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Le venin de Judith Hill...

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

Trois formations se produisent, ce jeudi 23 mars, à l’Ancienne Belgique : Stray From The Path, Motionless In White et Beartooth. Ces concerts étaient programmés en 2021, mais ont été reportés à la suite de la COVID. Responsable d’un hardcore punk, le premier est issu de Long Island, New York. Fondé en 2001, il compte dix albums à son actif. Motionless in White (MIW) est une formation originaire de Scranton, en Pennsylvanie. Elle est née en 2004 ! C’est ce band qui méritait la tête d’affiche. D’ailleurs, la foule s’est déplacée en masse spécifiquement pour ce groupe. Enfin, Beartooth nous vient de Columbus, dans l’Ohio. Formé en 2018, ce combo de hardcore punk a gravé son quatrième et dernier elpee, « Below », en 2021. La date est sold out depuis bien longtemps.

Quatuor, Stray From The Path réunit le chanteur Andrew ‘Drew York’ Dijorio, le guitariste (et manager du combo) Thomas Williams, le bassiste Antoine Altamura ainsi que le drummer Craig Reynolds (un Ecossais !), perché sur une estrade. Vêtu d’une salopette et d’un marcel, le charismatique Andrew exhibe ses magnifiques tatouages sur les bras. Assez interactif, il s’adresse régulièrement aux spectateurs sis aux premiers rangs. Il hurle d’une voix aigüe, des textes à l’engagement politique manifeste. A l’instar de « III » qui évoque les violences policières et raciales aux States. La setlist va proposer essentiellement des plages extraites du dernier long playing, « Euthanasia », paru en septembre de l’an dernier.  

Le set s’ouvre par « Needful Things », le morceau d’entrée de cet LP. Les gratteurs sont en ligne. La frappe du batteur est tour à tour, dynamique, sauvage ou métronomique. Véritable brûlot, « Guillotine » tombe comme un véritable couperet, un titre qui précède le morceau de clôture, « First World Problem Child », qui traite du problème des différences de classes sociales entre ethnies, aux USA. Bonne mise en bouche d’une durée de 30 minutes.

(Photos Romain Ballez ici)

 Setlist : « Needful Things », « May You Live Forever », « Goodnight Alt-Right », « III », « Fortune Teller », « Guillotine », « First World Problem Child »

Estimé et même adulé aux Etats-Unis, Motionless In White implique le chanteur et frontman Chris ‘Motionless’ Cerulli (ses tatouages au cou sont impressionnants), Ricky Horror à la guitare rythmique, Ryan Sitkowski à la solo, Vinny Mauro aux drums et Justin Morrow à la basse. Son patronyme s'inspire de « Motionless and White », une composition d’Eighteen Visions. Au lieu de la Pennsylvanie, ce quintet aurait pu émaner de Transylvanie ; car sa musique, fruit d’un cocktail entre gothique, indus et metalcore, explore souvent les thèmes des ténèbres, de l'horreur et du macabre, attitude également reflétée par le look des musicos.

C’est son sixième opus, « Scoring The End Of The World », gravé en juin 2022, qui va alimenter l’essentiel de la setlist.  

« Thoughts & Prayers » (« Disguise ») ouvre les hostilités. Chris ne tient pas en place. Grâce à son maquillage, Ricky Horror semble débarquer des profondeurs de l’enfer ou d’un mauvais film d’épouvante. Un mort/vivant ? Un zombie ? Tornade metalcore, « Cyberhex » souffle tout sur son passage. Chris passe aisément du chant clair au ‘screamé’. L'ajout de rythmiques à coloration ‘électro’ rend l’expression sonore décalée. Riffs gras, drumming puissant ainsi que synthé glitch et techno entretiennent cette ambiance de films d’horreur de série B.  

La frappe sur les fûts est aussi punchy que technique. MIW n’en n’oublie pas son hit brutal, « Slaughterhouse » (NDR : la version studio met en vedette Bryan Garris, le chanteur de Knocked Loose). Et c’est le leader de Beartooth, Caleb Shomo, torse nu, qui monte brièvement sur le podium pour interpréter le rôle de Garris. De quoi ravir le public.

La reprise des Killers, « Somebody Told Me », est étourdissante. Et la prestation de s’achever par Eternally Yours ». Un set de metalcore absolument délicieux ! Et il fallait s’en douter, à l’issue de celui-ci, une partie de l’auditoire vide les lieux…

(Photos Romain Ballez )

Setlist : « Thoughts & Prayers », « Cyberhex », « Slaughterhouse » (with Caleb Shomo), « Break The Cycle », « Masterpiece », « Werewolf », « Another Life », « Soft », « Somebody Told Me » (The Killers cover), « Eternally Yours ».

Beartooth est drivé par Caleb Shomo. Il est épaulé par le bassiste Oshie Bichar, le batteur Connor Denis ainsi que les sicordistes Zach Huston (solo) et Will Deely (rythmique). Avant le début du concert, les roadies viennent tendre une toile à l’avant le podium. Elle doit tomber en début de show, mais à l’heure prévue, elle reste accrochée au beau milieu. Caleb bondit déjà sur son estrade en avant-scène. Il est entouré des gratteurs qui vont déambuler tout au long du spectacle. En arrière-plan, le batteur est planté sue une haute estrade, au centre, entre des haut-parleurs Orange, des spots à leds et des stroboscopes aux couleurs variables. Au pied de chaque mur, une machine va propager, à plusieurs reprises, d’épais nuages de fumée.

Le concert s’ouvre par les très heavy « Below », « Devastation » et « Disease ». Les fans sont aux anges et hurlent à tue-tête les paroles des morceaux, devant un Caleb monté sur ressorts sur son avant-scène. Beartooth maîtrise ces refrains évocateurs, où l’on ne peut s’empêcher de crier de toutes ses forces et de danser comme si personne ne regardait. « Riptide », l’un des derniers titres du groupe, en est aussi le parfait exemple. Positive et optimiste, la chanson mélange subtilement les éléments pop et métal avec brio. Le répertoire du combo est destiné à être chanté devant des milliers de de personnes. Bon ici il doit encore y en avoir pas mal, mais c’est suffisant pour mettre le feu à l’AB. Encouragés par Caleb, les round circles éclatent dans la fosse. Torse-nu, transpirant à grosses gouttes, il est là pour assurer le spectacle. Le son est excellent et c’est le drummer, derrière sa double batterie, qui imprime le tempo, mais coordonne aussi les lumières à la fois aveuglantes et puissantes.

Ecouter les anciens titres est un véritable plaisir. A l’instar de « The Lines », « Body Bag » ou encore « In Between ». Evidemment, c’est quand même le dernier opus de Beartooth, « Below », qui domine la setlist. Sept morceaux en seront dispensés dont « Hell Of It », « Skin » et « Dominate », des compos qui passent l’épreuve du ‘live’ haut la main. C’est aussi et sûrement dû à la transformation physique de son chanteur Caleb Shomo, plus svelte et musclé ; et surtout, bien dans sa peau aujourd’hui. Sa forme se ressent sur son comportement sur les planches ; ses complexes physiques appartiennent dorénavant au passé.

En rappel, le groupe va nous réserver « The Past Is Dead » et « The Last Riff ». Lors du dernier morceau, Caleb Shomo prend un bain de foule tout en jouant de la guitare. Dans la fosse, les fans sont enchantés et lorsque le chanteur se baisse, ils l’imitent. La salle se transforme alors en une énorme discothèque métal, alors que les riffs des guitares résonnent.

Après Motionless In White, Beartooth a assuré le spectacle, même s’il aurait été logique que le premier cité soit la tête d’affiche. Mais, suite à ces concerts, on peut affirmer le metal contemporain est bien vivant et pour longtemps encore…

(Photos Romain Ballez ici)

Setlist : « Below », « Devastation », « Disease », « Body Bag », « Riptide », « Dominate », « The Lines », « Beaten In Lips », « Skin », « Hell Of It », « You Never Know », « Bad Listener », « Hated », « In Between ».

Rappel : « The Past Is Dead », « The Last Riff » inclus un solo de batterie et Caleb à la guitare.

(Organisation : Live Nation)

 

mercredi, 29 mars 2023 21:43

Screamers

« Screamers » constitue le 8ème elpee de Treponem Pal, un groupe parisien, fondé en 1986, qui pratique une forme de cocktail entre indus (NDR : pensez à Ministry, Godflesh, Killing Joke, Sielwolf, Die Krupps, KMFDM, Oomph, The Young Gods, etc.) et metal/hardcore. En fait, Marko Neves, le frontman et pilier du band, n’a pas peur à jeter des ponts entre différents genres, se moquant des étiquettes, pourvu que la musique tape durement et sauvagement.

Coïncidence, mais le retour du mythique guitariste Laurent Bizet, qui avait participé aux sessions du premier LP, en 1989, a permis à la formation de retrouver son ADN originel.

Titre d’entrée, « The Fall » se distingue par sa petite mélodie mystérieuse face à la rythmique contenue, en intro, avant que le morceau ne prenne de l’ampleur. Le riff monte en puissance et les synthés envoûtent, communiquant une dimension industrielle au morceau enrichi de curieux effets. Des notes synthétiques et une tonalité très trash alimentent « Out of Mind ». « Earthquake » se révèle particulièrement instinctif. Décapant, « Scramers » est paru en single. 

« Too Late » macère dans le métal indus pur et dur. Lancinant, « Too Late » libère une belle dose de feeling.

« Cosmic Riders », « Psychedelic Trip » et « Machine » s’enfoncent dans le psychédélisme alors que « Badass Sound System » adresse un clin d’œil au reggae.

Les percus et les beats dynamisent le plutôt dansant « Machine ».

Longue plage, « Crazy Woman » adopte un profil heavy/rock’n’roll, tout en conservant des traces de garage. Les grattes y sont bien huileuses.

Les harmonies vocales sont recherchées et pêchues dans « Cosmic Rider », alors que le vocal semble hanté par Lemmy de Motöhead.

Jamais en douceur, mais toujours en fureur, « Heavy Load » clôt cet elpee.

mardi, 21 mars 2023 11:30

Froid comme la glace…

Aldous Harding a ouvert sa tournée européenne au Cirque Royal de Bruxelles, ce 21 mars 2023. La dernière visite de la Néo-Zélandaise remonte à 2019 ; ce qui semble être une éternité. Depuis lors, sa fanbase n’a fait que croître. La musique de cette autrice-compositrice-interprète évolue dans le néo folk/pop gothique voire baroque.

Produit par John Parrish (PJ Harvey, Eels, Perfume Garden), son dernier elpee, « Warm Chris », est paru en 2022.

Pas grand monde dans l’hémicycle, lorsque Huw Evans, aka H Hawkline (NDR : son patronyme est tiré du livre de Richard Brautigan, ‘The Hawkline Monster : A Gothic Western’), débarque sur les planches. Le public ne va vraiment la remplir que peu avant le début du set de la tête d’affiche. Elle sera même quasi sold out.  

Cet auteur-compositeur-gallois est également présentateur de TV, à Cardiff. Il chante d’ailleurs une partie de son répertoire en langue locale et l’autre en anglais. Il a également vécu et travaillé à Los Angeles pendant plusieurs années. A son actif, cinq albums et quatre Eps.

Au cours de son récital, il va nous réserver de larges extraits de son dernier elpee, « Milk For Flowers ». Il prend place sur un siège devant son micro, armé d’une gratte électrique, près d’un enregistreur à bandes, placé sur une table. Sympathique et interactif, il bavarde entre les chansons, prenant alors le soin de mettre son enregistreur sur pause. Donc hormis les six cordes et le chant, toute l’instrumentation et les arrangements figurent sur cette bande magnétique. Une manière économique d’épargner la présence d’autres musicos. Et en 30 minutes, H Hawkline va démontrer toute l’étendue de son talent…

Sur le podium, Aldous Harding est soutenue par quatre musiciens. Un drummer, perché sur une estrade, qui troquera ses fûts et ses cymbales contre un bugle et le micro pour un morceau. Un gratteur, partagé entre l’électrique, la sèche et la basse. Enfin, deux claviéristes. La première, également installée sur une estrade, est également préposée aux vocaux et aux chœurs. Le second se charge également de la sixcordes. Assise, Aldous s’installe juste en face de ce dernier pour se consacrer au chant, à la guitare électrique ou semi-acoustique. En arrière-plan, 6 spots ronds paraboliques sur pied vont projeter des faisceaux lumineux aux teintes feutrées, suivant l’instrumentation.

Le concert s’ouvre par la triade « Ennui », « Tick Tock » et « Fever ». Le premier morceau nous confronte à des sonorités incohérentes et distordues, mais au bout du compte, elles finissent par vous mettent à l’aise. Plus léger, le dernier repose sur la sèche et la voix atmosphérique d’Aldous. Elle crée de la tension et est très susceptible de capter votre attention rien qu’avec un soupir. A un certain moment, le public s’émeut de voir comment elle a retiré le microphone du support avec tant de soin.

Le titre maître du dernier opus, « Warm Chris », est rendu mystérieux par sa voix qui oscille du grave à l’aigu. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si elle était un peu moins statique. Plus interactive. Pas un bonjour, pas un merci, pas une parole, pas un regard. Juste une courte phrase de 4 mots avant « Lawn », une expérimentation ludique parsemée de sonorités allègres, subtilement secondées par des ivoires. Elle ne renonce clairement pas à sa propre marque de fabrique qui peut être très variable. « Bubbles » et « She'll Be Coming Round The Mountain » continuent de progresser sur des ivoires accrocheuses ainsi que trois grattes entêtantes et addictives, donnant l'envie de rejoindre le dancefloor, mais le public reste stoïque.

Alimenté par un orgue mélodieux mais puissant et parcouru d’accords de sèches discrets, « Leathery Whip » constitue l’apothéose du concert. Les voix particulières en arrière-plan créent, de manière inattendue, un ensemble harmonieux, de sorte que cette chanson parvient à pénétrer votre matière grise sans trop d'effort. L'influence de John Parish est ici très claire sur ce morceau, qui aurait pu figurer au répertoire de PJ Harvey. L’elpee « Warm Chris » aura été interprété dans son intégralité.

Aldous Harding paraît cependant bien seule dans son monde, malgré un public attentif et applaudissant à l’issue de chaque chanson. On dirait même qu’elle est mal à l’aise face à ces acclamations. Elle reste sans réaction. Sa musique est magnifique, mélancolique, quelquefois grisante, mais Aldous la dispense avec une froideur extrême. Et son regard perçant nous glace le sang…

Un rappel quand même, au cours duquel elle nous réservera deux titres : le funky « Designer » et l’émouvant « She'll Be Coming Round The Mountain ».

Setlist : « Ennui », « Tick Tock », « Fever », « Treasure », « Fixture Picture », « Lawn », « Warm Chris », « Staring At The Henry Moore », « The Barrel », « Bubbles », « Passion Babe », « Imagining My Man », « Old Peel », « Leathery Whip ».

Rappel : « Designer », « She'll Be Coming Round the Mountain ».

(Organisation : Peter Verstraelen Agency)

 

« Smoke And Dreams » : la voix slap back et les claviers 60 's nous entraînent quelque part entre rockabilly et rock'n'roll de crooner, un titre qui parle d'hallucinations nocturnes, de nostalgie et de décadence pour danser en faisant bouger son cerveau et s'oublier dans la fête.

Dans la droite ligne de son premier opus, mais les curseurs poussés à fond, Holy Bones poursuit sa route en gravant « Alma Perdida », un concept album écrit et réalisé comme la BO d'un film qui n'existe pas. Un road movie en Cadillac aux abords de la frontière mexicaine, en quête de cette élégance mystique que l'on croise dans les nuits hantées du rock'n'roll, dans le désert de l'Indie folk le plus pur ou sous le soleil de l'Americana.

Un répertoire varié donc, épicé d'une touche d'espagnol et de français, qui suit les émotions d'un personnage au volant de sa Cadillac sur les traces de son âme perdue, de son Eldorado… mais des morceaux unis, balayés par le même vent chargé de poussières et de mélodies qui donnent à Holy Bones sa marque de fabrique.

La vidéo de « Smoke and Dreams » est disponible

 

samedi, 25 mars 2023 15:30

Lamuzgueule anachronique ?

Lamuzgueule, le phénomène electro swing hexagonal, annonce la sortie de son nouvel album « I Am Anachronic » pour le mois de mai 2023, accompagnée d'une vaste tournée dans toute la France et peut-être la Belgique.

Premier extrait de l’album qui déboule, le single « Pleins Phares » marque la collaboration avec le producteur autrichien The Swing Bot. Ce titre nous entraîne immédiatement dans un cabaret digital où se mélangent les époques, et qui évoque une génération qui doit prendre en main son futur et changer son histoire en se mobilisant.

Le clip de « Pleins Phares » a été tourné entre Paris et Grenoble, et ce titre dansant fait rugir les années 1920, en ce début d’année 2023.

Pour découvrir le clip de « Pleins Phares », c’est ici

 

mardi, 14 mars 2023 16:42

Voodoo Belge

Une petite piqûre de rappel, quand même, pour celles et ceux qui ne s’en souviendraient plus : Serge Van Laeken, aka Marka, est le père d’Angèle et de Roméo Elvis.

A ses débuts, Serge a joué parmi plusieurs groupes bruxellois, dont Marine, une formation fondée par le chanteur/saxophoniste/trompettiste Marc Desmare (aka Marc du Marais, Marco Laguna, Marc Lagoon, etc.) et au sein de laquelle ont également sévi les futurs membres de Allez Allez, dont Sarah Osbourne, Kris Debusscher, Robbie Bindels et Nicolas Fransolet. Nous sommes alors en 1981. Allez Allez va décrocher un énorme hit en 1985, l’incontournable « African Queen ». A cette époque, le band parvient même à remplir Forest National.

Marka entame sa carrière en solo en 1992 en publiant l’album « Je Vous Dis Tout ». Il vient de fêter ses 62 ans, et continue son petit bonhomme de chemin. Ce qui ne l’a pas empêché de repartir en tournée, avec Allez Allez, notamment en 2017 et en 2019.

Lorsqu’il a publié son précédent elpee, « Terminé Bonsoir », on aurait pu imaginer qu’il allait mettre un terme à sa carrière. Ce n’est pas le cas, car, apparemment, il n’a pas encore envie de prendre sa retraite…

Il nous propose ainsi un nouvel LP découpé en 13 plages. Son titre ? « Voodoo Belge ».

Blues/rock bien rythmé, « Pénélope Cruz » est paru en single (le clip est disponible ici

), un morceau au refrain plutôt entêtant et traversé d’une incantation… vaudou. Marka vient manifestement nous prêcher sa religion ou plutôt sa philosophie personnelle… A l’instar de « Amour boxe » ou de « Un Vieux Rocker » (le clip est à découvrir ), un morceau autobiographique (Jacques Duvall lui prête sa plume) au cours duquel il donne sa définition du rock. Mais encore « Ouvre la Porte », une chanson empreinte de nostalgie. Et même « Such A Boy », qui rend certainement un hommage à ses enfants.

Autre hommage, celui qu’il rend à feu « Link Wray », un guitariste et chanteur de rock américain, considéré comme un des meilleurs sixcordistes de tous les temps. Et là, c’est un blues qui macère dans le bayou ! Quant à « La Solution » et « On Le Fera Ensemble », ils sont à nouveau sculptés dans le blues/rock.

Il nous réserve quelques titres plus légers, dont « Mr Je Sais », « Je positive » et « On Ne Peut Pas », au cours duquel Greg Ziap (harmoniciste de feu Johnny Halliday) souffle dans sa musique à bouche.

« Obsoleta » véhicule des accents latino. Savoureux, « Je Positive » navigue quelque part entre jazz et lounge. Interprété à la gratte semi-acoustique, « Mr Je Sais » baigne au sein d’une certaine forme de douceur. L’intervention de la trompette est imparable sur « Pauvre Type ».

Manifestement Marka a toujours des choses à dire, et il ne va pas se gêner…

lundi, 06 mars 2023 17:17

Savoureusement rétro…

Né le 3 mai 1981, Joshua Michael Tillman, mieux connu sous le pseudo de scène ‘Father John Misty’ (FJM), est auteur, compositeur, multi-instrumentiste (NDR : il joue de la guitare, du piano, de la basse, de la batterie et de l’harmonica), chanteur et producteur. Originaire du Maryland, aux States, Il a notamment milité comme drummer chez Fleet Foxes et apporté sa collaboration à une multitude d’artistes. Parmi les plus célèbres, citons Beyoncé et Lady Gaga.

L’Ancienne Belgique est en mode Ballroom. Il doit y avoir plus ou moins 800 dans la fosse.

Neuf musicos constituent le backing group. Tout d’abord un trio de cuivres qui se partage trompettes, bugle, saxophone, clarinette, flute à bec et traversière. Il s’installe sur une estrade, à gauche. Un préposé à la pedal steel et parfois à la trompette, un bassiste/contrebassiste, un drummer, un claviériste/guitariste et deux sixcordistes complètent le line up.

Joshua se consacre au chant, mais également à la guitare semi-acoustique ou électrique. Ce soir, il est venu défendre son dernier et cinquième album, « Chloë and The Next 20th Century », paru en avril de l’an dernier. Un opus où il s’éloigne définitivement de son registre folk-rock baroque pour mieux se plonger au sein des ambiances de comédie musicale rétro, comme l’atteste des titres à l’ampleur théâtrale…

Les baffles crachent « A Face in the Crowd », une excellente cover de Scott Walker, dont la voix de crooner préfigure l’univers de FJW. Cette intro permet aux musiciens de s’installer derrière leurs instruments. Le concert s’ouvre par « We Could Be Strangers », un extrait du dernier elpee, qui raconte l’histoire d’un couple victime d’un accident de la route. Les cordes contrôlent les opérations. Faut dire que lorsque les 5 grattes se conjuguent, il y a plus que de l’électricité dans l’air. Le light show est à la fois luxuriant et multicolore.

La musique oscille entre indie pop poignante, arrosée d’un romantisme luxuriant, lo-fi, blues, americana et lounge, mais l’ensemble est teinté de nuances jazzyfiantes. Equivoques, les textes sont empreints d’ironie et de sarcasme ou alors s’appuient sur la propre expérience de la religion vécue par l’artiste, naviguant alors du profondément personnel au totalement ludique.

Progressivement, Father John Misty va nous entraîner dans un monde éthéré et théâtral, tel un Frank Sinatra contemporain. Le saxophone s’impose régulièrement et s’accommode de cordes lancinantes.

Si les interventions de cuivres se révèlent souvent somptueuses, les titres blues et americana laissent davantage d’espace à la pedal steel.

Juste avant « Nancy From Now On », l’artiste s’adresse plus longuement au public, le remercie d’être présent et raconte quelques anecdotes. Une dame lui remet une boîte métallique contenant des friandises. Un dialogue s’installe entre elle et l’artiste. C’est touchant !

Tout au long de la ballade « Disappointing Diamonds Are The Rarest Of Them All », l’auditoire se montre particulièrement attentif. Dans un registre qui évoque le music-hall d’avant-guerre, Josh Tillman se montre plus crooner que jamais, et particulièrement lorsqu’il interprète des chansons plutôt rétro, certaines totalement irrésistibles, à l’instar de l’envoûtant « Chloë », qui nous plonge au cœur d’un cabaret new yorkais des années 50 ; modulable à souhait, la voix de Joshua laissant planer le spectre de Chet Baker.

A l’écoute de « Goodbye Mr Blue » on ne peut s’empêcher de penser à la bande originale du film ‘Macadam Cow-Boy’, et notamment « Everybody’s Talkin » d’Harry Nilsson. Les cordes, les cuivres, le piano, la contrebasse et la batterie y soutiennent parfaitement la voix, plus pure que jamais, de John Tilman.

Davantage country/folk, « Q4 » raconte l’histoire d’une romancière ambitieuse qui s’inspire du parcours de vie de sa sœur décédée. « Buddy's Rendez-vous » est une superbe reprise de Lana Del Rey. En rappel, « Pure Comedy » n'est peut-être pas la chanson la plus populaire de FJM, mais c'est sa plus révélatrice.

Un regret ? L’absence d’« Olvidado (Otro Momento) ». Ses rythmes bossa nova auraient pu faire fondre les cœurs de l’auditoire. N’empêche, quelle belle soirée !

Setlist : « A Face in the Crowd » (Scott Walker song), « We Could Be Strangers », « Mr. Tillman », « (Everything But) Her Love », « Nancy From Now On », « Goodbye Mr. Blue », « Funny Girl », « Disappointing Diamonds Are the Rarest Of Them All », « When You're Smiling And Astride Me », « Chateau Lobby #4 (in C for Two Virgins) », « Q4 », « Chloë », « Total Entertainment Forever », « Things It Would Have Been Helpful To Know Before The Revolution », « Buddy's Rendez-vous », « Hollywood Forever Cemetery Sings », « The Next 20th Century », « I Love You, Honeybear ».

Rappel : « Date Night », « Pure Comedy », « Holy Shit » (acoustic, guitar and piano only)

(Organisation : Ancienne Belgique)

Ce dimanche 26 février, l’Ancienne Belgique célèbre la grand-messe du metal. A l’office : les vétérans gallois du trash metal, Bullet For My Valentine, le groupe de groove metal progressif Jinjer et des vétérans américains Atreyu. La cérémonie est sold out depuis longtemps. Le concert est sold out depuis belle lurette.

Atreyu ouvre les hostilités à 18h55. Fondée en 1998, sous le patronyme Retribution, la formation de metalcore californien avait changé de nom lorsqu’elle s’était rendue compte qu’un autre band issu du même Etat, répondait à la même appellation.

Depuis le départ du frontman, c’est l’ex-drummer Brandon Saller qui assure le chant. Très grand, il dépasse tout le monde d’au moins deux têtes. Il signale d’emblée : ‘An Atreyu show is fucking fun as shit’. Une vraie bête de scène ! C’est Kyle Rosa qui le remplace derrière les fûts. Le line up est complété par deux guitaristes, Dan Jacobs et Travis Miguel ainsi que le bassiste Marc McKnight. Les gratteurs sont assez mobiles et déambulent constamment. Ils participent également aux backing vocaux. Brandon invite deux audacieux, dans la foule, à se faire un câlin, tout en pratiquant le crowdsurfing. Les musicos sont très interactifs. A deux reprises, Brandon demande à la foule d’exécuter des round circles. Seule une petite dizaine de personnes s’y aventurent, mais se dégonflent rapidement. Mais le quintet n’en démord pas. Et si au cours de « Let The Bull », l’auditoire joue les choristes, pendant « Save Us », Saller –en pleine forme– traverse la fosse pour interprète le très accrocheur « The Time Is Now » et se faire offrir une bière par un spectateur. Puis l’auditoire répond favorablement à l’invitation officielle d’ouvrir le premier circle pit de la soirée sur « Ex’s And Oh’s ». La température monte en crescendo et atteint son pic sur « Battle Drums », au cours duquel musicos et aficionados se déchaînent chacun de leur côté mais en parfaite communion. « Blow » clôt un set de 30’ qui a qui filé à toute allure, un morceau au cours duquel les deux sixcordistes vont entrer en duel, lors d’une joute électrique particulièrement huileuse. Une excellente entrée en matière !

Pour les photos, c’est ici

Setlist : « Strange Powers of Prophecy », « Let the Bull », « The Time Is Now », « Ex's and Oh's », « Save Us », « Drowning », « Battle Drums », « Blow ».

Jinjer embraie. Une formation ukrainienne fondée dans la région de Donesk, en 2009, et établie aujourd’hui à Kiev. Il n’y a plus de membre originel au sein du line up. Aujourd’hui, il implique le bassiste Eugene Abdukhanov, le drummer Vladislav Ulasevish, le guitariste Roman Ibramkhalilov et la chanteuse/frontwoman, Tatiana Shmayluk. Bien que la langue maternelle des musiciens soit le russe, idiome parlé dans l’est de l’Ukraine, Tatiana Shmayluk s’exprime en anglais. A ce jour, le combo a publié six elpees studio, dont le dernier, « Wallflowers », est paru en 2021. Depuis ses débuts, la musique de Jinjer a évolué. Elle fusionne ainsi des éléments de groove metal, de death metal, de metal progressif, de djent et de metalcore tout en s’autorisant des incursions dans le jazz, le rap, le rock ou encore le reggae.

Le set s’ouvre par « Who's Gonna Be the One ». Tatiana est vêtue d’un pantalon noir en latex et d’un body de couleur mauve. Le climat est plutôt sombre. Le light show ne se focalise guère sur les artistes. Glacial, le band semble prendre une certaine distance par rapport à l’auditoire, reflétant ainsi le drame qui se déroule dans son pays, depuis un peu plus d’un an…

Show woman, Miss Shmayluk est cependant remuante et occupe tout l’espace scénique disponible. Faut dire que le matos de BMTH est conséquent. Sa maitrise vocale est impressionnante. Sa voix peut osciller du super mélodique au chant hurlé et guttural, ponctué de grognements… disgracieux. La technique du guitariste est spectaculaire. Que ce soit à travers les riffs ou les solos. Ses doigts glissent sur les cordes à la manière de Steve Vai…

Pour les photos, c’est

Setlist : « Who's Gonna Be the One », « Judgement (& Punishment) », « Home Back », « Wallflower », « Perennial », « Pit Of Consciousness », « Call Me A Symbol », « Copycat »

Place alors à la tête d’affiche, Bullet For My Valentine (BFMV). Son dernier long playing –un éponyme– est paru en 2021. Depuis, il a quand même publié un single, « Omen », en août de l’an dernier. C’est la cinquième fois que votre serviteur assiste à un de leurs shows.

Le light show est imposant. Un mur de lumières est disposé sur toute la longueur du podium. Au moins 60 projecteurs sont disposés par 4 dans des caissons en bois, sur une hauteur d’un mètre cinquante. Il y en a partout, même au plafond. De quoi aveugler la foule…

Le drummer Jason Bowld est prisonnier sur son immense estrade. Placé au moins à 3 mètres de haut, il siège derrière une double batterie. Elle est énorme. Les trois gratteurs s’installent devant le ‘mur’ : Matthew Matt ‘Tuck’ (lead vocal, guitare rythmique), Michael Padget (guitare solo) et Jamie Mathias (basse). Ces musiciens participent également aux chœurs

En intro, les haut-parleurs crachent le « Chop Suey » de System Of A Down et le « Duality » de Slipknot. Les fans entonnent bruyamment les paroles de « Knives », révélant un avant-goût de ce qui va suivre…

Matthew, Michael et Jamie auraient pu se passer de microphones, tant le public les supplée. Il connaît les paroles par chœur et même celles des refrains des compos qui vont suivre.

Issu de « Gravity », « Over It » baigne au sein d’un metalcore moins sauvage.

BFMV allie avec intelligence, puissance et goût des compositions aux mélodies tranchantes et à la musique agressive.  

« Piece Of Me » et « 4 Words (to Choke Upon) » sont particulièrement ‘catchy’.

Les solos de Michael sont carrés, véloces et précis. Mélodique, chargée d’émotions contrastées et souvent torturées, la voix de Matthew alterne le chant éraillé ou clair. Elle rappelle même parfois l'éloquence d'un Chester Bennington (Linkin’ Park). Quant aux polyphonies vocales, elles sont impeccables.

« Hearts Burst Into Fire » est un morceau qui n’avait plus été exécuté depuis longtemps. Il l’est à nouveau par la volonté des fans. Le spectre de Green Day se met même à planer. Sympa !

Tout au long de « Scream Aim Fire », le batteur frappe sur ses fûts, à une cadence infernale. « All These Things I Hate (Revolve Around Me) » est une ballade semi-acoustique, empreinte de nostalgie. Matthias se réserve l'intégralité du premier couplet. C’est le calme avant la tempête. Tribal ou frénétique, le batteur reprend son train d’enfer. Et comme le light show dépend de l’intensité du drumming… on n’y voit plus grand-chose…

Le concert s’achève par l’impétueux « Death By A Thousand Cuts ». Un retour au metalcore burné originel…

Le quatuor gallois va nous réserver trois titres percutants en rappel : « Your Betrayal », « Tears Don't Fall » et « Waking The Demon ». Que du bonheur !

Bullet For My Valentine se produira dans le cadre des Lokerse Feesten, le 8 août prochain.

Pour les photos, c’est ici

Setlist : « Knives », « Over It », « Piece Of Me », « 4 Words (to Choke Upon) », « You Want a Battle ? (Here's A War) », « Hearts Burst Into Fire », « The Last Fight », « Shatter », « All These Things I Hate (Revolve Around Me) », « Scream Aim Fire », « Suffocating Under Words Of Sorrow (What Can I Do) », « Rainbow Veins », « Don't Need You », « Death By A Thousand Cuts ».

Rappel : « Your Betrayal », « Tears Don't Fall », « Waking The Demon ».

(Organisation : Live Nation et Biebob)

 

mercredi, 22 mars 2023 16:47

Autour d’une bonne table…

Stephan Eicher est surtout connu pour sa musique. Il l’est moins pour avoir composé des B.O. destinées au le cinéma et aux séries, et encore moins pour ses rôles dans les films ‘Anuk - Der Weg des Kriegers’ de Luke Gasser, sorti en 2006, et surtout ‘Mary Queen of Scots’, en 2013. Côté musical, sa palette est particulièrement large. Il avait fondé le groupe électro Grauzone, début des eighties, en compagnie de son frère Martin (NDR : souvenez-vous du hit « Eisbär », paru en 1981). Il chante aussi bien dans la langue de Shakespeare que celle de Molière, mais est aussi est capable de se frotter au rock ou à la techno-pop. Quoique depuis quelques années, il est devenu un pilier de la chanson française. Ses shows sont particulièrement créatifs. Ainsi, il lui arrive de se servir d’automates ou d’une fanfare (Traktorkestar). Son imagination fantasque, sa spontanéité pétillante et sa sensibilité à fleur de peau sont autant d’armes de séduction massive pour cet artiste bernois qui parvient, malgré plusieurs décennies de carrière, à rester imprévisible. Stephan Eicher a sorti son 17ème long playing, « Ode », en octobre dernier. Pour l’écriture des textes, il a une nouvelle fois fait appel à la plume de Philippe Djian et Martin Suter, qui traitent de la disparition, de la menace qui rôde, des doutes, et bien sûr de l’amour. Des chansons poétiques empreintes d’une grande humanité. C’est cet opus qu’il est venu défendre, en la salle Henry Leboeuf, à Bozar, ce 22 février 2023.

Il est 20h30, lorsque les musicos s’installent autour d’une grande table en bois supportant 2 chandeliers à 3 branches montés de bougies et sur laquelle sont alignés des verres à vin. Elles sont allumées, au début du concert, juste avant l’arrivée des artistes. Nous allons peut-être assister à un repas entre amis. Derrière la table, se plante le multi-instrumentiste et producteur hollandais Reyn Ouwenhand. Devant, à gauche, le fidèle Simon Gerber, qui se charge de la basse, de la guitare et des percus. A droite, la jeune harpiste Noémie Von Felder. Ils sont tous assis. Stephan se poste devant et au centre sur un siège ou debout, selon les morceaux, devant ses claviers. En arrière-plan, on distingue 3 meubles en bois à double-portes. Et à l’extrême droite, une haute lingère de type bretonne par lesquels les artistes sont rentrés sur scène.

Stephan Eicher débarque le dernier, sous les lumières puissantes des projecteurs. Le dîner musical entre amis peut commencer.

Le set s’ouvre par « Sans contact », un extrait du dernier long playing, « Ode ». Reyn y brille aux ivoires. En live, les sonorités des violons sont remplacées par celles de la harpe.

Le climat général du spectacle est propice à la bonne humeur. Très interactif entre chaque chanson, Eicher raconte régulièrement des petites anecdotes ou des blagues. Il salue le public et déclare : ‘Bienvenue chez moi’. Ajoutant : ’Quelle belle salle, on est bien’. Il embraie par « A nos cœurs solitaires ». Son toucher délicat aux claviers est en parfaite osmose avec les cordes de la harpiste.

Il explique avoir eu trois trous dans le bras et deux en plus car il a fait deux fois la covid. Au cours de cette période, il explique avoir sondé la toile sous toutes ses coutures. Il évoque son projet « Radeau des inutiles », né pendant le confinement, tout heureux de présenter ses chansons devant un parterre de 15 personnes. Il précise même avoir préparé les repas et s’être chargé de la vaisselle pour soigner ses spectateurs. Le radeau a été démonté depuis et Stephan, en soulevant sa guitare et en mettant son nez sur celle-ci, affirme qu’elle a été fabriquée dans le bois du radeau. Ce qui déclenche l’hilarité dans l’auditoire. Il invite 15 personnes à se lever et révèle qu’il s’agissait des spectateurs du déconfinement. Il en rigole en ajoutant que personne d’autre ne doit se lever. Son humour est décapant. Entre les chansons, l’Helvète marque de longues pauses, taquine le Jurassien Simon Gerber au-sujet des dialectes suisses, des accents corses et basques, évoque ses nouvelles passions :  le mentalisme et la magie. Le show est plein de petites trouvailles, construit autour de petits interludes amusants comme lorsque Simon Gerber cherche à s’accorder au diapason de verres de vin vides et à moitié plein. Ou quand Eicher nous demande de sortir nos portables pour enclencher le minuteur qui sonnera au beau milieu du titre que le groupe joue. Cet échange direct dégage immédiatement un climat de sympathie et lui permet de tisser un contact chaleureux avec les spectateurs. Pour changer, il nous propose une chanson plus classique, « Pas d'ami (comme toi) », et l’ambiance monte d’un cran.

Avant d’entamer « Lieblingsläbe », il confie qu’à Berne, il causait bernois et qu’il existait une colonie de 7 Jurassiens à laquelle appartenait son bassiste. Il en remet une couche : ‘C’est comme en Belgique !’. Puis, il interprète cette belle chanson d’amour. Il embraie par le tube « Combien de temps ». Il fait la moue et demande à sa harpiste de jouer un peu. Il commence à rayonner. Il regarde les coffres placés en arrière-plan et signale qu’ils sont suisses et forts. Les portes s’ouvrent et révèlent des automates (tuyaux d’orgue, percus et glockenspiel), comme sortis des films expressionnistes allemands d’un siècle plus tôt, qui entament la compo. Magique !

Au piano, aux claviers et aux programmations, Reyn concocte des sonorités électro diaboliquement séduisantes. Derrière sa harpe, Noémie Von Felten apporte quelque chose d’unique, développe de douces sonorités et crée une atmosphère relaxante et féérique.

Plus d’une fois, le chanteur nous prend par surprise en osant de magnifiques versions de ces classiques trentenaires que sont « Pas d’ami (comme toi) », « Des hauts, des bas », « Combien de temps » ou cette sublime adaptation en piano/voix de « Tu ne me dois rien ». Des titres qui nous rendent nostalgiques.

Avant d’aborder « Eisbär », il nous parle de son frère (en compagnie duquel il a fondé Grauzone). La formation va publier son second opus, 40 ans après le premier. Il n’en oublie pas ce « Déjeuner en Paix », devenu anthologique…

Stephan Eicher et sa troupe vont quand même accorder un rappel de deux morceaux, pratique dont il n’est pas du tout friand. Tout d’abord, « Eclaircie », un dixième extrait d’« Ode » et puis encore « Djian's Waltz » …

Setlist : « Sans Contact », « A Nos Coeurs Solitaires », « Pas d'Ami (Comme Toi) », « Le Plus Léger Au Monde », « Tous Les Bars », « Prisonnière », « Orage », « Voyage », « Des Hauts, Des Bas », « Lieblingsläbe », « Combien De Temps », « Rêverie », « 1000 Vies », « Je Te Mentirais Disant », « Doux Dos », « Autour De Ton Cou », « Eisbär » (Grauzone song), « Déjeuner En Paix », « Ce Qui Me Peine », « Tu Ne Me Dois Rien ».

Rappel : « Eclaircie », « Djian's Waltz ».

(Organisation : Live Nation)

mardi, 28 février 2023 18:43

Le cauchemar d’Aïtone…

Aïtone publiera son second elpee, « Follow », ce 21 avril 2023.

Inspiré entre autres par Radiohead et Pink Floyd, Aïtone donne enfin une suite à son premier album sortie en 2018. La Corse ancrée sous la peau, aimanté par le folk, la Britpop, et le rock progressif, Antoine, auteur-compositeur et musicien que l'on découvre sous le patronyme d’Aïtone, nous emporte avec sa musique, ode à l’enfance, à notre innocence, à nos rêves, à nos peurs et à nos vérités. Intensément lyriques, et flamboyants, les titres d'Aïtone sont profondément enraciné dans le rock, celui de Thom Yorke, des Beatles et d'Arcade Fire pour ne citer que trois références parmi le rock anglo-saxon dont Aïtone se réclame, sans oublier des influences françaises, de Bashung à Ben Mazué.

La voix charismatique d’Aïtone plane sur les guitares et les nappes de synthés. Il s’offre le luxe par moments de pointes aiguës donnant à son interprétation un style unique et immédiatement reconnaissable.

Pour l'enregistrement de « Follow », Aïtone a fait appel à François Poitou, arrangeur aux sonorités originellement plutôt tournées vers le jazz, et qui apporte aux compositions un souffle et une ampleur nouvelles. Nous retrouvons aussi sur le disque Benjamin Colin et Quentin Gouraud à la batterie et aux guitares, et François Poitou à la basse.

Après avoir dévoilé le clip d’« Inner Child » en décembre, Aïtone sort son nouveau single « Nightmare » accompagné d'une vidéo acoustique. De quoi plonger dans ses plus beaux cauchemars. Aïtone l'a composé quand il avait dix-sept ans. Ce titre évoque les doutes et cauchemars de son adolescence. A découvrir de toute urgence.

Le clip de « Nightmare » est à découvrir

 

 

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