Marilou, c’est d’abord l’évidence créative de deux femmes libres et audacieuses (Émilie Marsh et Marilyne Maillot) souhaitant porter la parole d’autres femmes qui le sont tout autant. Émilie Marsh (autrice, compositrice et réalisatrice multirécompensée) a 19 ans lorsqu’elle croise pour la première fois la route de Marilyne (interprète et autrice marseillaise), alias Marilou, dans le sud de la France. Deux femmes, deux générations, qui partageront un bout de chemin musical ensemble avant qu’Emilie continue sa route vers Paris...
C’est après 15 ans d'une amitié joyeuse qu’elles décident de se retrouver pour unir leur talent et mettre à l'honneur des femmes qui ont osé être différentes. Emilie, désormais arrangeuse reconnue dans le milieu de la chanson française et particulièrement investie dans la création féminine au travers de son label FRACA, compose, écrit, réalise, taille sur mesure pour la voix, le propos et le parcours de Marilou. Cette dernière, loin d’être inactive depuis est engagée dans divers projets artistiques questionnant la place de la femme dans la société ; du micro radio à la salle de concert, elle a toujours cherché la voie de la liberté. Une collaboration complice qui fait sens, portée par deux talents de la scène musicale francophone féminine. De cette collaboration naît l’album « Mauvaises Filles ».
Les Mauvaises filles sont les insoumises, les dissidentes, celles qui refusent le cadre imposé par leur époque. C’est d’elle(s) qu’il est question dans ce premier opus de Marilou, s’écartant toujours des routes qu’on a voulu tracer pour elle. À 52 ans, elle porte et incarne les voix de ces femmes, inspirée par celles qu’elle côtoie ou a rencontrées, et par sa propre vie. De cette liberté naît aujourd’hui un LP d’une rare beauté.
Mis en forme par Dominique Ledudal (Rita Mitsouko, Philippe Katerine, Jil Caplan…), ce long playing de guitares, intime et gracieux, mélange avec plaisir les registres de la chanson, du folk et de la pop. Une ambiance organique où les arpèges entourent et profilent un décor à la fois rugueux et feutré autour du chant de Marilou. Une voix profonde et lumineuse qui pèse chaque mot, portant authentiquement la parole de ces femmes rassemblées le temps de dix chansons.
C’est avec douceur et sensualité que Marilou les incarne, comme si toutes parlaient avec l’élégance et la tendresse de celles qui n’ont plus à rien prouver. Qu’elles soient mère maquerelle (« Chez Berthe »), polyamoureuse (« Seconde adresse »), jouisseuse et sans enfant (« Impasse paradis »), révoltée (« Petite fille »), où résolument intrépide (« Plonge »), toutes se répondent et parlent d’une seule voix : celle de la liberté d’être qui elles sont.
Le clip de « Marilou » est disponible ici