Les textes candides mais positifs de Sea Girls…

Ce quatuor londonien –composé de Henry Camamile (chant, guitare), Rory Young (guitare), Andrew Dawson (basse) et Oli Khan (batterie)– s'impose par sa franchise rafraîchissante, ses mélodies accrocheuses et des paroles candides et positives. En outre, Sea…

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Ty Segall - Sjock 2024
Philippe Blackmarquis

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En marche vers un succès qui semble d'ores et déjà acquis, Eosine, le groupe de shoegaze originaire de Liège, fêtait, au Botanique (Bruxelles), le 'release' de son premier Ep paru chez Mayway Records, “Liminal”. Dans une Rotonde pleine à craquer, la formation emmenée par la talentueuse Elena Lacroix a, non seulement confirmé l'essai mais, en outre, a montré qu'elle possède une énorme marge de progression...

Dans la setlist, on retrouve, bien sûr, les 4 titres issus de “Liminal” : “Digitaline”, “Plant Healing”, “UV” et “Progeria” ; cependant, et c’est une surprise, tous les autres morceaux sont inédits. Et, pour être franc, ils sont époustouflants. L’expression sonore évolue toujours dans un style combinant shoegaze, post punk, dream-pop et inspiration mystique et/ou celtique mais le spectre musical est clairement en expansion grâce à des touches prog, krautrock, grunge et, par moments, carrément 'doom'.

Pour ce nouvel avatar d'Eosine, Elena est accompagnée de Dima Fontaine, qui militait auparavant au sein du groupe liégeois Naked Passion. Guitariste et chanteur, il apporte une palette musicale très riche et renforce parfaitement le travail vocal d'Elena. A leurs côtés, Benjamin Franssen à la batterie et Guillaume Van Ngoc à la basse, constituent une excellente section rythmique.

Ce qui frappe le plus, c'est la puissance de plus en plus affirmée du groupe en ‘live’. Le côté shoegaze éthéré est rehaussé, sur les planches, par une énergie brute et une maîtrise étonnante des pulsions et des flux. La formation alterne les moments aériens et les envolées rythmiques les plus féroces.

“Digitaline” est un bel exemple de cette versatilité. Joué à la fin du set accordé au Cinquantenaire, en juin dernier, le morceau est ici placé en lever de rideau et il permet de découvrir le registre du combo. Il se termine par une diatribe vocale hallucinante d'Elena, éructant comme une possédée au bord de la scène. L'ange habillé de blanc s'est déjà transformée en démon. Le tout, devant un public médusé, enthousiaste et hypnotisé. Après un seul morceau, la messe est déjà dite... On sait que l'ambiance va être torride !

Première compo inédite, “Limewood” reflète l’incontestable évolution. Tous les musiciens portent des tenues immaculées mais les tonalités sont de plus en plus sombres. Elena confiera plus tard qu'elle se met à nu dans ses nouvelles chansons. Les émotions qu'elle éprouve sur les planches l'entraînent parfois dans des moments de violence et de souffrance, au cours desquels elle part en transe et écartèle sa voix jusqu'à en tirer de véritables ‘grunts’. Son amour de la musique 'doom' (sludge, post-metal,...) est ici révélée au grand jour! Et puis, quelques secondes plus tard, elle abandonne sa Fender pour danser avec douceur et sensualité tandis que le rythme ralentit pour introduire “UV”. De toute évidence, le quatuor a mis à profit ses récentes résidences pour peaufiner les enchaînements et la mise en place de son show.

Pendant “Cherry Pink”, encore une nouvelle composition, Pyo, alias Karel Piot, le musicien bruxellois qui avait assuré la première partie, rejoint Elena sur le podium afin de partager un duo vocal endiablé. Après le très beau “Progeria”, le moment est venu de redécouvrir ce morceau inédit (NDR : bien qu’il ait déjà été interprété lors de précédents concerts) et très ambitieux : “Incantations”. Il démarre dans une forme de douceur shoegaze qui évoque Slowdive mais, très vite, Elena se remet à trembler et on devine qu'elle va, à nouveau, entrer en transe. En effet, les guitares explosent et la ‘succube’ se remet à cracher son venin, avec une violence indescriptible. On croirait entendre un morceau de Lethvm, le groupe de post-metal belge de Bois-de-Villers, avec lequel Elena a collaboré. Ensuite, le climat retourne au calme et elle quitte la scène, tandis que Dima Fontaine chante une mélodie apaisante. Mais c'est de courte durée, car la belle revient en courant depuis les coulisses, comme une furie, pour crier au-devant de la scène, sans micro... Un moment d'une rare intensité...

Cependant, l'apothéose doit encore arriver. Un dernier inédit, “No Horses”, va mettre tout le monde sur les genoux. Plus expérimental, il est tout d'abord calme, dans l’esprit de Björk et Cocteau Twins ; mais, suivant un format désormais bien établi, le chaudron entre petit à petit en ébullition avant une nouvelle éruption ! Elena scande frénétiquement ‘I am Lost and Found’ en criant de plus en plus fort, pour finalement se lancer carrément dans un ‘stage diving’ ! Un moment inoubliable !

Finalement, le concert n'a duré qu'une heure mais il a libéré une puissance phénoménale ! Le premier album du groupe est attendu impatiemment. Il paraîtra l'année prochaine sur Mayway Records, qui héberge déjà les excellents Haunted Youth. Passionné par le monde végétal, Eosine est une plante en pleine croissance et ce soir, on a assisté à l'éclosion d'une belle rose aux épines vénéneuses...

Pour consulter les autres articles (interviews, chroniques de disques, etc.) consacrés au band, cliquez sur le nom de l’Artiste dans le cadre ‘Informations complémentaires’, ci-dessous.

Si vous souhaitez écouter les interviews en podcast dans l'émission ‘WAVES’, c’est ici pour Eosine et pour le projet solo d’Elena, Tokyo Witch.

Setlist :

Digitaline
Plant Healing
Limewood
UV
Cherry Pink
Progeria
A Scent
Incantations
Above
No Horses

(Organisation : Botanique)

Crédit photo : Christophe Dehousse

John Maus est ce qu’on peut appeler un artiste culte. Il est titulaire d’un doctorat en sciences politiques, décroché à l’Université d’Hawaï. Né en 1980, il est originaire d’une petite ville du Minnesota, et a commencé sa carrière musicale à Los Angeles, après avoir rencontré Ariel Pink. Depuis, il a sorti sept albums.

Sa musique est inclassable et navigue quelque part entre minimal synth, darkwave, indie-pop, lo-fi et synth-pop ; et le tout se distingue par une approche typiquement Punk / Garage / DIY. Un ‘melting-pop’ unique qui évoque tour à tour Suicide, The Velvet Underground, Fad Gadget, Dead Can Dance, John Foxx ou Nick Cave.

Ce soir, il est de retour en Belgique, sept ans après son dernier passage, aux Ateliers Claus. Et c'est une Orangerie du Botanique pleine à craquer qui a la chance de recevoir ce génie méconnu. Seul point négatif, il se produit seul sur les planches, chantant sur une bande qui reproduit les parties instrumentales et, parfois également, sa propre voix. Il va falloir franchement être attentif à cette fâcheuse tendance qu'ont les artistes de jouer en playback, une tendance de plus en plus visible depuis le ‘con-vid’. Mais en ce qui concerne Maus, on lui pardonne tout, d'autant que le point focal de ses concerts est, quelles que soient les circonstances, l'extraordinaire intensité de sa propre prestation.

Dès le premier morceau, “Castles in the Grave”, il entre comme d’habitude, dans une frénésie inimaginable, pratiquant un ‘headbang’ à s'en décrocher la tête, se frappant le cœur et le front avec le poing, une transe qui se poursuivra plus ou moins tout au long du spectacle.

Au niveau vocal, il chante parfois, mais la plupart du temps, il éructe véritablement les mélodies, déclenchant l'enthousiasme du public. Les morceaux de l'Américain prennent souvent la forme d'une synthpop spacieuse et quasi-mystique. Sa poésie est dystopique et surréaliste, voire dadaïste, l'artiste se laissant porter par la sonorité des mots davantage que par leur signification. Un chant fantomatique, qui se déploie à la perfection dans des joyaux tel que “Quantum Leap”, “... And The Rain” ou encore “The Combine”.

Affirmer qu'il est un artiste magnétique est un euphémisme ! On ne peut tout simplement pas le quitter des yeux tant il domine la scène. Après quelques titres, sa chemise est déjà trempée de sueur et l'incroyable ambiance qui règne au sein du public, à fond dans la folie du moment, a de quoi étonner.

Pendant “Just Wait Til Next Year”, on perçoit une filiation harmonique et mélodique évidente avec “Golden Brown” des Stranglers. L’artiste a d'ailleurs avoué sa passion pour la new-wave ainsi que les musiques médiévales et baroques. Après une petite accalmie et deux titres inédits, “Cop Killer” fait remonter la température de l'Orangerie, suivi par deux autres brûlots : “Time to Die” et “Pets”.

Le rappel se limite uniquement à “Believer”, et c'est trempé de sueur et échevelé que John Maus quitte finalement le podium, exténué. L’auditoire revient alors peu à peu sur terre, après une cérémonie cathartique d'une intensité rare.

Pour en savoir plus, écoutez l'interview réalisée dans l'émission de radio bruxelloise WAVES, au cours de laquelle John aborde des sujets aussi variés que la musicologie, la philosophie, la psychanalyse, la composition assistée par ordinateur, l'influence de la musique médiévale sur la new wave, etc. Le podcast est disponible ici 

Setlist
Castles in the Grave
Quantum Leap
(Unknown)
...And the Rain
Streetlight
The Combine
Keep Pushing On
Bennington
Rights for Gays
Do Your Best
Maniac
(Unknown)
Cop Killer
Just Wait Til Next Year
(Unknown)
Time to Die
Pets
Encore :
Believer

En première partie, Hun Hun, un projet de musique électronique expérimentale basé à Bruxelles, a séduit grâce à son univers fusionnant des paysages sonores ambiants, des rythmes techno et tribaux et des textures lo-fi. Le duo a présenté un aperçu exclusif de son prochain album ‘Midi Temple' dont la sortie est prévue pour 2025.

(Organisation : Botanique & LiveNation)

Photo : David LaMason

Aziza, c'est le nom du projet éponyme de la jeune chanteuse/bassiste bruxelloise Aziza François. Elle puise son inspiration dans de nombreux styles, que ce soit la musique traditionnelle africaine, la soul, le rock, le trip-hop, le rap ou le funk. Une musique “fusionnelle”, profondément originale, qui recèle même des touches de grunge, de jazz-rock et de 'prog'. Quant à la voix d'Aziza, c'est aussi une véritable découverte. Elle possède la volupté de Sade, la douceur mystérieuse de Tanita Tikaram et les tonalités soul de Grace Jones.

Après la sortie de ses singles "Maggoty" et “Haouaz Gun”, la chanteuse a sorti son premier EP: “Haouaz Gun”, disponible sur les plateformes de streaming et, depuis peu, en format vinyle.

Aziza y questionne sa déconnexion, certains maux de notre société jusqu'à honorer les ancêtres. Et finalement, comment trouver sa place dans cela? Au même titre qu'elle partage ses quêtes intérieures, Aziza nous invite à nous questionner sur nous-même, comme individu marqué et façonné en partie par une société malade et un passé individuel et collectif. On balance entre douceur et colère, entre voix soul et guitares corrosives, entre percussions et atmosphères planantes. Cet EP est une invitation à revenir à nous depuis le tréfond de nos mémoires jusqu'à la célébration de notre être dans sa parfaite imperfection. Un processus alchimique, une “oeuvre au noir”, qui traverse notre contingence pour la transmuter en quelque chose de lumineux.

Cet EP est le fruit d'une collaboration avec Théo Teboul (batterie et percussions), Diego Higueras (guitares) et Morgan Le Grelle (enregistrement et mixage). Aziza continue actuellement à se produire en solo.

Pour écouter l'EP, c'est ici. Le vinyle est disponible chez Caroline Music et Tropical Records à Bruxelles. Il peut aussi être commandé en envoyant un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

EP “Haouaz Gun”:
Paroles: Aziza François
Musique: Aziza François, Théo Teboul et Diego Higueras
Enregistrement et mixage: Morgan Le Grelle
Mastering: Rémy Deliers
Layout: Tim Vin
Logo: Lyne Brenac
Avec le soutien de Sabam For Culture & Wallonie-Bruxelles Musique

Cover photo: Maël G. Lagadec

Booking: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Au début des années 80, un duo belge, Absolute Body Control, fut un des pionniers de la “new-wave synthétique”, au même titre que Depeche Mode, Human League, OMD, etc... Cette formation culte, emmenée par l'Anversois Dirk Ivens, existe encore aujourd'hui. Mieux, elle produit encore de la musique originale, comme en témoigne le tout nouveau morceau, “Walk Away”, qu'elle vient de publier sur la compilation “My Precious! (vol 5)”.

Cette compilation est produite par l'émission de radio “WAVES” au travers de son label Red Maze Records, tous deux basés à Bruxelles. Elle rassemble des titres nouveaux et exclusifs de formations et d'artistes internationaux dans les styles wave / synth / electro / postpunk. L'album est disponible sur Bandcamp et ce, tant au format digital que sur vinyle.

Tracklist:
A1 Absolute Body Control - Walk Away
A2 The Art Intel - The Winter Keep Us Warm
A3 Herzap Corp - Clavel
A4 Heiser - Probability
A5 Extra Bleu Ciel - Elevator
A6 Recht Auf Rausch - Online
B1 No – Call
B2 Antiflvx - Danza Gélida
B3 Ana Gartner ft Té de Perro - Red Velvet
B4 Alan Harman - Shadows
B5 Magdalena Solo Project - Blueberry Feelings

Pour commander la compilation, c'est ici.

Grâce à Red Maze Records et à WAVES, Musiczine offre à ses lecteurs 5 x 1 codes de téléchargement pour la compilation en format digital. Pour gagner, envoyez un email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. en mentionnant “concours My Precious” et vos coordonnées. Bonne chance!

Pour plus d'infos sur Absolute Body Control, cliquez ici.

Pour en savoir plus sur:

 

 

La violoniste, altiste, compositrice et actrice bruxelloise Catherine Graindorge a sorti son troisième album solo, l'excellent "Songs for the Dead" en avril dernier, et lui donnera vie sur scène le 27 septembre prochain, lors d'un concert exceptionnel accordé au Beursschouwburg, à Bruxelles. Elle sera accompagnée de trois musiciens : le chanteur Simon Huw Jones (And Also The Trees), le pianiste Simon Ho et le bassiste Cyrille de Haes (Maze & Lindholm, Otto Lindhol).

"Songs for the Dead" est inspiré par le mythe grec d'Orphée et par le poème "Dream Record: June 8, 1955" de la légende Beatnik Allen Ginsberg. Tout comme Ginsberg, la musicienne bruxelloise aborde les thèmes de la filiation et de l'influence que les défunts ont sur les vivants. Le résultat est un hommage intense à l'amour et à la transmutation alchimique de la perte. L'oeuvre a été créée à l'origine à Bozar en 2023 dans le cadre des Nuits Botanique.

Depuis son premier album solo, "The Secret of Us All", paru en 2012, Catherine Graindorge a reçu de nombreux prix pour ses musiques, composées pour la danse, le cinéma ou l'opéra. Elle a collaboré avec des artistes comme Debbie Harry, Nick Cave & Warren Ellis, Mark Lanegan, Chris Eckman, Hugo Race, Pascal Humbert, et John Parish. Iggy Pop a participé à son EP "The Dictator".

La première partie sera assurée par Natasha Pirard, une musicologue et compositrice gantoise. Fascinée par la façon dont les sons nous font ressentir des émotions, par les implications politiques des sons et leur présence dans notre environnement immédiat, elle crée de la musique électro-acoustique avec des instruments “réels” et des synthétiseurs.

Son album "Dream Cycles" est sorti en février 2024 sur le label gantois DEEWEE. C'est une exploration de 120 minutes de sons, de boucles, de fréquences et d'ondes, un cycle musical en huit parties divisé en sections de 15 minutes réparties sur quatre cassettes actuellement disponibles uniquement lors de ses concerts.

Pour plus d'infos et pour réserver, c'est ici

Le site web de C. Graindorge se trouve ici: http://www.catherinegraindorge.com/.

Pour relire les interviews disponibles dans votre webzine favori:

Catherine Graindorge:
Interview 1
Interview 2

Simon Huw Jones (And Also The Trees):
- Interview 1  
Interview 2

Pour plus d'infos concernant Natasha Pirard: https://www.instagram.com/tashapirard/

Ca bouge pas mal du côté du Bota! Le nouveau directeur, Frédéric Maréchal, a présenté hier avec fierté son nouveau bébé, “Les Nuits Weekender”. “Ce festival”, a-t-il déclaré, “se distingue par son éclectisme, son intérêt pour les musiques émergentes et sa modernité”. Il se tiendra du 1er au 3 novembre et, fait nouveau pour le Bota, ce sera un festival “all-access”, le ticket unique permettant de voir une cinquantaine de concerts.

On y retrouvera l'esprit de découverte qui est dans l'ADN du centre culturel, grâce à une programmation audacieuse et résolument 'crossover', qui accordera une large place aux formations belges.

Le vendredi, on épinglera: Kelly Lee Owens (UK) et sa pop-electro orientée 'dancefloor'; Niels Orens, le Jon Hopkins belge, trip intersidéral garanti; The Body (UK), associé pour l'occasion à Dis Fig (DE) pour un mariage décapant entre métal et expérimentation électronique; le projet solo de Geordie Greep (UK) et New Age Doom (Can.) et leur avant-prog psychédélique.

Le samedi, place aux Bruxellois de Tramhaus, et leur postpunk ultramoderne; à Lucy (Cooper B. Handy) (US), l'incarnation de l'indie-sleeze revival, qui a sorti un track avec Boy Harsher (“Autonomy”); à Shoko Igarashi (BE-JAP), une artiste jazz-electro couvée par le Bota et déjà découverte aux Nuits; à Another Dancer (BE), un “weirdo Belgian band” proche de Stereolab et à Fabiana Palladino (UK), l'artiste pop-R&B-retro encensée par The Guardian.

Citons aussi Landrose (BE), le nouveau projet solo du Bruxellois David Temprano, un batteur-percussionniste qui envoie vraiment du lourd, comme on a pu le constater de visu lors du showcase accordé dans le Museum après la conférence de presse.

Enfin, pour le dimanche, Olivier Vanhalst et Thomas Konings, les deux programmateurs, sont heureux d'annoncer English Teacher (UK), un des groupes de l'année en Angleterre, qui a fait sensation à Pukkelpop; Channel Beads (US), et leur Hypnagogic Pop (“l'album de l'année”, selon Olivier V.); Mabe Fratti, violoncelliste guatémaltèque qui mèle sons analogiques et samples hypnotiques et Untitled (US), une découverte indie-rock shoegaze aux accents trip-hop.

Ajoutons également le Belge Basile3, qui a impressionné hier lors du showcase, grâce à sa musique instrumentale électronique, sidérale et cinématographique.

A noter que “Les Nuits Weekender” s'adressera en priorité aux fidèles du Bota, bien sûr, mais aussi et surtout, à un nouveau public, venu des régions plus éloignées de notre pays ainsi qu'aux touristes internationaux tentés par un week-end musical dans la capitale de l'Europe.

Toutes les infos ici: https://www.lesnuitsweekender.be/

Pour clôturer sa présentation, Fred Maréchal a également présenté un autre nouveau bébé, le festival “Tough Enough”, qui porte, lui, clairement la marque de son créateur. Passionné de musiques “roots” et blues, le directeur s'est mué en co-programmateur pour imaginer un lineup de rêve dans les styles “inspirés du blues mais pas estampillés blues”. On parle ici de stoner, garage, psyché, americana, new-folk, postpunk, etc. En vedettes: Giant Sand, Black Mirrors, Chuck Prophet, Pokey Lafarge, Siena Root, Jim Jones All Stars, etc. Le “Tough Enough” se tiendra les 29 et 30 novembre prochains.

Plus d'infos ici: https://www.toughenough.be/

Seul bémol dans ces programmations “éclectiques”, l'absence flagrante du style “dark electronic”, et ses sous-genres “darkwave”, “synthwave”, “EBM”, “dark ambient” et “dark techno”, des styles qui sont pourtant en pleine explosion en Belgique et dans le monde, avec un foisonnement de projets novateurs. Il suffit de voir l'énorme succès remporté récemment par Boy Harsher, Kavinsky et Daan+Glints. Pour une prochaine fois, peut-être?

Les amateurs de musiques et de traditions celtiques ont rendez-vous aux Celtic Days, qui se dérouleront les 7 et 8 septembre prochains dans le cadre médiéval du château de Thy-le-Château, près de Walcourt. Pour lancer le festival, les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands: pour célébrer la Bretagne, à l'honneur cette année, ils ont invité le “pape” de la musique celtique bretonne, Alan Stivell, qui accordera deux concerts exceptionnels en la Basilique St. Materne de Walcourt, les 5 et 6 septembre.

Dès l’âge de dix ans, dans la cathédrale de Vannes, Alan Stivell faisait déjà résonner la “Telenn Gentañ”, la première harpe celtique de la Bretagne des temps modernes. Soixante-dix ans plus tard, il repart sur la route des églises et des cathédrales de Bretagne et d’Europe pour présenter un concert qui revisite son œuvre dans un format intimiste, “Cœur et Âme - Kalon hag Ene”.

Tout le monde connaît “Tri martolod” (“Trois matelots” en français), une chanson traditionnelle bretonne rendue célèbre grâce à l'interprétation, l'arrangement et les enregistrements d'Alan Stivell, ainsi que, bien sûr, grâce à la reprise de Manau: “La Tribu de Dana”!

Titres fondateurs et morceaux rares seront mis à l’honneur lors du concert dans une formule spécifiquement adaptée à ce retour aux sources. On y découvrira la dernière harpe conçue par l’artiste lui-même, offrant la pureté cristalline autant que les possibilités de l'électronique. Alan Stivell sera accompagné par Tangi Miossec aux claviers.

Le concert du 6 septembre est complet mais il reste des tickets pour celui du 5 septembre. Pour commander: c'est ici

Pendant le week-end du festival, un programme étoffé attend les passionnés de traditions celtiques: défilés et animations de Pipe Bands, Bagadoù, concerts de harpe celtique, concerts de groupes bretons, écossais, irlandais et asturiens, initiations et spectacles de danses asturiennes, bretonnes et irlandaises à claquettes répartis sous deux grands chapiteaux. Il sera possible de découvrir les coutumes, la gastronomie et les breuvages de chacune des régions présentes.

Egalement au programme, les mariages clandestins ou cérémonies de Gretna Green, les camps écossais et leurs Highland Games, le Master Class Whiskies ou initiation didactique aux whiskys d’exception, les crêperies bretonnes, la foire artisanale et de produits de bouche d’une cinquantaine d’exposants, la conférence et exposition didactique sur la présence des Celtes en Entre-Sambre-et-Meuse, et pour les plus jeunes, les balades à dos d'ânes, les contes et légendes celtiques et un spectacle sur Merlin.

Pour plus d'infos: https://www.celticdays.be/

Update: Prochains concerts en Belgique:

17 octobre, concert Coeur & Âme, église Dinant (Be)                                                                                               

18 octobre, concert Coeur & Âme, collégiale Sainte Gertrude, Nivelles (Be)                                                                              

19 octobre, concert Coeur & Âme, église ND de Laeken, Bruxelles/Brussel (Be)

mardi, 02 juillet 2024 10:47

Steve Hackett Lies Down... on Brussels...

Parmi les membres originels de Genesis, Steven Richard Hackett est le seul qui maintient vivant le souvenir de la période dorée, de 1970 à 1977, au cours de laquelle le groupe légendaire a sorti 8 albums considérés comme des chefs d'œuvre. Au fil de son impressionnante carrière, le Londonien –aujourd’hui âgé de 74 ans– s’est forgé un style fluide, éthéré et hyper-mélodique, reconnaissable entre mille. Ce soir, il établit ses quartiers à l'Ancienne Belgique, à Bruxelles, pour présenter un nouveau spectacle solo, imaginé d’après l'album culte de Genesis : “The Lamb Lies Down on Broadway”...

C'est le deuxième concert de cette tournée. Il fait suite au coup d'envoi donné hier, au Grand Rex, à Paris. Vêtu très simplement de noir, il n'arbore pas, pour une fois, son inséparable écharpe en velours rouge. Il est, comme d’habitude, d'un abord très discret, voire timide. On le sait, Steve Hackett ne porte pas de masque de renard ni de costumes à motifs fleuris ; ce n'est pas Peter Gabriel ! Toute l'émotion est concentrée sur la musique et sa sublime Les Paul, dont il tire des sons cristallins, d'une beauté quasi-mystique.

La première partie du show constitue, en quelque sorte, un ‘panaché’, au cours duquel il aligne une sélection de titres de son répertoire solo. Après un faux départ, causé par une erreur de branchement de sa guitare, commentée avec humour par Steve Hackett (‘false start !), le band ouvre le bal en interprétant trois morceaux de son nouvel LP, “The Circus and The Nightwhale”. “People of The Smoke”, “Circo Inferno” et “The Passing Clouds” confirment le spectre musical, très large, embrassé par ce ‘concept album’ semi-autobiographique. Première surprise, Steve assure, en personne, les parties vocales, alors que les paroles sont signées par son épouse (NDR : depuis 2011), Joanna Lehmann-Hackett. Sur “The Passing Clouds”, on est emporté, pour la première fois, par ces longues envolées de guitare qui portent la griffe du ‘génésien’.

Au moment de “The Devil's Cathedral”, solennel et sombre à souhait, on découvre les musiciens du groupe, ses fidèles ‘acolytes... de voyage’ (hum...) Au chant principal, l'Américain Nad Sylvan (Agent of Mercy) ; à la basse, le Suédois Ronald Reingold ; à la flûte, au saxophone et à la clarinette, Rob Townsend ; aux claviers, Roger King et à la batterie, Craig Blundell, qui milite également au sein du backing group de Steven Wilson.

Grâce à ces musicos d'exception, on se délecte de petites perles comme “Every Day”, extrait du meilleur opus d'Hackett, “Spectral Mornings”, paru en 1979. En même temps, Hackett adresse un clin d'œil musical à Beethoven (La 9e “An Die Freude”) dans le thème principal du morceau et on s'envole à nouveau sur les ailes de la Les Paul lors du solo final.

“Spectral Mornings” traite de la vie après la mort et il ne faut pas oublier que ce thème traverse l'œuvre de l'Anglais. ‘A l'époque, en parler revenait à être traité de hippie’, ironise Hackett ; ajoutant ‘Aujourd'hui, la science s'est emparée du sujet et parle de phénomènes quantiques...’ Tiens, tiens, Sir Hackett serait-il également intéressé par les thématiques liées à l'élévation de conscience ?

“Camino Royale” embraie. Remontant à 1983, cette compo –précédée par un époustouflant solo de basse, au cours duquel Jonas Reingold glisse des références à Bach (la Suite N° 1 en sol majeur pour violoncelle) et à Jimi Hendrix' ("Voodoo Child”)– est rehaussée ici par une étonnante ‘jam session’ carrément jazzy. La séquence se termine par la dernière partie, instrumentale, de “Shadow of the Hierophant”, la plage titulaire du premier opus solo de l'artiste, sorti en 1975. Comme à chaque fois que l'on assiste à l'interprétation de l’hypnotique “Shadow...”, on est scotché par la beauté de la ligne mélodique et par l'incroyable montée en puissance, culminant dans une apothéose assourdissante. Un grand moment !

Après une courte pause, place au plat de résistance du spectacle et à ‘la nostalgie’, comme le précise Hackett dans un français presque parfait. Focus sur “The Lamb Lies Down on Broadway”, l'album ‘new-yorkais’ de Genesis. Paru en 1974, il constitue un des plus grands succès critiques, artistiques et commerciaux de la formation de rock progressif, mais sera le dernier réalisé en compagnie de Peter Gabriel.

En redécouvrant l'elpee en live, on est frappé par l'incroyable richesse de ce disque, tant au niveau des mélodies que dans les harmonies et les textures sonores. L'ambiance est plus sombre que sur les œuvres précédentes du groupe ; certainement à cause des dissensions régnant entre les musiciens et de leurs problèmes familiaux. Mais, par-dessus tout, cette musique est d'une incroyable force. Ce soir, Steve a troqué sa Les Paul Gold pour une autre Les Paul, noire celle-ci, au son plus brillant, plus tranchant. Et Craig Blundell propose un jeu de batterie qui, dans les moments les plus intenses, casse littéralement la baraque.

Ce “Best of The Lamb” recèle clairement les meilleures plages du double-album. D'abord, la plage titulaire, suivie de “Fly on a Windshield”, “Broadway Melody of 1974” et “Hairless Heart” ; mais le point culminant est atteint par “Carpet Crawlers”, une sublime chanson qui donne, encore aujourd'hui, la chair de poule. “The Chamber of 32 Doors”, “Lilywhite Lilith”, “The Lamia” et “it” complètent cette convaincante évocation. Seul regret : l'absence des diapositives qui magnifiaient ‘le show’ lors de la tournée de 1974-75 et que certaines formations de covers utilisent lors de leurs concerts. Dommage mais, comme déjà souligné auparavant, pour Steve Hackett, seule la musique compte.

Au moment où l'on croit le set terminé, le combo nous gratifie de 3 extraits de “Selling England by The Pound”, le long playing qui précède “The Lamb”. Au début de "Dancing With The Moonlit Knight", les fans entonnent la mélodie hyper connue : ‘Can You Tell Me Where My Country Lies...’ Pendant le break instrumental, on redécouvre l'exceptionnelle technique de Hackett, qui est un des inventeurs du 'finger tapping'. Popularisée par Eddie Van Halen, elle consiste à venir frapper le manche à l’aide des doigts, en hammer-on/pull-off pour dispenser des séquences très rapides de notes. Hackett a élaboré cette méthode en regardant des jazzmen (surtout Emmett Chapman, le créateur du 'Stick'). Le tout premier 'finger-tap' figure probablement dans l'intro de "The Return Of The Giant Hogweed", paru sur "Nursery Cryme", en 1971 !! A noter que feu Eddie Van Halen confesse avoir également été inspiré par la technique de Jimmy Page. Sur ce même morceau, décidément légendaire, Steve Hackett utilise aussi le ‘sweep picking’, qui consiste à faire glisser très rapidement l'onglet au travers de plusieurs cordes de haut en bas et de bas en haut, une technique popularisée par Yngwie Malmsteen...

Mais refermons cette parenthèse musicologique car, “The Cinema Show” nous attend. Un morceau époustouflant grâce aux arpèges de guitare à 12 cordes et, surtout, au long solo de claviers créé par Tony Banks, qui constitue le moment de gloire de la soirée pour Roger King. A l'issue de “Aisle of Plenty”, les musiciens viennent tous à l'avant du podium pour remercier le public et... pour souhaiter un joyeux anniversaire à Rob Townshend.

Comme il fallait s’y attendre, “Firth of Fifth” amorce la partie rappel du concert. Un moment vraiment magique ! Ce tour de force musical est illuminé par un solo d'anthologie à la gratte, d'une beauté déchirante. Au moment de la célèbre note qui reste perchée sur un long 'sustain', le spectre de Carlos Santana se met à planer.

La partie finale du set rayonne autour de “Los Endos”, le brûlot extrait de “A Trick of The Tail”. Craig Blundell nous réserve un extraordinaire solo de drums en intro, et un passage de “Slogans” (1980) est inséré dans le morceau, à mi-parcours. Quand le rappel prend fin, l'ambiance est indescriptible. On a l'impression que l'AB va exploser. Le public réclame un second ‘encore’, mais en vain, car les lumières se rallument.

On quitte l'AB la tête remplie d'une musique magnifique et on remercie Steve Hackett d’avoir donné une seconde vie à la période la plus inspirée de Genesis. Ce soir, on aura tous chanté ‘And The Band... Lies Down... On Bru-u-ussels...’

Setlist :

People of the Smoke

Circo Inferno

These Passing Clouds

The Devil's Cathedral

Every Day

A Tower Struck Down

Basic Instincts

Camino Royale

Shadow of the Hierophant (closing section only)

Set 2 :

The Lamb Lies Down on Broadway

Fly on a Windshield

Broadway Melody of 1974

Hairless Heart

Carpet Crawlers

The Chamber of 32 Doors

Lilywhite Lilith

The Lamia

it

Dancing With the Moonlit Knight

The Cinema Show

Aisle of Plenty

Encore :

Firth of Fifth

Los Endos (1st half; introduced first by a drum solo)

Slogans

Los Endos (2nd half)

(Organisation : Ancienne Belgique + Live Nation)

 

jeudi, 27 juin 2024 15:35

En maitresse de cérémonie…

C'est une belle affiche que nous propose l’AB ce soir. Au programme, deux formations qui explorent un univers très 'dark' :  Kælan Mikla et Chelsea Wolfe. Mais dans les deux cas, il s'agit d'une noirceur propice aux scintillements de lueurs brillantes, aveuglantes même.

C'est à 19h45 que Kælan Mikla monte sur les planches. Le trio féminin basé à Reykjavík a été formé en 2013 et on mesure le chemin parcouru entre le Bonnefooi, le café situé en face de l'AB, où les 3 Islandaises avaient joué en 2017, coincées entre la porte et le bar, et la prestigieuse scène de l'Ancienne Belgique. Dès les premières notes de leur morceau éponyme, on est immergé dans un univers spectral, peuplé d'ombres et de sorcières, une cold-dark-wave teintée de folklore islandais, glacée et envoûtante. Mais on retiendra surtout le magnifique “Sírenur”, extrait du dernier album du combo, l'excellent “Undir Köldum Norðurljósum”, une composition d'une beauté déchirante, qui met parfaitement en valeur la voix de Laufey Soffía. Sólveig Matthildur Kristjánsdóttir se consacre, quant à elle, aux voix, aux claviers et à la flûte tandis que Margrét Rósa Dóru-Harrýsdóttir nous gratifie des sons énormes et abyssaux qu'elle tire de sa basse. Une très belle prestation, qui donne envie de se replonger dans l'atmosphère nordique de leurs productions. (Pour accéder la page ‘Artistes’ de Kælan Mikla, c’est ici).

Dès 21h, c'est au tour de la grande prêtresse, Chelsea Wolfe, de monter sur les planches. A ses côtés, son comparse à la scène comme à la ville, Ben Chisholm, se charge de la basse et des synthés, Bryan Tulao (Black Math Horseman, MGR, Mother Tongue) de la guitare et Jess Gowrie (Horseneck, Red Host, The Drama, Mrs. Piss) des drums. Tout de noir vêtue, la Californienne focalise tous les regards. Etablie à Sacramento, Chelsea est responsable, à ce jour, de 8 superbes albums. Aujourd'hui, elle vient présenter le 'petit dernier', paru récemment sur Loma Vista. « She Reaches Out To She Reaches Out To She » constituera donc, tout naturellement, l'épine dorsale de la setlist.

En grande maîtresse de la soirée, Chelsea Wolfe entretient une atmosphère mystérieuse, déroulant les lentes vagues d'un post-doom-folk lancinant... Dans les arrangements du dernier opus, Chelsea a renoué avec le style plus électronique de “Pain Is Beauty”, qui reste, aux yeux de votre chroniqueur, son chef-d'œuvre. Mais le son est ici moins trip-hop / electronica et lorgne carrément vers le ‘power electronics rock’ de Nine Inch Nails. Pour notre plus grand bonheur.

C'est particulièrement audible dans les 2 premiers titres de la setlist : “Whispers in the Echo Chamber” et “Everything Turns Blue”. Pendant “House of Self‐Undoing”, imprimé sur un rythme plus rapide, l'artiste se saisit du micro et ose quelques pas sur le podium. Elle ne se cache plus derrière un voile comme à ses débuts mais on sent qu'elle est toujours très farouche, très fragile. Il y a néanmoins une sérénité dans son attitude, qui n'est pas étrangère à sa décision, il y a quelques années, d'adopter un mode de vie sobre et sans-alcool.

Au moment de “16Psyche”, extrait de “Hiss Spun”, on est de retour dans le versant ‘guitaristique’ de Chelsea Wolfe et le public se manifeste dès les premières notes du riff aux accents ‘bluesy’. Cette incursion dans “Hiss Spun” se poursuit grâce à “The Culling”, un morceau qui permet d'admirer la maîtrise de la dynamique affichée par le band car on passe en quelques secondes d'un mur du son bruitiste à un final apaisé et tout en retenue. Pendant le très beau “After The Fall”, Ben Chisolm qui, à propos, arbore désormais une imposante moustache, passe des claviers à la basse et la beauté pénétrante de la mélodie finit par nous crucifier. Le chant de Chelsea est parfait et ce, en dépit des petits problèmes de voix qui nous avaient été rapportés par son entourage. 

Pour “The Mother Road”, extrait de “Birth of violence”, Chelsea passe à la guitare acoustique et c'est un des moments les plus poignants de la soirée. Le final tout en harmonies mineures est époustouflant et éminemment hypnotique. Ayant acquis les bases de la sorcellerie blanche grâce à sa grand-mère, l'artiste a le talent pour élaborer des élixirs soniques capables de nous emmener très loin.

Autres grands moments : “Feral Love” et “Salt”, deux superbes compos ‘dark-trip-hop’, qui évoquent Portishead et Tricky. Dans “Unseen World”, Chelsea nous guide dans les mondes parallèles en agitant un pendule, avant une dernière série de 3 plages extraites de son dernier opus. Pour clôturer le set, le désormais classique “Flatlands” nous amène tout en douceur vers un rappel qui renouera d'abord avec le post-metal, grâce à “Carrion Flowers” avant de laisser retomber définitivement le rideau sur un déchirant “The Liminal”, interprété en solo à la gratte sèche...

Setlist :

Whispers in the Echo Chamber

Everything Turns Blue

House of SelfUndoing

Tunnel Lights

16 Psyche

The Culling

After the Fall

The Mother Road

Deranged for Rock & Roll

Feral Love

Salt

Unseen World

Eyes Like Nightshade

Place in the Sun

Dusk

Flatlands

Rappel :

Carrion Flowers

The Liminal (Chelsea Wolfe solo)

Crédit photo : Hugues de Castillo

(Organisation : Ancienne Belgique)

Mais où vont-ils s'arrêter ? C'est la question qu'on est en droit de se poser concernant Eosine. Originaire de Liège et emmenée par la très talentueuse Elena Lacroix, cette formation ne cesse de surprendre. Après sa victoire au Concours-Circuit et la sortie de deux remarquables Eps, elle est occupée d'exploser grâce à une série de concerts hallucinants.

Il y a quelques jours, son style shoegaze hybride et innovant a enflammé le podium de la Fête de la Musique, au Cinquantenaire, à Bruxelles. Une prestation énergique et captivante qui a enthousiasmé les spectateurs présents qui, pour la plupart, ne connaissaient pas le combo.

Fait surprenant, la majorité de la setlist est composée de titres inédits. Seuls “Plant Healing”, “Digitaline” et “Progeria”, son dernier single, relèvent de sa discographie. Les 5 autres morceaux sont des compositions récentes et, pour être franc, ils sont époustouflants. L’expression sonore évolue toujours dans un style combinant shoegaze, postpunk, dream-pop et inspiration celtique mais le spectre musical s’élargit grâce à des touches progressives, krautrock et, par moments, carrément grunge.

Le nouveau guitariste, Dima Fontaine, qui militait auparavant au sein du groupe liégeois Naked Passion, n'est certainement pas étranger à cette évolution. Il apporte une palette musicale très riche et renforce parfaitement le travail vocal d'Elena.

Mais ce qui frappe le plus dans ce nouvel avatar d'Eosine, qui est complété par Benjamin Franssen à la batterie et Guillaume Van Ngoc à la basse (remplaçant), c'est la puissance de son show en ‘live’. Le côté shoegaze un peu nonchalant est supplanté, sur les planches, par une énergie brute et une maîtrise étonnante des pulsions et des flux. Le groupe alterne les moments aériens et les envolées rythmiques les plus féroces.

D'ailleurs, le public ne s'y trompe pas car l'espace devant la scène se remplit au fil des minutes et l’auditoire devient plus en plus conséquent. Il finit même par s’enflammer, et lors de la dernière partie du show, les premiers rangs s’engagent dans un ‘pogo’ débridé, et tout particulièrement lors du final, “Digitaline”. Pour faire monter la pression, Elena se lance dans une diatribe vocale insensée sur la rythmique hyperrapide et, conclusion paroxystique, se roule par terre en criant comme une possédée. L'ange habillé de blanc s'était transformée en démon. Le tout, devant une foule médusée, touchée par une sorte de transe. Un moment inoubliable.

On attend impatiemment le nouvel Ep du groupe. Il doit sortir en septembre sur le label Mayway Records, qui héberge déjà les excellents Haunted Youth. Et l'année prochaine, paraîtra le premier album ‘long format’ du quatuor. Tout est en place pour qu'Eosine devienne un des groupes phares du rock belge, au même titre qu'un Whispering Sons. En tout cas, et sans mauvais jeu de mot, au Cinquantenaire, Eosine était déjà un monument...

Pour consulter les autres articles (interviews, chroniques de disques, etc.) consacrés au band, cliquez sur le nom de l’Artiste dans le cadre informations complémentaires., ci-dessous.

Si vous souhaitez écouter les interviews en podcast dans l'émission ‘WAVES’, c’est ici pour Eosine et pour le projet solo d’Elena, Tokyo Witch.

(Crédit photo : Christophe Dehousse)

 

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