Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

logo_musiczine

Langues

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

The 1975 - Vorst Nationaa...
frank_carter_and_the_ratt...

Le disco singulier d’une Acadienne… Spécial

Écrit par - -

Déjà dix longues années que Lisa LeBlanc ne s’était plus produite en Belgique. Elle avait alors mis le feu à une Orangerie en configuration assise, devant 150 personnes. Son dernier elpee, « Chiac disco », est paru en mars dernier. Cette Canadienne, est issue de Rogerville, dans le nouveau Brunswick, un village de 51 habitants. En fait, elle ne se considère pas comme canadienne, mais acadienne. Elle se décrit d’ailleurs comme suit : ‘Je joue du folk trash. Je suis une Acadienne qui roule ses ‘r’, j’aime me moquer de moi, écrit des textes sans trop de froufrous et est tannée de chanter des chansons de fifilles !’. On a parfois tendance à l'oublier, mais à l'extrême est du Canada, deux provinces sauvages jouxtent le Québec et les États-Unis : la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, qui forment l'Acadie où Lisa LeBlanc voyait le jour il y a 32 ans. Elle revenait donc au Bota, mais à la Rotonde, dans le cadre du festival ‘Francofaune’.

Le supporting act est assuré par Le Noiseur. De son vrai nom Simon Campocasso, c’est un mec cool et sympa. Il a probablement choisi ce patronyme, car au cours de sa jeunesse, il mettait le souk, partout où il passait.  Son dernier opus, « Relax », est paru en 2020, année pas très érotique, un LP qui fait suite à « Du bout des lèvres », sorti en 2015.

Responsable de l'écriture et des arrangements de ses chansons, Simon parvient à y insuffler un second degré tout en conservant la profondeur et la poésie singulière qui la caractérisent.

Vêtu d’un costard d’un blanc immaculé, Simon est soutenu par Léo Agapitos. Les deux artistes se chargent des vocaux et des synthés. Il y va plutôt pépère, chantant/parlant sur une amplitude d'environ 3 notes, de plutôt belles compos pas toutes complètement habitées. Il signale qu’il s’est fait beau et qu’il a deux rêves : jouer au Botanique et au Stade de France. Le premier rêve est réalisé mais le second, il faudra attendre. En tout cas il ne se prend pas la tête.

Sa setlist est extraite de son récent long playing ainsi que de l’Ep « Musique De Chambre », publié en 2020,

« Relax » se révèle comme un génial puzzle sophistiqué et cohérent qui navigue entre douceur et fraicheur, oscillant de titres au spleen bouleversant comme « Aston morphine » ou « Jimi Hendrix », à des trésors plus chatoyants tels que « Musique de stade » ou « Week-end à Rome 2.0 ». Par contre, il n’interprète pas « Douce France ». Et c’est bien dommage !

Si son style est susceptible de rappeler Benjamin Biolay ou Daniel Darc, il passe, avec une facilité déconcertante, d'une musique inspirée des B.O. de films des 70’s d'Ennio Morricone et de Philippe Sarde au rap français des 90’s (IAM, Fabe), tout en flirtant avec une pop urbaine et synthétique plus actuelle.

L’instrumentation de « Musique de Stade (de France) » ressemble étrangement à celle de « Musique de Chambre ». Le chant est plus parlé que chanté. C’est sans doute la raison pour laquelle sa voix est régulièrement comparée à celle de Serge Gainsbourg.

« Week-end à Rome 2.0 », comme son titre l’indique, évoque un voyage sans Wi-Fi, afin de découvrir les beautés de la région.

« Sumer Slow 88 » invite à monter sur le dancefloor, et quelques personnes tentent le pas de dance. « Relax » clôt la prestation, une chanson d’apparence très légère et pop, mais qui parle en fait d’un sujet plutôt angoissant : le temps qui passe. Une belle découverte !

Setlist : « L’Origine Du monde », « Musique de Stade (de France) », « Retour Rapide », « Weekend à Rome 2.0 », « Sumer Slow 88 », « Dépression Nord », « Relax ».

Lisa LeBlanc est annoncée comme une vraie star par son bassiste. Un chevelu ! Faut vous dire qu’aujourd’hui, elle remplit des stades aux States et au Canada. Telle une princesse du disco, elle est vêtue de noir (y compris la cape), mais sa parure est pailletée. Deux estrades permettent, pour la première à accueillir le drummer et la seconde, un claviériste et un guitariste. Ce dernier va déambuler régulièrement sur le podium, armé de sa gratte.

Le set débute par « Dans l'jus », extrait du nouvel elpee. Qui a dit que le disco était ringard ? Certainement pas Lisa Leblanc. La Québécoise ressort la boule à facettes ainsi que les pattes d’éph’ en remontant le temps. Définitivement groovy, sa musique constitue un bon condensé de disco où les saveurs 60’s-70’s sont remises au goût du jour. N’épargnant jamais ce côté pétillant et coloré, Lisa fait parler son sens de la démesure à l’aide de rythmiques sautillantes, et notamment sur « Pourquoi faire aujourd’hui », un parfait hymne à remettre ce que l’on doit faire au lendemain ou au surlendemain, mais également tout au long des entraînants « Dans l’jus » et du glamoureux « Gossip » à l’énergie contagieuse. La promesse du spectacle de l’album « Chiac Disco », frénétique et jouissif en soi, frôle la fièvre. « City Slickers And Country Boys » est interprété dans la langue de Voltaire. Lisa empoigne son banjo et en éclate les cordes tout en s’accompagnant de sa voix grave presque de baryton qu’elle exprime dans son patois accadien mélangé à du langage indien. Lisa pousse la plaisanterie en signalant : ‘J'suis pas québécoise moi, je suis acadienne’. « Gossip I et II » met littéralement le feu. Pour « Kraft Dinner », elle signale que c’est devenu un peu le plat national au Canada, (NDR : pâtes et mauvais fromage Kraft). Elle s’autorise également quelques plaisanteries sur la poutine, le plat national au Québec et en Acadie (NDR : il s'agit de frites mélangées à du fromage en grains et nappées d'une sauce brune ; ne pas confondre avec l’autre guignol qui porte le même nom).

Les anciens morceaux s’enfoncent profondément dans le (trash) folk, le bluegrass et l’americana, à l’instar de « Cerveau ramolli » et « Du duvet dans les poches », moment au cours duquel elle martyrise, à nouveau, son banjo. Elle ose une reprise « Ace of Spades » de Motörhead, qu’elle se réapproprie. Excellent ! Et c’est à nouveau son banjo destructeur qui fait la différence.  

Le « Le menu Acadien » est un véritable délice sonore. Le public reprend le refrain en chœur : ‘Des patates bouillies, des carottes bouillies et des navots (navets)’. Et le set de s’achever par le très groovy et funky « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ?’. Un final de rêve, avant d’accorder un rappel de deux titres…

Setlist : « Dans l'jus », « Pourquoi faire aujourd'hui », « Cerveau ramolli », « Du duvet dans les poches », « City slickers and country boys », « Ti-gars », « Gossip I et II », « Entre toi pi moi pi la corde de bois », « Kraft Dinner », « Y fait chaud », « You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too) », « Gold Diggin' Hoedown », « Dead man's flats », « Ace of Spades » (Motörhead cover), « Le menu Acadien », « J'pas un cowboy », « Veux-tu rentrer dans ma Bubble ? ».

Rappel : « Tite gêne », « Aujourd'hui, ma vie c'est d'la marde ».

(Organisation : Francofaune)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Lisa LeBlanc
  • Date: 2022-10-08
  • Concert Place: Botanique (Rotonde)
  • Concert City: Bruxelles
  • Rating: 7
Lu 401 fois