Formation torontoise, Possum puise allègrement dans les sixties et les seventies pour élaborer sa musique qu’on pourrait qualifier de néo-prog. Psychédélisme, jazz/rock, garage, krautrock, pop, folk et même funk alimentent une solution sonore qui réveille en notre fors intérieur les souvenirs de Frank Zappa, Can, Amon Düül II, Captain Beefheart, les Doors, Caravan, Santana et même Robert Wyatt. Mais en y associant un élan de mysticisme. Le quintet compte deux guitaristes, dont le chanteur, dans son line up, et l’un d’entre eux appuie régulièrement sur sa pédale wah wah, déclenchant parfois des envolées d’impro, comme à l’époque du Grateful Dead.
La voix de Brandon Bak emprunte le timbre clair de Pye Hastings (Caravan) tout au long de « Guest of the moon » et épouse le baryton de Jim Morrison sur « Gala at the universe city », alors qu’un piano électrique ‘manzarekien’ alimente « Heywood Floyd », un morceau dont le tempo semble calqué sur le « Black magic woman » de Santana. Et le Mexicain hante encore « Leyline Riders », une plage dynamisée par un rythme de samba tropicale, tout en libérant un groove funkysant.
L’opus s’achève par le titre maître, une compo atmosphérique, sorte de méditation sur les vibrations du raga que n’auraient pas renié Robert Wyatt…