En une dizaine d’albums, The Underground Youth est passé du post punk shoegaze au folk gothique ténébreux et mélancolique, en transitant par la lo-fi, le slowcore et l’indie bien électrique. Né à Manchester et aujourd’hui établi à Berlin, ce quatuor est drivé par les époux Craig et Olya Dyer. Lui se consacre au chant et à la guitare et elle, aux drums et aux chœurs.
A l’écoute de « The falling » on ne peut s’empêcher de penser à These Immortal Souls. La plupart des morceaux évoluent sur un tempo indolent, le baryton de Craig, coincé quelque part entre celui de Nick Cave et celui de Leonard Cohen, accentuant le climat sombre des compos. Et les chœurs féminins qui soulignent cette voix nous renvoient automatiquement au répertoire du défunt canadien. Une piste comme « And I… » adopte même un ton incantatoire. Les deux titres les plus rythmés (?!?!?) sont également ceux au cours duquel Olya siège derrière les drums. Soit la valse « For you and the one » et le crépusculaire « Egyptian queen », deux plages que traverse le violon virevoltant d’Astrid Porzig.
Ouvrant le long playing le titre maître bénéficie d’arrangements de cordes somptueux, dignes de Willard Grant Conspiracy. Beau et triste à la fois, le dylanesque « Vergiss mich nicht » est déchiré par le souffle d’un harmonica.
Enfin, violon grinçant et piano désaccordé en boucle, nous renvoient aux plus belles heures du Velvet Underground tout au long de « Letter from a young lover ».
Un bien bel album, même si on lui reprochera son atmosphère un peu trop cafardeuse…