Le Dirty Jim était un club de Trinidad à la mode dans les fifties. Les ténors du calypso s’y produisaient devant les touristes américains, les politiciens locaux et plusieurs femmes aux mœurs légères. Histoire que les chanteurs qui électrisaient ces nuits d’il y a quarante ans ne soient pas totalement oubliés, on les a rassemblés en studio pour qu’ils chantent quelques uns de leurs morceaux et quelques reprises de classiques du genre (dont « Matilda »). Syndrome Buena Vista oblige, un documentaire sur l’opération de dépoussiérage sortira dans la foulée du disque. Musicalement, l’entreprise est une franche réussite et Bomber, Relator, Mighty Sparrow et leurs autres comparses tiennent plutôt bien la forme. Le groove naturel qui émane de la musique et la nonchalance vocale des chanteurs donnent à ces chansons ironiques une vitalité contagieuse. Parmi les plus franches réussites, citons « Shame and Scandal » (une histoire de cocufiage), « Ugly Woman » (qui essaie de nous convaincre d’épouser une femme plus laide que soi), le mélancolique « Memories » et la reprise de « Bam Bam », le classique de Toots & The Maytals. Ceux qui ont apprécié la compilation « Mento Madness » trouveront sûrement leur bonheur dans ces chansons aux textes pour le moins rock’n’roll.