Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

logo_musiczine

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Depeche Mode - Sportpalei...
DAF - Bimfest 2023

The United States Of America Spécial

Écrit par Th. D.-F.
&

C’est presque trop facile. L’unique album de The United States Of America s’offre tous les symptômes de l’album culte. Succès critique mais pas vraiment public. Sonorités en avance sur son temps. Groupe éphémère qui ne dépassera pas le seuil du premier album. Leader intransigeant et engagé. N’en jetez plus. S’il y a un album culte, c’est bien celui-là. Sorti en 1968, cet LP éponyme est une véritable merveille. En dix morceaux, il s’érige non seulement en synthèse brillante de son époque, mais il élargit aussi l’éventail des possibles comme le feront, dans les mêmes eaux, Silver Apples ou White Noise. Ce qui relie ces trois-là, c’est l’utilisation de l’électronique dans leur pop psychédélique, le génie de l’exploration sonore, la volonté d’aller plus loin que la simple reproduction de recettes existantes. 

Bien sûr, on trouvera dans cet album des réminiscences du « Sgt. Pepper » des Beatles, l’ambiance musicale du premier morceau (« The American Metaphysical Circus ») renvoyant directement aux folies des Fab Four de cette fin des sixties. Mais comment blâmer un groupe de s’inspirer d’un tel monument, si actuel, si audacieux ? Impossible. D’autant plus que The United States Of America est loin de se limiter à un simple démarquage. Dominé par la personnalité de Joseph Byrd, le band décide de se passer de guitares pour profiter à plein des claviers électriques, des sonorités électroniques, des modulateurs et autres violons électrisés. Ce qui n’empêche pas un « Hard Coming Love » d’être furieusement garage et un « Coming Down » d’être pop hallucinée en diable. La privation de guitare n’entraîne pas une rupture avec l’air du temps. Elle ne fait que doper l’inventivité.

Radical, John Byrd revendique son engagement politique. Il se veut communiste, réfractaire à tout signe trop conventionnel, reniant un look trop aliénant. Elève de John Cage, il entend triturer la matière musicale, élevant l’audace sonore au rang de démarche artistique. Tout cela séduit donc la critique, mais pas le grand public qui ne se retrouve pas forcément dans cet ovni avant-gardiste. Pourtant, dans un texte écrit à l’occasion de la réédition de cet album en format CD, il y a dix ans, Joseph Byrd se rappelle d’une reconnaissance publique. C’était lors d’un concert à Boston. ‘Là, l’album s’était plutôt bien vendu. Les gens connaissaient les chansons. Lorsque Dorothy a entamé Love Song For The Dead Ché, j’ai été stupéfié de les entendre reprendre les paroles. C’était un de mes morceaux préférés et, aujourd’hui, j’ai encore des frissons rien qu’à me souvenir de ces centaines de personnes chantant ma musique’.

En 1968, l’album atteindra la 181ème position des charts américains. Trop modeste pour un LP de cette trempe qui en impose encore, de nos jours, par sa créativité débridée, sa beauté intemporelle. La suite ? Byrd lancera un nouveau projet (Joe Byrd and the Field Hippies) qui accouchera d’un album en 1969. Mais le cordon ombilical sera difficile à couper, le titre de cet opus n’étant autre que celui du premier titre du LP de 68 (The American Metaphysical Circus). La chanteuse Dorothy Moskowitz, elle, rejoindra Country Joe McDonald. Lorsqu’on l’interroge sur l’aventure de United States Of America, elle n’en brosse pas un portrait idyllique, se rappelant, notamment, de la difficulté à faire entendre sa voix dans le déluge sonore des concerts. ‘Nous n’étions pas aussi merveilleux que le prétendent nos fans actuels. Ce n’est pas à moi de juger, mais je crois simplement pouvoir dire que nous avons fait un remarquable premier album et que je suis chanceuse d’y avoir participé’.  

 

Informations supplémentaires

Lu 1981 fois
Plus dans cette catégorie : « In Rock (Réédition) Wowee Zowee »