Né en 2000, The Poison Arrows réunit l’ex-Atombombpocketknife Justin Sinkovich au chant et à la guitare, Adam Reach (NDR : il a bossé au sein du fameux label Touch & Go) aux drums ainsi que l’ex-Don Caballero (NDR : un groupe qui était hébergé chez Touch & Go), Pat Morris, à la basse.
« Crime & Soda » ne constitue que le cinquième opus de la formation chicagoan, une œuvre dont le mastering a été assuré par Bob Weston, le bassiste de Shellac.
Il faut plusieurs écoutes avant de s’imprégner de cette expression sonore. Et puis soudain, la lumière jaillit. The Poison Arrows joue dans la même division que FACS. Même la voix de Sinkovich est aussi rêche et déclamatoire que celle de Brian Case. Oh, bien sûr, l’expression sonore lorgne parfois vers Fugazi et la bande à Albini, notamment lorsque ce post hardcore nous entraîne vers des climats atmosphériques.
Le long playing s’ouvre par le remarquable « Mercurial moments erased », une plage aux chœurs bien mâles, alors qu’en fin de parcours les sonorités de la guitare deviennent de plus en plus âpres.
Les mélodies sont complexes, ténébreuses, mais souvent répétitives et parfois obsessionnelles (« All these kids »). Omniprésentes, les lignes de basse sont inventives et expertes. Les polyrythmies amples. Les sonorités de guitare, sauvages, fouillées, lancinantes ou hypnotiques, mais rarement explosives. Et puis un titre comme « Asynchronous empire of dragonflies » s’autorise une symphonie de dissonances à mi-chemin entre noise, free jazz et prog.
Un excellent album, mais à ne pas mettre entre les oreilles du mélomane lambda…