Dixième album au compteur pour Foo Fighters, un disque produit par Greg Kurstin (Sia, P!nk, Beyoncé, Paul McCartney, etc.), tout comme le précédent, paru en 2017, « Concrete and Gold ». Et manifestement, la mise en forme est impeccable. Peut-être un peu trop !
Ballade un peu molle du genou, « Chasing birds », compo qui traite de la fuite inexorable du temps qui passe, aurait ainsi pu figurer au répertorie des Wings. On retrouve également des arrangements de cordes sur « Waiting for a war », une ballade acoustique qui se mue, heureusement, progressivement en rock très 90’s. Une compo qui relate les mêmes angoisses rencontrées par Dave Grohl et sa fille, à quarante ans d’intervalle ; celles relatives aux craintes de vivre un nouveau conflit mondial. Enrobé de chœurs, le titre maître nous gratifie d’un solo de guitare gémissant à la Roger Waters. Des chœurs bien plus intéressants, spectraux même, soulignent l’antimilitariste « No son of mine », une compo qui rend probablement hommage à feu Lenny Kilmister (Motörhead) tout en empruntant un riff au « I’m a man » du Spencer Davies Group. Percutante, cette piste libère un fameux groove… digne de Lenny Kravitz. Son fantôme rôde d’ailleurs sur d’autres morceaux. A l’instar du croustillant « Making a fire », une plage parée de chœurs allègres. Ou encore du légèrement funkysant « Cloudspotter ». Rampant, le premier single, « Shame shame », se distingue par l’efficacité de son riff de gratte lors du couplet. Et si « Holding poison » s’autorise des harmonies vocales réminiscentes de Status Quo », avant un envol de cordes en solo, malgré son titre final morbide, l’enlevé « Love dies young » s’intensifie judicieusement au fil du morceau.
Il est quand même loin le temps où la bande à Dave Grohl ravivait les cendres de Nirvana, en nous bombardant de décibels…