The Residents, Chrome, Tuxedo Moon et MX-80 Sound figuraient sur cette fameuse compilation baptisée « Subterranean Modern ». Parue chez Ralph Records en 1979, elle donnait un aperçu de la scène underground de San Francisco, alors en pleine ébullition. Une scène pas uniquement musicale, car elle incluait d’autres formes artistiques, comme le théâtre, la poésie, les comics, le multimédia, etc., qui sera même baptisée ‘art total’…
Chrome a été fondé en 1975 par Damon Edge. Après l’enregistrement de « Visitation », leur premier elpee, il est rejoint par Helios Creed qui remplace alors John Lambdin à la guitare. Ce sont ces deux personnages qui constituent les têtes pensantes du band. Leurs deux premiers opus « Alien Soundtracks » (1977) et « Half Machine Lip Moves » (1979) sont aujourd’hui considérés comme cultes. Des œuvres qui fusionnent le punk, le psychédélisme et le rock industriel. Damon émigre à Paris en 1983. Il monte un nouveau Chrome et enregistre quelques elpees. De retour aux States, il reprend contact avec Creed. Les deux ex-acolytes envisagent alors de reformer le Chrome initial. Mais Edge décède en 1995. Creed va cependant continuer l’aventure sous un nouveau line up. Le dernier opus du band, « Angel of the Clouds » datait quand même de 2012. Ce qui explique pourquoi, il s’est entouré, à nouveau, de nouveaux musicos.
Mais venons-en à ce « Feel it like a scientist ». L’elpee propose 16 titres en un peu plus d’une heure. Des plages sauvages, métalliques, synthétiques, sci fi, punk, garage, no wave, noisy, indus, atmosphériques, martiales ou gothiques. Ou si vous préférez torturées, hypnotiques, bruitistes, offensives, atmosphériques, chargées de feedback, mélodiques (le plus souvent), tempétueuses, synthétiques, lysergiques, bourdonnantes, ténébreuses ou futuristes. Selon. Les spectres de Marylin Mansun, Hawkwind, Iggy Pop & The Stooges, Kraftwerk, Captain Beefheart et Suicide sont susceptibles de vous traverser l’esprit. Mais le tout est très souvent hanté par la voix caverneuse de Creed. Impressionnant ! Un seul bémol, la longueur de l’opus.