Pour concocter ce troisième album, Benedikt.H.Hermansson, aka Benni Hemm Hemm, a quitté son Islande natale et s’est rendu en Ecosse. A Edinbourg, très exactement, où il s’est établi. Tel le parfait ‘immigré’, le songwriter a décidé de perfectionner la pratique de son anglais (écossais ?) Et « Retaliate » en est la parfaite illustration, puisque l’opus ne recèle aucune compo interprétée dans sa langue natale, à contrario de ses disques précédents. Des lyrics copieux, au cours desquels Hermansson conte des histoires de Talibans confiants, de pionniers paresseux, de vampires assoiffés de sang et j’en passe (NDR : les textes sont disponibles sur son site Web).
Depuis la confection de son dernier album, paru en 2008, Hermansson, s’est produit aux quatre coins du monde. Lors de ces concerts, il était soutenu par de nombreux musiciens. Un collectif qui pouvait atteindre la trentaine de personnes. Facile dès lors d’imaginer le joyeux bordel au sein duquel baignait les prestations. Des sets pour la plupart, mémorables. Aussi, on a du mal à comprendre pourquoi les compos de cet Ep sont si calmes. Bien sûr, la voix du leader est agréable à l’écoute. L’instrumentation délicatement dispensée. Mais sincèrement, on s’ennuie ferme. Seul le dernier morceau du disque, « Blood On Lady Lawson », et dans une moindre mesure, « Shipcracks », à cause des cuivres concentrés en fin de parcours, parviennent à nous extraire d’une certaine torpeur, au sein de laquelle, l’Islandais nous a plongés.
Certes, ce « Retaliate » n’est pas de mauvaise facture, mais il n’est guère transcendant : donc il est parfaitement dispensable. On s’attendait à mieux de la part de Benni Hemm Hemm ; surtout quand on sait ce dont il est capable sur les planches. En attendant de découvrir la troupe en ‘live’, moment privilégié qui serait susceptible de nous réconcilier avec l’artiste, espérons que son futur LP sera un chouia plus excitant.