Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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TORRES perdue dans une salle immense…

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Manu Chao - Bau-huis

LaSemo 2022 : samedi 9 juillet Spécial

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Depuis 2013, le Parc d'Enghien, domaine de 182 hectares situé sur les communes belges d'Enghien et de Silly, accueille le LaSemo.

Caractérisé par ses espaces verts exceptionnels, ses pièces d'eau, ses jardins et des bâtiments qui couvrent près de 400 ans d'histoire, le site est propice à la découverte ainsi qu’au lâcher-prise et convient donc parfaitement bien à ce type de festival.

Après avoir traversé plusieurs crises sanitaires successives, le LaSemo revient sous sa version originale. Suite à la pandémie, les organisateurs avaient dû se contenter de versions épurées baptisées ‘Ceci n'est pas le LaSemo’ en 2020 et ‘Ceci n'est pas encore le LaSemo’, l'année suivante.

Contrairement aux deux années précitées, les masques ont totalement disparu reléguant au passé (?!), les vicissitudes atroces causées par les incertitudes épidémiologiques. Situation paradoxale puisque à l'heure d'écrire ces lignes, les contaminations reprennent de plus belle ...

Quoi qu'il en soit, pour cette nouvelle édition, tout y est : le Château est magnifiquement mis en évidence et on y retrouve les jeux pour les têtes blondes, les spectacles pour les plus grands enfants ou encore un espace ‘Amusoir’ basé sur le modèle intergénérationnel. Et cerise sur le gâteau, le temps est de la partie.

Autant de détails faisant du LaSemo un événement unique en son genre. Mais pas que, puisque ce festival mise aussi sur le développement durable. Vous cherchez du neuf ? Rebroussez votre chemin, vous n'y trouverez rien ! Tout est recyclé ! De vieilles bécanes qui permettent de recharger son portable à la force des guibolles, les chaises de mamy dispersées ici et là, histoire de poser son popotin, des casquettes faites de boîte en carton, sans oublier les toilettes sèches, évidemment. Inutile de préciser que cette liste est loin d'être exhaustive.

La vraie seule grosse déception sera l’absence de Jean-Jean, l’habituel géant givré de service chargé d’introniser avec humour, décadence et légèreté les artistes. Ce n'est pas sa première défection. Déjà en 2018, il avait été remplacé au pied levé par une Schtroumpfette qui ne lui arrivait pas à sa cheville (au sens propre comme au figuré).

Le festival se déroule à nouveau sur trois jours. Votre serviteur n'a malheureusement pu se rendre à temps sur le site le vendredi, là même où se sont produits notamment Fugu Mango et Girls In Hawaii.

Les hostilités débutent donc ce samedi par Barcella sur l’estrade de la Tour.

Homme de scène, il a décroché plusieurs prix émérites : championnats de France de ‘Slam Poésie’, prix ‘Jacques Brel de Vesoul’, récompense auprès de l'académie ‘Charles Cros’ pour son spectacle ‘Charabia’, etc.

Très à l’aise sur les planches, il jouit d’une longue expérience, puisqu’il a notamment assuré le supporting act de Jacques Higelin, Francis Cabrel, Sanseverino, Cali, Tryo, Zebda ou encore Thomas Dutronc.

Mathieu Ladevèze, à l’état civil, est un amoureux de la langue de Voltaire. Il aime le mot, le détourne de son contexte, l’utilise comme matière première, le façonne, l’envie, l’élève, le fait grandir, trie le bon grain de l’ivraie, avant qu’il ne renaisse dans chacun de ses textes, sur une musique dont la poésie moderne colle parfaitement à la chanson française.

Une évidence ! Il propose un ‘live’ où n’ont droit de cité que l’humour et la joie de vivre. Le gaillard rend festif ses propos, les malmène, les triture, les enjolive parfois, mais sans tomber dans la mièvrerie. Les seuls maîtres mots : bonheur et onirisme !

Cataloguer cet artiste de bouffon serait lui faire honte. C’est plus que ça. Bien plus ! Toujours en recherche d’exigence et d’inédit, sa conception musicale est concise et précise, entourant des jeux de mots percutants et réfléchis, tout au long d’un flow soutenu par des textes rageurs et affûtés, qu’il dispense en manifestant une autodérision majeure et éphémère.

Moment fort du spectacle, lorsque dans un élan de courage, il adresse un message au public féminin venu en masse. Lors d’un discours éloquent, il rend hommage aux… ‘salopes’.

Mesdames, ne le prenez pas pour vous ! Il sous-entend derrière cet idiome, les maladies, les catastrophes, etc. Bref, toutes ces saloperies qui nous empoisonnent la vie et qu’il qualifie ainsi…

Le public, pris au jeu, scande de plus en plus fort, cette expression rendue vulgaire aux oreilles des plus jeunes, présents eux aussi. Que les parents ne s'offusquent pas, c'est pour la bonne cause !

Autre scène, autre genre. Les membres de What The Funk se pressent à la Guinguette.

C'est sans doute l'endroit le plus atypique. La scène est constituée de palettes de bois. De vieux vinyles ont été cloués sur le pourtour du site, histoire de feindre un espace cosy. Si l'objectif final n'est peut-être pas atteint à cent pour cent, l'idée est originale en tout cas.

Ce podium bénéficie d’un bel espace ombragé car il se situe au milieu d'un espace arboré. Les spectateurs se sont installés au centre de l'hémicycle et attendent patiemment, une chope à la main.

Énergiques et passionnés, les membres de What the Funk sont au nombre de neuf. Leur truc, ce sont les reprises qui s’étalent des années 60 à aujourd'hui.

S’inspirant du meilleur de la black music, WTFunk mêle rythmes groovy et vibrations brûlantes : un cocktail bien frappé qui balance du lourd !

S’appuyant sur un répertoire judicieux et intergénérationnel, le groupe a offert un spectacle complet en visitant les gros standards du genre, le tout dans une bonne humeur contagieuse. Fallait voir le public se déhancher au gré de la basse syncopée et des guitares triturées par les pédales wah wah.

Bien que les formations de reprises soient dans l'air du temps, on peut quand même regretter l'absence de compos originales pour un festival de cette trempe.

Quoi qu'il en soit, le combo n'avait qu'un seul objectif : réveiller la pulsion rythmique qui sommeillait au plus profond de chacun de nous. Pari plutôt réussi et définitivement funky.

Retour à la scène de la Tour pour faire connaissance avec un jeune gaillard qui répond au nom de Tim Dup. Il est venu présenter les couleurs d'un nouvel album « La course folle ».

A vrai dire, cet artiste constitue la première belle surprise de la journée.

Agé de seulement 26 ans, ce garçon a tout d'un grand.

Il embrasse un univers où se marient volupté et mélancolie, le tout aiguisé par des textes empruntés à la langue de Molière.

En se servant de mots puissants, modernes et intimes à la fois, Tim brasse des thématiques vives et ensoleillées sur un lit de sonorités variées et audacieuses.

Des chansons qui invitent à l'évasion, tantôt avec légèreté, tantôt avec cette pointe d'autodérision. Il y parle de ses soirées d'apéros, de copains ou encore de l'Italie. Bref, une fraîcheur qui sent bon la jeunesse insouciante.

Devenu aujourd'hui une figure marquante de la scène française, le gaillard est aussi bien à l'aise devant le piano que le micro ; et il impressionne par la maturité de ses compos.

Si vous appréciez l'univers d'un Dominique A, vous devriez assez naturellement succomber au charme de Tim Dup.

L'heure est à la prestation de Patrice maintenant. L'artiste avait marqué les esprits en 1999 en publiant un elpee intitulé « Lions ». Pas étonnant donc que les groupies se soient pressées en masse devant le podium du Château.

L'homme dispose d'une large palette musicale. On passe de la soul au reggae et du blues au folk mélancolique en un tour de main.

Objectivement intéressant, l'homme ne parvient cependant pas à attirer l’attention de votre serviteur qui préfère remplir une fonction physiologique en se rendant au stand food.

Ce sera le dernier concert ‘organique’ de la journée, le reste étant consacré à la musique électronique. Un genre aux antipodes de ce que votre serviteur se met dans les portugaises. Curieux de nature, il prend la peine de jeter œil et une oreille au set de Thylacine.

Si dernière ce nom barbare se cache le loup de Tasmanie, ici, il en est tout autre puisqu'il s'agit de William Rezé, un musicien et compositeur français de musique électronique.

Issu du conservatoire, il prête ses talents de saxophoniste dans divers groupes et devient véritablement actif dans le milieu électronique, en 2012.

Si l'artiste se dit proche artistiquement de Fakear, Superpoze, Massive Attack, Four Tet ou Moderat, il s'inspire surtout de ses voyages pour composer sa musique qu'il façonne comme de la pâte à modeler.

La nuit vient de tomber. Des néons d'un bleu profond viennent s'immiscer subrepticement, faisant de ce moment de grâce, une parenthèse inattendue.

Planté au milieu de tout ce bidouillage électronique, Rezé est soutenu, sur certains morceaux, par un préposé aux ivoires. Et ses interventions sont subtiles. D’un noir étincelant, le piano à queue est planté au milieu de l'estrade.

Le jeune Français et son comparse sont d'une précision impressionnante. Tout est millimétré et calibré. Pourtant, par moments, lorsque l'on y est attentif, il semble que cette rigueur s’estompe pour laisser place à l'improvisation ; ce qui leur permet à la fois de revisiter, mais aussi de se forger un style unique.

Cette approche artistique permet au moins à Thylacine de renouer avec son passé de musicien du conservatoire.

Un vrai régal pour les yeux et les tympans.

Il est temps maintenant de regagner ses pénates, la dernière journée du LaSemo s'annonçant, elle aussi, très riche en découvertes et en surprises.

(Organisation : LaSemo)

(Voir aussi notre section photos ici)

Informations supplémentaires

  • Date: 2022-07-09
  • Festival Name: LaSemo
  • Festival Place: Parc d’Enghien
  • Festival City: Enghien
  • Rating: 7
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