Swear I Love You est une formation suisse. Issue de Vevey très exactement, une commune sise en bordure du Lac Léman. Et elle nous propose son premier elpee. Un éponyme. Si le patronyme s’inspire d’un morceau des Pastels intitulé « Ditch the fool », au cours duquel on entend la phrase ‘I swear I love you ‘til the death’, mais sans le ‘I’, la musique puise généreusement ses sources dans l’histoire du rock et surtout du psychédélisme. Parmi les albums de chevet des musiciens figurent ainsi « Meddle » du Pink Floyd (la longue plage « Echoes » doit certainement tourner en boucle dans la tête du drummer), « Forever changes » de Love, « Revolver » des Beatles (le final de « Tomorrow never knows » dans le viseur), sans oublier « 666 », le long playing injustement méconnu des Aphrodites Child.
Mais au fil de l’opus, les références s’enrichissent. Syd Barrett (cette voix sinusoïdale) hante carrément « Down the stream », alors qu’on retrouve des chœurs atmosphériques réminiscents de Dandy Warhols sur « Sound of seashells », un morceau dont le tempo semble calqué sur le « Rock’n me » du Steve Miller Band. Enfin, « Night fruit » marche carrément sur les traces de Brian Jonestown Massacre (Anton Newcombe est devenu un de leurs potes !).
Des « Echoes » floydiens traversent un « Horizon » cosmique, pourtant parcouru par des vocaux tour à tour désabusés ou déclamatoires alors que le « Revolver » des Fab Four présage des lendemains incertains « Under the pines » ; en fin de parcours, il fallait s’en douter. Morceau de plus de 7’ caractérisé par son vocal incantatoire et chargé de reverb, « Memories » s’enfonce progressivement au sein d’un univers de plus en plus bruitiste, rappelant les débuts de The Black Angels.
Et pour clore cet LP, l’enlevé et orageux « Smoke & mirrors » nous réserve un envol digne de la période la plus hallucinée d’Echo & The Bunnymen (NDR : ne pas oublier que Ian McCulloch a toujours déclaré qu’il était un grand fan de psychédélisme).
Un bien bel héritage remis au goût du jour…