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Chroniques

Lail Arad

Someone New

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Lail Arad est la fille de Ron Arad, le célèbre designer israélien émigré à Londres. « Someone New » constitue son premier album et retenez dès aujourd’hui son prénom car la presse risque de beaucoup en parler dans les mois à venir

L’Anglaise a en effet tout pour plaire. Les mélodies de ses chansons sont contagieuses et facile à fredonner. En outre, elles communiquent une belle dose de bonne humeur. Sa voix est littéralement craquante et son sens de l’humour aussi féroce que british. Dans un esprit proche de celui Kate Nash ou de Soko, elle assène des chansons pop-folk qui devraient envahir les ondes hertziennes. Les Inrocks seraient déjà tombés amoureux de la belle Anglaise. Et on ne peut leur donner tort. Difficile de ne pas succomber à ses compos drôles, narrant avec beaucoup de justesse les péripéties du quotidien. A l’instar d’« Over My Head », racontant une histoire d’amour à l’ère d’internet, de « Who Am I ? », une autocritique hippie-bourgeoise ou encore de « The Magic », un morceau folk attendrissant et toujours un peu hippie sur les bords. L’accompagnement de la plupart des morceaux est sobre : un piano, des cuivres ou une guitare acoustique. Paraît même que Lail Arad assure sur les planches. Evidence trop soudaine pour être honnête ou don de naissance ? Peu importe, « Someone New » est un disque à la fois attachant et divertissant, à défaut d’être bouleversant.

L'album sort ce 28 février 2011. 

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White Fence

Is Growing Faith

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Au début des années 2000, suite à la sortie du premier album des Strokes, on assistait au come-back du rock garage. Rock garage, oui ! Mais pas trop ! Production irréprochable, mélodies parfaites. Tous les ingrédients étaient présents pour connaître le succès et conquérir le cœur de milliers d’adolescents et autres. Cette nouvelle tendance a été également l’occasion de redécouvrir les initiateurs du genre à travers des groupes tels que The Modern Lovers, Television ou encore The Sonics.

A la différence de The Strokes, The White Fence a réussi à retrouver l’esprit originel du rock garage, s’éloignant des productions moins lissées et exploitant un univers sonore moins accessible. Fondé par Tim Presley, ce groupe californien (NDR : les membres du groupe sont issus de Los Angeles et San Francisco) parvient à concocter du bon vieux rock ‘old school’, à la sauce psyché. Si le son caractéristique est toujours bien présent, on ressent, en même temps, l’influence du soleil californien. Mais aussi cette odeur de sueur mélangée à celle de produits illicites. Un coup d’œil sur les photos du booklet reflète l’état d’esprit au sein duquel baigne cet opus. On y voit le quartet dans leur cave (ou garage).

Le second elpee de White Fence est partagé entre morceaux plus rythmés, lorgnant surtout vers le punk-rock (« Body Cold ») et ballades rappelant inévitablement les Beach Boys (« Your last Friends alive » et « Stranger Things Have Happened (To You) ».

Malgré quelques morceaux dispensables, « Is Growing Faith » tient parfaitement la route. Il nous replonge dans le même univers garage de l’époque. Et on en ressort totalement ravis…

 

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Amplifier

The Octopus

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A l’instar de ses compatriotes de Marillion, le trio rock alternatif britannique Amplifier a choisi de se passer du soutien financier du ‘music business’. Aucun contrat ne le lie plus désormais à un label. Il a donc le contrôle total sur tout ce qui touche de près ou de loin à sa création. Sans personne pour leur imposer de limites, Sel Balamir (guitare et chant), Neil Mahony (basse) et Matt Brobin (batterie) ont disposé de toute la liberté nécessaire à la réalisation de « The Octopus », un double album conceptuel ambitieux qui est, sans doute possible, l’un des points culminants de leur carrière.

Né à Manchester dans le courant de l’année 1999, Amplifier a sorti un premier opus éponyme chez Music For Nations, en 2004. Son second, « Insider » a été publié en 2006 par le label allemand SPV. Pas vraiment lié à une scène particulaire, le groupe a tourné en compagnie de formations assez  différentes telles que les  Deftones, Opeth ou Porcupine Tree. Le nouvel elpee, dont la composition a été mise en chantier dès 2007, est désormais disponible à la vente sur son site officiel (http://www.amplifiertheband.com/merchandise.php )

Ceux et celles qui, interpellés par l’association des mots ‘rock’ et ‘Manchester’, espèrent trouver ici un palliatif à leur manque d’Oasis peuvent passer leur chemin. On n’aborde pas  le chef-d’œuvre d’Amplifier comme la ‘britpop’ insipide des frères Gallagher. « The Octopus »  est un pavé musical intense s’étendant sur plus de deux heures. Une pièce conceptuelle découpée en seize plages, dont le contenu appelle immanquablement à la réflexion. Amplifier jette ici une idée effrayante : ‘Et si quelque chose avait pris le contrôle’ ? Une chose  immonde, aussi proche de vous que votre propre peau et dont vous n’avez même pas conscience…

Ce n’est pas un hasard si les trois Britanniques ont mis plusieurs années pour écrire, enregistrer et produire ce nouvel essai. La musique y est variée, complexe, voire même schizophrénique par moment. Pourtant, elle se révèle parfois étonnamment accessible. « The Octopus » semble constituer le point de convergence de plusieurs styles. On découvre au fil des écoutes des bribes imbriquées de rock alternatif, de rock progressif, de hard rock et de heavy métal. Un peu comme si le groupe s’était imprégné de la musique de Muse, Porcupine Tree, Tool, Oceansize, Radiohead, Marillion (période Hogart), Black Sabbath et Led Zeppelin, avant de s’attaquer à ses propres compositions. 

L’intro « The Runner » installe l’ambiance paranoïaque de la plaque. Des bruits de pas rapides et un fond sonore oppressant tiennent en haleine. On attend une déflagration sonore. Cependant, le déluge de décibels n’arrive pas tout de suite. C’est la voix sublime de Sel Balamir, combinée à un piano grandiloquent, qui plante le décor sur un « Minion's Song » intimiste. La déflagration vient plus tard sur « Interglacial Spell ». Distorsion maximale et ligne de basse monstrueuse pour introduire un titre dont le tempo rappelle le « Kashmir » de Led Zeppelin. Sur « The Wave », le trio s’arrange pour sonner comme s’il était un quintet en construisant un mur de guitares heavy impénétrable. Vient ensuite l’étonnant « Octopus » et ses neuf minutes hypnotiques, atmosphériques, … magiques.

Il faudrait plusieurs pages pour décrire ici toutes les circonvolutions et toutes les tournures qu’empruntent les compositions. Métalliques, acoustiques, brutales, planantes, organiques, synthétiques. Chaque titre est une aventure et un pas vers la perfection. Amplifier est probablement l’une des meilleures choses qui soit arrivée à l’Angleterre depuis bien longtemps. Ne passez pas à côté de cette œuvre.

« The Octopus » est disponible au format double Cd ou triple LP (NDR : pour ceux et celles d’entre vous  qui adhèrent au retour du grand vinyle noir). Une édition limitée à cinq cent exemplaires de la version Cd contient, quant à elle, un livret de 70 pages détaillant, à la manière d’un roman, le concept caché derrière cet énigmatique « Octopus ». Chaque exemplaire de cette édition limitée sera dédicacé par les membres du groupe. Avis aux collectionneurs.

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Moke

The Long & Dangerous Sea

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‘Moke from Asterdam’, comme ils se présentent, est un groupe néerlandais peu notoire en Europe continentale, qui connaît pourtant un énorme succès aux Pays-Bas et jouit d’une certaine notoriété chez les mélomanes avertis anglais et allemands. Lors de l’enregistrement de leur premier album, « Shorland », en 2007, ils ont rencontré Paul Weller chez leur producteur commun, Joeri Saal, qui leur a d’emblée proposé d’assurer la première partie de sa tournée européenne. Leur carrière était donc lancée à Londres avant même que leur premier disque ne soit dans les bacs. Les médias prennent ensuite le relais pour leur fournir une couverture qui les transforme en businessmen malgré eux : suite à des plateaux télé remarqués, leurs singles ont servi de soundtrack à la ligue des champions de l’UEFA sur la télé néerlandaise en 2007. Ils apparaissent également dans une publicité pour Toyota, et pour la bière Grolsch. Enfin, dans cette ivresse commerciale, Karl Lagerfeld a lui-même revisité leur look ébène chic et épuré en leur consacrant une entière collection. Leur popularité nationale s’en voit donc solidement assise.

Mais cette glorieuse envolée n’a pas été sans amener quelque pression dans les expectatives pour l’album suivant : la formation a cependant décidé d’éviter le réchauffé et de modifier les balances, en insistant sur le synthé et les cordes, même si les deux guitares principales sont toujours bien présentes. S’ils définissent leur musique par ‘de l’indie pop à orientation brit’, ils ajoutent désormais ‘qui peut [et doit] remplir les stades…’ Leur montée fulgurante est proportionnelle à l’augmentation de la taille des salles où ils ont joué ; ils ont constaté que leur musique sonnait mieux face à 1000 personnes que dans un petit bar et c’est donc leur grandiloquence qui a influencé la production de leur second opus. Pas étouffés par la modestie, ils avaient de grandes attentes… et c’est mission accomplie : le spectre sonore de « The Long and Dangerous Sea » est élargi à l’aide d’un orchestre, ce qui lui a permis de dépasser le disque d’or, tout comme son précédent elpee.

Ce disque véhicule l’esprit de nos groupes flamands, en plus… commercial (« Window of Hope »). La voix de Felix Maginn est une pâle copie de Starsailor (« The Long and Dangerous Sea », « Love My Life ») aux paroles moins explicites. Le synthé est grésillant  (« Window of Hope », « Ghost »), redevient piano (« Nobody’s Listening ») ou est supplanté par un saxophone (« Black and Blue »). Moke réinscrit Amsterdam sur la carte du pop rock grâce à leur esprit de ‘grandeur’ interpolienne ; espérons que leurs concerts ne soient pas aussi stériles que ceux de leurs modèles…

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Melissmell

Ecoute s’il pleut

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Suite à l’excellent, quoique très bref Ep, paru fin novembre 2010 (voir par ailleurs la critique du 14-12-2010), Mélissmell nous revient pour un premier album complet, découpé en 12 titres et intitulé « Ecoute s’il pleut ».

Subjugué, il y a quelques semaines, par ce talent naissant, le charme de la Strasbourgeoise d’adoption opère à nouveau et me laisse sur le c... Les trois morceaux annonciateurs n’étaient en fait que l’arbre qui cachait la forêt. La jeune femme a plus d’une corde à son arc. Et elle vise juste la diablesse ; ses flèches font mouche !

Lorsqu’elle s’engage dans la voie rock, elle écrase la pédale de gaz à l’aide de textes réalistes qui bastonnent dur sur une rythmique dévastatrice. Pour enfoncer le bouchon encore plus loin, elle martyrise (si j’ose dire) son organe vocal à la perfection, le poussant dans ses derniers retranchements, aux portes de la rupture. Une voix qui sert admirablement des compos telles que « Aux armes », « Je me souviens », « Sobre la muerte », « Les enfants de la crise », « Le silence de l’agneau », « Sens ma fatigue » que ne renieraient certainement pas Noir Désir ou Eiffel.

Mais Mélissmell va au-delà de ces comparaisons. Le reste de l’album est, musicalement parlant, complètement à l’opposé des revendications un peu brutes de l’Ardéchoise de naissance. C’est là que l’artiste ose nous dévoiler une face cachée de sa personnalité. Une face qui laisse la place à la sensibilité, la légèreté et la douceur acoustique. Une autre où Mélanie (de son véritable prénom) met son cœur à nu, où elle laisse enfin s’exprimer d’autres sentiments tels l’amour (« Viens », « Ecoute s’il pleut », « L’éveil »), la joie ou le rêve (« Plutôt rêver »). Elle en arrive même à faire (sou)rire lorsqu’elle joue avec les mots sur « Le mouton »…

Un album fluide et rempli de sens, mais également révélateur du parcours de Mélanie Coulet : engagé, lucide, romantique, tendre et violent à la fois.

A (re)découvrir ! Sans doute une des révélations de la scène française de ce début d’année.

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Liz Janes

Say Goodbye

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Liz Janes possède certainement beaucoup de talent. Pas pour rien qu’elle apporte régulièrement son concours au grand Sufjan Stevens. Ils militent, d’ailleurs, tous les deux sur le même label, Asthmatic Kitty. « Say Goodbye » constitue son quatrième elpee.

« I Don’t Believe » ouvre l’elpee. Un compo qui baigne au sein d’un climat r&b particulièrement chaleureux. Puis, c’est le vide. De quoi endormir un hyperkinétique. Son folk teinté de jazz voire de blues est même tout bonnement soporifique. Pourtant les arrangements sont parfaits, l’instrumentation irréprochable, la voix superbe et les lyrics tiennent la route. Mais je défie quiconque de vibrer à l’écoute des comptines de Miss Janes. Sur la toile, je n’ai pas rencontré le moindre article détracteur. Cependant, après avoir écouté le quatrième morceau, intitulé, « Anchor », j’ai arrêté les frais. Serais-je passé à côté du message de cette native de l’Indiana ? Possible. Une chose est sûre, l’indolence des compos est absolument désespérante. J’ai cherché vainement un grain de folie. Je n’ai même pas trouvé une mélodie à laquelle s’accrocher. Non mais imaginez : mes parents n’ont jamais supporté que l’on puisse partager un repas en écoutant de la musique. Pourtant, dans ces conditions, l’écoute de cet opus de Liz Janes ne les a pas dérangés. C’est dire…

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I Like Trains (iLiKETRAiNS)

He who saw the deep

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Ben oui, j’avais mentionné cet elpee dans mon Top 20 de l’année 2010. Un choix qui a certainement dû s’imposer à tout cadre de la SNCB…

A ce jour la formation insulaire (NDR : de Leeds, très exactement) a publié une poignée de singles, deux Eps et deux elpees. Le premier, « Elegies to lessons learnt » avait donné d’ailleurs donné lieu à une suite sous la forme d’un Dvd réalisé par Ashley Dean (NDR : voir notre chronique à ce sujet).

Première constatation ILiKETRAiNS a changé son patronyme en I Like Trains. Plus facile à écrire quand même. Guy Bannister est toujours bien présent. Et surtout sa voix de baryton. De quoi continuer à communiquer une ambiance caverneuse aux titres. Et à surfer sur la vague du succès des Editors, Interpol, The National, Get Well Soon et consorts. Pourtant, après avoir bien écouté cet opus, il faut reconnaître que le combo commence à se libérer progressivement du stéréotype et surtout à briser une certaine uniformité qui prévalait tout au long du premier long playing. Les poussées de riffs noisy se révèlent davantage atmosphériques. Des chœurs sortent de l’ombre. Bref, si le climat n’est pas nécessairement optimiste, il est néanmoins moins ténébreux et introspectif que sur le premier essai. De quoi se libérer d’une filiation revivaliste post-punk voire d’un héritage ‘joydivisonesque’, auxquels de nombreuses formations contemporaines sont toujours prisonniers. D’ailleurs certaines compos pourraient servir de BO de film. Cependant, le combo a eu le bon goût de ne pas gommer toutes les caractéristiques essentielles de son expression sonore. La voix, bien sûr. Sans trop en faire, quand même. La ligne de basse très 80’s. Et surtout le sens mélodique classieux et évanescent.

Chez un artiste ou un groupe, le second essai est souvent périlleux. En publiant ce « He who saw the deep », I Like Trains vient donc de réussir parfaitement cette épreuve. Tout en empruntant une nouvelle direction. Et c’est tout à leur honneur…

 

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Cécile Hercule

La tête à l’envers

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Si vous jetez un coup d’œil sur son profil MySpace, vous y trouverez Cécile Hercule répertoriée comme artiste  pratiquant de la ‘musique classique japonaise’… Ah bon ! Ben oui, pourquoi pas ?

Touche-à-tout dans le milieu artistique, cette jeune Lyonnaise débute par une école de cirque, apprend la guitare en compagnie de son père, qui lui communique le goût de la pop (NDR : des Beatles, en particulier) et de la chanson française. Elle suit des cours de théâtre, écrit même une pièce, s’achète une guitare lors d’un voyage à Madagascar, compose cinq maquettes dans la foulée et accorde son premier concert dès 2005. Ouf !

Repérée et vite adoptée par Michaël Furnon (Mickey 3D), elle le suit durant sa tournée de 2009 pour assurer des premières parties empreintes de fraîcheur, mais également pour participer à ses concerts.

Grâce à ce coup d’accélérateur, sa carrière prend enfin son envol et c’est en fin de printemps 2010 qu’elle propose son premier opus, « La tête à l’envers ».

Dix titres et un clip nous sont proposés par l’ex-cracheuse de feu et jongleuse. Visiblement, les arts de la rue l’ont marquée. Ses ritournelles font immanquablement penser à un spectacle ambulant. Légères mais parfois lourdes de sens, ses chansonnettes s’écoutent, un petit sourire en coin. La force de ses morceaux réside dans ces textes d’une grande poésie bien soutenus par des mélodies aux sonorités résolument pop.

Mélange d’humour, d’amour, de gravité et de légèreté, ce disque original, qui ne dure pourtant que 31 minutes, devrait plaire facilement à tout amateur de chanson française.

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Forest Swords

Dagger Paths

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J’avoue qu’après avoir écouté cet album, j’ai éprouvé les pires difficultés à définir le style musical de ce Forest Swords. Une chose est sûre : il est étrange. Conservons-donc le résultat de cette périlleuse analyse pour la fin de l’article !

Forest Swords c’est le projet solo de Matthew Barnes. Un producteur anglais quasiment inconnu au bataillon. « Dagger Paths » constitue son premier elpee. Un disque dont l’expression sonore ressemble à un puzzle sonore atmosphérique. Atmosphérique, mais aussi sombre, puissant et menaçant. Les morceaux sont partagés entre riffs de guitares, samples, voix tribales, réverbération ou encore beats singuliers, à l’instar du titre qui ouvre l’elpee, le spectaculaire « Miarches ». Barnes reconnaît avoir été influencé par le hip-hop et le R&B. Désolé, mais hormis quelques beats, je n’en ai pas relevé d’autres traces sur ce disque. Il y aurait même un sample d’Aaliyah. Faut vraiment bien chercher, alors. Découpé en huit fragments, « Dagger Paths » pourrait cependant sonoriser les scènes les plus abscondes du cinéma de Lynch ; ultime référence en matière d’ambiance onirique et glauque. « Forest Swords » serpente entre les paysages mentaux d’une jungle inhospitalière et claustrophobe. Le plus bel exemple ? « Holylake Mysst », une compo de sept minutes dont le parcours parsemé de percussions, de basses dub caverneuses et de distorsions malveillantes s’élève jusqu’aux ténèbres… Charmant ! Et le reste de l’œuvre est de la même trempe. Bref, on ne rigole pas beaucoup à l’écoute de cette messe noire célébrée par le maître de cérémonie. Et franchement, si c’est du hip-hop, c’est alors Missy Elliott remixé par SunnO)))) !

Si cet album constitue une belle découverte, pour votre serviteur, elle n’est pas à mettre entre toutes les oreilles du mélomane lambda. D’abord je vous déconseille vivement son écoute si vous êtes de mauvaise humeur, à moins que vous ne vouliez ruminer votre vengeance. Ah oui, j’allais oublier ? Le style musical ! Quelque part entre la house, la techno tribale et le drone. Difficile à imaginer ? Mais après avoir procédé à plusieurs auditions, vous me comprendrez mieux. « Dagger Paths » ? Cauchemars assurés.

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Artús

Drac

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La France regorge de talents à découvrir. Malheureusement, une poignée de privilégiés continuent de s’accaparer les médias, la TV surtout.

Heureusement, les labels indépendants continuent de faire de la résistance. A l’instar du ‘Folklore de la Zone Mondiale’. Lancée par les Bérurier Noir, cette écurie à notamment sorti de l’ombre des formations comme Ethnopaire, Guarapita ou encore Lucrate Milk. Familha Artús, c’est leur dernière révélation. Son album « Drac » (dragon en Gascon) constitue un véritable produit du terroir. Il sent bon le savant mélange de cultures, la chaleur du pays basque ainsi que la découverte de contrées inexplorées jusqu’alors.

Attention cependant, à moins d’avoir une oreille avertie, cet elpee nécessite plusieurs écoutes avant d’être apprécié à sa juste valeur. Les compos oscillent allègrement du tribal (« Jo vos i voi diser ua cançon ») au futuriste (« Monem »), en passant par le folk, l’ethno, l’urban, l’électro le prog rock et même le métal (« Demens la vila de bordeu »), sans pour autant négliger le groove.

Mais au beau milieu de ce voyage surprenant et agréable, figure un titre étincelant, un véritable joyau à l’état pur, à écouter en boucle : « Capiteni salias ». Une petite merveille. Un véritable chant de bataille de plus de 10 minutes. Et si un clip vidéo devait être consacré à ce titre, il faudrait carrément lui réserver un court-métrage. Et encore, il pourrait servir de BO à lui tout seul !

« Cantem en allegressa » prend le mélomane en otage, le séquestre en terre inconnue, et l’endoctrine afin qu’il rejoigne la cause du collectif. Réellement captivant, cet opus donne envie de découvrir le groupe en live. Leurs prestations accordées sur les planches ont d’ailleurs défrayé la chronique au sein de l’Hexagone (NDR : notamment lors de leur set accordé aux Vieilles Charrues), mais également en Italie et en Espagne. Espérons qu’ils feront bientôt un crochet par la Belgique. Un appel du pied est lancé aux organisateurs.

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