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« Répare ou Pas », premier single issu du troisième album de Sages Comme Des Sauvages est un hymne en forme de question. On le répare ou pas ? Face à un monde plein de vices de fabrication et de malfaçons, le duo se demande si ça vaut encore la peine de…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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D Hiver Rock 2006 / Cerise sur le gâteau : Zita Swoon - A band in a box...

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Cerise sur le gâteau, la troisième et dernière journée du festival D'hiver Rock accueillait Zita Swoon dans le cadre de sa tournée « A band in a Box ». Un concept dont le principe repose sur le désir de vouloir abolir la distance entre l'artiste et les spectateurs, en se produisant au milieu du public, avec le minimum de matériel possible. Une amplification réduite, quelques moniteurs et un light show limité à sa plus simple expression, au travers duquel la musique est proposée sous sa forme la plus dépouillée.

C'est entouré d'une foule en majorité assise sur le sol (NDR : on se serait cru revenu à l'époque des groupes prog du début des seventies) que Stef Kamil Carlens se présente, armé de sa guitare. Il est alors seul pour interpréter sa première chanson, « Hey you, whatsdoing ». Une ballade feutrée, intimiste, qui donne le ton de ce début de set. Le groupe entre ensuite en scène : Aarich Jespers aux drums, Bjon Erikson à la guitare ou aux claviers, Tomas de Smet à la basse ou à la contrebasse, Tom Pintens (un bonnet sur la tête) à la guitare, aux claviers ou à la clarinette, ainsi qu'un percussionniste disposant d'une panoplie d'instruments insolites. Sans oublier, bien sûr, les trois choristes. Les sœurs Gijsels. De jolies métisses, élégantes et sexy dans leurs longues robes fleuries et dont les voix gospel apportent une coloration savoureusement exotique à la musique de Zita Swoon. Bref, un régal pour les yeux et les oreilles. D'autant plus que le son est absolument parfait… Et toute cette équipe nous entraîne dans une ambiance soul, nightclubienne à travers « Intrigue », un morceau chanté dans la langue de Voltaire. Et c'est encore en français que Stef interprète « De quoi a besoin l'amour », une compo flamboyante au cours de laquelle Tom est passé à l'accordéon. A cet instant, Carlens a déjà abandonné sa six cordes depuis un bon bout de temps. Nonobstant l'alternance des climats, qui oscillent du jazz au rock en passant par le r&b, le swing et la pop, on sent que l'ambiance commence à  monter. Et ce n'est pas la cover acoustique du « By the rivers dark » de Léonard Cohen, plus proche d'un Peter Hammill que du poète canadien ou Stef jouant du mélocica à la manière du joueur de flûte d'Hamelin, qui tempère la montée de fièvre. Une fièvre communiquée par les vahinés qui invitent le public à se lever et à danser. Une invitation à laquelle il se plie de bonne grâce lors de l'inévitable « My bond with you and your planet : disco ». Stef tourne parfois autour du band en se servant d'un tambourin oriental (NDR : assez mal en point, il faut le reconnaître). Et c'est la fièvre lorsque le band s'attaque aux deux morceaux de Moondor Jr, « Jintro » et « The Ricochet », ce dernier s'achevant sur un tempo tribal digne de Santana. Le groupe retrouve alors une certaine quiétude pour attaquer les covers dont « You're a big girl » de Dylan, et en rappel le « Raining pleasure» des Triffids ou encore « The night » de Morphine. Le public est conquis par la prestation en tous points remarquable de Zita Swoon. Et dire que ce n'était pas sold out !...

 

Rock Werchter 2006 : jeudi 29 juin.

On ne pèse pas grand-chose dans ce bas monde, à voir le peuple qui vous submerge de tous côtés, sous un soleil de plomb, sur une plaine perdue près de Leuven, à regarder Brian Molko chanter ses simagrées. Il en faut du courage pour braver la fatigue, la déshydratation, les décibels, la file d'attente pour boire une douche, et 1h30 de Muse. Oui, se taper quatre jours de Rock Werchter s'avère un sacré challenge. Météo : 30 degrés en moyenne. Et 80000 personnes par jour, assises, couchées, debout, partout. Ajoutez à cela la somme d'argent exorbitante à dépenser pour y participer, et 'l'événement rock de l'année' ressemble de plus en plus à un élevage en batterie de poules pondeuses. Heureusement, il n'y a pas eu de morts à Werchter, et ce grâce à la générosité des organisateurs qui ont bien voulu mettre cinq (…) robinets d'eau à disposition de leur très cher public. 'Eat your money and die !' : voilà qui ferait un bon T-shirt de festival, en taille « Girly », XS, S, M, L, XL et XXL. Espérons que Live Nation y pense pour l'année prochaine, et d'ici là…

… Bon vent à toi, la jeunesse qui fout le camp ! Il est à peine 18h00 en ce premier jour de festival que déjà le soleil tape plus fort que l'intégrale des Deftones. Chino, de plus en plus obèse, peine à éructer son mal-être juvénile. Normal : il n'est plus jeune. Le poids de l'âge l'empêche de sautiller comme en 95, à cette époque où le 'nu-metal' régnait en maître sur les charts. D'« Adrenaline » il lui en reste assez pour chanter du Deftones, mais sur le mode du pilotage automatique. Il est probable que les Américains changent leur fusil d'épaule à court ou moyen terme, et ralentissent leur musique (l'inédit joué ce soir, à l'ambiance très spongieuse, tiré d'un nouvel album qui sort à l'automne). Le side-project de Moreno, Team Sleep, en était le signe avant-coureur… Après, c'est une question de tubes, enchaînés vite fait bien fait pour satisfaire tout le monde (« Passenger » en ouverture, sans Maynard James Keenan, puis « Feiticira », « My Own Summer (Shove It) », Root, Nosebleed, Be Quiet and Drive (Far Away) », « Change (in the House of Flies) » et le grandiose « 7 Words »,…). Du bon boulot, sans plus.

… Bon vent à toi, le rock progressif ! Si Maynard James Keenan n'était pas présent aux côtés de Chino lors de « Passenger », c'est sans doute parce qu'après les Deftones il y avait Tool, dont il est le chanteur. Quand on est le 'frontman' d'un des groupes de rock les plus puissants de la planète, faut-il à tout prix se préserver avant chaque concert, se concentrer et faire une prière, éviter de boire un casier de bières et de se faire renverser par une voiture ? Y a-t-il un secret ? Aiment-ils les premiers Yes ? Toujours est-il que « 10,000 Days », le dernier album de Tool, sonne durablement à nos tympans comme un Panzer lancé à toute allure dans un champ de mines adverse. C'est de la grosse artillerie, du matos de pro : on parle ici de metal 'crimsonien', et ça pète dans tous les sens à coups de frappes chirurgicales. Maynard a le torse nu, une crête sur le crâne dissimulée par un Stetson, une colonne vertébrale tatouée sur sa colonne vertébrale, et des lunettes à la Starsky et Hutch. Les trois autres ressemblent étrangement à des métalleux middle-class qui cachent bien leur jeu… Et de fait : une basse, une guitare, une batterie et une voix suffisent pour évoquer l'Enfer, le Jugement Dernier, l'Apocalypse. En huit titres d'une fureur métronomique, Tool rappelle aux infidèles qu'on peut faire (et écouter) du metal sans avoir l'air ridicule, et qu'en plus ça rapporte (« 10,000 Days » cartonne ici et ailleurs). « Stinkfist » ouvre le bal (des damnés), et le ton est donné. Du coup le soleil fait moins le malin, et tout le monde lève le poing en cadence, sur « The Pot », « Forty Six & 2 », « Jambi », « Sober », « Lateralus », « Vicarious » et « Aenema ». Fin des affrontements, victoire de Tool par KO.

… Manu, Chao à toi ! Le jeu de mot est facile, mais il fallait le faire. Bien qu'aucune actualité discographique ne soit au programme de l'ex-Mano Negra, l'idée de l'inviter sur la Main Stage pour faire péter l'ambiance n'avait rien de saugrenu. Comme d'habitude, Manu Chao et son Radio Bemba Soundsystem ont donc mis le feu sur la plaine de Werchter, en toute grâce, sans se forcer. Avant l'entrée en scène de Manu, son groupe déjà s'échauffe, devant un public attentif qui le regarde jouer sans l'entendre. Etrange bal populaire, augurant un décollage sonore d'une grande intensité. 'Et c'est parti pour le show, et c'est parti tout le monde est chaud' : Manu déboule, monte le son et balance les hits sans temps morts. Ses musiciens assurent côté guitares et basse, même si la formule est désormais connue de tous. Ici, aucun mystère : c'est l'équilibre parfait entre ballades reggae-salsa-pop et footings ska-punk, qui s'emboîtent comme des pièces d'un puzzle. Ces ruptures de rythme finissent évidemment par agacer, d'où l'incident en fin de concert : 'et je coupe le son !', comme le chante Katerine, sauf qu'ici personne n'aura songé à le remettre, et Manu de faire un doigt d'honneur aux caméras et de se casser sans dire au revoir. Quand c'est l'heure, c'est l'heure, et tant pis pour le rappel, qui aurait dû se composer des titres suivants : « Mala Vida », « Makina », « Elegir », « Bobby Lent » et « Sidi H Bibi ». Forcément, il y a de quoi se fâcher tout rouge. 

… Bon vent à toi, le tueur de coyotes ! Des stars, ouaip. 'Le plus grand groupe de rock du monde', titrait le Mojo il y a plus d'un an, en parlant des Red Hot Chili Peppers. Ce soir en tout cas, ils n'auront assuré que le strict minimum syndical : « en roue libre » comme on dit, et à regarder de plus près les textes de Kiedis, on se dit que le bonhomme ne l'a pas inventée (la roue). Ce soir, plus que d'habitude, c'était lui le maillon faible : petite voix, présence effacée, et une chemise qu'il gardera quasi tout le concert (NDR : or, un concert des Red Hot sans un Kiedis torse nu n'est pas vraiment un concert des Red Hot). Peut-être n'avait-il même pas envie de monter sur scène, ce qui explique sans doute pourquoi Frusciante, Flea et Smith auront tricoté pendant 10 minutes en attendant que leur chanteur se pointe. « Can't Stop » en ouverture, puis « Dani California » et « Scar Tissue » démarrent les festivités, sous un ciel moite qui calme les ardeurs. Le soleil aurait-il eu raison, déjà, de la fougue des plus intrépides ? La mollesse est communicative, et l'on bâille à l'écoute de ces nouveaux morceaux (« Charlie », « Warlocks », « Snow », « Wet Sand », « Tell Me Baby ») aux relents funk rock à peine audibles. Une vieillerie (« Me And My Friends », 1987), deux-trois tubes (« Parallel Universe », « Californication » et un « By The Way » à rallonge), mais pas de « Give It Away » ni de « Under the Bridge »… Constat amer ou amusant : le meilleur moment du concert est à mettre sur le compte des Bee Gees et de leur hit « How Deep Is Your Love ? », interprété par un Frusciante en solo, terriblement touchant.

… Bon vent à toi, la mondialisation ! N'ergotons pas sur l'avenir de notre planète, et laissons donc les Black Eyed Peas nous donner leur version de la globalisation… Ou comment s'approprier le « Misirlou » de Dick Dale (« Pump It »), Bollywood (« Don't Phunk With My Heart »), l'électro-hop à la N.E.R.D. (« My Humps »), le reggae, la rumba, la pop, le rock, etc., pour en faire des tubes certifiés platine, sans se fouler le cul. Que ceux qui aimaient les Black Eyed Peas avant le polissage FM (l'album « Bridging the Gap ») passent ici leur chemin : on ne parle plus du même groupe. Ambiance aussi du côté du Marquee, avec Roger Sanchez, DJ housy au poil, mais pas original. Les gens dansent en cadence sur le plancher qui rebondit. Un peu de beat après tant de riffs, c'est quasi l'oasis. « Let's Get Retarded », comme le gueule Will.i.am, mais ne soyons pas dupes : c'est du divertissement, rien d'autre. Et c'est pour ça qu'on paie.

Rock Werchter 2006 : vendredi 30 juin

On ne pèse pas grand-chose dans ce bas monde, à voir le peuple qui vous submerge de tous côtés, sous un soleil de plomb, sur une plaine perdue près de Leuven, à regarder Brian Molko chanter ses simagrées. Il en faut du courage pour braver la fatigue, la déshydratation, les décibels, la file d'attente pour boire une douche, et 1h30 de Muse. Oui, se taper quatre jours de Rock Werchter s'avère un sacré challenge. Météo : 30 degrés en moyenne. Et 80000 personnes par jour, assises, couchées, debout, partout. Ajoutez à cela la somme d'argent exorbitante à dépenser pour y participer, et 'l'événement rock de l'année' ressemble de plus en plus à un élevage en batterie de poules pondeuses. Heureusement, il n'y a pas eu de morts à Werchter, et ce grâce à la générosité des organisateurs qui ont bien voulu mettre cinq (…) robinets d'eau à disposition de leur très cher public. 'Eat your money and die !' : voilà qui ferait un bon T-shirt de festival, en taille « Girly », XS, S, M, L, XL et XXL. Espérons que Live Nation y pense pour l'année prochaine, et d'ici là…

… Bon vent à toi, le clonage FM ! Les 'Interpol anglais' : c'est un peu ce qu'on dit à propos des Editors. Même allure (habits noirs, sourire figé), même voix (sépulcrale, profonde, à la Ian Curtis – cette figure tutélaire), et quasi le même genre de tubes (« Blood », « Munich », etc.) mais en moins percutants. Autant d'éléments qui augurent un prochain triomphe, à moins que le vent ne tourne et que le post-punk/no/cold wave revival devienne rapidement ringard. On parle de soussous, de covers du NME, de compiles Rough Trade et de dossiers dans les Inrocks. Des rumeurs courent d'ailleurs que la coupe 'mulet' devrait bientôt revenir à la mode, tout comme la musique de Fleetwood Mac et de Blue Oyster Cult (cfr. The Raconteurs).

… Bon vent à toi, l'amateurisme qui fait mouche ! La meilleure idée d'Alec Ounsworth est d'avoir nommé son groupe Clap Your Hands Say Yeah, comme ça plus besoin de gueuler le nom avant le concert ou au rappel : il suffit de 'taper des mains et de dire Ouais !' Même Guy Debord ou Gilles Deleuze n'y auraient pas pensé… Il faudrait donc, pour bien faire, applaudir en cadence pendant tout le concert. Sauf qu'en live, les CYHSY sont loin de convaincre, tant leurs faits et gestes s'avèrent emprunts d'une nonchalance rébarbative. Si sur disque la voix étranglée d'Ounsworth et les mélodies bancales parviennent à faire mouche, sur scène c'est tout le contraire : on se croirait presque à un concours rock amateur, d'autant que le groupe n'a pas beaucoup d'allure… Pour l'ambiance, il fallait donc aller voir du côté de la Main Stage, où Kanye West faisait péter son hip hop de première classe devant un parterre pour une fois échaudé. Accompagné d'un quatuor à cordes, d'un DJ et d'un garde du corps, l'Américain s'amuse (sur « Take on Me » d'A-Ha), joue au chef d'orchestre (le « Bitter Sweet Symphony » du Andrew Oldham Orchestra) et brocarde gentiment les organisateurs du festival pour leur manque d'éclectisme. C'est un fait (et un scandale) : le hip hop est le parent pauvre de l'affiche, mangé tout cru par le rock, qui se taille la grosse part du gâteau… Un constat d'autant plus alarmant que le concert de Kanye West était l'un des meilleurs de ces quatre jours de déluge sonore. Des hits (« We Don't Care », « Get 'Em High », « Heard 'Em Say », « All Falls Down », « Gold Digger », « Jesus Walks », et, en apothéose, « Touch The Sky » et son sample de Curtis Mayfield), de la bonne humeur, et un mec qui ose dire ce qu'il pense sans jouer les fiers-à-bras. Big up !

… Bon vent à toi, l'Angleterre de Coldplay ! Sans doute n'ont-ils pas les tubes FM de leurs compatriotes humanitaires, mais les cinq types de Elbow, eux, ne se prennent pas la tête et gardent le sourire. On peut parler ici de véritable humanité, de gentillesse, et ça n'a rien de péjoratif : quand Guy Garvey dédicace « Newborn » à ses deux collègues Craig Potter et Richard Jupp, papas depuis peu, c'est fait avec tellement de sincérité qu'on ne peut qu'applaudir… Surtout que le titre en question, le dernier de la setlist, s'avère l'un des meilleurs du groupe, tout en montée et en intensité. Pour le reste c'est du pop-rock aux atmosphères dilatées, sans tambours ni trompettes, autrement dit parfait pour reprendre ses esprits avant la tempête Mogwai. Une belle grosse tempête, ponctuée de moments d'accalmie, d'éclairs de chaleur et de coups de tonnerre imprévisibles. Mention spéciale à Stuart Braithwaite, qui s'est planté à un moment crucial de l'hénaurme « Mogwai Fear Satan » : en balançant trop tôt sa partie de riff (un glissement ? une faute d'attention ?), le guitariste aura brisé toute la chaîne noisy patiemment tricotée par lui et ses potes depuis plusieurs minutes. La cathédrale sonique ainsi réduite en cendres, l'effet voulu (et tant attendu) sonnera finalement comme un pétard mouillé… Dommage ! Mais à part cette bourde innommable, les Ecossais nous auront quand même gratifié de quelques-uns de leurs meilleurs morceaux : « Yes ! I Am A Long Way From Home » en ouverture, « Ithica 27 o 9 », « Helicon 1 », « Friend of the Night »… Un grand moment de rock'n'roll, malgré l'éjaculation précoce de « Mogwai Fear Satan ».

… Bon vent à toi, la new beat ! Du beat, du vrai, enfin, qu'on satisfasse cette envie pressante de plier du genou en pointant du doigt les étoiles comme autant d'éclats d'une immense boule à facettes. C'est l'heure de la grosse nouba, sponsorisée par les frères Dewaele, alias les 2Many DJ's, alias la moitié de Soulwax, alias les producteurs du « Sexor » de Tiga, alias les mecs qui ont fait découvrir Vitalic au monde entier (sur leur mix-bootleg « As Heard… Part 2 ») : toute une bande de potes qui se retrouvent ici ce soir, pour transformer la pyramide en chaudron bouillant, et la plaine qui l'encercle en fourmilière au cœur unique, battant la mesure sur le poumtchak salvateur. C'est une heure en avance sur le programme que Pascal Arbez s'empare de ses laptops et séquenceurs divers, devant une foule qui s'extasie dès les premiers retentissements de sa techno cow-boy. Dehors, il fait très chaud. Sous la tente circulaire c'est bien pire : il pleut des gouttes de sueur. C'est « La Rock 01 », comme d'habitude, qui remporte la palme de l'ambiance : un hymne techno de la trempe d'un « Da Funk », d'un « Spastik » ou d'un « Southside », qui rend les gens fous et la croix rouge alerte. Malgré les titres mixés comme un sacré bourrin par le Français (des pistes qu'il lance - mal - sur son ordi), personne ici ne s'en inquiète et c'est normal : dans une telle ambiance, on pardonne allègrement ce genre de détails crispants. D'autant qu'à la fin de son set, Vitalic gratifie l'assemblée d'un bon vieux « Sound of C », de nos gloires nationales… les fameux Confetti's. La new beat, ce trésor national, s'avère de plus en plus une influence majeure chez les DJ's et musiciens techno, de Derrick May à la clique de DJ Hell (International DeeJays Gigolos). De la 'new new beat' ? A voir le costume de Tiga (tout en blanc, chapeau compris), il est certain que les eighties restent d'actualité. Qu'il balance ses propres tubes (dont une version mixée incroyable de son « Hot in Herre » - en fait de Nelly - avec le « Rollin' and Scratchin' » de Daft Punk) ou ceux des autres (à noter : le « Blue Orchid » des White Stripes passe très bien mixé à de l'électro), c'est la fête, l'extase océanique, ce sentiment toujours précieux de ne faire qu'un avec les gens qui dansent auprès de vous. Et ici ils se comptent par milliers. Que dire alors de la prestation des 2Many DJ's, si ce n'est qu'une fois dans le bain c'est si bon d'y rester ? Après le concert « Nite Versions » de Soulwax (combis blanches, prénoms-néons, beats efficaces), les 'Fucking Dewaele Brothers' ont prouvé encore une fois qu'ils ont un sens incroyable du DJing tout-terrain, mixant futurs tubes planétaires et vieilles scies au lustre à chaque fois redoré. Une soirée mémorable, sous le signe de toutes les musiques, mixées à l'encontre de tout purisme réducteur.

Festival Couleur Café - Jour 2 : Samedi 1er juillet 2006

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Le festival Couleur Café rempile pour une deuxième journée aussi chaude que la première. Après avoir goûté aux saveurs internationales de la 'rue du bien manger' et une petite visite des activités extramusicales (l'expo, le village ONG, le marché, etc.), les festivaliers sont fins prêts pour une longue journée de musique aux accents majoritairement hispaniques.

A 17h, le gantois Gabriel Rios prend possession du chapiteau Titan afin de faire vibrer le public de ses compositions alliant subtilement pop et salsa qu'il chante tantôt en anglais, tantôt en espagnol. Le jeune homme semble avoir pris bien de l'assurance sur les planches. En effet, deux ans plus tôt, lors du Couleur Café, ce timide personnage s'était caché derrière sa guitare. Aujourd'hui il s'est transformé en showman n'hésitant pas à occuper tout l'espace qui lui est conféré et balançant des morceaux tels que « Catastrofe », « Unrock » ou encore son tube « Broad Daylight ».

Ensuite, direction chapiteau 'Univers' afin de danser sous les rythmes dub et reggae de Dub Incorporation. Au milieu de la foule tout le monde sautille. Certains connaissent déjà par cœur certaines des compositions des Français qui s'étaient produits à guichets fermés, quelques mois plus tôt, à la Rotonde du Botanique. Sympa sans être impressionnant, le set de la formation multiculturelle est parvenu à entretenir une ambiance bon enfant représentative de l'esprit du festival.

Off The Record, quatuor qui se produisait dans le superbe nouveau décor de l'electro-world, a laissé pantois plus d'un festivalier. S'appuyant uniquement sur leur talent vocal, les membres de cette formation délivrent un impressionnant concert de beatboxes humains, sans s'essouffler une seule seconde.

Surnommée la muse de Manu Chao, Amparanoia devait faire face au plus gros défi du festival : jouer en même temps que le match Brésil/France ! Et au vu du monde rassemblé sous la tente 'Univers', elle a accompli un assez bon boulot. De par son mélange de rock, ska et salsa, la Madrilène est parvenue à capter l'attention tandis que, juste à quelques centimètres de l'Univers et devant l'écran géant s'agglutinait une ahurissante marée humaine. A en croire les couleurs dominantes de ce rassemblement, une large majorité des festivaliers ont dû être bien déçus !

Après un joli feu d'artifice, les supporters brésiliens auront eu le choix de se consoler entre les sons rocksteady de Lee 'Scratch' Perry ou les rythmes salsa (encore !) de Sergent Garcia. Le set du premier cité fut quelque peu mou. Le second, qui refermait cette seconde journée, fut par contre un peu plus intéressant. De quoi bien conclure cette journée, un peu plus calme que la première.

 

Les Nuits Botanique 2008 : mercredi 7 mai

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La chaleur du jour imprègne encore les allées du Botanique ce mercredi soir. Les mélomanes y flânent dans une ambiance moite et nonchalante.

A l’intérieur d’une Orangerie déjà bien remplie, les Bruxellois de Cafeneon entament un de leurs premiers concerts. Les plages lancinantes, teintées de guitares et de claviers new-wave évoquent Cure ou New Order. Frisant par moment la léthargie, le set du quintet parvient tout de même à conquérir une bonne partie du public, servi notamment par une section rythmique inventive.

Les six musiciens de Tunng s’installent ensuite, bien en ligne. Durant plus d’une heure, ils vont parcourir leurs trois albums, en privilégiant toutefois le petit dernier, « Good Arrows ». Les harmonies subtiles illuminent des chansons qui n’oublient jamais d’être intelligemment construites, entre folk apaisée et électro minimaliste. Si quelques baisses de régime peuvent mollir le propos à mi-parcours, Tunng nous surprend par une attitude généreuse et quelques décalages judicieusement placés (le nerveux « Soup », en forme d’hommage à… Metallica !) L’univers des Anglais peut tour à tour se montrer enjoué, voire dansant (l’irrésistible « Bullets »), puis déchirant (le magnifique doublé « Jenny Again » et « Sweet Williams » tiré du second album, « Comments of the Inner Chorus »). C’est peut- être dans cette dualité que réside la part la plus captivante du groupe : toujours bienveillante, la petite musique de Tunng n’en possède pas moins un caractère nuancé qui la rend tellement humaine. Et après nous avoir bercés, chacun peut rentrer chez soi le nez dans les étoiles, en attendant de nouvelles nuits qu’on espère aussi belles.

Tunng + Cafeneon

Organisation Botanique

Festival Couleur Café - Jour 3: Dimanche 2 juillet 2006

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C'est à guichets fermés et sous un soleil des plus éclatants que se déroule le dernier jour du Festival Couleur Café. 25.000 festivaliers se sont donc donnés rendez-vous ce dimanche afin de profiter d'une affiche exceptionnelle et de l'ambiance unique d'un événement qui l'est tout autant.

Début des festivités à 16H15. Saule et ses pleureurs envahissent un chapiteau Fiesta enthousiaste. Baptiste Lalieu enchaîne tranquillement les tubes de son premier album en réservant une surprise de taille aux festivaliers présents. Alors qu'il entame une reprise plutôt rock'n'roll de « Banana Split », l'interprète originelle débarque sur la scène pour pousser la chansonnette en compagnie du groupe. Lio, acclamée par le public, interprétera également un second titre, « Le baiser ». Terminant son set bien plus tôt que prévu, le groupe reviendra lors d'un petit rappel au cours duquel il interprétera « L'opéra », à la demande générale du public.

Malgré la chaleur étouffante, le chapiteau 'Titan' est pris d'assaut par la foule venue acclamer des Louise Attaque au sommet de leur forme. Les plus courageux, à l'étroit au centre, entonnent en sautillant les « Savoir » et autres « Je t'emmène au vent », servis avec énergie par le combo français, tandis que les Saïan Supa Crew font vibrer le chapiteau 'Univers'.

L'événement de la journée sera sans conteste la présence de Tracy Chapman. Devant un 'Titan' encore plus bondé que lors du set de Louise Attaque, la jeune femme enchaîne pour un public déjà conquis ses plus grands classiques dont « Baby Can I Hold You », « I'm Ready » ou le très attendu « Talkin' Bout A Revolution » ainsi que quelques morceaux de son dernier album en date, « Where You Live ».

Les choix de la journée ont été assez pénibles puisqu'au même moment sous le 'Fiesta' se déroule le concert des Hurlements d'Léo suivi de très près de Vive La Fête. Le terrain du festival se transforme d'ailleurs, à cette occasion, en dancefloor géant. On retiendra essentiellement la prestation d'Els et de ses comparses de Vive La Fête qui, grâce à leur electro-pop addictive, ont réussi à convertir le chapiteau 'Univers' en une véritable discothèque, injectant aux festivaliers dégoulinants de sueur une bonne dose de BPM.

Enfin, le festival refermera ses portes au son des rythmes tribaux de Afrikali et des funky vibes du grand George Clinton et de son P-Funk Allstars qui serviront, comme d'habitude, une (très) longue intro avant de laisser la place sur l'avant-scène au père du tubesque « Give Up The Funk ».

C'est donc une édition exceptionnelle du festival qui se clôture, laissant derrière elle des festivaliers plus que comblés. Vivement l'an prochain, en croisant les doigts pour que le temps radieux soit toujours de la partie!

 

Festival Trans Musicales 2006 : vendredi 8 décembre

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Le nombre important de voitures cherchant à se garer devant le parc des expositions présage une affluence beaucoup plus grande que la veille. En effet, le public est au rendez-vous ce vendredi soir ! La présence d'Albert Hammond Jr, célèbre guitariste des Strokes et de The Klaxons, la dernière sensation britannique, n'y sont peut-être pas pour rien…

A mon arrivée, je me réjouis vite d'entamer la soirée en assistant au set d'Ezra, jeune human beatbox français découvert deux semaines plus tôt à l'Ubu, salle rennaise, lors de la tournée des Trans. Et mon attente n'est pas déçue ! Grâce à ses prouesses vocales et buccales, il enflamme le hall 9 avec une facilité déconcertante. Du hip-hop au rock en passant par le jazz, Ezra module sa voix et nous emporte dans un univers brillamment construit et intelligemment pensé. Son énergie se propage et elle est vite palpable. Le ton est donné et Rennes est vite conquise ; cependant quelques jeunes gens dans la fosse s'impatientent et réclament déjà la tête d'affiche de la soirée : les Anglo-saxons du groupe Klaxons… Sans rancune, car on sait déjà que l'on retrouvera Ezra au sein du groupe hip-hop Nouvel R, le lendemain.

Les techniciens s'affairent donc sur scène et en quelques minutes tout est prêt pour accueillir The Klaxons. La foule semble déjà conquise. La fosse en délire a bien raison d'acclamer ce groupe rock à l'énergie folle, mais on se lasse cependant très vite de leurs mélodies un peu trop téléphonées.

Je décide alors de me diriger vers le hall 4 où The Bishops (nom qui n'est pas sans évoquer la vague pop anglaise qui inonde nos radios) vont se produire dans quelques minutes. Les jumeaux Bishop opèrent une entrée fracassante accompagnés de leur batteur ; cette apparition est leur première date en France et ils semblent apprécier le moment au moins autant que le public. Leurs mélodies pop teintées de rock 60's sont interprétées énergiquement et nerveusement. Les compos sont courtes (toutes les chansons sont expédiées en moins de trois minutes), mais percutantes et efficaces. On ne voit pas le temps passer ; et ils nous quittent déjà dans la bonne humeur générale, après un rappel de 20 minutes spécialement autorisé par Jean-Louis Brossard, directeur de la programmation. C'est dire.

On repart alors vers le hall central où Albert Hammond Jr, fameux guitariste des Strokes, a déjà commencé à jouer. Se lancer seul est un pari risqué ; mais il relève le défi très facilement et le démontre à travers des compositions inspirées et des mélodies pop pétillantes.

Son set vite bouclé, je me décide à aller découvrir l'intriguant songwriter canadien Son Of Dave… et sans regret ! Armé d'un sample, d'un harmonica, d'un tambourin et autres accessoires, il nous interprète une musique hantée et fougueuse. A lui seul, il enflamme le hall très vite bondé ! Son blues teinté de funk a en effet très vite attiré l'attention des flâneurs, et la curiosité a vite laissé place à l'enthousiasme général ! La découverte de la soirée ; et visiblement lui aussi apprécie l'instant.

L'énergie transmise par Son Of Dave nous encourage à parcourir allègrement les halls, et nous nous retrouvons vite face à Cold War Kids. Signé chez V2, ce groupe américain connaît un fort succès dans son pays natal et on comprend vite pourquoi… Il nous délivre un pop/rock d'excellente qualité qui n'est pas sans nous rappeler… U2. Comparaison de taille, certes, mais pour un groupe de grande envergure, tout simplement !

Ces deux superbes dernières découvertes me conseillent d'en rester là pour cette soirée… Je repars alors l'esprit rempli de jolis souvenirs tous en musique, et une grande impatience pour le dernier jour du festival !

Festival Trans Musicales 2006 : samedi 9 décembre

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Pour leur dernière soirée, les Trans Musicales s'annoncent électro-rap ! Il suffit de jeter un rapide coup d'œil à la programmation pour s'en assurer : Easy Star All-Stars, Aufgang, Justice, Keny Arkana, Nouvel R... Quelques moments rock sont tout de même prévus. Notamment la prestation très attendue de Kaiser Chiefs et les brésiliennes de CSS, entre autres. L'affluence est d'ailleurs à son comble…

Nouvel R lance le bal. Pas moins de sept silhouettes se dessinent très vite sur scène ; les vibrations d'une ligne de basse groovy résonnent et pas moins de quatre MC's balancent leur bagout en manifestant une aisance, un phrasé et une énergie étonnants. Quel plaisir, d'ailleurs, de retrouver l'indomptable talent d'Ezra, le human beatbox virtuose déjà vu sur scène la veille ! Tous s'affairent autour du DJ central et nous imposent avec force leur hip-hop efficace. Démarrage de la soirée en beauté !

Alors que DJ Medhi vient tout juste de terminer son set dans le grand hall, c'est au tour des trois Luxembourgeois d'Aufgang de livrer leur art aux Rennais, venus ce soir en force. Deux interprètes communiquent par pianos à queue interposés, tandis qu'Aymeric Westrich imprime le tempo de ses machines. Une formation plutôt surprenante responsable d'une musique qui n'en est pas moins variée et audacieuse ! Les influences oscillent visiblement de la house au jazz, en passant par la world music ; et force est d'admettre que le tout fonctionne plutôt bien, malgré l'atmosphère on ne peut plus froide émanant de la scène.

Après maintes hésitations, le nez pointé sur la programmation, je me décide et me dirige vers le hall 3 où les très attendues brésiliennes de CSS (sans oublier le seul membre mâle de la troupe, préposé à la batterie) vont débuter leur set quelques minutes plus tard… choix judicieux vu la foule déjà agglutinée dans la fosse ! Sans aucun doute, la curiosité est de mise dans la salle et le public ne sera pas déçu par la prestation scénique de ces demoiselles ! Elles crachent sans vergogne leurs chansons courtes et efficaces, aux paroles qui peuvent parfois laisser à désirer. Les Sud-Américaines ne sont en effet pas là pour se prendre la tête comme l'annonce leur « CSS Suxxx » en ouverture, mais bien plus pour s'amuser et entraîner le public dans leur délire… et ça marche ! Il faut dire que la chanteuse sait s'y prendre : boostée par une énergie incroyable et increvable, elle danse, sautille sur scène et fonce dans le public sans retenue… tout en chantant tube après tube. Plus que pour leur musique, on apprécie CSS pour leur spectacle.

C'est ensuite au tour des Anglo-saxons de Kaiser Chiefs de devoir faire ses preuves sur scène ! Très attendus dans le hall 3, ils ne déçoivent pas et sont à l'image du public rennais de ce samedi soir : sauvages et énergiques. Si leur musique n'apporte guère d'originalité dans la très convoitée scène rock anglaise du moment, il convient d'admettre que Kaiser Chiefs est un excellent groupe de scène qui se nourrit du public ; et ce dernier le lui rend d'ailleurs bien.

Rassasiée, je quitte le parc expo et laisse les plus courageux vibrer le reste de la nuit aux sons des platines…

Festival Sziget 2006 : mercredi 9 août

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Festival unique en son genre, le Sziget Festival s'est déroulé, cette année, du 9 au 16 août sur l'île d'Obuda, en plein cœur de Budapest. L'événement s'étale sur une semaine : sept jours au profit d'une diversité culturelle et musicale.

C'est dans une ambiance survoltée que Hongrois, Français, Allemands, Italiens, Belges, mais aussi Australiens, Américains, Québécois, etc., bref un public largement international, se rencontrent autour du rock, métal, tzigane, blues, reggae, électro…

Les premiers concerts débutent mercredi; mais dès la veille, l'île d'Obuda est envahie de festivaliers. Et il est déjà possible, dans les différents bars qui fourmillent sur l'île, de danser sur toutes les musiques.

Néanmoins, il faut attendre 16h30, le mercredi, pour que Glen Matlock & The Philistines ouvrent le bal. Sur la grande scène. Sous le soleil et devant quelques milliers de spectateurs, le groupe entame un rock inspiré des 70's; même s'il laisse transparaître une apparence punk et quelques traces de pop. Conduite par l'ex-bassiste des Sex Pistols, la performance n'a rien d'extraordinaire. Elle devient même quelque peu redondante en fin de parcours. Mais on se laisse volontiers séduire par des morceaux de la trempe de « On something » ou « Suck it and see ».

On entre véritablement dans le vif du sujet lorsque les Irlandais de Therapy? débarquent sur scène. A coup de riffs ravageurs, de petites bombes bien placées et de morceaux excédant rarement les trois minutes, le trio accorde un set sculpté dans un punk musclé. Andy Cairns, le chanteur/guitariste, semble détendu et heureux d'être là. D'ailleurs, il n'hésite pas à plaisanter avec le public entre les chansons. Une excellente thérapie pour les personnes allergiques aux musiques extrêmes. Grosses guitares et lignes de basse lourdes sont de rigueur. Cependant, certains morceaux manifestent un sens mélodique plus pop. A l'instar de « Sprung ».

Ensuite, direction scène world pour assister au concert d'un Serbe dont le nom n'est plus à présenter : Boban Markovic. Considéré comme docteur es instruments à cuivres des Balkans, il pratique un style musical mêlant folklore gitan et jazz. Entouré par 11 musiciens, Boban invite l'assistance à gambiller au rythme d'airs traditionnels ou, encore, à se remuer sur un morceau comme « Bubamara »  (NDR : la B.O. de « Chat noir chat blanc »). Outre sa richesse et sa capacité d'assimilation des autres styles, la musique balkanique a le don de séduire et d'inciter n'importe quel individu à danser !

21h30. Difficile d'opérer un choix lorsque les concerts de Franz Ferdinand et de Robert Plant sont programmés à la même heure, sur deux scènes éloignées ! Finalement, la décision est prise : on délaissera la pop et les mélodies imparables des Ecossais pour aller applaudir l'ex-chanteur du mythique Led Zeppelin. Pas de regret. Sa performance est de haute volée. Flanqué de son Strange Sensation, Bob nous entraîne dans l'univers du blues, du rock n' roll mais aussi des musiques orientales et celtiques. L'assistance demeure scotchée, subjuguée par l'artiste. Nonobstant ses 40 ans de carrière, sa voix et son âme sont restées intactes. L'émotion est au rendez-vous. C'est même une évidence lorsqu'il attaque la ballade « Going to California ». Le timbre de Plant nous communique des frissons. L'apothéose du concert est atteinte lorsque le band attaque l'incontournable « Whole lotta love » et son riff mythique. Le public est ravi. Le morceau est ponctué d'une jam session comme seul le célèbre dirigeable en avait le secret. Le show s'achève au bout d'une bonne heure et demie. Les musiciens semblent satisfaits. Le public est aux anges.

 

D'Hiver Rock 2006 : samedi 25 février / Experimental Tropic Blues Band nous en mis plein les oreilles, Punish Yourself plein la vue...

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La deuxième journée du festival débutait à 16 h20. Une journée bien chargée attendait votre serviteur ; d'autant plus que quatre groupes de métal étaient programmés dans une troisième salle, à partir de 19h20. Dont Vandal X. Une prestation à laquelle je n'ai malheureusement pu assister, puisqu'au même moment se produisait Experimental Tropic Blues Band. Et de cette scène, je n'ai pu assister qu'à quelques minutes du set dévastateur de Morning Red. Une certitude, plus de monde dans les salles qu'au bar lors de cette deuxième journée, même si le jus de houblon semble encore avoir coulé à flots…  

Issu de Lille, Glory Pop est le lauréat de l'Open Stage de Mouscron, édition 2006. Un quatuor qui remet au goût du jour le style théâtral, parodique et humoristique de Bonzo Dog Band. Encore que parfois, leur humour décalé évoque les Monthy Python. Pas étonnant d'ailleurs que la formation adore les déguisements. Entrant sur scène vêtus d'une bure blanche, semblable à celle des adeptes du Ku Klux Klan, les membres du band terminent en string, après avoir transité par les accoutrements les plus farfelus possibles et imaginables (plumes, scaphandre et j'en passe). A un tel point qu'on finit par en oublier la musique qui tire un peu dans tous les azimuts. On y recèle même du rap et du glam (NDR : évidemment). N'empêche le chanteur est capable de passer du clavier au violon avec un certain talent. Et une chose est sûre : on s'amuse tout au long de leur prestation…

Peu réceptif au hip hop, je me suis quand même risqué à assister au set de Prise de Son soutenu par les Choco Pops. Collectif particulièrement jeune, Prise de Son rape comme mille et un autre groupe du style dans l'Hexagone. A leur avantage, des textes engagés et surtout intelligents, en phase avec les problèmes des banlieues en France. La présence des Choco Pops donne cependant une toute autre coloration à l'expression sonore. Le trio guitare/basse/batterie a des planches, et notamment le drummer. Balèze (au propre comme au figuré), il donne une amplitude phénoménale à la musique proposée. D'ailleurs, livré à lui-même au beau milieu du set, le collectif lasse très rapidement. Et il faudra le retour du backing group pour que la prestation retrouve des couleurs. N'empêche pour une première, cette collaboration méritait d'être vécue et demande même une suite…

Skeil est un quintet lillois qui pratique une sorte de funk/acid/jazz directement inspiré par Jamiroquai voire Steely Dan. C'est également le nom du chanteur/claviériste et leader de cette formation. Un chanteur qui possède un falsetto d'une grande limpidité. En outre son backing group n'est pas constitué de manchots ; et en particulier le saxophoniste. Malheureusement, leur solution sonore manque paradoxalement de groove. Mortel pour un combo qui revendique un tel style musical…

Ensemble courtraisien, Rencontrez l'Amour baigne dans le surf jusqu'au cou. Pas de chanteur, mais une musique instrumentale instituée, il y a près d'un quart de siècle par les Shadows, et perpétuée encore aujourd'hui par Dick Dale. Au début, c'est sympa, mais au bout de 20 minutes, on atteint le stade de saturation. Et on retourne au bar.

Sarah Markewich est américaine. New-yorkaise, très exactement. Elle vit cependant aujourd'hui à Courtrai. Depuis 9 ans. Vocaliste chez Greyn elle possède une superbe voix qui rappelle tantôt Nathalie Merchant des 10.000 Maniacs, tantôt Ani DiFranco. Le quintet pratique une sorte de pop/rock semi-acoustique particulièrement soigné. Mais aussi très ennuyeux. Et le groupe a beau se réclamer des Violent Femmes, dont il interprète d'ailleurs une cover, on se demande s'il ne devrait pas privilégier les bars nightclubbiens.

Apparemment, la pub de Morning Red a fait recette. Après avoir distribué moult tracts pendant deux jours, ils sont parvenus à attirer la foule dans la salle réservée aux groupes de métal. Disposant de deux chanteurs, le sextuor pratique une musique féroce, turbulente, fruit d'un cocktail improbable entre Mass Hysteria, Colcut, Soulfly et Incubus. Et le public averti réagit instantanément à cette flambée de fureur. Un set dévastateur auquel je me suis soustrait après dix minutes, histoire de sauver ma peau… et mes tympans…

Raspoutitsa n'est pas le nom d'un ancien agent du KGB, mais le patronyme d'une formation issue de la région tournaisienne responsable d'une style musical particulièrement original qui oscille entre chanson française et prog, en passant par l'électro et la pop. Mais la force du groupe procède des lyrics de Mathieu. Des textes lourds de sens et de pertinence. Il joue également de la guitare. Et chante. Pourtant, son timbre n'a rien d'exceptionnel ; mais ce soir, ses inflexions ont fait la différence. D'ailleurs, à ces débuts, Cantat avait-il une belle voix ? Après trois années d'absence, le groupe a décidé de sortir un maxi (NDR : dont le digipack est absolument superbe !) et de repartir en tournée. Franchement, on est ici en présence d'un talent à l'état brut. Qui mérite d'être poli. Peut-être pas toujours facile d'accès, il faut le reconnaître… Et quoi, Ferré était-il facile d'accès ?

Fondé en été 2000, Two Star Hotel a été signé par le label allemand Sounds Of Subterrania, une écurie qui compte en ses rangs King Kahn, Dirtbombs, Melt Banana, El Guapo Stuntteam et The Monsters. La formation liégeoise a d'ailleurs sorti son premier opus en 2005. Et à l'écoute de cette plaque, cette signature se justifie. En fait, TSH pratique un cocktail de boogie, de funk et de punk qu'ils appellent avec dérision du 'plastic-avant-rock' (NDR : si on veut bien !). Sur scène le groupe se présente vêtus en rouge et noir, un foulard noué autour du cou. Deux guitaristes (qui disposent d'un rack de grattes assez impressionnant, dont une transparente !) alimentent leur solution sonore aride, énergique, convulsive, qui transpire le sexe et le rock'n roll. D'ailleurs, dès les premiers accords, vous avez une envie irrésistible de taper du pied. Et leur nouveau chanteur semble s'être facilement moulé dans l'ensemble. Pantalon de cuir noir, poses lascives, il se déhanche, harangue la foule, et termine même son set au milieu du public.  

PPZ30 n'est pas né de la dernière pluie, puisque le combo existe depuis 1992. Malheureusement, leur funk métal semble avoir pris un sérieux coup de vieux. Pas que l'énergie soit absente ; au contraire ! Mais elle est le fruit d'une accumulation de clichés qui finissent par devenir agaçants. Et leur dernier album, « Duck my sick » en est la plus belle illustration. Heureusement, sur les planches, la formation est toujours aussi intéressante. Et puis rien que la présence de Bruce, le chanteur/showman, est un véritable régal. Bénéficiant du concours d'une section de cuivres le combo n'a donc pas failli à sa réputation. Enthousiasmant même ceux qui ne les avaient jamais vus…

Experimental Tropic Blues Band ! Nous ne sommes plus dans la même division… Les héritiers naturels des Cramps et de Jon Spencer Blues Explosion ont encore frappé… Psycho Tiger et Boogie Snake étaient au sommet de leur forme, même si en final, ils ne savaient plus trop où ils étaient. Et le public leur a rappelé en leur accordant une formidable acclamation. Qui a débouché par un rappel ! Une chose est sûre leur psycho boogie (NDR ou si vous préférez leur rock'n roll blues & roots) est unique en leur genre. Toujours pas de bassiste, mais deux râpes qui se conjuguent à merveille, déchirent l'espace sonore ou l'enflamment pour mieux le rendre dansant et sulfureux, pendant que Devil d'Inferno martèle tribalement ses fûts. Et les voix des deux solistes (une plus claire, l'autre caverneuse) se complètent parfaitement. Bref, même si le public ne faisait pas la danse du scalp, il pogotait ferme. Et difficile de ne pas avoir des fourmis dans les jambes à l'écoute de leur musique. Assurément le moment le plus fort de ce samedi. Le groupe est actuellement en studio pour enregistrer son tout premier long playing…

Encensé par la presse traditionnelle pour son premier album « Skyline society » (NDR : impossible d'en dire quoique ce soit, puisque aucun exemplaire promo n'est parvenu à Musiczine), Major Deluxe s'était déjà produit lors de l'édition 2002 du D'Hiver Rock, pour un set dont le souvenir ne restera pas impérissable. Depuis, la formation de Sébastien Carbonnelle a effectué d'énormes progrès. Leur musique easy listening, orchestrale, perfectionniste est irréprochable, mais franchement soporifique. En fermant les yeux, on avait l'impression d'être dans son salon, bien calé dans un sofa soyeux, prêt à tomber dans les bras de Morphée. Manquait plus que le casque sur les oreilles. Mais je n'étais pas dans mon salon…

Alors là, j'ai été surpris. Pas que la musique soit sensationnelle, mais le look de Punish Yourself est impressionnant. Les corps des musiciens et d'une danseuse aux seins nus, peints aux couleurs fluo donnent vraiment un effet visuel qui ne peut laisser indifférent. Côté musique, Punish Yourself pratique une sorte de métal indus qui ne lésine ni sur l'électronique, ni sur les pulsions primaires. En vrac, leur attitude implique le sado-masochisme, le sang, la dope, la fascination pour la mort et j'en passe. Fallait voir les fans du style accoutrés comme des punks de la fin des 70's ou maquillés à la manière de Marylin Mansun, se bousculer devant la scène. On a même eu droit à l'irruption d'un exhibitionniste sur le podium, que le service d'ordre a éjecté manu militari... Episodiquement, la danseuse actionnait une disqueuse pour en laisser cracher des étincelles semblables à des flammes. Sex, drugs & Cyberpunk ? Euh… Plutôt plein la vue…

Et pour terminer la journée, rien de tel qu'un moment de franche rigolade. Que nous a accordé Colonel Bastard, en l'occurrence Jérémy, le chanteur d'Experimental Tropic Blues Band. Avec pour seul accompagnement un micro et un lecteur CD pourrave, il a réalisé une performance à la fois délirante, décalée et sans complexe (NDR : c'est dans le dossier de presse !), qu'il termine par un strip-tease improvisé (NDR : ce n'est pas dans le dossier de presse). Bref, un bon moment de bonne humeur pour clore cette deuxième journée…

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