Nonobstant sa démarche fondamentalement métal, je dois avouer avoir un petit faible pour la musique de ce trio Canadien. En fait, son métal teinté de mysticisme, d'exotisme et de symbolisme produit, à l'instar du 3ème elpee de Led Zeppelin, une sensation d'exaltation. Faut dire que tout comme Plant, Jeff Martin est un passionné de la culture orientale. Musicale en particulier. Ce qui explique pourquoi, Tea Party a régulièrement recours à des instruments indiens tels que sitar, tablas, et autres objets les plus insolites les uns que les autres. En outre, la formation n'hésite pas à introduire des éléments acoustiques dans sa création. Il est ainsi plus facile de comprendre pourquoi le métal de cette formation est si original et si fascinant. Si le nouvel opus ne déroge pas aux bonnes règles, il a malheureusement été surproduit. Trop d'orchestrations, trop d'arrangements, trop d'overdubbings, finissent par étouffer le fil mélodique des chansons. Ce qui ne veut pas dire que ce disque soit de mauvaise facture, mais il aurait pu, avec un peu plus de mesure, devenir un must. Il recèle d'ailleurs quelques bonnes surprises. Tout d'abord " The master & Margarita ". Dont le titre est inspiré d'un roman de l'écrivain Mikhail Bulgakov. Un fragment à l'intensité électrique déchiquetée, nonobstant la présence d'un mellotron. L'hymnique " Lullaby ", également. " Cathartik ". Dont les riffs " ledzeppeliniens " lézardent littéralement l'éther atmosphérique, dont le parfum rappelle Sad Lovers & Giants. La ballade mélancolique " Requiem ". Résultat d'une rencontre hypothétique entre Divine Comedy et Nick Cave. Ou encore à travers l'ethnique " White water siren ", caractérisé par son phrasé acoustique qui me rappelle quelque part " Friends " (NDR : Bien évidemment un titre qui figurait sur le 3ème opus du Dirigeable). Et en final les 8 minutes de " Mantra ". Un morceau sinueux, obsessionnel, hanté par le spectre de " Kashmir ". Ah oui, et dans le jeu de quilles on retrouve également, ça et là, des traces de prog rock empruntées au " Nursery cryme " de Genesis. Ou plus exactement des sonorités de guitare proches de celles que Michael Rutherford dispensait à l'époque. Et comme toujours, la pochette est superbe !