Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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Le 7ème art soviétique inspire Bodega…

Le nouveau long playing de Bodega "Our brand could be yr life" paraîtra ce 12 avril 2024. En fait, il s’agit d’un ‘remake’ de l'unique LP de Bodega Bay, l'ancien groupe de Ben et Nikki, un disque auto-édité de 33 titres qui remonte à 2015. Sur cette nouvelle…

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Manu Chao - Bau-huis
Didier Deroissart

Didier Deroissart

Lors de son dernier périple européen, opéré en 2007, Michel Polnareff était passé par Forest National. Cette tournée avait attiré la bagatelle de 2 millions de spectateurs. Quand le mélomane lambda parle de cet artiste, il pense à ses tubes, et tout particulièrement à « La poupée Qui Fait Non ». Un titre qui remonte à 1966. Et bien sûr à ses lunettes singulières. Personne n’a jamais contesté ce fait. Agé de 71 balais, le compositeur/chanteur/interprète a beau être doué, on attend désespérément la sortie de son nouvel album. D’autant plus que le single, qui devrait y figurer, nous a vraiment donné l’eau à la bouche. Maintenant, il est aussi possible que ce retard, soit tout simplement consécutif à une opération de marketing. La salle est sold out. Pas de supporting act.

Polnareff est vêtu d’un smoking queue-de-pie, couleur noir et blanc. Il fait remarquer qu’elle se froisse lorsqu’il siège derrière les ivoires ; et que personne ne l’a remarqué. Pendant de ce spectacle, le natif de Nérac (NDR : c’est dans le Lot-et-Garonne) va multiplier les traits d’humour. Il sollicite un service de nettoyage pour décoller les spectateurs de leurs sièges. Fou rire général. Au cours du show, il va encore souligner ne pas aimer quand la foule est passive. Il souhaite que l’interactivité entre l’auditoire et l’artiste soit parfaite. Son backing group réunit la crème des musicos issus d’outre-Atlantique. Michel signale que les détracteurs, qui s’agitent derrière les écrans, lui reprochent de ne plus être capable de pousser sa voix dans les aigus. Au cours de cette soirée, il va démontrer le contraire. Mais c’est lorsqu’il s’accompagne aux ivoires, qu’il se révèle au sommet de son art.

La tête de Polnareff est diffusée sur un écran. Un décompte de 3 minutes est établi. Soutenue par des ivoires, une choriste exécute des vocalises particulièrement perçantes. Michel débarque, salue la foule et la remercie pour s’être déplacée. Il évoque ses précédents concerts, accordés dans la même salle. Touchant ! Ses cheveux blonds sont devenus blancs, au fil du temps. Sa silhouette est relayée sur l'écran placé au-dessus de lui. Il entame par « Je suis Un Homme ». Le light show est de teinte bleue. Embraie par « La poupée Qui Fait Non ». Il passe au rouge. Manifestement, sa voix n’a pas changé. Le début de parcours est paisible. Le public aussi. Peut-être un peu trop pour Polnareff qui lui fait la remarque. Il se réveille pour le plus rock « Tam-Tam ». Des lumières sont projetées sur des cubes en 3D. Ils tournent autour de l'écran principal ou retransmettent, en temps réel, les interventions des différents musicos. Deux guitaristes, quatre choristes, un drummer et un percussionniste. Et ils sont brillants !

Michel a enregistré son nouvel opus à l’ICP de Bruxelles, une ville qu’il aime beaucoup. Il sera plus que probablement baptisé, « Désiré ». C’est le cas de le dire ! Il nous en propose le single, seul, derrière son piano, « L'Homme En Rouge ». Mais également, en solitaire, « Qui A Tué Grand'Maman », « Lettre A France », « Love Me, Please Love Me » « Rosy », « Le Bal Des Laze » et « L'Homme Qui Pleurait Des Larmes De Verre ». Pendant ce dernier morceau, un grand arbre pivotant perd ses feuilles au gré des saisons. Elles se transforment alors en larmes, et se brisent, quand elles atteignent le sol. L’auditoire est émerveillé. Michel s’éclipse et laisse la place aux deux gratteurs qui s’autorisent des solos d’enfer.

Tout au long de sa version du traditionnel « Y'A Qu'Un Cheveu Sur la Tête A Mathieu », Michel Polnareff invite le public à reprendre le refrain en chœur. Bon, parfois, ça tire quand même en longueur. Qu’importe, puisque les spectateurs commencent à s’enflammer. Comme s’il participait à une fête country. D’une durée de plus de 140 minutes, le set s’achève par « Goodbye Marylou » et « On Ira Tous Au Paradis ». Debout, le public est alors conquis. En repartant, chaque mélomane conservera gravée, certainement, une de ses mélodies tellement contagieuses, dans un coin de sa tête, après les avoir savourées, dans le creux de l'oreille.

(Organisation : Next-Step)

 

 

 

samedi, 12 novembre 2016 02:00

Une véritable machine de guerre !

Nous sommes la veille du premier anniversaire de ce funeste vendredi 13 novembre. Un an déjà que Paris et son Bataclan ont été victimes des attentats. La sécurité est maximale. Une certaine tension est palpable dans la foule, avant de pénétrer dans Forest National. Faut dire qu’il y a du monde à l’entrée. Qui ne sera autorisée qu’après deux fouilles. Ce soir, Bring Me The Horizon est tête d'affiche. Basement et Whiles She Sleeps assurant les supporting acts.

Andrew Fisher constitue la véritable colonne vertébrale de Basement. Originaire d’Ipswich, il est né en 2009. Sa musique est le fruit d’un mélange entre post hardcore, punk et grunge. Il s’était séparé en 2012, avant de reprendre l’aventure deux ans plus tard. Son dernier LP est paru en 2016. Il s’intitule « Promise Everything ». Et c’est surtout ce titre maître qui va se révéler le plus intéressant. C’est également le moment choisi par les deux gratteurs pour se mettre en évidence. A revoir lors d’un set plus conséquent.

Setlist : « Whole », « Aquasun », « Bad Apple », « Spoiled », « For You The Moon », « Earl Grey  », « Brother's Keeper», « Promise Everything », « Covet »

Formé en 2006, While She Sleeps nous vient de Sheffield. Il réunit le chanteur Lawrence Taylor, le bassiste Aaran McKenzie, le drummer Adam Savage ainsi que les guitaristes Sean Long et Mat Welsh. En 2012, le quintet avait été élu meilleur nouveau groupe britannique, lors de la remise des ‘Kerrang Awards’. Il s’était déjà produit à deux reprises à l’Ancienne Belgique. Et il avait séduit par son énergie débordante.

Le podium est pris d’assaut par les 5 gars. Hormis le drummer –difficile quand même dans ce rôle– tous les musicos bondissent comme des kangourous sur les planches. Le combo propose un majorité de plages issues de son dernier opus, gravé en 2015, « Brainwashed ». Quoique brute de décoffrage, la musique est particulièrement mélodieuse. Les deux gratteurs s’en donnent à cœur joie. Exhibant une chevelure abondante, le chanteur est un excellent showman. Il incite la foule à se rapprocher de l’estrade, s’écarter ou pogoter. Plus trop un exercice dans les cordes de votre serviteur. Il préfère assister au spectacle, depuis les gradins… WSS joue parfaitement son rôle d’entertainer. Malheureusement, les balances sont mal réglées. Et on n’entend pas trop bien les paroles du vocaliste…

 Setlist : « Brainwashed », « This Is The Six », « Our Courage, Our Cancer », « Civil Isolation », « Trophies Of Violence », « New World Torture », « Seven Hills », « Crows », « Four Walls ».

Bring Me The Horizon (BMTH) est une formation insulaire (NDR : également issue de Sheffield) fondée en 2004. Depuis, sa musique est en évolution constante. A l’origine deathcore, elle est passée par le metalcore avant d’embrasser un rock plus alternatif, généreusement nourri à l’électronique, à la limite du popcore. Et son dernier opus, « That's the Spirit », paru l’an dernier, en est certainement la plus belle illustration.   

Une estrade en trois créneaux est disposée, en arrière-plan tout en largueur, et devant un immense écran, sur lequel seront projetés des slogans, des textes de chansons, des mandalas animés, une mosaïque TV ou le film des musicos en action. D’une hauteur de 4 bons mètres, les deux cubes extérieurs sont destinés au drummer Matt Nicholls (à droite) et au claviériste/percussionniste/vocaliste Jordan Fish (à gauche). Sur le parallélépipède central, réduit à plus ou moins trois mètres de hauteur, les trois gratteurs se relaient régulièrement au milieu des imposants projecteurs. Soit le bassiste Matt Kean, le soliste Lee Malia ou le rythmique, John Jones. Ou alors coudoient le chanteur Olivier Sykes, sur le plancher des vaches. Et cette gigantesque structure sert également de support aux haut-parleurs ainsi qu’au light show qu’on pourrait qualifier d’explosif. Impossible de résister plus d’une heure, à ce régime, sans avoir les neurones en compote et les yeux explosés. C’est de la démesure ! Du gigantisme !

Dès « Happy Song », c’est le bordel dans la fosse. Tous les stroboscopes fonctionnent au-dessus de l'écran géant et devant l'estrade. L’ombre lumineuse du batteur apparaît au fil de ses frappes. Des canons à confettis et des serpentins multicolores sont balancés au-dessus de la foule en délire. Il y a trop de monde dans la fosse, et le service de sécurité tente d’y empêcher l’accès. Mais les spectateurs passent par les balcons et enjambent les barrières pour la rejoindre, engorgeant encore davantage le parterre…

La voix d’Oli passe correctement la rampe. Mais, outre les chœurs, c’est Jordan qui le supplée, lorsqu’il ne peut pas (ou plus) assurer son rôle. Quoique puissante, écrasante et truffée de breadowns, la musique reste mélodieuse. Surtout les refrains. Quasiment pop. Les tubes se succèdent. Fish se charge des beats électro. Et ils sont bien calibrés. Toutes les demandes formulées par Oli au public sont exécutées : fucks, hands up, jumps et circle pits. Il est partout, sur les planches ou les estrades.

Des anneaux blancs sont projetés sur l’immense écran, avant « Shadow Moses », le titre le plus attendu par l’auditoire. Oli tourne sur lui-même. Des machines à fumée crachent leurs vapeurs. On n’y voit plus rien. Les guitares frémissent et la foule –y compris celle des gradins– reprend le refrain en chœur.

« Chelsea Smile » (« Suicide Season ») opère un retour au metalcore. De quoi satisfaire les fans de la première heure. Plus paisible, « The Best Is Yet To Come » est enrichi de choeurs d'enfants samplés et de beats electro.

Et en fin de parcours BMTH balance ses « Can You Feel My Heart » et « Antivist », avant d’achever le show par « Throne  ».

En rappel, « True Friends » donnera une nouvelle occasion à l’auditoire de reprendre le refrain à l’unisson. La formation anglaise a manifestement ravi son auditoire, constitué d’une majorité d’aficionados. Musicalement, mais surtout visuellement, il faut reconnaître que le show était impressionnant. Une véritable machine de guerre !

Setlist : « Happy Song », « Go To Hell, For Heaven's Sake », « The House Of Wolves », « Avalanche », « The Best Is Yet To Come », « Aoife Ni Fhearraigh song », « Shadow Moses », « Chelsea Smile », « Follow You », « Sleepwalking », « Doomed », « Can You Feel My Heart », « Antivist », « Throne  »

Rappel :  « True Friends », « Oh No », « Drown »

(Organisation : Live Nation)

 

 

 

 

dimanche, 13 novembre 2016 02:00

En pensant aux victimes du Bataclan…

Puggy est en pleine campagne promo pour l’instant, en France. Il se produisait au Splendid de Lille, ce 13 novembre, salle dont il avait foulé les planches, 3 ans plus tôt. Et bien sûr, pour y défendre son quatrième opus, « Colours ». 

C’est le premier anniversaire des attentats de Paris qui ont lourdement frappé le Bataclan. On ne peut donc qu’y penser. Et les artistes n’oublieront pas de commémorer ce drame.

Le concert est sold out. A l’entrée, la file est longue d'une cinquantaine de mètres. 

La capacité du Splendid est estimée à 900 âmes. Cet ancien cinéma reconverti en salle de concert est vétuste ; mais elle a son charme. Pas facile de se faufiler jusqu'aux premiers rangs. Tant pis, votre serviteur décide de s’installer à hauteur de la table de mixage.

Le supporting act est assuré par Faon Faon (NDR : voir présentation et review concert accordé au Brass de Forest, ici.

19h00 précises, les lumières s'éteignent. Les deux filles débarquent de l’arrière de la scène. Elles portent sur la tête une coiffe blanche à franges en papier. Une bande enregistrée déclamatoire est diffusée dans les haut-parleurs. Il s’agit de ‘faontro’ », un enchaînement de différents jeux de mots et calembours, au cours duquel, l'expression 'Faon' est mise à toutes les sauces. Passé cette intro, elles déposent ces couvre-chefs sur un support. Fanny s’installe derrière son synthé, et Olympia, ses percus. Les clochettes résonnent. Olympia frappe sur ses percussions électroniques à l’aide de ses baguettes. Elles entament à deux voix « Fsld (Faon Sous La Douche) ». « Mariel » déboule, une ritournelle dansante qui vous invite lentement à investir le dancefloor. Les dominos et les jouets sont rangés. La tendre enfance est loin. Ne va pas trop vite ! On repart vers l'« Utopie », sans « Gravité ». Pour un petit voyage dans les fjords norvégiens, à la rencontre d’un « Eskimo », perdu sur un  îlot qui mange des grumeaux d'igloo. Conclusion, on a froid aux dents, mal au ventre et froid au coeur. Et cette french electro/pop rafraîchissante semble plaire à l’auditoire. Gravissons la « Montagne » par paliers,  jusqu'à 8 000 mètres. Le duo invite le public de reprendre le refrain. Une petite répétition est organisée. Olympia empoigne son ukulélé magique et Fanny le micro. Et le résultat est plutôt réussi, d’autant plus que le public accepte l’exercice choral avec enthousiasme. L’interaction est parfaite. Fanny pousse sa voix dans les octaves. « Mariage » clôt la prestation. C’est le morceau le plus délirant du concert. Il parle de blanc qu'elles n'aiment pas, de bistouquette et d'amour sans condition…

La scène n'est pas bien grande. Ziggy s’installe à droite. Armé de sa belle gratte (de couleur brune) électrique –parfois d’une semi-acoustique– Matthew se plante devant et au milieu. Romain, le plus agité, a opté pour le côté gauche. Le trio est soutenu par le claviériste/pianiste Matthieu Vandenabeele qui remplace John Janssens, depuis le début de la tournée consacrée au dernier elpee, « Colours ».

A l’issue d’une intro préenregistrée, le band monte sur l’estrade et attaque le dansant « Fight Like You'Re Fighting ». Matthew salue Lille. Il est vêtu d’un costume de couleur bordeaux. De teinte verte pour Ziggy et bleue pour Romain. Pas de chemise blanche, ni de cravate. « Feel So Low » et « Soul », sont davantage funky. Matt évoque le souvenir des attentats, de ses victimes, et remercie le public et les professionnels, pour avoir permis au monde de la musique, de continuer à vibrer pour des concerts. Après « Last Day on Earth (Something Small) », la température monte d’un cran. Mr Irons signale que c'est la première fois, lors de ce périple, que la formation va interpréter en ‘live’ « Gods Could Give », un morceau imprimé sur un mid tempo. Et le résultat est concluant. Puggy se permet même d’improviser sur les anciennes compos. De quoi leur communiquer une nouvelle jeunesse (« Goddess Gladys », « How I Needed You », « Something You Might Like » et « When You Know », titre qui achève le set). Ainsi le claviériste s’autorise quelques parenthèses jazzyfiantes. Quant aux hits, ils sont repris en chœur par l’auditoire, à l'unisson.

Le terrifiant « Territory » n’a donc pas été choisi pour clore le show, mais bien pour entamer le rappel. De quoi mettre tout le monde d’accord. Avant d’attaquer « You Call Me Up », Matt invite la foule à participer aux vocaux. Il la divise en trois parties, pour créer une polyphonie vocale, aux intonations différentes. Un chouette moment !

Puggy se produira à Forest National ce 9 décembre et à l’Olympia de Paris, le 31 janvier 2017.  

Setlist : Intro, « Fight Like You'Re Fighting », « Feel So Low », « Soul », « Last Day on Earth (Something Small) », « This Time », « Lonely Town », « Gods Could Give », « Goddess Gladys », « Ready Or Not », « How I Needed You », « Change The Colours », « To Win The World », « Something You Might Like », « Goes Like This », « When You Know »

Rappel : « Territory », « I Do », « You Call Me »

(Organisation : A Gauche De La Lune)

jeudi, 03 novembre 2016 02:00

Signé Cat’s eyes…

Le Brass est situé dans l'ancien bâtiment de production électrique et de brassage des brasseries Wielemans-Ceuppens. Le bar est sympa, la salle conviviale et le son excellent. Pas de gros problèmes de parking pour y accéder. Ce soir, s’y produisent Goodbye Moscow et Faon Faon dont c’est la ‘release party’ de son premier Ep, financé par une plate-forme de crowdfunding. Les réseaux sociaux se sont chargés de la promo. Autre temps, autre mœurs…

Faon Faon s’était produit dans le cadre du festival LaSemo, en 2015. C’est à cette occasion que votre serviteur avait découvert le duo féminin. Réunissant la mannequin Olympia Boule et la styliste et Fanny Van Hamme. Elles sont également lauréates du concours ‘Du F. dans le texte’. Et chantent donc dans la langue de Molière. Fanny a acquis une certaine expérience en participant à l’aventure d’un groupe de rap, mais aussi en chantant dans une chorale. Olympia est branchée sur les musiques africaines et asiatiques. Mais également sur les traditions orales qui se jouent à l'oreille. Elle a également milité chez Cargo Culte. Qui à l’époque, s’était autorisé une cover plutôt réussie du « Chercher Le Garçon » de Taxi Girl.

Goodbye Moscow assure donc le supporting act. Il s’agit du projet de Benjamin Hutter. Né en Russie, il a grandi à Bruxelles. Il a publié un Ep 5 titres, en 2015, « De rêves inachevés ».

Sur l’estrade il est seul aux commandes et se charge des claviers de la gratte et des samples. Dépouillé, le décor se limite à des lampadaires, des lampes vintages, de vieilles TV et une photo de cosmonaute (Youri Gagarine ?) Il pose le doigt sur une machine, et la musique s’écoule. Elle est pop, mais découpée dans les beats électro. L'« Horizon » défile devant nous. La voix de l’artiste est éthérée. Devant ses claviers, ses mains ondulent. Manifestement, il maîtrise son sujet. Passionné par les étoiles et la conquête spatiale, ce doux rêveur nous entraîne progressivement dans sa galaxie. Mais pas facile d’y entrer. Il faut attendre qu’il empoigne sa gratte pour y parvenir. Et là on accroche. On tombe même sous le charme de cette musique. Pourtant, elle est torturée, un peu à la manière d’Etienne Daho. Enfin, surtout ses textes, exprimés en français…

En vieux français, ‘feün’ signifie ‘petit animal’. Un cervidé à deux têtes. Les donzelles débarquent par le côté droit de la scène et viennent se mêler à la foule. Les lumières sont éteintes. Olympia, armée d’un ukulélé, Fanny, d’un tambourin à cymbalette, la suit.

Les interjections et les applaudissements fusent de toutes parts. Les filles remontent sur l’estrade, sous les feux des projecteurs. Multicolores. Fanny se consacre alors aux synthétiseurs et Olympia, aux percussions et toujours au ukulélé. « FSLD (Faon Sous la Douche) » ouvre le set. Clochettes et harmonies à deux voix sont un véritable enchantement. Campant une sorte d’hybride entre pop, electro et hip hop, les titres défilent. Dont « Eskimo », celui qui squatte les ondes radiophoniques. L’ambiance monte d’un cran. Pour éviter « La Montée », il faut ensuite « Sauver l'Amour », une reprise judicieuse de Daniel Ballavoine. Savez-vous planter des « Choux De Bruxelles ». Dans votre potager ? C’est écolo ! Cependant, Tanguy Haesevoets, aka Monsieur Témé Tam, n’est pas au jardin. Arriver au sommet de la « Montagne », c’est  l’objectif de Faon Faon. Le « Mariage » vaut bien une « Berceuse. Et le set de s’achever par le générique de ‘Cats Eyes’. Une signature qui leur va comme un gant. Un guitariste et un bassiste les rejoignent alors qu’elles vont prendre plaisir à changer constamment d’instruments, tout au long de ce titre.

Setlist : « FSLD », « Mariel », « Eskimo », « Utopie », « Gravité », « La Montée », « Sauver l'Amour », « Choux De Bruxelles », « Montagne »

Rappel : « Mariage », « Berceuse », « Cats Eyes ».

(Organisation : Le Brass)

mardi, 15 novembre 2016 20:16

O'Mighty Vision

Le douzième opus d’Archive, « The False Foundation », est paru ce 7 octobre 2016. Et celui de Birdpen, ce 26 août dernier. Dave Pen n’a donc pas chômé au cours des derniers mois. Mais venons-en au quatrième elpee de Birdpen, soit celui du duo réunissant Pen et Mike Bird. Qui fait suite à « In The Company of Imaginary Friends », gravé l’an dernier. Comme on vous le disait que Dave est hyperactif ! D’autant plus qu’en 2015, il a réalisé un autre album, en compagnie de l’ex-Go-Betweens, Robert Foster, au sein d’un side-projet baptisé We Are Bodies.

Lors des sessions d’enregistrement de « O'Mighty Vision », la paire a reçu le concours du drummer d’Archive, Smiley, pour deux titres (« Trust », « The Solution Is The Route Of All My Problems »). 

Birdpen est un peu un camp d'entraînement et d'échauffement pour le collectif Archive.

Début 2015, un grand débat agite le monde politique insulaire au sujet du Brexit. Mike et Dave n’ont pas leur langue en poche ; aussi, ils ont voulu décrypter la situation.

La dérive populiste et les discussions politiques de comptoir ont, suivant leur point de vue, orienté cette décision. Mais c’est le monde de la finance –que ce soit les banques ou les multinationales– qui l’a encouragée (« The Chairman »). Les harmonies vocales sont atmosphériques. Le refrain est amorcé dès l’arrivée des guitares.

Cette vision étroite est défendue par ces dirigeants politiques (« Traitors »). La mélodie est basique et entêtante. Les claviers tracent le profil électro de cette piste.

La batterie imprime un tempo hypnotique tout au long du titre maître. Discrets, ivoires et cordes sont ici empreints de délicatesse.

« Tookit » adopte un profil electro/rock.

« The Solution Is The Route Of All My Problems » est la plage la plus longue de l’elpee (NDR : 12'33'', quand même), une compo aventureuse, vaporeuse, onctueuse, dominée par les claviers et les guitares. Archive n’est pas loin. Le Floyd, non plus.

« Dance To The End » s’élève dans la stratosphère…

Déclamatoire, « The Underground » clôt cet opus. Le discours est sombre. Mais aussi, profond…

C’est la deuxième fois que votre serviteur se rend au Zik Zak, au cours de la même semaine. A l’affiche ce soir, Va à La Plage. Fondé en 2013, ce quatuor bruxellois est drivé par l’auteur/chanteur Julien Coene. Si les textes poétiques et imagés sont exprimés dans la langue de Molière, la musique lorgne plutôt vers la pop, une pop décomplexée qui se singularise par ses cordes de guitares épiques et ses chœurs languissants. Deux vidéos du groupe cartonnent, pour l’instant, sur Youtube : « Louise » et « La Nuit ». Une bonne raison pour aller vérifier ce que le combo a dans le ventre…

Le supporting act est assuré par Le Prisonnier. Une référence à la célèbre série, mettant en scène Patrick McGoohan, qui a marqué les sixties ? A vérifier ! Toujours est-il que le combo réunit le guitariste/chanteur Joey Carl, le bassiste Mathieu Volont et le drummer Arnaud Luyckfasseel. Les morceaux proposés sont courts, rapides et rageurs. Le band puise plus que probablement ses influences chez Téléphone, Noir Désir, Deportivo, Nirvana et White Stripes. Tout un programme ! Mais les compos servent surtout à véhiculer des messages engagés. Et dans la langue de Voltaire. La thématique ? Au cours de notre existence, nous sommes tous quelque part prisonnier de l’argent ou du boulot, au détriment de nos passions, de nos désirs personnels. Dès qu’on accepté ce choix, la porte se referme sur notre liberté. A méditer !   

« Si Tu Me Veux » ouvre le set. La gratte est mordante et les percus sont incendiaires. Inévitablement on ne peut s’empêcher de penser à Bertrand Cantat. « Tout Le Reste » traduit le désir d’un homme pour une femme. Il retourne sa veste, pour une simple étincelle (‘Pour un soir avec elle, on brûlera tout le reste’). Le chanteur vocifère ses mots, pour exprimer les « Instincts Primaires »…

Setlist : « Si Tu Me Veux », « La Race Humaine », « N'Hesite Pas », « Bang Bang », « Plus Rien », « Pour Que Tu Comprennes », « Potentialité », « Vietnam », « Te voilà », « Des Gens étranges », « Trop », « Monde  Merveilleux », « Faisons Comme Si », « Tout Le Reste », « Mon Innocence », « Instincts Primaires »

Le line up de Va à La Plage réunit le gratteur François Willemaers, le bassiste Benoît Vrelust et le drummer Gilles Arbeau. Sans oublier, bien sûr, Julien Coene, préposé au chant et à la guitare. 

« Question De Chance » ouvre le bal. L’instrumentation est riche, le rythme subtilement funky. Et la compo prend littéralement son envol, lorsque les claviers entrent dans la danse…

Spasmodique, « Marion » lorgne vers un BB Brunes devenu adulte. Un morceau taillé pour le dancefloor. « Le Chemin », c’est celui d’une vie tracée par une petite promenade en forêt. « Adieu Mademoiselle », nonobstant l’absence du violon, et « Alaska » sont deux titres mélancoliques.

Pour amorcer « Place des Corps Saints », la voix emprunte un ton déclamatoire, aux accents ‘gainsbourgeois’. La setlist n’oublie bien évidemment pas les inévitables « Louise » et « La nuit ». Plutôt funkysant, le premier est manifestement sculpté pour les dancefloors. Le deuxième, devenu depuis un tube, est plus pop, nonobstant ses nuances légèrement psychédéliques. Et le set de s’achever par le dansant « 2012 ».

Du set épinglera aussi une cover surprenante et accrocheuse d’Arno Hintjens : « Les yeux De Ma Mère ». Et pour cause, elle a été mijotée à la sauce électro/pop. Une invitation à se rendre au littoral ? Oui, mais alors à Ostende…

Setlist : « Question De Chance », « Marion  », « Le Chemin », « Adieu Mademoiselle », « Alaska », « Place des Corps Saints », « Le grand Voyageur », « Les yeux De Ma Mère », « Louise », « SOS », « Heureux Présage », « Le Vide », « Enfance », « La Nuit  », « La Belle Etoile », « 2012 »

(Organisation : Zik Zak)

dimanche, 06 novembre 2016 02:00

Comme à la piste des étoiles…

Le premier concert du Red Hot Chili Peppers, auquel votre serviteur a assisté, c’était le 17 février 1988. A l'Ancienne Belgique de Bruxelles. Malgré la température extérieure, le set était particulièrement torride, les musicos achevant leur prestation en tenue d’Adam, leur sexe emballé dans une chaussette de laine. Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et les derniers albums de la formation californienne ont souvent fait plus que pâle figure ; à l’instar du dernier, « The Getway », paru en juin dernier. Ce qui n’empêche pas le Sportpaleis d’être sold out, pour accueillir le quatuor, 28 ans plus tard. De quoi vérifier si l’énergie libérée en live, à ses débuts, est toujours aussi intense…

Deerhoof assure le supporting act. Issu de San Francisco, il réunit la chanteuse/bassiste Satomi Matsuzaki, le drummer Greg Aunier ainsi que les guitaristes John Dieterich et Ed Rodriguez. Dans le cadre de l’édition 2014 des Nuits Botanique, il s’était investi dans le Congotronics Vs Rockers, en compagnie de musiciens congolais, américains et européens. « The magic », son seizième opus, est également paru en juin dernier. Et inévitablement, le quartet va y puiser allègrement. Avant-gardiste, sa musique oscille entre noise, pop, punk, rock, jazz et prog. Si la voix de Satomi est aussi cristalline que particulière, ce soir, elle n’est pas très distincte. Problème de mixing ? Probable ! Pourtant, quoique de petite taille, inlassablement, elle s’éclate en gigotant sur le podium. Pendant tout ce temps les deux gratteurs multiplient les impros ; et ils pourraient déraper dans le n’importe quoi, s’il n’y avait la section rythmique, et tout particulièrement le drumming de Greg, à la fois impressionnant et fédérateur. A revoir dans de meilleurs conditions…

A 21h30, les lumières s’éteignent. Flea monte d’abord sur le podium. Ses fringues sont plutôt bigarrées. On lui apporte sa basse. Il est suivi par le drummer, coiffé d’une casquette à l’envers. Il se dirige immédiatement derrière ses fûts, installés sur une estrade. Josh Klinghoffer, le gratteur, porte un ‘baggy trouser’ large voire bouffant. Et le trio ouvre le show par une jam de plus ou moins 5 minutes. Flea et Josh entrent en duel, à l’aide de leurs instruments. Flea frappe vigoureusement ses cordes à l’aide de ses doigts, via sa célèbre technique du tapping. Le chanteur, Anthony Kiedis, débarque enfin. Il ressemble à un jeune premier : bermuda, tee-shirt et casquette de couleur noire, il a enfilé un caleçon long qui laisse apparaître des tatouages qui doivent remonter jusqu’en haut de ses jambes. Il sautille ou bondit sur les planches. Il me fait penser à un bonobo. Le combo est soutenu par deux musiciens de tournée, un percussionniste et un claviériste.

Le light show est impressionnant. Celui placé en arrière-plan est plutôt agressif. Constitué de 2 à 300 tubes led, un autre surplombe un bon tiers de la fosse et il va onduler en vagues successives, au-dessus des spectateurs, suivant les morceaux. Des images, des vidéos, mais également les prises de vue du concert –parfois en gros plan– sont projetés sur quatre immenses panneaux.

Anthony remercie régulièrement la foule. Il s’exprime dans un excellent français, alors que nous sommes… à Anvers. Outre celles du dernier elpee, Red Hot Chili Peppers va privilégier les plages de « Stadium Arcadium » et « Californication ». Mais également les tubes. Dont « Under The Bridge », l’inévitable « Californication » et l'explosif «  By The Way », morceau qui achève le concert. Sans oublier la cover du « Cosmic Dancer » de T. Rex. Et c’est Josh qui amorce ce  morceau à l’aide de sa six cordes. En live, Josh remplace dignement John Frusciante. Ses interventions sont précises mais généreuses. Des intros en jam amorcent pratiquement chaque hit. Lors de ses solos, Chad en profite –en fin de parcours– pour balancer ses baguettes dans la foule. Klinghoffer va également se réserver le micro à quelques reprises. Et limpide, sa voix passe bien la rampe. Chaque musicien aura droit à son solo. Une autre cover : « If It Be Your Will ». La compo est signée Léonard Cohen. Et elle est particulièrement léchée. Tout en adoptant une démarche mi-canard, mi-primate, Antony crache, d’un air vengeur, littéralement ses mots. Bluffant !

Lors du rappel, Josh va s’attaquer à « My Death ». Au chant et à la gratte. Il s’agit d’une adaptation de « La Mort » de Jacques Brel.

Flea revient sur le podium. Et son retour, il le célèbre en faisant le poirier. Ce type est incroyable. On se croirait à la piste des étoiles. Quant au final il sera tout bonnement monstrueux. Et comment aurait-il pu être autrement, puisqu’il s’agit de l’incontournable « Give It Away ».

Setlist : « Intro Jam », « Around The World », « Dani California », « Scar Tissue », « Dark Necessities », « Cosmic Dancer », « Did I Let You Know », « Go Robot », « Cosmic Dancer, Right On Time », « Feasting On The Flowers », « Aeroplane », « Detroit », « Californication », « Goodbye Angels », « If It Be Your Will », « Under The Bridge », « By The Way ».

Rappel : « My Death », « Dreams Of A Samurai », « Give It Away ».

(Organisation : Live Nation)

mercredi, 02 novembre 2016 02:00

Suivant la volonté du Roi Pourpre…

Fondé en 1969, dans la cave du Fulham Palace Café, à Londres, King Crimson en est déjà à sa huitième réincarnation. Aujourd’hui, le line up réunit les drummers Gavin Harrison, Jeremy Stacey et Pat Mastelotto, le chanteur/bassiste Tony Levin, le saxophoniste, flûtiste Mel Collins le guitariste/chanteur Jakko Jakszyk et bien évidemment le sixcordiste Robert Fripp. La formation mythique compte treize albums studio à son palmarès, dont le dernier, « The Power to Believe », est paru en 2013. Les prestations ‘live’ de ce groupe emblématique anglais sont suffisamment rares pour ne pas en profiter. Le Magazine ‘Rolling Stone’ n’a d’ailleurs pas hésiter à qualifier le band de ‘One Of The Best Band On The Road Right Now’.

En général, le mélomane lambda ne comprend rien à la musique du Roi Pourpre. Et pas seulement parce que son personnel change constamment. Toute logique commerciale est étrangère à Fripp, même s’il a participé aux enregistrements des albums de David Bowie, « Heroes » et « Scary Monsters ». L'un de ses batteurs a un jour déclaré qu’il était né d’un croisement entre Staline, Gandhi et le Marquis de Sade. Il serait même insupportable. Son plus fidèle complice, Tony Levin, n’est pas aussi sévère et le disculpe : ‘Robert est très créatif et c'est sa vision qui guide le groupe. Il est respectueux des autres musiciens, leur fait confiance et trace les orientations. A nous de savoir quoi jouer.’ Fripp a créé un canevas pour broder une trame où se mêlent rock psychédélique, jazz fusion et musique contemporaine (NDR : l'influence de Béla Bartók est majeure). Il est à la base du rock progressif. Ainsi, il a tracé une voie royale pour Yes, Genesis et bien d'autres. Fripp est un monument de la musique rock. Un des derniers dieux vivant de la guitare. Une icône qui ne devrait jamais disparaître.

Avant d’atteindre le Stadsschouwburg, il faut s’armer de patience et surtout se farcir pas mal d’embouteillages. Enfin, en entrant dans la salle, on peut lire un écriteau, sur le podium, mentionnant qu’il est interdit de filmer ou de photographier, même à l’aide de son smartphone ou GSM, sous peine d’exclusion de la salle. Et il faut avouer que les vigiles veillent au grain, pour que les directives soient bien respectées.

Un immense rideau bleu masque le fond de la scène. Sur une estrade immense, à l'extrême gauche, le saxophoniste/flûtiste Mel Collins est protégé par un paravent. Fripp est assis sur un siège haut. Il va se consacrer à la guitare (NDR : c’est une évidence), mais également aux claviers. Les 3 préposés aux fûts sont installés en avant-scène. A droite, Gavin Harrison siège derrière une batterie Sonor. Au centre, Jeremy Stacey, coiffé d’un chapeau melon, une Tama (NDR : il dispose également d’un clavier). Et à gauche, Pat Mastelotto, une DW Drums. Ce sera également le plus actif aux baguettes. Et le line up est complété par le bassiste/contrebassiste Tony Levin ainsi que le second gratteur Jakko Jakszyk. Ce sont ces deux musicos qui assurent les parties vocales.

De tout le show, Fripp ne prononcera aucune parole. Le regard glacial, il est concentré sur son instrument. Le show est partagé en deux actes, séparés par un entracte de 20 minutes. Pas de supporting act. Faut dire que le concert, rappel compris, va durer près de trois heures. Un fait plutôt rare à notre époque. Le concert est sold out. Tout comme celui du lendemain. Une fameuse prouesse.

Avant que le combo n’entame son set, les haut-parleurs diffusent un nouveau communiqué relatif à l’interdiction des mobiles, caméras et autres appareils photographiques. Pour enfoncer le clou, c’est réussi…

Passé une brève intro radiophonique (NDR : souvenir des 60’s ?), les musicos entrent dans le vif du sujet. Et on est parti pour 65 minutes de prestation. Les 3 batteurs conjuguent leur puissance pour entamer « Hell Hounds Of Kim ». Et dans la foulée les autres membres de la troupe les rejoignent pour atteindre une intensité maximale. Les interventions de Tony Levin à la contrebasse moderne sont ronflantes et magistrales. La flûte à bec succède au saxophone ténor, alto et soprano. Le light show est minimaliste. Ni projection et encore moins d'effets pyrotechniques. Nous sommes à des années lumières des décors grandiloquents des formations de prog rock qui ont marqué les seventies. Pensez à Emerson, Lake & Palmer, par exemple.

Les musicos étalent toute leur virtuosité. Concentrés sur leur sujet, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mais c’est surtout Pat Matelotto qui se révèle le plus efficace aux fûts.

Les orchestrations sont léchées et d’une précision prodigieuse. Le voyage musical transite par le nouveau et l’ancien répertoire ; mais ce sont bien sûr les titres incontournables qui suscitent la plus grande attention auprès du public…

Il est vrai qu’averti, il ne vient pas voir King Crimson comme un simple spectacle, mais pour assister à une véritable performance. Sans pouvoir y être associé. Simplement l’apprécier et accepter la distance établie entre le groupe et l’auditoire. Suivant la volonté du Roi Pourpre…

Setlist :

Première partie : (20.00 – 21.05) 

« Hell Hounds Of Kim », « Pictures Of A City », « The Letters », « Circus », « Sailor's Tale », « Red », « Lizard (Dawn Song) », « In The Court Of The Crimson King », « Radical Action (To Unseat The Hold Of Monkey Mind) », « Meltdown », « Easy Money », « Epitaph », « The Talking Drum », « Larks' Tongues In Aspic, Part Two »

Seconde partie : (21h25 – 22h38)

« Banshee Legs Bell Hassle », « Radical Action II », « Level Five », « Hoodoo », « The ConstruKction Of Light », « Indiscipline », « Starless »

Rappel

« Heroes » (cover Bowie) / « 21 St Century Schizoid Man ».

(Organisation : Live Nation)

mardi, 11 octobre 2016 03:00

Parfum d’Auvergne au Botanique…

Le Botanique (Bruxelles) et la Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand) s’étaient donc associés pour nous proposer une soirée 100% auvergnate. A l’affiche Youth Disorder, Matt Low et The Delano Orchestra. Fait plutôt rare, l’Orangerie est en configuration assise ; mais c’est souvent sous cette forme que votre serviteur y a assisté aux meilleurs spectacles…

Il n’y a pas plus de 50 personnes pour accueillir Youth Disorder. Les musicos sont à peine âgés de 20 printemps. Un quatuor qui va nous réserver set rafraîchissant et plutôt dynamique, dans un style qu’on pourrait décrire à la croisée des chemins d'Artic Monkeys, de Queens Of The Stone Age et de Joy Division. Vraiment sympa !

Place ensuite à Matt Low. Lui affiche déjà 34 balais. Il milite chez Garciaphone et The Delano Orchestra, mais respectivement comme guitariste et bassiste. Il vient de publier un clip en noir et blanc sur la toile. Intitulé « Blow », il est issu d’un deuxième Ep, baptisé « Hangar Nuit » (NDR : il fait suite à un premier, « Banzai », publié en octobre 2015), dont les textes ont été écrits par Jean-Louis Murat. Un disque qui sortira ce 13 novembre. Pas étonnant que les paroles soient exprimées dans la langue de Voltaire. Dans un registre qu’on pourrait situer quelque part entre Benjamin Biolay et Vincent Delerm, même si on peut définir sa musique comme pop/rock. Alexandre Delano vient lui filer un coup de main, pendant le concert, au violoncelle. Pas de setlist. Matt se consacre aux vocaux, bien sûr, et à la guitare. L’artiste va nous réserver des extraits des deux Eps, dont le fameux « Blow » ainsi que le superbe morceau atmosphérique, « L'Aventure ».

Le line up de The Delano Orchestra réunit six musiciens. La formation rencontre un succès certain en Grande-Bretagne, dans l’univers du rock alternatif. A ce jour, elle a gravé six elpees ; en outre, elle a apporté son concours à Jean-Louis Murat pour enregistrer son LP, « Babel ». Le line up implique donc le chanteur/guitariste Alexandre Delano (NDR : c’est le leader !), le bassiste Matthieu Lopez (aka Matt Low), le trompettiste/claviériste Julien Quinet (il se charge également des machines) et le drummer Christophe Pie. Le sextuor a sorti son dernier long playing, « Nibtu », au cours de ce mois d’octobre.

La set list va d’ailleurs réserver une place prépondérante aux titres de cet opus. La trompette et le violoncelle apportent une jolie touche d’originalité à la musique du band français. Et en alimentant un climat romantique et atmosphérique, ces interventions vous transpercent l’âme…

Le set s’ouvre par le tendre instrumental « Amman ». Les ivoires s’immiscent discrètement. Les percus sont classieuses. Un peu dans l’esprit d'Archive. Caractérisé par ses guitares rageuses, « Everything » (« Eitsoyam ») est sculpté dans une forme de post-rock onirique. Il y a des vocaux, mais ils sont contenus, afin de mettre en exergue une instrumentation parfaitement exécutée. « Seawater » (« Now That You Are Free My Beloved Love ») traite d’une rupture amoureuse. L’orchestration est de plus en plus riche. Il en émane une langueur, un spleen, susceptibles de torturer l’esprit ; alors que volcaniques, à l’instar des collines qui traversent l’Auvergne, l’expression sonore devient tumultueuse, comme si on assistait à une rencontre improbable entre les Pixies et Girls In Hawaii. Et « Trouble » lorgne carrément vers la bande à Antoine Wielemans. « Paloma » est une superbe composition. La voix est vaporeuse. Et le violoncelle accentue encore davantage cette impression de mélancolie.

Alexandre signale que dans 'leur pays', ils sont peu sollicités pour se produire en concert. Ce qui les pousse à jouer dans des maisons de retraites. Il ajoute que les vieux ont besoin de se toucher. Il invite donc le public à venir s'enlacer et occuper le dancefloor. Un slow langoureux défile donc devant nos yeux.

« November », c’est le mois des couleurs chatoyantes peintes par l'automne. Mais également de la chute des feuilles. C'est l'été indien qui précède les premiers assauts de l’hiver, là-bas, vigoureux. Et après avoir interprété « Olga », le voyage s’achève par « Outro ». En rappel, The Delano Orchestra va nous réserver « The Escape », un titre qui parle de lui-même, avant le retour de la troupe au cœur du Massif Central…

(Organisation Le Botanique et la Coopérative de Mai)

samedi, 29 octobre 2016 03:00

Le miroir aux seventies…

Le Brabant Wallon manque singulièrement de salles de concerts. Il y a bien le Moulin Fantôme à Tubize, mais pour le reste, c’est un peu le désert. Aussi, votre serviteur ne pouvait manquer l’inauguration d’un nouveau site destiné à accueillir ce type d’événement. Le Zik Zak a donc élu domicile à Tubize. Bien vu, car la région regorge de talents nouveaux. Surtout dans l’univers du pop/rock. Et puis d’une capacité de 300 personnes, l’endroit est suffisamment isolé pour éviter les problèmes de voisinage. Enfin, il bénéficie du concours d’un ingé-son pro, Olivier Delescaille (NDR : c’est le guitariste chez Beautiful Badness). Bref après le vernissage –au cours duquel on a croisé pas mal de connaissances issues du milieu– place à la musique…

Z ouvre les hostilités. A son actif, un Ep six titres. Mister Woody (alias Matthieu Van Dyck), content d'être présent, va prendre plusieurs bains de fosse pour mieux imprégner le public de son énergie toute communicative. Un petit hic, le son, un rien trop fort, empêche votre serviteur de comprendre les paroles des chansons. Heureusement, derrière les manettes, Oli veille au grain et règle très vite ce léger problème. Le drumming de Jay (Jerry Delmote) est tribal, instinctif, mais distinct, la ligne de basse tracée par Mich’ (Michel Vrydag) est fluide. Une section rythmique qui se révèle, en outre, implacable et parfaitement en phase. Et les riffs de gratte dispensés par Dweez (Morgan Tuiziz) sont saignants. Du rock pur et dur, chargé de testostérone, mis au service de mélodies entêtantes, obsédantes ; des mélodies pilotées par la voix de Woody. De son répertoire, Z va puiser 4 plages de son Ep et proposer quelques nouvelles compos. A suivre de très près…

Setlist : « Got A Mission », « Diamonds », « YYY », « Into The Wilde », « Sweet Fruit », « El Fush »,  « Right There » ,« War Machine », « No Loose Behavior », « Voice / Fist », « Mozarella ».

The Banging Souls, c’est le nouveau side project de Gaëlle Mievis (BJ Scoot, Sirius Plan). Un trio namurois au sein duquel Gaëlle se consacre au chant et à la gratte semi-acoustique, Ludwig Pinchart à l’électrique et Pitt Abras aux drums. Ils se connaissent depuis plus de 15 ans et ont accompli leur propre parcours musical avant de lancer ce nouveau challenge. A leur actif un Ep 4 titres disponible sur les plateformes de téléchargement légaux. Il y a de la technique, du métier et de la sueur, bref un fameux bagage, chez ces 3 artistes.

Le rock délivré par la bande à Gaëlle est musclé, décape et décoiffe en même temps. Bref, il est brut de décoffrage. Et tout particulièrement en ‘live’. Pourtant, il semble que le combo cherche encore son créneau, hésitant entre un stoner burné et un métal dévastateur. Quoiqu’il en soit, la voix de Gaëlle est hargneuse, vindicative, même si les racines de cette artiste sont surtout blues. En fait, elle utilise sa voix comme un instrument. Certaines compos nous replongent carrément dans les 70’s. Les solos de gratte dispensés par Ludwig sont limpides et caustiques. Le drumming est métronomique.

« A Change » ouvre le set. Féline, Gaëlle vous incite à vous bouger le popotin. Trois brûlots vont nous entraîner dans le Sud profond, quelque part entre le delta du Bayou et le Texas. Ce southern rock est même réminiscent de ZZ Top. Si les nouvelles compos sont particulièrement jouissives, on épinglera la cover imparable du « Black Betty » de Lead Belly, un titre popularisé par Ram Jam, en 1977, et le blues solide, huileux, graisseux même, « Race », morceau qui a achevé la prestation…

Setlist : « A Change », « Back To Roots », « Whisper », « The Call », « Seeds », « I Love RNR », « Queen », « Be », « Black Betty », « I Got A Woman », « Race ».

Le Zik Zak ressemble maintenant à une véritable fournaise. A point pour entamer le concert de Black Mirrors. Telle une squaw –mais sans les plumes– dont le visage a revêtu ses peintures de guerre, Marcella Di Troia grimpe sur les planches. Elle est constamment prête à déterrer la hache de guerre. Et vous fusille du regard. Puissante, sa voix peut rappeler celle de  Janis Joplin. Sur le podium, elle occupe tout l'espace. Et ose même affronter l’auditoire, dans la fosse.

Elle est bien entourée par son fidèle guitariste Pierre Lateur, le bassiste Ludwig Pinchart (un polyvalent du manche) et un nouveau drummer, Nicolas Scalliet, que Marcella décrit comme un solide bûcheron, capable de dévaster ses fûts, sans tronçonneuse, ni merlin. Mais en se servant de ses baguettes. Pierre semble hanté par Jimi Hendrix. Ses solos sortent des sentiers battus. Et le nouveau single, « Funky Queen », un morceau qui ne manque ni de peps, ni de musicalité, confirme la recherche d’originalité de la formation. Bref, si le stoner très seventies de The Black Mirrors est toujours aussi susceptible de déraper dans le blues, le rock, le garage ou le métal, il est aussi capable de s’ouvrir de nouveaux horizons. Une belle preuve de maturité nouvellement acquise. On attend d’ailleurs impatiemment la sortie du premier album…

Setlist : « Shoes For Booze », « Funky Queen », « The Mess », « Control », « Mind Shape », « Drop D », « Canard », « Make The Same », « Till The Land », « Burning Warriors», « Things Go Up ».

(Organisation : Zik Zak)

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