Fondé en 2016, Amyl & The Sniffers compte deux albums à son actif. Un éponyme gravé en 2019, et « Comfort to me », paru en septembre dernier. Amy Taylor en est la frontwoman et la chanteuse. Particulièrement aigüe et vindicative, sa voix évoque Kathleen Hanna (Bikini Kill) voire Poly Styrène (X-Ray Spex). Elle est aussi venimeuse que celle de Johnny Rotten, puisqu’elle traduit sa colère, sa frustration et sa peur existentielle, à travers ses paroles, n’hésitant pas à fustiger le patriarcat, la misogynie, le non-respect des droits de l’homme ou encore le manque de courage des hommes politiques face au dérèglement climatique.
Le quatuor australien (NDR : il est issu de Melbourne) privilégie les morceaux courts, percutants et frénétiques. « Hertz » évolue même sur un tempo tribal réminiscent des Cramps. Seuls l’incendiaire et provocant « Don’t need a cunt » ainsi que le punk/blues « No more tears », qui ressuscite l’esprit de Gun Club, lèvent quelque peu le pied. Le trio guitare/basse/batterie est une véritable machine à rythme que rien ne semble pouvoir perturber. Ni les accès de basse caoutchouteuse, ni les quelques solos de gratte bien sentis. Parfois le spectre de Cosmic Psychos se met à planer ou alors, lorsque le groove devient plus heavy, carrément, on ne peut s’empêcher de penser aux sulfureuses filles de L7…