Fondé en 1980, The Chills compte à ce jour une vingtaine de line up différents. Seul Martin Phillipps, le membre fondateur, est toujours au poste. C’est également le chanteur/guitariste et le principal compositeur. Au début des 90’s, il a mis son projet entre parenthèses, suite à des problèmes de santé, avant de reprendre le collier en 1995. The Chills, c’est aussi et surtout une formation néo-zélandaise issue de Dunedin qui relevait du label Flying Nun, une écurie qui a hébergé des artistes ou des groupe aussi incontournables que The Verlaines, 3D’s, Chris Knox, The Clean, Bats, Bailter Space, Able Tasmans, et j’en passe…
Le dernier véritable long playing des Chills remonte néanmoins à 1996 (« Sunburnt »). Depuis, la formation a publié un mini elpee baptisé « Stand By » et fait l’objet de l’une ou l’autre compilation.
« Somewhere beautiful » n’est pas, non plus, un nouvel opus, mais une session d’enregistrement privée, immortalisée lors d’un anniversaire accordé en 2011, à Central Otago, au sud de la Nouvelle Zélande. Il est découpé en 20 plages ! Et si le son n’est pas vraiment exceptionnel, l’elpee tient parfaitement la route, car on y retrouve toutes les caractéristiques qui ont forgé la notoriété du groupe. Oscillant du post punk (ces cordes délicieusement discordantes !) au garage, en passant par le psychédélisme et la pop, les compos sont également susceptibles de succomber à la mélancolie, sentiment accentué par la voix fragile de Phillips, ainsi que par les accords de piano sonores ou encore épisodiquement, un violon grinçant. Des titres à épingler ? Le single « Pink frost », le titre d’entrée « Night of chill blue », deux morceaux manifestement influencés par le Velvet Underground. « Part Past Part Fiction », digne des Fleshtones. Les ‘Remesques’ « Wet Blanket » et « Heavenly pop hit » (NDR : ce dernier avait d’ailleurs atteint la deuxième place des charts néo-zélandais, en 1994). Un « February » plus Buzzcocks que nature. Sans oublier l’incisif « Canterbury go ! » qui lorgne carrément vers les Stranglers, et pas seulement à cause de ses chœurs. Un seul bémol, la cover du « Matthew and son » de Cat Stevens, pas vraiment transcendante. Sans quoi, les nostalgiques des Chills devraient se régaler…