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La plus grande coopérative européenne est belge et au service du secteur artistique

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Les musiciens et les artistes en général connaissent bien la SMart. Pas la petite voiture, mais bien la « Société Mutuelle pour artistes ». Fondée en 1998 sous la forme d’une asbl, la SMart offre aux professionnels intermittents du secteur artistique (créateurs comme techniciens) des solutions pour inscrire plus aisément leur travail dans un cadre légal qui leur garantisse une meilleure sécurité sociale. Intermédiaire entre l'intermittent et le donneur d'ordre, la SMart donne aux artistes la statut de salarié pendant la période où ils travaillent. Mieux : elle leur permet de créer une micro-structure (appelée « Activité ») en son sein, un système nettement plus aisé que de créer une asbl ou de devenir indépendant. Basée à Bruxelles, SMart s'est rapidement développée et compte aujourd'hui 72 000 membres et 80 000 donneurs d'ordre. Elle englobe maintenant tous les types de 'freelances'. Elle a créé des bureaux un peu partout en Belgique et possède même des filiales dans plusieurs pays européens.

Aujourd'hui, l'association a entamé un processus de réorganisation afin de devenir au 1er janvier 2017 la plus grande coopérative de travailleurs d’Europe. Mais pourquoi devenir une coopérative ? Nous avons rencontré Sandrino Graceffa, Administrateur délégué, lors de l'Assemblée générale qui s'est tenue le 28 juin à Saint-Gilles. « Avec l’évolution du monde du travail, la fin du plein emploi et la révolution technologique, les travailleurs ne connaissent plus de carrière rectiligne », nous précise-t-il. « Nous le constatons déjà aujourd’hui avec nos membres qui explorent divers statuts et allient plusieurs métiers avec agilité. Notre défi est d’accompagner ces travailleurs autonomes au sein d’une entreprise partagée. Aujourd’hui, la forme coopérative est en effet la seule qui, juridiquement, offre à la fois le statut de salarié, et la protection sociale y afférente, et celui d’entrepreneur autonome ».

Assemblée Générale de la SMartVenant d'outre-Quiévrain, Sandrino Graceffa apporte l'expertise qu'il a acquise dans ce domaine en France, un pays où la tradition des coopératives est nettement mieux implantée. « En France, et dans de nombreux pays européens, le statut de coopérative est mieux défini et mieux encadré. Ici, on y trouve un peu tout et n'importe quoi. Pire : le statut a été galvaudé et récupéré par des grands groupes qui détournent les coopératives de leur mission sociale première. Voilà pourquoi nous accordons beaucoup d'importance au travail préparatoire, afin de définir de façon claire la mission et les valeurs de notre coopérative par le biais de statuts. »

Graceffa va plus loin : « Nous voulons servir d'exemple, nous voulons montrer la voie, ici en Belgique. Nous militons également pour une redéfinition du statut de coopérative dans la loi et pour un soutien plus affirmé des pouvoirs publics. » Dans cette perspective, la SMart peut compter sur le soutien de principe du ministre bruxellois Didier Gosuin qui, invité lors de l'Assemblée Générale, a confié avoir débloqué une première enveloppe de 700 000 euros pour soutenir les projets d'économie sociale.

Assemblée Générale de la SMart

Mais quels seront les impacts concrets de la création de SMart Coop, la coopérative SMart ? En lieu et place de la cotisation annuelle de 25 euros, qui était perdue pour eux, les membres, qu'ils soient musiciens, techniciens ou autre freelances, se verront offrir la possibilité d'acheter une ou plusieurs parts de la coopérative, à 30 euros par part. Cette levée de fonds, estimée à environ 15 millions, permettra à la coopérative de constituer un capital propre, qu'elle ne possédait pas en tant qu'asbl et qui apportera une plus grande garantie de stabilité et de pérennité. « Nous considérons cet apport comme une caution, comme une participation en tant qu'incubateur. Elle renforcera également le sentiment d'appartenance et l'implication personnelle, tant pour les 160 employés permanents que pour les membres externes. »

Nuance importante : la nouvelle société coopérative sera à but social, c'est-à-dire sans but lucratif. Tous les bénéfices seront donc ré-investis dans les nouveaux projets et les coopérateurs ne recevront pas de dividendes. Mais Sandrino Graceffa n'exclut pas que, dans un deuxième temps, la coopérative puisse reverser une partie des bénéfices aux membres, non pas sous la forme de dividendes, mais sous la forme de parts.

On suivra avec attention l'évolution de ce projet innovant ! Quant à votre serviteur, étant lui-même musicien et membre de la SMart, il s'est bien évidemment engagé à participer à la levée de fonds et à devenir coopérateur. Le monde bouge et c'est grâce à de telles initiatives qu'il deviendra plus juste et plus solidaire. Smart move !

Pour en savoir plus : www.smartbe.be

Merci à Sandrino Graceffa, Virginie Cordier et Fabienne Smets.

Photos de l'Assemblée Générale par Roland Pauwels.

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