Fuji-Joe présage la canicule…

Après avoir accordé des concerts pendant un an à Paris et accompli un passage en Angleterre en début d'année, Fuji-Joe sort son premier Ep, « Soleil brûlant ». À travers 3 titres, Fuji-Joe revendique être à l'origine du meilleur Ep de ‘post-punk noisy french…

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Des grenades pour Tess Parks…

Née au Canada, mais établie à Londres Tess Parks sortira son cinquième elpee et le second en solo, « Pomegranate », ce 25 octobre. En fait elle en a gravé un en compagnie de Black Market Karma, et deux d’Anton Newcombe de Brian Jonestown Massacre. Ils sont…

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Stéphane Reignier

Stéphane Reignier

lundi, 04 septembre 2017 21:34

La nuit peut-être aussi en argent !

Après l'annonce d'un nouvel album et la sortie du single "Paradise", THE RASMUS est de retour avec le single "Silver Night".

THE RASMUS est devenu mondialement connu après la sortie du single "In The Shadows", en 2003. Devenu planétaire, ce hit va procurer au band finlandais un statut de groupe légendaire. Le single deviendra notamment le générique de l'émission de Laurent Ruquier "On n'est pas couché".

En 2012, après avoir publié 8 albums et accompli de nombreuses tournées mondiales, Lauri Ylönen, Pauli Rantasalmi, Eero Heinonen et Aki Hakala ont décidé de prendre une pause afin de se consacrer à leurs familles, jusqu'alors négligées. Depuis, le chanteur Lauri Ylönen s'est installé à Los Angeles. Ce qui a manifestement provoqué un changement dans sa manière d'aborder les nouvelles compositions.

THE RASMUS est donc de retour. Et son nouvel opus, 'Dark Matters, paraîtra ce 9 Octobre 2017.

Tout au long de l'année 2017, la Belgique va rendre hommage au célèbre peintre René Magritte, disparu, il y a 50 ans. Les membres d'Intergalactic Lovers ont décidé de saluer sa mémoire de manière originale, en truffant leur dernier clip, «Between The Lines», de références à son oeuvre.

Le résultat est détonant et surréaliste, à l'image du maître! Pourriez-vous retrouver toutes ces références ?

Regardez le clip d'abord en cliquant ici !

 

lundi, 04 septembre 2017 00:44

Les "Brigitte" sortent un troisième album !

Le duo Brigitte est occupé d'enregistrer son troisième elpee. Il a quand même pris l'initiative de publier un premier extrait, intitulé « Palladium » (disponible ici). La compo dévoile un tout nouvel univers aussi bien musical que visuel; une mise à nu qui devrait ravir les fans.

"Palladium" a été enregistré à Los Angeles et réalisé par Aurélie Saada et Sylvie Hoarau, ainsi que leur acolyte Marlon B. La même équipe qui avait bossé sur le précédent opus, 'A bouche que veux-tu'. La sortie est prévue le 17 novembre 2017 

Le clip, tourné à Los Angeles et réalisé par Aurélie Saada, met en scène un univers exclusivement féminin.

samedi, 26 août 2017 03:00

Août en Eclat 2017 : samedi 26 août

Treize années déjà que le Centre culturel de Soignies organise son annuel ‘Août en éclat’. Gratuit et pluridisciplinaire, il se déroule dans le centre historique de la ville.
Cet évènement fédère à lui seul une vingtaine de spectacles. Outre ceux consacrés à la musique, il accueille un village des enfants, un marché du monde et des saveurs ainsi que des animations de rue.
La température est extraordinairement chaude ce samedi. Il est environ 14 heures lorsque votre serviteur foule cette jolie place.
Les badauds déambulent, s’arrêtent songeurs devant les nombreuses échoppes avant de plonger subrepticement sur les rares sièges disponibles aux terrasses des cafés.
Nombreux sont les enfants aussi qui profitent de leurs derniers jours de congés d’été, comme pour prolonger indéfiniment cette sensation de liberté qui les envahit…

Deux scènes sont plantées. Sur la plus grande, se produit From Kissing. Le patronyme est inspiré d’une phrase qui figure dans une chanson de The Cure. Bizarre, l’expression sonore dispensée est très éloignée de celle du légendaire groupe insulaire.

Pourtant, le gars préposé à la gratte n’est pas né de la dernière pluie. Il s’agit de Massimo Panza. Il a notamment milité au sein d’un autre projet baptisé Stevenson, mais dont les ambitions étaient sans doute excessives…

Il est épaulé par Chris Willems (chant), Bastien Preaud (basse, synthé, prog, chœurs) et Timothée Hugé (batterie). Les musicos sont originaires de Mons, Nivelles et Bruxelles. Et c’est en 2013 qu’ils ont eu envie de se lancer dans cette nouvelle aventure…

L’ascension sera rapide. Publié l’année suivante, un premier Ep cinq titres est alors disponible sur différentes plates-formes de streaming, comme iTtunes, Deezer ou Spotify…

Suivi par « Get Up », produit par Anthony Sinatra (Hollywood Porn Star, Piano club) et Vince Lemineur (Suffocating Minds).

La musique du band est rageuse, insolente et dépoussière les clichés du genre. Elle est taillée pour le live ! L’énergie rock transcende véritablement le parterre et laisse préfigurer de beaux pogos entre ami(e)s.

Le singer assure à lui seul le show. Le petit bonhomme (1 mètre cinquante à tout casser), ne ménage pas ses efforts. Biberonné au ‘speed’, il rebondit comme un marsupial, et ne cesse de se mêler au public ; sa seule limite se mesurant à la longueur des câbles du micro. Ce qui débouche sur une ambiance franchement exaltante…

Sur l’estrade traînent trois masques de papier mâché. Il paraît qu’ils ont suivi la tournée du combo pour plus ou moins 70 dates. Chris choisit les spectateurs qui devront s’y coller. A voir la tête des cobayes, ces déguisements ne doivent pas sentir la rose…

Le temps de reprendre ses esprits et J.L.B Riddim embraie. Et dès les premiers accords, le set s’emballe. Trop petit, le podium a dû mal à canaliser la vitalité du quintet. Dont la musique est néanmoins très éclectique ! Si le reggae constitue le fil rouge, le genre ne néglige pas pour autant le ska, les rythmes traditionnels africains ou encore les chants folkloriques…

Mené tambour battant depuis 2008 par Thomas Jakubczyk, le line up du combo a souvent changé, avant de se stabiliser. Le leader s’inspire de séjours accomplis en Belgique et en Afrique de l'Ouest pour écrire ses compos…

C’est sur les planches que talent du jeune homme est davantage perceptible. Les concerts reflètent davantage un environnement et le disque sert de prétexte.

Frénétique, l’énergie libérée est difficilement descriptible. Thomas court, danse, se trémousse tout en posant des textes rageurs qui véhiculent néanmoins des messages de positivisme, de paix et d’amour.

C’est par la reprise déconcertante de « Li ptite gayole » (NDR : hymne wallon par excellence, popularisé par Julos Beaucarne) que Mister Thomas sonne le glas de ce qui restera un grand moment de folie dans l’esprit d’un public amusé et réceptif par autant d’imagination...

Au loin, vrombrit le sound check de Noa Moon. Les fans inconditionnels s’agglutinent en masse contre les ‘crash barrières’.

Elle est flanquée de deux charmantes musiciennes ; à sa droite, une claviériste et à sa gauche, la préposée aux quatre cordes (elle à l’air de s’ennuyer ferme). Elle sont toutes les trois vêtues d’une tenue identique : un haut blanc et un fuseau noir. Le drummer, lui, porte une chemise rayée assez classe.

Le show ne révèlera pas de grandes surprises. Les titres choisis sont essentiellement puisés au sein de son dernier opus, « Azurite », un patchwork de plages douces et sucrées.

Sa prestation lors du festival de Ronquières, bien que d’honnête facture, avait été perturbée par le trac. Elle semble plus à l’aise devant un parterre plus condensé.

Les premières gammes s’échappent. Manon De Carvalho, à l’état-civil, ne manque pas de peps et nous réserve des morceaux aux envolées délicates et sautillantes.

Si ses interventions sont mises à la sauce ‘prout-prout’ (tout le monde, il est beau et gentil), riches et particulièrement et dansantes, les compositions véhiculent de jolis accents électro/folk, presque intimistes, et soulignent une certaine modernité dans le son.

Rive, binôme sexué se prépare.

Formé en 2015, ce duo s’est rapidement illustré en décrochant des prix au dernier Franc’Off de Spa et au Bota, dans le cadre du concours ‘Du F. dans le texte’…

Si l’un et l’autre ont évolué à travers les projets plutôt rock ‘Juke Boxes et Arther’, ils sont aujourd’hui responsables d’une forme d’électro/pop aux réminiscences anglo-saxonnes.

Au centre, la belle Juliette Bossé apporte les nappes de synthé sulfureuses et pince les six cordes tout en assurant les vocaux. Blonde, filiforme, la trentenaire est vêtue classiquement de noir, pour la circonstance.

A sa droite, Kevin Mahé se charge des fûts. Véritable bête de scène, c’est plus qu’un drummer, mais un savant fou à quatre bras.

Coiffé d’une casquette sobre aux couleurs noires et blanches, il frappe ses peaux tantôt à l’aide de baguettes, tantôt de mailloches, lorsque ce n’est pas les deux à la fois, pour y trouver la caisse de résonance parfaite. Des loops intelligemment construits viennent aussi enrichir l’espace sonore.

Son regard bleu et perçant se pose délicatement sur la jeune femme afin de mesurer toute la légèreté des doigts qui ondulent allègrement sur les ivoires.

Le contraste est étonnant. Miss Bossé incarne le côté ouaté et délicat du tandem, en traçant une ligne mélodique sulfureuse épicée d’une pointe de mélancolie. Mister Mahé, entretient l’aspect tribal.

Les textes sont ciselés dans la langue de Voltaire. Le grain de voix éthéré et fragile de la donzelle passe mal sur les frontaux. Les basses dominent et il faut vraiment se concentrer pour saisir l’essence du contenu véhiculé.

C’est vraiment dommage parce qu’il ne s’agit pas que de simples mots posés ci et là maladroitement au gré d’un imaginaire narratif. Plutôt un conte aux accents surréalistes doté d’un pouvoir surnaturel qui emmène son auditoire vers une forme d’onirisme auquel il est difficile de résister.

Le résultat procure une musicalité dont la vague émotionnelle sans précédent est susceptible de suspendre le temps.

Le public reste assez frileux et semble ne pas se presser au portillon. Pourtant, ce duo cherche à écrire une nouvelle page dans l’histoire de la pop. Un livre dont la quatrième page de couverture résume à elle seule le condensé de ce qui peut se faire de mieux dans l’univers musical, aujourd’hui.

Auteur d’un premier Ep (« Vermillon »), financé par la plateforme de crowdfunding ‘Kiss Kiss Bang Bang’ (et dont l’artwork représente la symbolique du corps modelé ‘Renaissance’), la paire montre toute l’étendue de son talent à travers des morceaux comme « Rouge » et « Vogue » (le clip les a propulsés auprès du grand public en recensant plus de 115 000 vues sur Vimeo).

Les compos s’écoulent paisiblement entre trame nostalgique ou orgasmique. Si le jeu de la mise en scène est simple, il se suffit à lui-même. Le charme et l’émotion opèrent quoi qu’il en soit.

Les compères quittent les fans à l’issue de l’exécution d’un exercice de style au piano à quatre mains. La magie de la « Nuit » opère. Une dernière touche qui sonne comme un happy end joyeux…

Gageons que l’album qui devrait sortir prochainement sera à la hauteur de leurs ambitions.

Les musicos de FùGù Mango (prononcez Fou-Gou-Mang-Ô) activent les derniers réglages, sur l’estrade.  

Formé en 2013, à Bruxelles, le combo implique les frangins Lontie, Jean-Yves (guitare) et Vincent (chant et percus), tous les deux issus de feu Bikinians. Ils partagent une même passion pour le groove, les rythmes africains et l’indie pop…

Le line up inclut également Anne. Elle se réserve les backing vocals, les claviers et la basse. Et elle se plante au centre du podium. Mais également un nouveau venu. Qui s’installe à l’extrême droite. Enfin, pas un novice, puisqu’il se chargeait autrefois des bases rythmiques, auprès d’Arno. Il a désormais la lourde responsabilité de remplacer Franck Baya qui a préféré quitter le navire pour se lancer dans d’autres aventures (il a aussi prêté, dans le passé, son concours à Coffee Or Not, Sarah Carlier, Clare Louise et bien d'autres).

Ce départ précipité a contrait le combo à se servir de percussions électroniques et programmer certaines mélodies sur des machines.

En ‘live’, ils parviennent à nous faire voyager aux quatre coins de la planète, distillant ici et là des beats afro et latino sous une couche de synthés verdoyante et luxuriante. Et le tout est sublimé par les harmonies vocales d’Anne et de Vince, réminiscentes du binôme The XX, un groupe de rock londonien…

En milieu de parcours, le combo ose attaquer la cover du « Golden Brown » des Stranglers. Le plus grand succès du mythique band insulaire.

Plutôt que de se contenter d’un simple copier/coller, il parvient se rapproprier un ‘classique’, qui date quand même de plus de 30 ans…

Allez Allez est programmé à 22h30. La fatigue et cette vague de chaleur tropicale ont miné les organismes. Celui de votre serviteur, également. Qui préfère donc faire l’impasse et regagner ses pénates…

(Organisation : Août en Eclat)

 

 

Après avoir consacré du temps à leurs autres projets (Dan San, Gaetan Streel, les pièces de théâtre Blockbuster ou L'Homme Qui Valait 35 Milliards..., Cargo, La Horde, etc.), les 7 membres de YEW sont de retour et s'apprêtent  à enregistrer leur nouvel album au studio Koko, à Sprimont, en région liégeoise.

Jusque là rien de très exceptionnel.

Démarche inédite pour une session, en Belgique, YEW va l'enregistrer en une prise, le 13 août prochain. Soit les musicos et le public. Au casque et dans la même pièce.

Un groupe de jazz new yorkais, Snarky Puppy, avait tenté l'expérience, il y a quelques années pour leur album "We Like It Here"; et le résultat était assez époustouflant.

L'occasion d'essayer de revenir à un son moins clinique, plus marqué dans l'instant, et de redonner un sens à la musique enregistrée qui a aujourd'hui tendance à s'égarer; surtout depuis que la technologie permet de reproduire à peu près ce qu'on veut à partir de n'importe quoi. L'idée est ici de faire intervenir le moins de techniques possible en post production, mais que tout sonne dès le départ, simultanément, au moment de la prise.

Un public qui risque de participer activement aux sessions, puisqu'il n'est pas exclu que la formation l'invite à assurer les choeurs sur certains morceaux.

En marge, le réalisateur Simon Médard (Dan San, Cocoon, etc.) immortalisera les prises pour en faire un documentaire ainsi qu'un live filmé...

 

jeudi, 24 août 2017 18:26

Les bons petis repas d'Eric ...

Nous voici déjà au 7ème EP du Calendar Project du projet mené par Eric In The Kitchen, avec "July ".

Le concept est osé puisqu’il s’agit de sortir un EP digital pour chaque mois de 2017 . Et de faire une compilation du meilleur en début d'année prochaine afin d'en faire un album en sortie physique.

L’EP peut être téléchargé gratuitement en cliquant ici .

vendredi, 18 août 2017 00:46

Les solidarités reviennent en force !

La fête des Solidarités reste un évènement majeur et iconoclaste dont l’initiative et le succès croissant est à attribuer à Solidaris.

 

Une date qui compte pour les organisateurs puisque ce rendez-vous annuel souffle sa cinquième bougie !

 

Ce rassemblement à taille humaine poursuit sa ligne de conduite tout en tirant le meilleur et  s’améliorer davantage !

 

Avec une programmation au spectre fin, familial et populaire à la fois, les aficionados auront à cœur de s’enivrer de l’univers sulfureux d’artistes belges et internationaux engagés comme Puggy, Konoba, Tryo, Patrick Bruel ou encore Julian Peretta. Une palette de choix qui a de quoi contenter les plus exigeants d’entre-nous !

 

De la bonne musique donc, mais pas que ! Le succès de ce festival hors du commun repose aussi sur une ouverture décomplexée vers le monde et une diversité culturelle sans pareil !

 

Pas moins de quarante associations vous accueilleront dans un espace consacré, point de rencontre entre animations diverses, spectacles de rue et débats, histoire de sensibiliser le public sur les enjeux de la société moderne.

 

Véritable vitrine consacrée aux cultures urbaines et hip hop, le « Urban Village » continue de dédier son espace et s’ouvrir encore un peu plus.

 

Une « Cité des enfants » satisfera les plus jeunes avec une bonne trentaine de festivités entièrement gratuites ! Parmi les nouveautés, on pointera le Parc Attractif Reine Fabiola avec ses activités récréatives et ludiques !

 

Pour les parents qui souhaitent se divertir … et se libérer quelque temps de leur progéniture, sachez qu’un service baby-sitting et “ pause bébé” seront présents. Comme dit l’adage, on ne change pas une équipe qui gagne !

 

Des PASS deux jours sont encore disponibles ainsi que des tickets pour la journée du samedi.

 

Rendez-vous les 26 et 27 août à la Citadelle de Namur !

 

Plus d’infos sur http://www.lessolidarites.be .

 

vendredi, 18 août 2017 00:23

"Elle" désormais sans lui ...

Simon Carpentier est décédé des suites d’une longue maladie ce dimanche 13 août 2017.

Agé de 27 ans, la moitié du duo français HER luttait contre un cancer pour lequel il était traité depuis plusieurs années.

Son comparse et ami de toujours Victor Solf devrait continuer l’aventure seul.

La chanson « Five Minutes  » les avait propulsés au sommet des charts.

RIP



 

 

 

 

dimanche, 06 août 2017 03:00

Ronquières 2017 : dimanche 6 août

Ronquières Festival, second round. L’accès au site est rendu nettement plus difficile que la veille. Les bouchons sont légion et il faut compter parfois plusieurs minutes avant d’avancer de quelques mètres…

Normal ! L’affiche proposée est plus riche que celle du samedi. Mais comment les organisateurs se débrouillent-ils pour proposer de tels artistes à un prix défiant toute concurrence ?

Le soleil inonde la plaine de ses généreux rayons. Les stigmates de la veille sont encore bien présents. Certains endroits sont recouverts de boue et de grandes flaques d’eau jalonnent le parcours. Peu importe, soyons audacieux !

Il est 15 heures précises lorsque votre serviteur franchit le portail Tribord. La fouille corporelle s’est réduite un peu plus encore. Pas de quoi rassurer le festivalier lambda, vu le climat anxiogène entretenu par les attentats !

Au loin, on entend le ‘soundcheck’ de Mustii. Forçons donc le pas ! Le jeune artiste belge a déjà presté l’année dernière, ici même. C’est un habitué des lieux ! De l’aveu même des critiques, il avait littéralement enflammé la foule qui lui avait bien rendu par une salve d’applaudissements jamais entendue auparavant !

Vêtu d’un survêtement en toile de lin de couleur noire, qui contraste avec la blondeur de ses tifs, Thomas Mustin (NDR : à l’état-civil) s’est essentiellement illustré en publiant « The Golden Age » et « Feed Me », deux titres matraqués sur les ondes radiophoniques.

L’univers musical de cet acteur, auteur, compositeur et interprète, baigne au cœur d’une pop électro enivrante, organique et froide à la fois.

A même pas trente ans, le gamin diplômé de l'IAD peut se prévaloir déjà d’une sacrée expérience. Aucun doute, il n’a pas peur de se mouiller le petit gars. Plus qu’un chanteur, c’est un véritable showman !

Son tour de chant commence lorsque deux comparses flanqués en arrière-plan frappent énergiquement sur deux cymbales gargantuesques. Quelle ferveur ! L’improvisation n’a pas vraiment sa place, le spectacle a probablement été joué des dizaines de fois auparavant.

Les sons synthétiques sortent des machines, posées ci et là, et inondent immédiatement les conduits auditifs des aficionados. C’est assez dynamique ! Le ton est donné que déjà une danse frénétique s’empare du jeune mâle.

Tom court d’un bout à l’autre de l’immense plateau, prend le pied du micro et feint de s’en servir comme arme à feu pour tirer sur le public à bout portant… Les mimiques de son visage en disent long sur l’implication de son rôle !

Mustii interprète bien sûr les titres de son Ep, « The Darkest Night », paru l’an dernier. La puissance de sa voix impressionne. De nombreux fans connaissent les textes et les reprennent en chœur. Un premier album est en préparation et devrait tomber dans les bacs au début de l’automne.

De nombreux  spectateurs sont surpris de constater que lorsqu’il s’agit de mouiller sa chemise, il n’a pas froid aux yeux. D’un pas décidé, il descend de l’estrade pour rejoindre ses fans. A ses risques et périls ! Les filles s’efforcent de se maintenir. Pas facile face à un bellâtre aux dents blanchies, sourire ravageur, coiffure soigneusement peignée et yeux hypnotiques. Une plastique à rendre jaloux plus d’un compatriote.

Les chansons conventionnelles et jolies ballades ténébreuses alternent pour le bonheur de tous. Il perle de sueur. Mais, on le sent heureux d’être là. Et l’énergie est communicative…

A tribord toute pour le set de Delta. Un duo 100% belge, derrière lequel se cachent Benoît Leclerq et Julien Joris.

Si en mathématiques, le delta représente la différence entre deux valeurs, la composante de cette formation est à l’antipode de cette affirmation. Davantage que se produire en duo, il existe chez ces musicos une réelle complicité et un amour commun pour la musique

Ils ont d’abord milité au sein d’un combo anglais, baptisé Meridians. C’était en 2010 !

« Héréditaire » et « Le verre de trop » les ont propulsés au sommet des charts radiophoniques au point de les révéler. Certains des textes de leur Ep ont été écrits subtilement par un Jali en forme.

Si le band est responsable de quelques mélodies pop accrocheuses, elles ne parviennent malheureusement pas à éveiller un soubresaut d’attention parmi les festivaliers présents. Faut dire que le set manque cruellement de relief. On bâille à s’en décrocher la mâchoire !

Intéressant donc, mais pas de quoi détricoter mes plus grosses chaussettes d’hiver !

Emma Bale est une jeune artiste qui s’est fait connaître en participant à l’émission ‘The Voice Kid’ sur une chaîne du Nord du pays où… elle a échoué en demi-finale.

Son histoire est digne d’un compte de fée. Le pianiste de l’émission (et producteur du groupe néerlandophone Clouseau) la repère et la prend sous son aile. Elle publie un premier Ep intitulé « My World Untouched ». Extrait de ce disque, « Run » est ensuite remixé par le Bruxellois planétaire, Lost Frequencies himself.

Elle assure même leur supporting act, ainsi que celui de Milow, totalement conquis par le talent de la frêle demoiselle, même pas majeure.

Elle se produit devant une foule compacte à bâbord. Vêtue d’une tunique blanche transparente qui laisse entrevoir… son intimité, la jeune femme, d’une voix fébrile, entame son tour de chant, sèche en main, par un « All I want », cover d’un titre signé par Kadoline, issu de l’album « In A Perfect World », publié en 2013. Une réinterprétation qui atteint plus d’un million de vues sur Youtube et comptabilise aujourd’hui 500 000 streams.

Autant y aller tout de go, les craintes de votre serviteur se sont vite évanouies, car une personne issue d’un produit formaté n’est pas toujours le gage d’une qualité exemplaire. Comme quoi, l’exception confirme la règle ! Mais, il faut bien admettre ici qu’Emma prouve qu’elle mérite une place d’élite dans la sphère musicale.

Son grain de voix touche plus qu’il ne subit. Sa timidité perceptible la rend encore un peu plus intéressante. Une candeur naturelle dont la prestance est grandiose.

Place maintenant à un Cali survitaminé. Sa réputation de personnage complètement déjanté ne faillira pas à la règle. De nombreux festivaliers se sont pressés en masse devant les barrières crash ; car on le sait particulièrement participatif. Doux euphémisme…

Il débute par la lecture d’un texte magnifique, sous la forme de poème. Une dernière césure et ses musiciens commencent un morceau très pêchu, issu de son dernier opus, « Les Choses Défendues ».

Il ne faut pas longtemps avant que le trublion de la chanson française ne fasse monter tous les photographes, pour immortaliser le souvenir d’une photo familiale. Pas culotté pour un sou, il grimpe même sur le dos d’un invité (bien malgré lui, il faut le dire) le temps d’une chanson. On peut se le permettre quand on pèse cinquante kilos, tout habillé !

Dopé à on ne sait quelle substance psychotrope, le chanteur/amuseur ne va cesser de faire le pitre tout au long d’un show décapant ! Enfilant pléthore de tubes, le Toulousain s’est offert, à plusieurs reprises, dans une foule hystérique. Adepte du crowdsurfing, il se laisse porter à tour de rôle par des spectateurs, à bras tendus, parcourant plusieurs dizaines de mètres… tout en continuant à chanter ses turpitudes bien évidemment. Le tout sans perdre le moindre souffle… ni prendre la moindre baffe ! Chapeau bas ! Aucun doute possible, ce Français est un homme de théâtre !

Livrant, tour à tour, des compositions simples, mais accrocheuses, comme « A cet instant je pense à toi », « I want you », « La vie quoi » ou « Elle m’a dit », il prend le parti de choisir ses mots avec une grande délicatesse afin de décrire intelligemment et sincèrement les maux de la vie et la difficulté d’aimer aujourd’hui.

Mais pas que ! C’est aussi un être doué d’un charisme exemplaire et un humaniste engagé. Un homme d’exception également…

Paradis se produit à bâbord ! Mais il temps de prendre une pause et se rassasier. L’impasse s’impose ! Et l’endroit du ravitaillement ne permet pas de profiter d’un un angle visuel opportun ni d’une écoute attentive.

Retour à tribord pour Vianney. Le gars est seul sur le podium. En arrière-plan, on remarque la présence d’un grand panneau sur lequel un ‘V’ est dessiné. Il s’excuse presque de ne pas être soutenu par des musiciens. Il affirme parfois être préoccupé par cette situation ; et prévient le public qu’il utilisera des loops au cours de son récital, afin de se ménager un tapis sonore supplémentaire. Une prise de risque que l’on défend résolument…

Alors qu’il nous avait maculés de ses « Idées Blanches », en se servant d’un titre fédérateur comme « Pas là », l’artiste masculin de l’année, plébiscité lors des Victoires de la Musique 2016, est de retour. Eponyme, son second opus lui vaut, une fois encore, un succès d’estime et critique.

Ses thématiques tournent pas mal autour de l’amour et de ses affres ! Le beau gosse en a apparemment chié avec les gonzesses ! Très personnelles et introspectives, ses compos traient des questions quotidiennes universelles. Vianney se sert d’un style tout terrain qui plaît à une large frange de la population. Populaire, sans être populiste en quelque sorte. Il pose le regard sur son prochain.

Faussement simplistes, les chansons se singularisent par leurs refrains entêtants. Les lignes mélodiques sont chaudes, colorées (« Moi aimer toi ») et voluptueuses, même si elles n’embrasent pas forcément les feux de joie (« Je m’en vais »).

Jouissant d’une réelle identité vocale, celui qui a la tête d’un premier de classe, nous ouvre une palette d’émotions subtiles, humbles, fragiles, mais profondes. Il s’agit d’ailleurs davantage d’un travail d’artisan que le fruit d’une industrialisation musicale bestiale et sauvage. La narration est limpide, enjouée, coquine parfois. Elle invite le festivalier à s’évader le temps de quelques minutes…

Grand moment d’émotion lorsqu’il invite celui qui soigne ses guitares à le rejoindre. Plus qu’un collaborateur, c’est un véritable ami. Il s’agit également de son dernier spectacle. Ils s’étreignent. Vianney s’assied, prend son visage dans les mains, les larmes perles sur ses joues…

Si les mauvaises langues lui reprocheront une prestation un peu molle ; lui peut se targuer de s’être imposé, malgré tout…

Changement de cap et d’ambiance, en passant de l’autre côté du plan incliné. Les musiciens de Tom Odel sont au taquet. L’auteur/compositeur/interprète britannique n’a que 25 ans et chante comme un dieu.

Repéré par le chef de projet d’une Lily Allen qui voit en lui –modestement ?– le nouveau David Bowie, Thomas Peter Odell, a vendu son premier elpee, « Long Way Down », à plus d’un million d’exemplaires ; et sa ballade aux accents sulfureux, « Another Love », lui a permis d’ouvrir les portes du succès. Depuis, le jeune homme a évolué et est parvenu à enchanter nos oreilles, grâce à un second LP baptisé, « Wrong Crowd » (NDR : traduction : les mauvaises fréquentations). Sans doute, celles qu’il a endurées, en Angleterre…

Composé entre Londres, New York, Los Angeles, ce second opus fait à nouveau la part belle aux lignes mélodiques tracées par le piano. Le résultat est davantage engagé et optimiste.

Devant un parterre bien garni, le blondinet s’installe devant cet instrument massif et en martèle les touches d’ivoire avec fracas. Ses mèches lui tombent devant les yeux et son front ruisselle de sueur, comme s’il s’agissait du fruit de ses extravagances.

Il prend manifestement beaucoup de plaisir ! Débordante, son énergie brute navigue aux antipodes de l'électro-pop lisse et contemporaine. Parfois éraillé, son grain de voix souffle comme un conte de Perrault. 

Entre compositions rythmiques, énergiques même, et chansons plus douces, il séduit autant qu’il divise. On ne peut renier un talent certain, c’est évident. La musique vit en lui ! Cependant, il ‘surjoue’. Son set est individualiste à souhait ; un ego qui mécontente, manifestement, l’auditoire…

« Another Love », sonne le glas. Le supplice est enfin terminé !

Julien Doré constitue sans doute l’apothéose de cette sixième édition du Ronquières Festival. Faut dire que le gaillard à la chevelure… dorée, s’est révélé en se présentant au casting de l'émission ‘Nouvelle Star’, en France, il y a dix ans déjà, pour y interpréter « Excellent », une compo signée Sharko... Cette reprise a ainsi permis à David Bartholomé et ses acolytes de rencontrer un nouveau public ; et à ce titre, de récolter un succès ‘culte’ propagé par de nombreux joueurs de ukulélé, sur internet. « I Need Someone » subira le même sort.

Votre serviteur a assisté à son live une semaine auparavant, dans le cadre des Nuits Secrètes à Aulnoye-Aimeries. Verdict : une copie conforme !

L’esperluette en toile de fond flotte au vent. Une brise apporte une note de fraîcheur supplémentaire, comme si on regardait, dans un trou de serrure, les événements, sous un autre angle. Une symbolique de la notion du lien, de trait d’union qui unit les hommes au sein d’un monde où la séparation est plutôt la constante...

Son tour de chant commence par « Le Lac », single issu de son dernier opus. Ce morceau sonne comme un retour aux sources, suscite la réflexion et glorifie l'amour, le féminin et la nature. Réaliser un travail d’écriture introspectif, en solitaire, et dévoiler ses pensées intimes à un max de personnes, constitue une démarche ambivalente… A chacun ses choix après tout !

Le light show est particulièrement judicieux. Les techniciens accomplissent un travail remarquable. A la moitié du ‘live’, des canons sis à proximité de la ‘stage’ tirent une tempête de serpentins géants. De quoi galvaniser l’ambiance...

Communicatif, Julien invite la foule à fredonner le refrain de « I want to go to Winnipeg with you », une chanson qui s’intéresse à une région du Canada au sein de laquelle il n’a jamais mis les pieds. Nous, non plus d’ailleurs. Et alors ?

La suite du set va aligner une déferlante de tubes, dont « Porto Vecchio » et « Kiss Me Forever ». Sans oublier « Paris Seychelles », chanté sur sa grosse bécane, moteur vibrant. Lorsqu’il entame les vocalises de « Coco Câline », une petite fille habillée en panda vient lui faire un… câlin… Le show nous réserve aussi des moments plus tendres, dispensés sous un format piano/voix, à l’instar de « Sublime et Silence ».

Le contraste entre tantôt la douceur et le profil dansant de certaines compos est assez frappant. L’alchimie fonctionne pourtant à merveille, ce soir.

Responsable d’un ‘live’ puissant, énergique et sincère, même s’il y ajoute une pointe d’introspection, Juju ne cherche pas à jouer un rôle. Lorsqu’on force le déroulement des événements, on les abîme… L’artiste serait davantage dans un abandon et une incarnation, mais pas dans un jeu…

Il termine son set, les cheveux mouillés et la crinière ébouriffée. Pas de chance pour lui, la bâche de la structure scénique laisse échapper quelques gouttes d’eau venues de nulle part. Brave gars va !

Dernier concert de ce soir, celui de la tant attendue LP, qui a choisi le nom du restaurant où elle bossait, dans une autre vie.

Plus connue pour son physique ingrat et son homosexualité que sa carrière, Laura Pergolizzi n’a pourtant jamais démérité !

Bien que ses trois albums précédents Heart-Shaped Scar (2001), Suburban Sprawl & Alcohol (2004) et Forever For Now (2014), se soient soldés par des échecs retentissants, elle persévère dès 2016, en gravant, contre toute attente, un Ep de cinq titres intitulé « Death Valley ». Il est propulsé dans les charts mondiaux par le morceau « Lost on You ».

Discrète, voir candide, elle grimpe sur l’estrade, coiffée d’une sorte de béret basque qui dissimule, au passage, ses longues boucles de cheveux bruns. Difficile de distinguer son faciès. La foule est particulièrement dense. Faut dire que dans le milieu, elle s’est forgée une solide notoriété…

Les premiers sons sortis de sa bouche mettent en évidence un grain de voix puissant, mais androgyne. Difficile de deviner qu’une nana se dissimule sous ce couvre-chef. Vraiment impressionnante et bluffante, elle pousse ses inflexions avec une facilité déconcertante. Elle s’en amuse. Le public aussi.

LP surprend également par ses talents de siffleuse. Digne successeur de Micheline Dax et Triggerfinger ? En tout cas, ses lèvres constituent une véritable extension de son instrument.

Entre soul, blues, folk, la dernière ‘organique’ à se produire nous offre une kyrielle de titres peu connus du grand public, mais dont l’intensité et l’aura ne manqueront pas d’attiser encore un peu plus notre curiosité dans les prochains jours.

Un mets qui ne manque décidément pas de piment ! Normal, pour une ancienne serveuse…

Enfin, Henri Pfr prend le relais. Encore et toujours de l’électro ! C’est bon, je jette l’éponge !

(Organisation : Ronquières Festival)

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samedi, 05 août 2017 03:00

Ronquières 2017 : samedi 5 août

Cette sixième édition du festival Ronquières a drainé la foule, puisque pas moins de 36 000 personnes se sont déplacées pour une affiche aussi populaire qu’éclectique. Il y en a vraiment pour tous les goûts : du hip-hop au folk, en passant par le rap et le rock ! Sans oublier ce qui fait le fleuron contemporain de la musique électro, PFR ou encore Kid Noize…

La pyramide des âges y est très large ! On y croise de jeunes enfants accompagnant leur(s) parent(s), mais également des personnes plus âgées déambulant canne à la main et chapeau de paille sur un crâne… trop tôt dégarni…

Bref, les organisateurs ont, une nouvelle fois, fait fort ! Un jeune festival qui a tout d’un grand.

Tout y est pensé aussi. A l’entrée, un stand permet d’accueillir les petits bouts afin de leur procurer une foule d’activités : grimage, coloriage, pâte à modeler, escalade, etc. Bref, de quoi rassurer les parents qui ne souhaitent pas avoir les bambins dans les pattes, durant les spectacles…

Aucun gros souci à pointer, si ce n’est un fléchage quelque peu sibyllin. De l’aveu même des bénévoles présents, les prochaines éditions devraient impérativement s’améliorer dans ce domaine.

Signe des temps qui changent, les nombreux militaires et les chicanes de l’année dernière ont tout bonnement disparu. Est-ce pour autant plus sécurisant ? Pas sûr, d’autant qu’hormis une rapide fouille de sacs, aucun autre contrôle digne de ce nom n’est réalisé…

Autre nouveauté, il est possible de recharger une carte électronique aux bornes prévues à cet effet ou à l’aide de son smartphone. Idée sympa surtout lorsqu’il s’agit de désengorger les bars.

Cette année, les festivaliers avaient le choix de leur entrée dans le site : ‘Bâbord’ ou ‘Tribord’. Exit donc les longues files d’attente…

Un site un peu plus grand, donc supposé jouir d’un maximum de confort. Il y a même, ça et là un espace détente, histoire de reposer ses guiboles…

La météo de ce samedi a de quoi décourager plus d’un festivalier. Les longues averses entrecoupées de brèves éclaircies ont jeté comme un froid. Le ciel d’un bleu foncé pouvait laisser présager le pire pour cette première journée qui s’annonçait pourtant belle. Et pourtant, il en fallait plus pour faire fuir tous ces mélomanes...

Faut dire que le site permet de s’abriter sous les structures du plan incliné, en cas de pluie (NDR : heureusement car les parapluies sont interdits !) ; mais au détriment d’une écoute attentive. Car il est difficile de prêter l’oreille à un concert, lorsqu’on est coincé comme une sardine entre plusieurs milliers de personnes… à l’endroit même où se situe le bar le plus important.

Il est 15 heures lorsque Noa Moon ouvre les hostilités sur la scène Tribord.

‘Bienvenue sous la drache’, clame t-elle joyeusement, en affichant un sourire éclatant. Son belgicisme souligne ses origines. Quelques personnes venues du Nord de la France se regardent interrogatifs.

Elle est venue défendre les couleurs d’« Azurite », un opus qui tire un trait que l’on espère définitif sur les mélodies trop mielleuses de son premier elpee, « Let Them Talk ».

Sèche à la main, Manon De Carvalho, de son vrai nom, s’excuse presque d’avoir ressenti le besoin de se réaffirmer, de prouver qu’elle était capable d’écrire…

Ce n’est pas la première fois que votre serviteur assiste à sa prestation. Aussi, il craignait qu’elle soit encore mièvre et morne.

Les premières gammes s’échappent. Mais au fil du temps, la surprise est de taille. La belle ne manque pas de peps et nous réserve des morceaux aux envolées délicates et sautillantes.

Riches, intenses à souhait et dansantes, les compositions véhiculent de jolis accents électro/folk, presque intimistes, et soulignent une certaine modernité dans le son.

A quand la prochaine fois ?

A bâbord toute pour une des valeurs sûres du hip-hop ‘made in Belgium’, en l’occurrence Romeo Elvis et Le Motel, aka Fabian Leclercq. Artisan du beat, ce duo cultive l’autodérision.

Pas vraiment ma tasse de thé, mais il en faut pour tous les goûts. On s’efforce donc de rester statique et fait mine d’apprécier, pour se fondre dans le moule. En outre, de source sûre, le tandem fait carton plein à chacune de ses prestations. La curiosité guette et pousse à prêter une oreille. On verra pour l’autre …

La fosse est bien remplie. Déjà les premiers beats –et il prolifèrent– une poignée de jeunes gens, palette de casquette tournée vers la droite, accompagnent le chanteur par des gestes saccadés du poignet, rappelant combien les poncifs du genre sont malheureusement bien réels. Il y a mieux comme chorégraphie quand même, les gars…

La popularité dont jouit Elvis est grande. Faut dire que fruit d’une union entre Laurence Bibot et Marka, le jeune homme de 24 ans a tout récemment fait le buzz sur la stratosphère internet grâce à « Bruxelles arrive ». Morceau étrangement créé de manière anecdotique puisqu’au départ, l’idée était d’écrire une chanson consacrée à la capitale… française…

Devenu un véritable hymne, le titre affiche près de deux millions de vues sur YouTube ; ce qui permet au mec de s’imposer rapidement auprès de ses pairs.

Encensé par la presse, le second Ep, « Motel 2 », permet au duo de s’affranchir un peu plus en francophonie.

Entre rap énervé et chant, les deux rappeurs inspirés par le hip-hop américain débitent leur flow enivrant sur fond de textes ravageurs et incisifs, mixant les codes du rap classique avec des sonorités électroniques.

Aucun doute, c’est en ‘live’ que le combo atteint pleinement sa maturité et affiche ses forces.

Quinze minutes plus tard, House Of Pain prend le relais à droite. La foule est tellement dense qu’il est difficile de s’y frayer un passage sans être bousculé… et insulté…

Il est donc préférable de faire l’impasse, d’autant plus que le style musical proposé est très opposé à ma culture musicale. Un moment opportun pour tester le cashless et se ressourcer en boissons fraîches, subversivement alcoolisées.

Les choses sérieuses commencent dès Soldout. L’histoire d’une rencontre ! Le hasard fait bien les choses, comme le veut l’adage.

Charlotte Maison, chanteuse et musicienne du groupe, reçoit une éducation musicale plutôt classique et fréquente le milieu du jazz. David Baboulis travaille de son côté sur des projets mêlant musique électronique expérimentale et psychédélique.

Une aventure qui prolonge bien au-delà de cette sphère musicale, puisque ces deux-là sont  unis sur scène, comme à la ville.

Elle s’occupe de la communication, du management, du chant et de l’écriture des textes. Lui, de tout ce qui est son, production et arrangements.

Si on doit reconnaître une qualité à Soldout, c'est la persévérance. Vivement critiqué à ses débuts, en 2004, il est parvenu à maintenir le cap et se réinventer sans cesse...

Après avoir publié cinq long playings et accordé une foule de concerts à travers le monde entier, le couple est resté fidèle à lui-même, contrecarrant les effets de mode en dématérialisant le son pour en concoctant un produit structuré, mais fragile. Quitte à déplaire aux détracteurs !

Son dernier opus, « Forever », creuse encore un peu plus le sillon d’une pop-électro langoureuse et glacée. Une conduite qui a forgé les beaux jours du band.

Tour à tour dansant, solaire ou métallique, le band va livrer un show dans l’air du temps, finement calibré pour les festivals d’été, en imprimant à ses compos, un rythme hypnotique et enivrant.

Un savant mélange de pop et d’électro, entre analogique, organique et synthétique. Un concert plein de contrastes, où se mêlent sensualité, énergie et agressivité…

Les nombreux fastfood invitent les spectateurs à s’y arrêter. Matmatah se prépare à droite. Tant pis, je fais l’impasse ! Des choix drastiques doivent s’opérer dans ce genre de manifestation !

Depuis qu’il est juré dans l’émission ‘The Voice Belgique’, Marc Pinilla a vu sa popularité –et a fortiori celle des cousins malgaches ‘Njava’– monter en flèche.

C’est probablement le moment attendu par toutes les jeunes filles présentes sur le site. Faut dire que le physique du leader du groupe, Suarez, est plutôt généreux. Il le sait et en joue énormément. D’ailleurs, son sourire enjôleur et ses clins d’œil répétés finissent par énerver la galerie...

Elles se sont toutes agglutinées aux premiers rangs, langue pendue aux chevilles. Comme un essaim d’abeilles autour d’un pot de miel ! Certaines ont fait le pied de grue pendant des heures. Les cris fusent de toute part. L’excitation est à son comble. Incroyable et à peine compréhensible ! On se croirait revenu à la bonne vieille époque de Bruel lorsque toutes les gonzesses écervelées scandaient dans une folie imparable ‘Patriiiicccckkkkkkk’.

Soulagé par autant de sollicitation (son ego est rassuré), le bellâtre ne tardera d’ailleurs pas à les inviter à monter sur l’estrade pour un titre endiablé. Le tout dans une bonne humeur communicative !

Sublimés par une présence scénique hors du commun, Marc et de ses acolytes ont tablé sur un set mélodique qui fait mouche, balayant au passage des titre phares des albums précédents tels que « Qu’est-ce que j’aime ça » ou encore « Souffle de Délire », sans oublier le petit dernier « Sans rancœur ni regret », beaucoup plus (trop ?) accessibles que ses petits frères.

Une constatation : l’insouciance et la fougue des débuts ont laissé place à une plus grande maturité. Un concert très carré qui a finalement laissé trop peu de place à l’improvisation. Mais quand même, un joli moment d’émotion entre souvenirs refoulés et moments de bonheur.

La véritable surprise du jour viendra de Big Flo et Oli ! La plaine est bondée à craquer.

Ceux deux là ont acquis une certaine célébrité bien malgré eux en devenant également jurés dans une célèbre émission de télé crochet sur la chaîne nationale.

Ils sont heureux de venir en Belgique, même si –suivant leurs déclarations– la formule est ‘un peu cliché’. C’est chez nous qu’ils ont commencé leur carrière, à Liège, devant seulement une petite trentaine de personnes. Comme quoi, le public belge a le don de flairer le potentiel.

Originaire de Toulouse, ce groupe de rap est mené tambour battant par Florian ‘Bigflo’ et Olivio ‘Oli’ Ordonez.

Le premier disque des frangins, « La Cour des grands », gravé en 2015, est certifié disque d'or moins de quatre mois après sa sortie, puis de platine en France. Le second format « La Vraie Vie », tombé dans les bacs depuis juin de cette année, devient disque d’Or après seulement trois semaines d’existence...

Bien que les goûts musicaux de votre serviteur soient à mille lieues de ce que propose le duo, il faut admettre qu’il va livrer le meilleur concert de la journée. A bien des égards !

D’abord, le rap qu’il prodigue est authentique, loin des clichés du genre, même si leur accoutrement, lui, suit la tendance…

Le concert débute par le titre éponyme du dernier bébé. Les artistes s’y livrent sans ménagement. Ils y racontent leur enfance, leurs expérience récentes et abordent le sujet de leur renommée nouvelle. Sans oublier de tackler gentiment au passage Orelsan. Les textes fédèrent, en tout cas…

La paire ne fragilise pas les faits sociétaux, mais les renforce par un positivisme élancé. Elle ne cherche ni à provoquer, ni à critiquer. La verve est plutôt à considérer comme une diction philosophique vue à travers le prisme du quotidien.

De la famille, il en sera beaucoup question. « Papa » rend un hommage vibrant au padré. L’amour fraternel n’est pas en reste ; et notamment tout au long d’« Olivio ». L’amitié reste une valeur sûre peur eux ! Celui qui a accompli ses premiers pas en leur compagnie est systématiquement invité pour y assurer le rôle de beat box. Un rôle aussi surprenant qu’époustouflant !

L’humour aussi alimente le show. Ainsi, lorsque le duo prétend que Jean Dujardin s’est déplacé jusqu’ici, le public y croit dur comme fer. Le temps s’arrête même durant quelques secondes, le souffle coupé, haletant… avant que les deux lascars n’avouent qu’il aurait bien voulu venir, mais n’a pas pu. Info ou intox ?

Quoiqu’il en soit, Big Flo et Oli ont livré un set d’une ferveur inimaginable ! Pourtant ce n’était pas gagné d’avance ! En effet, l’avion qui devait les conduire dans le plat pays a été annulé. Ils ont pu en prendre un autre… de justesse.

Une sacrée jolie surprise !

Direction bâbord maintenant. Archive s’y produit. 

Fondé par Darius Keeler et Danny Griffiths, en 1994, le groupe vient y présenter « The False Foundation », un elpee qui exige davantage de maturité en terme d’écoute que les précédents.

Comment va donc réagir les festivaliers qui se pressent par milliers ? S’agit-t-il de connaisseurs avertis ? Ou de simples mélomanes lambda ? Ronquières est un festival à la programmation particulièrement éclectique ; dès lors, pas certain que le grand public s’y retrouve. Faut dire que l’expression sonore touche à la fois au trip hop, à l’électro, au prog, au rock et à l'ambient.

Les premières notes de « Blue Faces » résonnent et s’étendent sur des centaines de mètres à la ronde. C’est très ‘floydien’. En tout cas dans l’esprit ! L’atmosphère est vaporeuse. Les envolées des lignes mélodiques sont soulignées par les gammes synthétiques de Keeler et Griffiths

Même les puristes s’y perdent un peu. Non pas que l’ADN du groupe ait disparu (longs crescendos rythmiques enténébrés et complaintes entêtantes), mais la musique est particulièrement expérimentale, difficilement abordable et… peu digeste.

Pourtant, malgré un light show plutôt sobre, ce set a emporté les suffrages des aficionados, en les plongeant au sein d’un univers féerique et planant, les transportant même au cœur d’une absolue rêverie d’imageries abyssales. Les autres se sont littéralement emmerdés !

Si la part belle a été réservée aux nouvelles compos, le band nous a également réservé des morceaux plus anciens, comme « Fuck U » (NDR : il est paru en 2004, sur l’album « Noise »), titre éloquent qui résume à lui seul la carrière du groupe…

On regrettera cependant, et amèrement, l’absence de compos comme « Again » et « Ligths », dans la setlist. Deux titres prennent véritablement une autre dimension, en ‘live’ !

Dernier concert pour ce soir : Air. Considérée comme une grosse pointure dans le milieu, la formation ne recueille pourtant pas guère d’intérêt auprès des festivaliers, ce soir. Encore une fois, l’éclectisme est un pari risqué !

Le parterre est clairsemé. L’essentiel de la foule s’est déjà agglutinée aux premiers rangs de l’autre podium pour y assister à la prestation de Kid Noize. Faut dire que le gars au faciès de singe en jette lorsqu’il est aux commandes de ses machines !

Bref, vêtus d’un costume blanc étoilé, les deux Français ne semblent pas franchement des plus motivés. Plus léthargiques qu’énergiques donc !

C’est dommage parce Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin sont plutôt du genre à bouder les ‘live’. Votre serviteur, lui, n’en rate pas une miette !

Associé au mouvement musical électronique, Air tisse des mélodies cosmiques au sein desquelles de nombreux riffs de guitare soutiennent des sons électroniques et des voix vocodées. C’est sa singularité !

Le band est venu y présenter un florilège de tubes, car son actualité discographique récente, se limite à une compilation balayant vingt années de carrière, sous la forme d’un « Twentyears ».

À la frontière de l'électronique, de la pop et du rock psychédélique, on aura donc droit à un concert sous forme de ‘best of’ au cours duquel le maigre public encore présent (ré)entendra des compos aux jolies belles mélodies comme « Cherry Blossom Girl », « Sexy Boy », « How Does You Make Me Feel » ou encore « Playground Love ».

Il est plus de minuit lorsque cette bande originale douce et vaporeuse s’achève. Mieux vaut laisser le peu d’énergie qu’il me reste pour le lendemain…

(Organisation : Ronquières Festival)

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