Les ravissements de Maud Lübeck

En mars 2023, Maud Lübeck est invitée par Ghislaine Gouby, directrice des Scènes du Golfe à Vannes, pour une carte blanche lors du festival ‘Les Émancipéés’. Cette année-là, pour la première fois, se déroulent ‘Les ravissements’, quatre rencontres animées par…

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Des grenades pour Tess Parks…

Née au Canada, mais établie à Londres Tess Parks sortira son cinquième elpee et le second en solo, « Pomegranate », ce 25 octobre. En fait elle en a gravé un en compagnie de Black Market Karma, et deux d’Anton Newcombe de Brian Jonestown Massacre. Ils sont…

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Chroniques

Beach Fossils

Bunny

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Fondée en 2009, Beach Fossils est une formation issue de Brooklyn, dans l’Etat de New York, drivée par Dustin Payseur. Ce chanteur/guitariste/compositeur est également un artiste peintre dont les œuvres naviguent entre l’expressionisme abstrait et l’art figuratif.

« Bunny » constitue le quatrième opus de Beach Fossils, une œuvre qui baigne au sein d’une forme d’indie pop rêveuse, mélancolique et particulièrement cool, baptisée également dream pop. Les arrangements sont soignés, le son est nickel. Limpides, les harmonies vocales sont même très susceptibles de rappeler les Byrds. A l’instar de « Tough love », une plage à la texture complexe et dont la ligne de basse cold véhicule des accents empruntés à Simon Gallup (The Cure). Une ligne de basse qui crée la contre-mélodie tout au long de « Anything is anything ».

Plusieurs titres opèrent la synthèse entre les différentes étapes vécues par le band : post punk délavé, jangle pop, psyché pop et shoegaze. Chatoyants, cristallins, délicats, les accords de guitares (électriques, acoustiques, à 12 cordes, traitées en slide) caressent une expression sonore qui navigue aux confins des univers des groupes de la ligne claire du label Flying Nun (The Bats, The JPS Expérience), de Luna, de Pale Saints et du plus contemporain The Red Pinks & Purples. Les lyrics parlent de ruptures amoureuses, de relations difficiles, de drogues, de personnes disparues et même de New York, des chansons qu’interprète Dustin d’une voix fragile, brumeuse et feutrée…

Un bien bel album !

En concert

24/02/2023 Trabendo, Paris

25/02/2024 Grand Mix, Tourcoing

3/03/2024 Botanique, Bruxelles

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Texas

The very best of 1989 - 2023

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En 38 ans de carrière, Texas en a sorti des hits ! Et son premier, « I Don't Want A Lover », remonte déjà à 1989. « The very best of 1989 – 2023 » nous en propose 22, ainsi que deux nouveaux titres « Keep On Talking », une cover de Nothern soul datant de 1965, signée par Dan Penn et Spooner Oldham et produite par ce dernier au studio Muscle Shoals et le nouveau single « After All ».

Sans quoi y figurent, inévitablement, « Say what you want » auquel participe Wu-Tang Clang. « Start a family » avec en featuring, l’acteur, le réalisateur et le metteur en scène britannique, feu Alan Rickman. « Sleep » qui avait reçu le concours Paul Buchanan, le chanteur du groupe écossais The Blue Nile. Le très ‘morriconesque’ « Hi » qui recèle un sample de « Love’s unkind » de Donna Summer. « Inner smile », coécrit en compagnie du grand mélodiste Gregg Alexander (New Radicals). « So called friend » qui est devenu le générique de la sitcom, Elien Degeneres ». « Summer sun » qui sera ensuite remixé par Georgio Moroder ; ainsi que « Mr Haze », mais par GBX et Paul Keenan. La reprise du « Tired of being » d’Al green. Et comme on aime bien Sharleen, on vous file le tracklisting ci-dessous…

Say what you want
Black eyed boy
Inner smile
Mr. Haze
Halo
I don't want a lover
Summer son
Keep on talking
The conversation
In our lifetime
In demand
Put your arms around me
Let's work it out
When we are together
Hi
Say what you want (all day everyday) feat. Wu-Tang Clan
Tired of being alone
Start a family feat. Alan Rickman
So called friend
Everyday now
Insane
After all
Sleep feat. Paul Buchanan
So in love with you

 

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Bully

Lucky for you

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Bully, c’est le projet de la chanteuse/guitariste/bassiste Alicia Bognanno, une Américaine dont le quatrième elpee a été mis en forme par JT Daly (également crédité pour sa participation comme multi-instrumentiste), mieux connu pour avoir apporté son concours à Pvris et K. Play. Changement radical quand on sait qu’elle avait produit les deux premiers albums et coproduit le troisième. Peu d’invités, par ailleurs, pour ce « Lucky for you ». Une violoncelliste : Emily Nelson Rodgers. Et puis Soccer Mommy qui partage les vocaux avec Alicia sur l’entraînant « Lose you ».

Si Alicia a une jolie voix, susceptible de rappeler Suzanne Vega quand elle chante d’un timbre clair, dès qu’elle se met à vociférer sa rage punk, c’est la soupe à la grimace. Dommage, car dans ses meilleurs moments, l’expression sonore rappelle The Breeders. Et tout particulièrement sur « Days move slow », dynamisé par une ligne de basse offensive et déchiqueté par des riffs de guitare bien aiguisés ainsi que « Hard to love » qui s’enroule comme un serpent autour de sa proie avant de la mordre pour lui injecter tout son venin.  Certaines plages barbotent même dans le grunge. A l’instar de « How will I know », nourries aux sonorités de gratte dentelées et bourdonnantes. Ou libèrent un fameux groove. Comme l’oppressant Change your mind » ou l’excellent « A love profound », une compo audacieuse imprimée sur un tempo percutant et traversées de sonorités de sixcordes gémissantes.

Sur ce long playing Alicia aborde pour thèmes le contrôle des armes à feu aux States, le droit à l’avortement, le réchauffement climatique et surtout la perte de son chien…

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Tanlines

The big mess

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Tanlines est un duo constitué d’Eric Emm et de Jesse Cohen. Mais sur « The big mess », ce dernier a très peu participé aux sessions d’enregistrement, trop occupé par sa carrière parallèle dans le marketing et son podcast musical ‘No effects’. Il a d’ailleurs accepté, de bonne grâce, qu’Éric continue l’aventure sous ce patronyme. Finalement, c’est Patrick Ford, considéré comme le troisième membre du groupe qui l’a suppléé.

Première constatation, la synthpop a cédé le relais à une musique davantage hybride. A cause de la place prise par les grattes. La basse, mais surtout la guitare. Cette dernière adopte même des tonalités surf sur « Clouds », un morceau dont la fin se révèle hymnique. Mais aussi « Hold on » où elle se mettent à carillonner, alors que le timbre d’Eric, enrobé de chœurs féminins, est aussi chaud que celui de Matt Berninger (NDR : curieusement, c’est Peter Katis, notamment producteur pour The National, qui a mixé l’opus). Et même surf/blues. Sur « Endless love », mais surtout tout au long de « Burns effect » (quoique quelques accents flamencos la traversent insidieusement), une plage que chante Emm, d’une voix rappelant ici, plutôt Chris Isaak. Et elle évoque encore celle de Jarvis Cocker (Pulp) sur « The age of innocence », une piste tapissée, en arrière-plan, de pedal steel. Il faut reconnaître que la voix d’Emm est superbe, bien timbrée, vibrante… Ce qui lui permet d’interpréter une ballade soul mid tempo romantique comme « Speed (?!?!).

Elégants, les synthés sont disposés en couches sur « Outer banks », un titre dynamisé par un drumming spasmodique. Cependant, hormis « The big mess », sur lequel John McEntire (Tortoise, The Sea & The Cake) se consacre à la batterie, les 10 autres pistes sont imprimées par une boîte à rythme, un peu trop binaire, malgré une ligne de basse quelquefois caustique (« Arm’s length away »), pour rendre les compos plus percutantes.

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Autobahn

Ecstasy of ruin

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Fondé en 2023, Autobahn (NDR : un énorme tube de Kraftwerk que le band a choisi comme patronyme) ne compte que 3 elpees à son actif. Quintet à l’origine, le band est aujourd’hui réduit à un quatuor. C’est le drummer qui a quitté la formation. Il a été remplacé par une boîte à rythmes.

La musique de ce groupe issu de Leeds s’inspire manifestement des eighties. Joy Division en tête. Pas étonnant quand on sait que son premier opus, « Dissemble » avait été produit par Martin Hannett. Et suivant une certaine logique, parmi les autres références on pourrait citer New Order. Mais aussi, pourquoi pas, The Wake, Section 25, Cassandra Complex, The Names, Siglo XX et Red Lorry Yellow Lorry, également originaire du chef-lieu de la région du Yorkshire-et-Humber. Mais qui aurait ajouté un peu plus d’électronique dans sa solution sonore. A l’instar du dansant « Silver » qui vire parfois à l’EBM (NDR : pensez à Front 242). Et le tout est abrasé par la voix ténébreuse, déclamatoire, virulente et parfois sinistre de Craig Johnson.

Certaines compos sont plus enlevées, comme le titre qui ouvre l’opus, « Post-history » ou le redoutable, intense et claustrophobe « Breather », au cours duquel, particulièrement dense, la base gronde. L’interlude instrumental « Cylinder » et le trop brouillon « Fields of blood » s’avèrent, a contrario, dispensables.

On épinglera quand même les excellents « Tension », « Ecstasy of ruin » (le titre maître) et le final « Class war », une plage aux riffs de guitare tranchants et au vocal presque hip hop, qui colle davantage à la vague néo post-punk qui sévit actuellement en Grande-Bretagne…

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Altwain

Waltz of the blades (Ep)

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Altwain, c’est le projet solo d’Allan Krireche, qui milite également comme chanteur/guitariste chez JP Goulag. « Waltz of the blades » constitue son premier Ep, un disque qu’il a concocté à la maison, dans un 20m2. Vu les conditions d’enregistrement, vous vous doutez que le résultat est lo-fi ; et vous avez raison, même si la musique de ce Lyonnais est alimentée par un très organique guitare/basse/guitare qu’il a overdubbé, tout comme sa voix qu’il parvient également à transformer en backing vocaux.

Découpé en 6 plages, cet Ep s’ouvre par « Just don’t try », une compo qui lorgne avec insistance vers Guided By Voices. Et recèle dans la berceuse mid tempo « Elliott », une compo qui rend plus que probablement hommage à Elliott Smith, une piste au cours de laquelle la basse sert de contre-mélodie. Les interventions de six cordes sont souvent carillonnantes voire tintinnabulantes. Et l’Ep s’achève par le morceau maître, une valse (NDR : vu le titre !) qui nous replonge dans un climat pop aux forts relents sixties…

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Wicca Phase Springs Eternal

Wicca Phase Springs Eternal

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Wicca Phase Springs Eternal, c’est le projet du chanteur, compositeur et multi-instrumentiste Adam McIlwee. Originaire de Scranton, en Pennsylvanie, il est également le fondateur du groupe Tigers Jaw, qu’il a quitté depuis. Mais a également sévi chez GothBoiClique, Thraxxhouse, Misery Club et Pay for Pain. Sans oublier ses multiples collaborations. Pour enregistrer cet elpee éponyme, il a quand même reçu le concours de et Zola Jesus qui partage un duo vocal sur « Mystery I’m tied to you. Une des deux plages acoustiques du long playing. La seconde s’intitule « It’s getting dark ». Le reste de l’opus est dominé par l’électronique, même si on y croise des interventions de guitare réverbérées et de basses organiques. Organiques comme certaines sonorités de synthés atmosphériques qui nous replongent dans l’univers krautrock de Tangerine Dream (le titre maître qui ouvre cet LP). Mais en général, Adam se sert de toute la panoplie de synthés de pointe, dont les plus effervescents et tumultueux s’avèrent les plus intéressants, une boîte à rythmes 808 capable de reproduire des breakbeats 80’s et 90’s ainsi que des tas de percus, dont certaines rappellent celles utilisées sur le « Vienna » d’Ultravox (« Open portal », « Assembly »).  Malheureusement, deux morceaux virent un peu trip facilement au ‘tchack, tchack boum’, « One silhouette » et « Who’s watching me ».

Enfin, emphatiques, parfois incantatoires, les intonations vocales de McIlwee rappellent celles de Grian Chatten (Fontaines DC).

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LNZNDRF

LNZNDRF

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LNZNDRF (pour Lanzendorf… Ben LANZ et les frères DevENDORF) est un supergroupe réunissant le multi-instrumentiste Ben Lanz, Aaron Arntz (Beirut) ainsi que les frères Scott et Bryan Devendorf, membres de The National. Les 8 morceaux ont été enregistrés en mode ‘jam’, étalée sur une période de 2 jours, dans une église de Cincinnati. En 8 titres essentiellent instrumentaux, l’opus nous entraîne sur les terres du krautrock (« Stowaway »), du post-rock psyché (« Samarra ») et même de la pop (« Beneath The Black Sea »). Il faut même reconnaître que les voix de Lanz ou de Scott Devendorf n’apportent pas grand-chose à l’expression sonore, pour le peu qu’elles se manifestent ; elles sont d’ailleurs utilisées comme de véritables instruments. Une version ‘cosmiche’, déviante et très plaisante qui contraste par rapport aux productions habituelles de ces musiciens chevronnés, mais permet cependant de patienter –et même davantage– en attendant la sortie des albums de leurs groupes respectifs.  

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No Tongues

Ici

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No Tongues est un phénomène sonore inexplicable. Un OVNI si vous préférez. Qui navigue quelque part entre jazz, musique ancestrale et expérimentale. Ce quatuor nantais vous met tous les sens en éveil. Pas question sur « Ici » de chercher une once de mélodie. Il n’y en a pas. Les huit morceaux sont pourtant alimentés par de véritables instruments (trompette, contrebasse, saxophone, clarinette, …) mais aussi et surtout par des bruits insolites enregistrés par-ci, par-là. Et en particulier, suivant les déclarations du groupe : le son de la bruine sur le velux, un feu de printemps à la Caillère, les carillons du jardin cinéraire du Bono, le bipbip du téléphone paw patrol, un joggeur, un robinet, les abeilles de Patrick, le four avant la pizza, un tgv, des voix d'enfants, une ponceuse à bande, les gouttes polyrythmiques d’un pull qui s’égoutte... Pour compléter cet ensemble, No Tongues a également invité quelques ami.e.s à apporter leur touche à l’édifice en posant soit leur voix (Elsa Corre) ou en ajoutant des sonorités diverses (Linda Olàh, Loup Uberto, …)

Que conclure après avoir écouté cette musique qui échappe à toute tentative de classification ? Pas grand-chose ! Une chose est sûre, votre serviteur ne renouvellera pas l’expérience…

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No Joy

Motherhood

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No Joy a été formé en 2009 à Montréal par la Californienne Jasamine White-Gluz et la locale Laura Loyd, qui a depuis quitté le groupe. « Motherhood » constitue le 4ème elpee du groupe et le premier chez Joyful Noise, alors que les 3 premiers étaient parus sur Mexican Summer.

La formation drivée par White-Gluz a décidé de mâtiner son shoegaze de trip-hop (« Four »), d’un certain esprit 90’s et même d’une pointe de nu-metal ! Le genre avait-il vraiment besoin d’un lifting ? A vous de juger à l’écoute de cette œuvre foisonnante et déstabilisante… qui se révèle tour à tour convaincante, surprenante mais aussi fatigante au fil des morceaux, sans perdre toutefois une certaine accessibilité. On ne parle ici pas de ‘nugaze’ (pour néo-shoegaze) pour rien…

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