Fondé en 1979 par Rozz Williams, Christian Death vient de graver son 17ème elpee. Et il s’intitule « Evil Becomes Rule ». Mais l’histoire de cette formation est très complexe, puisqu’à une certaine époque, suite à des dissensions au sein du groupe, il existait deux versions de Christian Death. Soit une drivée par Rozz Williams (NDR : devenue Christian Death featuring Rozz Williams, après décision judiciaire) et l’autre par Valor Kand. C’est celle de ce dernier qui nous propose donc son nouvel opus. Rozz, lui est décédé en 1998, après avoir notamment sévi chez Shadow Project en compagnie d’Eva O et participé au projet indus Premature Ejaculation.
Réduit à l’état de trio, le band californien nous prouve, sur cet album, qu’il n’a pas perdu la pêche. En effet, non seulement cet LP libère une belle énergie, mais surtout, il s’ouvre à de nouveaux horizons sonores, perspectives qu’on avait rarement décelées sur les essais précédents. Et tout particulièrement le recours à des gammes plutôt exotiques, d’alternate tunings à la guitare et de rythmes originaux qui créent une ambiance menaçante et mystérieuse collant parfaitement à la musique du combo, une musique qui oscille du goth rock au gothic metal, en passant par le post punk et le death rock.
Cependant, elle opère également quelques incursions dans la pop, à l’instar de « Blood Moon », morceau au cours duquel la manière de traiter la guitare et le refrain lorgnent carrément vers Muse. Et puis de « Beautiful », dont l’intro est assuré par un quatuor à cordes et qui se nourrit généreusement d’électro. On a même droit à un mix entre éléments électriques et sonorités acoustiques, presque celtiques, sur « Who Am I, Part 1 ».
La production et les arrangements sont soignés (orchestrations et ajout de certaines percussions) et les titres s’enchaînent naturellement.
Coup de cœur pour « Abraxas We Are » qui s’ouvre sur un excellent duo vocal tout en donnant l’impression d’être en présence de deux personnalités en conflit. De quoi accentuer le côté maléfique du climat de ce long playing.
Un excellent album je vous recommence vivement tant pour ses compos ‘outside the box’ que pour les morceaux plus traditionnels !