C’est dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures soupes. Enfin, selon l’adage ! Arborant fièrement 67 printemps, l’icône de la chanson française pose une nouvelle fois ses vocalises sur un tout nouveau format.
Propulsé par le single "Et je l'appelle encore", vibrant hommage à sa mère disparue dix ans plus tôt, ce nouvel opus était donc espéré par les fans qui ont patiemment dû attendre durant six longues années depuis le dernier exercice de style, « Plusieurs lunes ».
L’artiste a bien bourlingué depuis ses débuts ! Elle a traversé les âges et les modes, affrontant ci et là les tumultes de la vie.
« Dignes, dingues, donc … » synthétise, quelque part, la carrière de l’artiste. Plutôt éclectique, il recèle toute une palette de titres épurés et émouvants où piano et cordes se mêlent à la syntaxe vocale et le phrasé si particulier.
Eloignée des années sombres, la grande dame y parle, sans équivoque, de ses thèmes de prédilection sous une double angulaire, à mi-chemin entre légèreté et gravité.
Pop/rock, le titre maître avait été écrit juste avant les attentats ; et il traite de la religion, non sans un certain degré d’humour décomplexé. « Des X et des I grecs » tire un trait sur un passé alcoolique. Plus sombre, « L’écume des jours » relate une histoire d’amour qui s’est envolée, une plage qu’elle partage en duo avec Thomas Dutronc. Et le fils à Jacques participe également au plus léger, mais chargé de swing, « Zéro de conduite ». Enfin, « S’il était une fois » baigne au sein d’un climat latino. Une fin de parcours qui dénote cependant dans l’ensemble, flirtant même inopportunément avec une certaine variété…
Véronique Sanson est certainement un monument de la chanson française. Et vu son parcours, on peut même affirmer que sa carrière est solide comme le roc(k). Mais si ce quinzième album studio devrait ravir les inconditionnels de l’artiste, les mélomanes risquent fort de rester sur leur faim, espérant toujours aussi impatiemment une œuvre du calibre de celles publiées au début des années 70 (« Amoureuse », « De l’autre côté de mon rêve », …)