Quatuor bruxellois, Fùgù Mango est né lors du festival Rock en Seine, en 2011. Il est drivé par les frangins Lontie, Jean-Yves (guitare) et Vincent (chant et percus), tous deux issus de feu Bikinians. Ils ont rapidement été rejoints par Anne Fidalgo (basse, claviers, chant), alors Djette au sein de la capitale européenne.
Agrégeant rythmes afro et indie pop, tout en privilégiant le groove, le combo était déjà parvenu à mettre sa culture métissée au service de « Mango Chicks », un premier Ep fort prometteur paru en 2016. Ce qui lui avait permis d’écumer pas mal de scènes et festivals (Eurosonic, Printemps de Bourges, Europavox, Paléo, etc.) et même de partir en tournée dans les Balkans…
« Alien Love » constitue donc son tout premier elpee. Un disque qui reflète une maturité progressivement acquise tout en se révélant dansant et contagieux.
Les sessions se sont déroulées au sein d’un studio, en pleine campagne. Reflétant une envie de liberté et d’évasion, à l’instar des singles qui squattent les ondes radiophoniques « Blue Sunrise » et « Summer Days ».
Les puristes qui ont qualifié cet ensemble d’accident musical ont dû revoir leur copie. Et pour cause, Frank Baya, alors préposé aux percus organiques, a été remplacé par un spécialiste des percus… électroniques. Pas n’importe qui, puisqu’il assumait alors ce rôle, au sein du backing group d’Arno. Il se charge même de programmer certaines mélodies sur des machines…
Et le résultat va au-delà des espérances. Si l’enveloppe sonore synthétique nous replonge tour à tour dans les eighties ou même le disco, la conjugaison des voix opérées entre Vince et Anne rappelle, de manière incantatoire, le binôme de The XX, groupe de rock britannique en vogue.
Les arrangements sont précis et judicieusement dispensés. En outre, ses multiples reflets ensoleillés et chaleureux entretiennent un certain sentiment d’allégresse.
Pour concocter cet opus, F.M. a également bénéficié du soutien d’une fameuse équipe. En l’occurrence Luuk Cox (Stromae, Girls in Hawaii, Roscoe) à la production, Alex Gopher au mastering et Ash Workman au mixing (Christine and the Queens). En bref, le band s’est donné clairement le moyen de ses ambitions.
Curieusement, la simple écoute du disque suscite l’envie d’aller applaudir ces joyeux drilles en concert, davantage que s’attarder sur une écoute attentive et répétée…
Ce qui n’empêche pas l’album de surprendre…