Si on se passera largement d'un ‘Dans La Jungle, tout le monde y trouve son compte...’ quand il s'agira de définir leurs bidouilles sonores, les deux noisers wallons ne s'adressent pas uniquement qu'aux avaleurs de grosses distorsions.
On ferait d'ailleurs difficilement le tour des étiquettes que presse comme public leur attribuent depuis les débuts du groupe, il y a 6 ans : techno à guitare, noise-rock pour amoureux de boîtes de nuit, du math-rock pour toute la famille ; bref, une expression sonore sauvage et effrontément dansante.
La Jungle emprunte les codes traditionnels de la noise, s'en réapproprie des bribes et boucle le tout pour répéter compulsivement des séquences toujours conçues live.
Une spontanéité hypnotique et volontairement lancinante, à la limite de l'interminable, qui concède à l'occasion quelques brèves impulsions doom orientales ou une épique bifurcation métal au beau milieu d'une épopée krautrock.
Si les registres musicaux se font nombreux, un minimalisme assumé est de mise. D'un côté, une batterie dépouillée se révèle une attaque plutôt efficace une fois sur le front. De l’autre, une guitare et un casio pour gamin se serrent les coudes pour provoquer une formidable déflagration canalisée à coups de BPM et d'onomatopées. Une frénésie chevaleresque à la limite de l'électro, qui fleure bon le mélange des sueurs, les chants tribaux et l'enjaillement collectif. Welcome to the… trance !
Jim et Roxie sillonnent les routes d’Europe depuis 2013. Sous le bras, deux albums et deux splits partagés d’abord avec le trio français Lysistrata (RSD 2017), puis avec la rage sonique des Français de Noyades, l’atmosphérique tribale de Tomaga (UK) et le rituel Jozef Van Wissem (SK Records, janvier 2019).
Le troisième album du duo, Past//Middle Age//Future vient de sortir via Black Basset Records, Rockerill Records, distribué par Freaksville.