Sept ans après son retour gagnant, MC Solaar devrait publier, cette année, trois opus. Le premier, « Lueurs célestes », est sorti ce 15 mars, 11 pistes au fort potentiel dansant. Depuis « Sonotone », son tube paru en 2017, celui qui aime nous faire penser n’a plus peur de nous faire danser. D’ailleurs, quatre plages de ce long playing sont très susceptibles de vous flanquer des fourmis dans les jambes, et notamment le très ‘Dj Snake’ aux vibrations brésiliennes « Pierre-Feuille », le latino up tempo « Modernidad » ainsi qu’entre guitare et violon, le vitaminé « On Court » ...
MC Solaar est un des piliers et un des fondateurs du rap français. Un poète aussi. Chez Claude MC, rien ne se perd, surtout pas ses classiques (pensez à son méga hit « Qui sème le vent récolte le tempo »), et tout se transforme. Le concert est, bien entendu, sold out.
Lo Bailly assure le supporting act. Un Bruxellois qui a gravé son premier elpee, « Prosaïque », en 2023. Un disque produit par Lo Bailly et mixé par Staf Verbeeck (Selah Sue, BRNS, Hooverphonic).
Formé au journalisme et à la communication politique, il a rapidement consacré ses prédispositions rédactionnelles au service de la musique. Plume affutée, écriture acérée, l’artiste pose des mots sur ses émotions, en offrant une alternative à la chanson française. Digne héritier des poètes de la Beat Generation, cet adepte du ‘spoken word’ marche d’abord sur les traces de valeurs sûres comme Veence Hanao ou Scylla en remportant, comme eux, le concours ‘Du F. dans le Texte’, en 2021. Il a été autant influencé par le hip-hop et le rap français (MC Solaar, Fonky Family, IAM, 113, Oxmo Puccino) que le rock (The Doors, Pink Floyd, The Black Keys).
Pianiste autodidacte, il grimpe sur les planches en solitaire. Son ordinateur, ses ivoires et sa voix. C’est tout ! Son drummer (Toine Cnockaert) et son guitariste (Straz) sont absents. Outre les nouvelles compos, « N’aiment plus » et « Porcelaine », l’artiste va nous réserver des extraits de son album. Dont « Coléoptères », au cours duquel son récit d'anticipation est magnifié en piano-voix. Il demande d’allumer les lumières de la salle. Et en profite pour remercier l’auditoire et MC Solaar. En fin de parcours, son guitariste, présent dans la loge, le rejoint sur le podium, et ils achèvent le concert par « Ambulance » et « Porcelaine ». Une prestation à la fois singulière et intéressante. A suivre de près. (voir sa page ‘Artistes’ ici)
Setlist : « Prosaïque », « Amsterdam », N’Aimes Plus » « Maryline », « Coléoptères », « Ambulance », « Porcelaine ».
A 20h45 précises, toute la troupe débarque : un scratcheur/multi-instrumentiste qui s’installe derrière ses platines, un drummer perché sur une estrade, une jolie bassiste (dont les quelques interventions en ‘slap & tapping’ sont plutôt réussies), deux choristes particulièrement interactives et bien sûr, MC Solaar. En arrière-plan, une toile noire a été tendue, sur laquelle on distingue parfaitement le sigle du dernier album, en l’occurrence une énorme étoile lumineuse à 5 branches cerclée de blanc.
De « A Dix De Mes Disciples » à « Hasta la Vista », Solaar va enchaîner ses classiques comme « Les Temps changent », « Bouge De Là », « Caroline », mais également ses nouveaux morceaux très dansants, « Modernidad », « Ils Dansent » et « Pierre-Feuille ». Son flow est toujours aussi fluide, à l’instar de « Solaar pleure », qui en ‘live’, vous flanque des frissons partout.
Ses musicos nous réservent un interlude de 4 titres trempés dans le jazz. Ils se postent à l’avant du podium et assurent le show. Le batteur est impérial face à sa caisse claire et sa cymbale et caresse les peaux de ses sticks à balais. Le scratcher est passé à contrebasse et les choristes aux percus.
Pendant ce temps-là, MC Solaar est assis au milieu sur un siège et déclame sa prose. Très réceptif, le public, qui connaît les paroles, les reprend en chœur. Le drummer et le contrebassiste parviennent cependant à nous réserver de longs solos.
Mais le point d’orgue du concert est atteint lors de « Nouveau Western ». Pendant le second medley de quatre morceaux, se glisse la seule reprise de la soirée, le « All N My Grill » de Miss Elliot. Et « Solaar Pleure » couronne un set particulièrement endiablé…
26 titres, rappel y compris, il est incontestable qu’au cours de ce spectacle, au cours duquel un light show impressionnant privilégiait la couleur rouge, chacun y a trouvé son bonheur.
MC Solaar revient dans le cadre du Festival des Libertés, 18 octobre au Théâtre National.
Setlist : « Intronisation », « À Dix De Mes Disciples », « Qui Sème Le Vent Récolte Le Tempo », « Séquelles », « Victime De La Mode », « Arkansas », « Bouge De Là, Part 1 », « Bouge De Là, Part 2 », « Caroline », « Clic Clic », « Da Vinci Claude », « In God We Trust », « Obsolète », »J.A.Z.Z, J'Connais Mon Rôle, Un Ange En danger, Lève-toi et rap », « Dégâts Collatéraux », « Les Temps Changent », « Aiwa, Le bien, le mal, Paradisiaque, All N My Grill (Missy Elliott song) », « Modernidad », « Nouveau Western », « Sonotone », « Les Colonies », « Ils Dansent », « Inch'Allah », « Solaar Pleure ».
Rappel : « Pierre-Feuille », « Hasta La Vista »
Pour les photos, c’est là
(Organisation : Backinthedayz + Ancienne Belgique)