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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

vendredi, 05 septembre 2014 20:50

Upside down mountain

Considéré comme chanteur/auteur/compositeur américain, parmi les plus doués de sa génération, Conor Oberst s’est surtout forgé sa notoriété au sein de Bright Eyes. Notamment à travers « Fevers & Mirrors » et « Lifted or the story is in the soil, keep your ear to the ground », parus respectivement en 2000 et 2002 et considérés comme incontournables. Mais l’artiste est également impliqué dans des tas de projets, parmi lesquels on épinglera  Desaparecidos, The Mystic Valley Band et Monsters Of Folk. Sans oublier ses multiples (NDR : et le mot est faible !) collaborations. Et bien sûr son aventure en solitaire.

« Upside down » constitue donc son nouvel elpee solo. Un disque fondamentalement country/folk, mais qu’il teinte subtilement et régulièrement de nuances pop (le plus allègre « Kick »), rock, lo-fi, americana et caribéennes (« Hundred of ways »). Suivant les compos, bien sûr. Des chansons dont les lyrics sont extrêmement soignés et profonds, traitant de l’amour, de l’addiction, de la mort, du temps qui passe, de Dieu et de la solitude. L’ombre de Bob Dylan plane parfois (« Lonely at the top », « Night at lake unknown », « You are your mother’s child »), l’électro opère l’une ou l’autre apparition furtive (« Time forgot ») et le brumeux « Double life » aurait pu naître d’une rencontre hypothétique entre Paul Simon, Art Garfunkel et Connan Mockasin. Mais les plages les plus intéressantes sont manifestement les plus dynamiques. Et en particulier le cuivré « Governor’s ball », « Zigzagging toward the light », caractérisé par ses petits éclats de gratte sèche et électrifiés, avant de s’achever au cœur d’une intensité électrique,  ainsi que le mid tempo « Desert island questionnaire », à l’instrumentation plus riche (Jonathan Wilson, le producteur vient même y jouer du glockenspiel). Bref un album de bonne facture, aux arrangements particulièrement soignés, mais qui manque quand même de punch. Petite parenthèse, la voix d’Oberst est un peu chevrotante, mais quand elle est triturée, elle me fait parfois penser à celle de Steve Harley (Cockney Rebel)…

 

The Chills est une formation néo-zélandaise qui a participé activement à l’épanouissement de la scène pop/rock de Dunedin, incarnée par le label Flying Nun. A l’instar de The Clean, JPS Experience, Tall Dwarfs, The Bats, Able Tasmans et consorts… The Chills c’est avant tout Martin Phillipps qui drive la formation depuis 34 longues années, même si son aventure a été marquée par quelques interruptions. Et il doit avoir consommé plus d’une vingtaine de ‘line up’ depuis la naissance de son band. En 2013, il avait gravé un elpee live, « Somewhere beautiful ». Car son dernier opus studio, « Sunburnt », remonte déjà à 1996. Depuis, le band n’a sorti que des Eps, des compiles et des singles, dont « Molten gold », l’an dernier. Et bonne surprise, il va publier un véritable nouvel album, pour fin 2014, début 2015. Dans le cadre du festival Boomtown, le quintet nous a réservé cinq chansons écrites récemment, en ‘live’. Martin nous en parle…

« Nous venons de terminer l’enregistrement de l’album, juste avant d’entamer la tournée. Et quand elle sera achevée, on va s’occuper de la promo. Il devrait paraître vers la Noël. Ou au plus tard, début de l’an prochain. Il s’intitulera ‘Silver Bullets’ et synthétise un peu tout ce que les Chills ont réalisé à ce jour. Et nous en sommes fiers… »

Les Chills on connu, au cours de leur histoire, une succession impressionnante de line up. Alors pourquoi ne pas penser à écrire un bouquin sur ce parcours ? Martin tempère : « Je signale quand même que le bassiste et le batteur participent à l’aventure depuis 1999. Qu’Erica nous a rejoints, il y a 9 ans, et Oli, le claviériste, en 2008. En fait, c’est le premier chapitre de l’histoire des Chills qui a vu transiter bon nombre de musiciens. Et la plupart de ceux qui nous ont quittés ne pouvaient pas faire carrière dans ce métier. Il n’y a jamais eu ni friction, ni colère. Ils sont souvent partis de leur plein gré, et à mon grand regret. »

Quand on parle de Chills, on ne peut évidemment pas passer sous silence le label néo-zélandais Flying Nun. Une écurie qui a donné naissance à The Clean, The Bats, Tall Dwarfs, JPS Experience, Able Tasmans, les Verlaines, David Kilgour et encore bien d’autres. Un label indépendant qui était finalement plutôt bien distribué en Europe, et notamment via Semaphore aux Pays-bas, jusque le moitié des 90’s. Et quand ces distributeurs on fermé boutique, le Vieux Continent a été sevré de cette scène antipodale. Notre interlocuteur confirme : « Entre 87 et 90, nous nous étions établis à Londres. Et c’est vrai que Flying Nun disposait de plusieurs excellents relais en Europe. Pas des grosses boîtes, mais surtout de petites structures efficaces. Hitch-Hyke Records en Grèce, Rough Trade en Angleterre, etc. Les ventes n’étaient pas exceptionnelles, mais honnêtes. La disparition de tous ces petits satellites a coïncidé avec un certain essoufflement de la scène néo-zélandaise. Aujourd’hui, Flying Nun a repris du poil de la bête. Et héberge à nouveau de très bons groupes et artistes… » J’en profite pour lui parler de Connan Mockasin, qui m’avait avoué ne pas connaître la scène de Dunedin. Il embraie : « Je suis aujourd’hui âgé de 51 ans ; et vu l’explosion de la scène musicale, je ne parviens plus à suivre. Et en Nouvelle-Zélande, cette vague est aussi conséquente. La plupart des groupes ou artistes n’ont même pas besoin de label, puisqu’ils traitent tout par Internet. Ils s’adressent directement à leurs fans. Cependant, Flying Nun jouit toujours d’une fameuse réputation. Et pas mal de monde leur font confiance. J’en suis ravi… Connan Mockasin, je ne le connais pas personnellement, mais deux membres de mon band, bien. En fait, l’histoire de la musique pop et rock n’intéresse plus beaucoup les jeunes. Ils ont grandi dans un monde où on entend de la musique éphémère. Ceux qui signent chez Flying Nun apprécient plutôt celle qui est authentique, intemporelle. Ils la respectent également. Et ne se contentent pas de la reproduire… » Pour en revenir à Flying Nun, une des causes principales de son succès serait dû aux femmes. Ce qui méritait des éclaircissements. « Chez Flying Nun, toutes les formations devaient impliquer au moins une fille. Et à cette époque, c’était quand même un phénomène particulier. Oui bien sûr, Patti Smith, Kim Gordon (NDR : la chanteuse/bassiste de feu Sonic Youth) et quelques autres étaient devenues des icônes du rock. Des situations que ces artistes féminines estimaient normales. Mais elles ne réalisaient pas que dans d’autres parties du monde, ce n’était pas du tout considéré comme normal… »

On a souvent établi un parallèle entre la scène de Dunedin et celle dite ‘postcard’ (Orange Juice, Aztec Camera, The Pastels, Joseph K, et même les Go-Betweens, un duo australien émigré en Ecosse). Comment expliquer ce phénomène ? Martin clarifie : « Cette synchronisation de mouvements identiques qui naissent à des endroits opposés de la planète est dû à l’essoufflement du post punk. Il fallait trouver une alternative, un nouvel élan. Roger Shepherd, le fondateur de Flying Nun était un grand fan de postcard. Et un des premiers singles paru sur son écurie est un disque de postcard. Il y en a même eu plusieurs. Donc il est en quelque sorte le détonateur de cette situation. Même les artistes adoptaient un look similaire. C’est dire ! »

Les Go-Betweens et les Chills étaient très proches. Tant musicalement qu’humainement. Martin acquiesce : « J’aimais beaucoup leur musique. Elle était excellente. On a souvent joué à la même affiche. C’était de bons amis. Nous étions assez proches. Grant (NDR : McLennan est décédé en 2006) me manque beaucoup. C’est une histoire triste. Ils bossaient énormément. Il ne collaient pas à la mode, mais cherchaient à composer de bonnes chansons. Et les deux groupes manifestaient énormément de respect l’un vis-à-vis de l’autre… »

Martin a un jour affirmé que la mélancolie était au cœur de sa création, qu’elle reflétait l’environnement de la Nouvelle-Zélande. S’il était né en Australie, aurait-elle été différente ? Il réagit : « Enormément. Il y a plus ou moins 3 000 km entre les deux terres. Et les mentalités y sont très différentes. D’une certaine manière on pourrait affirmer que la Nouvelle-Zélande est plus européenne et l’Australie plus américaine. Le peuple indigène, constitué de Maoris, n’a jamais été sous le joug de la colonisation britannique. Cette culture est demeurée très importante. En Australie, les aborigènes ont été pratiquement tous assimilés. Et la civilisation indigène a pratiquement disparue. Chez nous, nous avons conservé une grande proximité avec le peuple Maori. L’art de planter, par exemple. » Martin a pourtant vécu quelque temps en Australie. « J’y suis allé souvent. Pour la simple et bonne raison qu’on y gagne mieux sa vie. Tu as de meilleures perspectives d’avenir. Mais le racisme est omniprésent. Pire qu’en Afrique du Sud. »   

Le Velvet Underground, Wire et les Beach Boys seraient, selon certains médias, les références majeures des Chills. Un journaliste a même écrit que Martin était le Brian Wilson du post punk. Ce qui fait sourire notre interlocuteur. « Il ne faut pas exagérer quand même. Je suis bien un fan de Brian Wilson. Mes bases musicales sont très rudimentaires, pour ne pas dire pauvres. Je suis seulement apte à interpréter mes morceaux pour les maintenir à flots. Lui, il avait la musique dans la tête. Il était capable de créer des harmonies, des mélodies et des structures renversantes, étranges, au sein d’une même chanson. Pense à ‘Good vibration’, ‘Cabin essence’ ou ‘Heroes and Villains’. Et je remercie Brian Wilson pour tout ce qu’il a fait, mais je n’arrive pas à sa cheville… » En ce qui concerne Wire, je lui signale que sur son plus gros hit ‘Pink Frost’, j’y ressens une même sensibilité mélodique que sur ‘The 15th’, et que le quatuor londonien avait intitulé son premier elpee ‘Pink Flag’, devenu depuis le nom de leur label. Bref, pas mal de concordances… « C’est une coïncidence. Je n’écoute pas Wire. Je connais seulement leur chanson ‘I’m the fly’. A cette époque, je découvrais le psychédélisme garage issu des sixties. Scott Walker. Tim Buckley, le Velvet Underground, MC5… Pas vraiment la musique britannique. Ce n’est que plus tard que je m’y suis intéressée, mais pas au début des 80’s. Par contre, un des courants importants qui m’a marqué est certainement le krautrock de Can, Kraftwerk et Amon Düül 2. Pas que j’ai essayé de les copier, mais ils ont eu une influence sur mon écriture. Le but n’était pas de sonner comme eux, mais d’y puiser des sources. C’est beaucoup plus sain. Avant de trouver sa propre voie… »

Il considère Kris Knox comme un maître. Et il le reconnaît : « Oui, il incarne la plus grande inspiration dans ma vie. Il y a longtemps que je me soucie de savoir ce qu’il pense de moi. Comme si c’était mon père. Pour l’instant, il n’est pas en bonne santé. Il a été victime d’une attaque cérébrale. Il ne peut plus parler, mais son cerveau fonctionne encore. Il fait encore de la musique, mais il ne s’exprime plus très bien. Il hurle. C’est très douloureux de l’entendre… » Martin a également vécu de graves problèmes de santé. Il est atteint de l’hépatite C. « Heureusement, depuis quelques années, mon état de santé s’améliore. Bien sûr, à court terme, j’ignore comment cette pathologie va évoluer ; mais pour l’instant, l’important est de se sentir bien pour sa tournée… »

The Chills est aujourd’hui considéré comme un groupe culte. Et des tas de formations, dont les Shins, Panda Bear, I’m Barcelona ou John & Bjorn, ont repris certains de leurs titres. Martin réagit instantanément : « Non, non, je ne veux pas faire l’objet d’une vénération. Nous sommes arrivés, tout simplement, au bon endroit, au bon moment. Les fans des Chills sont des gens sympas. Et il en existe pas mal autour du monde. Ce nombre ne cesse, en outre, de croître. Certaines personnes de mon âge ont grandi avec notre musique ; et ils viennent assister à nos concerts. Mais on y rencontre également bon nombre de jeunes. Dont les parents écoutaient notre musique. Ou qui l’ont découverte à travers d’autres groupes. Il était donc judicieux de revenir en Europe pour constater l’évolution de notre popularité. Et manifestement on est sur la bonne voie. Elle décolle à nouveau… Pas mal de formations ont repris nos chansons ; et c’est un signe qu’on revient dans le parcours. Fin des nineties, je sentais que le groupe périclitait ; mais la tendance s’est depuis inversée. Beaucoup d’artistes écoutent de nouveau les Chills et nous remercient. John & Bjorn ont adapté deux de nos compos. C’est épatant. Car manifestement, de nouvelles oreilles sont attentives à notre musique… »

Merci à Vincent Devos 

 

dimanche, 03 août 2014 18:02

Le Transrythm déménage !

Suite à un problème d'autorisation, le festival TRANSRYTHM déménage et se déroulera le samedi 23 août au Parc des Promenades (esplanade Patrick Dewaere) à Saint-Brieuc, et non plus à Ploufragan.

Pour la programmation du festival Transrythm, c’est ici 

samedi, 26 juillet 2014 01:00

Superbe, mais un peu court…

Dans le cadre du festival Boomtown, le Handelsbeurs accueillait le groupe culte The Chills, ce samedi 26 juillet. The Chills c’est avant tout Martin Phillipps qui drive la formation depuis 34 longues années, même si son aventure a été marquée par quelques interruptions. Et il doit avoir consommé plus d’une vingtaine de ‘line up’ depuis la formation de son band. L’an dernier, il avait gravé un elpee live, « Somewhere beautiful ». Car son dernier opus studio, « Sunburnt », remonte déjà à 1996. Depuis, le combo n’a sorti que des Eps, des compiles et des singles, dont « Molten gold », en 2013. Et bonne surprise, il va publier un véritable nouvel album, avec de nouvelles chansons dans un avenir très proche. Avant la fin de l’année, paraît-il. Bref, The Chills se produisant rarement sur le Vieux Continent (NDR : sa dernière tournée européenne doit remonter à une vingtaine d’années), votre serviteur ne pouvait manquer ce rendez-vous. Ah oui, pour les néophytes, The Chills est une formation néo-zélandaise qui a participé activement à l’épanouissement de la scène pop/rock de Dunedin, incarnée par le label Flying Nun. A l’instar de The Clean, JPS Experience, Tall Dwarfs, The Bats, Able Tasmans et consorts… En attendant de rencontrer Martin, pour une interview, nous assistons au soundcheck. Pas un soundcheck purement technique, mais au cours duquel, on aura droit à quatre chansons, qui seront interprétées ce soir. Un moment privilégié…

Le quintet monte sur les planches à 19h30 pile. Légèrement en retrait, le drummer est particulièrement expressif. Ses mimiques sont assez drôles et, parfois, il joue debout, courbé sur ses fûts. A gauche, vu son visage, James Dickson, le bassiste (NDR : il participe également aux choeurs) est certainement de descendance Maori. Et les sonorités de son instrument libèrent un groove monstrueux. En outre sa complémentarité avec le drummer, Todd Knudson, est impressionnante. Une section rythmique parfaitement solide qui balise les compos. Pas étonnant, quand on sait que le line up de The Chills s’est plus ou moins stabilisé depuis une dizaine d’années. Martin partage le centre de l’estrade avec la guitariste/violoniste/claviériste, Erica Stichbury, également préposée aux ‘backing vocals’. Il affiche une bonhomie rassurante, mais est particulièrement exigeant en matière de mise en forme. Il joue sur une guitare de couleur noire, et n’en changera jamais de tout le show. Enfin Oli Wilson, l’organiste/claviériste, s’installe à l’extrême droite de l’estrade. Il alterne sonorités vintage et synthétiques, mais équilibre judicieusement ses interventions. La voix de Martin n’est pas transcendante. Elle est même plutôt grave et monocorde, un peu comme celle Dean Wareham ; mais soulignée par les backing vocaux, elle passe parfaitement la rampe. Et pourtant, quand il la pousse, elle parvient à changer de registre. Etonnant ! Quant aux chansons, sculptées dans une pop contagieuse, mélancolique, illuminée par les accords de guitare tintinnabulants, chatoyants, surf ou légèrement psychédéliques, ils prennent une toute autre dimension, lorsque Erica y injecte ses interventions au violon, parfois aux tonalités celtiques. Le set s’ouvre par l’ondoyant « Night of chill blue ». Le tracklisting (voir ci-dessous) inclut 5 nouveaux titres qui figureront sur le nouvel opus. Il devrait s’intituler « Silver Bullets » (**). Mais surtout nous réserve une pluie de singles (*) dont l’allègre « Wet Blanket », le ‘REMesque’ « Heavenly pop hit », le post punk « I love my leather jacket », l’incontournable et épatant « Pink Frost » (NDR : paru en 1984, c’est également leur seul tube !) et le tout dernier, « Molten gold », sorti l’an dernier… Une heure de concert. Pas de rappel. Superbe, mais un peu court…   

Tracklisting

Night of chill blue (Brave Words)
House with a hundred rooms * (B
rave Words)
Part Past Part Fiction * (Submarine Bells)
Silver Bullets ** (Silver Bullets)
The Male Monster form the ID * (Soft Bomb)
Aurora Corona ** (Silver Bullets)
Molten Gold *
Wet Blanket * (Brave Words)
Warm Wave Form ** (Silver Bullets?)
February (Ep Stand By)
Pink Frost * (Kaleidoscope World)
Underwater wasteland ** (Silver Bullets)
Rain (Brave Words)
I can’t help you ** (Silver Bullets)
Effloresce and deliquesce (Submarine Bells)
Heavenly pop hit * (Submarine Bells)
I love my leather jacket * (Kaleidoscope World)

(Organisation Boomtown)

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lundi, 14 juillet 2014 01:00

Cactus 2014 : lundi 14 juillet 2014

L'affiche traditionnelle du vendredi soir a donc été déplacée vers le lundi. Faut dire que c’était la seule solution pour que Massive Attack, programmé la veille aux Ardentes, accepte de se produire au Cactus. Et il y en avait du monde pour assister aux concerts de Mogwai et Massive Attack. Près de 10 000 festivaliers. Ce qui doit être un record pour le Cactus.

Bref, la soirée avait commencé par Austra et Banks, mais pour apprécier les sets des deux têtes d’affiche, j’ai préféré faire l’impasse.

Mogwai, c’est l’archétype du post rock. En arrière-plan de la scène on remarque la présence de logos représentant la pochette de « Rave tapes », dernier album du groupe écossais, paru en février dernier. Des logos qui vont ce charger de nuances lumineuses, tout au long du show. Le band écossais monte sur l’estrade. Stuart Braithwaite va se poster à l’extrême droite du podium. Le line up implique deux autres guitaristes, un bassiste, un drummer et un préposé aux claviers/synthés. Lors du titre d’entrée, il est enrichi d’un musicien de couleur noire, qui se charge du violon. Ce même multi-instrumentiste pose sa voix sur la seule compo chantée ; et puis à deux ou trois reprises, il va se charger des percus, afin de donner une belle dynamique au tempo. Stuart est toujours aussi laconique, entrecoupant ses morceaux de ‘Thanks ! Cheers’. Il vient s’asseoir face à son ampli orange lors d’une des compos les plus intenses du set. Certains titres un peu plus électro nous plongent curieusement dans la new wave. Tantôt celle de New Order. Plus tard d’Anne Clark. Mais les meilleurs moments du concert émaneront des envolées d’électricité, des envolées chargées d’intensité, ‘transiques’ ; et tout particulièrement sur le tout dernier morceau, au cours duquel j’ai parfois eu l’impression d’entendre des bribes du « One of these days » du Floyd, moment choisi par le préposé au light show pour inonder le podium de lumières bleues et blanches singulièrement chatoyantes…

« Heligoland », le dernier opus de Massive Attack est sans doute le plus faible de leur discographie. Il remonte déjà à 2009. Invitée, Martina Topley-Bird était revenue participer aux sessions d’enregistrement. Et depuis elle a réintégré le collectif.

Quand le combo de Bristol monte sur l’estrade, on est immédiatement fasciné par le spectacle visuel qui nous est proposé. Différents messages se succèdent sur les écrans, disposés en arrière-plan. En anglais, en français ou en néerlandais. Mais y sont également projetés des logos publicitaires. Sans oublier ces chiffres qui défilent à une vitesse vertigineuse. Le message vise clairement la politique, les guerres et l’escalade médiatique. Et suscite inévitablement la réflexion.

Véritable machine de guerre, Massive Attack se lance donc dans un show parfaitement huilé, mais terriblement efficace. Deux drummers se font face aux extrémités du podium. De petite taille, et la tête complètement rasée, le bassiste claque des notes percutantes. Et le mot est faible. Quant au guitariste, si en début de parcours ses interventions s’avèrent plus ou moins conventionnelles, en fin de set elles vont littéralement déchirer l’atmosphère. Robert Del Naja et Grant Marshall complètent le line up de base. Ce sont aussi les leaders. Il se chargent des énormes synthés/pupitres sis au milieu de la scène, légèrement en retrait, et se réservent aussi de temps en temps les vocaux. Tous les autres musiciens interviennent par intermittence. Que ce soit Martina Topley-Bird (NDR : elle est vêtue d’une grande cape de couleur/bleu-vert et s’est maquillée les yeux en forme de masque de couleur rouge), l’icône du reggae Horace Andy ou l’autre vocaliste Deborah Harry. Ce qui n’empêche pas la parfaite osmose entre les différents membres du combo. Au fil du spectacle, l’intensité est de plus en plus palpable, et elle se fait même parfois menaçante. Mais elle est terriblement excitante et enthousiasme la foule.

Après une heure vingt de prestation, MA vide le lieux ; mais revient accomplir les quelques minutes qui restent afin de prester l’heure trente prévue pour leur concert. Mais lors d’une apothéose qui risque de rester longtemps dans les mémoires.

Serait-ce de la magie noire ? Aucune idée ! La quintessence du trip hop ? Il n’y a pas photo ! Mais une chose est sûre, votre serviteur a pris une fameuse claque !

(Organisation Botanique)

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dimanche, 13 juillet 2014 01:00

Cactus 2014 : dimanche 13 juillet

Si hier, j’ai éprouvé les pires difficultés pour atteindre le parking de la gare de Bruges, suite à un trafic anormalement dense, ce dimanche, il est d’une fluidité élémentaire, même si en cours de route, je traverse quelques averses. Qui semblent avoir arrosé Bruges, quand je débarque dans le Minnewaterpark. Il y règne alors une chaleur quelque peu amazonienne. De quoi nous rappeler que ce soir, il y a la finale de la Coupe du Monde. Mais sans les Diables Rouges, ce n’est plus une priorité. D’autant plus que vu ce que l’équipe d’Argentine nous a montré jusqu’alors, le choix est vite fait…

En débarquant sur le site, Johan me signale que pendant le set de Jungle By Night, il est tombé une solide drache. Ce qui explique la présence de flaques d’eau dans les allées qui séparent les pelouses du parc.

A contrario de Tinariwen et Tamikrest, Bombino n’est pas un groupe touareg, mais un artiste touareg. Nigérien et non malien. En live, il est cependant soutenu par un backing group. Son cocktail de blues, roots, world et rock projette dans notre esprit des images du désert saharien. Sa voix nasillarde n’est pas transcendante, mais suffisamment distincte pour s’imposer face à une musique à la fois hypnotique, puissante et même très électrique ; une voix qui véhicule des lyrics particulièrement engagés… 

School is Cool est un sextuor qui fait un énorme tabac dans le Nord du pays. Au cours des deux dernières années, il a d’ailleurs tourné à travers toute l’Europe ; et en particulier, participé aux festivals Werchter et Pukkelpop. Paru en 2011, « Entropology », le premier elpee a été mis en forme par Reinhard Vanbergen de Das Pop. Leur second, « Nature fear » a été autoproduit. Et il en émane une juvénile innocence. Johannes Genard en est le leader, mais également le chef d’orchestre, le chanteur et le guitariste. Combinant arrangements baroques, percussions ethniques dans un esprit punk, le combo libère une belle énergie sur les planches. En fin de parcours, il va même recevoir le concours de Mauro Pawlowski (dEUS, Evil Superstars). Sympa mais pas vraiment transcendant.

Conor Oberst vient donc de publier un album solo, « Upside Down Mountain ». Outre sa carrière individuelle, il est surtout connu pour son projet Bright Eyes, qu’on qualifierait d’introspectif. Mais en parallèle, il drive également Deparacidos, destiné à véhiculer ses idées sociopolitiques et The Mystic Valley Band. Sans oublier sa participation à Monster of Folk, au sein duquel le line up fonctionne davantage comme une démocratie. Et puis Dawes, un quatuor (basse/batterie/guitare/claviers) qui assure le backing group de sa nouvelle tournée. Un band californien, issu de Los Angeles, très exactement. Souvent considéré comme le nouveau Dylan, Conor va nous proposer un set plus électrique que sur son elpee. Il alterne régulièrement gratte sèche et électrique. Une ‘électrique’ que joue également Taylor Goldsmith. Il aura même droit à son titre solo, Oberst en profitant pour prendre une courte pause. Bref, par rapport au disque, le set est bien plus énergique. Faut dire aussi qu’Oberst a inclus dans sa setlist des morceaux de Bright Eyes. On oubliera les quelques interventions au synthé pas trop judicieuses, pour celles plus généreuses et surtout chaleureuses de l’orgue. Conor porte un gilet de costume de couleur noire, sur une chemise blanche. Il s’installe pour deux titres au piano électrique. Et le show s’achève par une compo country & western plutôt enlevée. Bref, une prestation plutôt réussie pour un artiste qui ne souhaite plus accorder d’interview pour l’instant. Si on peut comprendre qu’il ne tient pas à revenir sur certains litiges judiciaires, il est dommage qu’il refuse de s’exprimer sur ses textes particulièrement profonds, souvent autobiographiques, parfois ésotériques, et qui mériteraient de plus amples explications…

Intergalactic Lovers est une autre formation issue de Flandre dont la popularité y monte en flèche. Mais également aux Pays-Bas. Drivée par la gracieuse Lara Chadraoui, le band dispense une musique extrêmement soignée, raffinée même, très susceptible de produire des hits sur la bande FM. Leur nouvel opus, « Little Heavy Burdens », est paru en février dernier. Sur les planches, le combo manifeste un bel enthousiasme. Lara est une excellente show woman. Elle arpente le podium de gauche à droite et de droite à gauche. Et se tortille avec beaucoup d’expression autour de son mini-ordinateur. Parfois sa voix me fait penser à celle de Nina Persson des Cardigans. Le groupe est solide, les musicos sont excellents, les compos passent bien la rampe. Il ne manque plus à Intergalactic Lovers que le petit plus, l’originalité, qui puisse leur permettre de se démarquer de ses (nombreux) concurrents et ainsi de s’exporter. C’est tout le mal qu’on leur souhaite…

Il faut avouer que les deux derniers sets de Mark Lanegan auxquels j’ai assisté m’ont laissé sur ma faim. En 2011, il s’était produit en compagnie d’Isobel Campbell et j’ai failli m’endormir. En 2006, c’était au Pukkelpop, et là il avait tenté de sauver la prestation des Twilight Singers. Mais en deux morceaux, c’était peine perdue. Bref, suivant l’adage, nous l’attendions de pied ferme. Bonnet enfoncé sur le crâne, il monte sur l’estrade, flanqué d’un véritable backing group. Section rythmique et claviériste/organiste y compris. Il s’installe devant son micro et ne bougera quasiment plus de cette place pendant tout le show. Sa voix est toujours aussi râpeuse, nicotinée, ravagée par l’alcool et autres excès. Mais elle tient bien la route, surtout dans un contexte bien électrique, puisque le line up implique également deux gratteurs qui mettent la gomme comme à la belle époque des Screaming Trees. Et surprise (NDR : ou pas surprise, puisqu’il se produisait dans la foulée), Greg Dulli le rejoint sur l’estrade pour partager l’interprétation de deux morceaux, « Hit the city » et « Methamphetamine Blues », avant que tout ce beau monde ne tire sa révérence. Pas le concert du siècle, mais un bon concert !

Afghan Whigs vient donc de sortir un nouvel opus, « Do the beast », et on ne peut pas dire que la critique soit dithyrambique. Pourtant, cet elpee me botte bien, même s’il souffre quelque peu de l’absence du guitariste soliste Rick McCollum. Avant le show, en prenant le pouls autour de moi, je commence même à m’inquiéter. La voix de Greg Dulli ne serait plus à la hauteur… il aurait même recours à des tas d’artifices pour la maintenir à flots. Pas que de bonnes nouvelles. La troupe débarque sur le podium. Un sextuor : Greg au chant, un violoniste, un bassiste, un drummer et deux guitaristes. Perso, je me dis que ce n’est pas mal pensé. Vu les critiques relatives à l’absence du gratteur originel, rien de tel que de le remplacer par deux sixcordistes. C’est le crépuscule. Et le set peut commencer. Première constatation, la voix de Dulli tient parfaitement la route. Elle est éraillée, savoureuse, trempée dans la soul ou le blues, selon. Il y livre toute son âme, tout son corps. A deux titres près, le combo va interpréter l’ensemble de son dernier long playing. Sous ce line up, les compos prennent une autre dimension. Les guitares crachent le feu, crépitent, éclatent. Le violon virevolte. En outre, la setlist a le bon goût d’alterner nouveau et ancien répertoire. Et dans ce contexte, « Gentlemen », « My enemy » ou « Going to town » font absolument merveille. Retour d’ascenseur, Lanegan rejoint Afghan Whigs le temps de « Stations », reformant le temps d’une chanson, Gutter Twins. Et en finale, le band rend un bref hommage à Bobby Womack, en incluant « Across 110th street » au cœur de son « Faded ». Un grand moment !

Caribou, c’est le groupe dont tout le monde parle, pour l’instant. Daniel V. Snaith, de son véritable nom, est accompagné par trois autres musicos/bidouilleurs. Vêtus de blanc, le quatuor fait bloc au milieu de l’estrade. Manifestement leur électro ne manque ni de punch ni de groove. Et puis surtout leurs harmonies vocales sont superbes. Le site est balayé d’une multitude de faisceaux au laser. Bref, le light show est impressionnant. Mais après avoir vécu un concert comme celui d’Afghan Whigs, difficile de faire le vide dans son esprit. Je préfère donc rentrer au bercail. Demain, il y a Mogwai et surtout Massive Attack…

(Organisation Cactus)

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samedi, 12 juillet 2014 01:00

Cactus 2014 : samedi 12 juillet

Modification de période pour cette 33ème édition du festival Cactus, puisqu’au lieu de se dérouler du vendredi au dimanche, elle va s’étaler du samedi au lundi. Pas trop de précipitations. Sauf dimanche en début d’après-midi. De la bruine le samedi. Et du soleil le lundi. Quelques flaques résiduelles, mais pas de grande marre comme en 2012. Lors de ce week-end aussi bien musical que familial, on a recensé un total de 26 000 visiteurs. Et 10 000 personnes, rien que pour le troisième jour, au cours duquel Massive Attack clôturait la programmation. Donc plus ou moins 8 000 festivaliers le samedi et autant le dimanche.

Champs est un duo insulaire réunissant les frères Michael et David Champion. Ca ne s’invente pas ! Ils sont venus défendre leur dernier opus, « Down Like Gold », paru en mai dernier. Mais sous une forme minimaliste. Sans y ajouter les arrangements qui font le charme de cet elpee. Bref, à revoir sous un line up plus conséquent…

Coely est une jeune chanteuse. Une Anversoise d’origine congolaise. Elle avait dû annuler son set à Werchter, suite à une crise d’appendicite, pour laquelle elle a été opérée d’urgence. Mais elle a absolument tenu à se produire à Bruges. Très courageux de sa part !

Bref, passons donc aux choses sérieuses et en particulier à The Notwist, dont notre ami Eric a dit le plus grand bien. Et pas seulement à cause de leur tout dernier album, « Close to the glass », qui vient de paraître et dont la critique est unanimement positive. Ils sont 6 à monter sur l’estrade dont les frères Markus et Micha Acher, respectivement chanteur/guitariste et bassiste ainsi Martin Gretschmann aux claviers. Le trio est complété par un nouveau drummer (Andi Haberl) ainsi qu’un sixcordiste et un préposé au glockenspiel. La voix de Markus est toujours aussi claire et veloutée. Mais ce qui va rendre le set particulièrement intéressant, c’est la faculté du band à réaliser le mix parfait entre pop, rock, punk, electronica et krautrock. « Kong » et « Into another » libèrent même un groove contagieux. Les meilleurs moments du set ? Lorsque le combo se lance dans des envolées hypnotiques, frémissantes, des envolées dont l’intensité est subtilement filtrée par les sonorités du glockenspiel. Une jolie surprise !

De son véritable nom Matthew Stephen Ward, M. Ward est un chanteur/compositeur/guitariste qui roule sa bosse depuis 1999. Originaire de Portland, dans l’Oregon, il participe également aux projets de She & Him auprès de la comédienne et chanteuse Zooey Deschanelet ainsi que de Monsters of Folk, en compagnie de Conor Oberst. Sans oublier ses collaborations multiples et ponctuelles qu’il a notamment apportées à Cat Power, Neko Case et Beth Orton. Sur disque, le yankee propose une musique americana/roots. Sur laquelle il pose sa voix dont les inflexions me font surtout penser à Stephan Eicher. Excellent guitariste, il a acquis une solide réputation dans l’art du fingerpicking, qu’il prodigue à la manière de feu John Fahey. Mais sur les planches du Cactus, il se sert le plus souvent d’une gratte électrique pour en libérer régulièrement des sonorités surf. Il est flanqué de trois autre musiciens, dont un préposé à la sèche, qui viendra à l’une ou l’autre reprise enrichir les morceaux aux percus, d’un bassiste et d’un remarquable drummer. Un set d’honnête facture pour ce troubadour des temps modernes.

Lors de son interview qu’il avait accordée à Musiczine, en mai dernier, Tom Vanlaere avait précisé qu’il viendrait se produire à Bruges, en compagnie de 2 cuivres. En l’occurrence le trompettiste Yves Fernandez et le saxophoniste Marc de Maes. Lorsqu’ils sont descendus du podium, je leur ai quand même demandé combien de temps il leur avait fallu pour s’intégrer dans l’ensemble. La réponse a été aussi naturelle qu’étonnante : 1 heure de répète ! Bref, il faut reconnaître que tous ces musicos qui accompagnent l’Anversois sont balaises. Y compris le second gratteur, le drummer et le bassiste. Et reflètent l’esprit de spontanéité qui a baigné l’enregistrement du dernier opus d’Admiral Freebee, « The great scam ». Un disque plus yankee que nature et surtout d’excellente facture. Le combo va bien sûr nous en réserver plusieurs titres, dont les inévitables « Nothing else to do » et « Breaking away », mais également puiser dans le back catalogue, épinglant au passage « Always on the run », « Bad year for rock’n’roll », « Einstein brain », « Living for the weekend », « Get out of town », « Oh darkness » et « Rags’n’run », pour le plus grand bonheur des fidèles aficionados. Au cours du set, Tom interprète deux compos au piano, troque sa gratte électrique contre une acoustique et en fin de parcours, joue de l’harmo posé sur un rack. Outre le r&b, le band va également opérer quelques incursions dans le jazz et dans l’americana. Faits marquants : les breaks qu’il semble improviser, avant de repartir de plus belle. Ou encore les chutes de morceaux à rallonge, comme le pratiquaient de nombreux groupes, au cours des seventies. Et si la formation nous réserve l’un ou l’autre titre mid tempo, on s’est aussi rendu compte que Tom assure régulièrement le supporting act de Neil Young. A cause de l’approche tribale, offensive, de certaines de ses compos. Manifestement, depuis la sortie de son nouvel opus, Admiral Freebee a pris une toute autre dimension…

Sur l’insistance de Johan, notre rédacteur en chef néerlandophone, j’ai donc assisté aux premières minutes du set de Jamie Woon. La ligne de basse libère un groove monstrueux. Tellement puissant qu’au bout de 10 minutes, je préfère battre en retraite. Déjà que le dubstep me fout les boules, mais alors cette vibration continue est intenable. Doit y avoir de la pop, de la soul et du trip hop, là-dessous, mais proposée sous cette forme, l’alka-seizer et/ou l’aspirine sont indispensables pour pouvoir tenir le coup…

Arsenal est du duo qui jouit d’une énorme popularité au Nord du pays. 10 ans déjà que le duo Roan/Willemyns réalise une macédoine savoureuse entre des tas de styles musicaux ; et en particulier pop, hip hop, indie rock, électro, techno, qu’il brasse allègrement sur des rythmes africains et latinos. Sous l’impulsion de la sympathique chanteuse Léonie Gysel, le set a propagé une onde de dance particulièrement contagieuse. Et quand Baloji est venu apporter son grain de sable, la fête était à son comble.

Avant le set de Selah Sue, on croise une multitude de copies de l’artiste. Mais en format réduit. En fait, des tas de (très) jeunes filles ont adopté la même coiffure ‘Tuto’. En y plantant même des fleurs en plastique. Bref, bien que la Louvaniste soit occupée de terminer l’enregistrement de son second album, elle a aussi accepté de se produire au Cactus. Elle possède une superbe voix, soul, et son mélange de pop, soul, r&b, jazz, reggae, ragga et dubstep passe vraiment bien à la radio. C’est incontestablement soigné, mais un peu trop formaté à mon goût. Il est préférable de conserver la forme pour les deux journées qui vont suivre, car elles risquent de se terminer tardivement…

(Organisation Cactus)

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samedi, 12 juillet 2014 01:00

Ardentes 2014 : samedi 12 juillet

En mode récupération après l’effort, votre sympathique envoyé spécial avait décidé de mandater quelques espions à sa solde, mais aux solides épaules, pour assurer la première partie du festival. Ainsi, arrivé frais et dispo avec plus de deux heures de retard, je récolte illico les premières impressions pour vous les livrer comme si vous et moi y étions.
Mes artères ainsi ménagées me permettent alors de tirer le meilleur party (sic!) de certaines prestations de haut calibre.
D’humeur lézardante au début, mais les jambes fourmillantes au final, troisième jour au travers du prisme de mes dizaines d’yeux et d’oreilles.
Mis en jambe par une programmation montant en puissance au fil des jours, mais freiné dans mon élan par une condition physique réclamant un certain ménagement, je délègue donc le début de la journée à ces paires d’yeux et d’oreilles que je prends soin de laisser traîner chaque soir sur le site.

Malheureusement encore encrassées de boue, aucune de celles-ci n’est disposée à me souffler la retranscription du set de Boogarins, combo brésilien bien plus inspiré que leur équipe nationale de futobal.

Loin des clichés Samba ou Bossa Nova, leur Psychédélisme Pop tout droit issu de la mouvance Tropicalismo (un mouvement né à la fin des années soixante et ancré dans l’esprit révolutionnaire de l’époque) promettait en effet de lancer ce troisième jour de manière idéale.

Les Fastlane Candies ont quant à eux répondu présents et au pied levé pour combler les vides béants que les désistements tardifs de Palma Violets et Archie Bronson Outfit avaient laissés comme autant de lézardes dans le mur de la programmation initiale.

Chamboulements d’horaires agencés de main de maître par une équipe de fins stratèges du Tetris et qui propulsent MLCD en début de soirée plutôt qu’en fin d’après-midi ; décalant par la même occasion le reste de l’affiche.

Concrètement et en toute honnêteté, si je n’ai jamais été fan de My Little Cheap Dictaphone, pas plus que de Hollywood Pornstars, autre fleuron de la scène liégeoise où milite une phalange commune aux deux groupes, je suis toujours resté admiratif devant le travail et l’abnégation de ces membres, et en particulier face à l’acharnement de Michaël Larivière, alias Redboy, de tracer la voie de ses rêves.

Et malgré une paire de bras ostensiblement croisés sur ma poitrine, me conférant un air sceptique, j’apprécie à sa juste valeur le travail de ce combo qui ose croire en son potentiel (et qui aurait tort de s’en priver).

MLCD n’a rien inventé ; d’ailleurs, il ne se revendique pas créateur. Par contre, les musicos apportent constamment un soin particulier aux détails, et leur démarche artistique est irréprochable.

Et si les poses d’adolescents singeant ses idoles devant la glace peuvent parfois agacer, il faut y voir, non pas un désir pédant de se la jouer, mais simplement la matérialisation d’images d’Épinal qui longtemps ont sommeillé dans la tête de ces jeunes gens rêveurs, et qui au fil du temps, se sont concrétisées.

Toutes proportions gardées, n’en déplaisent aux détracteurs jaloux, MLCD possède la carrure d’un groupe de stade.

Certes, plus à l’aise au stade du Payray qu’à Wembley, par la force des choses, il a définitivement l’étoffe des grands noms belges.

En témoignent cette énergie, cette fougue et cette foi qui déplace les foules et génère, sinon des émotions fortes, tout du moins un plaisir hautement contagieux.

Le public ne s’y trompera pas ce soir, et je suis curieux, voire même impatient de les revoir dès ce mois d’août, au Pukkelpop, sur des terres moins promises.

Saluons au passage le travail de l’ingé son, qui est parvenu à nous faire oublier qu’on se trouvait dans le HF6, une sorte de hangar dont le nom de baptême se réfère au bassin sidérurgique liégeois, l’acoustique n’ayant rien à envier à un haut fourneau en activité. Une prouesse !

Sans oublier de mentionner l’introduction magistrale de Brian Carney (Mr Android 80’s) déguisé cette fois en Aladin Sane (avec une pointe de « Lionheart » de Kate Bush).

Un régal visuel !

Un petit coup d’œil dans le rétroviseur permet de constater qu’on a certainement vécu une des meilleures prestations de ces trois derniers jours, tandis qu’un rapide regard dans les heures futures conclut que le set de MLCD figurerait dans le top des groupes les plus plébiscités.

Un applaudimètre qui avait fort à faire en ce jour.

D’abord pour Les R’tardataires, lors d’un accueil populaire et très régional. Ensuite à l’égard de The Bots qui peut se targuer d’avoir accordé une prestation cinq étoiles.

Devant un parterre enthousiaste, la première fratrie du jour (Madensuyu leur emboîtant le pas quelques heures plus tard) taille le son en pièces et irrigue les tympans présents de son manifeste talent.

Mais seule la politesse reste de mise, par contre, à l’heure d’applaudir Fanfarlo, dont la Pop pourtant enlevée sur disque semble manquer de peps au grand air, s’essoufflant rapidement dans le cornet d’une trompette enrhumée.

Quelques dizaines de têtes dodelinantes se chargeant de donner un semblant de consistance à un public pour la majeure partie déjà sous anxiogène.

Pendant ce temps, The Van Jets tente encore mettre le feu au HF6, mais cet incendie sera rapidement circonscrit.

Mon attention, quant à elle, s’est depuis le début promise à Au Revoir Simone.Alignées en rang d’oignons derrière leurs claviers et machines, les trois New-yorkaises comptent bien faire montre de leurs meilleures intentions.

Lo-fi électronique de qualité, servie sur un plateau de franche camaraderie, sertie de sourires radieux et le tout accompagné d’un son irréprochable, c’est ce qui me convient parfaitement en ce début de soirée.

Leurs jolies jupettes tournoyant gaiement sous mes yeux et leurs mélodies s’accrochant à mes lobes d’oreille pour y susurrer quelques rêveries candides.

Ravi, j’en oublie presque la magnifique prestation de Timber Timbre qui s’est déroulée dans ce même aquarium une heure plus tôt.

Classe, élégante, tout en retenue, soit le contraire de l’attitude loufoque de son leader Taylor Kirk en tout début de nuit, quand celui-ci s’en prend malheureusement à plus fort que lui au sein de l’assistance réunie autour de Caribou.

Matérialisant ainsi ses ‘cauchemars de soie’ (dixit Les Inrocks), il ramasse son dentier et ses derniers cheveux dans le caniveau et finit ainsi tristement sa tournée, la mâchoire disloquée.

Imperturbables (mais aussi absolument pas au faîte de ce qui se trame en arrière plan), Caribou, justement, prend son élan en tenant fermement les rennes de la nuit.

Dan Snaith et son équipage, vêtus de blanc pour mieux accaparer la lumière, la reflètent dans chaque note dansante, ondoyante et chatoyante.

Une spirale colorée et inspirée où « Can’t Do Without You », le dernier titre en date, extrait du futur elpee (« Our Love »), dont la sortie est prévue pour octobre, glisse suavement sur le dancefloor de nos imaginations.

Rôdé à la scène, le combo canadien maîtrise admirablement bien son sujet, et si les subtilités de leurs morceaux s’étranglent dans l’espace sonore de ce cube de tôle, l’énergie ‘galvanisante’ de leur show se charge d’électriser la foule.

La virée nocturne se chargeant alors de néons fluorescents.

Factory Floor délivre un set résolument plus electro que prévu où les delays et les ondes inquiétantes et mystérieuses de leur opus éponyme se griment en évidences un peu décevantes.

Mais bien sûr, avant tout cela, l’évènement Stromae a mis tout le monde d’accord sur son phénoménal potentiel de showman unique, que seul peut se disputer, du moins en Belgique, au titre d’ambassadeur, un plat de moules frites.

Dans le même laps de temps, M.I.A. donne beaucoup d’elle même, allant jusqu’à inviter les fans sur scène.

Peu après, Madensuyu étale également tout son potentiel énergétique.

Le duo se déchaîne sur le podium de l’Aquarium pour effacer toute trace de doute sur l’efficacité d’un simple duo guitare/batterie.

Celle-ci se montrant très démonstrative dans ce registre et semblant accaparer toute la force d’un set souffrant néanmoins quelque peu d’un manque de relief.

Exit donc de ces lignes I Am et ses chaînes en or qui brillent, le Marc Lanegan Band, dont la voix éraillée peine à enflammer le parc aux alentours de l’heure du souper, Joan As A Police Woman, absorbée par une absence de cohésion espace-temps dans ma propre organisation ou encore Melanie De Biasio, Todd Terje, The Sore Losers, The Feathers, et entre autres Julia Holter pour de multiples raisons entre choix pertinents, et erreurs de placement.

Il me fallait à présent recharger mes accus pour le dernier jour, promis à un final étincelant de noirceur.

(Organisation Ardentes)

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mardi, 04 octobre 1994 00:00

San Francisco

‘L'œuvre d'American Music Club ressemble à un imposant mur de lamentations, sur lequel les journalistes peuvent battre leur coulpe et écrire tous les articles qu'ils auraient pu consacrer à Tim Buckley, s'il était encore de ce monde’ (Phil Nicholls - MM). Une belle métaphore qui donne une idée plus ou moins exacte de ce que l'on ressent à l'écoute d'un album d'AMC. Et pourtant, son septième opus est relativement moins pessimiste. Pour ne pas dire plus optimiste... Faut pas exagérer, quand même! Pas dans les lyrics, qui demeurent toujours aussi caustiques et introspectifs. Mais dans le ton. Plus rock, dans la lignée du fabuleux "Son" de Toiling Midgets gravé l'an dernier (NDR: pour rappel, Mark Eitzel y avait cumulé les fonctions de compositeur et de lead singer). Comme sur le sulfureux, lancinant, cuivré, "It's your birthday", l'intimiste, vertigineux, presque minimaliste "Love doesn't belong to anyone" ou l'insidieux, le venimeux "I'll be gone". Plus hymnique également, comme imprégné des vertus originelles ("Boy") de U2 sur "What holds the world together". Mais également plus pop. Avec un certain parfum réminiscent de Prefab Sprout ou de Deacon Blue. Mais d'une manière inattendue dans un registre vocal proche de Jean-Louis Murat sur "How many six packs does it take to screw in a light". Un album brillant. Mieux, éclatant. Qui par son éventail de nuances et sa richesse mélodique rencontre des émotions aussi complexes et pures que la joie torturée, le bonheur angoissant ou la fragilité sauvage ; des émotions qui, à la limite, deviennent même insupportablement magnifiques. Un must!

 

dimanche, 31 décembre 1995 00:00

Strictly commercial - the best of...

Entre 1964 et 1993, Frank Zappa a commis plus de 40 elpees, à travers lesquels il a multiplié les expériences musicales parmi les plus riches et les plus aventureuses de l'histoire de la rock music, tout en observant un formidable commentaire social du rêve américain. Au cours de sa trop brève existence, ses différentes formations –la plus célèbre demeurant, bien sûr les Mothers of Invention– accueilleront quelques uns des meilleurs musiciens et vocalistes du rock, du jazz et de la soul. George Dukes, Jean-Luc Ponty, Flo & Eddie, Aynsley Dunbar, Ian et Ruth Underwood, Chester Thompson, Roy Estrada, Adrian Belew figurent parmi ses plus illustres collaborateurs. Cette compilation posthume réunit les succès les plus involontaires de Zappa. Un choix qui ne reflète son œuvre que superficiellement, mais qui devrait permettre aux novices de pénétrer en douceur dans le monde fou-fou-fou de ce personnage hors du