Frasnes-lez-Anvaing accueillait, ce samedi 19 novembre, la première édition du festival Limantree.
Steven Papier, jeune co-organisateur (NDR : il est âgé d’une petite vingtaine d’années), avait mis les petits plats dans les grands afin que cette soirée puisse marquer au fer rouge les conduits auditifs de la centaine d’aficionados venus assister à cet événement pour presque pas un balle ! Le tout arrosé par des boissons aux prix défiant toute concurrence ! Plutôt rare et qui mérite d’être souligné !
L’endroit, plutôt miteux de prime abord, mais bien entretenu, semble ne pas trop correspondre à ce genre de manifestation ! Faut dire que ce sont les locaux de la Maison des Jeunes du coin ! Pas facile d’organiser un spectacle lorsque les moyens financiers et matériels sont limités. Mais, c’est sans compter sur la volonté et la perspicacité de l’équipe en place ! Et du cran et de la motivation, elle en a à revendre !
Quatre groupes de la région et une kyrielle de Dj’s vont se produire en alternance sur deux podiums, baptisés pour l’occasion ‘Les Arcades’ et ‘Bodega’. Plutôt sympa !
A 19h15 précises, Los Chirozis ouvre le bal. Un duo qui ne manque pas de piment ! On est cependant encore loin du sold out, à cette heure ! Faut dire qu’il en faut du courage pour sortir par ce temps froid, pluvieux et venteux ! La formation est on ne peut plus épurée : deux bonhommes, deux guitares. Pas de chant ! Au départ, le line up impliquait un percussionniste, une violoniste et deux chanteuses. Depuis, ces trois derniers ont décidé de quitter le navire pour se lancer dans d’autres aventures. La musique s’inspire du jazz manouche et de la world tout particulièrement latine ; se nourrissant de percussions dynamiques et endiablées. Et tant mieux ! Celles et ceux qui pensaient assister à un concert morne et sans relief en ont été pour leurs frais. Ainsi votre serviteur a littéralement été époustouflé par le talent des musicos. Mais aussi par leur prestation, qu’on pourrait qualifier de pétillante. Les comparses sont de véritables virtuoses de la six cordes ! Les doigts circulent à la vitesse éclair ! Lorsque l’un se charge de la rythmique, l’autre se consacre à la partie soliste et vice versa. D’une précision hors norme ! Une jolie prestation consécutive à une complicité bien réelle ! De sacrés musiciens, en tout cas !
Quarante-cinq minutes plus tard, direction la ‘Bodeg’. Pour assister au set de Snow. Sous cet acronyme se cache une toute jeune et frêle demoiselle, à peine pubère. Originaire de Mouscron, Marie (NDR : c’est son prénom) s’adonne à la musique, corps et âme, depuis quelques années. Elle a même participé à des émissions de télé crochet comme ‘La nouvelle Star’ ou ‘The Voice Belgique’. La donzelle est étrangement sapée. Elle est vêtue d’une chemise blanche. Plus que démodée, quand même ! Héritage d’une grand-mère, costume de scène ou simplement faute de goût ? A vous de choisir ! Et pourtant, cette fille a un petit quelque chose qui accroche. Sa voix est pourtant frémissante. Signe d’un excès de timidité, elle baragouine quelques mots et s’excuse presque d’être là ! Accompagnée de ses deux instruments de prédilection, à savoir la sèche et le clavier, elle entame son tour de chant par une flopée de reprises. C’est son truc, mais pas trop celui de votre serviteur ! Et pourtant, son set ne manque pas de charme. Non pas à cause de l’originalité des chansons choisies (son répertoire reprend les plus grands tubes ultra relayés et entendus sur les ondes radios), mais par l’angle choisi pour se réapproprier ces reprises. Son univers est onirique, fragile, doux et mélancolique à la fois ! Une ‘performeuse’ dans l’art de revisiter ses contemporains ! Dans un style qui navigue quelque part entre Dolores O'Riordan, Daughter et Kate Bush ! C’est dire ! Elle termine sa (trop courte) prestation par une chanson issue de sa propre plume. Plutôt réussie et encourageante…
Retour vers la main stage ! FEEL est d’attaque ! La salle est presque comble ! Sans nul doute l’événement de la soirée ! L’histoire du band débute en septembre 2012, suite à la rencontre entre trois jeunes talents : le chanteur/guitariste Kevin Cools, le drummer/percussionniste Martin Moreau (NDR : il assure également cette partie rythmique chez Lemon Straw) et le bassiste François Hantson. Autodidacte, ce jeune trio est originaire du Pays des Collines. Et il attire un public de plus en plus nombreux. En outre, le combo cumule les récompenses, dont une nomination récente aux D6bels Awards, pour l’année 2016. Un sacré tremplin pour le futur de sa carrière ! Sa musique est fondamentalement rock. Mais complexe et puisant ses influences à de multiples sources. Mélodique et énergique elle est entretenue par la guitare électrique, la basse tonitruante et la batterie explosive ! Propice à la sudation, elle favorise tout particulièrement les aisselles malodorantes. En live, le chanteur et le batteur multiplient les pitreries. C’est leur show. Ces deux zigotos sont manifestement hantés par leur univers sonore. Rageuses, les compos se succèdent. Pratiquement aucun temps mort ! Et dans la fosse, c’est le remue-ménage. Le batteur perle de tout son corps. A tel point qu’il finit par se dessaper, s’exhibant torse nu, devant un parterre de femmes médusées par une plastique si parfaite ! Il y a de quoi faire des jaloux ! Bref, un show intense et dynamique… qui nous en a aussi mis plein la vue…
MIRE achève donc le festival. Et la surprise sera belle. Un quatuor réunissant le chanteur Thomas, le batteur Olivier, le bassiste Greg et le guitariste Pascal. Des quadras à la chevelure poivre et sel ; enfin pour ceux qui ont encore des poils sur la cabosse. Jusqu’à présent les chanteurs d’exprimaient dans la langue de Shakespeare. Place à celle de Molière. Plutôt prolifique, le combo est responsable d’une vingtaine de chansons issues de sa propre plume ! Les textes s’inspirent des événements de la vie quotidienne : l’injustice, les questions environnementales, etc. Rien de particulier, donc ! Le set ne manque pas d’allure, même si parfois il manque de vigueur. Thomas déborde de créativité pour tenter sortir le public d’une léthargie naissante ! La fatigue et le houblon auraient-ils exercé leurs effets secondaires ? Audacieux, il vient se mêler à la foule. A plusieurs reprises. Afin de la booster sur un lit d’instrumentation bigrement psychédélique…
La soirée se termine, la foule se dissipe. Il est 23h et un grand final déjanté de dj’s est prévu. Votre serviteur préfère s’éclipser. Trop peu pour lui ! Il est loin le temps où pour faire de la musique, il fallait être musicien …
(Organisation : MJ Vaniche)