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Le 7ème art soviétique inspire Bodega…

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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

mardi, 31 décembre 2002 01:00

A new morning

Souffrant, le claviériste Neil Codling a donc été remplacé par un deuxième guitariste, qui répond au nom d'Alex Lee. Facile donc d'imaginer que Suede en soit revenu à une formule plus électrique. Pas du tout. Hormis le très enlevé " Street life " (Roxy Music ?), une superbe chanson sordide, up tempo, tempétueuse, presque britpop, traversée par un harmonica cinématique, intitulée " Obsession ", et " Beautiful lover ", dont les arpèges méticuleusement tissés font immédiatement penser au style que pratiquait Bernard Butler, l'électricité est toujours aussi discrète. Ce qui n'empêche pas ce disque de receler quelques chouettes compositions. Et je pense tout particulièrement au hit single " Positivity ". Pur jus Suede, il est enrobé de somptueux arrangements de cordes. Tout comme le tendrement folk " Lonely girls ". Si l'hymnique " One hit to the body " ou encore le ‘lennonesque’ " Astro girls " ne manquent pas d'allure, le reste s'enlise un peu trop facilement dans la balade sirupeuse. Dépouillée aussi. Un dépouillement qui ne sied guère à des chansons aussi nonchalantes (NDR : qui a dit soporifiques ?). Je me demande même ce que Stephen Street est venu faire à la production. Il avait pourtant pris le relais de Tony Hoffer, dont la bande à Brett Anderson, n'était pas satisfait. Mais en participant à la mise en forme d'un opus trop inégal, il n'a certainement pas enrichi sa carte de visite…

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Murray street

"Murray street" est donc le titre du 16ème album officiel de Sonic Youth. Mais c'est également le nom de la rue qui abrite le studio au sein duquel il a été enregistré. Une artère adjacente aux tours jumelles de New-York, qui ont été détruites le 11 septembre 2001. Un choix qui peut se comprendre, lorsqu'on sait que les membres du groupe sont new-yorkais ; et ont donc été très marqués par ces attentats.

Pour réaliser cet opus, la formation a reçu le concours de Jim O' Rourke. A la production, à la guitare et aux claviers. Une collaboration que le compositeur expérimental avait déjà apportée dans le passé. Mais la nouveauté procède de sa nouvelle implication. Non seulement il accompagne le combo pour leur tournée mondiale, mais il se chuchote qui deviendrait le cinquième membre du band.

Mais venons-en à cette nouvelle plaque. Découpée en sept fragments, elle réalise le parfait compromis entre les noisy " Sister ", " Daydream nation " et " Dirty ", et l'énergie ainsi que le dynamisme développés sur " A thousand leaves " et " NYC ghosts & flowers ". Compromis, mais pas compromission, car si les mélodies sont beaucoup plus contagieuses, leur construction est toujours aussi peu orthodoxe. Tramées, tout au long de ce " Murray street " sur le dialogue échangé entre les trois guitares. Trois fois six cordes qui se conjuguent avec une redoutable efficacité, nous entraînant dans un périple psychédélique, pour ne pas dire noisy. Bienvenue, donc dans l'univers du psychédélisme. Celui de la west coast de la fin des sixties et du début des seventies. Pensez à Greateful Dead. Mais également à David Crosby, lorsqu'il avait commis le fabuleux "If I could only remember my name". C'est tout à fait évident chez "Disconnection notice". De la fin des eighties, également. Le spectre de My Bloody Valentine hante ainsi le croustillant " Rain on tin ", les onze minutes de " Karen revisited ", dont le final scintille d'un feedback ultraviolet ou encore " Sympathy for the strawberry ", imprimé cependant sur un tempo métronomique. Plus éthéré encore, " Radical adults lick godhead style " frôle la nébuleuse King Crimson, lorsqu'elle était encore proche de la galaxie " Lark's tongue in aspic ". Reste deux titres qui vont à contre-courant de cette impression générale. Tout d'abord la chanson élégante et fruitée " The empty page " ; et enfin le punkysant, 'pjharveysque' " Plastic sun ". Ah oui, j'allais oublier : les vocaux si caractéristiques accordés alternativement pat Kim Gordon et Thurston Moore sont toujours du même tonneau. Epatant !

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

From the lions mouth

Adrain Borland s'est donc donné la mort en avril 99. Sa carrière solo a été un véritable fiasco. Et ses aventure successives chez les Outsiders et chez le Sound, au sein desquels il était le leader/compositeur/chanteur/guitariste n'ont pas eu le succès mérité. Celle du Sound s'est terminée en 1988. En compagnie duquel il a commis huit albums et une poignée de singles. Dont ce " From the lions mouth ", paru en 1981 ; et qui fait aujourd'hui l'objet d'une réédition en compact disc. Dix fragments plus un morceau caché, qui n'est autre que le single " Hothouse ", commis également la même année.

A l'aide d'une structure instrumentale classique (basse, batterie, guitare, claviers), le Sound développait une structure sonore dense, lyrique, mélancolique, mais tellement bouleversante. Une structure ‘cold wave’ sur laquelle la voix tendre et intense d'Adrian collait à merveille. Mais victime de l'ignorance collective, ce groupe n'atteindra jamais le statut d'Echo & The Bunnymen ou de Joy Division auxquels il était parfois comparé.

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Behind the music

En 1996, ce sextuor suédois commettait son premier elpee, " Welcome to the Infant freebase ". Un disque assez étonnant qui puisait essentiellement son inspiration dans la quintessence du psychédélisme. Un opus qui est cependant passé totalement inaperçu. Tout comme le suivant d'ailleurs, " Extended revelation for the psychic weaklings of western civilization ".

" Behind the music " constitue donc le troisième album de TSOOL. Si le psychédélisme y est toujours bien présent, il n'y est plus omniprésent. Deux compositions libèrent ainsi un groove aussi voluptueux que chez les Stones. Circa " Gimme shelter " chez " Sister surround ", " Brown sugar " chez " 21st century rip off ". Hymnique, contagieux, "Keep the line movin" est taillé dans le même moule punk rock que le " Wild things " des Troggs, alors que " Broken imaginary time ", nonobstant ses séquences d'orgue en spirale, cathédralesques, est tramé suivant le schéma 'par paliers', adopté par les Beatles sur " I want you ". L'ombre des Fab Four plane encore sur " In somenone elses mind " ; mais acoustique, et plus exactement celle du " Double blanc ". Elle devient même progressivement sydbarretienne, avant de glisser insidieusement dans l'univers, planant, floydien, de " Broken imaginary time "… Si " Infra riot " réussit le parfait croisement entre le heavy folk du Led Zep (NDR : du " III ", of course !), la vision lysergique de 13th Floor Elevators et le psyché débridé de Spiritualized (NDR : pardon de Lupine Howl !), " Independent luxury " est agité par un tempo house que n'aurait pas renié les Stone Roses. Le reste de l'œuvre se révèle davantage mélancolique et contemporain. Hit potentiel, " Nevermore " transpire le feeling mélodique d'un Coldplay et l'uptempo " Still aging " celui des Bluetones. Le 'Remesque' " Ten years ahead ", le plus enlevé " The flood " et le légèrement countryfié " Into the next sun ", vibrent aux tonalités bringuebalantes de la six cordes, comme chez House Of Love. Acoustique et bouleversant, " In your veins " bénéficie d'arrangements de cordes prodigués dans l'esprit d'un Sophia, alors que le piano sonore frémit tout au long de " Tonight ". Un fragment qui aurait pu figurer sur le projet de Martin Hederos et de Mattias Hellberg (NDR : Normal, puisque Martin est le claviériste/pianiste de TSOOL). Bref, un album indispensable, ou si vous préférez, cinq étoiles (NDR : ça rime !). Et au plus je l'écoute, au plus j'y décèle de nouvelles richesses…

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Sea shanties for spaceships

Chez Snowpony, on retrouve l'ex-bassiste de My Bloody Valentine, Deb Googe, ainsi que Katherine Gifford, une vocaliste qui aurait transité par Stereolab. Une chose est sûre, Katherine compose. Elle signe même toutes les chansons du deuxième album de Snowpony. Elle assure également toutes les parties vocales. D'un timbre monochrome, rappelant parfois celui de Hope Sandoval. Et c'est ici que le bât blesse, car ce timbre ne colle pas tellement à la musique, et finit même par lasser. Une musique pourtant fort riche, née d'un mélange de country, de psychédélisme et d'électronique (y compris collages, samples et gadgets technologiques), et caractérisée par des rythmes qui s'agitent constamment en toile de fond. Le plus souvent drum'n bass, parfois hip hop. Et lorsque ces rythmes passent à l'avant plan, la solution prend une dimension plus rock. A l'instar du superbe " Crumpled 10 ", du débridé " Into the heart of dalston " et du groovy " Naked twister ".

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Nextdoorland

Deux bonnes décennies après leur séparation, immortalisée par la sortie de leur classique "Underwater moonlight", les Soft Boys sont donc de retour. Et sous leur line up initial, s'il vous plaît ! C'est-à-dire Morris Windsor aux drums, Mathew Seligman à la basse ainsi que Kimberley Rew et Robyn Hithcock pour les vocaux et les guitares. Les deux derniers sont les plus célèbres, Kimberley ayant sévi chez les Db's et Katrin & The Waves, alors que Hitchcock a drivé les Egyptians avant d'entreprendre une carrière en solitaire. Un peu trop confidentielle, il faut le reconnaître, même si elle a été émaillée de quelques opus incontournables. Fin des seventies, les Soft Boys s'étaient donc illustrés par la pratique d'une pop teintée de psychédélisme. Un contre-pied au punk insulaire, inspiré par les Byrds, Syd Barrett et Captain Beefheart. Vingt ans plus tard, la recette n'a pas changé d'un condiment. On retrouve toujours ces guitares spasmodiques, scintillantes, le timbre nasillard de Robyn et ces mélodies contagieuses, mélancoliques, alimentées par des lyrics à l'imagerie visionnaire. Seul changement, le quatuor a largement dépassé la quarantaine. Et semble s'être essoufflé à l'issue du septième fragment de ce " Nexdoorland ". M'enfin, sur dix morceaux, il n'y a pas de quoi faire la fine bouche. D'autant plus que le reste est largement à la hauteur. Et en particulier l'instrumental allègre " Il love Lucy ". " Mr Kennedy ", ensuite. Une longue plage dont la tension électrique se consume comme chez le défunt et mythique Television. Et enfin, l'excellent et contagieux " Sudden town ". Un morceau caractérisé par un riff de guitare chimique, probablement pompé chez " The last time " des Rolling Stones. Une bonne surprise !

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

The Somatics

Chez les Somatics, on retrouve Richard Green, le guitariste du défunt Ultrasound. Si, si, souvenez-vous de cette formation britannique, responsable d'un premier opus absolument remarquable paru en 1999 et intitulé " Everything picture ". Une formation qui a malheureusement dû splitter suite à des dissensions internes, provoquées par une incapacité à gérer des conflits entre musiciens à la trop forte personnalité. Richard possède une technique de guitariste bien à lui, au sein de laquelle il injecte énormément de feeling. Si son manche est capable de libérer des sonorités tantôt venimeuses, gémissantes, bringuebalantes, chatoyantes, réverbérantes, jazzyfiantes, lysergiques et bien sûr psychédéliques, évoquant tout à tour Neil Young, Hank B Marvin, Tom Verlaine, Chris Isaak, Vini Reilly ou encore Robert Fripp, c'est parce qu'il essaie constamment de le maîtriser comme un serpent. Mais Richard peut s'appuyer sur un drummer, aussi bien capable d'évoluer dans un registre rock, pop, métal que free jazz. Et puis sur Stéphanie (NDR : pas de Monaco !) Cant à la basse et au chant. Probablement l'épouse de Richard, puisque la bio nous indique Stéphanie Green. Elle possède une voix au timbre angélique qui se conjugue parfaitement avec celui très clair de Richard. Mais surtout, ses accès de basse distordus, semi-funkysants, ténébreux, irradient au cœur même des mélodies. Pour enregistrer ce disque, les Somatics ont reçu le concours d'un claviériste, dont les interventions pourtant discrètes se révèlent aussi efficaces que judicieuses. Un superbe album qui s'achève par un titre de néo prog rock de plus de 12'30, " Goodbye 25 ", un morceau de space/jazz/rock qui nous replonge dans l'univers crimsonien de " Lark's tongue in aspic ". Et si le reste se révèle moins emphatique que chez Ultrasound, il est tout aussi riche et impressionnant. Et des compositions telles que " Guilt trip " ou encore " Last days in an old town " sont de véritables petites perles. Un must !

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

The way I feel today

Depuis la sortie de leur dernier elpee, "The closer you get", paru en 2000, le line up du groupe a été réduit à un quatuor. Ce qui n'a pas changé grand chose au style musical pratiqué par la formation de Notthingham. Etonnant, lorsqu'on sait que le musicien qui a quitté le groupe était un des deux préposés à la six cordes. En l'occurrence, Sam Hempton, un des membres fondateurs. Non content d'assumer le chant, Chris Olley se réserve donc maintenant toutes les parties de guitare. Faudrait voir quand même comment ils vont pourvoir se débrouiller sur scène sous cette nouvelle formule. Première constatation, le climat de leur nouvel opus est beaucoup moins ténébreux. Le malveillant et hypnotique " Anyway " constituant l'exception qui confirme la règle. Il y a même une ballade mélancolique, hymnique, intitulée " All my new best friends ", chanson qui aurait pu relever du répertoire de Coldplay. Mais dans l'ensemble, l'opus libère une intensité dévastatrice, impitoyable, féroce, qui frôle le nucléaire. " Cafetaria rats ", " Flypapers for freaks " et " Speed is in, speed is out ", épousent même la sauvagerie tribale des Stooges! Et si le reste se révèle plus britpop, surtout à cause du sens mélodique hyper contagieux et du timbre vocal falsetto de Chris, la tempête sonore ne se lève pratiquement jamais, tout au long des 11 fragments de ce disque. Un souffle sonique entretenu, de manière quasi permanente par la guitare et les claviers. Une tempête chargée de colère existentielle, manifestée par le groupe à l'égard du monde contemporain. Les lyrics venimeux, caustiques, cyniques, semblent même avoir été nourris au punk ! L'opus recèle cependant un fragment assez curieux, " Karen O " ; un morceau dont le tempo est imprimé par une boîte à rythmes, la mélodie réminiscente d'Oasis circa " Definitely maybe ", et le mur de guitare(s) construit à la manière d'un Band of Susans. Un superbe album !

 

mardi, 31 décembre 2002 01:00

Land (1975-2002)

Née le 30 décembre 1946 à Chicago, dans l'Illinois, cette légende vivante à véritablement secoué l'histoire du rock'n roll. En 1975. Tout d'abord en sortant l'album incontournable " Horses ". Ensuite en changeant radicalement l'image de la femme projetée sur cette scène musicale. Chanteuse, compositrice, poète, musicienne, Patti a cependant dû faire face à une multitude de drames, tout au long de son existence : la sueur, les larmes, la faim et la douleur ont très souvent été les composants de son pain quotidien. Et chaque fois, c'est à travers son art qu'elle est parvenue à surmonter les épreuves. Cette double compilation propose en 31 fragments et en à peu près deux heures trente de musique, un large aperçu de la carrière de cette artiste. Le disque recèle, en outre, deux enregistrements pré " Horses " (" Redondo Beach " et " Distant finger "), une démo de " Piss factory ", une adaptation blues de " Birdland ", une nouvelle version de la cover de Prince, " When doves cry ", une volée d'enregistrements 'live' inédits, dont la plupart ont été immortalisés lors de sa tournée européenne et américaine, accomplie en 2001. Et puis les inévitables classiques " Dancing barefoot ", " People have the power ", " Gloria ", " Rock'n roll nigger ", " Frederick " ou encore " Because the night ". Les esprits chagrins regretteront certainement l'absence de "Break it up" ou encore d'une de leurs chansons préférées ; mais dans l'ensemble ce recueil reflète très bien les différentes étapes de la carrière de Patti Smith. Un document !

 

dimanche, 04 novembre 2018 20:01

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Découpé en huit mouvements, le nouvel album de Sigur Rós ressemble fort à une sorte de concept album. Une invitation au rêve, à un voyage autant spirituel que musical, qui s'étale sur 72 minutes. Un périple qui s'ouvre par quelques compositions lentes, contemplatives, nappées de tas de claviers qui ondoient, de cordes qui s'étendent à l'infini et de voix éthérées et envoûtantes, avant de monter progressivement en puissance, pour atteindre en final le sublime, la grâce, en développant un son énorme au cours duquel les percussions cognent, s'emballent… Tout au long de cette œuvre, le falsetto du chanteur, Jon Por Birgisson, gémit dans un langage imaginaire, qu'il a créé à cet effet : le 'hopelandic'. On n'est ici plus très loin d'un prog rock que le Pink Floyd aurait pu créer, s'il était parvenu à évoluer avec son temps. Et le mot prog n'est certainement pas usurpé, lorsqu'on sait que Sigur Rós n'est pas le premier groupe à avoir utilisé un langage personnel. Bien avant lui, Magma avait imaginé le kobaïen ! Un disque qui n'a pas été enregistré à Pompéi, mais dans une ancienne piscine, aménagée en studio ultrasophistiqué. Une œuvre à écouter dan son salon, assis dans un sofa moelleux, le casque sur les oreilles…