Bury Tomorrow réunit des musicos originaires de Portsmouth et Southampton, dans le Hampshire. Pratiquant du metalcore mélodique, le quintet implique Dani Winter-Bates au chant et au screaming, son frère Davyd Winter-Bates à la basse, Dawson Kristan à la guitare ainsi qu’Adam Jackson à la batterie. Et le line up s’est enrichi du claviériste/percussionniste Tom Prendergast. Il se produisait donc ce dimanche 1er décembre à l’Ancienne Belgique de Bruxelles.
C’est la dernière date de la tournée européenne, pour laquelle le band a engagé, comme supporting act, Make Them Suffer, Thornhill et As Everything Unfolds. Belle soirée en perspective !
Pourtant, le concert devait se dérouler dans la grande-salle, mais comme moins de places que prévu ont été vendues, c’est l’option Ball Room qui a été choisie. D’ailleurs, les deux étages sont fermés.
Groupe insulaire de post hardcore et de metal alternatif, As Everything Unfolds ouvre les hostilités. Réputé pour ses instrumentaux dynamiques, son attaque sonore agressive mais mélodique et ses paroles chargées d'émotion, le combo est idéal pour faire circuler l'énergie dès le début de la soirée. Le chanteur principal, Charlie Rolfe, a la capacité de passer, sans problème, du chant clair aux cris gutturaux et impurs. Son registre vocal est à la hauteur de la performance serrée et soignée du band. La configuration de la scène est simple mais efficace. A cause de cet éclairage violet qui baigne la salle, créant un climat atmosphérique (page ‘Artistes’ ici).
‘Très bien, mettons-nous en mouvement !’, s’exclame Rolfe alors que la batterie entre en action, suivie d'un solo de guitare saccadé. La foule s’enthousiasme lorsque le bassiste George Hunt et le claviériste Jon Cassidy s’autorisent un petit tour dans la fosse. Le light show vire au rouge pendant les morceaux plus lourds, amplifiant l'intensité d’une performance, qui n’a duré que 30 minutes (page ‘Artistes’ là).
Place ensuite à Thornhill, un quatuor de metalcore progressif issu de Melbourne, connu pour son approche atmosphérique et émotive du genre. Le public piaffe d’impatience, en attendant que la formation australienne grimpe sur les planches. Il frappe dans les mains en cadence et lance même un ‘Woo’ collectif.
Enfin, le set s’ouvre par « Raw », un morceau particulièrement énergique qui va donner le ton à la soirée. Le lead vocalist, Jacob Charlton, a une présence imposante. Sa voix oscille entre force explosive et profondeur émotionnelle. Au fil du set, le mélange de metalcore percutant et d'éléments atmosphériques permet au band de créer des compositions complexes et en couches (page ‘Artistes’ ici et photos Romain Ballez là) …
Make Them Suffer (page artistes ici et photos Romain Ballez là) est également originaire du pays des kangourous. En ‘live’, il libère une certaine lourdeur ainsi qu’une énergie éruptive et contagieuse.
Notoire pour son amalgame de breakdowns deathcore brutaux, de chants clairs mélodiques et d'éléments atmosphériques symphoniques, le quintet aussi entame sa prestation par le célèbre morceau « Ghost Of Me ». Le chant clair et mélodique d'Alex Reade est remarquable, contrastant parfaitement avec les tons plus écrasants et gutturaux qui dominent dans son expression sonore. Cette énergie déborde dans la fosse. Les ‘crowdurfers’ la traversent. L'interaction entre le combo et le public est un élément clé de la performance. Le chanteur Sean Harmanis le taquine en criant : ‘Vous nous gardez en vie !’ Et il répond par des ‘crowdsurfings’ encore plus nombreux. Le personnel de la sécurité est très sollicité, alors que la tête d’affiche doit encore se produire. Et il est de notoriété publique que les concerts de Burry Tomorow sont athlétiques pour réceptionner les surfeurs devant le podium. Il y avait plus de 1 000 crowdsurfers, lors de son dernier spectacle, dans une salle qui peut accueillir 3 000 personnes.
Burry Tomorow clôt donc la soirée. La foule scande son nom bien avant qu’il n’apparaisse. Et lorsqu’il débarque, elle est prise d’une frénésie paroxystique. Dès la première note, on est conscient que ce set sera intense. La présence scénique des musicens est incomparable. Ils se déplacent constamment, interagissant avec le public afin de lui communiquer le sentiment de faire partie du spectacle. Le chanteur Daniel Winter-Bates, porte un gilet pare-balles. Il mène la charge.
Le public est déjà en ébullition lorsque Winter-Bates crie : ‘Je veux voir toute la salle tourner !’. Une invitation à créer un immense ‘circle pit’ auquel la foule s’empresse de répondre. Dingue !
Le setlist est partagée entre les morceaux préférés du public tel que « Earthbound », au cours duquel le band se déchaîne passionnément, nouvelles compos, et titres plus sombres mais davantage atmosphériques comme « DEATH (Ever Colder) », où la production scénique se distingue par son visuel obsédant pour correspondre aux thèmes introspectifs développés. La foule reprend les chansons en chœur. L’énergie monte en crescendo, au fil du show. « What If I Burn » libère une charge émotionnelle phénoménale, même si la foule continue de se défouler.
Tom Prendergast a droit à son moment de gloire sur le fameux « Majesty » pour lequel il entame le chant seul avant d’être rejoint par le reste du band Et Bury Tomorrow achève son concert par « Choke », l'un des morceaux les plus emblématiques du band. Une performance magistrale !
Depuis les premières notes de As Everything Unfolds jusqu’au rugissement final de Bury Tomorrow, cette soirée s’est révélée d'une férocité et d'une énergie sans précédent. Chaque groupe a apporté quelque chose d'unique sur scène, mais tous ont partagé une passion et une connexion avec leur public qui ont fait de ce concert un moment inoubliable. Qu'il s'agisse des mélodies dynamiques de As Everything Unfolds, du son progressif et atmosphérique de Thornhill, de l'énergie chaotique de Make Them Suffer ou de la présence électrisante de Bury Tomorrow, ce spectacle était un véritable témoignage de la puissance de la musique live et du dynamisme de la communauté métal, même si en fin de parcours, les infrabasses dépassaient un peu trop les limites du (dé)raisonnable… (photos Romain Balllez là)
Setlist : « Abandon Us », « More Than Mortal », « Earthbound », « DEATH (Ever Colder) », « Begin Again », « Villain Arc », « What If I Burn », « Recovery ? », « Boltcutter », « LIFE (Paradise Denied) », « Black Flame », « Cannibal », « Majesty », « Last Light », « Choke ».
(Organisation : Ancienne Belgique)