, labels, managers,...) qui effectue la sélection dans un éventail très large de styles différents.

Auparavant, les noms des lauréats étaient révélés lors de la grande soirée des Octaves mais cette année-ci, les organisateurs ont changé le concept. Les noms sont annoncés à l'avance et la grande soirée cesse d'être une soirée de remise de prix pour prendre les allures d'un concert à part entière, au cours duquel ces lauréats sont invités à se produire sous la forme de duos inédits.

On ne peut que saluer ce changement de formule. Les remises de prix sont en effet très ennuyeuses et surtout frustrantes pour ceux qui ont perdu ! Le 29 mai prochain, le public pourra donc découvrir ce qui fait véritablement la force des Octaves : la musique dans toute sa diversité!

Mais il est temps de mettre un terme à un insoutenable suspense. Voici les nominés des Octaves 2017 ainsi que les lauréats qui ont été annoncés lors de la conférence de presse organisée à l'Hôtel de Ville de Bruxelles en présence d'Yvan Mayeur, Bourgmestre de Bruxelles, Jean-Jacques Deleeuw, Président des Octaves de la Musique et Tony de Vuyst, Directeur général de PointCulture :

Nominés en Chanson française :
Françoiz Breut "Zoo"
Dalton Télégramme "Sous la fourrure"
Facteur Cheval "Adieu l’organique"
Faon Faon "Faon Faon"
Nicolas Michaux "À la vie à la mort"
> Lauréate : Françoiz Breut "Zoo"

Pop / Rock :
Alice on the roof "Higher"
Dan San "Shelter"
Mustii "The Darkest Night”
Puggy "Colours"
Robbing Millions "Robbing Millions"
> Lauréats : Robbing Millions "Robbing Millions"

Musiques 'urbaines':
Caballero & Jeanjass "Double hélice"
Convok "Un jour plus vieux"
Damso "Batterie faible"
Romeo Elvis "Morale"
Seven "2032"
> Lauréats : Caballero & Jeanjass "Double hélice"

Musiques électroniques :
Baleine 3000 "The Nap"
Fabrice Lig (&Kink) "Charleroi DC"
Lost Frequencies "Less is more"
Orphan Swords "Weehawken"
Simon LeSaint "Bus Stop in the Rain"
> Lauréat : Fabrice Lig (&Kink) "Charleroi DC"

Jazz :
Lorenzo Di Maio "Black Rainbow"
Jean-Paul Estiévenart "Behind the Darkness"
Nathalie Loriers, Tineke Postma, Nicolas Thys "We will really meet again"
Antoine Pierre "Urbex"
Taxiwars "Fever"
> Lauréat : Lorenzo Di Maio "Black Rainbow"

Musiques du monde :
Karim Baggili "Apollo You Sixteen"
Chicos y Mendez "Siempre de pie"
Ialma "Camiño de Bruxelas a Santiago"
Kel Assouf "Tikounen"
Utz "Todo Mundo é Feio"
> Lauréat : Kel Assouf "Tikounen"

Musique classique :
> Lauréats : Philippe Pierlot & Ricercar Consort pour l’interprétation d’œuvres de Biber et d’autres compositeurs du siècle dans « Imitatio ».

Musique contemporaine :
> Lauréats : Benjamin Glorieux et Sara Picavet - Aton’&Armide pour l’interprétation d’œuvres de Jean-Luc Fafchamps, Claude Debussy et Daan Janssens « En blanc et noir ».

Octave Zinneke (BX1) : Kel Assouf
Octave PointCulture : Le Quatuor Clarias
Octave des Jeunesses Musicales : La boîte à Musique
Octave du Ministère de la Culture : le Ba Ya Trio
Octave Fun Radio : Oxoon

Quant à l'Octave d'Honneur 2017, il est attribué à David Linx. Cette figure légendaire du jazz belge a enregistré plus de 15 albums et est un invité régulier des festivals du monde entier. Lors de la soirée du 29 mai, il sera directeur artistique des 'performances' uniques réalisées par les lauréats. On est impatient de découvrir le résultat de ces métissages musicaux !

L'album de l'année va aux incontournables Puggy (« Colours ») et le concert de l'année, au phénomène du hip-hop/rap : Roméo Elvis. Enfin, c'est le pianiste Florian Noack qui complète le palmarès comme artiste de l'année.

Lors de la conférence de presse, David Linx, aphone, était absent. C'est donc Aboubacar « Anana » Harouna, le chanteur et leader de Kel Assouf, double lauréat, qui a offert aux invités un titre interprété seul à la guitare acoustique. Composé par l'artiste, le morceau appartient au style « assouf », aussi appelé « blues touareg », issu de la région du nord du Niger.

Pour rappel, le concert du 29 mai aura lieu dans la Salle de la Madeleine à Bruxelles et est gratuit. Les inscriptions se font par email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

 

Le site web: www.lesoctavesdelamusique.be

La vidéo des lauréats : voir ici.

Le festival Couleur Café a présenté aujourd'hui son nouveau site à la presse. Après 22 ans passés à Tour et Taxi, Couleur Café est forcé de quitter le site, en chantier, et investit dès lors le parc d'Osseghem, au pied de l'Atomium. L'espace utile est comparable (60.000 m2) mais les organisateurs profitent de ce déménagement pour réduire la capacité du festival à 20.000 visiteurs par jour et revenir à leurs fondamentaux musicaux : les musiques 'black', le hip-hop, la 'world music' et l'électro festive. Exit les escapades vers le rock ou la chanson française 'mainstream'.

« La vraie tête d'affiche du festival, c'est le parc », souligne d'emblée Patrick Walens, l'organisateur. Le 'nouveau' Couleur Café se présente davantage comme une expérience multisensorielle, un voyage multimodal mêlant animations, activités, art, sport, découvertes et... « il y aura aussi de la musique ! ». Les lignes de force sont le métissage, l'éco-responsabilité et la pluridisciplinarité. « On a préféré réduire les budgets consacrés aux grands noms pour mettre l'accent sur les artistes à découvrir et sur les activités extra-musicales », poursuit P. Walens.

A épingler dans la programmation : le spectacle 'Lamomali' de -M-, un projet que Matthieu Chedid a créé avec des musiciens maliens, présenté en exclusivité à Couleur Café. Autres grands noms : Emir Kusturica, Alpha Blondy (le 'James Brown du Reggae'), Toots & The Maytals, Coely et Orishas. Au rayon belge, on retient Roots, Romeo & Elvis et la scène « Niveau 4 », qui permettra à nouveau la découverte de nouveaux talents locaux.

Le parcours du parc comprendra le traditionnel village culinaire offrant des saveurs du monde entier, un mur de graffitis de 200 mètres de long consacré à la thématique des migrants, un « Secret Bar » des Balkans, la « plus petite boîte du monde », le temple Namaste pour un chill out zen, une activité de funambulisme (stackline et highline), etc... On l'a compris : cette 27e édition sera une invitation au voyage, avec un petit côté 'Burning Man' de la 'world music'. On ne manquera ça pour aucun prétexte...

Pour en savoir plus : www.couleurcafe.be


Magique, sublime et mystique ! Les superlatifs ne manquent pas pour décrire « Arches », le dernier opus d'An Pierlé, paru chez PiaS. La chanteuse gantoise l'a enregistré dans une église ; c'est donc tout naturellement au sein d’édifices religieux qu'elle a choisi d’accorder les concerts de sa tournée. Non seulement l'atmosphère y est propice mais surtout, elle peut se servir des grandes orgues, omniprésentes dans ses dernières compositions. A Mons, comme d’habitude, le podium a été dressé à l'arrière du bâtiment, en dessous de ces orgues.

A 20 heures précises, An Pierlé apparaît au jubé. Il fait encore jour et sa silhouette gracile se détache devant les vitraux qui scintillent de milles couleurs. Elle entame « I Feel For The Child », le titre qui ouvre « Arches ». Quelques claquements de doigts et le son des orgues ainsi que la voix nous transportent d'emblée dans une dimension mystique. L'artiste se tient devant la balustrade. Elle est habillée d'une cape noire recouverte d'étoiles scintillantes. Le break incrusté au milieu de la chanson est d'une intensité et d'une puissance incroyables. ‘And you drown yourself in silence...’ Enfin, la chanson se termine comme elle a commencée, en douceur, a capella.

S'ensuit un tonnerre d'applaudissements. Le public, qui occupe complètement la nef centrale, est déjà conquis. Dans la foulée, An Pierlé entame « Road To Nowhere », un inédit de « Cluster », le mini album qui formera la seconde partie du diptyque « Arches/Cluster ». Au moment du final instrumental, elle descend pour rejoindre son groupe. On y reconnaît son partenaire à la scène comme à la ville, Koen Gisen (guitare, saxophone, percussions). Les deux chanteuses, Aline Goffin (qui remplace temporairement Loesje Maieu) et Kaat Hellings, sont plantées de part et d'autre d'An Pierlé ; elles créent des harmonies vocales d'une extraordinaire délicatesse tout en se consacrant aux claviers et aux percussions. Autre pièce maîtresse du band, bien sûr, l’organiste, Karel De Wilde.

La setlist est principalement constituée de titres issus d'« Arches », notamment « Certain Days », « Vibra » et « There Is No Time », mais l’artiste flamande nous replonge un peu dans son passé pour revisiter de superbe manière « How Does It Feel ». Si les chansons invitent à la mélancolie, voire à l'introspection, les intermèdes sont, eux, carrément hilarants. Elle multiplie les blagues, comme si elle voulait détendre l'atmosphère. Et son humour fait mouche. Dans un français presque parfait, elle présente ainsi Koen Gisen comme ‘la femme à barbe’. Plus tard, elle demande si quelqu'un ne souhaite pas profiter du cadre solennel pour faire sa demande en mariage. Et que dire de ce moment où elle propose aux photographes de la rejoindre sur scène pour photographier un public qu'elle invite à poser, debout dans une extase religieuse. On se souvient qu’au cours d'un autre concert, lors d'une interruption causée par un problème technique, elle avait chanté « Petit Papa Noël », a capella. Selon ses propres mots : ‘Voilà, maintenant, vous connaissez la véritable nature de l'artiste’. Génial !

Mais le moment le plus marquant du concert est atteint lors de « Birds Love Wires », le morceau phare du nouvel elpee. La mélodie est captivante et séduit dès la première écoute. Une ambiance romantique, médiévale, enveloppe la compo, qui chaloupe... sensuellement. Quand les orgues viennent souligner la partie plus 'dark', en milieu de parcours, des frissons nous parcourent l'échine et notre gorge se serre. Nous sommes tétanisés, comme crucifiés par une telle beauté. An Pierlé frappe sur son synthé/piano et quand elle a les yeux fixés vers le haut, sa posture est quasi christique.

On épinglera également les superbes jeux de lumière qui exploitent à merveille l'architecture de l'église. Les faisceaux viennent jouer sur les voûtes et l'effet est féerique. Au fil des harmonies gothiques, on peut apercevoir l'ombre de Lisa Gerrard qui ondule dans les travées…

Les deux autres inédits, « Sovereign » et « Bedroom Dust », sont superbes et empruntent une direction un peu plus expérimentale, plus brute. Enfin, l'épique « Changing Tides », issu d'« Arches », clôture en force le spectacle. Un tambour martial emmène la composition dans une farandole enivrante, qui débouche sur une harmonie finale époustouflante à trois voix. Le public, qui avait jusqu'alors écouté respectueusement, voire religieusement', se lève et les applaudissements fusent de toutes parts.

Pour le premier rappel, les trois chanteuses montent sur la tribune des orgues pour attaquer « Cold Song », une reprise de Klaus Nomi qui, lui, s'était inspiré du « What Power Art Thou » de Purcell. An Pierlé redescend ensuite sur le podium et, fidèle à son caractère fantasque, improvise alors un chant religieux en s'accompagnant à l'orgue mais surprise, elle adapte les paroles comme suit : ‘Si vous avez aimé le concert, vous pouvez nous emmener avec vous, sous la forme d'un... CD !’

Elle prend enfin congé sur une reprise époustouflante de « Such A Shame », le classique de Talk Talk. Il ne faut pas oublier que ce groupe anglais est une de ses références majeures ! L’approche est ici minimaliste : juste quelques notes de piano et les voix. La grande classe.

En conclusion : An Pierlé a de nouveau réussi à séduire un public nouveau, manifestement peu féru de concerts rock. C'est ce qui est remarquable dans la démarche de cette tournée « Arches » : elle introduit un public disons 'classique' à une musique indie 'dark', presque 'gothique'. En incorporant dans sa pop une dimension mystique, notamment grâce aux orgues, l'artiste a visiblement touché une corde universelle...

Rendez-vous le 23 mai à l'Eglise de Laeken, dans le cadre des Nuits Botanique, où l'artiste dévoilera son nouveau disque, « Cluster ».

Pour lire l'interview d'An Pierlé, c'est ici

Pour écouter l'émission spéciale WAVES consacrée à « An Pierlé », c'est

Setlist:

Feel for the Child
Road To Nowhere
Vibra
How does it feels
Birds Love Wires
The Road Is Burning
There Is No Time
Sovereign
Bedroom Dust
Dragon JM
Changing Tides

Encore:

The Cold Song
Such a Shame (Talk Talk cover)

Photo 'live' : Gregory Lécrivain

(Organisation : Mars - Mons Arts de la Scène)  

Les 22 et 23 juillet prochains, ce sera déjà la 13ème édition du AMPHI FESTIVAL, un festival emblématique de la scène 'dark'. Plus de 12 000 corbeaux noirs afflueront de partout dans le monde à Cologne, sur le site 'Tanzbrunnen'. Au programme, 42 concerts dans les styles Goth-Rock, Darkwave, EBM, FuturePop, Cyber-Electro, etc. En haut de l'affiche, VNV NATION et EISBRECHER, ainsi que les légendaires FIELDS OF THE NEPHILIM. On sera également heureux de revoir APOPTYGMA BERZERK, COMBICHRIST, HOCICO, DIARY OF DREAMS et les pionniers du rock industriel : DIE KRUPPS.
 
Mais il y aura également des nouveaux venus sur la scène. Parmi eux, KITE , les étoiles filantes de la synthpop suédoise, LEGEND, les rockeurs épiques et électroniques venus d'Islande, ESBEN & THE WITCH, les chantres britanniques du 'dark indie-rock' et BOX & THE TWINS, la formation dreampop allemande qui jouera 'à domicile'.
 
En prélude au festival, les heureux détenteurs de tickets 'premium' auront la chance de participer à "Call The Ship To Port", une croisière-concert sur un catamaran géant, le MS RheinEnergie. Le lineup : nos gloires nationales FRONT 242, accompagnés de NEUROTICFISH et de SCHEUBER.
 
Pour plus d'informations sur le festival, visitez www.amphi-festival.de ou www.facebook.com/amphifestival .
Pour commander vos tickets : www.amphi-shop.de.

C'est un véritable évènement auquel nous assistons, ce soir, au Cirque Royal : le retour de Yes, la formation légendaire de rock progressif, dans un line up inédit, puisqu’il réunit Jon Anderson, le chanteur et fondateur, Rick Wakeman, le claviériste le plus important dans l'histoire du groupe ainsi que Trevor Rabin, le guitariste du combo, de 82 à 94. Pour de sombres raisons de droits, le trio ne peut pas utiliser le nom de 'Yes' ; donc il se produit sous l’appellation ‘Anderson, Rabin & Wakeman (ARW)'. Cette 'trinité' est complétée par Lee Pomeroy, à la basse (Archive, It Bites), et Louis Molino III, à la batterie.

En lever de rideau, les musiciens interprètent « Cinema », un instrumental tiré de « 90125 », l'elpee référence paru en 1983, au sein duquel figure l'énorme hit, « Owner of A Lonely Heart ». Vers la fin du morceau, la frêle et petite silhouette de Jon Anderson apparaît. Ce qui déclenche une véritable ovation, au sein de la foule. A 72 ans, le chanteur porte le poids de son âge sur les épaules mais son visage est toujours aussi lumineux et souriant. 'One, two, three, four !', balance-t-il, avant que la formation n’attaque « Perpetual Change », un titre remontant à 1971.

Dès le départ, on constate que, non seulement le groupe est au point ; mais, plus important encore, Jon Anderson est tout simplement parfait au chant. Sa voix n'a rien perdu de sa précision et de sa clarté, même lorsqu’elle monte dans les octaves.

La setlist parcourt toutes les périodes de la carrière de Yes et l'âme de Chris Squire plane au-dessus de ses anciens partenaires. Le bassiste, également membre fondateur, est décédé en 2015. Jon Anderson dédie donc « Long Distance Runaround » et « Fish (Schindleria Praematurus) » à cette figure tutélaire du rock progressif. 'Je suis heureux d'avoir travaillé pendant toutes ces années avec Chris', avoue-t-il. 'Il était un peu fou, mais c'était un gars très rock'n’roll ! Et son morceau s'appelle « Fish » parce né sous le signe du Poisson, il aimait s’attarder pendant des heures dans son bain !' Lee Pomeroy s'acquitte d'ailleurs impeccablement du légendaire solo de basse exécuté, comme il se doit, sur une Rickenbacker.

Quant à Trevor Rabin, particulièrement radieux, il a l'air en pleine forme. Il a mis sa carrière de compositeur de musiques de films entre parenthèses afin de pouvoir participer à cette tournée. Il a avoué, via Facebook, que ce choix n’a pas été simple pour lui. Et pour cause, pas évident de se replonger dans les complexités musicales de Yes, après 20 années d’absence. Au cours du set, il va d’ailleurs commettre quelques petites imperfections. Pendant « Changes », il se perd même entre ses pédales d'effets de guitare (il a perdu les pédales, en somme), au point de devoir s'arrêter en s'excusant : 'Give me one second'. Une petite erreur vite pardonnée, au vu de la prestation de ce virtuose, de ce surdoué à la guitare…

En parlant de virtuosité, on en vient tout naturellement au Maître des claviers, Rick Wakeman, probablement le plus grand claviériste de l'histoire du Rock. Tout comme il y a 30 ans, il a revêtu sa cape de velours et se dresse derrière une forêt de claviers disposés en arc de cercle. Seul son ventre, plus arrondi, le trahit –il affiche quand même 67 ans au compteur ! Aussi à l'aise dans les classiques comme « Heart of the Sunrise » que les extraits de « 90125 », auquel il n'a pourtant pas participé, il va connaître son plus grand moment de gloire sur « Awaken », un des nombreux 'magnum opus' de Yes, un extrait du chef-d'oeuvre « Going For The One » (1977). L'intro au piano est époustouflante mais ce sont surtout les sonorités d'orgue qui vous flanquent la chair de poule. Pendant le long passage plus 'ambient', au milieu de la compo, on n'entend pas une mouche voler. Jon Anderson joue quelques notes à la harpe et prélude une lente valse médiévale, rappelant Dead Can Dance. La chanson s'envole ensuite à travers une progression hallucinante de voix et d'harmonies pour retomber doucement et venir mourir sur le tapis diaphane de la voix d'Anderson. Parfait !

Pour clôturer le concert, comme prévu, rien de tel que le plus grand hit de Yes : « Owner of A Lonely Heart ». Ici, aussi, l'interprétation est brillante ; en outre, ARW nous réserve deux surprises. D'abord, Rick Wakeman enfile son clavier portable. Lui et Rabin descendent d’abord dans la fosse, puis accèdent aux gradins, afin d’y jouer leur partition ; et ce pour le plus grand bonheur des spectateurs. Ils reviennent ensuite sur le podium, moment choisi par le band pour adresser, au cours du morceau, un clin d'oeil au « Sunshine of Your Love » de Cream. Le final est paroxystique et suivi d'une très longue acclamation.

En rappel, « Roundabout » est dispensé dans une ambiance très électrique ; de nombreux spectateurs ont d’ailleurs quitté leur siège pour s’approcher du podium. Quand les cinq musiciens saluent et quittent les planches, ils ont la banane aux lèvres et sont visiblement très heureux d'avoir partagé ce moment en compagnie de leurs fans. Pour ces derniers, comme pour votre serviteur, cette expérience, chargée d'émotions fortes, restera inoubliable. Le trio travaille, semble-t-il, sur de nouvelles compos et laisse entrevoir la publication d'un nouvel opus. Et pourquoi ne pas reformer un Yes (quasi) au complet en rejoignant Alan White et Steve Howe? Une perspective que nous appelons de nos voeux !

Setlist :

Cinema
Perpetual Change
Hold On
I've Seen All Good People
Drum Solo
Lift Me Up
And You and I
Rhythm of Love
Heart of the Sunrise
Changes
Long Distance Runaround
The Fish (Schindleria Praematurus)
Awaken
Owner of a Lonely Heart
(with Cream's 'Sunshine of Your Love')

Encore:

Roundabout

(Organisation: Gracia Live)

 

 

Animal Youth, le tout jeune groupe bruxellois emmené par le chanteur-guitariste Guy Tournay, est clairement une des sensations de ce début d'année. S'inspirant de classiques comme Joy Division, Cocteau Twins ou Jesus And The Marychain, ils définissent un genre musical imprégné de postpunk et de shoegaze.

Après un EP publié sur Bandcamp, ils ont signé avec Weyrd Son Records, le label bruxellois de Michael Thiel, pour la publication d'un album complet au format vinyle, appelé tout simplement « Animal ».

Marchant sur les traces de Whispering Sons, Animal Youth pourrait bien devenir « The Next Big Thing »  en Belgique!

Pour pré-commander l'album, c'est ici.

Pour regarder le clip de « To Burn Is The Next Big Thing », c'est ici.

Après une première partie de YEWS accordée en février dernier au Botanique, dans la Rotonde, Animal Youth a un agenda 'live' bien rempli :

  • 13/4 : Trix à Anvers avant Duane Serah

  • 4/5 : Magasin 4 à BXL avant Buildings

  • 20/5 : Vecteur à Charleroi avant Bleib Modern

  • 27/5 : Beursschouwburg à BXL avant Soviet Soviet et Charnier (Weyrd Son Records festival)

  • 30/5 : La Zone à Liège avant Soviet Soviet

  • 22/6 : Atelier 210 à BXL avant Pile


Tracklist de l'album « Animal »:
  1. Darkest Place

  2. Rainy Day

  3. Eat You Alive

  4. Feeling

  5. Love You (When You're Dead)

  6. To Burn Is The Next Big Thing

  7. Sunday

  8. In Heaven (Lady In The Radiator)

  9. You Don't Know Love


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