L’affiche est un peu moins alléchante que celle du premier jour ; mais elle tient la route. Et puis des artistes intéressants ont été programmés, comme Coline Et Toitoine, Vidéoclub ou 47TER. Et si votre serviteur tient le coup, il ira revoir Woodkid, toujours impressionnant en ‘live’.
Scène Tribord : Coline et Toitoine (12h50-13h40)
C’est la cinquième fois que votre serviteur assiste à une prestation de Coline et Toitoine, et il débarque pile poil avant qu’elle ne commence.
Coline Debry et Antoine Jorissen ont choisi pour patronyme Coline et Toitoine. Fondée en 2018, la paire a participé à différents concours, avant d’enregistrer, sous cette appellation, le single « Write a song ». C’est le véritable départ de leur aventure. Malgré l’absence de concerts, due à la pandémie, les artistes ont bossé sur de nouvelles compos. Agés aujourd’hui de 20 printemps, ils ont un potentiel indéniable qui ne demande qu’à s’exprimer. Ce sera sur les planches du festival de Ronquières.
Ils ont enfilé des salopettes. De couleur rouge pour Coline et bleu clair pour Toitoine. Elle se réserve le chant, le ukulélé, la guitare et les ivoires. Et il se consacre aux synthés et aux machines dont celles responsables de loops et samples. La plaine est déjà bien remplie. Rayonnante et souriante, Coline déclare être contente d’enfin participer à un vrai festival et de voir du public. Omniprésente sur les planches, elle chante d’une voix claire mais paradoxalement portante, tantôt en anglais ou en français. Caractérisée par ses mélodies entêtantes, la musique oscille entre électro/pop et indie folk et suscite tout à tour, chez le mélomane, des sentiments de délassement, de mélancolie et même de défoulement, lors des titres les plus entraînants. Etonnant, mais des ‘round circles’ se déclenchent dans la foule, lorsque Claire sautille sur place à l’avant du podium. Et tout particulièrement sur « OAEOA ».
La setlist balaye largement les plages du premier elpee, « Soma », publié en mai dernier, mais n’en oublie pas, pour autant, les premiers singles. Le set réserve, cependant, quelques moments de sérénité. Et tout particulièrement lorsque les artistes s’asseyent côte à côte, devant le clavier, pour une interprétation à 4 mains. Du hip hop s’invite même sur un morceau (NDR : un rappeur aurait été invité, mais apparemment, il a posé un lapin). Et c’est tout au long d’« Opéra » qu’on se rend compte des capacités vocales de Coline. Finalement, dans ce registre, elle pourrait rejoindre les artistes lyriques du Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles. Coline semble montée sur ressorts tout au long d’« Alicia ». Et en même temps, elle communique une belle énergie à la foule. A l’affiche des Nuits Botaniques, bientôt.
Scène Bâbord : Aurel (13h50-14h30)
Aurélio Mattern a milité chez Lucy Lucy, Paon et Sonnfjord. Multi-instrumentiste, il a décidé de se lancer en solitaire, en empruntant, pour patronyme, Aurel. D’Aurel à Aurélien, en passant par Aurélio et l’empereur romain Marc Aurèle, les racines sont identiques. Aurélio a gravé un premier Ep. Baptisé « Ah Ouais », il est paru en juin dernier.
Il se plante sur une estrade, au milieu du podium, derrière son synthé, ses machines et sa boîte à rythmes. Il n’en bougera que pour tirer sa révérence. Même pour jouer de la guitare, il reste posté derrière ses instruments. A la croisée des chemins parcourus par Odezenne, Flavien Berger, Nicolas Michaux et Voyou, sa musique est mélancolique (NDR : Aurélio est un amoureux de la pop des années 80) et légère, mais un peu trop monocorde pour votre serviteur, qui décroche après trois chansons… Aurélien se produira dans le cadre des Nuits Botanique, en supporting act de Pomme…
Scène Tribord : Videoclub aka Adèle Castillon (14h50-15h40)
En mars dernier Adèle Castillon et Matthieu Reynaud annonçait que Videoclub se séparait, via un clip intitulé « SMS » (NDR : une méthode également utilisée par Daft Punk, mais en plus explosif !). Le parcours du couple nantais aura duré 3 ans. Un seul elpee à son actif, « Euphories », paru en janvier dernier.
Ce couple, alors à la vie comme à la scène, a eu beau ne pas avoir connu la décennie des années 80, il nous a bel et bien replongé dedans, au rythme de morceaux électro pop dansants et aux mélodies à la fois tendres et authentiques. Sous le regard bienveillant de Matthieu, Adèle a décidé de continuer l’aventure seule. Le duo s’est cependant séparé en bons termes…
Pantacourt blanc et soutien noir, Adèle grimpe sur l’estrade suivie d’un drummer et d’un claviériste/guitariste, également vêtus de blanc.
Du haut de ses 20 printemps, Adèle est une digne représentante de la génération Z. Parfaitement à l’aise dans son époque, elle livre ses questionnements et dispense ses conseils avec autant d’ironie que de spontanéité. Elle communique immédiatement son énergie aux premiers rangs. Elle s’agite comme une sauterelle impossible à capturer et sympathise rapidement avec un public assez jeune et en général (NDR : très souvent accompagné ses grands-parents), qui lui rend bien. Enthousiaste, majoritairement féminin et boutonneux, il met une ambiance de feu. Les artistes sont parfaitement à l’aise sur les planches. Les interventions à la gratte sont précises et lumineuses. Bien qu’efficace, l’électro/pop de Videoclub est toujours autant contaminé par les eighties. A tel point que l’ensemble de l’auditoire, tant les teenagers que moins jeunes, reprend les refrains en chœur. Toutes le pistes d’« Euphories » vont y passer… Enfin, « Amour plastique » et « En nuit » constituent les moments forts d’un concert au cours duquel le Videoclub ‘new look’ a convaincu. Les jeunes, les sceptiques et même le troisième âge…
Scène Bâbord : 47Ter (16h50-17h40)
Le set de 47TER permet aux parents et grands-parents de faire un break. Notamment pour se restaurer. La jeunesse, elle, se précipite pour assister au show de ce crew un peu fêlé. Issu de Bailly, dans les Yvelines, il a choisi pour patronyme le nom de la salle des fêtes locale, lieu de réunion régulier du groupe. Un quatrième larron est venu rejoindre Pierre-Paul, Blaise et Lopes. 47TER pratique une forme de hip hop aux textes très second degré. La set list va puiser généreusement au sein de « Légende », le dernier elpee, paru en avril dernier et retenir quelques morceaux du premier.
La fosse est pleine à craquer. Particulièrement interactifs, les artistes lui demandent de se séparer en deux parties et sollicitent la formation de round circles. Les tubes défilent : « Vivre », « J’essaie », Avec toi », « Comme Avant », « Ella » et « Sommeil Noir ». C’est le souk, dans la foule. Mais il est tellement plaisant à observer… Pas de prise de tête, ni de gangsta rap en vue, mais des pistes qui mènent du rire aux larmes, de la nostalgie à l’espoir… Et en plus, ils sont super sympas !
A voir ou à revoir au Palais 12 le 26 décembre prochain.
Woodkid ce sera pour une autre fois…
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(Organisation : Ronquières Festival)
Bon Entendeur + Woodkid + Deluxe + Aaron + La Femme + L’Impératrice + 47 Ter + Vidéo (Adèle Castillon) + Aurel + Coline & Toitoine + Alex Lucas + Lumoon & Robin
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