Tamar Aphek est une guitariste/chanteuse israélienne établie à Paris, depuis quelques années. Dans son pays natal, elle est surnommée la déesse de la guitare. Pour enregistrer cet elpee, elle a reçu toute une volée de musicos, dont le bassiste Yuval Garin et le batteur Uri Kutner. Ce dernier brille de mille feux, derrière ses fûts ; son drumming luxuriant, aride, impétueux ou tribal, communiquant très souvent une coloration jazzyfiante à l’expression sonore. Une musique qui creuse également parfois dans le noisy/punk, à la manière du Sonic Youth originel. Encore que « Beautiful confusion » concède des accents dream pop, « Too much information », surf ou cosmico/floydiens et « Drive », carrément psychédéliques. Et au sein de cet ensemble on croise épisodiquement un chouia de saxophone (« Show me your pretty side », plage cinématographique balisée par une ligne de basse énigmatique) ou de farfisa (« Russian winter »). Laconique, la voix de Tamar aurait pu naitre d’un croisement hypothétique entre celle de Laetitia Sadier et de feu Nico. Une voix responsable de textes qui parlent de jalousie, d’injustice, de colère et de vengeance.
L’elpee s’achève par « As time goes by », une adaptation ‘cabaret’ relativement dépouillée d’une chanson écrite en 1931 par Herman Hupfeld et interprétée en 1942 par Dooley Wilson dans le film ‘Casablanca’.