Pour enregistrer son nouvel album, Timothée Régnier a investi les anciennes glacières de Saint-Gilles à Bruxelles. Ce qui explique son titre (« Eiskeller », se traduit par ‘cave à glace’, en allemand) et que le son du produit fini est si particulier. C’était de toute évidence, le but !
Tout au long de cet opus, il se réserve toutes les parties instrumentales, mais également le chant. Il faut le rappeler, Timothée est un grand fan des Beatles, et tout particulièrement de Lennon. Mais s’il emprunte les inflexions au regretté John, il n’en a pas le timbre. Bien sûr, dans ses compos on retrouve çà et là des références aux quatre de Liverpool. « From the start » constitue certainement le morceau qui en trahit le plus. Champêtre, il a recours au mellotron, un peu comme sur « Strawberry fields for ever » et puis on y rencontre un solo à la Rickenbacker. Un peu aussi sur « Wasted love ». A cause des arrangements orchestraux et du drumming feutré à la Ringo Starr, même si la plage s’enfonce plutôt dans l’univers d’un Bowie originel, circa « Space oditty ». Malheureusement, le reste de cet LP cumule un peu trop de ballades moelleuses et atmosphériques. Sur l’une d’entre elles, (« Risging high »), la voix rappelle même celle du défunt Christophe ! Tourmentée, elle ne parvient pas à décoller sur le liturgique « I still walk ». Alors quand elle est vocodée (« Cold and tired »), on imagine (?!?!?) que c’est une erreur de parcours.