Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Chroniques

And Also The Trees

Mother of pearl moon

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« Mother of pearl moon » constitue le 16ème opus d’And Also The Trees. Première constatation, la musique du groupe britannique devient de plus en plus atmosphérique, davantage acoustique aussi... 

L’elpee s’ouvre par une intro ambient. Romantique, « The whaler » est une ode à la contemplation au cours de laquelle la clarinette frémit comme des vaguelettes sonores qui s’échouent sur la plage.

On retrouve le climat filmique des dernières œuvres, réminiscent du long métrage ‘Docteur Jivago’, sur plusieurs plages. A cause de Justin Jones qui transforme les sonorités de sa guitare en concert de mandolines. Et tout d’abord sur « Town square ». Souple et complexe à la fois, le drumming y ajoute des nuances jazzyfiantes. « Field After Field », ensuite. Simon semble y réciter sa poésie comme une prière. Sur l’instrumental propice à la rêverie, « Ypsilon », encore. Après un début de parcours embrumé par les claviers. Et le tout est enrichi d’arpèges de sèche, alors que le sillon tracé par la clarinette se met à onduler. Des arpèges que l’on retrouve sur « Away From Me », et dans un même climat, nonobstant le drumming subtil et complexe. Et enfin, le contemplatif, mais sournoisement angoissant, « This path through the meadow », tandis que la clarinette flâne comme le hautbois dans le conte symphonique ‘Pierre et le loup’ de Prokofiev.   

La bande aux frangins Jones aime voyager, puisque si sur le précédent long playing, elle nous entraînait en ex-Yougoslavie, le nouveau, à travers la valse « Valdrada », s’inspire d’une cité imaginaire décrite par Marco Polo à l'Empereur de Chine Kubilaï Khan dans le roman ‘Les villes invisibles’ d'Italo Calvino

« No Mountains No Horizons » constitue le second instrumental. Au début on entend comme le bourdonnement d’un essaim d’abeilles, puis progressivement la composition monte en intensité avant de redevenir paisible, malgré le gémissement d’une six cordes (NDR : ce sera la seule incursion véritablement électrique)

Baignant au sein d’une ambiance étrange et vaporeuse, « Visions Of A Stray » s’ouvre sous une forme incantatoire, puis, au milieu du gué, le tempo s’élève et la chanson devient instrumentale.

Un excellent album, auquel il manque, sans doute, deux titres plus percutants pour satisfaire pleinement votre chroniqueur…

And Aslo The Trees se produira le 2 avril dans la Nef de l'Eglise Notre Dame d'Harscamp, à Namur.

8

Rating

Chelsea Wolfe

She Reach Out To She Tends Out To She

La toujours poignante Chelsea Wolfe vient de réaliser un nouveau coup gagnant sur son illustre échiquier. Sur « Hiss Spuné, elle a flirté avec le doom metal fantasmagorique, sur « Birth Of Violence », elle est entrée dans un donjon acoustique sur le brûlant « Bloodmoon : I », elle a ricané avec les voyous de Converge au sein d’un bain de métal noir rempli d’acide sulfurique.

Chaque nouvel opus apporte invariablement de nouvelles révélations, perspectives et découvertes à cette muse sombre. Ses disques sont tous des perles à couper le souffle qui, à première vue, sont différentes les unes des autres mais ont une constante : elles ne tolèrent pas la lumière du jour.

Sur « She Reach Out To She Tends Out To She », la déesse de la nuit franchit une nouvelle étape dans son évolution excentrique. Au cœur de ses sonorités menaçantes omniprésentes, se sont glissés de minces synthés et une électronique oppressante. Sous cette nouvelle approche, elle niche encore en grande partie dans son biotope préféré : l’obscurité. Pour la circonstance, les compos ont été épargnées par les riffs de métal ‘ricanants’, mais le ténor est toujours terrifiant et la voix rêveuse de Chelsea navigue immuablement au sein d’endroits aussi mystérieux et brumeux.

Les morceaux flottent sur des rythmes hypnotiques, des drones obsédants, des guitares endormies et des synthés brumeux. Ainsi, ils filent à la recherche d’horizons inconnus. « Whispers In The Echo Chamber » pose les lignes et saisit immédiatement la gorge au moyen d’une électronique fantomatique et d’une explosion ultime. « House Of Self-Undoing » grogne durement sur un lit de percus émanant de la jungle. « Tunnel Lights » nous entraîne dans un paradis souterrain. « Salt » erre dans le Portisheadland et le morceau de clôture, « Dusk », s’enfonce implacablement dans la nuit lors d’une solide apothéose.

Perle noire, « She Reach Out To She Tends Out To She » ne révèle pas ses secrets tout de suite ; il exige un certain effort de la part de l’auditeur. Il s’agit d’une exploration captivante à travers les cavernes sombres de l’âme de Chelsea Wolfe. Apportez donc votre lampe de poche…

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Parquet

Sparkles & Mud

Écrit par

Mis sur pied en 2014 par Sébastien Brun, le projet Parquet (qui n’est pas pris de Courts…) marche sur les traces très dynamiques de formations telles que La Jungle, la Colonie de Vacances ou Electric Electric, en choisissant de mixer sonorités de guitares et résolument techno… Parquet ou comment faire valser l’indie-rock sur le dance-floor en quelque sorte ! Entre techno et noise (« Brute »), math-rock chamanique et délurée (« Mud »), électro-rock endiablé (« Speedrun »), divagation ultra dansante (« Manaquin ») ou électro indus (« Tahiti »), la musique de cette formation hexagonale ne se contente pas de convaincre de bout en bout, mais se distingue par son énergie débordante. En fait, le quintet ne sacrifie jamais le sens mélodique sur l’autel de cette énergie. Une œuvre et un univers uniques à explorer !

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Hark ! & Co

The Playful Maziness of Art

Écrit par

Après avoir sondé l’univers de Robert Louis Stevenson sur son précédent elpee, « My Treasures », Hark ! & Co raconte, sur une texture d’une rare liberté, les poèmes du fameux écrivain Edgar Allan Poe (1809-1849), tout au long de « The Playful Maziness of Art ». La bande à Harke Jan van der Meulen, qui bénéficie, pour la circonstance, du concours de la magnifique voix de Henk Hofstede (The Nits), agrège, tout au long de cet album, pop et musique de chambre traduite par les interventions du violon de Josje ter Haar, du violoncelle de Brendan Conroy ou du piano de Lineke Lever. L’expression sonore de cet ensemble batave est exigeante, mais délicatement exécutée, elle permet à tous les instruments de s’épanouir. 

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Sprints

Letter to self

Écrit par

Pour enregistrer son premier elpee, Sprints a reçu le concours de Daniel Fox (Gilla Band), à la mise en forme. Pas étonnant, puisque le quatuor est issu de Dublin. Encore que la chanteuse, guitariste et compositrice, Karla Chubb, a passé une partie de sa petite enfance en Allemagne. Certaines paroles du titre qui ouvre l’elpee, « Ticking », sont d’ailleurs interprétées dans la langue de Goethe. Et cette langue gutturale colle parfaitement au morceau. En outre, au cours de cet opus, on parfois l’impression qu’elle emprunte certaines intonations à Nena. Musicalement, Sprints évolue dans un tout autre registre. Quelque part entre post/punk et rock garage, l’expression sonore se révèle abrasive, viscérale, percutante et bien électrique, notamment dans l’esprit du « Surfer Rosa » des Pixies, alors que Karla se sert de sa voix comme exutoire pour libérer ses émotions. Des émotions qui traduisent une certaine forme de vulnérabilité et oscillent de la colère à la tristesse, en passant par la passion et la douleur. Ses griefs ? Sa vindicte ? La religion et la sexualité. Sur son tout premier single, « The cheek », elle avait ainsi dénoncé les réactions misogynes dont elle a été victime face à sa bissexualité. Et « Cathedral », qui figure sur ce long playing, évoque la culpabilisation inhérente à son éducation catholique.

Si certains morceaux montent progressivement en intensité, d’autres alternent moments calmes et explosions frénétiques. A l’instar du sombre « Shadow of a doubt », qui se distingue également par des interventions de guitare tintinnabulantes. Ou encore de « Up and comer », au cours duquel la langueur est quand même chargée de rage… Quant à « A Wreck (A mess) » il est modulé suivant le flux et le reflux du rythme. 

Plus élaboré, « Shaking their hands » se signale par un bel équilibre entre voix et contre-voix. Incantatoire, « Can’t get enough of it » nous replonge dans l’univers du « Dry » de PJ Harvey. L’opus recèle une version plus calme du single « Literary mind ». Enfin, le long playing s’achève par le très vindicatif titre maître.

Un bien bel album, mais à ne pas mettre entre toutes les oreilles.

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Abstract Concrete

Abstract Concrete

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Abstract Concrete, c’est le nouveau projet de Charles Hayward, un vétéran (NDR : il est né en 1951 !) de la scène expérimentale britannique. C’est un des membres fondateurs de This Heat et Camberwell Now. Il a joué en compagnie de Phil Manzanera, chez Quiet Sun Project, a transité brièvement par Gong et collaboré avec Bill Laswell et Fred Frith. Notamment.

Le line up de la formation implique également la violoniste française Agathe Max, le guitariste italien Roberto Sassi et enfin Otto Wilberg qui se consacre à la basse et à la double basse et Yoni Silver, qui a troqué sa clarinette contre des claviers. Tous des musicos dont le cv est long comme un bras.

Découpé en 6 plages, le nouvel opus d’Abstract Concrete est éponyme. Mais une des plages, « The day the earth stood still » s’étale sur 15 minutes. Une compo, vous vous en doutez, élaborée, mais aussi épique, construite comme dans la prog, entre périodes élégiaques, progressions en intensité et explosions furieuses, paradoxalement plus proches du punk que de la fibre progressive.

Autre titre aussi complexe, « Ventriloquist/Dummy » mêle jazz métropolitain, prog/rock hypnotique, folk et disco.

Si « Sad bogbrush » emprunte le rythme de la bossa nova, ce morceau s’achève dans la distorsion.

Les deux premières plages sont probablement les plus intéressantes. A cause du mariage de la voix de Charles et du violon d’Agathe qui rappellent Blaine L. Reininger. Tant le chant que les intervenions à l‘archet. Parfois, on même l’impression de replonger dans le climat du Tuxedomoon de « Desire ».

Enfin, l’elpee s’achève par le filmique « Tomorrow’s world ».

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TORRES

What an enormous room

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TORRES, c’est le pseudo de la chanteuse/guitariste/compositrice Mackenzie Scott. Pour enregistrer son sixième elpee, elle a reçu le concours (entre autres) de son amie, Sarah Jaffe, une auteure-compositrice-interprète texane qui a notamment bossé en compagnie d’Eminem. Elle s’est surtout chargée des parties de basse et de batterie. Mais aussi de la coproduction qu’elle partage avec Mackenzie. Et c’est probablement ici que le bât blesse, car si la plupart des compos tiennent la route, elles sont peut-être un peu trop sophistiquées. Ce qui nuit à l’abrasivité et au mordant des riffs de guitare.

Parmi les titres les plus percutants, on épinglera, quand même, « Life as we don’t know it » et ses accords de gratte dentelés, l’excellent « Wake to flowers » et sa ligne de basse menaçante, le sombre « Artificial limts » et sa sixcordes grondante.

En ouverture de l’elpee, « Happy man’s shoes » est caressé par une intervention d’orgue ouaté (Argent ?). Et en finale, riche en synthés, « Songbird forever » est tapissé de chants d’oiseaux. Si en ouverture de « Jerk into joy », l’artiste a recours au spoken word, sa voix est particulièrement proche de celle de St Vincent sur « Forever home ».

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Green Day

Saviors

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Pour enregistre « Saviors », son quatorzième elpee, Green Day a enregistré le retour de Rob Cavallo, à la production. Et hormis sur deux morceaux plus pop (« Corvette summer » et « Susie Chapstick »), Green Day a fait du Green Day, ce qui n’est, sans doute, pas pour déplaire aux nombreux aficionados du groupe.

Des chansons hymniques de 3 minutes (NDR : seul le titre final, « Fancy Sauce » dépasse d’un fifrelin les 4’), découpées dans des riffs de guitare cinglants et imprimées sur un tempo enlevé que chante Joe Armstrong de sa voix si caractéristique. Il y déverse des textes sociaux caustiques qui ciblent notamment, Donald Trump, les partisans de la conspiration électorale aux Etats-Unis, les fusillades de masse, la brutalité policière, la toxicomanie, Elon Musk, les influenceurs, etc.

Un hit potentiel : « Bobby sox », une compo qui aurait pu figurer au répertoire de Weezer…

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Grapes

Slow Motions

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« Slow motions » constitue le second elpee de Grapes. A son actif, également, deux Eps. Fondé au Havre, en 2009, ce groupe marche sur les traces de Midlake, Fleet Foxes voire de la formation belge, Girls in Hawaii. En tout cas, il semble s’en inspirer. A cause de ce sens très aiguisé de la mélodie et du soin apporté aux harmonies vocales. Bénéficiant d’une production irréprochable, cet opus recèle huit plages efficaces, langoureuses, bucoliques, transpirant de mélancolie. Le pop-folk de ce quatuor nous entraîne à travers les grands espaces normands, et suscite même l’envie de prendre un grand bol d’air frais.

Malgré la durée plutôt courte de l’album, la diversité de l’instrumentation et des tempos nous tient en haleine du début à la fin. Sans révolutionner le genre, ce long playing s’avère de toute bonne facture…

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Malummí

The universe is black

Écrit par

« The universe is black » constitue le second LP de ce duo bâlois réunissant la chanteuse/violoncelliste/compositrice Larissa Rapold et le guitariste/producteur Giovanni Vicari. Il fait suite à « Blood », paru en octobre 2021, un essai davantage électronique, mais sous une forme trip hop.

S’il a conservé des accents trip hop (« Something »), ce nouvel elpee navigue plutôt à la croisée des chemins du pop/folk, du shoegaze et du post punk. Même si le tourmenté et atmosphérique « Mother » nous entraîne aux confins de l’univers d’une Björk. Ou encore « Dreams », subtilement coloré de tonalités sud-américaines. Ce qui peut aisément se comprendre, quand on sait que Larissa est d’origine brésilienne. De cet album, on épinglera encore l’acoustique et expérimental « In a gentle way », mais surtout l’excellent « There is no thing ». A cause de ses changements fréquents de tempo, et puis de son aisance à traverser les frontières entre shoegaze, noisy et post punk.

Quant aux textes, ils explorent les différentes relations qui existent avec soi-même, les autres et la société. 

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