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Du grand art ! Spécial

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Le dernier concert accordé par Sparks, en Belgique, remonte au 17 septembre 2019. A cette époque, il était venu défendre son album « Hippopotamus ». Sparks (Trad : étincelles) est considéré comme le duo le plus kitsch de la planète rock. Les frères Russel (75 ans) et Ron (77 ans) Mael ont fondé ce projet en 1968. Le monde les avait découverts en 1974, lors de la sortie du single « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », paru sur l’elpee « Kimono My House ». Le tandem vient de fêter ses 50 ans de carrière

La grande salle de l’AB est en configuration semi-flex, et elle archicomble. Après avoir été un des groupes phares du glam rock, Sparks est passé à la synthpop et la new wave, tout en s'inspirant du disco. Mais il a surtout eu le bon goût d’évoluer au fil des 5 dernières décennies. Sparks est considéré comme une influence majeure pour des groupes comme New Order et Depeche Mode, mais également par des formations et des artistes de rock alternatif tels que Morrissey, Siouxsie and the Banshees et Sonic Youth. Même Björk a reconnu avoir été inspiré par sa musique. Le duo a demandé de porter le masque buccal, afin de ne pas risquer une contamination susceptible d’interrompre sa tournée mondiale.

En 2022, Sparks reste vraiment d’actualité. Non content d’avoir signé un « Best Of » en trois volumes l’année dernière, il a sorti un documentaire (« The Sparks Brothers » par Edgar Wright), un film (« Annette », césarisé à Cannes et mis en scène par Léos Carax) et un nouvel opus, « A Steady Drip, Drip, Drip », précédé par le single « Please Don’t Fuck Up My World ».

Le set débute exactement à 20h15. Et c’est parti pour un show de 120 minutes découpé en 23 titres (NDR : 23, c’est également le nombre de long playings que le duo a gravés).

Derrière les frangins, un claviériste, deux guitariste et un bassiste sont installés sur une estrade qui fait toute la largeur du podium.

Entre chaque chanson, Russel s’exprime dans un français impeccable. Ron se plante à l’extrême-droite de la scène derrière ses claviers. Son look démodé est en total décalage avec celui de tous les autres musiciens, y compris son frère. Vêtements sobres, cheveux gominés, moustache en brosse à dents, pantalon noir trop court aux pattes d’éléphants ; il me fait penser à un personnage du musée Tussauds. Russel a enfilé un pantalon large (genre baggy trousers) et porte un pull de couleur noire.

Le set débute par « So May We Start », un extrait de la bande-son du long métrage « Annette ». Russell sautille sur place tout en chantant. On dirait qu’il est monté sur ressorts. Et il doit être en parfaite forme physique, puisqu’il va régulièrement sautiller tout au long des deux heures de set.

Il y a quelque chose de contagieux et insidieux dans chaque chanson des Sparks. Parce que Ron est un mélodiste hors pair. Et puis parce que ces chansons s'insinuent jusque dans votre âme tout en martelant votre cerveau. Les mesures de « When Do I Get to Sing 'My Way' » et « My Baby's Take Me Home » dansent dans notre tête et entre nos oreilles. Malgré son âge, la voix de Russell est encore très puissante, mais elle est aussi capable d’osciller du grave au falsetto en passant par le baryton d’opéra, avec une facilité déconcertante.

L’expression sonore est aussi susceptible d’emprunter une dimension symphonique, mais mise au service d’une pop originale et flamboyante. Cependant, sous les couches d'humour et d'ironie pointent toujours une émotion sincère.

La setlist inclut les inévitable hits comme « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us », « Number One Song In Heaven » ou encore « When Do I Get To Sing My Way », mais aussi des surprises telles que l’échec commercial « Wonder Girl » et bien sûr la reprise du « Johnny Delusional » de Franz Ferdinand.

Avant d’attaquer « Stravinsky’s Only Hit », Russel signale que son frère avait effectué des recherches sur Stravinski avant de composer ce morceau. Outre, « We Love Each Other So Much », second extrait d’« Annette », la setlist nous réserve quelques extraits du génial « Lil’ Beethoven », un LP construit autour de collages de boucles vocales répétées inlassablement et arrangées de façon minimaliste. Le travail effectué sur les voix est phénoménal et chaque morceau recèle le petit détail qui force l’admiration. Pendant « I Married Myself », Russel se regarde dans un miroir vintage. Projetant une lumière éblouissante et chaleureuse sur notre existence, « I Predict » frôle le sublime. L’auditoire est alors aux anges.

Ron est toujours aussi impassible. Parfois il esquisse un demi-sourire pendant quelques secondes. Il se lève quand même pour rejoindre son frère afin de poser une voix de slammer sur « Shopping Mall of Love », avant de retourner derrière ses claviers. Mais c’est l’euphorie dans l’auditoire lorsqu’il se redresse une nouvelle fois, jette son manteau noir sur ses claviers et exécute une danse d’automate désarticulé, avant de revenir, derechef, tranquillement derrière ses ivoires. Le passionnant « The Rhythm Thief », le déferlement électrique provoqué par « My Baby’s Taking Me Home » et en rappel, « Suburban Homeboy », constituent les points d’orgue du concert de Sparks. Parfois, le backing group s’efface afin de laisser la fratrie donner toute la mesure de son talent…

Un vrai régal ! Impérial ! Du grand art ! Un des meilleurs concerts auquel votre serviteur a assisté depuis longtemps. Du grand art !

Setlist : « So May We Start », « Angst in My Pants », « Tips for Teens », « Under the Table With Her », « Get in the Swing », « I Married Myself », « I Predict », «Wonder Girl », « Stravinsky’s Only Hit », « Shopping Mall of Love », «  Johnny Delusional » (FFcover), « We Love Each Other So Much », « Edith Piaf (Said It Better Than Me) », « Lawnmower », « Music That You Can Dance To », « The Rhythm Thief », « Never Turn Your Back on Mother Earth », « When Do I Get to Sing ‘My Way’ », « My Baby's Taking Me Home », « The Number One Song In Heaven », « This Town Ain't Big Enough For Both Of Us ».

Rappel : « Suburban Homeboy », « All That ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Sparks
  • Date: 2022-04-22
  • Concert Place: AB Semi-Flex
  • Concert City: Bruxelles
  • Rating: 9
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